Messager Évangélique:Dieu entrant dans ses temples

De mipe
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C’est ici un sujet saint et solennel que le cœur doit suivre avec révérence, tandis que la plume en recherche les traces d’un bout à l’autre des Écritures.

L’Écriture est remplie des preuves de l’intimité que Dieu a cherché à établir avec l’œuvre de Ses mains. Il s’est toujours fait une habitation quelconque, pour Lui, au milieu de Ses créatures.

Au commencement, comme Créateur, Il forma Ses œuvres de telle sorte qu’Il pût Lui-même se reposer en elles. Et Il vit que « tout ce qu’il avait fait était très bon ». Il trouvait là une habitation selon Son désir ; c’est ce que nous montre le sabbat à la fin de l’œuvre de la création. Quelle que fût la mesure de bonheur préparée pour l’homme dans les arrangements de la création (et assurément cette mesure était complète), il fallait encore que l’Éternel Dieu eût Sa place dans le jardin. Il s’y promenait pendant la fraîcheur du jour, cherchant la présence d’Adam.

Il en était ainsi au commencement lorsque la terre était dans toute sa pureté. Elle changea promptement, mais l’intention de Dieu demeura immuable.

La création refuse à l’Éternel Dieu un repos ou une habitation, par la raison que le péché l’a entachée. Il faut qu’Il se lève et qu’Il se retire. Elle ne pouvait être Son repos, car elle était souillée. C’est pourquoi nous le voyons dès lors comme un étranger dans ce monde qui est l’ouvrage de Ses mains. Il visite Ses élus qui y sont, mais dans les jours des patriarches Abraham, Isaac et Jacob, Il n’y fait pas Sa demeure.

Il communique avec eux dans une intimité personnelle et frappante, mais Il ne recherche aucun lieu sur la terre. Cependant en espérance Il a encore une demeure ici-bas.

La postérité d’Abraham est rachetée de l’Égypte et amenée dans le désert. De même que le monde, l’Égypte était la création souillée, le désert se trouvait comme un point en dehors d’elle, et c’est là qu’au milieu de Son peuple, Dieu trouve pour Lui-même une sainte habitation (Ex. 15, 13). Le tabernacle est élevé pour être Sa demeure et Il y entre.

Mais comment y entre-t-Il ? Il avait autrefois contemplé avec délices Sa création, mais maintenant que la terre était souillée, que devant Lui, autour de Lui et au-dessous de Lui, le désert seul se présentait, de quelle manière prend-Il Sa place et entre-t-Il dans Sa demeure au milieu de Son peuple ? Oh ! de même qu’au commencement, Il pénètre avec plénitude de joie dans le tabernacle élevé dans le désert de Sinaï. « La nuée couvrit le tabernacle d’assignation et la gloire de l’Éternel remplit le pavillon » et elle le remplit en exprimant une entière satisfaction. « Tellement que Moïse ne put entrer au tabernacle d’assignation, car la nuée se tenait dessus et la gloire de l’Éternel remplissait le pavillon » (Ex. 40, 35). Dieu voulait, pour ainsi dire, l’avoir en entier pour Lui-même — au moins pendant un temps — comme à la création Il jouit du travail de Ses mains, sanctifia le septième jour et se reposa avant de partager avec Adam Son repos et Sa joie : ceci est plein de bénédiction. C’est l’expression du désir que Dieu éprouva, de tout temps, d’avoir pour Lui une place parmi Ses créatures. Si la souillure Le sépare de la terre dans sa condition la plus ordinaire, elle ne peut du moins Le séparer du dessein de Son cœur.

Il veut se purifier un peuple, afin de pouvoir demeurer au milieu de Ses créatures. Il leur donne Ses sabbats, sanctifie pour elles le septième jour et habite au milieu d’elles, comme dans le jardin d’Éden.

Aucune pensée ne peut procurer plus de bonheur que celle de voir l’Éternel Dieu se proposer ainsi de demeurer auprès de Ses créatures dans l’intimité. Et, comme nous le verrons, c’est une pensée que le cœur est appelé à ne jamais perdre de vue. Nous la trouvons au commencement de notre étude du Livre de Dieu, nous la suivons tout le long de notre marche et à la fin nous la voyons aussi vivante que jamais. Elle nous accompagne pendant le chemin et elle doit être réalisée éternellement.

