Messager Évangélique:Notes sur le Psaume 119/Partie 2

De mipe
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v. 20. « Mon âme est consumée de l’affection qu’elle a de tout temps pour tes arrêts. »

Or, ce besoin de connaître toute la volonté de Dieu démontre que le cœur prend fait et cause pour Dieu, en tout ce en quoi Dieu est glorifié ; car le nerf d’une telle disposition, c’est l’affection pour Dieu : où il y a affection, il y a identification avec Dieu en tout ce qui peut L’honorer, et dans l’horreur de tout ce qui peut L’outrager. On est poussé à l’action par la vue même de ce qui déshonore Dieu. Ainsi que le fut Jésus, lorsqu’Il chassa du temple les vendeurs, etc. ; — de même Moïse brisant les tables de la loi ; — Phinées, jaloux de la gloire du Seigneur ; — Paul et Barnabas, déchirant leurs vêtements, lorsqu’on voulut leur sacrifier (Jean 2, 15-17 ; Ex. 32, 19 ; Nomb. 25, 7, 8 ; Act. 14, 13, 14).

v. 21. « Tu tances les orgueilleux, gens maudits, qui s’écartent de tes commandements. »

Nous avons ici le contraste d’avec le vrai serviteur de Dieu, dont l’état intérieur nous est révélé au verset précédent. Dieu ne se départ jamais des principes de Son gouvernement, dès qu’il est question de responsabilité ; or, si Dieu agit selon de tels principes, les orgueilleux, ceux qui s’écartent de Ses commandements, auront la malédiction pour partage.

v. 22. « Enlève de dessus moi l’opprobre et le mépris ; car j’observe tes témoignages. »

La justice de Dieu se montre dans la rétribution qu’Il donne au méchant ; toutefois une voie de fidélité envers Dieu, au milieu d’un peuple orgueilleux, ne peut manquer d’attirer sur le fidèle l’opprobre et le mépris ; cependant c’est une grande grâce. Il ne faut pas voir ici seulement des Juifs orgueilleux, mais aussi des Gentils, dominant le peuple de Dieu et opprimant le juste, qui est abreuvé de mépris, et sur lequel pèse l’opprobre de son peuple. Or il n’est pas selon la justice que celui qui garde la fidélité, soit couvert d’opprobre et méprisé ; c’est pourquoi le juste fait cette demande : « Enlève de dessus moi l’opprobre et le mépris » : le juste, tout en gardant les commandements du Seigneur, sent sa position du côté de l’homme, position qui devient toujours plus critique à mesure que l’orgueil des méchants se développe.

v. 23. « Des princes même se sont assis, ils se sont concertés contre moi ; ton serviteur médite tes statuts. »

Cependant, une porte lui est ouverte du côté de Dieu, car les princes, ceux qui devraient protéger le juste et prendre sa cause en main, selon la mission qu’ils en ont reçue de Dieu (Rom. 13), conspirent contre lui ; cela dévoile leur état et fait comprendre au juste, qu’il n’a aucune délivrance à attendre de ce côté-là ; c’est pourquoi, les statuts du Seigneur, cause de son isolement, parce qu’il s’y attache, sont pour son âme, ce qui la soutient et la ranime.

v. 24. « Tes témoignages sont aussi mes délices, les gens de mon conseil. »

Ainsi, plus le juste est en présence de l’inimitié des hommes, contre qui se réalise le caractère de Dieu (Dieu est saint) ; plus aussi, il jouit de Ses témoignages, il en fait les gens de son conseil ; car quand tous tournent le dos à Dieu, même les principaux, à qui s’adresser pour prendre conseil ?

Daleth. — v. 25. « Mon âme est attachée à la poudre, fais-moi revivre selon ta parole. »

Un état si déplorable ne peut qu’être un chemin pour conduire le juste à la mort ; c’est ce qui est arrivé à Christ, Lui juste par excellence : Hérode et Ponce Pilate, les fils d’Israël et leurs chefs, ont tous ensemble mis à mort le Seigneur de la gloire. Le résidu juif sera dans une position pareille sous le règne de l’Antichrist, à la fin du siècle ; mais il ne sera pas sans espoir, Dieu ne peut manquer à Sa parole : « Tes morts vivront, dit l’Éternel » (És. 26, 19) — ceux à qui les méchants auront fait mordre la poussière, se réjouiront quand Dieu les ramènera à la vie (Dan. 12, 2).

v. 26. « Je t’ai raconté mes voies et tu m’as répondu ; enseigne-moi tes statuts. »

En attendant que les conseils de Dieu s’accomplissent, la sincérité du juste, quant à sa conduite envers Dieu, est pleinement manifestée : « ses voies » ont été placées devant Dieu, qui a pu en juger selon leur vraie nature. Or Dieu « a répondu » ; et Sa réponse aux besoins du juste, pour agir selon ces voies-là, est la marque qu’Il les a trouvées pures et en harmonie avec Sa volonté. Cet heureux état de dépendance de Dieu ouvre à l’âme la porte des privilèges ; aussi le juste, dans le sentiment de son insuffisance, sent le besoin d’être conduit par les statuts du Seigneur, et non par ses propres pensées.

