Messager Évangélique:Notes sur le Psaume 119/Partie 14

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v. 159-160. « Regarde combien j’ai aimé tes commandements, Éternel ! Fais-moi revivre selon ta miséricorde. — Le fondement de ta parole est la vérité, et tous les jugements de ta justice sont éternels. »

Maintenant, en contraste avec l’état moral des impies, l’Esprit met en relief le caractère vraiment pieux du juste ; c’est au sein de l’épreuve que s’exerce sa piété, et que son amour pour les commandements de l’Éternel se dessine d’une façon particulière ; aussi en appelle-t-il à l’Éternel, afin que lui-même constate la sincérité et la réalité de l’amour qui, en lui, donnait à son obéissance, à sa soumission aux commandements de son Dieu, un caractère vraiment décidé. En face de l’iniquité qui envahit tout au milieu du peuple de Dieu, il n’y a pas à marchander ; et le cœur qui aime Dieu sait toujours, en de telles circonstances, à quel parti s’arrêter. Or, au travers de toutes ses difficultés, ce qui soutient l’âme du juste, c’est l’espoir de sa restauration, de son relèvement, ou plutôt du relèvement de la nation à laquelle le fidèle se rattache et de laquelle il interprète les sentiments devant Dieu ; le peuple est sous le jugement à cause de ses péchés, il est extérieurement anéanti, néanmoins Dieu le relèvera par Sa miséricorde seule et gratuite. Ici, remarquons une chose : lorsque la masse du peuple a abandonné la Parole de Dieu, qu’il est dans un état d’apostasie, il perd son caractère de peuple de Dieu ; alors, ce qui, pour l’Esprit de Dieu, est le vrai peuple de Dieu, c’est le résidu (voir És. 26, 20), dont les sentiments et l’affection pour le Seigneur sont, dans notre psaume, exprimés sous des images si expressives et si élevées. Or, quelle réponse de Dieu reçoit la piété vraie de ce résidu ? Être le peuple de Dieu, appelé à jouir de la face de l’Oint de l’Éternel, « dans la terre des vivants » ! Ainsi le juste sera béni et glorifié, car « le fondement de la parole est la vérité » ; elle n’est pas un exposé de principes, dans le nombre desquels il peut s’en trouver de plus vrais, de plus justes que d’autres, et à l’égard desquels l’homme soit dans la nécessité de faire un choix ; non, car la source et tout ce qui en découle est la vérité : c’est la Parole de Dieu. « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point » — les décisions de Sa justice sont pour toujours ; telle est l’assurance du juste. Il peut se passer des siècles avant que les desseins de l’Éternel s’accomplissent en faveur de Son peuple, mais cela ne les change pas, ils seront manifestés comme ayant été la vérité même.

Scin. — v. 161. « Des princes me persécutent sans cause, mais mon cœur a eu crainte de tes paroles. »

Depuis ce verset jusqu’à la fin du psaume, la position et les circonstances d’Israël au milieu des nations sont particulièrement ce qui préoccupe le juste ; ce n’est plus uniquement par son peuple qu’il est persécuté, mais aussi de la part des « princes » des Gentils, sous la domination desquels le peuple de Dieu est placé. Ce sont de semblables choses que, pour sa part, notre glorieux Sauveur a rencontrées (voir Act. 4, 27). Mais dans ces circonstances-là, Christ entre en sympathie avec le résidu fidèle, vrai nazaréen au milieu des nations, lequel craint la Parole, et rien autre. On peut remarquer aussi dans ces versets que le juste est moins affecté dans son âme ; souffrir de la part de ses ennemis est plus supportable, en ce que cela ne touche pas à l’affection, ni aux liens qui unissent le juste à son peuple ; mais c’est bien différent quand la persécution et le mépris partent du peuple lui-même — de celui que l’on aime (Ps. 55, 12-13). Quoi qu’il en soit, le caractère intègre du juste est le même, dans le désert des peuples comme dans le pays, et la parole est pour lui d’une telle valeur, que la joie qu’elle lui procure égale celle de ceux qui ont fait un grand butin (v. 162).

