Écho du Témoignage:Notes sur l’épître aux Galates/Partie 5
Chapitre 5
Il est bon de remarquer la manière différente dont le Saint Esprit présente la liberté dont le croyant jouit maintenant. Dans Jean 8, 32 à 36, elle est attribuée au Fils, et au Fils de Dieu agissant par la vérité ; et sous les deux points de vue, en contraste avec la loi. Et même le chapitre entier est très frappant à cet égard. Car nous avons le cas d’une femme surprise en adultère, sur le fait même ; et l’homme ne se fait aucun scrupule de se servir de cela dans un but d’égoïsme : et remarquez-le bien, c’est l’homme religieux ! Il se place, comme il pouvait le supposer, du côté de Dieu, pour juger la culpabilité la plus grave, la plus claire et la plus positive, et cela sans miséricorde et sans jugement de soi-même. Bien plus : il voudrait employer le cas du péché et de la honte de l’homme, et la loi de Dieu, non seulement pour s’élever lui-même et prétendre à une justice qu’il n’a pas, mais pour déshonorer le Fils de Dieu. Or, c’est là la thèse du chapitre, et elle a fait ressortir d’une manière triomphante la gloire de Christ. Car Il ne vint nullement pour ternir la loi. Mais alors il y avait une gloire qui l’emportait de beaucoup, et elle était venue — une gloire devant laquelle la dignité de la loi devenait pâle ; et Christ la manifestait bien clairement. Ce n’est pas qu’Il ait proféré une seule parole pour rabaisser la loi ; ce qui assurément n’aurait pu venir de Dieu. Mais néanmoins, Il démontra l’impuissance totale de la loi pour répondre à l’état du pécheur, sinon par le moyen d’une destruction qui va bien plus loin que ceux qui la citent ne s’y attendent. La loi détruit la main coupable qui la manie, aussi bien que celui contre qui elle est dirigée. Elle est à deux tranchants dans son caractère, quand Christ parle ; et ceux qui en appelaient à la loi contre la pauvre femme adultère remplie de honte, furent forcés d’en sentir le plus vivement le tranchant. Ce furent eux, et non elle, qui se retirèrent couverts de confusion de la présence de Christ ; mais, remarquez-le bien, il ne s’agit pas de Christ se servant de la loi, mais de Christ, comme lumière divine agissant sur la conscience. Néanmoins, Il exposa de la manière la plus complète leur folie et leur péché de recourir à la loi. Il montra que celui-là seul qui serait sans péché pouvait justement jeter le premier la pierre. La loi n’avait jamais soulevé une telle question. Mais Christ fait paraître une puissance, et une étendue de portée, et un caractère scrutateur qui n’avaient jamais brillé auparavant : et qui ne peuvent maintenant être vus que dans Lui et par Lui. La loi disait simplement : Tu ne feras pas cela ; mais ce n’est pas là : « Que celui qui est sans péché… ». Et qui était celui qui n’avait pas de péché ? Celui-là seul qui n’était pas venu pour condamner. La loi pouvait dénoncer, mais il n’y avait personne pour l’exécuter. Car si sa sentence avait été exécutée, ils auraient tous été des hommes morts — tous également laissés sous la peine de la loi, quoique pour des causes différentes. Ils se retirent dans une confusion sans espoir ; et la femme fut laissée en la présence du Fils, qui brille avec la Parole de Dieu comme la lumière sur l’âme.
Dans tout le chapitre, ceux qui se tenaient sur le terrain de la loi sont manifestés comme esclaves du péché. Ils pouvaient se vanter de ce qu’ils étaient enfants d’Abraham ; mais ils ne faisaient pas ses œuvres. Et certes Abraham, qui n’avait pas même connu cette loi dont ils se vantaient, avait connu, lui, le jour de Christ. Il avait vu la lumière de Dieu, et avait tressailli de joie de voir ce jour-là. Ici donc, lorsque l’homme, orgueilleux et coupable, est banni de la présence de Christ, Il se présente à celle qui extérieurement était plus coupable, avec rien autre que la miséricorde. Ceci découle de Ses droits divins comme Fils de Dieu ; employant la Parole de Dieu et non la loi. La loi, au contraire, condamne toujours et tue, et ne peut que mettre l’âme dans la servitude. Mais c’est la prérogative de Christ, et de Christ seul, de donner la vraie liberté. C’est le Fils qui affranchit. La liberté que nous recevons découle de Sa parole. Ainsi donc, c’est par la foi ; parce que « la foi est de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la parole de Dieu ». Ces choses vont toujours ensemble — le Fils de Dieu opérant par la Parole, et la Parole reçue par la foi dans l’âme.
Mais il y a un autre point de vue qu’il appartenait spécialement à l’apôtre Paul de présenter ; c’est que Christ a accompli une œuvre en vertu de laquelle ceux-là mêmes qui étaient sous la loi sont amenés complètement hors de son domaine ; et quant à ceux qui précédemment n’étaient pas sous la loi, c’est-à-dire les Gentils, il est démontré qu’ils pèchent contre la miséricorde qui leur est faite, si en aucune manière ils passent sous son joug. C’est à ce point qu’est arrivé l’apôtre Paul dans notre épître : « Tenez-vous donc fermes », dit-il, « dans la liberté dans laquelle Christ nous a placés en nous affranchissant, et ne soyez pas de nouveau retenus sous un joug de servitude ». Rappelez-vous aussi ceci, que parmi les Galates, le caractère de la servitude n’était pas tant ce qu’on appelle la loi morale que la cérémonielle. Je sais bien que beaucoup de personnes croiraient le dernier beaucoup plus sérieux que le premier. Mais au contraire, la sujétion du chrétien à la loi morale accuse un bien plus profond abandon de la vérité, que s’il s’agissait de la loi cérémonielle ; parce que la loi cérémonielle, comme tout chrétien doit le sentir, tire toute sa signification et toute sa valeur de ce qu’elle est un type de Christ. Il n’en est pas ainsi des dix commandements ; ils ne sont pas un type de Christ, mais ce que Dieu demande directement de la force et de la justice de l’homme, si l’homme en a. Et par conséquent, on peut comprendre qu’un chrétien vienne à s’embarrasser de types et d’ombres. Un esprit raisonneur peut se dire : Est-il possible de penser que la circoncision, sur laquelle Dieu a tant insisté avec Israël, doive être abandonnée maintenant ? Si elle n’eut jamais aucune valeur, pourquoi fut-elle enjointe à la semence d’Abraham ? Et si elle était alors si significative et si obligatoire, pourquoi ne l’est-elle pas maintenant ? D’ailleurs, Christ n’enseigne-t-Il point qu’elle n’était pas de Moïse, mais des pères ?
Tout cela peut fournir un terrain plausible pour les sentiments et les arguments humains ; mais l’apôtre était conduit par le Saint Esprit à traiter la question de l’introduction de la loi dans la mesure la plus minime. Prenez la circoncision — le type de la mortification de notre nature : la chose est devenue vraie du chrétien en la mort de Christ. Mais les croyants auraient pu dire : Il doit y en avoir aussi une déclaration extérieure ; pourquoi ne pas retenir le rite qui nous lie avec Abraham, Isaac et Jacob ? Nous sommes faibles et sujets à oublier ; pourquoi ne pas maintenir ce que « les anciens » estimaient si profondément, en même temps que nous jouissons de la bénédiction qui est nouvelle ? Mais l’apôtre traite la chose d’une manière décisive dans cette épître. Quel que soit l’usage auquel Dieu ait appliqué la circoncision avant Christ, cela disparaît maintenant. « Tenez-vous donc fermes dans la liberté dans laquelle Christ nous a placés en nous affranchissant, et ne soyez pas de nouveau retenus sous un joug de servitude. Voici, je vous dis, moi, Paul, que si vous êtes circoncis, Christ ne vous profitera de rien » — c’est-à-dire, si vous êtes circoncis après cela : il n’était pas question de ceux qui l’avaient déjà été. Mais s’ils le recherchaient encore comme chrétiens, « Christ ne vous profitera de rien ». Il ne veut pas dire que si quelqu’un avait fait la méprise grossière d’être circoncis, la chose ne pourrait pas lui être pardonnée ; mais que s’ils se soumettaient maintenant à cette ordonnance comme nécessaire à leur complète justification, l’efficace de Christ serait rendue nulle pour eux. Ainsi ce n’est pas seulement que Christ est un parfait Sauveur, mais Il est Sauveur à l’exclusion de toute autre chose. Essayer d’ajouter à Christ, c’est au fond détruire le salut par Christ.
