Messager Évangélique:Apocalypse 21 et 22/Partie 2
Et la cité « avait une grande et haute muraille ; elle avait douze portes ». Cela indique une sécurité parfaite. Quand les hommes cherchent à protéger un lieu, ils bâtissent de hautes murailles d’une immense épaisseur. Ainsi cette cité, qui est le siège de la royauté, a une grande et haute muraille qui manifeste la majesté de Dieu, son architecte. Elle jouit d’une sécurité parfaite, dans une dignité qui l’isole, pour ainsi dire, en sorte qu’il est impossible que personne y entre, sinon ceux qui y appartiennent.
« Aux portes douze anges ». Les anges se tiennent aux portes comme des gardiens. Élevés au-dessus de nous dans la création, ils ne sont ici que gardiens des portes ; ils sont portiers à l’égard de cette cité de Dieu, montrant que toute la puissance de la providence ne fait que concourir à cette gloire.
Sur les portes étaient écrits les noms « des douze tribus des fils d’Israël », indiquant, comme étant de Dieu, le gouvernement en perfection. Toutes Ses voies de patience avec l’homme, dans Son gouvernement et dans Sa bonté, sont ici manifestées.
« Et la muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux, les douze noms des douze apôtres de l’Agneau ». Les fondements parfaits et immuables de la vérité sont tous ici. Le caractère sous lequel la vérité est manifestée, c’est la vérité immuable de l’évangile : « les ténèbres s’en vont et la vraie lumière luit maintenant ». Ce que nous trouvons ici comme l’Église a, comme telle, une gloire spéciale ; mais ce qui est le fondement sur lequel elle repose, c’est la vérité qui existe de toute éternité, la vérité éternelle, une révélation pleine et parfaite. Quant à la lumière, nous sommes « dans la lumière comme Dieu lui-même est dans la lumière » ; ensuite, quant à l’amour, « Dieu est amour, et celui qui demeure dans l’amour, demeure en Dieu et Dieu en lui ». Mais quand nous en venons aux fondements de l’Église, c’est la vérité, l’éternelle vérité de Dieu — la rédemption selon Son œuvre et selon Sa puissance.
Ce que nous avons d’ailleurs en Christ, quant à Sa personne, ne saurait être moins que la plénitude de Dieu, l’éternelle vérité étant au fond. C’est Dieu révélé en Christ qui « est le même hier, et aujourd’hui, et éternellement ». « C’est à cause de la dureté de votre cœur », dit le Seigneur, « que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; mais au commencement, il n’en était pas ainsi ». Quant à nous, nous ne pouvons pas parler ainsi, car Christ « est le même hier, et aujourd’hui, et éternellement » ; et ailleurs il est dit : « Ce qui était dès le commencement… nous vous l’annonçons ». De même Paul, tout en déclarant les conseils profonds de Dieu, présente les vérités les plus élémentaires, et aucun conseil ne les changera jamais, parce que notre relation est avec Dieu qui ne peut jamais changer ; car si nous sommes introduits dans la relation d’enfants, c’est en rapport avec Dieu dont la sainteté est éternelle et dont l’amour est éternel. Et il y a de la joie pour nos âmes à savoir que nous sommes non seulement mis en rapport avec certaines voies de Dieu, comme l’étaient les Juifs, mais introduits dans une relation avec Dieu Lui-même, tel qu’Il est connu en Jésus.
La cité est une chose divine, mais présentée dans une manifestation et une perfection humaines. Les noms ici montrent l’administration humaine et le nombre douze répété en indique la perfection au plus haut degré. Le nombre sept dans l’Écriture dénote toujours la perfection de l’action spirituelle soit en bien, soit en mal ; mais quand il s’agit des voies de Dieu dans l’homme, ou par le moyen de l’homme, le nombre douze est employé pour signifier la perfection gouvernementale dans l’administration humaine.
« Et la ville était bâtie en carré, et sa longueur était aussi grande que sa largeur ». C’est un carré, et non un cercle. Elle n’a pas la perfection d’un cercle — figure employée pour indiquer l’éternité — mais la perfection de ce qui est formé. Elle est la plus parfaite des choses créées.