v. 163-164. « J’ai eu en haine et en abomination le mensonge ; j’ai aimé ta loi. — Sept fois le jour je te loue, à cause des ordonnances de ta justice. »

En outre, la grâce produit, dans l’âme du juste, cette énergie de sainteté qui le rend capable, non seulement de juger que telle chose est mauvaise, mais encore de la haïr, car cette expression : « mensonge » désigne plus que des paroles ; cela comprend tout culte idolâtre dont le juste est témoin, car une idole est un mensonge, et le culte qu’on lui rend l’est aussi. Or, en contraste avec un culte de ce genre, le juste, lui, loue et célèbre son Dieu — le Dieu vivant et vrai, le Dieu d’Israël, « sept fois le jour » ; c’est le culte de la foi dont l’énergie se déploie en face de l’idolâtrie des derniers jours, afin que l’Éternel soit servi pleinement.

v. 165. « Il y a une grande paix, pour ceux qui aiment ta loi, et pour eux, il n’y a pas d’occasion de chute. »

Toute cette activité spirituelle découle de l’amour, l’amour de la loi de l’Éternel ; or le fruit que dans sa marche le juste recueille, c’est la paix ; où il y a fidélité au Seigneur, le cœur est tranquille, il n’est pas troublé par les choses qui viennent de l’extérieur ; et de plus, la loi étant ce qui remplit son cœur, il n’y a pas place pour autre chose ; il est ainsi gardé de chute, il ne peut souscrire à rien qui lui soit contraire, car les ordonnances de l’Éternel sont toutes justes. En 1 Jean 2, 10, nous trouvons aussi que celui qui aime est gardé, il n’y a pas d’occasion de chute pour lui ; le cœur demeure, en ce qui a rapport à la marche, dans la paix ; mais si l’amour manque, un rien fait tomber ; l’on est offensé par la moindre des choses ; la paix disparaît et souvent il y a péché.

v. 166. « J’espère en ta délivrance, ô Éternel, etc. »

Tel est le choix de la foi, « car la délivrance qui vient de l’homme n’est que vanité ». C’est là aussi une de ces choses qui gardent le juste, ce n’est pas le salut de l’homme qu’il espère, c’est celui de Dieu : son cœur n’est pas travaillé au sujet de ce qu’il doit faire à cet égard ; peut-être ne peut-il « ni acheter, ni vendre », cela lui importe peu ; son cœur s’attend à ce qui vient de Dieu, c’est pourquoi il persévère dans la fidélité, qui seule Le glorifie. En traversant ce monde, le chrétien peut se trouver dans des circonstances à peu près semblables, et son cœur s’attend à Dieu, à Sa délivrance (je parle ici dans le sens pratique) ; il sera à l’abri de la tentation, c’est-à-dire d’accepter quoi que ce soit au détriment de sa conscience. Si, au contraire, il ne s’attend pas à Dieu, il sera continuellement travaillé dans les pensées de son cœur et souvent, hélas ! il ira lui-même au-devant de la tentation au lieu de s’en garder.

v. 166. « Je m’attends à ton secours, Éternel, et je pratique tes commandements. »

Voilà le secret pour ne pas être distrait dans son service pour Dieu ; dès que le cœur compte sur Dieu, il est tranquille : on peut alors s’occuper des affaires de Dieu, sachant que Lui s’occupe des nôtres. « Remets tes affaires à l’Éternel, et tes pensées seront bien ordonnées ». Le juste n’a pas à s’inquiéter pour sa vie, de ce qu’il mangera ; ni pour son corps, de quoi il sera vêtu (Luc 12). Souvent la crainte de manquer du nécessaire nous pousse à une activité qui n’est pas de Dieu, et si dans notre marche, nous manquons de foi à l’égard de ces choses, la fidélité de Dieu et Son secours n’ont plus leur valeur pour le cœur.

v. 167-168. « Mon âme observe tes témoignages, et je les aime souverainement. — Je garde tes ordonnances et tes témoignages, car toutes mes voies sont devant toi. »

Les témoignages de Dieu sont toujours pour le cœur : ils en sont la vie et la joie ; ils sont toujours les mêmes, les circonstances difficiles dans lesquelles se trouve le juste, en font ressortir toute la valeur ; c’est pourquoi le juste les aime, non pas comme l’on peut aimer d’autres choses légitimes ; il les aime souverainement ; dans l’appréciation que le juste en fait, rien n’est au-dessus d’eux.

