Messager Évangélique:Considérations sur le Lévitique

De mipe
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

Dans la personne et dans l’œuvre du Seigneur Jésus Christ, il y a une plénitude infinie qui répond à tous les besoins de l’homme, soit comme pécheur, soit comme adorateur. La dignité infinie de Sa personne donne une valeur éternelle à Son œuvre. Le livre de la Genèse nous présente « le remède » de Dieu à la ruine de « l’homme », dans la semence promise, dans l’arche du salut et dans les riches développements de la grâce divine envers l’homme tombé et coupable. Là nous avons, en quelque sorte en bourgeon, la grâce dont les gloires épanouies et les parfums rempliront encore les cieux et la terre de joie et d’allégresse.

Dans le livre de l’Exode nous avons la réponse de Dieu aux questions de l’homme. Là, l’homme est non seulement hors d’Éden, mais encore il est tombé entre les mains d’un cruel et puissant ennemi : il est l’esclave du monde. Comment sera-t-il délivré de la tyrannie de Pharaon, de la fournaise de l’Égypte ? Comment peut-il être racheté, justifié et introduit dans la terre promise ? Dieu seul pouvait répondre à de telles questions, et c’est ce qu’Il fait par le sang de l’agneau égorgé. Dans le pouvoir rédempteur de ce sang, toute question est résolue. Il répond aux exigences les plus élevées du ciel et aux plus profondes nécessités de l’homme. Par sa merveilleuse efficacité, Dieu est glorifié, l’homme est racheté, sauvé, justifié, et amené dans la sainte habitation de Dieu, tandis que l’ennemi est complètement vaincu et sa puissance détruite.

Maintenant, dans le livre du Lévitique, nous trouvons le plus complet développement de ce qu’on peut appeler « la provision de Dieu pour le besoin de l’homme », savoir, un sacrifice, un sacrificateur, et un lieu de culte. Toutes ces choses sont absolument nécessaires pour s’approcher de Dieu, comme ce livre le démontre surabondamment, mais tout ce qui s’y rattache était déterminé par l’Éternel et établi par Sa loi. Rien n’en était laissé à la fertile imagination de l’homme ou aux arrangements arbitraires de sa prudence. « Et Aaron et ses fils firent toutes les choses que l’Éternel avait commandées par le moyen de Moïse » (8, 36 ; 9, 6, 7). Sans la parole du Seigneur, ni sacrificateur, ni peuple ne pouvait faire un seul pas dans la bonne direction. Il en est toujours de même. Dans ce monde de ténèbres il n’est pas un seul rayon de lumière, à part celui qui procède des Saintes Écritures. « Ta parole est une lampe à mes pieds et une lumière à mon sentier » (Ps. 119, 105). Il est des plus heureux que les enfants de Dieu honorent sa Parole en se laissant diriger par elle en toutes choses. Nous avons besoin aujourd’hui, autant que les Israélites avaient besoin alors, d’une direction divine pour un culte que Dieu puisse agréer. « Mais l’heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4, 23-24). Il faut donc plus que la sincérité ou que des sentiments de dévotion dans le culte des enfants de Dieu : il doit être pénétré de l’onction de l’Esprit, et conforme à la vérité de Dieu. Mais, béni soit Son nom, nous avons tout dans la personne et dans l’œuvre de notre Seigneur Jésus. Il est à la fois notre sacrifice, notre sacrificateur et notre droit d’entrée dans le lieu très saint. Oh ! puissions-nous être gardés bien près de Lui, dans le sentiment permanent, qu’Il est le principe, le moyen et le doux parfum de tout notre culte !

Considérons maintenant brièvement les trois points que nous avons indiqués ci-dessus.

