Livre:Christ dans la gloire/Chapitre 8

De mipe
< Livre:Christ dans la gloire
Révision datée du 21 février 2019 à 19:36 par Éditeur (discussion | contributions) (Partie du livre)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

Le chapitre 10 de cette épître présente la manière dont le croyant a été rendu propre pour le ciel. Sa conscience est purifiée (v. 1-18), de sorte qu’il peut maintenant entrer, en esprit, dans le lieu très saint (v. 19-22), tenir ferme dans sa marche au travers de ce monde sans chanceler ni tourner le dos (v. 23-31), affronter la persécution (v. 32-34) et suivre le sentier de la foi (v. 35-39).

La conscience purifiée (v. 1-18)

v. 1-4 — Au chapitre 9, nous avons vu qu’une place est assurée au ciel pour chaque croyant, non par quelque chose que le croyant aurait fait, mais entièrement par l’œuvre de Christ et la position qu’Il occupe devant la face de Dieu. Le chapitre 10 présente la même œuvre appliquée à la conscience du croyant, afin qu’il puisse déjà maintenant jouir de cette nouvelle position et y entrer en esprit. Pour jouir de notre demeure avec Christ dans le ciel même, il faut une conscience purifiée. Les dix-huit premiers versets du chapitre 10 exposent clairement comment cette conscience purifiée nous est assurée.

À trois reprises, dans les chapitres 9 et 10, l’apôtre parle d’une conscience « parfaite » ou « purifiée ». Au chapitre 9, verset 9, il établit expressément que les sacrifices juifs ne pouvaient pas rendre parfait quant à la conscience celui qui offrait. Puis au verset 14, il est parlé de l’offrande parfaite de Christ purifiant la conscience des œuvres mortes, de sorte que le croyant est rendu libre pour servir le Dieu vivant. Enfin, au chapitre 10, verset 2, nous apprenons que l’adorateur qui a la conscience purifiée est quelqu’un qui n’a plus aucune conscience de péchés. Celui qui a conscience de péchés vit dans la crainte que Dieu l’amène un jour en jugement à cause de ses péchés ; il ne peut, par conséquent, jouir de la paix avec Dieu. Ne plus avoir aucune conscience de péchés implique que cette crainte du jugement est ôtée parce que nous savons que Dieu s’est occupé de tous nos péchés.

Mais, s’il est vrai que Dieu n’amènera jamais le croyant en jugement à cause de ses péchés, comme Père, Il peut avoir à agir en discipline, si, comme enfants, nous péchons (chap. 12, v. 5-11). Une conscience purifiée n’implique donc pas que nous ne péchons jamais ou que nous n’avons jamais conscience de chutes, passées ou présentes, mais elle implique que toute crainte d’un jugement futur à cause de nos péchés est entièrement ôtée. Ainsi, une conscience purifiée ne doit pas être confondue avec ce que nous appelons une bonne conscience. Si, par suite d’une marche légère, un vrai croyant pèche, sa conscience sera certainement troublée, et ce n’est que par la confession à Dieu qu’il retrouvera une bonne conscience. Mais cela ne touche pas la question du pardon éternel de ses péchés, qui lui donne une conscience purifiée.

Sous la loi, il était impossible d’avoir une conscience « parfaite » ou « purifiée ». Les sacrifices pouvaient tout au plus donner un soulagement momentané. Chaque nouveau péché demandait un nouveau sacrifice. Si les sacrifices avaient donné une conscience purifiée, ils n’auraient pas été répétés. La loi indiquait en fait qu’un sacrifice était nécessaire pour ôter les péchés, mais ce n’était qu’une ombre des biens à venir. Ce n’était pas la substance. Le sang de taureaux et de boucs ne peut aucunement ôter les péchés.

Comment alors avoir la conscience purifiée ? Les versets qui suivent répondent à cette question en plaçant devant nous trois grands faits :

1° la volonté de Dieu (v. 5-10)

2° l’œuvre de Christ (v. 11-14)

3° le témoignage de l’Esprit (v. 15-18).

v. 5-7 — La volonté de Dieu était écrite dans le rouleau du livre. Il est évident qu’il ne s’agit pas du rouleau des Écritures, car cette référence au rouleau du livre fait partie de la citation du psaume 40. Cela paraît être une allusion figurative aux conseils éternels de Dieu. En entrant dans le monde, le Seigneur déclare qu’Il est venu pour faire la volonté de Dieu. Sous la loi, les sacrifices et les offrandes ne pouvaient pas être l’accomplissement de la volonté de Dieu. Un corps devait être formé pour le Seigneur, afin qu’en accord avec les conseils de Dieu, Il puisse accomplir Sa volonté.

