Traité:Les portes fermées et les lampes éteintes
2 Chroniques 29
Traduit de l’anglaisC. Stanley
Quand nous lisons les récits de l’Ancien Testament, il est important de se souvenir que ces choses leur arrivèrent et ont été écrites pour notre avertissement. En considérant alors l’histoire de Juda pendant le règne d’Achaz, nous voyons les affreux résultats de l’éloignement de Dieu. « Il brûla ses fils par le feu, selon les abominations des nations » (2 Chron. 28). Comme c’est terrible ! L’homme ne peut pas se détourner de Dieu, sans se tourner vers Satan. « Et il sacrifiait et faisait brûler de l’encens sur les hauts lieux ». Et la nation alla avec lui dans ce culte des démons. Il fut livré en la main du roi de Syrie et en la main du roi d’Israël, qui le frappa en tuant un grand nombre d’hommes, « car ils avaient abandonné l’Éternel, le Dieu de leurs pères ».
S’étant ainsi éloigné de l’Éternel, il ajouta encore à sa méchanceté en demandant au monde de l’aider. « En ce temps-là, le roi Achaz envoya vers les rois d’Assyrie pour qu’ils lui aidassent ». Au lieu d’une aide, il arrive une détresse accrue — Juda fut fortement abaissé. Il avança plus loin dans la méchanceté. « Car Achaz dépouilla la maison de l’Éternel et la maison du roi et des chefs, et donna les dépouilles au roi d’Assyrie, mais il ne lui fut d’aucune aide ». Combien est rapide la course descendante ! « Et au temps de sa détresse, il ajouta aussi à son péché contre l’Éternel, lui, le roi Achaz ». Et telle est la course descendante de tout cœur qui s’éloigne du Dieu vivant. On ne peut jouer avec le péché. Puisse le Seigneur utiliser ces passages solennels, pour réveiller un esprit de veille et de dépendance chez tous les enfants de Dieu qui liront ces lignes.
« Et il sacrifia aux dieux de Damas qui l’avaient frappé, et il dit : Puisque les dieux des rois de Syrie leur sont en aide, je leur sacrifierai, et ils me seront en aide. Et ils furent sa ruine et celle de tout Israël ». Qui peut dire jusqu’où peut conduire l’éloignement de Dieu ? Remarquez la triste progression dans la course descendante d’Achaz. « Et Achaz rassembla les ustensiles de la maison de Dieu ; et il ferma les portes de la maison de l’Éternel, et se fit des autels dans tous les coins de Jérusalem ». Tel fut le triste chemin de l’éloignement de Juda — la vraie image de tout cœur qui s’éloigne de Dieu.
L’un des premiers pas, donc, dans cette marche vers le bas, fut de brûler les petits enfants de Juda dans le feu de Moloch. Oh, effrayante pensée pour le cœur des parents : le péché qui éloigne et la mondanité du croyant maintenant, peuvent, à moins que la grâce n’intervienne, sacrifier leurs enfants au feu éternel ! Le vrai chemin de la foi est très étroit et difficile. Le monde de Satan est là tout autour, de tous côtés. Se détourner, c’est amener les enfants dans les chemins du destructeur. Oh, pensez à cela, vous, parents qui conduisez vos enfants aux concerts et aux distractions de ce monde ; et pensez à cela tandis que ces petits yeux surveillent votre conduire dans la maison. Je crois que nous ne pouvons nous écarter de Dieu d’un seul pas sans faire du tort à nos enfants. Il est inutile dans ce cas, de prier pour leur conversion ; cela ne fait qu’endurcir leurs cœurs, si nous les conduisons nous-mêmes dans les chemins de Satan.
Ainsi, telle qu’était alors l’histoire du peuple de Dieu, telle est maintenant l’histoire de Ses enfants ; l’éloignement de Dieu ne peut qu’apporter misère et souffrance. La nudité et la captivité de Juda sont une image très frappante de la condition spirituelle de celui dont le cœur s’égare loin de Dieu. Les captifs furent en fait reconduits à la ville des palmiers, Jéricho. Elle était belle pour l’œil, mais elle était la cité de la malédiction (Jos. 6, 26). Il en est ainsi de l’enfant de Dieu. Si Satan vous a séduit, qu’importent les circonstances de la terre, entourées de beauté et d’abondance, c’est encore la cité de la malédiction. Lorsque l’enfant de Dieu, au lieu de retourner à son Père, s’enfonce encore dans l’obstination et le péché, c’est véritablement une chose affreuse : il peut rechercher du secours auprès du monde, mais tout est en vain.
