Messager Évangélique:Apocalypse 21 et 22/Partie 1

De mipe
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

Nous avons ici la description de la cité céleste. Elle est appelée « l’Épouse de l’Agneau, la femme », afin que nous sachions comment reconnaître son identité. Néanmoins ce nom d’« Épouse », en lui-même, ferait naître un tout autre enchaînement de pensées. Mais il est important d’identifier la cité avec l’Épouse, et de donner à la cité céleste, en contraste avec Babylone, son véritable caractère. L’état qui est décrit ici n’est pas l’état parfait et éternel, comme le montrent ces paroles : « les feuilles de l’arbre sont pour la guérison des nations » ; quoique évidemment les saints célestes eux-mêmes soient parfaits. C’est le grand centre de Dieu, le centre céleste de tout ce qu’Il a réuni en puissance et en gouvernement — la capitale céleste, pour ainsi dire, de Son royaume millénial ; c’est pourquoi cet état nous est présenté en connexion avec Christ, et il en est parlé comme d’une cité. Elle sera, après Christ, la manifestation et le centre de la gloire. Et nous devons rendre grâces à Dieu, non seulement de ce qu’Il nous donne ce qui satisfait l’affection personnelle, en nous présentant la personne de Jésus dans la gloire ; mais encore de ce qu’Il nous révèle, par le moyen de figures que l’Esprit nous rend capables de comprendre, ce qu’est la gloire préparée de toute éternité, en sorte que le cœur apprend à la connaître.

On voit dans le livre de l’Apocalypse que la manifestation de cette cité céleste est précédée par la destruction de la femme impérieuse qui disait : « Je suis assise en reine,… et je ne verrai point de deuil » ; et maintenant nous trouvons « la cité qui a les fondements, de laquelle Dieu est l’architecte et le créateur ». De l’autre cité nous pouvons dire qu’elle était « terrestre, animale, et diabolique ». Elle avait tout ce que Satan pouvait produire pour attirer l’homme en tant qu’homme ; — tout ce qui pouvait contribuer au bien-être, aux aises et à la gloire de l’homme, s’y trouvait : « marchandise d’or et d’argent, et de pierres précieuses », et tout ce qui était précieux et désirable. Ainsi, en l’envisageant dans son ensemble, c’était la cité de l’homme et la cité de Satan. Car tout ce qui est maintenant de l’homme (comme homme sur la terre) est regardé par Dieu comme étant en connexion avec Satan. C’est pourquoi, lorsque Pierre dit : « Seigneur, Dieu t’en préserve, cela ne t’arrivera pas », le Seigneur répondit : « Va arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes ». Ici le Seigneur caractérise les choses qui sont « des hommes », comme étant selon « Satan », et par conséquent comme lui étant à Lui-même en scandale. De même, Il dit aux Juifs : « Vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut : vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde » ; Il caractérise ainsi tout ce qui tient de l’esprit de ce monde, comme étant « d’en bas ». Babylone renfermait tout cela en perfection, car elle était « la mère des prostituées » — l’origine et la source de la corruption ; mais elle était complètement étrangère à tout véritable lien, soit avec les choses de Dieu, soit avec Dieu Lui-même. Mais nous avons vu que cette grande Babylone a été jugée de Dieu, qu’après cela, et après les noces de l’Agneau, le Seigneur sort en personne, et combat contre la puissance adverse — étant accompagné par les saints (car la première résurrection a eu lieu) ; et qu’après la victoire, le règne est entre les mains du Christ et des saints qui vivent et règnent avec Lui mille ans. Nous avons vu que, durant cet espace de temps, Satan est lié, après quoi il est de nouveau délié « pour un peu de temps » ; et qu’après qu’il a été jeté dans l’étang de feu, après que le jugement du grand trône blanc a été prononcé, et après l’introduction du nouveau ciel et de la nouvelle terre, alors Dieu est « tout en tous ».