« Et sa muraille était bâtie de jaspe ; et la cité était d’or pur, semblable à du verre pur ». Ni la mesure ni le caractère de cette cité ne sont d’après les pensées de l’homme. L’homme avait dit : « Bâtissons-nous une ville et une tour… et acquérons-nous de la réputation ». « Ils eurent donc des briques au lieu de pierres, et le bitume leur fut au lieu de mortier ». Mais Dieu est l’architecte de cette cité, et elle porte la gloire divine. Il n’y a ici ni bitume ni choses semblables : « sa muraille était bâtie de jaspe ». « Et la cité était d’or pur, semblable à du verre pur », d’une pureté transparente. L’or est un emblème de la justice divine ; et le « verre pur » nous rappelle la mer d’airain dans le parvis du temple de Salomon, placée là pour que les sacrificateurs y lavassent leurs mains et leurs pieds, lorsqu’ils entraient pour leur service. Mais ici il n’y en a aucun besoin. Il n’y a rien ici qui puisse souiller. Ici, il y a une pureté solide, qui apparaît dans toute sa transparence. Dans le quinzième chapitre, nous trouvons « une mer de verre, mêlée de feu », parce qu’il s’agit là de tribulation.
Dans le quatrième chapitre aux Éphésiens, Paul parle, sans symbole, du nouvel homme, « créé selon Dieu en justice et en vraie sainteté ». De même aussi, cette cité est la manifestation de cette œuvre de Dieu dans l’homme ; précisément ce qui convenait qu’elle fût. Ce n’est ni la justice de l’homme, ni l’innocence de l’homme ; ni l’une ni l’autre ne conviennent ; mais c’est la justice divine et la sainteté divine. La sainteté est la séparation d’avec le mal ; l’innocence, c’est l’ignorance du mal. Nous ne dirions pas que Dieu est innocent, mais que Dieu est saint ; parce qu’Il hait tout le mal qu’Il connaît, et qu’Il trouve Ses délices dans le bien. Et la nouvelle création de Dieu, rendue parfaite selon Son image, trouve ses délices dans ce qui est bon, et hait tout ce qui est mal. Dieu a produit cela par Sa propre puissance. La cité est pure comme l’or, transparente comme le verre. Nous pouvons bien nous écrier : Ô profondeur des richesses de la justice et de la sainteté divines !
Maintenant revenons aux pierres. En Ézéchiel 28, dans la lamentation sur le roi de Tyr, nous voyons qu’elles dénotent la perfection de la beauté créée : « Toi, à qui rien ne manque, plein de sagesse et parfait en beauté ». La beauté complète, c’était la manifestation de cette perfection dans la créature ; la lumière manifestant ces couleurs brillantes dans la créature. Sa « couverture était de pierres précieuses de toutes sortes ». Il était le plus beau dans la création ; mais lorsqu’il considéra tout cela comme étant à lui, et non comme une perfection créée dont il était revêtu, alors son « cœur s’éleva à cause de sa beauté », et sa sagesse se corrompit « à cause de son éclat », et il tomba.
Dans Exode 28, nous voyons ces pierres présentées comme la perfection de la beauté sous le rapport de la grâce. Elles étaient dans le pectoral du souverain sacrificateur, et liées ainsi à l’éphod, en sorte que lorsqu’il entrait dans le lieu saint, il portait les noms des enfants d’Israël. C’était « pour mémorial devant l’Éternel continuellement ». C’est ainsi que Christ porte nos noms sur Son cœur, « étant toujours vivant pour intercéder ». Puis au verset 30, l’urim et le thummim — lumières et perfections — sont placés dans ce pectoral de jugement. Aaron portait sur son cœur les noms des enfants d’Israël, comme peuple agréé devant l’Éternel. « Et Aaron portera le jugement des enfants d’Israël sur son cœur devant l’Éternel continuellement » ; c’est-à-dire qu’il les maintiendra en communion avec Dieu malgré leurs nombreux manquements. Il portait d’abord les noms sur son cœur — gravés sur les pierres du pectoral, en sorte que quand Dieu regardait pour bénir, Il voyait leurs noms continuellement. En outre, il y avait l’intercession pour maintenir la communion d’un peuple fautif avec la lumière immuable. C’est ainsi qu’Israël est vu comme parfait dans la présence de Dieu en grâce. De même maintenant, lorsque Dieu jette un regard de divine faveur, c’est sur Christ Lui-même que ce regard repose. Les noms des enfants de Dieu sont tous gravés sur son cœur ; leur jugement est porté, dans les détails de leurs voies, quant à ce qui regarde le gouvernement de Dieu ; et ils sont présentés dans leur beauté, pour obtenir les réponses de lumière et de perfection ; car tels étaient l’urim et le thummim.
Ici encore, nous voyons ces pierres précieuses dans la gloire, toutes réunies en cette cité glorieuse, non pas maintenues dans leur éclat par quelque effort ou exercice de puissance, mais fermes ; non pas comme une partie de la gloire seulement, mais « les fondements de la muraille de la ville étaient ornés de toute pierre précieuse », chaque grâce brillant d’une beauté qui ne change pas. La muraille de jaspe montre combien toute cette grâce et toute cette beauté communiquées sont divines : l’or en montre toute la justice ; la transparence, toute la sainteté et toute la pureté, et ces pierres, toute la perfection variée ; et tout cela est réuni dans « l’Épouse de l’Agneau, la femme ».