L’Éternel l’abaisse ; et au temps de la détresse, il continue de pécher contre Dieu son Père ! Nous savons que tel est le chemin du cœur désespérément méchant de l’homme. Oh, combien cette image est vraie ! Quand l’enfant de Dieu cherche du secours dans ceci ou dans cela, il trouve la ruine au lieu d’un remède. Alors, les progrès sont rapides. Une partie du temps destiné à la prière, ou la lecture, est consacrée aux affaires ou au plaisir. L’occupation principale de l’esprit commence à s’emparer fortement et en secret de la personne ; le péché exerce alors un tel pouvoir que bientôt l’apogée est atteinte ; les portes sont fermées, les lampes sont éteintes : et tout ceci peut avoir lieu avec pourtant de grandes démonstrations de religion extérieure. « Et il ferma les portes de la maison de l’Éternel, et se fit des autels dans tous les coins de Jérusalem ». Combien de vrais enfants de Dieu aujourd’hui se trouvent dans un état semblable, au lieu de jouir d’un culte sans entrave dans la pleine lumière de la présence de Dieu. Il en est d’eux comme si les portes étaient fermées et les lampes éteintes.
Tel était alors l’état de Juda en chute, quand commença l’histoire de la restauration de Dieu par le moyen d’Ézéchias. On aurait pu penser que la situation était désespérée. La confession d’Ézéchias est très amère : « Car nos pères ont été infidèles, et ont fait ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, notre Dieu, et l’ont abandonné, et ont détourné leurs faces de la demeure de l’Éternel, et lui ont tourné le dos. Même ils ont fermé les portes du portique, et ont éteint les lampes, et n’ont pas fait fumer l’encens, et n’ont pas offert l’holocauste dans le lieu saint au Dieu d’Israël… » (2 Chron. 29, 6-9). C’est ainsi qu’il se prosterne, et les sacrificateurs et les Lévites avec lui, sous le châtiment de la main de Dieu. Cet heureux brisement de cœur devant l’Éternel est un signe certain de restauration.
Ces paroles pourraient décrire l’état de mon lecteur. Vous pouvez vous souvenir des jours de votre jeunesse spirituelle, quand la présence de votre Dieu et Père était votre demeure et votre joie ; dans la lumière de cette présence, vous saviez alors que le sang de Jésus Christ vous avait purifié de tout péché. Oh, combien il était doux pour vous de répandre votre cœur devant Dieu, en louanges et en actions de grâce. Eh bien ! maintenant ! qu’en est-il maintenant ? Vous pouvez avoir été actif dans la religion extérieure, comme Achaz. Mais, dans le secret, vous êtes-vous tourné vers le péché, le monde ou Satan ? Votre cœur et votre œil se sont-ils détournés du Seigneur ? Est-ce l’obscurité ? Avez-vous pratiquement fermé la porte de la présence du Seigneur, à l’heureuse et sainte liberté d’entrer avec hardiesse, par le sang de Jésus, dans les lieux saints, au-dedans du voile ? Est-ce le lieu où vous adorez (Héb. 10, 1-23) ? Ou bien, quant à ce qu’éprouve votre âme, la porte est-elle fermée et les lampes éteintes ? Mon lecteur peut dire : « Cela est vrai, mais c’est bien au-dessous de ce qui me concerne. Il me semble que j’ai parcouru tout le chemin du péché et de l’éloignement de Juda. Ma chute a commencé d’une manière si imperceptible, que je ne m’en suis pas rendu compte avant que mon pauvre cœur soit entravé par les idoles. Je me suis éloigné du Seigneur. J’ai cessé de prier, car je ne pouvais pas supporter de maintenir une apparence mensongère. J’ai plongé dans le péché, et, oh ! aucune parole ne peut décrire mon angoisse et ma misère ; car alors, tout a semblé être contre moi. Rien ne peut me soulager ou me consoler. J’ai essayé le monde sous toutes ses formes, mais il ne m’a pas secouru. En vérité, je suis descendu bas, si bas, que je n’ai maintenant aucun espoir d’amélioration ». Si tel devait être l’état de mon lecteur, puisse Dieu agir avec lui comme Il a agi avec Juda en chute. Aussi certainement qu’Il a alors agi en châtiment envers Son peuple, aussi sûrement Il châtiera maintenant l’enfant égaré. Puisse-t-il y avoir la même soumission du cœur brisé devant Lui. Oh, toi dont le cœur est brisé, tu peux aller hardiment au trône de la grâce : là les portes sont ouvertes et les lampes sont allumées (Héb. 4, 16).