Chapitre 21, 1-23

Dans les huit premiers versets du chapitre 21, nous avons le temps où « Dieu sera tout en tous » ; ce qui clôt l’histoire prophétique du livre : il est évident qu’elle ne peut aller plus loin que cette époque. Dans ce qui suit, le prophète, revenant en arrière, donne la description de la nouvelle Jérusalem — ce qu’est « l’Épouse de l’Agneau, la femme » pendant le règne de Christ. La scène qui est ici présentée, c’est la sainte Jérusalem « descendant du ciel, d’auprès de Dieu ». L’histoire prophétique est entièrement close ; le règne médiatorial cesse, quand toutes choses ont été parfaitement rétablies dans l’ordre — et que Dieu est tout en tous. Mais quoique le règne médiatorial ait été remis à Dieu, il est clair que Christ ne cesse pas d’être homme. C’est là une partie de Sa perfection ; et elle demeure à toujours. Au lieu de continuer Son règne médiatorial, « quand il aura aboli toute principauté, et toute autorité… », il remet « le royaume à Dieu le Père ». Le résultat ne passera point. La gloire personnelle qui Lui est propre ne passera jamais. La gloire médiatoriale aura une fin ; Sa gloire personnelle ne saurait jamais finir.

Il est bon de remarquer que quand l’ange (chap. 17, 1) vient montrer Babylone, il décrit ainsi la grande étendue de son influence : « Assise sur plusieurs eaux » ; ici, quand il vient montrer la nouvelle Jérusalem, il n’y a rien à ajouter à son sujet : c’est assez de dire qu’elle est « l’Épouse de l’Agneau, la femme ». La prostituée pouvait être assise sur la Bête, et répandre au loin la corruption ; elle avait une puissance immense ; mais elle était sans affections. Tandis que la prostituée dit : « Je suis assise en reine… et je ne verrai point de deuil », l’Épouse sent qu’elle n’est pas à elle-même, mais qu’elle appartient à un autre. Tandis que l’esprit de Babylone, c’est d’aimer l’influence, d’être « assise sur plusieurs eaux », le caractère de la dépendance distingue l’Épouse. Ah ! chers amis, si nous cherchons la puissance ou l’influence mondaine, l’esprit de Babylone est en nous. La seule influence que nous devrions rechercher, quant à notre service ou à tout autre égard, c’est le résultat de l’attachement à Christ seul, et de notre dépendance de Lui-même. L’affection pour Lui est la seule chose. Si cette affection existe, il y aura abondance d’épreuves et de difficultés ; mais il n’y aura point d’affections contrariées, si Christ Lui-même en est l’objet. Nous ne trouverons jamais en Lui ce qui ne satisfait pas. C’est là le bonheur. Il peut y avoir en nous beaucoup de penchants à vaincre ; cela nous donnera de la peine, et il y a souvent, hélas ! bien du travail pour maintenir le cœur dans le sentiment de Son amour ; mais ce seul mot, « l’Épouse de l’Agneau, la femme », nous suffit entièrement ; car y eut-il jamais quelque chose qui manquât dans les affections de Christ envers nous ? Jamais. Jamais nous ne trouverons de l’imperfection dans l’objet de nos affections, quoique nous en trouvions nécessairement dans l’affection qui est en nous-mêmes, et un manque de puissance pour jouir de la plénitude de notre portion. Un sentiment véritable de l’amour immuable de Jésus envers nous, voilà ce qui donne une parfaite paix à l’amour qui regarde à Jésus. Une des causes qui nous empêchent de réaliser l’amour de Jésus, c’est que nos cœurs, quoique élargis par le Saint Esprit, sont trop petits pour y répondre. C’est là que gît la différence marquée qu’on a observée entre le livre de l’Ecclésiaste et le Cantique de Salomon. Il est dit dans l’Ecclésiaste : « Car que peut faire l’homme qui vient après le roi ? » (Eccl. 2, 12. Version anglaise) — le roi qui s’est amassé « les plus précieux joyaux… et les délices des fils des hommes ». Mais plus son cœur s’élargissait en son intelligence et en ses désirs, moins il trouvait pour le remplir, en sorte que tout finissait par « vanité et rongement d’esprit ». Mais, dans le Cantique de Salomon — livre applicable sans doute spécialement au résidu juif — ce qui manquait, c’était un cœur assez large pour contenir l’objet de son amour — objet capable de tout satisfaire. Oh ! quelle pensée !… — que Jésus avec toute la gloire qu’Il a reçue est à nous ! Ainsi qu’Il a dit : « La gloire que tu m’as donnée, je la leur ai donnée ».

