Messager Évangélique:La vie dans l’Esprit, l’Esprit Saint en nous, et Dieu pour nous/Partie 2

De mipe
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La grande et solennelle vérité, c’est que le Saint Esprit a été réellement donné comme puissance qui habite en nous. « Ainsi donc, frères, nous sommes redevables non pas à la chair, pour vivre selon la chair » (v. 12), car outre la vie, il y a ce pouvoir intérieur du Saint Esprit. Le Consolateur ne pouvait pas être donné de cette manière, avant que Christ eût été glorifié, et que la rédemption fût entièrement accomplie, car par la descente du Saint Esprit, le jour de la Pentecôte, le sceau a été apposé sur la valeur de l’œuvre que Christ était venu achever. Dieu mit Son sceau alors, non sur ce que nous avions fait, mais sur ce que Christ a fait. L’onction du Seigneur Lui-même lors de Son baptême, fut le sceau de Sa perfection personnelle. C’est Lui que Dieu le Père a scellé de Son sceau, mais Dieu pouvait-Il apposer Son sceau sur moi en qui il y a du péché ? Non ; c’est pourquoi il est dit : — « Auquel aussi ayant cru vous avez été scellés » (Éph. 1, 13) ; et même, si je suis né de l’Esprit, la justice n’est pas accomplie en moi selon Dieu. C’est pourquoi Dieu n’a pas pu sceller de Son sceau le résultat général. Le Saint Esprit a été donné aussi pour témoigner de la gloire de Christ comme homme ressuscité. Ce n’est pas seulement que Jésus fût personnellement accepté, lorsqu’Il monta dans les hauts lieux. — Il était là présent pour nous, et comme la Tête du corps, et Il reçut du Père le Saint Esprit. La venue du Saint Esprit, selon la déclaration expresse des Écritures, est dépendante de l’achèvement par Christ de l’œuvre que le Père Lui a donnée à faire, et de Son entrée dans le ciel pour y prendre Sa place comme homme, le Chef du corps ; l’Esprit rend aussi témoignage à la gloire personnelle de Christ. L’effet de ceci ressort clairement de la différence que nous pouvons observer dans l’état d’âme et dans la conduite des apôtres avant et après la Pentecôte, avant et après le don de l’Esprit. Pierre était né de nouveau ; pourtant nous le voyons ignorant, stupide et craintif. Que trouvons-nous chez lui après la Pentecôte ? Ce même Pierre, qui avait renié Christ d’une manière plus coupable encore que les Juifs (car il était le compagnon de Christ), nous le voyons accusant les Juifs du péché qu’il avait commis lui-même. Avait-il peur ? Non ; sa conscience était purifiée, car Christ était mort dans l’intervalle et Pierre avait été rempli du Saint Esprit. « Ils virent la hardiesse de Pierre et de Jean » (Act. 4, 13). Je ne parle pas ici des miracles, des signes puissants et des choses merveilleuses opérées par la puissance du Saint Esprit, mais de la hardiesse avec laquelle les apôtres ont parlé après qu’ils eurent reçu le Saint Esprit, ainsi que nous pouvons nous en assurer d’un bout à l’autre du livre des Actes. Ce n’était pas la hardiesse de la chair, mais le fruit de la présence du Saint Esprit, produisant en eux l’énergie spirituelle et la puissance, en sorte que la conscience se trouvait dans une parfaite liberté devant Dieu, et que la crainte des hommes était dissipée, par l’opération d’un pouvoir qui rendait Dieu dans Son amour présent à l’âme. Nous avons dans Aaron un beau type qui se rapporte à ceci (Lév. 8). Après avoir été lavé, il fut oint sans du sang, tandis que ses fils ne reçurent l’onction qu’après avoir été aspergés de sang. De la même manière Jésus a été oint ici-bas du Saint Esprit et de puissance, comme sceau de Sa perfection personnelle, avant que le sang ait été répandu ; tandis que nous ne sommes oints et scellés qu’après avoir été rendus parfaits par le sang de Christ (2 Cor. 1). Christ envoie le Saint Esprit, et Celui-ci est en nous l’Esprit d’adoption, ce qui a pour effet de nous placer en communication directe avec la gloire et la position de Christ dans la présence du Père. Le caractère de notre marche découle de là. Nous avons à penser aux choses de l’Esprit. Est-ce que ceux qui sont selon l’Esprit sont préoccupés de la loi ? Non ; — ils l’accomplissent, parce qu’ils ne s’en occupent pas et qu’ils ne sont pas sous la loi. Ils pensent aux choses qui sont de l’Esprit. Et quelles sont ces choses ? Sont-ce des choses dans le monde ? Non ; — « il prendra du mien et vous l’annoncera » (Jean 16, 14). L’Esprit nous donne la connaissance d’une rédemption accomplie dans le passé, d’une paix et d’une liberté présentes, et d’une gloire à venir. Il occupe l’âme de Christ, y apportant ainsi la joie, l’action de grâce et la puissance. L’Esprit porte nos regards en arrière et nous montre la gloire de la croix, après que nous l’avons vue devant nous et que nous en avons connu le pouvoir rédempteur ; et nous pouvons contempler cette gloire en paix, car nous sommes maintenant avec Dieu du côté de la croix qui est tourné vers Lui. La croix nous présente tout ce qui est moralement glorieux : nous y voyons l’amour, l’obéissance, la sainteté, la justice, la loi ; nous y voyons aussi tout ce qui est moralement mauvais : le péché, la condamnation et la mort. Dieu et le péché se sont rencontrés dans la personne de Christ sur la croix. Quand j’ai trouvé la paix je puis dire : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié » ; non pas : « maintenant je suis sauvé », quoique cela soit vrai, mais : « maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui » (Jean 13, 31). Et il n’y a certainement pas de joie pareille à celle de savoir, que dans cet acte de la plus profonde souffrance pour notre salut, Dieu et Christ ont été glorifiés de la manière la plus parfaite. Si Christ a souffert toute cette terrible agonie pour mon péché, dans l’obéissance à la volonté de Dieu, il n’y a certainement jamais eu de moment où Dieu ait pu considérer Son Fils avec une satisfaction plus profonde, et tout le résultat de cette œuvre m’appartient maintenant. Mon cœur est touché, et pénétré du sentiment de l’amour de Dieu, quand je pense à ce que je suis en Christ, et que je suis tel que Christ trouve Sa satisfaction en moi, et le Père aussi. Je suis le fruit du travail de l’âme de Christ. La lumière de l’amour de Dieu repose sur Christ Lui-même et nous sommes en Lui. « En ce jour-là », quand le Consolateur sera venu, « vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi et moi en vous » (Jean 14, 20). Nous avons le bonheur d’être unis à Lui maintenant, et il n’y a qu’une chose que nous puissions attendre encore, c’est d’être avec Lui pour toujours. Le Consolateur nous rappelle constamment cette parole : « Et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur » (1 Thess. 4, 17).