Ce principe est très important ; parce que vous trouverez toujours que c’est constamment la ressource de l’ignorance que de dire : Eh bien ! nous recevons tous la même chose à un certain degré ; la seule différence, c’est que je crois quelque chose de plus que vous. Oui, mais ce quelque chose de plus, c’est éteindre la foi et annuler la valeur de Christ. Introduisez ce que vous voudrez, peu importe quoi, comme devant nécessairement être fait par vous — nécessaire comme moyen d’être « justifié devant Dieu », l’avertissement de l’apôtre s’applique : « Voici, je vous dis,… Christ ne vous profitera de rien ». Il y a plus : Voyez la circoncision, que Dieu institua autrefois avec une solennité particulière, menaçant de mort ceux qui ne s’y soumettraient pas ; et voyez maintenant comment ce même Dieu, après avoir donné Christ, met fin à tout cela. La circoncision avait rempli son office ; et maintenant l’introduire de nouveau, ce serait obscurcir, déshonorer, et même détruire l’œuvre de Christ. Dieu avait par elle montré en figure que le vieil homme devait être traité comme une chose vile et morte. Mais Christ est venu, et il n’y a pas maintenant un simple exercice de discipline sur le vieil homme, mais « une nouvelle création » ; et l’idée de mêler quelque chose qui serait fait au vieil homme, avec la nouvelle création, comme moyen de justification, offense à un haut degré l’Esprit de Dieu. « Voici, je vous dis, moi, Paul, que si vous êtes circoncis, Christ ne vous profitera de rien ; et je proteste de nouveau à tout homme circoncis, qu’il est dans l’obligation d’accomplir toute la loi ». Vous pouvez distinguer entre la partie cérémonielle, qui avait une signification si bénie, et la partie morale, par laquelle, comme vous l’avouez, l’homme ne peut être justifié ; mais vous ne savez pas ce que vous faites. Vous ne pouvez séparer la circoncision de la loi. Dieu a incorporé ce rite si formellement dans toute la structure de la loi, que, quoiqu’elle eût existé auparavant, elle en devint ensuite une partie intégrante ; et à partir de là, elle s’amalgame si intimement avec elle, que vous ne pouvez séparer le rite du système entier. Si vous reconnaissez une partie quelconque du rituel comme ce à quoi vous êtes assujetti, vous êtes responsable à l’égard de tout le système légal en général ; vous êtes débiteur quant à tout ce qu’il demande. Et je désire appeler toute votre attention sur ce point : vous êtes dans l’obligation d’accomplir toute la loi.
Tout chrétien donc n’est-il pas sous cette obligation ? Qu’ainsi n’advienne ! C’est une fausse doctrine. S’il l’était, ce serait un homme perdu. Je sais bien qu’il y en a qui ne comprennent pas ceci ; qui croient que Christ, outre qu’Il a apporté le pardon, est simplement un moyen de les fortifier pour garder la loi. Mais c’est une ignorance triste et fondamentale du christianisme. Un chrétien a-t-il donc la liberté de violer la loi ? Je m’écrie encore plus hautement : Qu’ainsi n’advienne ! C’est une chose d’être dans l’obligation d’accomplir toute la loi, et une autre que Dieu puisse traiter légèrement aucune violation de la loi. Ne peut-il donc rien y avoir entre ces deux conditions — l’obligation d’accomplir la loi et la liberté de la violer ? Ni l’une ni l’autre ne s’accordent avec la position du chrétien. Celui qui est libre de faire sa propre volonté est un homme méchant et sans loi. Celui qui est sous la loi pour l’accomplir, présente la condition propre du Juif et de nul autre. Le chrétien est placé sur un terrain entièrement différent. Il est sauvé par grâce et il est appelé à marcher dans la grâce ; et le caractère de justice que Dieu demande en lui est d’une tout autre nature ; ainsi qu’il est dit aux Philippiens : « Étant remplis du fruit de la justice qui est » — non par la loi, mais — « par Jésus Christ à (la) gloire et à (la) louange de Dieu » — par Christ sous la grâce et non sous la loi. Et ce n’est pas là seulement une question de justification. Je parle maintenant de la marche, de la responsabilité où est le chrétien de faire la volonté de Dieu ; et je dis que c’est Christ — et non la loi — qui est la mesure de la marche du chrétien ; ce qui fait toute la différence possible.
On dira peut-être : Christ n’était-Il pas sous la loi ? Oui, assurément, mais Il était en même temps au-dessus de la loi. Le chrétien — le Gentil — ne fut jamais sous la loi ; et maintenant qu’il croit, ayant été placé en Christ, il se trouve placé sur un terrain différent, auquel la loi ne s’applique point. Pour cette raison, tout chrétien (peu importe qui il était ou ce qu’il était) est regardé par Dieu comme d’entre les morts étant fait vivant, afin de porter du fruit pour Dieu. La loi n’a à faire à l’homme qu’aussi longtemps qu’il vit ; jamais après qu’il est mort. Mais « vous êtes morts et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu ». Et il est à remarquer que ce n’est nullement là ce qui est dit de nous après une seconde bénédiction, l’extrême onction, ou tout autre degré de perfection imaginaire. Nous commençons par là, et notre baptême le déclare. Ce que ce baptême annonce, c’est la mort de Christ et Sa résurrection. Et s’il a pour moi quelque signification, il dit que je suis identifié avec Christ mort et ressuscité. Ce n’est plus la loi ayant à faire à moi, pour éprouver si elle peut tirer de moi quelque chose de bon. J’ai tout abandonné en recevant Christ, et je prends ma place en me fondant sur Christ, mort et ressuscité, et je suis baptisé pour Son nom, comme d’entre les morts étant fait vivant, pour me livrer moi-même à Dieu.
Or ce n’est pas là quelque doctrine abstruse qui doive exiger une profonde connaissance de la Parole de Dieu. Elle n’est pas cachée sous quelque trope ou sous quelque figure dans un livre difficile, mais clairement présentée dans l’épître aux Romains, et c’est là la doctrine invariable. Ainsi donc, partout où vous jetez les yeux, c’est là la vérité qui fait la base du christianisme, c’est que Dieu a cessé d’avoir simplement à faire à l’homme dans la chair. Il a un autre homme, voire même un homme nouveau : Christ ressuscité d’entre les morts ; et c’est Lui que le chrétien a reçu ; c’est là pratiquement ce que Dieu veut réaliser dans le cœur du chrétien. « Marchez en lui ». Un jeune chrétien peut se trouver abattu après avoir reçu Christ, par le sentiment du mal qu’il découvre en lui-même. Il s’étonne comment cela peut être. Il sait combien Christ mérite qu’on Le serve, et il sent en lui-même combien peu il Le sert comme il le devrait ; il est rempli de douleur à l’égard de lui-même, et il commence peut-être à douter s’il est vraiment un chrétien ou non. Il n’a pas encore appris sa leçon. Il ne connaît pas même à fond, ce que son baptême proclamait, la valeur de la possession d’un Sauveur qui est mort et ressuscité. Il est encore occupé de quelque chose qui est du vieil homme ; il le considère, et il s’attend à devenir meilleur, espérant que son cœur n’aura pas tant de mauvaises pensées, etc., qu’il avait autrefois ; tandis que la seule force du chrétien, c’est d’être rempli de Christ, de tout ce qui est précieux en Lui devant Dieu. Dans la proportion que le saint jouit de Christ, il vit au-dessus de lui-même. Il y a l’exercice de ce en vertu de quoi il est dit que le chrétien est mort et ressuscité — la nouvelle vie que le Saint Esprit communique à tous ceux qui croient. Seulement le croyant sent ce qui ne ressemble pas à Christ ; mais il se repose sur ce que Christ est à l’égard de Dieu, et cela le rend heureux. Quand il devient tout occupé de ce qui se passe au-dedans de lui, il est abattu. Ce n’est pas qu’il ne doive se juger pour tout ce qui est contraire à Christ ; mais il doit le traiter comme une chose vile et mauvaise, comme ce qui dérive de l’homme et non de Christ, et alors l’ayant confessé à Dieu, il doit s’en détourner résolument et s’attacher au Sauveur. Le croyant a acquis en Christ le droit de ne pas être abattu à cause de ce qu’il trouve au-dedans de lui ; de ne pas être découragé parce qu’il n’habite point de bien en sa chair. N’est-ce pas là ce que la Parole révélée de Dieu lui dit si constamment ? Et pourtant, combien de personnes passent des mois et des années à attendre qu’il sorte quelque bien ! Je ne veux pas dire sans doute qu’ils ne sont pas nés de Dieu ; mais ils sont tellement sous l’effet de vieilles pensées et de vieilles notions, puisées dans des catéchismes, des livres de théologie et des sermons, qu’ils n’entrent pas dans la pleine liberté dans laquelle Christ nous a placés en nous affranchissant.
Rien ne peut être plus clair que la décision du Saint Esprit sur ce sujet. Il montre que si vous insistez — le plus faiblement que ce soit — sur la loi, cela vous place sous l’obligation d’accomplir toute la loi ; et s’il en est ainsi, où en êtes-vous devant Dieu ? Vous êtes perdu et sans espoir, si vous avez une conscience. La question de la loi s’élève généralement maintenant comme liée à la sanctification. Dans le cas des Galates, elle fut soulevée avec insistance au sujet de la justification. Mais le chrétien n’a pas plus à faire avec elle sous une forme que sous une autre. Dans les versets 1 à 4, elle est liée à la justification. Dans la dernière partie du chapitre, elle se lie à la sanctification ; et c’est la connexion — et la seule connexion — dans Romains 6, où l’apôtre ne touche pas à la justification, mais seulement à la marche du croyant. À ce sujet, il n’est pas sous la loi, mais sous la grâce. Quelle chose bénie que d’être placés dans cette grâce de Dieu qui est la véritable. Si je considère mon salut, il vient tout entier de la grâce ; et si je me demande ce qui peut donner de la force à ma marche et à mon service, c’est absolument la même chose. La grâce est la source d’un bout à l’autre. Maintenant que Dieu a révélé la plénitude de la grâce en Christ, Il ne change pas. Lancé dans cet océan, il n’en reviendra pas à ce qui tendait à démasquer et châtier le vieil homme, quelque nécessaire qu’en fût la tâche. N’est-ce pas une joie pour lui d’en avoir fini avec ce qui ne produisit jamais d’autre résultat, en tant qu’il s’agissait de l’homme, que d’écraser seulement ceux qui avaient une conscience, et de donner à ceux qui n’en avaient point une occasion d’établir un système de propre justice ; ceux qui étaient consciencieux, gémissant et devenant misérables, et ceux qui ne l’étaient pas, devenant remplis d’eux-mêmes et de leur bonté imaginaire ? Combien est donc triste l’abandon de la vérité dont nous sommes avertis ici ! « Vous avez rompu vos liens avec Christ, vous tous qui vous justifiez par (la) loi ; vous êtes déchus de la grâce ». Par ces dernières paroles, il ne veut pas dire qu’ils fussent tombés dans l’immoralité ou qu’ils eussent ouvertement quitté Christ. Mais ils avaient joint la loi à Christ comme moyen de justification ; et du moment que vous l’avez fait, vous avez laissé échapper le seul principe sur lequel Dieu puisse vous tenir pour justes. Car Dieu justifie des pécheurs. Quelle gloire de Dieu ! « À celui qui ne fait pas des œuvres, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi (lui) est comptée pour justice ».