Israël est appelé à changer de situation. Il cesse d’être un peuple voyageur et il change les tentes du désert contre les villes et les villages de la terre promise ; c’est pourquoi la gloire se transporte du tabernacle au temple. Tous ces changements dans les circonstances peuvent se produire, mais aucune altération n’atteint l’affection et les desseins du Dieu d’Israël pour Son peuple.

Aussitôt que l’arche, le témoin de la présence divine, fut en Canaan, l’épée de Josué commença à conquérir cette contrée afin de préparer pour le Seigneur une montagne ou « un royaume ». Mais Israël fut infidèle à Jéhovah et, pendant tout le temps des juges et de Saül, il n’y eut que confusion, souillure et agitation ; c’est pourquoi, avant qu’il y eût du repos, l’épée de David dut achever ce qui, si longtemps auparavant, avait été commencé par l’épée de Josué ; puis le paisible trône de Salomon, le trône du Seigneur, fut établi dans le pays pour gouverner le peuple. Alors le temple fut bâti et l’arche transportée du tabernacle du désert (ou de la tente préparée par David, ce qui, en principe, était la même chose) dans la maison du royaume.

Ce long retard — retard de plusieurs siècles, pendant lequel le Dieu d’Israël fut obligé de demeurer éloigné de Son repos et cela à cause de l’infidélité de Son peuple — n’amena aucun changement. La gloire entra dans le temple de la même manière qu’elle l’avait autrefois fait dans le tabernacle. Les sacrificateurs ne pouvaient se tenir dans le temple, de même que Moïse aussi n’avait pu entrer dans le tabernacle. — « Car la gloire de l’Éternel avait rempli la maison de Dieu » (2 Chron. 5, 14). C’est ainsi que le Seigneur prenait de nouveau Sa place au milieu de Son peuple et entrait dans Son habitation, comme de tout Son cœur et de toute Son âme.

Il avait trouvé Son repos en Éden, parce que tout y était « très bon » ; maintenant Il le trouve dans le temple « parce que Lui est bon et que sa miséricorde demeure à toujours ». Genèse 1, 31 et 2 Chroniques 5, 13 témoignent de cette différence, et cependant c’est avec la même affection et avec autant de délices qu’Il entre dans Sa demeure.

Il continue à agir de même et nous pouvons découvrir en Lui une intention constante. La plénitude du temps arrive et Dieu est manifesté en chair. Ce grand mystère est révélé dans le 1er et le 2e chapitres de Luc, et là nous voyons quelle importance s’y rattache ; quelle joie dans le ciel parmi les anges, quelle joie sur la terre dans les vaisseaux remplis de l’Esprit. Les champs de Bethléhem en sont témoins. Élisabeth, Marie, Zacharie, les bergers, Siméon et Anne le sont aussi. Dieu revêtant l’humanité, étant manifesté en chair et entrant dans le temple de ce corps est, en son temps, comme la gloire entrant dans le tabernacle ou dans le temple. Ce dut être une heure de ravissement. L’Esprit Saint Lui-même, les anges qui sont dans la présence de Dieu et les élus ici-bas qui ont été visités et vivifiés par Lui sont tous appelés à publier la joie divine de ce moment. Ce n’est pas un exilé qui nous est présenté dans cet éternel et glorieux Fils du Père, descendu des régions célestes et « né de femme ». Oh ! incompréhensibles richesses de la grâce ! Le récit de Luc ne nous permet pas de Le considérer comme un exilé, venant dans une terre étrangère ou dans un lieu de bannissement. Dans toute l’Écriture il ne se trouve pas de plus magnifique démonstration de joie que celle qui est décrite dans ces chapitres qui révèlent et célèbrent l’incarnation. Si jamais l’Éternel Dieu entra avec joie dans Son temple, assurément ce fut alors, mais nous l’avons vu, il en a toujours été ainsi. Si nous avions des cœurs pour en jouir, cette pensée serait pour nous plus merveilleuse et plus précieuse que toute autre. Mais trouvons-nous encore des traces de cette vérité ? Peut-elle, toute bénie qu’elle est, se manifester dans d’autres circonstances ? Voyez la maison de Dieu telle qu’elle est décrite dans le chapitre 2 des Actes et vous trouverez une réponse à cette question.