Ce sujet exige qu’on parle clairement. Ce n’est pas de la simple théorie — le péché est une réalité ; la tentation est une réalité ; la faiblesse humaine est une réalité ; la chute est une réalité. Mais, béni soit Dieu, Sa grâce est une réalité qui abonde au-dessus de tout cela.
L’homme aurait dit : L’œuvre de restauration doit commencer par la mise en pièces des idoles, et la mise en ordre des choses extérieures. L’œuvre de Dieu en restauration commence dans le lieu très saint. Je crois que c’est là un principe très important. Le véritable travail de restauration doit commencer dans la présence de Dieu, qui est toujours le Père de l’enfant égaré. Bien que la nation ait renié l’Éternel Dieu, Il n’a pas renié la relation dans laquelle Il était avec eux. De quelque manière que l’enfant de Dieu puisse maintenant renier et déshonorer sa relation d’enfant, Dieu ne peut jamais renier Sa relation de Père. Je n’ai jamais vu cela d’une façon plus évidente que l’autre jour.
Je découvris que mon compagnon de chemin de fer était, et avait été depuis longtemps, dans une profonde détresse de son âme. Il était chrétien depuis de nombreuses années ; et comme heureux adorateur au-dedans du voile, il avait longtemps joui des relations d’enfant dans la présence du Père. Mais il avait été surpris par le péché et plongé dans le désespoir. Oh, combien nous avons besoin de rester dans la dépendance de Dieu avec constance et vigilance.
Alors, j’ai essayé de le consoler de la manière dont mon Dieu m’avait souvent consolé, mais en vain. Il n’éprouvait aucun soulagement. Je n’arrivais pas à comprendre la situation, jusqu’à ce qu’une phrase l’expliquât tout entière. Il dit : « Je veux venir devant Dieu comme pécheur, et sentir mon péché devant Dieu ». La pensée vint avec une telle force — ceci n’est rien d’autre que de vouloir que Dieu renonce à Sa relation de Père. J’essayai de lui montrer que, si un Juif pécheur autrefois pouvait dire très justement : « Ô Dieu, sois apaisé envers moi pécheur », ainsi qu’un pécheur réveillé maintenant, l’enfant qui a péché peut, et doit, venir devant Dieu, non pas comme un pécheur sous la culpabilité et la condamnation, mais comme un enfant fautif, en toute confiance, auprès d’un Père toujours aimant.
Si un croyant pèche, le Nouveau Testament ne dit pas qu’il a un avocat auprès de Dieu. Non, mais : « Mes enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez pas ; et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ, le juste » (1 Jean 2, 1, 2). Quelle grâce incomparable est celle-ci ! Quelle relation ! Rien ne peut la rompre ! C’est la connaissance de cette relation, même quand le croyant a péché, qui brise le cœur et restaure l’âme. Jésus est la propitiation. Il a assuré ma sécurité, en portant ma faute et ma condamnation devant Dieu ; Il les a portées — portées jusqu’à s’écrier : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Comme pécheur devant Dieu, comme Son enfant racheté, je ne puis jamais me tenir à cette place. Revenir en arrière et, comme un pécheur inconverti, m’écrier : « Ô Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur », et essayer de sentir ma faute comme pécheur devant Dieu, cela est certainement mettre de côté la pleine valeur de l’expiation, et, pour ainsi dire, chercher sa propre condamnation.
Est-il surprenant alors, que Dieu ne puisse reconnaître ce terrain ? Cela nierait entièrement le fondement sur lequel le chrétien se tient maintenant comme enfant. Si je pouvais une fois encore, me tenir à nouveau devant Dieu comme pécheur coupable et condamné, je serais perdu. Car Christ ne pourrait mourir de nouveau pour moi. Dieu soit béni, Il a porté une fois pour toutes mon péché et est mort pour moi. Je suis, par Sa mort, réconcilié avec Dieu. Il est désormais toujours mon Père. Et ma seule vraie place devant Lui, même si j’ai péché, est celle d’un enfant qui confesse son péché. Je crois que c’est l’ignorance de cette relation qui retient des multitudes dans la servitude et la misère.