Comment se fait-il donc, demandera-t-on peut-être, qu’il y ait encore des incrédules qui ne soient pas justifiés ? Parce qu’ils ne croient pas que Dieu soit aussi bon qu’Il l’est ; parce que le don de Christ est trop grand pour eux ; parce que leur confiance est en eux-mêmes ; ou du moins, ils n’ont point de confiance en Dieu. Et la raison pour laquelle ils n’en ont pas, c’est qu’ils ne croient pas ce que Christ est pour le pécheur. Lorsque je connais Sa gloire et Sa croix, lorsque je sais qu’Il a mis tout cela dans la balance en faveur de la pauvre âme qui va à Lui à cause de ses péchés, alors je vois qu’il est impossible que Dieu ne puisse sauver celui qui se place du même côté de la balance que Christ ; et c’est là ce que fait l’âme qui croit en Christ. Le pécheur peut être aussi léger que la plume, mais ce n’est pas sur son propre poids qu’il se repose, mais sur ce que Christ est, sur ce qu’Il a fait. Dieu a confiance dans l’œuvre de Son Fils, et le pécheur y a confiance ; c’est là la foi. Un homme est un croyant, lorsqu’il ne se confie plus en ses propres œuvres, ni en ses propres sentiments, mais dans l’estimation que fait Dieu de la croix de Son Fils, Dieu étant non seulement plein de grâce, mais juste en cette chose même. J’ai besoin de savoir que j’ai, par le moyen de Christ, ce par quoi Dieu est glorifié en me bénissant ainsi. Et c’est pour cela qu’Il est ce qu’Il est — juste en justifiant mon âme. Si j’ai Christ, Dieu est tout aussi juste en me justifiant, qu’Il le serait en me condamnant si je n’avais pas Christ. La justice de Dieu qui condamnerait le pécheur, est la chose même qui, en Christ, justifie le pécheur ; mais, alors, elle maintient aussi la sainteté. Ce n’est pas seulement une robe jetée sur lui, mais il y a en même temps une nouvelle vie ; et je reçois cette nouvelle vie en recevant Christ ; en un mot, nous avons la justification de vie en Lui. Et quel est le caractère de cette vie ? Elle n’est pas la même que celle d’Adam. Cela ne ferait pas, parce qu’Adam tomba après qu’il eut reçu la vie. Mais Christ laissa Sa vie afin qu’Il la reprît en résurrection ; et dès lors, nous ne perdons jamais la vie qu’Il nous a donnée — une vie qui porte l’empreinte de Sa victoire sur le tombeau ; de fait, notre vie c’est Christ ressuscité d’entre les morts. Il n’est donc pas étonnant qu’elle soit éternelle et que nous ne puissions jamais périr. Elle est la vie de Celui qui est ressuscité, sur lequel la mort n’a plus d’empire. Et telle est, en conséquence, la position du croyant. Sans doute, comme fait physique, il se peut qu’il passe par la mort ; mais nous parlons ici de la vie devant Dieu, qui est communiquée à l’âme ; et cette vie, c’est la vie éternelle de Christ après qu’Il eut ôté nos péchés sur la croix.
D’après cela, l’apôtre conclut ainsi le sujet entier : « Nous, par l’Esprit, sur le principe de (la) foi, nous attendons l’espérance de la justice ». Ce n’est pas que nous, par l’Esprit, nous attendons d’être justifiés ; mais « nous, par l’Esprit, sur le principe de (la) foi, nous attendons l’espérance de la justice ». Et quelle est cette espérance ? C’est la gloire de Christ. Nous avons la justice, mais nous n’avons pas encore l’espérance de la justice. Nous avons Christ Lui-même, mais l’espérance de la justice, c’est l’espérance à laquelle la justice en Christ me donne droit. Nous sommes devenus justice de Dieu en Christ. Mais quelle est l’espérance de la justice ? C’est « l’espérance de la gloire de Dieu », comme il est dit dans Romains 5 : « Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, par lequel nous avons eu accès aussi, par la foi, à cette faveur, dans laquelle nous sommes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu ». Dans le premier verset, c’est la justice ; à la fin du second, c’est « l’espérance de la justice ». Et qu’est-ce que cela ? C’est que je serai avec Christ dans la même gloire qu’Il a. C’est là ce que le croyant attend. Et dans l’intervalle, il a l’Esprit de Dieu, non seulement pour agir en son âme, mais afin que par lui nous attendions l’espérance de la justice. Nous n’avons pas encore cette espérance vue et possédée ; et par conséquent c’est entièrement une question de foi. Mais l’Esprit de Dieu qui habite en nous, nous donne à connaître que, possédant la justice, ayant déjà été justifiés, nous aurons une espérance en accord avec cette justice. De même que nous avons la justice de Dieu, nous aurons la gloire de Dieu. En sorte que rien ne saurait être plus béni que la position dans laquelle le croyant est placé ici par l’apôtre. Les Galates espéraient d’être justifiés ; mais il dit : « Vous êtes déjà justifiés ; et si vous pensez rendre les choses plus sûres par la circoncision, vous perdez tout, et vous vous placez dans l’obligation d’accomplir ce qui ne peut vous assurer qu’une malédiction ; tandis que nous, par l’Esprit, sur le principe de (la) foi, nous attendons l’espérance de la justice ». Nous attendons la gloire — l’espérance de la justice.
« Car, dans (le) Christ Jésus, ni circoncision, ni incirconcision, n’ont d’efficace, mais (la) foi opérante par (l’)amour ». Maintenant il montre, en passant seulement, qu’il y a une bien grande réalité dans la condition morale du croyant. Ce n’est pas seulement qu’il a la justification, et qu’il aura bientôt une espérance en harmonie avec cette justification ; mais cette foi même qui lui fait connaître qu’il est justifié, et lui donne aussi de regarder en avant, attendant la gloire à laquelle il est destiné, cette foi dans l’intervalle opère par l’amour, et non par la loi. C’est ici qu’il va nous amener à la question de la sanctification pratique ; et il montre que le croyant n’a pas besoin de se mettre sous la loi ; parce que, si sa foi opère par l’amour, elle accomplit ce que la loi cherchait, mais qu’elle ne pouvait jamais ni effectuer ni recevoir. L’apôtre ne veut pas dire du tout que, quoique le croyant soit ainsi justifié et qu’il attende la gloire, il n’y a rien en attendant qui opère en son âme. C’est une chose puissante et efficace ; mais, alors, elle opère par l’amour. Son origine et son repos sont dans l’amour de Dieu ; elle connaît le salut découlant de cet amour. L’amour de Dieu, manifesté en Christ, remplit le cœur du croyant. Il a une espérance qui ne rend point honteux. Et pourquoi ? Parce que l’amour de Dieu est répandu dans son cœur. Et je prends cet amour de Dieu dans sa signification la plus étendue possible : d’abord, comme l’amour de Dieu envers nous ; et ensuite, comme notre amour envers Lui. C’est la plénitude du sentiment de l’amour de Dieu en nous ; et l’effet en est de nous rendre capables d’aimer Dieu et tout le monde aussi. Si des personnes sont complètement heureuses elles-mêmes, elles ne peuvent s’empêcher d’aimer les autres.
