Écho du Témoignage:Réflexions pratiques sur les Psaumes/Partie 12

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Psaumes 59-63

Psaume 59. Je n’ai pas beaucoup à dire sur ce psaume, en vue du but que je me propose dans ce commentaire. Il se rapporte directement au jugement désiré sur les nations. J’indiquerai seulement qu’il faut attendre du monde l’absence complète de conscience et de cœur lorsqu’il s’agit du Seigneur et de Ses saints ; terrible jugement que ces psaumes, aussi bien que notre expérience, prouvent être véritable. Le simple refuge du saint est en Dieu. « Dieu est ma haute retraite ». Il n’y a ici ni complots ni recherche de moyens humains contre la force de l’ennemi. Nous pouvons, partiellement et pour un certain temps, réussir peut-être avec ces moyens-là ; mais dès que nous nous servons d’armes charnelles, nous perdons la dépendance qui appelle l’intervention de Dieu, et nous perdons la perfection de marche et de témoignage que donne la confiance en Lui. Nous avons donné prise à l’ennemi en reconnaissant la puissance du monde comme compétente pour résoudre et régler la question du bien et du mal — puissance qui, après tout, est entre ses mains jusqu’à la venue de Christ, soumise toutefois à la suprême direction de Dieu. Le cœur du saint doit dire : « le Dieu de mon secours » ; il Le connaît comme tel, il tient à Sa faveur et il a confiance en Sa fidélité. Il attend la méchanceté qui n’a aucune crainte de Dieu. Ils reviendront endurcis et impies, mais les pieux chanteront la puissance de Dieu. Et non seulement cela — mais ils ont expérimenté de la part de Dieu Sa tendresse, Sa commisération envers celui qui a encore besoin de miséricorde dans ses fautes. Il chantera à haute voix la miséricorde de Dieu, et cela lorsque viendront des temps meilleurs, car cette miséricorde s’est manifestée dans l’épreuve. Dieu est de plus Sa force, et c’est à Lui qu’il chantera. Ainsi encouragé, le saint ne chante pas seulement de Dieu, mais à Dieu. La méchanceté du méchant est considérée ici comme pure méchanceté. Entre Dieu et le saint, il peut y avoir des occasions de discipline, mais entre le saint et le méchant, le premier n’a donné aucune occasion à la perfidie de l’ennemi. Cependant, de la part de Dieu, quant à la puissance du mal, il attend la miséricorde. Son cœur aime à se tourner de ce côté-là dans sa faiblesse et sa nullité. Pour lui, Dieu est le Dieu de miséricorde.

Le psaume 60 ne peut s’appliquer en principe qu’à nos difficultés extérieures avec la puissance du mal. Dieu peut nous laisser pour un temps, par rapport à Son gouvernement, dans la défaite et la déroute ; et c’est la manière la plus sérieuse de nous châtier dans ces difficultés-là. Car, servant la cause de Dieu, nous voyons qu’elle est déshonorée sur la terre par nos fautes et nos manquements. Sans aucun doute, l’orgueil doit aussi être mortifié en nous, pendant que nous sommes au milieu du combat ; cependant, le sentiment de douleur et de détresse est un sentiment naturel, un sentiment qui doit remplir le cœur du serviteur de Dieu. C’est une terrible chose de voir ceux qui représentent le peuple de Dieu et Ses témoins, battus devant leurs ennemis, et la cause de Dieu pour un moment déshonorée. Dieu a donné une bannière à ceux qui Le craignent, pour être déployée en faveur de la vérité. Il a mis Son enseigne au milieu d’eux, et c’est terrible, si, avec elle, ils sont défaits et repoussés ; si, bien qu’ils disent : Jéhovah-Nissi, l’ennemi a le dessus. Jéhovah était en guerre avec Amalek ; mais si Acan restait dans le camp, Il ne sortait pas. Car lorsque Dieu conteste, c’est pour l’exercice de Son peuple. Cependant, ainsi abattue, la foi ne perd point courage quoiqu’elle boive le vin de l’étourdissement. Elle regarde à Dieu, juge le mal s’il est là, et reconnaît qu’il doit en exister lors même qu’elle ne le découvre pas encore. Dieu a parlé dans Sa sainteté. L’immutabilité de Sa nature, qui ne permet pas le mal, donne la certitude qu’Il accomplira Sa parole en leur faveur. C’est à cela que la foi regarde — sur cela qu’elle compte. Et lorsqu’elle est obligée de demander : Qui sortira avec nos armées ? elle répond : N’est-ce pas toi, ô Dieu, qui nous avais rejetés ? — Alors tout est en ordre. Celui qui avait ainsi discipliné Son peuple, sera leur force, leur vrai et fidèle Sauveur. Par Lui, quoique d’abord dispersés, les saints combattront vaillamment. C’est que la foi regarde à Dieu envers et contre tout, parce qu’Il est fidèle et Sa faveur meilleure que la vie. Cette confiance est pleinement développée dans le psaume suivant.