v. 27. « Fais-moi comprendre la voix de tes ordonnances et je méditerai tes merveilles. »

Ce besoin d’être enseigné de Dieu se fait toujours plus sentir, à mesure que le juste avance dans la carrière de son témoignage, car les difficultés ne manquent pas ; toutefois, Dieu a de tout temps accompli des choses merveilleuses envers ceux qui Le craignent, pour les soustraire à la haine des méchants ; ces faits sont enregistrés dans le livre de Dieu et c’est là que le juste apprend tout ce que Dieu est, et tout ce qu’Il fait en faveur de ceux qui s’attendent à Lui.

v. 28. « Mon âme pleure de chagrin ; relève-moi selon ta parole. »

Méditer ainsi les choses de Dieu est l’unique consolation de son âme, car elle est chagrinée par tout ce qu’elle rencontre sur son chemin, et si elle pleure, ce n’est pas qu’il y ait en elle regret d’être dans ce chemin, car il est celui de la justice, par conséquent celui de Dieu ; mais le juste n’est pas impassible : la vie de Dieu rend l’âme sensible, soit pour le mal, soit pour le bien. Toutefois il y a là une source de force et de relèvement : « la parole de Dieu, qui vit et demeure éternellement » ; et c’est à elle seule que le juste regarde pour être béni.

v. 29. « Éloigne de moi la voie du mensonge, et donne-moi gratuitement ta loi. »

Quel trésor pour l’âme, que de posséder la Parole de Dieu, au milieu de gens dans le mensonge et gouvernés par le prince du mensonge ? Elle ouvre l’entendement, elle donne du discernement, afin que le juste évite une voie qui éloigne du Dieu de vérité. La loi de Dieu est là, Dieu dirige le juste par son moyen ; c’est pourquoi il estime comme une grâce de la posséder.

v. 30. « Je choisis la voie de la fidélité ; je me propose tes arrêts. »

Aussi c’est avec joie que le juste entre dans la voie de la fidélité : c’est la seule où il soit possible de marcher avec droiture devant Dieu. Une fois que l’on a mis le pied dans cette voie, le cœur ne se propose autre chose que ce que Dieu a ordonné de faire.

v. 31. « Je me tiens attaché à tes témoignages ; ô Éternel ! ne me fais point rougir. »

Quelle raison le juste a-t-il pour s’attacher ainsi aux témoignages de Dieu ? C’est d’abord, qu’ils sont la fermeté même — qu’ils ne changent pas comme les choses auxquelles les hommes du monde s’attachent, et que les vers et la rouille détruisent. Une seconde raison, c’est qu’eux seuls soutiennent le cœur dans le désert, où le juste se trouve, environné de difficultés et accablé d’ennuis. [Même le pays d’Israël est un désert, tant qu’il est foulé par les Gentils.]

Les témoignages du Seigneur ne peuvent tromper dans son attente le juste qui s’y confie ; car les promesses de Dieu ne sauraient faire défaut ; néanmoins son cœur ici éprouve une certaine crainte, celle d’avoir à rougir : il y a si peu de justice chez les hommes ; mais il s’adresse à Dieu, en Lui confiant sa crainte : « Ne me fais pas rougir ».

La prière soulage et même délivre le cœur de ce qui lui pèse (car le moindre souci devient une charge) ;

v. 32. « Je courrai dans la voie de tes commandements, quand tu auras mis mon cœur au large. »

et dès que Dieu met le cœur au large, qu’Il renverse les difficultés ; alors le juste peut courir dans la voie que les commandements de Dieu lui tracent ; — ce ne sont pas eux qui mettent le cœur à l’étroit ; car si le cœur en était rempli et pénétré, il ne serait jamais à l’étroit. Les Corinthiens étaient à l’étroit à l’égard de Paul, parce qu’ils avaient prêté l’oreille à de coupables insinuations. Eh bien ! c’est souvent ce qui nous arrive à nous-mêmes, et c’est ce qui rend la voie difficile. Le cœur peut être mis à l’étroit par une foule de choses, mais si Dieu envoie Sa lumière — s’Il donne la spiritualité nécessaire, le cœur alors est bientôt au large, et le juste peut courir.

He. — v. 33. « Éternel ! enseigne-moi la voie de tes statuts, pour que je la garde jusqu’à la fin. »

Expérimentant ainsi, en son cœur, l’effet béni des commandements du Seigneur, un besoin profond et senti s’y produit : celui de persévérer jusqu’au bout dans la voie de la fidélité à Dieu ; dans le sentiment de sa propre faiblesse, le juste demande à Dieu de l’enseigner. Quelle bonne chose que de ne vouloir que ce que Dieu Lui-même enseigne ! Combien le juste alors est plus heureux et aussi gardé de bien des misères !

v. 34. « Donne-moi l’intelligence pour que j’observe ta loi, et que je la garde de tout mon cœur. »

Mais il y a une manière de servir Dieu, qui n’est pas propre au cœur de l’homme ; — il peut manquer d’intelligence et faire tout de travers, le juste en a la conscience ; c’est pourquoi il demande à Dieu l’intelligence, persuadé que la vraie intelligence ne peut venir que de Lui ; car Il est « le Père des lumières » ; Lui seul donne l’intelligence de Ses pensées ! Or Ses pensées, à qui se rapportent-elles ? Aux siens ; lesquels sont appelés à s’en nourrir, jusqu’à ce que la pleine bénédiction qui les concerne, soit venue et qu’ils y soient établis.

