Messager Évangélique:Notes sur le Psaume 119/Partie 1

De mipe
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La pensée générale de ce psaume, c’est la loi placée dans le cœur, après qu’Israël a été comme une brebis perdue. En conséquence, ce psaume est l’expression des sentiments que la loi y produit, ainsi que des affections qu’elle y crée pour Dieu.


Aleph. — v. 1-4. « Heureux ceux qui sont intègres dans leur voie, qui marchent dans la loi de l’Éternel ! — Heureux ceux qui observent ses témoignages, qui le cherchent de tout leur cœur — qui aussi ne commettent point d’iniquité, qui marchent dans ses voies ! — Tu as prescrit tes ordonnances pour qu’on les garde avec soin. »

Ces quatre premiers versets sont une espèce d’exorde à ce psaume ; ce n’est pas l’homme qui y parle comme exprimant ses expériences propres. L’Esprit de Dieu pose ces principes comme thème, pour quiconque veut marcher selon Dieu et jouir de Sa bénédiction sur la terre. Or, au temps où Israël aura la loi dans le cœur (Jér. 31), ses sentiments et sa marche harmoniseront avec ces principes. Ce ne sera plus « la chair ne se soumettant pas à la loi de Dieu » ; mais ce sera l’homme prenant plaisir à observer la justice. Cet état moral sera celui du résidu juif, à la fin de la dispensation présente. La loi de l’Éternel est la règle du juste en Israël, règle à laquelle il rapporte les actes de sa vie ; et qui fut donnée comme telle à Israël[1].

Si le chrétien marche par l’Esprit, il n’y a rien dans sa vie d’opposé à cette règle, bien que la loi ne soit pas la mesure de sa fidélité envers Dieu.

Or, le cœur étant renouvelé, il s’attache avec affection à ces principes ; mais le sentiment de la faiblesse humaine étant rendu plus vif dans le cœur du juste, il adresse à Dieu cette supplication ; ou plutôt exprime le besoin de son cœur :

v. 5. « Oh ! que mes voies soient affermies, pour que je garde tes statuts. »

Ceci montre que ce n’est pas quand on est dans le mal, qu’on peut pratiquer le bien, mais seulement quand on en est sorti ; alors on a la puissance nécessaire pour marcher avec Dieu et selon Dieu.

v. 6. « Alors je ne serai pas confus en regardant à tous tes commandements. »

Les voies de l’homme qui marche selon sa volonté propre, ne seront jamais affermies devant lui ; mais si le cœur garde les statuts de Dieu, comme étant ce qui règle la conduite de l’homme, alors ce qui en sera le fruit ne tournera pas à sa confusion, mais à sa louange, lorsqu’il sera placé devant les commandements du Seigneur. Cette vérité est pareille à celle qui est exprimée en 1 Jean 3, 21-22 : « Mes bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne point, nous avons assurance auprès de Dieu » ; etc.

v. 7. « Je te louerai dans la droiture de mon cœur, quand j’aurai appris les arrêts de ta justice. »

Si notre conduite répond aux enseignements de Dieu, il n’y a pas à rougir ; au contraire, la joie de l’obéissance remplit le cœur et il loue Dieu, sans qu’il y ait une fausse apparence en lui ; cela, d’ailleurs, n’est pas nécessaire quand la fidélité est là ; il y a bonne conscience et le cœur est à découvert devant Dieu. Que si l’on chante en dehors de la fidélité, on ne loue pas Dieu ; c’est tout simplement du formalisme religieux.

v. 8. « Je garderai tes statuts, ne m’abandonne pas entièrement. »

La joie que le cœur exprime, par sa louange à Dieu, ne diminue en rien le sentiment que l’on peut avoir de sa propre faiblesse ; et là où ce sentiment est faible, Dieu y ramène en permettant l’accomplissement de certaines choses qui font voir que si Dieu nous laisse à nous-mêmes, nous sommes incapables de garder ce que Sa volonté souveraine a établi pour notre bien et pour Sa gloire. On prend plaisir dans les statuts du Seigneur, quant à l’homme intérieur ; mais pour les garder, il faut en nous le déploiement de la force de Celui qui accomplit toutes choses selon le conseil de Sa volonté.

Beth. — v. 9. « Par quel moyen le jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? En y prenant garde selon ta parole. »

C’est au début de sa carrière, que l’homme doit prendre la Parole de Dieu pour son guide ; c’est le seul moyen par lequel il pourra rendre pure sa voie devant Dieu. Adam et Ève se sont corrompus dans leur voie, en prêtant l’oreille et en obéissant à la parole du serpent ; mais l’effet inverse est produit par la Parole de Dieu, en celui qui la recherche avec foi. Consulter la Parole et obéir à Dieu, tel est le privilège de celui qui est placé sous Son gouvernement.

v. 10. « Je te cherche de tout mon cœur, ne permets pas que je m’écarte de tes commandements. »

Du moment que l’homme réalise ce privilège, c’est une preuve d’un bon état spirituel ; Dieu, alors, est l’objet de ses affections ; il trouve en Lui son bonheur et toute l’énergie nécessaire pour garder Ses commandements. — Pendant que l’homme est sur la terre, il peut s’en écarter ; car le mal, hélas ! est facile, là où règne Satan.

v. 11. « Je serre ta parole dans mon cœur, afin de ne point pécher contre toi. »

Toutefois, l’effet de la Parole est de garder le cœur du mal, l’âme en a fait l’expérience, elle en connaît l’efficacité ; c’est pourquoi le juste la serre dans son cœur, dans un motif de sainteté.