Voilà donc le principe sur lequel le croyant est placé — il est déjà justifié ; il attend la gloire ; et dans l’intervalle, il y a la foi opérante par l’amour. Ainsi donc, il ne s’agit aucunement de circoncision. Nous sommes chrétiens ; et par conséquent, toute la base de la loi et de toutes ces questions, a disparu. Comment cela se fait-il ? Par une raison bien bénie. « Car, dit l’apôtre, dans (le) Christ Jésus, ni circoncision ni incirconcision, n’ont d’efficace, mais (la) foi opérante par l’amour ». La première servait beaucoup quant à la chair, et il y avait une importante leçon enseignée par elle. Mais il parle de ce qui est dans (le) Christ Jésus. C’est là la position d’un chrétien. Il n’est pas dans la chair : il l’était autrefois. Et « quand nous étions dans la chair, les passions des péchés, lesquelles sont par la loi, agissaient dans nos membres pour porter du fruit pour la mort » — expression qui montre de la manière la plus forte possible que nous ne sommes pas dans la chair maintenant. Ne comprenez-vous pas cela ? Si vous dites à une personne que vous étiez autrefois à la campagne, cela suppose que vous n’y êtes pas maintenant. Ainsi quand l’apôtre dit : « Quand nous étions dans la chair », il veut dire qu’il était dans la chair avant de connaître Christ ; mais maintenant il n’est plus dans la chair, bien qu’il ait la chair en lui. Dieu nous envisage dans une autre condition. Nous avons la vieille nature, mais nous possédons une nouvelle nature, en vertu de laquelle Dieu dit : « Vous n’êtes pas dans la chair ». Quand nous étions dans la chair, nous n’étions pas délivrés : nous n’avions pas saisi Christ. Mais maintenant que nous sommes à Lui, nous ne sommes plus dans la chair. Nous devrions tenir ferme cette vérité et nous réjouir en elle. Si une personne manque, c’est une raison de plus pour qu’elle ne cède pas aux nouvelles suggestions de l’ennemi. Nous devrions toujours tenir ferme cette vérité, que nous ne sommes pas dans la chair ; plus particulièrement encore, parce que ce n’est pas pour notre propre louange. Au contraire, c’est la chose même qui aggrave notre péché, et qui nous fait avoir encore plus honte de nous-mêmes. Si vous êtes dans la chair, il n’est nullement étonnant que vous agissiez selon la chair. Mais si vous n’êtes pas dans la chair, alors ayez honte lorsque vous agissez comme si vous l’étiez. Dieu insiste sur cette bénédiction en nous la présentant, dans le but exprès de nous faire sentir plus profondément nos manquements si nous venons à manquer. Nous ne sommes pas dans la chair, et c’est pour cela que nous ne devrions jamais céder à la chair. Mais quand nous le faisons, nous devrions le sentir, et le confesser avec humiliation devant Dieu, mais en même temps ne pas cesser de tenir ferme Christ et Sa vérité. Cela est vrai de tout chrétien, quoique je sache bien qu’il y a beaucoup de chrétiens qui diraient qu’ils ne peuvent pas en recevoir un seul mot — que tout cela est du mysticisme, etc. ; mais c’est une consolation de savoir que tout ce que Dieu dit à ce sujet les concerne. Il est possible qu’ils ne puissent s’en appliquer la consolation ; mais que c’est une chose bénie que les chrétiens aient à faire à Dieu et non à eux-mêmes ! C’est pour cette raison qu’ils ne sont pas consumés. Nous prouvons que nous sommes tout aussi faibles et insensés que le fut Jacob, cédant si souvent à la chair, et permettant aussi à notre propre esprit d’agir ; mais nous sommes Israël, et cela dans un sens encore plus élevé. Nous avons prévalu, à cause de Celui en qui nous sommes devant Dieu.
« Vous couriez bien, qui est-ce donc qui vous a empêchés d’obéir à la vérité ? La persuasion ne (vient) pas de celui qui vous appelle ». Il leur reproche d’avoir prêté l’oreille à ces faux docteurs, qui avaient insisté sur la circoncision. « Un peu de levain fait lever toute la pâte ». N’est-il pas solennel de voir que l’expression même de « levain » qui est employée dans 1 Corinthiens pour décrire une horrible corruption morale, caractérise dans l’épître aux Galates l’introduction du système légal parmi les enfants de Dieu ? Dieu la traite comme une chose des plus offensantes. De fait, le ton du Saint Esprit en écrivant aux Galates est même plus sévère qu’en s’adressant aux Corinthiens. En effet, quoique les Corinthiens fussent coupables de ce qui était beaucoup plus blâmable aux yeux des hommes, les Galates étaient tombés dans une erreur qui sapait plus profondément les fondements de la grâce de Dieu ; et un homme spirituel juge invariablement le péché, non d’après ce que l’homme en pense, mais d’après ce que le péché est aux yeux de Dieu. Après en avoir fait ressortir le caractère, il dit : « J’ai confiance à votre égard par le Seigneur, que vous n’aurez pas d’autre sentiment ». Il ne pouvait dire cela de chacun d’eux ; il le dit d’une manière générale, et il ajoute : « Mais celui qui vous trouble, quel qu’il soit, en subira le jugement ». Il veut les séparer et donner un sentiment d’horreur à l’égard de ceux qui les avaient égarés. « (La) foi opérante par (l’)amour » n’hésite pas à employer un langage fort, au sujet des corrupteurs de l’Église de Dieu — les dénonce de la manière la plus énergique, et comme un devoir envers Dieu et envers les hommes. « Je voudrais que ceux qui vous bouleversent se retranchassent même ». « Celui qui vous trouble, quel qu’il soit, en subira le jugement ». Il y en avait plusieurs qui s’occupaient à cette mauvaise œuvre. « Et pour moi, frères, si je prêche encore (la) circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté ? ». Ils avaient fait de l’apôtre Paul une sorte de preuve en leur faveur. Ils peuvent avoir tiré avantage du fait qu’il avait circoncis Timothée, afin d’exposer publiquement une prétendue contradiction entre ses actes et sa prédication. Mais Paul n’avait pas agi contrairement à ces principes lorsqu’il circoncit Timothée. C’était l’élasticité d’un homme qui pouvait fermer la bouche aux objecteurs ; et Paul, pour réduire au silence les calomnies juives, trancha cette question d’une manière fort peu juive — en circoncisant Timothée. Mais il ne voulut point le souffrir dans le cas de Tite (qui était grec), qu’il prit avec lui à Jérusalem. Cela pouvait paraître capricieux, mais la grâce connaît le moment pour être ferme aussi bien que pour prier. Il semble y avoir ici une allusion à cela, dans son argument avec les défenseurs de la loi. La chose exige la sagesse de l’Esprit de Dieu — nous donnant à connaître quand nous pouvons user de notre liberté, ou quand c’est un devoir de demeurer ferme comme un roc ; et Paul fit l’un et l’autre. Si Timothée avait été circoncis, c’était la grâce — arrêtant des questions purement charnelles — et non la loi, car son père était grec. Mais quant à prêcher la circoncision, une telle chose était loin de son esprit. S’il avait jamais insisté sur la circoncision, il aurait joui de leur faveur et de leur appui dans tous les lieux qu’il visitait. Au contraire, il était persécuté, parce qu’il ne voulait rien céder à la chair, ni reconnaître les droits de la circoncision.
La dernière portion du chapitre s’occupe de l’autre sujet, savoir la loi comme réglant la marche. Ce que nous avons vu jusqu’à présent, c’est la dénégation de la circoncision et de la loi, comme ayant une place quelconque dans la justification. Si vous en admettez le principe dans un seul détail, vous êtes dans l’obligation d’accomplir toute la loi.
Arrivé à cette division naturelle, l’Esprit de Dieu revient à la pensée de liberté par laquelle Il avait ouvert le chapitre. Elle est présentée sous un double point de vue. Dans la première partie, nous avons eu la liberté comme liée à la question de justification ; maintenant, nous avons la liberté comme ce qui conduit à la sainteté pratique, et ce qui devrait toujours être lié avec elle. Car il faut nous rappeler que c’est ce qui forme le sujet du reste du chapitre. Or il y a bien des personnes qui comprennent plus ou moins que Christ nous a apporté la liberté en matière de justice, ou quant à la position d’hommes justifiés aux yeux de Dieu ; mais ils ne connaissent pas la liberté dans la marche avec Dieu chaque jour. Et quand je dis « bien des personnes », je veux dire bien des chrétiens, beaucoup de ceux qui sont réellement des saints. Dans de tels cas, la sainteté pratique souffre invariablement. Lorsqu’avec cela, il y a beaucoup de conscience, la chose revêt nécessairement la forme légale d’ordonnances, de restrictions, ou quelque chose de semblable. Ou bien, quand les âmes n’ont point les mêmes exercices intérieurs, elle prend la forme de relâchement à un degré plus ou moins grand, c’est-à-dire qu’elles voient qu’elles sont délivrées par la grâce de Dieu, et elles se regardent comme libres d’user de ce monde et de laisser agir, dans une assez grande mesure, les inclinations de la nature ; parce que, comme ils disent, il y a du mal dans la nature, et ils supposent que Dieu, dans Ses grandes compassions, y a égard. Or, ces deux choses sont totalement fausses. Une des causes de toute cette erreur se trouve dans le fait d’avoir mal saisi une vérité très importante — l’effet de la présence du Saint Esprit envoyé du ciel. Et pourtant, dans les Actes et dans les épîtres, toutes les exhortations, la marche qui y est présentée, le culte que le Nouveau Testament engendre, qui y est dépeint, et sur lequel il insiste, toute l’expérience des chrétiens, en un mot — tout est fondé sur la présence du Saint Esprit. Lorsqu’on n’entre pas dans ces choses, il en résulte nécessairement, ou que les enfants de Dieu supposent que Dieu leur permet une certaine latitude, ce qui n’est qu’un autre mot pour l’indifférence, ou qu’ils ont recours au juste frein que Dieu avait mis à notre nature, et ce n’est là qu’une autre expression pour la loi de Dieu. Or l’évangile suppose que, quelque bonne et sainte et parfaite que soit la loi de Dieu, elle est entièrement sans puissance, soit pour justifier, soit pour sanctifier. Elle ne saurait en aucune façon améliorer la vieille nature ; et elle n’est pas non plus la règle de la nouvelle nature. Le vieil homme ne s’y soumet pas, et le nouvel homme n’en a pas besoin. La nouvelle créature a devant elle un autre objet, et elle a une autre puissance qui agit sur elle, afin de produire ce qui est précieux et agréable aux yeux de Dieu — Christ étant l’objet, réalisé par la puissance du Saint Esprit. Et quoique l’Esprit puisse sans doute employer chaque portion de la Parole (qu’il ne m’arrive point de dire que la juste loi de Dieu fût placée en dehors de la sphère des choses que l’Esprit peut mettre en usage !), je maintiens que la loi ne donne ni la forme, ni la mesure, ni le caractère, pas plus que la puissance, de la sainteté chrétienne. C’est mal comprendre le dessein de Dieu en donnant la loi, et l’usage légitime qu’on peut en faire aujourd’hui, que de supposer qu’elle renferme le moule dans lequel Dieu façonne maintenant les âmes des saints.
