Messager Évangélique:Notes sur le Psaume 119/Partie 12

De mipe
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Pe. — v. 129. « Tes témoignages sont admirables, c’est pourquoi mon âme les garde. »

Dans les versets qui viennent de nous occuper, l’Esprit de Dieu établit le contraste qu’il y a entre le méchant qui abandonne la loi de l'Éternel, et le juste qui la garde. Maintenant le juste, dans l’expérience qu’il fait des témoignages de Dieu et de leur effet, comme révélation divine, en son âme, déclare que ces témoignages « sont admirables ». En effet la prophétie, donnée au résidu fidèle, après la chute du peuple de Dieu, est pour le juste une source de lumière — lumière qui lui révèle le caractère et la nature des plans de Dieu en faveur de Son peuple. Cette révélation bénie est une provision pour l’âme, pendant que Dieu cache Sa face de la maison de Jacob. C’est ce qui soutient le juste qui s’attend à l’Éternel ; car, dit-il :

v. 130. « L’entrée de tes paroles illumine et donne de l’intelligence aux simples. »

Les plus simples principes de la révélation divine, se reliant au plan général de Dieu à l’égard de Son peuple, illuminent et donnent au juste l’intelligence du tout. Toutefois Dieu agit à cet égard selon Sa souveraine volonté : c’est aux simples qu’Il donne l’intelligence pour qu’ils comprennent ce que sont Ses voies et quel est le but qu’Il se propose en les accomplissant. — Dieu cache ces choses aux sages et aux intelligents de ce siècle, et les révèle aux petits enfants. C’est ce que Dieu trouve bon devant Ses yeux (Matt. 11, 25, 26).

v. 131. « J’ai ouvert ma bouche et j’ai soupiré, car j’ai désiré tes commandements. »

Maintenant, bien qu’étant pour lui-même l’objet de la faveur de Dieu, le juste s’identifie à l’état du peuple misérable et privé de la parole de l’Éternel (Amos 8, 12) ; c’est pourquoi il ouvre sa bouche comme une âme qui, au milieu d’un peuple en rébellion, a faim et soif de la justice et qui demande à être rassasiée. Au reste, Dieu répondra à ce besoin, car Lui-même a dit : « Ouvre ta bouche et je la remplirai » (Ps. 81, 10). — Il n’y a aucun besoin que Dieu ne puisse satisfaire, combien plus quand on Le recherche Lui, par la connaissance qu’Il a donnée de Lui-même ! Or Dieu s’est révélé en Christ, mais Israël n’a pas écouté Sa voix ; à la fin pourtant, Il sera recherché par la portion juste et pieuse de cette nation.

v. 132. « Regarde-moi et aie pitié de moi, selon que tu as ordinairement compassion de ceux qui aiment ton nom. »

C’est donc avec confiance que le juste expose son état à Dieu et qu’en toute assurance il place ses besoins devant Lui, car ce n’est pas par des actes isolés que Ses compassions sont connues, mais par un déploiement fidèle et actif, envers ceux qui aiment Son nom ; quelle bénédiction ! C’est ainsi que l’âme la plus éprouvée peut connaître ce qu’est le Dieu avec qui elle a affaire et dont la bonté est éternelle.

v. 133. « Affermis mes pas par ta parole et que nulle iniquité ne domine sur moi. »

La Parole seule forme le cœur pour la marche parce qu’elle rattache constamment le cœur à Dieu ; elle seule donne l’intelligence des motifs d’une marche fidèle, c’est elle aussi qui produit cette conviction profonde qui gouverne le cœur — les affections, au milieu du mal, de telle sorte qu’ils en sont gardés. Néanmoins, l’homme en lui-même est un être faible ; depuis la chute le péché l’enveloppe « aisément » ; et c’est ici que l’on peut remarquer l’absence de confiance du juste en ses propres forces : « que nulle iniquité ne domine sur moi » — il est beau de voir comment, dans le sentiment de sa propre faiblesse, il fait intervenir Dieu ! — Ce n’est pas qu’il manque d’intelligence, mais l’intelligence n’est pas une garantie absolue contre le mal, il faut que ce soit Dieu qui garde, car les mouvements et les désirs d’une nature déchue sont tous pour le péché, de telle sorte que l’on ne peut avoir aucune confiance en soi-même.

v. 134. « Délivre-moi de l’oppression de l’homme, afin que je garde tes commandements. »

Au milieu de toutes ses peines, une chose soutient l’âme du juste : c’est que Dieu, le Dieu qu’il connaît, est au-dessus de tout ; dominant la puissance de cet homme violent et méchant qui, à la fin, sera une source de maux pour ceux qui craindront Dieu. Toutefois, remarquons que si le juste demande la liberté, ce n’est pas pour sa chair, ou pour satisfaire ses désirs ; mais pour servir Dieu, et se maintenir sur le terrain où Dieu est glorifié, savoir : celui de l’obéissance. Or, pour que cette délivrance si attendue s’effectue, il faut que la face de l’Éternel se montre ;

v. 135. « Fais luire ta face sur ton serviteur et enseigne-moi tes statuts. »