v. 8, 9 — Ce que le Seigneur a dit lorsqu’Il vint dans le monde avait déjà été dit auparavant dans le ciel. Accomplir la volonté de Dieu rendait nécessaire que la première alliance soit ôtée pour que la seconde soit établie.

v. 10 — Au verset 10, il nous est clairement dit ce qu’est la volonté de Dieu : « C’est par cette volonté que nous avons été sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes ». Il est vain et inutile de regarder en soi pour s’efforcer de trouver dans notre foi, dans notre repentance, dans nos expériences ou dans nos sentiments ce qui apportera soulagement ou paix à la conscience chargée. D’une manière très précieuse, ce verset détourne entièrement nos pensées de nous-mêmes et nous occupe de la volonté de Dieu et de l’œuvre de Christ. Dieu nous découvre le secret merveilleux de Ses conseils : Sa volonté était de nous avoir, lavés de toute trace de péché, non pas par quelque chose que nous aurions fait ou que nous aurions pu faire, mais entièrement par l’œuvre d’un autre, celle du Seigneur Jésus Christ.

v. 11-14 — Les versets 11 à 14 placent devant nous avec plus de détails l’œuvre de Christ par laquelle la volonté de Dieu est accomplie. Ces versets parlent exclusivement de Christ et de Son œuvre. Nous n’avons aucune part dans cette œuvre, sinon par les péchés qui l’ont rendue nécessaire. Nous devons mettre de côté nos sentiments et nos expériences, et avec une fois simple, nous tenir tranquilles et voir la délivrance du Seigneur (cf. Ex. 14, 13).

Le verset 11 place devant nous la totale inutilité des sacrifices juifs. Ce verset couvre une période de mille cinq cents ans et, les englobant dans une seule et vaste déclaration, fait table rase de tous les sacrificateurs juifs, de tous les jours de leur service, jamais terminé, et des innombrables sacrifices qu’ils offraient : tout ce déploiement d’énergie humaine, avec les flots de sang qui coulaient des autels juifs, ne peut « jamais ôter les péchés ».

Ayant ainsi mis de côté, dans un seul et court verset, tout le système juif, l’apôtre présente au verset 12, en contraste, toute l’efficacité de l’œuvre de Christ. « Celui-ci », Christ — en contraste avec tous les sacrificateurs juifs — « ayant offert un seul sacrifice pour les péchés » — en contraste avec tous les sacrifices juifs — « s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu » — en contraste avec les sacrificateurs qui se tenaient toujours debout, leur service n’étant jamais terminé.

Il faut souligner que « à perpétuité » se rattache à « s’est assis », preuve éternelle que Son œuvre est terminée. Pour ce qui est de l’expiation, Il n’aura plus jamais à se lever. En outre, puisqu’Il s’est assis à la droite de Dieu, nous savons que Son œuvre est agréée.

Les deux versets suivants présentent le résultat du fait que Christ s’est assis à perpétuité, pour Ses ennemis et pour les croyants. Pour Ses ennemis, cela implique le jugement ; car Son œuvre étant rejetée, il n’y a plus rien qui puisse être fait pour ôter les péchés. Christ attend désormais « jusqu’à ce que ses ennemis soient mis pour marchepied de ses pieds ».

Quant à ceux qui sont sanctifiés, Christ, en tant que ressuscité et glorifié, a été consommé — autrement dit rendu propre à remplir Son office (voir note chap. 2, v. 10) ; et par Son œuvre, Il a rendu le croyant parfait. Nous attendons de recevoir nos corps glorifiés, mais nos âmes ont été parfaitement purifiées des péchés aux yeux de Dieu par l’œuvre de Christ. Comme un autre l’a dit : « Le Père et le Fils ne pourraient rien faire de plus pour nos péchés que ce qui est déjà accompli dans le sacrifice de Jésus, et révélé à notre foi dans la Parole écrite ». Non seulement Christ s’est assis à perpétuité, mais les croyants sont sanctifiés à perpétuité. Si Christ s’est assis à perpétuité, il s’ensuit que les croyants sont rendus parfaits à perpétuité.