La maison est alors achevée, comme le furent au sixième jour les cieux et la terre. L’apostolat vacant a été donné à un autre et, le jour de la Pentecôte est enfin arrivé. La gloire entre de nouveau. Le Saint Esprit vient maintenant occuper Son temple, ainsi qu’au chapitre 2 de Luc nous avons vu le Fils entrant dans le sien. Les temples sont différents, mais la joie que Dieu manifeste en y entrant est la même.

La maison vivante de Dieu est édifiée et complétée dans Jérusalem et remplie par le Saint Esprit, en langues divisées comme de feu. Il se place sur chacun des saints qui étaient assemblés. C’était une forme nouvelle répondant à la nuée qui autrefois avait couvert le tabernacle et à la gloire qui l’avait rempli (Ex. 40 et 2 Chron. 5).

Mais comment l’entrée se fit-elle ? « Comme le son d’un vent qui souffle avec véhémence » : ce langage ne dépeint-il pas la joie et la richesse qui se manifestèrent lorsque l’entrée s’effectua ? La plénitude de la gloire s’y trouvait. L’Esprit Lui-même était entré en personne et en puissance et le fruit de tout ceci se produisait sur les objets environnants, de même qu’au jour de l’incarnation. Les œuvres magnifiques de Dieu sont aussitôt publiées par le corps qui venait d’être baptisé. Ils étaient remplis de joie et louaient Dieu. « Ils étaient ensemble en un même lieu et avaient toutes choses communes », et de plus « ils rendaient témoignage avec une grande force à la résurrection du Seigneur Jésus ; et une grande grâce était sur eux tous ».

Assurément nous pouvons répéter que, si le Fils est entré avec une gloire divine dans le tabernacle de Sa chair, le temple de Son corps, il en a été de même de l’Esprit qui remplit maintenant Sa maison avec une affection semblable. — Une personnalité frappante peut se remarquer ici encore. Dieu s’est approché de nouveau dans l’intimité. Et c’est avec plaisir qu’Il prend Son habitation au milieu de nous, comme le dit le prophète (Jér. 32, 41). Il se peut que les dispensations changent. Le temple peut être substitué au tabernacle, ou un temple en remplacer un autre. Une forme humaine peut devenir le temple du Fils, ou des pierres vivantes, celui de l’Esprit ; mais c’est avec le même zèle et la même intimité que Dieu ou la gloire vient occuper chacun d’eux en son temps.

Plus tard encore — car il doit en être ainsi jusqu’à la fin — ce mystère revêt une forme nouvelle, mais elle la revêt de la même manière qu’elle le fit depuis le commencement.

Au chapitre 21 de l’Apocalypse, la cité éternelle est présentée dans une admirable solennité. Avant de paraître, elle est achevée, parfaite en beauté. C’est dans le ciel qu’elle a été édifiée. Les noces de l’Agneau y ont été célébrées et c’est là que Son Épouse s’est parée. Elle est vue maintenant dans toute sa splendeur et sa perfection comme étant l’habitation de la gloire, ainsi que l’avaient été un jour le tabernacle du désert et le temple du royaume, comme la demeure de Dieu dans la gloire, si je puis ainsi m’exprimer, comme l’Église avait été sur la terre l’habitation de Dieu par l’Esprit (Éph. 2, 22).

Cette cité est vue maintenant « comme une épouse qui s’est ornée pour son mari », image assez expressive pour ne pas nécessiter de commentaire. « Une grande voix » accompagne sa descente et la voix crie. « Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes et il habitera avec eux ; et ils seront son peuple et Dieu lui-même sera leur Dieu et il sera avec eux ».

Ceci sert d’introduction ou de préparation à la vision qui est donnée à Jean de la sainte cité.

De la même manière que la nuée remplit autrefois le camp lorsque la gloire entra dans le tabernacle et dans le temple — que les anges publièrent la joie du ciel lorsque le Fils fut manifesté en chair — que le Saint Esprit entra dans Son temple vivant avec un témoignage semblable de Sa présence ; de même maintenant la demeure éternelle de Dieu au milieu des hommes est présentée avec un pareil témoignage de la joie divine et du ravissement des cieux. Au commencement l’Éternel Dieu s’était reposé dans Sa créature et avait marché avec l’homme ; maintenant, à la fin, Il se repose dans l’œuvre parfaite de la rédemption et Il plante de nouveau Son tabernacle au milieu des hommes.

Certainement ceci nous parle des délices dont Il jouit dans l’œuvre de Ses mains et nous dit combien Il aime à être en présence de Ses créatures et auprès d’elles.