L’Église sera amenée à Christ comme Éliézer conduisit Rebecca à Isaac. Tout le long de la route, il l’entretenait de celui vers qui elle s’en allait. De la même manière, le Saint Esprit nous conduit vers Christ — la croix est le point de départ du voyage, et caractérise la route dans toute sa longueur, tandis que le Saint Esprit nous parle de la gloire de Christ et de la maison du Père. Sans doute on rencontrera des épreuves sur la route, mais que sont-elles pour le cœur dont les affections sont fixées sur Christ ? Pauvre Rebecca ! si, au milieu du désert, sa pensée se reportait en arrière vers la maison de son père, quand tout devant elle paraissait obscur et incertain ; mais quand elle arrêtait sa pensée sur ce qui était devant elle, alors tout était joie, et son cœur était plein d’assurance et de certitude quant à l’avenir. La croix est le commencement de notre carrière, car elle nous sépare du monde ; et si nous connaissons la puissance de l’Esprit dans nos âmes, nous devons suivre (par le cœur) cet étroit sentier tout le long du voyage. Bien-aimés, vous avez à traverser le monde, mais ne faites pas du monde l’objet de votre cœur, comme Israël a fait. Vous pouvez désirer les biens terrestres, et les trouver peut-être, mais ils apporteront l’appauvrissement dans votre âme. Soyons plutôt comme Paul, faisant une chose — courant vers la gloire de telle manière que nous oubliions le monde et tout ce qui est dans le monde, comme des choses qui sont derrière nous, et auxquelles nous avons tourné le dos.