v. 15-18 — Nous avons vu la volonté de Dieu comme la source de notre bénédiction et l’œuvre de Christ comme le moyen efficace par lequel la bénédiction est assurée. Maintenant l’apôtre présente le témoignage de l’Esprit comme étant Celui qui nous amène à la connaissance de cette vérité avec une autorité divine, afin qu’elle puisse être possédée avec une certitude divine. Dans d’autres passages, il est parlé du témoignage de l’Esprit en nous (Rom. 8, 16) ; ici, c’est le témoignage que l’Esprit nous rend. Ce témoignage, c’est ce que l’Esprit a dit dans l’Écriture, comme nous lisons : « L’Esprit Saint… après avoir dit ». Suit la citation de Jérémie 31, 34, déjà faite au chapitre 8 pour présenter les termes de la nouvelle alliance. Ici la citation est répétée pour prouver que l’efficacité de l’œuvre de Christ est telle que Dieu peut dire des croyants : « Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités ». Dieu ne dit pas : Je ne me souviendrai pas de leurs péchés ni de leurs iniquités, mais : « Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités ». Cela implique qu’ils ont tous été rappelés, confessés et portés, et que le jugement en a été subi. Ce jugement étant chose accomplie, Dieu est juste en disant qu’Il ne s’en souviendra « plus jamais ».

Les nouveaux adorateurs (v. 19-22)

La vérité de la conscience purifiée ouvre la voie à l’adoration. L’apôtre a déjà parlé du nouveau sacrifice et du nouveau sanctuaire ; il présente maintenant le nouvel adorateur. En contraste avec le judaïsme, dans lequel celui qui offre n’avait pas accès dans les lieux saints, dans le christianisme le croyant a « une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus ». Il a été pourvu à ce qui était nécessaire pour ôter tout ce qui nous empêcherait de nous approcher de Dieu comme adorateur. Quant aux péchés, le sang de Jésus y a répondu. Christ, étant venu en chair et devenu homme, a ouvert aux hommes un chemin vivant pour entrer dans les lieux saints. Quant à nos infirmités, notre souverain sacrificateur y répond. Ni les péchés qu’il a commis, ni le corps dans lequel il se trouve, ni les infirmités qui sont sa part, ne peuvent empêcher le croyant d’entrer en esprit à l’intérieur du voile, dans le ciel même.

Approchons-nous donc de Dieu, dit l’apôtre, avec un cœur vrai, en pleine assurance de foi, les affections étant libérées d’une conscience qui condamne et le corps n’ayant rien à faire avec toute action qui souille.

Nous pouvons bien nous arrêter ici et nous demander : Que connaissons-nous de cette approche, de cette entrée à l’intérieur du voile ? Nous connaissons certes quelque chose de cette autre exhortation, au chapitre 4, où il est dit : « Approchons-nous donc avec confiance du trône de la grâce, afin que nous recevions miséricorde et que nous trouvions grâce pour avoir du secours au moment opportun ». S’approcher du trône de la grâce, c’est chercher un refuge à l’abri des tempêtes de la vie ; s’approcher pour entrer dans les lieux saints, c’est y trouver son chez-soi et la chaleur de l’amour. Il y a une grande différence entre un refuge et un chez-soi. Un refuge est un lieu vers lequel nous nous enfuyons pour être à l’abri au moment de la tempête. Un chez-soi est un lieu où nos affections trouvent leur repos. Nous connaissons tous Christ comme un refuge où nous courons dans nos difficultés, mais combien peu nous le connaissons comme la demeure de nos affections. Christ est véritablement « une protection contre le vent et un abri contre l’orage,… un grand rocher dans un pays aride » (És. 32, 2). Et quelle bénédiction, tandis que nous traversons ce monde avec ses vents desséchants, son aridité et ses fatigues, d’avoir quelqu’un auprès de qui nous pouvons trouver protection et secours. Mais souvenons-nous que si nous n’allons à Christ que comme refuge au temps de la tempête, nous serons en danger, une fois celle-ci passée, de L’oublier. Hélas ! c’est ce qui nous arrive trop souvent à chacun. Nous nous tournons vers Lui dans la tourmente ; nous ne pensons plus à Lui quand elle est apaisée. Mais si nos affections sont attirées vers Lui là où Il se trouve, si nous réalisons que là où Il est, là est aussi notre place, dans le ciel même, alors le ciel deviendra le chez-nous de nos cœurs et nous y aurons communion avec Jésus. Jamais dans ce lieu ne descend l’ombre de la mort, et toutes les larmes y sont essuyées.

Le chemin et ses dangers (v. 23-39)

v. 23-25 — Plus nous réaliserons notre privilège de nous approcher de Dieu au-dedans du voile et plus nous en ferons usage, mieux nous serons à même d’affronter le chemin à travers le désert et ses dangers. C’est pourquoi l’exhortation : « Approchons-nous » est suivie de celle-ci : « Retenons la confession de notre espérance ». Une lumineuse espérance est placée devant nous, et Celui qui en a fait la promesse sera fidèle à Sa parole. Mais il y a le danger d’abandonner « la confession » de l’espérance en s’installant dans le monde. Ce n’est qu’en regardant à Celui qui est fidèle que nous serons capables de tenir ferme sans chanceler.