La cité céleste « descend du ciel, d’auprès de Dieu ». Elle est de Dieu, et elle vient de Dieu en qui tout est bon. Dieu est la source infinie et éternelle de ce qui est bon, et dans la personne de Christ nous en avons la forme et la plénitude. S’agit-il de justice ? Elle vient de Dieu ; s’agit-il de sainteté ? Elle vient de Dieu. S’agit-il d’amour ? C’est la nature de Dieu. Si nous sommes faits participants de la grâce, tout ce qui est ainsi manifesté en nous vient directement de Dieu. Ainsi, dans un sens secondaire, l’Église, même ici-bas, est la manifestation de la gloire de Dieu ; quoiqu’ici-bas surgisse aussi ce qui est de l’homme, ce qui est, par conséquent, corrompu. Mais, dans la cité céleste, tout ce qui est de nous disparaît, et tout ce qui est manifesté en nous vient de Dieu. Et je désire ajouter ici qu’il n’y a pas une seule grâce qui ne dût — dans la puissance de l’Esprit de Dieu — être manifestée maintenant en nous — pauvres et fautifs que nous sommes. Il n’y en a pas une seule qui n’ait été manifestée en Christ, car Il était le Fils de l’homme dans le ciel, pendant qu’Il marchait ici sur la terre ; et nous, comme étant l’épître de Christ, nous devrions être connus et lus de tous les hommes.

La gloire de cette cité nous est présentée en détail ; et quoiqu’elle soit divine — « la gloire de Dieu » — elle est humaine aussi, comme le montre le nombre douze. Nous voyons cela dans le Seigneur. S’Il prenait entre Ses bras un petit enfant, c’était un précieux acte d’humanité ; mais l’amour qui le dictait était divin. Un rabbin pouvait mépriser un petit enfant, mais Jésus ne le faisait pas, bien qu’Il fût « Dieu sur toutes choses béni éternellement ». La cité avait « la gloire de Dieu ». L’Église est ce en quoi Dieu se manifestera en gloire. Mais cette gloire n’est pas la gloire essentielle de Dieu ; c’est la gloire communiquée ; ainsi qu’il est écrit : « La gloire que tu m’as donnée, je la leur ai donnée ». Tout cela est merveilleux ; mais c’est ce qui devait être. Car doit-il y avoir quelque autre gloire outre la gloire de Dieu ? Certainement, non. Et assurément, ce qui, après Christ, est le plus près de Dieu, doit avoir Sa gloire. Car il n’y a pas de gloire qui ne soit la gloire de Dieu. Et comment pouvons-nous comprendre la manifestation des richesses de la gloire de Dieu, si Dieu ne les déploie pas ? La création montre bien, dans un sens, la gloire de Sa puissance : « les cieux racontent la gloire du Dieu fort ». Mais quand il s’agit du fruit de la rédemption — du fruit du travail de l’âme de Christ — c’est pour la manifestation de la gloire de Dieu d’une manière encore plus élevée. Nous savons à quel prix elle eut lieu ; et ce ne pouvait être moins que Sa gloire à un tel prix ! Il n’y a aucun attribut de Dieu, aucune partie de Son caractère, qui n’ait été parfaitement glorifié dans l’œuvre de la rédemption. Si nous pensons à nous-mêmes, il est merveilleux qu’il en soit ainsi ; mais si l’Église doit être à la gloire de Dieu, il faut que cette gloire soit déployée dans ce qui est digne de Dieu. Si Christ doit être « glorifié dans ses saints, et être admiré dans tous ceux qui auront cru », la gloire doit être celle de Dieu ; elle ne saurait être indigne de Lui-même. Et voici la manière dont je la mesure : elle est le fruit du travail de l’âme de Christ. « Dieu a constaté son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions pécheurs — et de si grands pécheurs — Christ est mort pour nous ». Les choses mêmes à l’égard desquelles Christ a glorifié Dieu sont les choses mêmes que je trouve être en moi ; et je trouve ainsi que Dieu a été pleinement glorifié à l’égard de tous mes péchés[1]. Ainsi en saisissant cette vérité que je suis un pécheur, je vois la chose même qui me montre que toute la gloire est de Dieu et qu’elle vient de Dieu. Il n’y a rien en nous ; tout est par grâce. Si nous mêlons quelque chose du nôtre à nos espérances de gloire, c’est une complète folie. Il serait insensé de parler en même temps de ce qui est de nous et de la gloire de Dieu. Le vase n’est rien, sinon en tant qu’il est reconnu de Dieu et rempli par Lui ; et c’est ainsi que la chose arrive simplement à l’âme et la rend heureuse. Du moment que je vois tout cela comme le déploiement de la gloire de Dieu, mon âme trouve le repos et la paix. Il m’a ramassé, moi pauvre pécheur, afin qu’il fût pleinement connu que Sa grâce seule avait fait cela ; et je sais que Son amour surpasse toute connaissance. Et bien plus encore : je sais que je ne sortirai jamais de cette position bénie ; car l’amour de Dieu est infini ; et si je suis placé dans ce qui est infini, il est vrai que je ne puis le mesurer, mais je sais que je ne puis jamais en sortir.