Psaume 61. L’âme est encore écartée loin des jouissances de la bénédiction présente. Elle est au bout de la terre, mais elle regarde à Dieu. Le cœur est accablé au-dedans de lui-même. Il ne trouve aucune ressource intérieure dans la calamité des circonstances environnantes. L’orgueil peut s’élever contre les difficultés et être hautain même dans la destruction, mais cela n’est point le sentier du saint. Il faut dire aussi que le courage se maintenant à travers l’adversité a toujours quelque sujet d’espoir. Mais dans les circonstances du fidèle, présentées ici devant nous, il n’y en a aucun. Il est rejeté et n’a aucun sujet d’espérer une délivrance humaine, l’orgueil est loin de lui. Il se courbe sous la main de Dieu ; mais il a une ressource — Dieu le conduit au rocher qui est plus haut que lui. La foi atteint ce qui est au-dessus des circonstances, même lorsque la nature est écrasée par elles. Et si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Dieu s’intéresse à nous, nous le savons, Il l’a montré. Le cœur peut s’attendre à Celui pour qui les circonstances ne sont absolument rien. Le cœur se confie en Dieu, et le moi disparaît accablé. Dieu est le gardien, Il est la portion du croyant. Tout le reste n’entre pas en question. Le contraste est entre Dieu et les circonstances, et non pas entre nous et les circonstances. Dieu a entendu le cri de la foi en détresse, et, comme elle a confiance, elle habitera pour toujours dans le tabernacle de Dieu. C’est le secret de toute paix dans l’épreuve, le rocher est plus élevé que nous. Les espions se voient comme des sauterelles. Dieu est-Il ainsi ? Les murs atteignent jusqu’au ciel — qu’importe, puisqu’ils croulent ?

Psaume 62. S’attendre à Dieu, voilà le sujet de ce psaume. Cela implique la dépendance, la confiance, et toutes deux de telle manière que nous attendons le moment choisi de Dieu : 1° la dépendance, parce que nous ne pouvons et ne devons rien faire sans Lui, parce que ce qu’Il fait est ce que l’âme désire exclusivement, parce que agir sans Lui, même pour sa propre défense, est seulement l’action de notre propre volonté et l’indépendance de Dieu. Saül ne s’attendit pas à Dieu. Il attendit à peu près sept jours ; mais s’il avait compris la dépendance de Dieu, et que rien ne pouvait se faire sans Lui, il n’aurait rien fait jusqu’à l’arrivée de Samuel. C’est ce qu’il ne fit pas ; il voulut agir par lui-même et perdit le royaume. La délivrance de la part de Dieu est douce, elle est amour ; c’est une juste, une sainte délivrance — digne de la révélation de Sa faveur et de Sa grâce. Elle est parfaite en sa place, en sa manière et en son temps. Ainsi, lorsque l’âme l’attend et que la volonté n’agit pas, elle rencontre la délivrance et en jouit dans sa perfection, et nous sommes parfaits et complets dans la volonté de Dieu. 2° La confiance ; car pourquoi attendrions-nous, si Dieu n’intervenait pas ? L’âme ainsi est soutenue, et sa confiance est telle qu’elle attend le loisir du Seigneur. La patience a son œuvre parfaite, ainsi nous devons être parfaits et complets dans toute la volonté de Dieu. On compte activement sur Dieu, mais ceci laisse l’âme s’attendant à Lui complètement, exclusivement. Elle n’est pas active en vue d’elle-même, elle s’attend à Dieu. Les deux points en rapport avec cela démontrent l’état de l’âme, verset 1 : « De Lui vient mon salut », verset 5 : « Car de Lui vient ce que j’attends », Lui seul est le rocher et la délivrance ; ainsi l’âme confiante s’attend à Lui et ne cherche aucun autre refuge, ne regarde qu’à Lui seul pour la délivrance. De là, en principe (de fait, en Christ), le cœur est parfait dans sa confiance, et rencontre dans la dépendance la perfection de Dieu ; il n’accepte rien d’autre, parce qu’il a l’assurance que Dieu est parfait et agira dans Sa perfection au moment convenable. Ainsi, la foi correspond à cette perfection de Dieu. D’un autre côté, il n’y a aucune œuvre de propre volonté pour se sauver soi-même par une intervention inférieure (dans sa nature) à Dieu Lui-même. Ceci fait de la patiente attente en Dieu un principe d’une immense importance. Ce principe caractérise les Psaumes, et Christ Lui-même.