I

En premier lieu, nous ferons observer que le sacrifice est la base du culte. Un culte acceptable pour Dieu doit être basé sur un sacrifice acceptable pour Lui. L’homme étant en lui-même coupable et souillé, a besoin d’un sacrifice pour ôter sa culpabilité, le purifier de ses souillures, et le rendre propre à se tenir en la sainte présence de Dieu. « Sans effusion de sang il n’y a pas de rémission » ; or sans rémission et sans la connaissance de cette rémission, il ne peut y avoir de culte heureux, point de louanges, d’adorations et d’actions de grâce réelles et cordiales. Aller à ce qu’on appelle un lieu de culte ou adorer Dieu, sont deux choses fort différentes. Dieu est saint, et l’homme doit s’approcher de Lui par les voies voulues de Dieu et selon ce que Dieu est ; comme Moïse le dit à Aaron à l’occasion solennelle du péché de Nadab et Abihu : « C’est ce dont l’Éternel avait parlé en disant : Je serai sanctifié dans ceux qui m’approchent, et je serai glorifié devant tout le peuple ». Le Seigneur seul pouvait donner des directions sur la manière dont le peuple pouvait s’approcher de Lui : c’est le grand sujet du livre du Lévitique, dont les sept premiers et le seizième chapitres, entre autres, contiennent un exposé intéressant et complet de l’ordonnance du sacrifice et du caractère du culte juif.

C’est sur la base du sacrifice offert et accepté, que les enfants d’Israël étaient constitués le peuple adorateur de Dieu. C’est sur le même principe, savoir sur le sacrifice offert et accepté, que les croyants en Jésus sont constitués le peuple adorateur de Dieu maintenant (comp. soigneusement Lévitique 16 avec Hébreux 9 et 10). Ils ont remplacé Israël, mais d’après un ordre beaucoup plus élevé, soit que nous regardions au sacrifice, au sacrificateur, ou à la place du culte. Le contraste entre eux est grand et fortement marqué dans l’Écriture, surtout dans l’épître aux Hébreux. Les sacrifices lévitiques n’atteignaient jamais la conscience de celui qui les offrait, et le sacrificateur ne pouvait jamais le déclarer « entièrement net ». Comme l’apôtre nous le dit, les dons et les sacrifices qui étaient offerts sous la loi ne pouvaient pas rendre parfaits quant à la conscience celui qui faisait le service. La conscience, remarquez-le bien, étant toujours le reflet du sacrifice, elle ne pouvait pas être parfaite, tant que le sacrifice n’était pas parfait. « Car il est impossible que le sang de taureaux et de boucs ôte les péchés ». Ainsi, le culte juif était lié à des sacrifices inefficaces, à un rituel fatigant, et à une conscience non purifiée, ce qui engendrait dans l’adorateur un esprit de servitude et de crainte.

Maintenant, observez le contraste de tout cela dans le sacrifice de Christ, offert une seule fois et parfaitement accepté : il a « aboli le péché par le sacrifice de lui-même ». Tout est consommé. « Ayant fait par lui-même la purification de nos péchés, il s’est assis à la droite de la majesté dans les hauts lieux ». Quand l’adorateur vient devant Dieu, fondé sur ce sacrifice, il trouve qu’il n’a rien à faire, sauf, en tant que sacrificateur, d’annoncer « les vertus de Celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière ». Même Christ n’a rien de plus à faire eu égard à notre justification et à notre acceptation, « car par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés ». Par le sacrifice qu’il offrait, le Juif n’était nettoyé que d’une manière cérémonielle, et cela seulement pour un moment, en quelque sorte ; mais le chrétien, par le sacrifice de Christ, est réellement net et cela pour toujours, « à perpétuité » ; quelle douce parole : « à perpétuité » ! C’est un privilège commun à tous les croyants d’être rendus parfaits comme adorateurs devant Dieu, « par l’offrande du corps de Jésus Christ, faite une fois pour toutes ». Sur ce point si important, le témoignage des Écritures est des plus complets et des plus explicites : « Puisque ceux qui rendent culte, étant une fois purifiés, n’auraient plus eu aucune conscience de péchés ». « Le sang de Jésus Christ, son Fils, nous purifie de tout péché ». « Je ne me souviendrai plus de leurs péchés, ni de leurs iniquités » (1 Jean 1, 7 ; Héb. 10, 2, 17). Par l’œuvre de Christ pour nous nos péchés ont tous été ôtés ; et maintenant, par la foi à la Parole de Dieu, nous savons qu’ils sont tous pardonnés et oubliés. C’est pourquoi nous pouvons nous approcher de Dieu et nous tenir en Sa sainte présence, dans l’heureuse assurance qu’il n’y a plus ni péché ni tache sur nous. Notre grand souverain Sacrificateur nous a déclarés « entièrement nets » (Jean 13, 10). Si nous le croyons, le sentiment de la culpabilité nous est ôté, nous n’avons « plus aucune conscience de péché ».