« Dieu, dit Paul, nous a rendus capables d’être les ministres du Nouveau Testament » ; — or « les choses que l’homme n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues et qui ne sont jamais montées au cœur de l’homme » ; comment les comprendrait-il, si Dieu ne lui en donne l’intelligence ?

v. 35. « Fais-moi marcher dans le sentier de tes commandements, car j’y prends plaisir. »

Le juste, ayant ainsi l’intelligence de la loi de Dieu, ne manque pas de discernement pour juger que le sentier où il n’y a rien à craindre, est celui de l’obéissance aux commandements de Dieu ; aussi, demande-t-il comme une grâce d’y marcher ; son cœur régénéré est disposé à cela, car il y prend plaisir ; il lui faut seulement la force qui vient de Dieu, car par lui-même, il n’en a pas.

v. 36. « Incline mon cœur à tes témoignages et non point au gain. »

D’un autre côté, le cœur n’étant pas naturellement sans cupidité, il faut que Dieu en dirige tous les mouvements ; car s’il y a un témoignage à rendre, Dieu veut qu’il soit rendu gratuitement, par amour de la vérité et non par amour du gain. Mais le fait que le juste adresse à Dieu cette demande, montre qu’il a compris que ce principe est de Dieu ; c’est pourquoi il désire le réaliser, en communion avec les témoignages de Dieu.

v. 37. « Détourne mes yeux, de peur qu’ils ne regardent à la vanité, fais-moi revivre dans ta voie. »

Un autre besoin est ici placé devant Dieu, car s’il est indispensable que Dieu dirige les moindres mouvements du cœur, il n’est pas moins nécessaire qu’Il le garde de ses tendances naturelles ; par exemple : s’appuyer sur le bras de la chair, est une de ses tendances ; — mais « la délivrance qui vient de l’homme n’est que vanité » (Ps. 60, 11) ; — le juste en a la conscience ; c’est pourquoi il sent le besoin de lutter, par la prière, contre une telle disposition. D’un autre côté, ici-bas, « tout est vanité » (Eccl. 1, 2) ; — la vie ne se trouve pas en cela, mais seulement dans la voie du Seigneur ; là tout est réel et permanent, et rien de ce que le cœur y découvre, n’est illusoire.

v. 38. « Confirme à ton serviteur ta parole, laquelle est pour ceux qui te craignent. »

Toutefois, bien que le juste puisse compter sur ce que Dieu a dit dans Sa Parole, il a besoin pour son cœur que Dieu lui accorde, de temps en temps, des marques sensibles de Sa fidélité ; ce n’est pas qu’il en doute, mais c’est afin que sa confiance soit retrempée, dans les circonstances où il se trouve. Au reste, la Parole est pour ceux qui craignent Dieu — qui endurent pour Son nom, l’opprobre et le mépris ; elle seule soutient leur fidélité, le juste en a fait l’expérience et c’est ce qui l’engage à demander que la Parole lui soit confirmée.

v. 39. « Éloigne de moi l’opprobre que je crains ; car tes arrêts sont bons. »

Car le combat n’est pas seulement au-dehors, mais aussi au-dedans : le juste habite au milieu d’un peuple qui ne craint pas Dieu[1], et qui tend à une affreuse défection, quoiqu’il professe être le peuple de Dieu. Or si la défection que le juste craint arrive, quel opprobre jeté sur le nom de Dieu ! Quelle bonne chose de ne pas être indifférent à ce qui peut diminuer, aux yeux des hommes, la gloire du nom de Dieu ! Tel est l’état spirituel de celui qui connaît Dieu et qui est conduit par lui ;

v. 40. « Voici, j’aspire à tes ordonnances ; fais-moi revivre par ta justice. »

— d’ailleurs, son plan est tout tracé, sa résolution est prise : « aspirer aux ordonnances du Seigneur » ; il tend, malgré tout, à ce que sa marche soit toujours davantage en harmonie avec ces ordonnances ; car Dieu agira et par Sa justice fera revivre le juste qui s’attend à Lui, car chez les hommes il n’y a aucune justice pour reconnaître et pour agir selon le droit du juste. Mais Dieu agira pour l’homme qui marche droitement devant Lui.

Il y a une différence entre : « Fais-moi revivre selon ta parole », et : « Fais-moi revivre par ta justice » ; quand il est dit : « par ta parole », c’est pour le cœur, afin d’en développer les affections et l’énergie pour Dieu ; — quand il est dit : « par ta justice », cela tient spécialement à l’intervention de la puissance de Dieu, qui, agissant avec justice, contre l’injustice des hommes, délivrera le juste et son peuple.



  1. Les Juifs à Jérusalem, à la fin du siècle ; Jean 5, 43 ; Dan. 9, 27 ; 11, 30, 31.