Revenons donc à notre chapitre. Il est très remarquable que l’œuvre de restauration commence à la maison de l’Éternel. « Et les sacrificateurs entrèrent dans l’intérieur de la maison de l’Éternel, pour la purifier, et jetèrent dehors, au parvis de la maison de l’Éternel, toutes les impuretés qu’ils trouvèrent dans le temple de l’Éternel… Et ils commencèrent la sanctification le premier jour du premier mois, et au huitième jour du mois, ils vinrent au portique de l’Éternel » (2 Chron. 29, 16-17).
Mon frère en Christ, nous avons un grand souverain Sacrificateur qui ressuscita d’entre les morts le premier jour de la semaine, oui, le premier des mois pour nous, et qui apparut à nouveau aux siens, timides et faibles, le huitième jour. Ce souverain Sacrificateur béni est entré dans le lieu le plus saint de la maison de l’Éternel. Je ne parle pas d’un lieu pour l’adoration sur la terre. « Car le Christ n’est pas entré dans des lieux saints faits de main, copie des vrais, mais dans le ciel même, afin de paraître maintenant pour nous devant la face de Dieu ». Oh ! mon frère, le péché t’a-t-il fait gémir ? Regarde en haut ; là est Celui qui vit, qui a été une fois percé, une fois mort pour tes péchés. Le Dieu Très-saint, ton Père, voit ce corps qui fut une fois brisé sur la croix, et Il entend l’intercession de ton juste Avocat. Oh ! combien peu celui qui s’est écarté pense-t-il à cette personne merveilleuse dans la gloire excellente où Il intercède pour lui. Mais c’est ainsi. Et où est l’homme, sur la terre, qui pourrait s’approcher de ce lieu très saint de lumière divine et de sainteté, autrement que par l’intercession vivante et la mort précieuse de cet homme glorifié en qui nous avons une parfaite sécurité, Christ le Seigneur ?
Oh ! vous qui errez, qui êtes tombés, désolés, affligés de votre chute, le lieu le plus sacré de Sa présence sainte vous est ouvert, car Celui qui a porté vos péchés est là. La grâce vous a largement ouvert les portes, et un Père qui vous aime vous y attend chaleureusement. Là, tout est lumière. J’entends quelqu’un dire : Impossible ! j’ai péché trop profondément. Comment pourrais-je être heureux dans une telle sainteté et une telle lumière ? Car il arrive souvent qu’un enfant de Dieu en chute reconnaisse qu’il y a une pleine grâce pour un pécheur inconverti, et en même temps lui — comme enfant, ou plutôt oubliant qu’il est un enfant par grâce — s’efforce de trouver quelque chose à apporter à Dieu pour être restauré. Mais quelle est l’étape suivante de la restauration de Juda ?
« Et le roi Ézéchias se leva de bonne heure, et assembla les chefs de la ville, et monta à la maison de l’Éternel. Et ils amenèrent sept taureaux, et sept béliers, et sept agneaux, et sept boucs en sacrifice pour le péché, pour le royaume, et pour le sanctuaire, et pour Juda. Et le roi dit aux sacrificateurs, fils d’Aaron, de les offrir sur l’autel de l’Éternel ». Il n’y en avait pas trois, ou cinq, ou six, mais selon le nombre hébreu de la perfection, sept, de chaque espèce, qui furent égorgés, et leur sang aspergé sur l’autel. Combien tout dépend de notre réception du témoignage de Dieu, à la parfaite valeur de la seule offrande préfigurée par ces sacrifices. C’est le seul terrain de la restauration et de l’adoration. À l’instant où je crois, mon âme est restaurée. Le témoignage de Dieu fut clairement exprimé dans ces ombres : « Le roi et la congrégation posèrent les mains sur eux », sur les boucs pour le sacrifice pour le péché, en signe d’identification, comme Dieu l’avait ordonné dans la loi. Et Ses paroles étaient des plus claires : « et il lui sera pardonné » (Lév. 4, 20, 26, 31, 35).