C’est là le sujet que l’apôtre prend en main et qu’il traite désormais dans notre épître. Nous avons vu la question de la justification entièrement réglée ; nous avons maintenant la marche, ou la sainteté pratique. L’apôtre insiste encore sur la liberté. Nous pourrions supposer qu’il en avait dit assez là-dessus, après les avoir sommés de se tenir fermes dans la liberté dans laquelle Christ les avait placés en les affranchissant, et de ne pas être de nouveau retenus sous un joug de servitude. Mais non. Dans le domaine de la sainteté, cette liberté est nécessaire, tout autant que pour la justification ; et par conséquent il dit : « Frères, vous avez été appelés à la liberté ». C’est-à-dire, cela caractérise notre appel. Seulement, dit-il, ce n’est pas la liberté comme une occasion pour la chair ; c’est-à-dire, vous ne pouvez pas vous livrer à la licence : « N’usez (pas) de la liberté comme d’une occasion pour la chair, mais servez-vous l’un l’autre avec amour ». Il avait montré plus haut qu’il y a une foi opérante par l’amour (comme il le dit quelques versets auparavant) ; de même maintenant, il montre que l’objet de cet amour doit être de se servir l’un l’autre. Ce n’est pas dans le but de vous mettre sous la loi, mais afin que vous vous serviez l’un l’autre ; car toute la loi est accomplie dans cette seule parole, (savoir) en celle-ci : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Ne venaient-ils pas d’essayer la loi ? Et quel en avait été le résultat ? Il dit : Vous vous êtes mordus et vous vous êtes dévorés les uns les autres : ce n’est pas là accomplir la loi, mais les convoitises. Quand les personnes parlent de la loi, ou veulent être docteurs de loi, l’accomplissent-ils jamais ? Ils commencent par des paroles pleines d’assurance, et ils finissent sans action et sans vérité. Tandis qu’au contraire, quand Christ est l’objet de l’âme, bien que la loi n’occupe pas l’esprit, elle est pourtant accomplie. Christ est la puissance de Dieu ; la loi est la puissance du péché. J’ai précisément la même Parole de Dieu pour me parler de Christ et de la loi ; et les deux passages sont dans la même épître (1 Corinthiens). Mais il importe peu où le sujet est traité. Le grand point sur lequel le Saint Esprit insiste, ce n’est pas que la loi n’était pas une bonne chose, mais que notre nature étant si horriblement mauvaise, aucun bien ne peut jamais être obtenu en appliquant l’action de la loi à notre mauvaise nature, sinon de la condamner. La question est : Qu’est-ce qui fortifiera mon âme pour ce qui est bon ? La réponse est : Non pas la loi, mais Christ. La loi est excellente, je l’admets. Mais vous venez de parler de la loi comme d’un moyen de bien marcher : quelle sorte de sainteté avez-vous donc produite ? Vous mordre et vous dévorer les uns les autres ! Ce n’est pas là de l’amour. Mais c’est l’effet de la loi dont vous vous vantez. « Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez consumés l’un par l’autre ». Tel est le résultat. La loi est une puissance qui tue et détruit ; mais non parce qu’elle est mauvaise, mais parce que notre nature l’est. Et rappelez-vous que la loi porte sur notre nature. La loi fut donnée non au nouvel homme, mais au vieil homme.
Nous voyons là la sagesse de Dieu. La loi fut donnée dans le but de provoquer le péché qui demeurait caché. Mais qu’est-ce qui devra donner de la force à la nouvelle vie, et mettre en jeu ses affections ? Qu’est-ce qui devra nourrir la nouvelle créature et l’amener à l’exercice de la vie ? Ce n’est pas la loi. Mais l’apôtre nous dit plus. Il avait montré que l’amour était la somme et la substance de la loi. Si donc l’amour prévaut, la loi est accomplie ; mais parmi vous, il y a, au contraire, des disputes et des querelles et toutes sortes de mauvaises œuvres. Quel coup porté à leur vanité engendrée par le légalisme ! Maintenant il va plus loin et leur adresse des paroles positives : « Mais je dis : Marchez par (l’)Esprit, et vous n’accomplirez pas la convoitise de (la) chair ». L’action du Saint Esprit n’est pas seulement en ceci, qu’Il convainc de péché, ni en Sa puissance pour régénérer ; tous les chrétiens reconnaissent cela : quelque distance qui les sépare sur d’autres sujets, ils ne peuvent que reconnaître la même vérité fondamentale, que toute la puissance par laquelle une nouvelle nature nous est communiquée, est par le Saint Esprit. Quelques-uns peuvent recevoir la vérité d’une manière plus intelligente et avec plus de soin, quant à la forme ; mais tous nécessairement reconnaissent le Saint Esprit comme Celui qui les convainc du mal qui est en eux, et leur donne cette nouvelle vie qui est de Dieu.
Mais ce n’est pas là la question discutée ici. Les Galates avaient la vie nouvelle ; mais quelle serait la puissance qui produirait la sainteté chrétienne ? Ils introduisaient la règle de la loi comme moyen de sainteté ; et l’apôtre met la chose entièrement de côté. Il dit : « Marchez par (l’)Esprit, et vous n’accomplirez pas la convoitise de (la) chair ». Nous avons là l’avertissement divin ; et même il y a plus ; ce n’est pas seulement une admonition contre tel ou tel mal, mais ce qui nous donnera une puissance réelle à l’égard de ce qui est bon. « Marchez par (l’)Esprit ». Le Saint Esprit a été envoyé ici-bas pour habiter dans le croyant. Ce n’est pas cette vérité que nous sommes « édifiés ensemble, pour (être) une habitation de Dieu, par l’Esprit », comme dans l’épître aux Éphésiens, où nous trouvons présenté aussi le corps de Christ, les relations des enfants de Dieu comme membres de ce corps. L’épître aux Galates ne nous donne jamais ce qui a rapport au corps, mais toujours ce qui est individuel. Et comme la marche est une chose individuelle, ou ce qui concerne chaque âme, quand même il n’y en aurait aucune autre dans le monde, c’est là ce dont vous avez besoin. Il est dit : « Marchez par (l’)Esprit » ; l’apôtre ne dit pas : Marchez par la loi. Au contraire, il avait traité sévèrement les hommes qui étaient si zélés pour cette règle. « Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez pas la convoitise de la chair ». Vous avez besoin de puissance contre la convoitise de la chair : l’Esprit est cette puissance-là, et il n’y en a point d’autre. Car la chair convoite contre l’Esprit et l’Esprit contre la chair ; et ces choses sont opposées l’une à l’autre afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez. C’est là, je crois, ce que le Saint Esprit a écrit et ce qu’Il a voulu dire. Ce que nous lisons dans plus d’une version est positivement faux, comme plusieurs d’entre nous le savent depuis longtemps. Je ne veux pas omettre la chose, ni l’introduire d’une manière cachée : mais partout où il y a quelque chose qui est évidemment pernicieux, dans les versions, qui ne sont après tout qu’une œuvre humaine, c’est un devoir chrétien d’y appeler l’attention ; et d’autant plus que je suis toujours prêt à maintenir l’excellence — en général — de la version anglaise qui est du nombre, et de la défendre contre les adversaires qui voudraient la déprécier. Mais ce n’est pas le rôle d’un ami que de justifier ce qui est réellement une erreur qui a pu s’y glisser par le moyen de la faiblesse humaine ou de quelque chose de pis.
C’est donc ici une des méprises les plus graves, pratiquement. Quand j’insiste là-dessus, c’est que ce n’est point une chose que je puisse admettre comme ouverte à la discussion ou sur laquelle il puisse rester le moindre doute. Aucune personne, ayant une connaissance tant soit peu intime de la langue dans laquelle le Saint Esprit a écrit, ne pourrait hésiter, à moins d’être sous l’effet de préjugés invétérés. Je désire faire remarquer que les hommes les plus pieux, les savants les plus compétents, qui diffèrent peut-être de mes propres vues sur bien des choses que je juge importantes — même des personnes qui sont dignitaires dans l’église même qui eut la principale part dans l’introduction de cette version — admettent franchement et d’un commun accord que la version que je viens de donner est seule véritable. Il n’y a aucun doute là-dessus dans l’esprit d’hommes qui ont les sentiments les plus opposés sur d’autres sujets, à l’égard du vrai sens de ce verset. Le Saint Esprit dit donc : « Afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez ». C’est même là toute la force du verset. Il leur montrait pourquoi ils étaient appelés à marcher par l’Esprit, et quel était le meilleur préservatif contre la convoitise de la chair. Car ces deux choses sont totalement opposées : elles sont opposées l’une à l’autre en toute manière. Il n’est pas dit : Vous avez la loi afin que vous n’accomplissiez pas la convoitise de la chair, mais : Comme vous avez une nature qui sera toujours encline à faire sa propre volonté, ce n’est pas que vous ayez simplement la loi pour la réprimer, mais le Saint Esprit est donné ; ce n’est pas comme la loi, une chose en dehors de nous, mais le Saint Esprit est une puissance au-dedans ; Il s’identifie avec les affections de l’âme, et Il donne la force aux désirs qui recherchent ce qui est bon, et contre la convoitise naturelle, ou toutes les manières dans lesquelles la chair peut se montrer.
