Messager Évangélique:Apocalypse 21 et 22/Partie 4

De mipe
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Chapitre 22

Dans le chapitre 22, nous trouvons ce qui est relatif à la terre, parce que c’est l’aspect de la cité à l’égard de ce qui est ici-bas — en connexion avec Christ, sans doute — mais les bénédictions qu’elle renferme concernent la terre. L’arbre de vie croît dans le ciel, et appartient au ciel ; toutefois ses vertus se répandent vers la terre. Et quoique l’Église soit dans la gloire, il y a lieu à l’exercice de l’amour, tant qu’il y a des besoins à remplir ; et le Seigneur emploie l’Église pour cela. C’est dans ce sens qu’il est dit : « Ses esclaves le serviront », ce qui implique qu’il y a ceux qui ont besoin de service. Les nations reçoivent la guérison, mais il n’y aura aucun besoin de guérison dans le ciel. Ce service introduit une nouvelle joie, car les membres de l’Église n’auront pas perdu là-haut cet honneur — d’être les instruments de bénédiction pour d’autres ; nous aurons le privilège d’être les canaux par lesquels les bénédictions se répandront vers la terre. Et de même maintenant, nous devrions être pour le monde les canaux de l’amour et de la grâce, et plus spécialement encore pour les saints, pendant qu’ils en ont besoin ici-bas.

« Et il me montra un fleuve d’eau vive, éclatant comme du cristal, sortant du trône de Dieu et de l’Agneau ». Et il y avait aussi « l’arbre de vie portant douze fruits », etc. L’arbre de vie était là ; mais il n’est fait aucune mention de « l’arbre de la science du bien et du mal ». L’arbre de vie était la bénédiction ; l’arbre de la science du bien et du mal, la pierre de touche de la responsabilité : Adam en mangea, et fut perdu. Ces deux principes, la vie et la responsabilité, ont subsisté depuis ce moment-là jusqu’à cette heure, et continueront de subsister jusqu’à ce que Dieu ait fait toutes choses nouvelles. Ceux qui ont mangé de l’arbre de la science du bien et du mal, ne peuvent, pendant qu’ils demeurent dans la nature qui en est la conséquence, manger du fruit de l’arbre de vie. Mais Dieu, en faisant abonder Sa grâce, nous a donné bien plus que nous n’avions perdu ; car la source de la grâce a coulé jusqu’à nous en la personne du Seigneur Jésus Christ, qui s’est chargé de toute notre responsabilité, qui a pris sur Lui toute la colère due à nos péchés, qui est mort sous cette colère et ressuscité dans la puissance d’une vie impérissable ; et dans cette nouvelle vie, qui est premièrement en Lui, et qui m’est ensuite communiquée, je puis manger des fruits de cet arbre de vie, dont l’accès m’était autrefois fermé à cause du péché. Maintenant que le péché est ôté pour toujours, et dans cette nouvelle nature qui est incapable de pécher, je puis manger librement des fruits de l’arbre de vie ; comme le dit Jésus, en s’adressant à l’assemblée d’Éphèse : « À celui qui vaincra, je lui donnerai de manger de l'arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu » ; ainsi nous sommes introduits dans la jouissance du plein résultat de tout — de tous les fruits entièrement mûrs que peut produire la vie éternelle qui est en Jésus ; la manifestation extérieure de cette vie guérira les nations, comme, en effet, elle nous a guéris nous-mêmes. Mais je désire remarquer encore, que toute cette bénédiction est le fruit de la grâce libre et souveraine. Car s’il n’y avait pas eu de responsabilité de la part de l’homme, il n’y aurait eu aucun besoin d’un Sauveur. C’est parce que nous étions totalement perdus que la grâce a trouvé sa place. C’est parce que j’avais totalement failli, ayant suivi ma propre volonté au lieu de faire la volonté de Dieu, que Dieu est intervenu en grâce, et m’a amené, par la rédemption, plus près de Lui-même que n’avait été placé Adam au commencement, dans la création et dans l’innocence, car maintenant je suis créé de nouveau dans le Christ Jésus.