Mais il y a encore quelques points à remarquer. « Confiez-vous en Lui en tout temps ». Il y a la constance dans cette confiance, et constance dans toutes les circonstances. Si je regarde à Lui moralement, Il est toujours suffisant, toujours le même, Il ne change pas. Je ne puis agir sans Lui, si je crois que Lui seul est parfait dans toutes Ses voies. Observez, toutefois, que ceci ne suppose pas qu’il n’y ait aucun exercice, aucune épreuve du cœur ; il est bien clair qu’alors, l’on ne parlerait pas même de s’attendre à Dieu. Mais si Dieu est fidèle et attend le moment convenable à la vérité et à Son propre caractère, de manière à ce que Ses voies restent parfaites, Il est plein aussi de bonté et de tendre amour pour ceux qui s’attendent à Lui. Il les cherche, afin qu’ils puissent épancher leurs cœurs devant Lui. Combien cela a été vrai dans le cas de Christ ! Comme en Jean 12 et principalement en Gethsémané, Il a épanché Son cœur devant Dieu ! Dieu est toujours un refuge. « Il agit dans le temps convenable ». Il est toujours un refuge pour le cœur ; le cœur réalise ce qu’Il est avant que la délivrance arrive, et, sous de certains rapports, c’est encore plus précieux que la délivrance elle-même. Mais cela suppose l’intégrité.

Encore un autre point. L’effet d’attendre ainsi la délivrance de Dieu est de nous faire comprendre qu’elle sera complète et parfaite lorsqu’elle arrivera. « Je ne puis être ébranlé ». Il devait attendre, en effet, jusqu’à ce que Dieu vînt en perfection ; mais alors, Sa puissance le met à l’abri de tout mal. L’homme peut penser qu’il y a ressource en l’homme, ou en ce que l’homme possède, ou bien encore dans la force de volonté humaine, mais la foi sait que la puissance appartient à Dieu. Le dernier verset montre que l’âme regarde avec intégrité à la parfaite et divine justice des voies de Dieu. L’intervention finale, le jugement qu’Il exécute, seront la délivrance du juste. Il s’est identifié dans son cœur avec les voies de Dieu sur la terre, il a attendu jusqu’à ce que Dieu les manifestât en puissance. Ceci sera la fin du mal, et la miséricorde pour ceux qui ont cherché le bien et qui ont attendu que Dieu les vengeât. Ce sera une juste récompense pour l’homme juste qui sait attendre : son attente sera exaucée et la puissance du mal sera écrasée. C’est dans ce sentier que nous sommes appelés à marcher. Dieu agit ainsi dans Son gouvernement actuel, quoiqu’Il n’en effectue pas encore l’accomplissement final, mais nous avons à compter sur Lui et à nous attendre à Lui de cette manière.