Dans le Nouveau Testament, l’Esprit de Dieu exhorte les saints à agir de la même manière : « Que la parole de Christ habite richement en vous, en toute sagesse » (Col. 3, 16) ; et ailleurs : « Jeunes gens, je vous ai écrit, parce que vous êtes forts et que la parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu le méchant » (1 Jean 2, 14). La Parole, comme on le voit, produit toujours le même effet, quel que soit le nom et le caractère de ceux en qui elle opère.

v. 12. « Béni sois-tu, Éternel ! Enseigne-moi tes statuts. »

Gardé ainsi par le pouvoir de la Parole, le cœur est tranquille, quoi qu’il en soit des difficultés que l’ennemi suscite, et des pièges qu’il tend sur le chemin ; le juste loue Dieu, le Dieu qu’il connaît ; c’est pourquoi il ne cesse de demander à l’Éternel, qu’Il lui enseigne Ses statuts, parce qu’ils lui donnent l’intelligence de Sa volonté.

v. 13-14. « De mes lèvres je raconte tous les arrêts de ta bouche ; — je me réjouis dans la voie de tes témoignages, comme si j’avais tous les trésors. »

C’est ainsi que le juste instruit lui-même, est en état de parler à ceux qui l’entourent des choses qui regardent Dieu et du bien qu’elles produisent en celui qui s’y rend attentif. Il sent sa responsabilité de rendre le témoignage que peut donner la connaissance de Dieu ; car si la lumière a pénétré dans son cœur, ce n’est pas pour qu’il la mette sous un boisseau ; les adversaires peuvent défendre de parler ; mais, à l’exemple des apôtres, la réponse est : … « Nous ne pouvons pas ne point parler des choses que nous avons vues et entendues ». Paul demandait le concours des prières des saints, « afin, dit-il, qu’il me soit donné de parler avec liberté et avec hardiesse, pour donner à connaître le mystère de l’évangile ».

Les arrêts du Seigneur placent donc le juste dans une atmosphère de sainteté, où la joie et la bénédiction remplissent son âme : il est heureux ; et, appuyé sur les témoignages de Dieu, son cœur est plus joyeux, que s’il possédait tous les trésors.

v. 15. « Je médite tes ordonnances et je regarde à tes sentiers. »

Or, ayant été ramené à Dieu par la Parole, le juste est placé devant ce qu’elle révèle : il en médite le contenu, il se rend familier avec les pensées de Dieu ; ses sentiers lui sont découverts et il y regarde pour y marcher.

v. 16. « Je fais mes délices de tes statuts ; je n’oublie point ta parole. »

Mais les statuts du Seigneur étant le fruit de la sagesse de Dieu, dirigeant les siens ici-bas, sont pour le juste une source de délices : quelle bénédiction pour l’âme, d’être dirigée selon Dieu au milieu du mal ! Or, ces directions sont dans la Parole, aussi ne l’oublie-t-il point.

Guimel. — v. 17. « Fais du bien à ton serviteur, pour que je vive et que je garde ta parole. »

Ici, le juste accomplit son service, c’est pourquoi il prend le titre de serviteur : il se lève pour servir Celui qui l’a guéri (Matt. 8, 15). — Ce n’est plus uniquement une affaire de jouissance avec Dieu, mais de peine au milieu des hommes ; c’est pourquoi il fait cette demande à Dieu : « Fais du bien à ton serviteur » ; dans le travail, les forces ont besoin d’être renouvelées ; car la force que je possédais hier, ne suffira pas aujourd’hui ; mais c’est de Dieu que vient la force dont Son serviteur a besoin. Ce verset met encore cette autre pensée en saillie : ce n’est pas afin de vivre pour lui-même, que le juste demande à Dieu de lui faire du bien, mais c’est afin de garder Sa parole ; ce n’est pas ses intérêts particuliers qu’il recherche, mais ceux de Dieu. Tel est le but que le cœur poursuit s’il est vraiment consacré à Dieu. Ceci rentre dans le principe posé par l’apôtre Paul : « Nul ne vit pour soi-même, et nul ne meurt pour soi-même » (Rom. 14, 7). Notre consécration à Dieu sera toujours la mesure du dévouement que nous porterons à Le servir.

v. 18. « Ouvre mes yeux, pour que je contemple les merveilles de ta loi. »

Les effets moraux de la loi dans le cœur sont, pour le juste, des merveilles, car guider le cœur humain selon la volonté divine, qu’est-ce autre chose ? C’est pourquoi il désire que ses yeux soient ouverts pour les contempler, et se délecter en elles. Ainsi, le juste est gardé de rechercher un moyen autre que la loi de son Dieu pour produire la soumission et l’obéissance qui lui conviennent jusqu’à ce que la pleine bénédiction et le repos soient là ;

v. 19. « Je suis étranger sur la terre, ne me cache pas tes commandements. »

Car le juste, encore étranger sur la terre, a ce doux avenir en perspective ; c’est pourquoi il désire connaître tout ce qui est la vraie expression de la volonté de Dieu, afin d’y marcher ; car elle n’est pas un joug pour lui, mais un privilège. — « Mon joug est aisé, dit le Sauveur, et mon fardeau est léger » ; il n’y a rien en cela qui gêne les mouvements du cœur, pour le service du Seigneur. Le chrétien, lui aussi, est étranger sur la terre, il y gémit : le Seigneur est absent ! Mais il a le ciel et la gloire en perspective ; là, le travail cessera et le repos en sera l’heureuse conséquence. — En attendant, « il marche par la foi et non par la vue » ; et il puise dans la Parole ce qui nourrit l’espérance et produit la fidélité.



  1. La foi a rendu David capable de dépasser cette règle, 2 Sam. 19, 6 ; 1 Sam. 24, 20 ; cf. Matt. 5, 43 ; — et c’est aussi ce qui arrive au chrétien.