Faites attention que cette vérité si précieuse ne veut pas dire que nous n’ayons plus le sentiment de péchés commis. Loin de là. Cela ne signifie pas davantage que nos chutes ne puissent avoir pour effet de nous procurer une mauvaise conscience — ni que nous n’ayons sans cesse besoin de nous exercer à « avoir toujours une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes ». Nullement : Cela signifie tout simplement que Christ, par le sacrifice unique et parfait de Lui-même, a pour toujours ôté tous nos péchés, racine et rameaux ; et dès que nous avons été amenés à connaître et à croire cette vérité, comment peut-il y avoir des péchés sur la conscience ? Christ les a tous ôtés. Le précieux sang du sacrifice offert une seule fois et accepté, nous a purifiés de toute souillure, et de toute tache de péché. Sans doute il peut y avoir en nous un profond sentiment du péché inhérent à notre nature et de maints péchés et manquements dans notre vie de chaque jour, et par conséquent la pénible et douloureuse confession de tous ces péchés à Dieu ; mais cela ne nous empêche pas d’avoir toujours la pleine assurance que Christ, mort pour nos péchés, les a tous expiés, et qu’aucun d’eux, en conséquence, ne peut plus jamais nous être imputé. C’est là sans doute une merveilleuse vérité, mais c’est la grande, l’indispensable vérité pour un adorateur. Comment pourrions-nous nous tenir en la présence de Dieu, où tout est perfection, si nous n’étions pas aussi nets qu’Il le désire ? Nous devons être assez purs pour pouvoir soutenir les regards de la sainteté infinie. Mais, béni soit Dieu, tous ceux qui croient en Jésus et qui se confient en Son sacrifice accompli, sont pardonnés et justifiés ; ils ont la vie éternelle, la justice et la paix. Au premier cri du pécheur coupable, pour demander miséricorde, répond le sang du sacrifice, qui atteint jusqu’aux plus profonds abîmes de ses besoins — qui l’élève jusqu’aux plus sublimes hauteurs des cieux, et le qualifie pour y entrer, heureux adorateur, en la présence immédiate du trône de Dieu ; « car aussi Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin de nous amener à Dieu ». « Car si le sang des taureaux et des boucs — et les cendres d’une génisse avec lesquelles on fait aspersion sur ceux qui sont souillés — sanctifie pour la pureté de la chair, combien plus le sang du Christ qui, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes pour servir le Dieu vivant ! » (1 Pier. 3, 18 ; Héb. 9, 13, 14).

II

En second lieu, nous avons, dans les riches provisions de la grâce de Dieu, le Seigneur Jésus Christ comme notre grand souverain Sacrificateur en la présence de Dieu pour nous. Il comparaît là pour nous. « Nous avons un tel souverain sacrificateur qui s’est assis à la droite du trône de la majesté dans les cieux, ministre des lieux saints et du vrai tabernacle que le Seigneur a dressé et non pas l’homme » (Héb. 8, 1, 2). L’œuvre de Son sacrifice ayant été pleinement accomplie, Il s’est assis. Aaron est représenté comme étant toujours debout, son œuvre n’étant jamais terminée. Il se tenait « debout chaque jour, faisant le service et offrant souvent les mêmes sacrifices qui ne peuvent jamais ôter les péchés ; mais celui-ci, ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu » (Héb. 10, 11, 12). Immédiatement après que la loi du Seigneur, relative aux sacrifices, eût été donnée, la sacrificature fut établie (8 et 9). Les saints ont l’un et l’autre en Christ, qui est, à la fois, notre sacrifice et notre sacrificateur. Il apparut une fois sur la croix pour nous ; maintenant Il paraît pour nous, devant la face de Dieu ; dans peu Il apparaîtra en gloire avec nous. La connaissance de l’œuvre qu’Il a accomplie sur la croix, et de celle qu’Il fait maintenant dans le sanctuaire céleste, entretiendra dans nos cœurs l’espérance de Sa venue et nous poussera à désirer Son apparition en gloire.