L’apôtre admet entièrement qu’il y avait la chair à l’œuvre — l’orgueil, la vanité, tout ce qui est mauvais. Mais, comme chrétiens, vous avez le Saint Esprit, et en marchant par l’Esprit, « vous n’accomplirez pas la convoitise de (la) chair ». Bien que la convoitise de la chair soit là, vous avez en même temps le Saint Esprit, afin que vous n’accomplissiez pas cette convoitise. Si ce qu’on trouve dans bien des versions : « tellement que vous ne faites point les choses que vous voudriez », était correct, ce serait comme souffler le chaud dans un verset et le froid dans l’autre. Il leur aurait dit, dans un verset, qu’ils doivent marcher par l’Esprit, et, dans le suivant, qu’après tout ils ne peuvent le faire. Une telle traduction porte évidemment en elle-même sa propre réfutation. J’insiste d’autant plus sur ce point, parce que c’est un point pratique pour les personnes chrétiennes. Sur des questions purement critiques, je ne songerais jamais à troubler l’esprit des personnes. Il y a tant de choses qui sont de la plus profonde importance pour nos âmes devant Dieu chaque jour, que moins nous nous occupons de points curieux et d’érudition, c’est le mieux. Mais lorsqu’on arrive à la question de corriger tout ce que l’homme érudit et chrétien a reconnu pour une erreur, il est évident que je serais coupable de maintenir une erreur grave, si je passais légèrement sur un point comme celui qui nous occupe.
Il y a une chose, je crois, qui a conduit à la confusion qui règne sur ce sujet ; c’est que bien des personnes ont tenu pour certain que la doctrine ici est la même que dans Romains 7. Mais dans ce chapitre-là, après les six premiers versets, le Saint Esprit nous donne l’expérience d’une personne troublée sous la loi. En conséquence, nous ne voyons pas que l’Esprit de Dieu y soit du tout introduit. C’est là un fait remarquable qui explique la différence entre cette portion-là de l’Écriture et ce que nous avons ici. Là c’est un homme renouvelé — une âme réellement née de Dieu, mais un homme qui, tout en haïssant le péché comme nul homme inconverti ne le fait, aime la justice parce qu’elle est de Dieu, et a le mal en horreur ; et pourtant, malgré tout, le mal qu’il ne veut pas, il le fait ; et le bien qu’il désire ne se fait jamais. Il a appris le mal qui est dans le péché, et il voit le bien qui est dans la justice ; mais il est entièrement impuissant. Quelle en est la cause ? Le Saint Esprit montre que c’est ici la raison — il n’a que la loi devant lui. C’est un homme converti, mais luttant sous la loi ; et l’effet en est que l’homme est complètement abattu. Bien loin de lui donner du courage, et de faire ressortir ce qui est en Christ, la loi ne fait que le prendre sur le fait ici et là, d’un côté faisant pénétrer la sonde, et d’un autre le poignardant ; de sorte qu’il est tout troublé en découvrant en lui une somme de mal telle, qu’il n’aurait jamais pensé qu’elle pût exister dans le cœur d’une personne convertie. Nous en connaissons tous quelque chose. Il n’y a pas longtemps que nous suivons Christ, si nous n’avons pas connu quelques luttes amères. La conséquence est, que tout ce que cette pauvre âme peut dire, c’est : « Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? ». Nous aurions pu penser qu’un chrétien aurait dit : Il y a longtemps que j’ai été délivré. Mais remarquez bien ceci — qu’il ne se repose pas sur le Libérateur en tenant son œil fixé sur lui. Il est converti, mais il ne connaît pas la liberté. Il a la foi dans le Sauveur, mais il ne comprend pas l’application de la mort et de la résurrection de Christ à sa condition. Il ne sait pas qu’il n’est plus regardé comme étant dans la chair, mais dans l’Esprit — qu’il a le droit d’en avoir fini entièrement avec sa vieille nature, et de se voir en Christ devant Dieu. Du moment qu’il arrive à cette découverte, que c’est une méprise d’appliquer la loi à son âme, il rend grâces. Avant cela, il s’écrie dans l’intensité de son agonie : « Misérable homme que je suis » ! Et pourtant, alors même se présente cette nouvelle pensée, venant de Dieu : « Qui me délivrera ? ». J’y suis maintenant ; je vois que ce n’est pas ma propre lutte avec la loi pour vaincre le mal ; je vois qu’il y en a un autre — un libérateur. — En conséquence, il peut se retourner vers Dieu avec reconnaissance même le moment après, et dire : « (Je rends) grâces à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur ». À partir de là, il est heureux, parfaitement heureux, en dépit du sentiment qu’il y a encore de la vieille nature au-dedans de lui. Qu’est-ce qui le rend heureux ? Il voit qu’il y a deux choses distinctes — la vieille nature, qui, si on lui permet d’agir, sert toujours la loi du péché, et la nouvelle nature qui cherche toujours la loi de Dieu, quelle qu’elle puisse être. Maintenant donc, il est à même d’entrer dans les grandes vérités du chapitre 8. « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans (le) Christ Jésus » ; et il le fait aussi d’une manière intelligente : « car la loi de l’Esprit de vie dans (le) Christ Jésus, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort ». Il ne se contente pas de cette manière vague d’exprimer la chose : « Nous a tous affranchis », mais il dit : « M’a affranchi ». Ce n’est pas une confession de foi générale, mais la vérité est appliquée de la manière la plus positive aux besoins personnels de l’âme qui luttait naguère. Il n’y a plus aucune servitude, maintenant qu’il voit que Christ est ressuscité. Pourquoi est-Il ressuscité ? Comme le chef d’une famille, Il est ressuscité pour me donner entièrement un nouveau nom et une nouvelle position. Il est descendu sous l’océan de mes péchés, et Il est ressuscité au-dessus d’eux. Ce qui était de moi Le fit descendre ; et s’Il est ressuscité et remonté, c’est pour me ressusciter aussi avec Lui. La résurrection de Christ n’avait pas pour objet de Lui donner une position, mais de nous donner, de me donner une position. La mort de Christ était pour nous, pour ôter notre péché ; la résurrection de Christ devait introduire une bénédiction que rien ne peut atteindre. L’effet de la première venue de Christ, c’est que nos âmes entrent dans cette bénédiction. L’effet de Sa seconde venue sera que nos corps, exempts de toute trace de péché, y entreront complètement, comme nos âmes le devraient maintenant. Si nous nous reposons sur Lui, nous ne devons pas avoir un seul doute. Il n’est nullement question si je trouve de la chair en moi ; si je n’en trouvais pas, ce serait plutôt une preuve que je ne suis pas un chrétien. « Si nous disons que nous n’avons point de péché, nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n’est point en nous ». Et encore : « Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous le faisons menteur et sa parole n’est pas en nous ». C’est ici un cas plus grave, parce qu’il y a une déclaration claire et positive contre la chose.
Ainsi donc, ce qui distingue un chrétien, ce n’est point qu’il n’a pas le péché au-dedans de lui, mais qu’il a une nouvelle nature que nul ne possède, sinon celui qui croit en Jésus par le Saint Esprit. En vertu de Christ, Dieu le regarde comme quelqu’un qui en a entièrement fini avec le péché, en tant qu’il est une cause du jugement de Dieu sur nous. Sous ce rapport, Dieu a entièrement terminé la question ; mais non dans Ses voies avec nous jour par jour. C’est là que la confession de nos manquements trouve sa place ; et de cette manière, c’est une chose juste et bonne pour le chrétien de juger le mal qui est en lui et de le confesser. De ce que Dieu a entièrement pardonné à un homme toutes ses offenses, cela n’ôte ni la nécessité, ni le devoir, ni le privilège de confesser à Dieu, jour par jour, la vérité à l’égard de nous-mêmes. C’est une chose bien bénie que nous puissions le faire dans la confiance que Dieu s’intéresse à nous — que Dieu aime que nous allions à Lui à l’égard de toutes choses. Nous devrions compter assez sur Son propre amour pour déclarer tous nos manquements et les confesser devant Lui.