Ils savaient qu’il en était ainsi ; car pourquoi auraient-ils douté de la Parole de Dieu ? Et quand l’égaré est ainsi ramené à Dieu son Père, la Parole de Dieu pour lui est tout aussi claire : « Le sang de Jésus Christ son Fils, nous purifie de tout péché » (1 Jean 1, 7). Pourquoi douterait-il donc ? « De tout péché » ». Ce sont de merveilleuses paroles de consolation.
« Et Ézéchias dit d’offrir l’holocauste sur l’autel ; et au moment où commença l’holocauste, le cantique de l’Éternel commença, et les trompettes avec l’accompagnement des instruments de David, roi d’Israël » (v. 27). Quel changement ! Il est ainsi répondu au profond besoin de l’âme ; non pas en regardant à soi-même, ni par l’amélioration de soi-même. Mais Dieu place devant nous la seule offrande de Christ. L’holocauste présente la perfection de Sa personne sans tache, et le dévouement de Son cœur en s’offrant volontairement à Dieu. Et au moment où nous voyons cela, le cantique de l’Éternel commence et continue. Et le résultat est que le cœur se prosterne en adoration. Qu’y a-t-il là pour entraver la joie et l’adoration, quand je vois qu’Il m’a aimé et s’est livré Lui-même pour moi — qu’Il a répondu parfaitement à mes péchés — non pas à quelques-uns d’entre eux, mais à tous — qu’Il s’est identifié Lui-même avec moi ?
Oui, c’est Christ que l’Esprit place devant celui qui est tombé, et dès le moment où Il est vu de nouveau, l’âme chante de joie. Pensez à la profondeur de la chute de Juda ; et cependant voyez maintenant l’effet de ces sacrifices, qui n’étaient que des ombres. Quelle joie, et quelle profonde adoration ! Mon frère, si loin que tu puisses t’être éloigné, il y a certainement le pouvoir, dans le sang précieux, pour t’amener, adorateur purifié, dans la présence même de Dieu. Il y a quelque chose d’indiciblement doux, lorsque l’âme restaurée se prosterne et adore. Et alors, ils se consacrèrent eux-mêmes et vinrent avec des offrandes d’action de grâce. Certainement, rien n’est plus doux pour notre Dieu que les louanges. Il voudrait que nos cœurs soient remplis de joie. La joie d’Ézéchias et de tout Juda ne nous fait-elle pas honte ? Ils n’avaient que des offrandes, des ombres qui annonçaient ce qui était à venir ; mais nous avons la pleine connaissance de la vraie offrande du corps de Christ ; et pourtant, qu’il y a peu de véritable joie, d’adoration et d’actions de grâces. Oui, beaucoup de chrétiens ne connaissent jamais la joie et la certitude qu’avaient ces Juifs.
L’étape suivante (2 Chron. 30) est la célébration de la Pâque — se nourrir de l’agneau en souvenir de la rédemption. Ainsi, « ils mangèrent pendant les sept jours les offrandes de la fête, sacrifiant des sacrifices de prospérités et exaltant l’Éternel, le Dieu de leurs pères » (2 Chron. 30, 22). Quel spectacle que celui-là : Juda en chute se nourrissant de l’Agneau avec une grande joie. Cela ne nous montre-t-il pas que Christ est non seulement l’objet de la foi pour celui qui s’est égaré, mais en même temps la nourriture pour l’âme ? Il n’est pas question de fruits ou d’œuvres. C’est tout Christ. « Et il y eut une grande joie à Jérusalem ; car depuis les jours de Salomon, fils de David, roi d’Israël, rien de semblable n’avait eu lieu à Jérusalem ». Oh, de quelle abondance de merveilleuse grâce cela parle au pauvre égaré ! La présence de l’Éternel est toujours accessible. Le sang précieux parle toujours de parfaite paix. Le message va en toute hâte pour inviter à venir se nourrir de l’Agneau de Dieu. Ils célébrèrent encore sept jours. Oui, Celui qui est notre parfait sacrifice est aussi notre parfaite nourriture. Nous n’avons besoin de rien d’autre que Son propre sang pour ôter nos péchés. Nous n’avons besoin de rien de plus que Sa propre personne, pour nourrir nos âmes.