Dans le Nouveau Testament, il n’est jamais question que de deux ordres de sacrificateurs, savoir Christ, le grand souverain sacrificateur dans le ciel, et la sacrificature commune de tous les croyants sur la terre. « Vous aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés pour être une maison spirituelle, une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ » (1 Pier. 2, 5). Et ailleurs : « À lui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang, et nous a faits un royaume de sacrificateurs pour son Dieu et Père » (Apoc. 1, 5, 6). Ces passages expriment très clairement la position commune de tous les croyants comme sacrificateurs à Dieu. Il n’est jamais question dans le Nouveau Testament d’une classe particulière, ou d’un ordre spécial de chrétiens, exerçant l’office de sacrificateurs ou prêtres, à part des autres chrétiens. Christ est le grand souverain sacrificateur sur la maison de Dieu, et tous Ses rachetés, en vertu de leur union avec Lui, sont sacrificateurs, jouissant du privilège d’entrer, comme des adorateurs une fois purifiés, dans le lieu très saint. Même les apôtres n’ont jamais pris la place de sacrificateurs, comme distincte de celle ou supérieure à celle du plus humble des enfants de Dieu : sans doute ils pouvaient connaître leurs privilèges bien mieux que plusieurs et en jouir davantage. Pour ce qui regardait le service de la Parole, leur vocation et leurs dons étaient distincts et spéciaux, mais comme adorateurs ils se trouvaient sur le même terrain que les autres croyants, et de concert avec eux, ils rendaient culte à Dieu par Jésus Christ, le grand souverain sacrificateur de Son peuple tout entier.

Le ministère sacerdotal de notre adorable Seigneur peut être considéré sous diverses faces qui, toutes, présentent un intérêt particulier ; nous nous bornerons à en signaler deux :

1° Comme notre grand souverain sacrificateur, Il nous représente dans le sanctuaire céleste, et quel représentant ! le Fils bien-aimé de Dieu, l’homme glorifié, dont le nom est par-dessus tout autre nom ! « Car le Christ n’est pas entré dans les lieux saints faits de main, copies des vrais, mais dans le ciel même, afin de paraître maintenant pour nous devant la face de Dieu » (Héb. 9, 24). Oh ! quel honneur pour nous ! Comme nous sommes ainsi rapprochés de Dieu ! Qu’il serait bon que nos cœurs l’appréciassent davantage ! Quand Aaron paraissait devant l’Éternel, dans ses vêtements de gloire et de beauté, il représentait les enfants d’Israël, dont les noms, gravés sur les pierres précieuses, étaient enchâssés dans l’or du magnifique pectoral. Type béni de notre réelle et éternelle position sur le cœur de Christ, qui apparaît, non pas une fois par an comme Aaron jadis, mais continuellement devant la face de Dieu pour nous. Les noms de tous les croyants sont continuellement placés devant les yeux de Dieu, dans toute la gloire et la beauté de Christ, Son Fils bien-aimé. Nous sommes dans Sa justice, nous possédons Sa vie, nous jouissons de Sa paix, nous sommes remplis de Sa joie et nous faisons resplendir Sa gloire. Quoique sans droits, sans titres ni privilèges en nous-mêmes, nous avons tout en Lui, Il est là pour nous et comme nous, béni soit à jamais Son nom.

Oui, dans le ciel, Il est grand sacrificateur
Et porte tous nos noms à jamais sur Son cœur.

C’est grâce à Son intercession continuelle là-haut que les saints sur la terre sont aidés et soutenus dans leur pèlerinage, et en même temps maintenus comme adorateurs au-dedans du voile, selon toute la bonne odeur de Ses perfections divines. Et quoique souvent ils ignorent ces choses, ou qu’ils ne sachent pas en jouir, cela n’en altère ni n’en affecte en aucune manière la réalité bénie, glorieuse et éternelle, « vu qu’il est toujours vivant pour intercéder pour eux » (Héb. 7, 25).