Je n’ajoute plus que quelques mots sur la fin du chapitre. « Tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu, sont fils de Dieu » (v. 14). L’Esprit nous donnant l’assurance que nous sommes fils, nous n’avons plus désormais l’esprit de servitude pour être dans la crainte. « La crainte porte avec elle du tourment » (1 Jean 4, 18). Notre relation avec Dieu a un tout autre caractère. Il m’a aimé ; Il a effacé mes péchés ; Il a fait de moi son enfant, et je suis maintenant dans cette relation avec Lui. Je ne Le connais plus autrement que comme un Père qui m’aime, et dont je suis le fils sauvé.

Mais alors je suis héritier : « Nous sommes héritiers, héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ » (v. 17). Voilà ma joie et mon espérance par l’Esprit. Mais Christ, dans ce monde de douleur et de péché, a souffert : si je suis conduit par Son Esprit j’aurai, moi aussi, à souffrir comme Lui et avec Lui ; mais ce chemin est le chemin de la gloire. Mais l’attente même de cette gloire par l’Esprit, nous rend sensibles, selon Dieu, à la douleur et à la souffrance de toute la création, qui « attend la révélation des fils de Dieu » (v. 19) ; et ce n’est pas seulement la création qui soupire autour de nous, mais aussi, quant à nos corps qui en font partie, nous soupirons, étant chargés. Ce n’est pas que nous soyons dans l’incertitude quant à l’amour de Dieu, mais, connaissant notre part dans la gloire, nous sentons le contraste qu’il y a entre cette gloire et l’état dans lequel nous sommes, comme étant dans le corps, et par lui participant ainsi à la première création. L’Esprit prend connaissance de toutes ces souffrances, non dans l’égoïsme qui craint la souffrance pour lui-même, mais dans la sympathie qui est selon Dieu, telle qu’elle a été manifestée en Christ lui-même. Il se peut que nous ne connaissions pas le remède, mais le soupir de notre cœur est le mouvement de l’Esprit, qui ressent la douleur et la misère qui sont autour de nous.

En outre, si « nous ne savons pas ce qu’il faut demander comme il convient », nous savons que « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (v. 26 et 28). Ceci nous conduit à un autre point très important, c’est-à-dire à ce que Dieu est, non pas ce qu’Il est comme agissant en nous par l’Esprit, mais ce qu’Il est pour nous. C’est pourquoi il n’est pas fait mention ici de la sanctification. Il a préconnu, prédestiné, appelé, justifié et glorifié : rien ne peut nous séparer de Son amour.

Ainsi, après les trois premiers versets, le chapitre que nous venons de parcourir nous a occupés d’abord de l’Esprit de vie ; ensuite de l’Esprit agissant personnellement, comme présent avec nous — et sous un double caractère : Il nous donne la connaissance de notre adoption et de la joie de l’héritage, et Il prend part à nos afflictions et à nos infirmités dans ce monde où nous sommes encore ; et enfin, nous y avons trouvé « Dieu pour nous », de sorte que nul ne peut « intenter accusation contre les élus de Dieu », ni rien « nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus, notre Seigneur » (v. 33 et suiv.). Bienheureuse pensée ! Nous avons la vie dans l’Esprit, le Saint Esprit en nous et Dieu toujours pour nous !