La loi disait : « Tiens-toi loin ». Et si même une pauvre bête touchait la montagne, elle était lapidée ou percée d’une flèche. Ce que la loi disait à un, elle le disait à tous. Elle ne disait pas : S’il en est parmi vous qui soient des croyants, ils peuvent s’approcher. La loi n’établit point de distinction entre croyants et non croyants. Elle ne fait pas la part de l’infirmité humaine. Les hommes sont-ils pécheurs ? S’ils le sont, alors ils sont maudits. Voilà la sentence de la loi. Elle ne rendit jamais l’homme juste, pas plus qu’une loi humaine ne produit l’honnêteté. Depuis le commencement du monde, il en est ainsi : jamais homme ne fut rendu honnête par un acte du parlement. Ce qui amène les personnes à obéir, c’est Christ, entièrement au-dessus de la loi. La juste terreur de la colère divine peut réveiller, mais elle ne donne aucune puissance. De même, dans les choses terrestres, il faut qu’il y ait un principe au-dessus de la crainte d’être envoyé à la maison de correction. S’il n’y a que cette terreur qui empêche un homme de voler, il est un fripon. Il en est précisément ainsi du croyant. Ce qui fait de l’homme un chrétien, le fait marcher habituellement comme un chrétien. C’est la puissance de l’Esprit de Dieu, révélant Christ. Allez-vous retourner à la loi pour maintenir votre âme dans le devoir ?
Il aurait bien mieux valu que vous fussiez rempli de Christ, marchant par l’Esprit. Car, que fait l’Esprit ? Il glorifie Christ. C’est toujours là la vraie pierre de touche. La puissance d’une chose n’en est pas la pierre de touche. Si un homme parlait beaucoup de l’Esprit, et qu’en même temps il servît le péché, et non Christ, qui aurait confiance en la chose ? Il a pu se faire illusion. Un homme peut élever les prétentions les plus exorbitantes et dire qu’il a la puissance du Saint Esprit — agissant en lui ou dans le corps ; mais comment puis-je savoir si la chose est réelle ? Considérons les épîtres de Jean, qui nous dit d’éprouver les esprits. Le grand critérium est justement ceci — le Saint Esprit, invariablement, glorifie Christ. Son objet n’est pas d’agrandir l’Église ou un ministre. Toutes ces choses découlent du mauvais usage que l’homme a fait des choses de Dieu. Je ne nie pas ici que l’Église ait une place bien importante, mais c’est parce qu’elle est le vase de l’Esprit de Dieu, à qui elle est assujettie — la scène où le Saint Esprit présente Christ. Si les prétentions humaines sont tolérées, ou que le monde soit caressé, ce n’est pas l’Église de Dieu conduite par l’Esprit. Ce peut être l’église de l’homme, ou l’église-monde, mais ce n’est pas l’Église de Dieu. Ce qui caractérise l’Église, c’est la vérité de la présence du Saint Esprit confessée, reconnue et mise en pratique.
Il peut y avoir des manquements, comme il y en a dans un chrétien individuellement, qui peut montrer de l’humeur, de l’orgueil ou de la vanité ; toutefois il le sentira, après avoir été ramené à lui-même, quoique le Seigneur puisse quelquefois juger nécessaire de briser un homme entièrement, comme Job, pour lui faire connaître ce qu’il est. La véritable action du Saint Esprit, soit dans l’individu, soit dans le corps, c’est d’exalter Christ. Et qu’il s’agisse des manquements individuels, ou de ceux de l’Église, cela revient au même. Dieu ne permettra jamais qu’une assemblée qu’Il avoue persévère dans le mal. Il sait comment châtier une assemblée chrétienne aussi bien qu’une personne chrétienne. Il agira à leur égard s’ils sont droits. Nous ne devrions nous inquiéter de rien, mais en toutes choses « exposer nos requêtes à Dieu, par des prières et des supplications ». Nous n’avons pas besoin d’être inquiets et éprouvés touchant ceci ou cela. Nous sommes souvent en faute en pensant à ce que nous pouvons faire en parlant aux personnes, tandis que, si nous parlions beaucoup plus à Dieu, et moins à l’homme, les autres n’y perdraient rien, et nous y gagnerions, et Dieu en serait beaucoup plus glorifié.
Quoiqu’il en soit, ce que nous trouvons ici, c’est que l’Esprit de vérité est la puissance de la sainteté — que c’est l’Esprit de Dieu qui rend un chrétien capable de bien marcher, et non la loi. C’est là le point auquel il les amène : et ainsi il conclut le sujet : « Si vous êtes conduits par (l’)Esprit, vous n’êtes pas sous (la) loi ». Il est clair que si d’être sous la loi était un moyen de sainteté chrétienne, il aurait été dit : « Si vous êtes conduits par l’Esprit, vous êtes sous la loi », plutôt que : « Vous n’êtes pas sous (la) loi ».
Mais les hommes sont aveuglés. Quoiqu’ils prennent constamment les commandements, qu’ils les répètent et les enseignent, ils disent pourtant qu’ils ne sont pas sous la loi ! Comment des personnes pourraient-elles être plus sous la loi, que quand ils adoptent le langage des dix commandements comme l’expression de leur propre relation devant Dieu ? La chose est faite de nos jours aussi littéralement et expressément par des personnes chrétiennes, qu’elle le fut jamais par les enfants d’Israël eux-mêmes. Si les gens disent que, tandis qu’ils agissent et parlent ainsi dans leur culte public, ils ne sont pourtant pas sous la loi, c’est évidemment tromper leurs âmes d’une manière bien terrible. Que signifie l’expression : être sous la loi ? Que je reconnais que je suis sous cette règle, comme étant ce que Dieu m’a donné, la règle selon laquelle je dois vivre. Si quelqu’un usait de la loi dans le but de convaincre un homme impie de ses péchés, ce ne serait pas être sous la loi. Mais si je prends les dix commandements, et que je demande à Dieu de me rendre capable de garder chacun d’eux, c’est confesser que je suis sous la loi.
Puis-je donc violer la loi ? Qu’ainsi n’advienne ! Une telle alternative ne saurait émaner que de quelqu’un qui comprend bien peu de la grâce de Christ. Tous admettent que la loi est juste et bonne. La question est, si le Dieu qui donna la loi à Israël, a donné ou non cette même loi aux chrétiens, comme la règle selon laquelle ils doivent — nous devons — vivre. Je le nie. Il la donna à Israël. Ce qu’Il a donné à l’Église, c’est Christ. Christ est donné à connaître dans toute la Parole de Dieu ; et la chose selon laquelle le chrétien doit marcher, c’est la Parole de Dieu tout entière ; et il doit être enseigné d’une telle manière qu’il manifeste Christ. Si vous prenez seulement la loi dans sa lettre, que dit l’Écriture ? « La lettre tue, mais l’Esprit vivifie ». On peut prendre Exode 20, et tirer d’une portion de ce chapitre une déclaration de la grâce de Dieu. Quand Dieu donna la loi, Il leur dit qu’Il était le Dieu qui les avait retirés du pays d’Égypte et de la maison de servitude. On pourrait montrer comment nous sommes, nous aussi, délivrés de notre servitude. Dans cette mesure-là, c’est entièrement la grâce. Mais du moment que vous mettez les chrétiens sous la loi, comme la règle selon laquelle ils doivent marcher, comme un Israélite jadis, vous tombez dans le mal même que l’épître aux Galates était destinée à corriger, et ce dont le Saint Esprit dit, quant à ceux qui sont conduits par l’Esprit, qu’ils ne le font point. « Si vous êtes conduits par (l’)Esprit, vous n’êtes pas sous (la) loi ». C’est là ce que les hommes font à présent — ils prennent le langage des commandements qui étaient destinés pour Israël, et cela non pour convaincre de péché seulement ; mais ils entreprennent de les garder comme renfermant les directions de leur propre obéissance envers Dieu tous les jours. Toutefois ils sont obligés de se débarrasser par des explications d’une bonne partie de la loi ; par exemple, le jour du sabbat. Ils gardent le jour du Seigneur, et ils font bien ; je le garde aussi. Mais je nie qu’il soit le jour du sabbat, et je maintiens que le premier jour et le septième jour ne sont pas la même chose. L’Écriture place toujours en contraste le premier jour à l’égard du septième. L’un est le premier jour de la semaine, l’autre le dernier. Le premier jour est une chose nouvelle, entièrement en dehors de la loi. Les gens croient que l’observation d’un septième jour est la chose importante. Or ce n’est pas là ce que Dieu dit ; mais le septième jour ; et nous n’avons pas la liberté de changer les Écritures. Ce n’est pas là écouter la loi, mais la détruire. Qui a donné à l’homme la liberté de changer le en un ? — surtout puisque ce changement fait une différence qui est de toute importance. Gardons-nous seulement de la tradition et cherchons à comprendre la Parole de Dieu.