« Les feuilles de l’arbre sont pour la guérison des nations ». Les hommes des nations ne peuvent manger du fruit mûr de l’arbre, parce qu’ils ont besoin d’être guéris ; mais l’Église, possédant ainsi elle-même la grâce de la vie, portera la grâce qui guérit à ceux qui en ont besoin. Si vous lisez Ésaïe 60, vous verrez de quelle manière remarquable nous est présenté le contraste entre la Jérusalem terrestre et la Jérusalem céleste, quoique, sous quelques rapports, la cité céleste soit dépeinte d’après la terrestre. D’après Ésaïe, nous ne trouvons rien au sujet de guérison dans la Jérusalem terrestre, mais tout l’inverse. Nous y lisons : — « La nation et le royaume qui ne te serviront point, périront ; et ces nations-là seront réduites en une entière désolation ». Mais dans la Jérusalem céleste, « les feuilles de l’arbre sont pour la guérison des nations ». Ainsi nous voyons qu’Israël sera, comme il l’a toujours été, une pierre de touche de la responsabilité légale ; mais il sera le vase de la puissance et de l’autorité. Israël jadis n’avait point de ministère, parce qu’il n’avait aucun message d’amour à porter à d’autres peuples ; mais il avait, au-dedans, une sacrificature, parce que, le voile n’étant pas déchiré par la mort de Christ, ils ne pouvaient s’approcher directement de Dieu, et à cause de cela, ils avaient besoin d’un sacrificateur. Mais quant à nous aujourd’hui, nous n’avons pas de sacrificateur sur la terre, parce que, par la mort de Christ, nous sommes introduits dans la présence immédiate de Dieu ; et à cause de cela un ministère nous est commis, c’est-à-dire que nous sommes appelés à rendre témoignage de la grâce qui nous y a introduits. Et à cause de cela, quand nous serons dans la gloire, nous porterons la guérison aux nations ; car tandis que nous nous rassasierons nous-mêmes là-haut des fruits mûrs de l’arbre de vie, l’activité de l’amour répandra la guérison ici-bas.

« Et il n’y aura plus de malédiction ; et le trône de Dieu et de l’Agneau sera en elle, et ses esclaves le serviront ». Dieu disait à Israël sous la loi, que s’ils se souillaient, ils s’attireraient la malédiction. Mais dans la cité céleste, qui sera une source de bénédiction, « il n’y aura plus de malédiction ». Il ne s’agit pas ici, toutefois, des enfants avec le Père ; mais c’est le trône de Dieu en majesté — non pas comme à Sinaï, car il y avait malédiction, mais — le trône de Dieu et de l’Agneau — ministère et grâce : c’est-à-dire que le trône de Dieu et de l’Agneau sera le principe et la source de la bénédiction, tandis que le canal par lequel découlera cette grâce, ce sera l’Église ; ainsi il est dit : « ses esclaves le serviront », étant les ministres de cette grâce pour ceux qui en ont besoin. Le caractère présenté ici, ce n’est pas la joie intérieure, mais le service. Et de même que rien ne portera atteinte à la bénédiction au-dedans, ainsi il n’y aura point de manquements dans le service au-dehors. Si la lumière est parfaite, il en sera de même du service. Je n’aurai pas alors à scruter ma conduite, comme j’ai à le faire aujourd’hui, et à dire : « Oh ! si j’eusse été assez fidèle, j’aurais dit ceci ou fait cela » ; ou bien : « S’il y avait eu plus d’amour en mon cœur, je serais allé ici, ou je serais allé là » ; mais là, ce sera un service parfait, découlant d’une source parfaite ! Quel repos n’y aura-t-il pas dans un tel service ! Car « ils verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts ». Non seulement leur service sera ce qu’il doit être, mais les hommes verront qu’il en est ainsi, ce sera un témoignage parfait rendu au nom qu’ils portent, la pleine confession de ce nom. « Son nom sera sur leurs fronts ». Et je désire remarquer ici, que ce qui devrait nous occuper, ce n’est pas que nous accomplissions telle ou telle mesure de service, mais que Christ soit glorifié dans ce que nous faisons, et que nous y demeurions inaperçus — la marque de Dieu étant sur nos fronts, afin que tous voient à qui nous sommes et qui nous servons.