Le psaume 63 suppose une pleine connaissance des bénédictions renfermées dans les relations avec Dieu, mais non pas la pleine puissance de ces bénédictions ; au contraire, celui qui les connaît ici parfaitement est dans une position tout à fait en dehors des bénédictions de cette relation. Mais alors, la chose que l’on cherche et désire n’est pas la bénédiction, mais Dieu Lui-même et la révélation de la gloire où il demeure. L’être tout entier a soif de lui. La conséquence de ce que l’on est dans ce monde, terre aride et sans eau, n’est pas de se plaindre, ni de chercher la délivrance, mais on a soif de Dieu. Ce besoin de la nature qui Le désire ardemment, nous donne aussi la conscience qu’Il est notre Dieu. La divine nature en nous, jouissant parfaitement de Lui, nous fait comprendre le sentiment de cette relation. Ces deux choses ne peuvent être séparées. Si nous avons quelque connaissance de Dieu et que nous ne Le connaissions pas comme nous appartenant, c’est le désespoir ou quelque chose d’approchant, et même Dieu n’est pas connu comme la source du bonheur, de manière à ce que nous Le désirions. « Mon Dieu » et cette soif de Lui, ne peuvent être séparés. Ce n’est pas Jéhovah et des bénédictions, mais la nature divine et Dieu sa jouissance ; toutefois avec le sentiment d’appropriation exprimé par le mot : « Mon Dieu ». L’âme qui a les mêmes désirs dans sa nature que Dieu Lui-même, sentira dès lors moralement et réellement qu’Il est son Dieu. Cela s’est trouvé parfaitement en Christ seul, et nous ne pouvons jamais le retenir lorsque nous perdons le sentiment de notre relation. Cependant, lorsque je ne dis pas « Père » mais : « Mon Dieu », il s’agit de la nature de Ses délices, mais elles n’ont pas pris la forme d’une relation. Ensuite, ce désir, cette soif de Dieu se réjouit, et doit se réjouir de Le voir possédant Sa pleine gloire, Sa pleine puissance. Nous ne pouvons aimer beaucoup Celui auquel nous regardons d’en bas, sans désirer qu’Il jouisse de toute la plénitude de la gloire qui Lui appartient et de Le voir dans cette gloire. C’est en Lui que nous avons notre bonheur et nous sentons que nous Lui sommes redevables ; nous devons désirer de Le voir en possession de tout ce qui Lui est dû. Ce sentiment, Christ l’a éprouvé : « Père, je veux que ceux que tu m’as donnés soient où je suis, afin qu’ils voient ma gloire, car tu m’as aimé avant la fondation du monde ». Mais le principal désir, la source de tout cela, c’est qu’on désire Dieu Lui-même connu comme notre Dieu, quoiqu’il arrive. Non seulement le cœur peut s’approprier cela, comme je l’ai dit, mais il ne veut nul autre que Dieu. La nature qui vient de Dieu ne veut absolument que Lui seul. Quand Dieu est véritablement connu ainsi et l’âme identifiée avec Lui dans ce qu’elle désire, au milieu d’un monde où il n’y a pas même une goutte d’eau pour la rafraîchir, ce désir n’en devient que plus intense. C’est parce qu’Il est connu, connu comme tel, qu’Il se révèle Lui-même dans l’intimité de Sa propre nature, dans le sanctuaire où Il déploie Sa gloire. Il s’y ajoute une autre pensée — lorsque Dieu est connu, tel qu’Il est dans le sanctuaire, l’âme sent Son amour, Sa faveur, Sa grâce et Sa bonté. Le sentiment de ces choses repose sur elle. C’est meilleur que la vie. La vie signifie ici la jouissance actuelle des choses de ce monde, et l’âme n’en a absolument rien — comme dans ce passage de Paul : « Si nous n’avons d’espérance en Christ que pour cette vie seulement, nous sommes les plus misérables de tous les hommes ». Dans le psaume, il est vrai, il s’agit d’affliction extérieure — chez Paul, c’est le sentiment intime et nécessaire que dans la vie qu’il mène et dont il parle, il ne se trouve pas la plus petite chose au monde qui puisse rafraîchir cette nature. Ceci a été parfaitement réalisé en Christ. Puis, quoique lié à l’épreuve, ce fut remarquablement développé en Paul. Il se réjouit toujours dans le Seigneur, lorsque rien ne rafraîchit son esprit. De là découle, dans le sentiment de cet amour, au milieu d’une terre altérée et sans eau, la louange de ses lèvres. Ceci est très doux, et remarquez, c’est parfait dans sa nature, c’est Dieu tout seul, car, dans la terre où demeure le juste, il ne se trouve absolument rien. Dieu est son Dieu, son désir ; Son amour le rafraîchit. C’est la vie parfaite, la vie divine dans celui qui possède la divine nature, mais toujours dans la dépendance, connue seulement d’une âme née de Dieu. Tel fut Christ. « Ainsi je te bénirai pendant ma vie » (dans cette terre altérée et sans eau). C’est là toute la vie de son âme ici-bas. C’est, pourquoi, dans cette vie, il bénit Dieu, son Dieu. Dans cette terre aride, toute sa vie en est absente en esprit. Rien n’y attire son âme. Il trouve son rafraîchissement complet en Dieu, car cette terre est incompatible avec la nature nouvelle. Cependant, il n’est pas encore dans la présence, dans la pleine jouissance de Dieu comme présent ; il est encore dans la terre altérée et sans eau, mais il bénit, pendant qu’il vit, il aime et adore le Dieu qu’il reconnaît. Il y a parfait bonheur, parfaite satisfaction du cœur, ainsi séparé du tourbillon du monde ; car lorsqu’il n’y a rien pour attirer l’attention de la chair, chose affreuse pour celle-ci, mais une véritable délivrance pour l’esprit renouvelé, alors l’âme peut méditer sur Dieu Lui-même. Elle trouve en Dieu Lui-même la plus complète et la plus riche nourriture. Elle est satisfaite, elle n’a besoin de rien autre, lorsqu’elle peut être ainsi seule avec Dieu, dans lequel est son plaisir — elle est remplie de Lui.