Nous pouvons retirer un précieux enseignement de ce fait si béni, savoir de la manière par laquelle Dieu est toujours entré dans les temples qu’Il s’est préparés dans ce monde. S’Il agit ainsi, ne pouvons-nous pas nous en remettre à Lui pour le pardon de nos péchés et pour tout ce qui concerne notre bénédiction ? Il n’aurait pas tant de joie à être en communion avec nous et à être auprès de nous, s’Il ne prenait aussi Son plaisir dans la miséricorde qu’Il nous a témoignée et qu’Il aime à nous voir accepter par la foi en Jésus. Le raisonnement que la femme de Manoah présenta à son mari s’applique à ceci et ce simple argument de la foi est vraiment d’une douce consolation (Jug. 13, 23).

Puis-je contempler les délices de l’Éternel Dieu dans Sa création, puis Le voir s’approcher de l’homme pour s’entretenir avec lui, observer l’enthousiasme et la joie avec lesquels la gloire vint remplir le pavillon — la joyeuse solennité qui accompagna le Fils descendu du sein du Père pour occuper le corps qui Lui avait été préparé — le bon plaisir et l’ardeur avec lesquels l’Esprit vint remplir Ses temples vivants — puis le témoignage joyeux et éclatant rendu, au jour que l’Éternel Dieu transportera Son tabernacle du ciel pour venir encore le placer au milieu des hommes — je le demande, puis-je envisager ces choses merveilleuses, lorsqu’elles passent successivement devant moi, et douter encore du bonheur qu’Il goûte dans l’exercice de Sa grâce ? Puis-je douter d’être bien accueilli par cette grâce, et de tout ce qu’elle a préparé en Jésus pour moi, pécheur ? Sur mille réponses qui pourraient être faites, permettez que cette méditation en fournisse une : il y a obstacle, obscurité et nuage, je le sais ; mais c’est dans notre œil qu’ils se trouvent.

Les difficultés mêmes que l’âme rencontre dans la vie de la foi peuvent aussi nous présenter cette vie comme étant de Dieu. La nature rebelle et souillée peut estimer que tout ce qui vient de Dieu est en opposition complète avec elle-même. Il est difficile à une nature égoïste de croire à un amour aussi désintéressé. Dieu prend dans l’évangile une attitude qui n’a jamais été possible pour l’homme. Ceci est plus qu’étrange ou merveilleux, c’est absurde ; c’est à n’y pas croire. Un homme naturel paraîtrait hors de lui s’il agissait comme le fait Dieu dans l’évangile. Mais qu’est tout ceci si ce n’est la gloire de Dieu ? Le Fils de Dieu m’a aimé et s’est donné lui-même pour moi. Et qui suis-je ? Une créature qui s’est rebellée contre Lui, qui L’a insulté, qui a fait tout ce qui était en son pouvoir pour Le déshonorer et qui de plus a ajouté foi au mensonge qui L’outrageait de la manière la plus profonde. Oh ! est-ce vraiment possible ?

Mais un témoignage résulte de tout ceci. Et c’est un sceau que la vérité reçoit du fait même que l’homme la rejette. On peut dire qu’elle est de Dieu précisément parce qu’elle ne convient pas à l’homme. Oh ! quel témoignage !

Il faut que l’Esprit Saint, l’Esprit de vérité prépare nos cœurs pour la recevoir. Et c’est ce qu’Il fait. Comme le dit l’apôtre, dans quelques-uns l’amour de Dieu est répandu d’une manière si bénie que l’âme respire toujours une atmosphère de joie et de liberté. D’autres sont tellement « enracinés et fondés dans l’amour » que la conscience de cet amour est pour eux un fondement sur lequel leur âme se repose (Rom. 5 ; Éph. 3). Mais quel privilège que nous soyons ainsi enseignés et encouragés à être fondés dans l’amour — l’amour de Dieu ! Les cœurs froids et misérables de quelques-uns de nous apprécient tout uniquement d’après leur pauvre mesure. Mais alors c’est en nous-mêmes et non pas dans l’amour que nous sommes fondés, tandis que chacun de nous, ayant l’assurance d’être vivifié par Dieu, est enseigné que c’est par la « grande charité de laquelle il nous a aimés, qu’il nous a vivifiés » (Éph. 2, 4, 5).