Pour nous, la personne même de Jésus doit être le mobile de toute l’activité de notre âme ; Lui-même dit aux siens : « Si vous m’aimez, gardez mes commandements ». L’amour pour Christ détermine tout, et il donne à notre vie entière son vrai caractère et ses vrais motifs. En Apocalypse 2, nous voyons que Jésus — son nom — était au-dessus de tout. C’était là le motif qui gouvernait tout, et qui était en même temps la source et la cause de l’activité vraiment chrétienne qui se remarquait au sein de l’assemblée d’Éphèse ; mais lorsque le premier amour, cet amour vierge, dirai-je, fut abandonné, Christ ne fut plus en repos : Il dut se lever pour constater la chute de l’Église et l’en avertir. Il en fut ainsi en Éden, dès qu’Adam eut péché, Dieu, le créateur, ne put plus se reposer des œuvres qu’Il avait faites. Maintenant, hélas ! quels qu’aient été dès lors les soins du Seigneur envers nous, notre amour pour Sa propre personne est d’un ordre bien inférieur à celui qui était manifesté si magnifiquement, durant la courte période qui a précédé l’abandon du premier amour.

Mais revenant à ce qui concerne le juste, d’une manière spéciale, nous trouvons au verset 168 qu’une satisfaction nouvelle vient s’ajouter à celle qu’il goûte déjà dans la possession des témoignages et des ordonnances de Dieu : c’est celle de pouvoir placer ses voies, à lui, devant Dieu. Quand nos voies sont droites et que nos œuvres sont bonnes, nous ne craignons pas la lumière ; c’est même une satisfaction pour le fidèle que d’amener toutes choses devant Dieu ; car Lui seul peut apprécier la valeur de sa marche et les fruits de son obéissance pour Dieu. C’est dans ce sens que Paul, objet de critique de la part des Corinthiens, leur disait : « … celui qui me juge, c’est le Seigneur ». Ils devaient attendre que le Seigneur eût manifesté Son jugement, à Lui ; alors seulement ils pourraient juger la vie et les voies de Paul, s’il y avait lieu. Que Dieu nous donne, par Sa grâce, de faire réellement toutes choses pour Lui, afin que nous puissions placer toutes nos voies devant Ses yeux, avec confiance et dans la paix.

Tau. — v. 169-170. « Éternel, que mon cri parvienne jusqu’à toi, rends-moi intelligent selon ta parole. — Que ma supplication vienne devant toi ; délivre-moi selon ta parole. »

On peut remarquer que dans les Psaumes, il est peu parlé de cris de joie, et que souvent, au contraire, il est fait mention du cri d’affliction, ce cri, que la force de l’angoisse ou une souffrance profonde oblige de pousser. Dans le verset qui nous occupe, c’est un cri de ce genre dont il est fait mention ; le juste prie qu’il parvienne jusqu’à Dieu, sa position réclame l’intervention puissante du Dieu de Jacob, car Lui seul prend garde à l’affligé qui crie à Lui. Mais ce qui, dans ce verset, montre la réalité et la profondeur de l’œuvre de l’Esprit dans le cœur du juste, c’est qu’au sein de sa détresse, son esprit est préoccupé de ce qui donne à l’âme cette capacité par laquelle le juste peut se maintenir fidèle, quoi qu’il en soit. Pour nous, hélas ! souvent il nous arrive le contraire : notre personne, nos détresses et nos ennemis nous préoccupent entièrement ; on dirait, à nous voir et à nous entendre, qu’il n’est pas possible de s’occuper de deux choses à la fois. Ah ! tout dépend de l’état de notre cœur, et les circonstances que nous rencontrons dans notre pèlerinage servent ordinairement à nous le faire connaître.