2° Comme notre grand souverain sacrificateur, Il présente à Dieu les dons et les sacrifices de Son peuple d’adorateurs. Sous la loi, celui qui rendait culte amenait sa victime au sacrificateur par lequel elle était présentée à l’Éternel sur son autel. Tout était disposé et arrangé par le sacrificateur, conformément à la parole de Jéhovah. Comme tout cela est parfaitement accompli pour les adorateurs de maintenant par leur grand sacrificateur dans le ciel ! Nos prières, nos louanges et nos actions de grâce, tout passe par Ses mains avant d’arriver au trône de Dieu. Quelle grâce merveilleuse il y a là pour nous, quand nous pensons à toutes les misères et les souillures qui se mêlent à notre culte, à tant de pensées de la chair qui s’introduisent dans ce qui est de l’Esprit. Mais le Seigneur sait discerner ces éléments opposés et les séparer l’un de l’autre. Ce qui est de la chair doit être rejeté et consumé comme du bois, du foin, du chaume, tandis que ce qui est de l’Esprit est précieux, conservé avec soin et présenté à Dieu dans la valeur et la bonne odeur du parfait sacrifice de Christ. « Offrons donc, par lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui bénissent son nom » (Héb. 13, 15). La libéralité des Philippiens envers Paul était « un parfum de bonne odeur, un sacrifice acceptable et qui était agréable à Dieu » (4, 18). Cela nous fait sentir l’importance de cette exhortation : « Quelque chose que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu, le Père » (Col. 3, 17).

III

En troisième lieu, nous voyons que la seule place de culte pour le chrétien est au-dedans du voile, « où Jésus est entré pour nous comme précurseur ». Comme témoin, la place du croyant est hors du camp ; comme adorateur, sa place est au-dedans du voile. Dans l’une et l’autre de ces positions, il peut être sûr d’avoir Christ avec lui. « Sortons donc vers lui hors du camp, en portant son opprobre ». « Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus » (Héb. 13, 13 ; 10, 19). Connaître ces deux positions en communion avec Christ Lui-même, par l’enseignement de l’Esprit, est une ineffable bénédiction. L’Église n’a, sur la terre, aucun lieu de culte divinement consacré : « L’heure vient, où vous n’adorerez le Père, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem ». « Nous n’avons pas ici-bas de cité permanente » (Jean 4, 21 ; Héb. 13, 14). Notre place est dans les cieux en vertu du sacrifice de Christ, et du ministère sacerdotal qu’Il y accomplit pour nous. Quelle que puisse être la nature du bâtiment dans lequel des chrétiens se réunissent ensemble au nom du Seigneur Jésus, leur vraie et unique sphère de culte, c’est le sanctuaire céleste. Par la foi à la Parole de Dieu, et par la puissance de Son Saint Esprit, ils L’adorent « dans le vrai tabernacle, que le Seigneur a dressé et non pas l’homme » (Héb. 8, 2).

Israël avait « un sanctuaire terrestre », et, en conséquence, leur culte avait l’empreinte de ce monde, « le chemin des lieux saints n’était pas encore manifesté, tandis que le premier tabernacle avait encore sa place » (Héb. 9, 1, 8). Mais ce chemin a été ouvert et consacré par le sang de Jésus. Le même coup de lance qui frappa l’Agneau, déchira le voile depuis le haut jusqu’au bas. Le chemin du lieu très saint fut alors montré comme entièrement ouvert, et Christ, avec tous ceux qui sont lavés dans Son sang, entra en la présence immédiate de Dieu, sans voile. Il n’y a plus maintenant le culte du parvis extérieur, pour le peuple, et le culte du temple pour le sacrificateur, comme cela avait lieu sous la loi. Ces distinctions sont ignorées dans l’Église du Dieu vivant, qui ne connaît que le culte des sacrificateurs et le culte du temple. Tous les membres de ce corps de Christ sont également rapprochés de Dieu — tous ont la même liberté d’accès — tous sont également acceptables, grâce à la présence et à l’intervention du grand souverain sacrificateur de Son peuple. Le sang précieux, qui nous purifie de tout péché, nous a, en même temps, amenés près de Dieu comme Ses enfants et aussi comme des sacrificateurs capables de L’adorer. Et si nous connaissons réellement la merveilleuse efficace de ce sang dans les lieux célestes, nous nous y trouverons à l’aise et heureux dans toute la liberté et la dignité de fils, aussi bien que dans toute la proximité officielle et l’attitude bénie d’adorateurs purifiés une fois pour toutes, dans le lieu très saint.

Oh ! que nos cœurs soient maintenus dans le doux souvenir, la connaissance et la force des riches provisions de la grâce de Dieu pour tous nos besoins ! Que nous ne perdions jamais de vue le sang sur le propitiatoire, le ministre du sanctuaire, et notre sainte, céleste et éternelle place de culte.