« Son luminaire était semblable à une pierre très précieuse, comme à une pierre de jaspe cristallin ». Quand il est parlé de la gloire de Dieu manifestée, comme l’homme peut la voir, il est dit qu’elle est « semblable à une pierre de jaspe et de sardius » (Apoc. 4, 3). De même la lumière de cette cité est semblable « à une pierre de jaspe cristallin ». C’est d’une gloire divine qu’elle est revêtue. L’Écriture nous donne l’intelligence de ce que signifient ces figures, si, étant enseignés par l’Esprit de Dieu, nous prenons la peine d’en comparer les déclarations. Ces pierres précieuses ne nous donnent pas le simple éclat de la lumière sans couleur ; c’est là ce qu’est Dieu ; car si je considère Dieu — ce qu’Il est essentiellement — Il est lumière. « Dieu est lumière ». Mais s’Il se montre à travers les larmes et les chagrins de cette vie, alors j’ai l’arc-en-ciel. La lumière est divisée en divers rayons, comme brillant à travers un prisme. Ainsi dans ces pierres précieuses nous avons, non pas la gloire essentielle de Dieu comme lumière, mais la lumière divisée, pour ainsi dire, en différentes beautés médiates ; nous avons les manifestations des différentes voies et des différents actes de Dieu, à l’égard de Ses créatures. Nous voyons ces pierres dans la création, puis dans la grâce, et ensuite dans la gloire : — dans la création, Ézéchiel 28 ; en grâce, sur le pectoral du souverain sacrificateur ; en gloire, dans ce chapitre, comme les fondements de la cité. Tout ce que Dieu a manifesté de Sa gloire morale, en justice aussi bien qu’en jugement, est concentré dans l’Église. J’entrerai plus pleinement dans ces choses, quand je considérerai la signification des pierres — liées, comme elles le sont, avec la grâce et le jugement.



  1. Quand le Seigneur Jésus parle de laisser Sa vie (Jean 10), Il ne dit pas seulement : « Je mets ma vie pour mes brebis » ; — c’est là ce qu’Il fit dans Son amour et dans Sa précieuse grâce. Mais Il ajoute ensuite : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que je laisse ma vie afin que je la reprenne ». La première chose, c’est la perfection de l’œuvre de Christ en elle-même ; c’est que par Sa mort Il a glorifié Dieu, en sorte que Dieu peut agir en Son amour, selon la valeur de cette œuvre et accomplir les conseils de Sa grâce. L’autre partie de cette œuvre parfaite, c’est que par elle, nous sommes sauvés ; que nos péchés ont été expiés — portés par Celui qui s’est mis à la place des pauvres pécheurs. Il est important de bien saisir ces deux aspects du sacrifice expiatoire accompli par Christ. Nous les trouvons dans Ésaïe 53, et ils sont présentés sous les types des deux boucs : un pour Jéhovah, et l’autre pour le péché du peuple, dans Lévitique 16. « Maintenant », dit le Seigneur, en vue de sa mort, « le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui »… Sur la croix, Jésus a été glorifié ; c’était Sa gloire d’accomplir l’œuvre qui devait glorifier Dieu. C’est sur la croix qu’a été manifestée de la manière la plus élevée et la plus parfaite toute la gloire de Dieu. C’est là ce qui domine tout !