« Et les douze portes étaient douze perles ; chacune des portes était d’une seule perle ». Christ avait dans son cœur de « chercher de belles perles » ; c’était là-dessus que son cœur était fixé ; et « ayant trouvé une perle de très grand prix, il s’en alla, et vendit tout ce qu’il avait, et l’acheta ». Il ne cherchait pas seulement un trésor, Il cherchait aussi une belle perle ; et Il savait, Lui, ce qui avait de la valeur et de la beauté. Toute la grâce dont l’Église était revêtue, voilà sur quoi était fixé le cœur de Christ, comme étant ce qui était parfaitement agréable et beau. Or c’est là ce qu’était chaque porte ; « chacune des portes était d’une seule perle ». La beauté et l’excellence de la cité se manifestent même à l’extérieur. Le caractère de Christ se montre même à l’entrée. Non seulement il y avait au-dedans justice et vraie sainteté, mais au-dehors il y avait tout ce qui est gracieux et beau ; en sorte que les anges mêmes, qui n’y entraient pas, pouvaient se tenir à la porte et y contempler ces perfections dont Dieu l’avait revêtue. C’est ainsi que même ici-bas, le caractère de Christ devrait être manifesté aux yeux de tout spectateur. Les étrangers mêmes devraient pouvoir le discerner, les saints étant « la lettre de Christ, connue et lue de tous les hommes ».
« Et la rue de la ville était d’or pur, comme du verre transparent ». Ceci nous confirme la portée des paroles du Seigneur à Ses disciples dans Jean 13. En parlant de Son œuvre parfaite, accomplie pour eux, Il dit : « Celui qui a tout le corps lavé, n’a besoin que de se laver les pieds ; mais il est tout net », c’est-à-dire, qu’Il a été nettoyé une fois pour toutes. Mais Ses pieds se souillent en traversant le monde, et par conséquent ils ont besoin, pour le service, d’être plus d’une fois lavés de nouveau. Ceci n’est pas une excuse pour nos chutes, quoique le Seigneur en prenne occasion pour déployer les richesses qu’Il a en réserve pour répondre à nos besoins de chaque jour. Nous avons la même figure dans le cas des sacrificateurs qui servaient dans le tabernacle. Leurs corps étaient lavés une fois pour toutes lors de leur consécration, et la chose ne se répétait plus ; mais chaque fois qu’ils entraient au tabernacle, ils lavaient leurs mains et leurs pieds. « Celui qui a tout le corps lavé, n’a besoin que de se laver les pieds ». Remarquez Son amour. Il ne se contente pas d’avoir servi ici-bas jusqu’à la mort, pour nous « laver de nos péchés dans son sang » ; Il se ceint Lui-même pour servir, même dans le ciel, afin que notre communion soit maintenue. « Le Christ a aimé l’assemblée, et s’est livré lui-même pour elle, afin qu’il la sanctifiât en la purifiant par le lavage d’eau par la Parole ». C’est ainsi que nous avons la Parole écrite dans son application aux détails journaliers de la vie. C’est ainsi que le Seigneur dit à Pierre : « Si je ne te lave, tu n’as pas de part avec moi ». Si nous devons avoir part avec Lui, nous devons être aussi complètement nets qu’Il peut Lui-même nous rendre nets. Et comme nous devons avoir part avec Lui, Sa grâce, maintenant comme alors, Le conduit à se ceindre Lui-même, et à ôter la souillure.
Mais dans cette cité d’or pur, les rues mêmes sont justice et vraie sainteté. Là nous marcherons sans pouvoir nous souiller ; là nous marcherons sur la sainteté même. C’est avec de grands efforts que nous marchons ici dans la pureté. Même si nous nous gardons de la souillure ici-bas, les efforts nous fatiguent ; et si nous ne le faisons pas, nous sommes fatigués de nous-mêmes. Mais, oh ! quelle pensée ! nous marcherons là sur des rues d’or pur ! Que repos cela donne au cœur et à la conscience, de penser que nous marcherons sans avoir besoin de pénibles efforts pour nous garder de souillure, sans avoir besoin de veiller de peur que nos vêtements ne soient souillés par ce monde ! Pendant que nous sommes ici, nous avons toujours à veiller et à prier, à cause du monde, de la chair, et du diable. Comment ! toujours ? Oui, toujours. Pendant que nous sommes dans ce lieu souillé, il faut que nous ayons nos reins bien ceints, et que nos affections soient bien gouvernées, car si nous leur laissons leur libre cours, elles s’embourberont certainement. Mais quand Christ viendra, Il ôtera notre ceinture, et nous fera asseoir en repos, et Lui-même Il se ceindra, et s’avançant, Il nous servira. Quel soulagement pour le cœur, de penser que je puis donner un libre cours à toutes mes affections et ne rencontrer que Dieu ! Que plus je leur laisserai leur libre cours, plus je serai élargi pour m’abreuver pleinement de bénédiction ! Ce devrait être notre but, dès maintenant.