« Et il n’y aura plus là de nuit ; et ils n’auront plus besoin d’une lampe, ni de la lumière du soleil : car le Seigneur Dieu fera briller sa lumière sur eux » etc. Le Seigneur Dieu fait briller Sa lumière sur eux ; c’est pourquoi ils n’ont aucun besoin d’une lampe, de lumière empruntée, car ils reçoivent immédiatement la lumière de Dieu Lui-même. Lui-même fait briller Sa lumière sur eux ; et de même aujourd’hui, si quelquefois vous avez marché à la lueur d’une lampe d’un autre moins spirituel que vous-mêmes, vous avez été nécessairement mal conduits, cet autre n’ayant pas atteint la même mesure que vous ; mais quand Dieu Lui-même fait briller Sa lumière sur nous, il n’y a point alors d’incertitude quant à ce que nous avons à faire. Si, dans un cas donné quelconque, je suis obligé de dire que je ne sais quoi faire, alors je dois aussitôt dire que mon œil n’est pas simple ; car s’il l’était, tout mon corps serait aussi éclairé, et mon obéissance serait aussi parfaite que la lumière. Que dois-je donc faire alors ? Je dois apporter ma difficulté à Dieu, à Celui qui est mon Père, qui me guidera, car Il est grâce — parfaite grâce.

« Et le Seigneur, le Dieu des saints prophètes, a envoyé son ange, pour montrer à ses esclaves les choses qui doivent arriver bientôt ». Ici la scène se termine.

Ensuite dans les versets 7, 12 et 20, le Seigneur, à trois reprises, déclare qu’Il vient bientôt. Dans le septième verset, la déclaration se rattache à la prophétie, et s’adresse à ceux que concernent les avertissements donnés. Dans le douzième verset, elle est universelle. Et dans le vingtième, elle se rattache à un autre sujet : c’est en réponse au désir de l’Épouse quant à Sa venue, qu’Il dit : « Je viens bientôt ».

La position de toutes les parties est donnée. Dans le septième verset, il s’agit de ceux qui gardent « les paroles de la prophétie de ce livre », après les « choses qui sont ». L’Église ayant manqué, comme témoin pour Dieu sur la terre, les « plusieurs antichrists » étant entrés, Dieu, dans Sa grande miséricorde, donne des directions qui s’étendent jusqu’au moment même où tout est détruit ; et alors tout est clos. Le mystère d’iniquité se met déjà en train, et continuera jusqu’à la fin, en sorte que « la dernière heure » est venue. Dieu est « prêt à juger », quoiqu’Il use de patience en Sa miséricorde. Telle a été, depuis ce moment-là, la position de l’Église. Des hommes corrompus s’y sont glissés ; ils étaient déjà entrés du temps des apôtres, « par quoi nous connaissons que c’est la dernière heure ». Paul, Pierre, Jean et Jude présentent dans leur témoignage le germe de l’iniquité comme existant déjà ; en sorte que dans la partie prophétique de ce livre le Seigneur dit : « Que celui qui est injuste, soit injuste encore », etc. Toutefois, la miséricorde retarde l’exécution du jugement, et c’est bénédiction pour « ceux qui gardent les paroles de ce livre ». Et « les paroles de ce livre » sont une prophétie donnée aux serviteurs, après que Laodicée a été jugée, et vomie de la bouche de Christ.

Dans le douzième verset, c’est universel : « pour rendre à chacun » etc. Ici, le Seigneur, ayant clos la partie prophétique du livre, va bien au-delà ; c’est : « pour rendre à chacun » ; — non pas à ceux qui sont sous la bête ; mais il s’agit de la condition générale de l’homme sur la terre[1].

Dans le seizième verset nous trouvons comme une conclusion du livre entier. Il y a ceux à qui la prophétie fut donnée, et l’Église : nous voyons ici Christ sous Son double caractère par rapport au gouvernement de Dieu — comme la racine de David, la source d’où a surgi David, et comme la postérité de David, l’héritier de David, qui doit s’asseoir sur le trône de David. Mais ensuite, en outre, Il est « l’étoile brillante du matin », c’est là le caractère sous lequel Il se présente à l’Église, avant qu’Il se lève comme le soleil, pour introduire le jour du jugement pour le monde. Il est en relation avec l’Église avant que le jour paraisse, en sorte que nous avons notre portion avec Lui avant ce moment-là. Et c’est ainsi que, dans la connaissance de cette relation, dès qu’Il dit : « Je suis… l’étoile brillante du matin », « l’Esprit et l’Épouse disent : Viens ». Il ne dit pas à l’Église : « Voici, je viens bientôt ». Mais le Saint Esprit dans l’Église lui ayant donné la conscience de cette relation avec Christ, du moment qu’Il se présente comme « l’étoile brillante du matin », elle répond immédiatement : « Viens ». Comme il n’y a rien à régler entre Lui et l’Église, toute la pensée de celle-ci est absorbée par la révélation de Jésus Lui-même sous ce caractère. Elle a une simple pensée : « Il vient » ; et elle dit : « Viens ». Elle sait bien qu’Il va bientôt venir pour juger le monde ; mais elle est l’Épouse, et non le monde.