— la face de Celui qu’Israël a méconnu et rejeté. C’est lors de l’apparition glorieuse de Christ, venant sur les nuées du ciel avec grande puissance et grande gloire, que cette supplication du juste sera pleinement exaucée. N’oublions pas que, toujours dans les Psaumes, l’Esprit prophétique de Christ identifie l’instrument dont Il se sert à l’état et aux circonstances de son peuple, du peuple de Dieu ; c’est pourquoi si Dieu délivre le juste, son peuple est délivré avec lui. Observons aussi que quand Israël est vu dans l’infidélité, il est déclaré le peuple de celui qui s’y intéresse devant Dieu (voir Ex. 32, 7 ; Dan. 9, 24). Or, quand les paroles de ce psaume auront leur application littérale, Israël sera bien encore dans son état d’infidélité.

v. 136. « Mes yeux se fondent en ruisseaux d’eaux, parce qu’on n’observe pas ta loi. »

Touchante et profonde expression de l’affection du cœur pour Dieu et de l’intérêt qu’il porte à Sa gloire ! C’est parce que le juste épouse les intérêts de Dieu, que son cœur est affecté de la conduite impie de ceux qui professent connaître Dieu, mais qui Le renient par leurs œuvres. Ce qui se passe ici n’est pas de l’affectation, mais l’expression vraie de ce que le juste ressent en son cœur ; la cause de Dieu, de Sa vérité, est la sienne ; — Ses intérêts sont les siens. Beau fruit de la grâce produit dans un cœur d’homme ! Quel heureux état d’âme quand on agit ainsi.

Tsadé. — v. 137, 138. « Tu es juste, ô Éternel ! et droit en tes jugements. — Tu as ordonné tes témoignages comme une chose juste et très fidèle. »

Voici maintenant ce que le juste pense de Dieu et de ce que Dieu a fait : Dieu est lumière et il n’y a en lui nulles ténèbres, tout ce qu’Il fait est parfaitement en harmonie avec Sa justice et Ses voies à l’égard de Son peuple sont toujours bien réglées. — Israël a péché et la main de l’Éternel s’est appesantie sur lui, mais en tout cela, « l’Éternel est juste, et droit en ses jugements ». C’est ainsi que le juste ici, quelle que soit sa part de souffrance au milieu d’un peuple jugé de Dieu, justifie Dieu — ne porte nulle accusation contre Lui. Tel est l’effet de la grâce en lui. Si Dieu reprend et qu’Il juge, Il le fait en vertu d’un gouvernement dont les principes ne supportent pas le mal. Au reste, Dieu avait ordonné des témoignages justes et très fidèles ; si Israël avait écouté, il aurait évité toutes ces choses. D’un autre côté, le juste trouve, dans la marche que Dieu a suivie, le motif d’une confiance plus grande encore, car Dieu est juste et saint, et d’ailleurs, il est, quant à sa marche personnelle, dans de bonnes conditions avec Dieu ;

v. 139. « Mon zèle me consume, parce que mes adversaires oublient tes paroles ; »

et le zèle qu’il a pour Dieu est le fruit d’une affection réelle, laquelle aussi donne à sa piété un caractère particulièrement remarquable, en face de l’apostasie des Juifs. Combien cela a été vrai de Jésus au milieu des Juifs ! — en Lui aussi s’est vue cette puissance d’affection pour Dieu, et cette énergie de l’Esprit qui jugeait le déshonneur fait au Dieu d’Israël ; — déshonneur qui était la conséquence inévitable de l’oubli qu’on faisait de « ses paroles » (Jean 2, 17). Ce déploiement croissant de l’iniquité en Israël produit donc dans l’âme du juste un redoublement d’activité pour Dieu, et sa place au milieu de sa nation de dessine toujours davantage. Quand au milieu de ce monde, nous nous trouvons dans une position où le mal se présente à nos yeux sous sa vraie forme, un sentiment d’horreur se produit dans nos cœurs ; nous apprécions la grâce qui nous a sortis d’un tel abîme, et nous nous éloignons toujours plus du mal.

Le juste donc, loin d’être affaibli dans l’exercice de sa piété, s’y affermit davantage, car la parole de l’Éternel est ce qui le soutient ; et elle a pour son âme, une valeur intrinsèque ;

v. 140. « Ta parole, dit-il, est parfaitement épurée, et ton serviteur l’aime ; »

car ce n’est pas là une parole des hommes, mais la parole de Dieu ; — la source pure où l’âme du juste s’abreuve dans le désert d’Israël. La révélation des pensées de Dieu à l’égard de Son peuple — l’avenir glorieux et béni qui lui est réservé — comme résultat final de Ses voies envers Israël ; tout cela est pour le juste, un motif puissant d’aimer cette bonne et précieuse parole, de laquelle déjà il a ressenti les divins effets dans son cœur.

v. 141. « Je suis chétif et méprisé — je n’oublie pas tes commandements. »