Ainsi, quand on vient à Christ (mais ici d’une manière négative parce qu’il s’agit des besoins de la nature humaine dans ce monde — dans le psaume d’une manière positive parce que ce sont les délices de la nouvelle nature en Dieu), il est dit : « Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif ». Il n’y aura plus les besoins non satisfaits du cœur de l’homme dans ce monde, mais ici, dans le psaume, nous trouvons complète satisfaction. Les jouissances du cœur sont satisfaites de la révélation de Dieu Lui-même. Il jouit de Dieu et a son plaisir exclusivement en Lui. L’âme est si pleine qu’elle déborde en louanges. Il n’est pas nécessaire d’approfondir ici jusqu’à quel point nous sommes capables, ou avons le droit, de louer dans notre état actuel. C’est la nouvelle nature trouvant son propre plaisir en Dieu et ne pensant à rien d’autre ; et pensant à Lui seul, elle ne songe pas à elle-même — elle Le loue parce qu’Il est une source de louanges. Voilà la vraie simplicité. Lorsque l’œil n’est pas simple, la pensée de Dieu le découvre, s’interpose, réclame et nous force alors à penser à nous-mêmes. Mais lorsque, comme ici, il n’y a que la nouvelle nature en jeu, son plaisir est uniquement en Dieu, et les lèvres louent joyeusement. Cette simplicité du cœur est très bénie. Remarquez ici qu’en parlant de cela, le psaume suppose quelqu’un exposé aux distractions du monde et considère ensuite la condition de l’âme solitaire, qui, au lieu de sentir sa solitude, est à l’abri de la distraction pour se réjouir en Dieu. Plus loin, le psaume parle non seulement des distractions, mais des circonstances adverses, de la force des ennemis. L’âme voit Dieu, son Dieu, comme ayant été son secours. Dieu était sa joie, et dans ce monde aride et sans eau, elle est rassasiée comme de moelle et de graisse. C’était prendre la chose en esprit, en dehors du monde, c’était prendre sa joie en Dieu. Mais elle avait besoin de l’Être béni pour traverser ce monde, ses difficultés, ses épreuves. Et ceci est plein de grâce de la part de Dieu. Nous nous réjouissons toujours dans le Seigneur en regardant à la source de notre joie. Mais, si au-dehors il y a combat, et même au-dedans des craintes, Il relève ceux qui sont abattus ; « car tu m’es un secours ». Nous voyons ici la description d’une expérience faite, tandis que Paul en parle comme la faisant. L’âme se réjouira à l’ombre des ailes de Dieu. C’était la place connue, le refuge et la confiance. Telle est la consolation de sentir en tout temps la faveur de Dieu, telle est la sécurité dans laquelle nous demeurons. Je ne sais ce qui arrivera, mais Il sera là ; et non seulement cela, mais le sentiment de Sa bonté, de Son intérêt actif, est une source de douce joie pour l’âme. Elle se réjouit de posséder pour refuge cette divine faveur et est activement occupée de la conserver. Voici donc la position de l’âme : dans son activité, elle suit Dieu de près. Elle veut Le suivre, venir à Lui, jouir de Sa présence ; elle a la certitude que Sa main droite la soutient. Les derniers versets sont le jugement sur les ennemis de l’homme juste, selon le gouvernement de Dieu et particulièrement sur les ennemis de Christ. Mais nous ne nous occupons que du premier point. Toutefois, comme nous l’avons souvent vu, Dieu gouverne, et nous pouvons compter sur Son intervention autant qu’elle est nécessaire pour assurer la bénédiction de Son peuple, qui s’attend à Lui, quoique ce ne soit peut-être pas au moment où notre nature le désirerait. En somme, ce psaume nous montre une foi simple, l’âme faisant de Dieu Lui-même son plaisir et se réjouissant dans les soins assurés du Seigneur, dont la faveur l’a protégée comme un bouclier. Si nous comparons ce psaume avec le psaume 84, qui lui ressemble en plusieurs points, nous verrons que les jouissances présentes des bénédictions promises en sont le sujet, ainsi que le chemin par lequel on y arrive ; ici, l’on a plutôt ce qu’est Dieu Lui-même, lorsqu’on est loin des bénédictions, dans une terre altérée et aride, puis Sa protection, Ses soins au milieu des difficultés, des dangers où nous sommes placés ; si nous pensons au résidu dépossédé dont ce livre porte le caractère prophétique, nous en aurons un aperçu plus clair et plus compréhensible.