En outre, au milieu des peines, des difficultés et des dangers, nous aurons besoin de support les uns envers les autres. Il se peut que parfois nous soyons mis à l’épreuve par l’isolement, mais la communion pratique est ce que Dieu veut pour les siens. Prenons donc garde l’un à l’autre, et n’abandonnons pas le rassemblement de nous-mêmes. La vanité et la prétention de la chair peuvent estimer l’aide des autres comme ayant peu de valeur ; mais un sentiment vrai de notre propre néant nous amènera, non seulement à regarder d’abord et par-dessus tout à Celui qui est fidèle, mais aussi à apprécier l’aide de nos frères. Et ceux que nous apprécions, nous les estimerons, recherchant avec eux l’amour dont nous avons besoin et l’aide pratique de leurs bonnes œuvres. Hélas ! combien facilement la chair, emportée par quelque rancune, peut cracher son fiel et irriter délibérément et inutilement un frère par une parole volontairement blessante. Cherchons plutôt à nous exciter à l’amour en le manifestant nous-mêmes.

Le rassemblement des enfants de Dieu ne peut être négligé sans perte. Délaisser les rassemblements des saints est un signe certain d’une affection qui décline. Souvent une négligence habituelle des réunions précède l’abandon définitif pour retourner au monde ou à une religion mondaine. « Le jour » — le jour de gloire — approchant, les difficultés augmenteront, rendant d’autant plus nécessaire de rechercher l’aide les uns des autres et de ne pas négliger le rassemblement des saints.

v. 26-31 — L’apôtre a considéré le danger de ne pas retenir notre espérance, de manquer d’égards les uns envers les autres et d’abandonner le rassemblement de nous-mêmes. Il nous met maintenant en garde contre le danger plus sérieux d’apostasie qui guette la profession chrétienne. Le péché volontaire consiste à apostasier de la foi chrétienne. L’apôtre ne parle pas de quelqu’un qui retournerait dans le monde, comme Démas dont nous parle une autre épître. Une telle personne peut être restaurée. L’apostat non seulement abandonne le christianisme, mais il adopte quelque religion humaine, après avoir professé le christianisme. C’est comme s’il disait : « J’ai essayé le christianisme, mais je trouve meilleur le judaïsme, ou le bouddhisme, ou quelque autre religion ». Pour un tel il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une certaine attente terrible de jugement. Cela revient à fouler aux pieds le Fils de Dieu, à mépriser le sacrifice de Christ et à outrager l’Esprit de grâce.

L’apostat doit être abandonné à Dieu. Il ne nous appartient pas d’exercer la vengeance. Dieu ne peut pas nous confier la vengeance. Il nous est expressément dit que la vengeance appartient au Seigneur. L’apostat éprouvera que c’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant.

v. 32-34 — L’apôtre nous exhorte encore à ne pas nous laisser décourager par les souffrances, les opprobres et les afflictions. Il y a toujours le danger de s’effrayer devant le sentier de la foi, à cause de l’opprobre et de la souffrance qu’on y rencontre. Les croyants hébreux avaient bien commencé. Ayant été éclairés par la vérité, ils avaient aussitôt connu le combat pour la vérité. Mais ils l’avaient enduré et s’étaient associés de cœur à ceux qui souffraient pour le nom de Christ. Ils avaient même accepté avec joie l’enlèvement de leurs biens, sachant qu’ils avaient pour eux-mêmes des biens meilleurs et permanents dans les cieux.

v. 35-39 — Une telle confiance aura une grande récompense, mais dans l’intervalle, nous aurons besoin de patience pour nous soumettre à la volonté de Dieu en attendant de recevoir les choses promises. Le temps d’attente n’est qu’un court moment, et « celui qui vient viendra, et il ne tardera pas ». Jusqu’à ce qu’Il vienne, le sentier du croyant est un sentier de foi. Il l’a toujours été, car autrefois comme aujourd’hui, selon les paroles du prophète Habakuk, « le juste vivra de foi ». Dieu ne prend pas plaisir en celui qui se retire. L’apostat se retire pour la perdition ; mais de ceux à qui l’apôtre écrit, il peut dire avec confiance : « nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour la perdition, mais de ceux qui croient pour la conservation de l’âme ».