Or, quelle que soit la découverte que nous soyons amenés à faire de l’état de notre propre cœur, il y a une chose qu’il ne faut jamais oublier, c’est la haute valeur qu’a, aux yeux de Dieu, la confiance que nous avons en Lui ; l’Esprit de Dieu en parle comme étant le fruit de la foi dans le cœur, comme étant ce qui honore Dieu, par rapport à Ses promesses. Dieu délivrera le juste et honorera, par sa délivrance, celui qui L’aura honoré par sa confiance. Quant à la bénédiction qui est réservée au juste, elle est exprimée par les deux versets qui suivent :

v. 171-172. « Mes lèvres publieront ta louange, car tu m’enseignes tes statuts. — Ma langue célébrera ta parole, car tous tes commandements ne sont que justice. »

Un témoignage public sera ainsi rendu dans l’allégresse et non plus dans l’affliction, il sera l’occupation bénie du juste, quand le salut de l’Éternel aura accompli tous les désirs et l’espérance de la foi. Quand le résultat des voies de Dieu envers nous est connu, alors tout est montré justice de Son côté, et la joie du cœur en est augmentée. Dans l’expérience de la vie chrétienne et de notre peu de foi, les voies ne Dieu ne sont pas toujours considérées de ce point de vue, qui est cependant toujours vrai ; car il suffit seulement qu’elles heurtent nos intérêts charnels pour que nous ne les appréciions pas, selon que nous devrions le faire.

v. 173-174. « Que ta main me soit en aide, car j’ai choisi tes commandements. — J’aspire à ton salut, ô Éternel ! et ta loi fait mes délices. »

Nous voici à l’issue de l’épreuve que l’Éternel a faite de la foi du résidu de Son peuple, et la conclusion à laquelle on arrive est celle-ci : ce qui est de Dieu demeure sans que rien puisse être altéré. Si la fournaise ardente n’a pas de liens à consumer, son action simple est de manifester la valeur et la beauté de l’objet que Dieu éprouve. Dans les versets cités, le juste brille sous ce rapport ; le sentiment qu’il a de la force du Dieu qui est son aide, de cette force contre laquelle les ennemis du juste ne sauraient résister ; ce sentiment, dis-je, paraît dans toute sa fraîcheur. Maintenant, à quoi aspire le juste ? Au salut dont l’Éternel est la source. Ce salut est au-dessus de tout autre objet, quelque précieux qu’il soit. Ainsi, tout ce qui constitue la sécurité et le bonheur du juste est exprimé dans ces deux versets. Or, ayant l’intelligence des plans divins à son égard, le juste demande :

v. 175. « Que mon âme vive et qu’elle te loue, et de tes jugements donne-moi le secours. »

Rien n’est sûr pour l’âme, comme ce qui est déterminé par le jugement de Dieu : la raison humaine n’est rien, pour la gouverne du juste, en ses travaux.

v. 176. « Je suis errant comme une brebis perdue ; cherche ton serviteur, car je n’oublie pas tes commandements. »

Ce verset dessine nettement la position extérieure du juste : il est errant ! La position tout entière de la nation est aussi résumée dans ce peu de mots. Ici, il est vrai, rien n’est déterminé en ce qui concerne la position du résidu fidèle et sa délivrance finale : il est laissé dans l’espérance et l’attente patiente de la foi, jusqu’à ce que vienne, une seconde fois, Jésus, le vrai berger d’Israël, pour rassembler Son troupeau dispersé (voir És. 40, 11) parmi les nations. Alors ce résidu, gardé à travers tout, par la sage providence de Dieu, jouira de Celui qui, quoique méconnu et rejeté de la nation, n’avait cessé d’être l’espérance et l’attente de la foi.

Quant à nous, chers frères, que Dieu nous donne assez de foi pour être ici-bas les instruments de la manifestation de Sa gloire, aussi bien que nous sommes les objets de Son amour, et qu’en toutes choses Son nom soit glorifié jusqu’à ce que Celui en qui notre âme espère soit venu !