Nier que la loi soit la règle de vie pour le chrétien, est bien loin de porter atteinte à la sainteté. Le Saint Esprit introduit un caractère plus profond de sainteté que ce qui était demandé dans les dix commandements. Quand notre Seigneur dit : « Si votre justice ne surpasse pas (celle) des scribes et (des) pharisiens », Il ne voulait pas parler d’une justice qui nous serait imputée, mais d’une vraie justice, pratiquement. Le chrétien a une justice qui est réelle. Il est vrai que nous devenons « justice de Dieu en Christ » ; mais que ce soit là la seule justice du croyant, je le conteste. Le Saint Esprit produit une œuvre réelle en son âme, fondée sur l’œuvre du Christ — séparation du monde, dévouement à Dieu, obéissance et amour : et toutes ces choses, non pas simplement d’après les dix commandements, mais selon la volonté de Dieu telle qu’elle a été pleinement manifestée en Christ. Si quelqu’un soutient que parce que le Seigneur garda la loi, Il ne fit rien d’autre, on le plaint. L’observation de la loi n’était qu’une faible portion de Son obéissance ; et nous sommes appelés à être semblables à Christ dans Son dévouement à Dieu à tout prix. Un premier principe du christianisme pratique est ainsi conçu : « Si en faisant bien, vous souffrez et que vous l’enduriez, cela est digne de louange devant Dieu ». C’est là une chose entièrement inconnue dans le système légal. Dans les dix commandements, nous trouvons que si un homme obéissait à ses parents, il jouirait d’une longue vie sur la terre. Il est de toute évidence que ce n’est pas là le principe sur lequel Dieu agit maintenant ; car nous avons tous vu les enfants les plus obéissants souvent enlevés dans leurs premières années. Est-ce que je nie par là qu’il y ait une vérité spirituelle importante que nous avons à recueillir de ce passage ? Tout le contraire. Paul lui-même fait allusion à cette promesse ; nullement, ce me semble, comme un motif pour qu’un enfant chrétien obéisse à ses parents, mais comme une indication générale de la pensée de Dieu. C’était « le premier commandement avec promesse ».
Je désire ajouter que les instincts spirituels des chrétiens vont au-delà de leur système ; et quoique sous le rapport de la doctrine ils soient sous la loi, ils désirent marcher par l’Esprit. Je n’ai pas un seul sentiment désobligeant contre ceux qui maintiennent un tel état de choses. Mais l’Esprit de Dieu en parle comme d’une bien grave erreur et d’un bien grand danger. Ce que nous avons donc à faire, c’est de comprendre la pensée de Dieu, de le proclamer et d’obéir. « Si vous êtes conduits par (l’)Esprit, vous n’êtes pas sous la loi ». Les Juifs l’étaient. Partout où, dans l’Écriture, nous voyons le peuple de Dieu sous la loi, cela signifie toujours Israël. Si un homme se place dans une position juive, il prend sur lui cette responsabilité. Dans sa foi, il peut être un chrétien ; mais quant aux formes et ordonnances, il est au moins à moitié juif. Nous devons chercher qu’ils soient chrétiens et rien de plus — afin d’en finir avec tout ce qui cache et obscurcit le caractère de Christ, avec ce qui leur coûte cher, puisqu’ils en portent la triste peine, soit dans une insouciance de vie, soit en ayant leurs cœurs abattus et pleins de doutes, au lieu de jouir de la liberté dans laquelle Christ nous a placés en nous affranchissant.
Après cela l’apôtre trace le contraste entre les œuvres de la chair et les fruits de l’Esprit.
« Or les œuvres de la chair sont manifestes » — il n’y avait aucune difficulté à les discerner — « lesquelles sont (la) fornication, l’impureté, l’impudicité, l’idolâtrie, l’empoisonnement, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les colères, les intrigues, les divisions, les sectes, les envies, les meurtres, les ivrogneries, les orgies et les choses semblables à celles-là ». Vous avez ici la corruption humaine et la violence humaine. Vous trouvez la mention de l’idolâtrie et de l’empoisonnement, et d’un autre côté les divisions et les sectes, qui se rapportent à l’esprit qui pourrait se trouver à l’œuvre même sous une profession extérieure de christianisme. Un enfant de Dieu peut tomber pour un temps dans l’un ou l’autre de toutes ces sortes de mal ; mais il y a une sentence solennelle prononcée sur tout cela : — « Au sujet desquelles je vous déclare d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses, n’hériteront pas (du) royaume de Dieu ». Il les avertit maintenant, comme il l’avait fait quand il était avec eux, « que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront pas (du) royaume de Dieu ». Quelle que puisse être la difficulté, puissions-nous ne jamais douter, mais recevoir et tenir ferme cette vérité que Christ est la puissance de Dieu pour tous ceux qui croient. Il est la puissance de Dieu non seulement pour la justification, mais pour le salut ; et le salut, tout en comprenant la justification, va bien au-delà, parce qu’il comprend toute la course d’un homme chrétien jusqu’à ce qu’il soit de fait dans l’état de résurrection, avec Christ. Voilà la signification de ce verset : « Travaillez à votre propre salut avec crainte et tremblement » — non pas à votre propre pardon, mais à votre propre salut. Cela est dit à ceux qui ont déjà reçu le pardon. Ainsi, le salut, dans le sens dont il est parlé ici, implique le conflit entier avec la puissance du mal, que nous traversons. Nous savons que nous avons à faire à l’ennemi commun ; mais Dieu est à l’œuvre en nous pour opérer « et le vouloir et le faire selon son bon plaisir ». Nous connaissons le profond intérêt que Dieu sent pour nous, et toute Sa bienveillance, en tant que ce conflit nous est assigné. Nous combattons sous Ses ordres — faisant Sa volonté en cela aussi bien que dans toutes les autres choses. Dieu est si loin de nous laisser, en aucune manière, qu’Il donne l’assurance à nos âmes qu’Il s’engage à nous garder à travers ce conflit jusqu’au bout ; mais Il veut que nous ayons un sentiment solennel de la guerre avec Satan, dans laquelle nous sommes engagés.
Ensuite nous avons, de l’autre côté : « Le fruit de l’Esprit est l’amour ». Il commence par l’amour — par ce qui est de Dieu, et qui découle directement de Dieu, et qui constitue la connaissance du caractère de Dieu plus que toute autre chose. « Le fruit de l’Esprit est l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité ». Tels sont les premiers et les plus importants effets produits par l’amour de Dieu. Puis il descend à ce qui touche plus particulièrement notre manière d’agir l’un avec l’autre : « La douceur, la tempérance », parce que celles-ci supposent le frein mis à la vieille nature — l’empire sur soi-même que le Saint Esprit opère dans l’âme à cause du Seigneur, en tant qu’elle est évidemment placée dans ce monde pour être une épître de Christ, en sorte que nous ne donnions pas un faux caractère à Celui dont nous portons le nom. Mais toutes ces choses sont les fruits de l’Esprit ; et il ajoute : « Contre de telles choses, il n’y a pas de loi ». Quand la loi a-t-elle jamais produit ces choses ? De même la loi ne condamnera jamais ceux qui marchent dans ces choses, comme il dit aux saints de Rome, au chapitre 13 de son épître, en parlant des gouverneurs et des magistrats : « Or veux-tu ne pas craindre l’autorité ? Fais le bien, et tu recevras d’elle de la louange. Car (le magistrat) est serviteur de Dieu pour ton bien ». De même ici : « Contre de telles choses il n’y a pas de loi ». Si vous produisez réellement ces fruits de l’Esprit, il n’y a point de condamnation contre elles.
La vieille nature est-elle donc oubliée ? Ou bien la loi est-elle nécessaire pour la discipliner ? C’est ce qu’on pense, selon la croyance humaine ; mais la Parole dit, au contraire : « Or ceux qui sont de Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises ». Il montre que tous ceux qui sont de Christ ont passé par la grande question de ce qui n’était pas de Lui : ils « ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises ». Ils se sont soumis, par la foi, à la sentence de mort sur toute leur nature — ils ont crucifié la chair. Nous savons, sans doute, que cela n’est réellement et pleinement fait qu’en Christ — que c’est à la croix de Christ qu’a eu lieu la crucifixion de la chair avec toutes ses convoitises. Dès lors aussi, cela est vrai de tout croyant. La chair, avec les passions et les convoitises, est une chose déjà mise de côté aux yeux de Dieu. S’il est vrai que nous soyons chrétiens, nous avons crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises. S’il s’agissait d’une personne récemment née de Dieu, elle pourrait dire qu’elle a « crucifié la chair avec les passions et les convoitises ».
Mais on peut demander : N’ai-je pas la chair à crucifier ? Je réponds : Cela est déjà fait ; vous avez à le croire, et à marcher dans la force que la foi vous donne. Quelle consolation de savoir que la chair est une chose jugée — que la sentence de mort a déjà été exécutée sur elle ! Qu’est-ce qui vous fortifiera plus que ceci, savoir que vous n’êtes pas vivants dans la chair maintenant, mais que vous êtes vivants dans l’Esprit ? Et « Si nous vivons par (l’)Esprit, marchons aussi par (l’)Esprit ». Que ce soit là la règle par laquelle vous désiriez d’être dirigé, savoir que vous avez le Saint Esprit qui habite en vous, et qui veut vous fortifier en Christ. Que votre but soit de marcher selon un tel état de choses !
Veuille le Seigneur nous accorder d’avoir la sagesse qui vient d’en haut, de savoir ce que nous sommes, et ce que nous ne sommes point ; afin que, quel que soit le mal, quelles que soient sa force, ou ses tendances, nous croyions qu’il y a la puissance du Saint Esprit pour nous fortifier contre toutes choses mauvaises, et nous élever au-dessus d’elles ! Mais le Saint Esprit ne déploiera pas Sa puissance, sinon dans la mesure que Christ est devant nous. Si nous cherchons à nous complaire à nous-mêmes en quelque chose que ce soit, nous trouverons seulement que Dieu se servira, pour nous châtier, de la satisfaction de nous-mêmes que nous aurons cherchée. Et par conséquent, quel heureux privilège que, dans la soumission à Dieu, nous nous nous livrions, comme nous devrions le faire, à la gloire de Christ, en toutes choses !