Or si le juste, au point de vue spirituel, a l’honneur des communications des pensées de Dieu, il n’en est pas ainsi en ce qui regarde son importance comme homme, au milieu des Juifs ; car quant à son importance, ou même à son apparence, il est chétif et méprisé ; — celui qui aime la Parole de Dieu sera toujours tel au milieu des méchants. Tel était aussi le cas de Jésus au milieu des Juifs, Lui qui en tant qu’homme, jouissant de toute la faveur du Dieu de Jacob, était l’expression parfaite de la vérité de Dieu ; Lui, dis-je, était « le rejeté et le méprisé des hommes », et quant à Son apparence extérieure, Il était un sujet d’étonnement (voir És. 52, 14). Il faut de la foi, et que l’espoir du cœur soit ferme, pour supporter l’opprobre et le mépris des hommes, sans diminuer en rien l’importance de notre obéissance à Dieu ; en se souvenant qu’« obéissance vaut mieux que sacrifice et se rendre attentif vaut mieux que la graisse des moutons ». Ce n’est pas au début de l’épreuve qu’on sent la fatigue et que le cœur est exposé au découragement ; mais c’est lorsqu’elle se prolonge ; facilement alors, on oublie les commandements de Dieu. Toutefois, le juste ne les oublie pas.

v. 142. « Ta justice est une justice éternelle, et ta loi est la vérité. »

Maintenant le juste dépasse la justice légale de l’homme. Ce qui répond à ses circonstances et aux besoins de son cœur, c’est d’avoir non sa justice, à lui, mais celle de Dieu pour la source et la cause de sa liberté et de sa joie devant Dieu. La justice de Dieu est la portion de la foi. C’est de cette justice qu’il est fait mention en Daniel 9, 24, comme étant le moyen par lequel l’Éternel rétablira Israël dans la bénédiction. Comme résultat, ceci se rattache au glorieux avènement du Seigneur ; alors le Saint des saints sera oint et les déclarations de la prophétie seront accomplies. Mais ici, le juste a le secret et la joie de cette justice non encore révélée ; c’est ainsi que, avec bénédiction pour son âme, il peut la contempler dans son caractère parfait et immuable : « ta loi est la vérité ». Tel est son caractère dans tout ce qu’elle exprime, relativement à l’homme, et non relativement à Dieu, car la loi était bien l’expression de la volonté de Dieu, volonté à laquelle tout Juif aurait dû se soumettre ; mais elle n’était pas la révélation de Dieu aux hommes. Ainsi, en Jean 1, 17 — nous avons le contraste : « la loi a été donnée par Moïse ; la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ ». En ce passage, la vérité est autre chose que ce qu’exprime notre verset ; car en Christ, nous n’avons pas une ordonnance de Dieu, mais la révélation pleine et parfaite de ce que Dieu est, en amour et en grâce, pour les pauvres pécheurs, au milieu desquels Christ, le Fils de Dieu apparaissait. Dans ce sens, la vérité n’avait pas été apportée par Moïse, et Israël ne la possédait pas. Le juste donc s’attache à la loi, dans le sens qui vient d’être indiqué plus haut.

v. 143. « La détresse et l’angoisse m’atteignent, mais tes commandements sont mes délices. »

Ces choses se rencontrent ordinairement là où une piété vivante et ferme se trouve, car un témoignage fidèle ne réveille pas les sympathies des hommes, mais plutôt leur inimitié contre Dieu. C’est ce qu’éprouve le juste, son témoignage se réalise au milieu des méchants, de ceux qui ont abandonné tout principe vrai, pour s’attacher au mensonge. Toutefois, Dieu garde les fidèles, et les cheveux de leur tête sont tous comptés. Les exemples de ce genre sont nombreux dans la Parole ; néanmoins la détresse et l’angoisse amènent l’âme dans un exercice sérieux et réel, mais ici la jouissance que goûte le cœur du juste l’élève au-dessus de ces choses et elles sont pour lui le cadavre qui contient la douceur (Jug. 14, 8). En toutes ces choses, on voit la fidélité de Dieu. « Tes commandements sont mes délices » ; quelle que soit la force des maux que le juste rencontre, il ne peut lâcher ce qu’il a reçu de Dieu — ce qui est pour son cœur une source de délices au sein de la détresse !

v. 144. « Tes témoignages ne sont que justice à jamais — donne-moi l’intelligence afin que je vive. »

Tel est le témoignage que le juste rend aux témoignages de Dieu, preuve certaine que dans son esprit tout est parfaitement clair ; son œil est simple, il est entièrement dans la lumière ; les choses de Dieu ont pour son âme leur valeur et leur fraîcheur primitive. Or, si nous rapportons cet état spirituel du juste au temps où Satan fera les plus grands efforts pour séduire même les élus, s’il était possible ; on comprendra aisément quel heureux et bon état d’âme un tel témoignage révèle, et quelle énergie de foi il faudra alors, pour se montrer franchement pour Dieu. Les témoignages de Dieu ne varient pas, ils sont hors du domaine de la volonté et des caprices de l’homme. Ainsi, tranquille au sujet des choses que possède sa foi, il demande à Dieu l’intelligence par laquelle, entrant toujours plus dans la communion des pensées de Dieu, il pourra se maintenir dans la force et la vie de la foi.