« Et je ne vis point de temple en elle ; car le Seigneur Dieu, le Tout-puissant, et l’Agneau en sont le temple ». Ici la différence du culte est marquée. Quelle chose étrange pour un Juif, qu’il n’y faille aucun temple ! Dieu avait dit qu’il habiterait dans l’obscurité ; et lorsque la gloire remplit la maison, « les sacrificateurs ne pouvaient se tenir debout pour faire le service ». Et en outre, ce qui tenait la gloire cachée, tenait l’homme dehors. Car, dans Jérusalem, Dieu s’était tenu caché, afin d’être craint ; c’est pourquoi Il devait tenir l’homme dehors. La conséquence naturelle, même d’une manifestation partielle de la gloire, c’est d’ajouter ce qui doit tenir l’homme éloigné de toute intimité. Dans le temple, Dieu s’entourait de majesté, ce qui faisait sentir aux hommes combien Il était grand, mais c’est ce qui Le cachait en même temps. Mais ici, il n’y a pas de temple, « car le Seigneur Dieu, le Tout-puissant, et l’Agneau en sont le temple ». Ici, ce n’est pas ce qui cache Dieu tout en L’entourant de majesté, ni ce qui nous exclut ; mais c’est Dieu, qui nous entoure de Lui-même, tandis qu’Il se révèle parfaitement Lui-même. Sa propre gloire — et cette gloire révélée — est Son temple, et l’homme y « parle de sa majesté ». Quelle pensée bénie ! Dieu, et l’Agneau sont le temple, et c’est là que nous adorons.
Que le Seigneur nous donne seulement d’entrer plus pleinement dans Sa merveilleuse grâce, et alors il nous sera facile de comprendre comment cette merveilleuse gloire peut être toute à nous ! Lorsque nous savons que nous ne sommes rien, et que nous pouvons pourtant dire qu’Il nous a aimés, nous ne nous étonnerons pas que Dieu fasse tout cela pour nous, vu qu’Il nous a tant aimés. Le Saint Esprit raisonne toujours de haut en bas, en partant de ce que Dieu est, pour en venir à ce que Dieu ne saurait manquer de faire, parce qu’Il est Dieu. L’homme, au contraire, raisonne en partant de ce que l’homme est, pour en conclure ce que Dieu pourra peut-être faire pour lui, d’après ce qu’il est lui-même ; et ainsi toute son argumentation est fausse. Le Saint Esprit raisonne ainsi : « Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? ». J’apprends par là à attendre de grandes choses, et une chose ne peut être trop élevée pour que je l’attende, si Dieu doit y être glorifié. Car si Christ doit être « glorifié dans ses saints et être admiré dans tous ceux qui auront cru », que ne fera pas Dieu pour manifester la gloire de Son Fils ?
Mes pensées seront-elles occupées de l’adorateur, quoiqu’il soit ainsi glorifié et revêtu, quand je verrai Celui qui est adoré ? Non ; je serai occupé de Celui qui m’a introduit là. Le résultat pratique devrait être, dès maintenant, que nos cœurs L’adorassent dans le sentiment des richesses et des merveilles de Sa grâce, comme David (1 Chron. 17), lorsqu’il « se tint devant l’Éternel : Ô Éternel ! qui suis-je, et quelle est ma maison, que tu m’aies fait parvenir au point où je suis ! ». Oh ! puissent nos âmes être plus remplies de ce qu’il est, comme David se reposait en la connaissance de ce que Dieu était, et raisonnait d’après ce que Dieu était (v. 26 et 27). Nous avons souvent parlé du fils prodigue ; il disparaît, pour ainsi dire, lorsqu’il est arrivé à la maison de son père. C’est le père alors qui remplit toute la scène. Et le sein du Père sera le lieu de notre culte dans cette scène de gloire. Eh bien ! qu’Il ait nos cœurs pour Son temple dès maintenant, tandis que nos corps sont encore ici-bas, jusqu’au moment où Il nous prendra pour être avec Lui pour toujours ! Amen !