Nous trouvons ensuite un bien doux tableau de l’Église, pendant qu’elle l’attend. « Et l’Esprit et l’Épouse disent : Viens. Et que celui qui entend, dise : Viens ». Elle invite tous ceux qui ont entendu la voix du bon Berger à dire : Viens. Elle n’est pas satisfaite, s’il y a encore quelque chrétien qui ignore en sa propre âme cette relation : « Que celui qui entend, dise : Viens ». Est-ce là tout ? Non : « Que celui qui a soif, vienne ». Ses propres affections sont fixées sur l’Époux ; elle soupire après son retour ; mais, pendant qu’elle l’attend, elle voudrait attirer tous les hommes à la source. Elle a soif de l’Époux ; mais elle se tourne vers le monde, et elle dit : « J’ai quelque chose à vous faire entendre ». Car, pendant qu’elle est ici-bas, elle a le Saint Esprit en elle ; c’est pourquoi elle peut dire à d’autres : « J’ai quelque chose à vous faire entendre ; j’ai l’eau de la vie pour vous qui avez soif ». C’est le Seigneur de gloire qu’elle désire ; et elle désire que tous soient amenés, par grâce, à cette eau de la vie. L’accès au fleuve étant ouvert, l’Église, parce qu’elle connaît la puissance de la grâce, dit : « Que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie ». L’Église ne dit pas : « Venez à moi ». Christ a dit : « Venez à moi ». Mais l’eau de la vie est là ; et elle peut inviter les âmes à venir en boire ; elle peut les inviter à venir s’abreuver où elle s’est abreuvée elle-même, savoir, en Christ. Et si quelqu’un dit : « Venez à moi », il est évident qu’il n’a jamais possédé lui-même l’eau de la vie ; car s’il l’avait, il aurait un tel sentiment qu’il n’y a rien en lui-même, qu’il ne pourrait jamais dire à qui que ce fût : « Venez à moi ». Puis remarquez comment à trois reprises est présenté, soit le désir qu’Il vienne, soit la déclaration qu’Il vient. Il dit, Lui : « Je viens bientôt ». L’Église ne dit pas : « Viens bientôt », mais : « Viens ». Il est celui qu’elle désire, et Il répond à son désir, et dit : « Je viens ». « Oui, je viens bientôt ». C’est la réponse du cœur même du Seigneur au désir qu’Il a Lui-même fait naître. Et le livre se termine par ces mots : « Amen ! Viens, Seigneur Jésus » !

Qu’il est précieux de voir comment, après avoir clos le témoignage, Il détache ainsi de toutes choses le cœur de l’Église pour la ramener sur Lui-même. Ainsi quand vous avez accompli ce qui est votre devoir, revenez à Christ, ou bien vos devoirs mêmes se placeront entre vous et Christ. Peu importe quelle est la chose qui nous occupe. Les jugements de Dieu arriveront certainement ; mais ce ne sont pas les jugements qui peuvent former et façonner nos affections. Ils peuvent produire un exercice solennel de la conscience, mais ils ne peuvent jamais gagner le cœur. Ainsi donc, quels que soient les devoirs, ou le service, ou les épreuves, que le cœur revienne toujours à Christ Lui-même, qui est l’unique objet pour nos affections ! Dans la gloire, bien que nous y ayons part, nous en sommes revêtus, pour ainsi dire, mais elle demeure fixée sur Christ, qui est, Lui-même, l’unique objet. Qu’il en soit ainsi ici-bas ! Que le Seigneur veuille nous donner, quelles que soient les choses dont nous soyons occupés, de revenir, dans tout notre service, par la puissance du Saint Esprit, à ce sanctuaire, savoir à Christ Lui-même — à celui qui a été une fois dans l’abaissement, mais qui maintenant est haut élevé, et de fixer nos cœurs sur Lui-même ! Amen !



  1. Il est douteux, peut-être, jusqu’à quel point cela se rapporte à Gog et à Magog, parce que rien ne nous en est dit ; mais la venue de Christ, ici, se rapporte à tous : « à chacun selon ce que son œuvre sera ».