« Et lorsque tout cela fut terminé, tout ceux d’Israël qui se trouvèrent là, s’en allèrent par les villes de Juda, et brisèrent les statues, et abattirent les ashères, et démolirent les hauts lieux » (chap. 31, 1). Ceci est l’ordre selon Dieu. Le cœur d’un enfant égaré doit être brisé par la main de grâce et pourtant de discipline de son Père (Héb. 12, 5-8). L’âme doit être amenée en Sa présence, dans la pleine compréhension de la parfaite valeur du sang de Jésus. Puis, remplie de joie, alors elle loue et adore. Puis elle se nourrit de Christ avec un cœur joyeux. Et enfin — mais pas avant — quand tout ceci est fini — ils mirent en pièces les statues et démolirent les hauts lieux, « jusqu’à ce qu’ils eussent tout détruit ». Ce n’est qu’en la présence de Dieu, en nous nourrissant de Christ avec joie et bonheur, que nous pouvons avoir la force de mettre en pièces toutes les idoles dans lesquelles nos cœurs pourraient se confier.
La grâce prépare d’abord le repas. « Lors donc qu’ils eurent dîné, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne font ceux-ci ? ». L’homme dirait à l’égaré : Aimes-tu Jésus ? Si oui, viens dîner en Sa présence. Ce n’est pas la manière de notre précieux Seigneur avec Son faible disciples. Ainsi la confiance en soi de Pierre fut brisée. Il faut qu’il y ait confession. Ce fut quand les fils de Juda eurent célébré la fête qu’ils firent confession à l’Éternel, le Dieu de leurs pères (2 Chron. 30).
C’est la connaissance de cette précieuse grâce de Dieu qui donne la force pour porter du fruit. L’enfant égaré n’a pas plus de capacité de porter du fruit que le pécheur mort. Le fruit ne peut provenir que d’un esprit tranquille en communion avec Christ. Il en était ainsi en 2 Chroniques 31. Les sacrifices étant achevés, l’âme fut remplie de joie, la joie de la communion et de la louange. Les idoles sont mises en pièces et alors, il y a une abondance de fruit. « Et quand la parole du roi se répandit, les fils d’Israël apportèrent en grande quantité les prémices ». Oui, telle était l’abondance des dons, que les prémices durent être mises en monceaux. « Et Ézéchias et les chefs vinrent et virent les monceaux, et ils bénirent l’Éternel et son peuple Israël » (v. 8).
Ainsi ces chapitres placent devant nous en type, les voies de grâce de Dieu envers Son enfant errant. C’est la sacrificature de Jésus au-dedans du voile, pour nous, basée sur la pleine valeur de Son sang quant à tous nos péchés passés, présents et futurs — tous ont été portés, parfaitement portés par Lui. L’âme qui est conduite à comprendre ceci, dans la présence de Dieu, est remplie d’amour, de joie et de louange ; oui, elle se nourrit avec une joie indicible de Christ, l’Agneau de Dieu. Cela donne la force pour la sanctification pratique. Et dans la séparation pour Dieu, toutes les idoles sont brisées. Tout était stérilité et ténèbres ; tout est maintenant lumière et fruit produit. Oh, toi qui t’es égaré ! Dieu est toujours ton Père — Sa présence est toujours ta maison. Jésus plaide toujours pour toi. Son sang parle toujours de paix. Il dit toujours : « Venez, dînez ». Oh, médite sur cet amour inaltérable ! Retourne vers ton Père : tu Le trouveras prêt à te recevoir, comme aux jours du premier amour. Plus le cœur se repose sur Sa grâce, plus tu pourras librement Le confesser. Sa joie sera ta force, et en elle, tu briseras toutes les idoles. Et nourri de Lui et demeurant dans Sa présence, le fruit abondera à Sa louange.
Il est très instructif de remarquer l’enseignement de ces chapitres, après la restauration et la bénédiction de Juda. « Après ces choses et cette fidélité » (32, 2). Bien, aurait-on pu penser, tout était terminé — les idoles brisées, et une abondance de fruit et de bonnes œuvres. L’enfant de Dieu pourrait avoir la même pensée, après la pleine restauration dans la joie et la communion, se nourrissant de Christ, séparé de toutes les idoles, entrant hardiment au-dedans du voile, son âme s’appuyant sur le sang précieux de Christ, saisie du sens de la grandeur de l’œuvre accomplie de Christ, jusqu’à ce qu’il se prosterne dans l’adoration reconnaissante, oui, se nourrissant avec une joie indicible du précieux Agneau. Mais, ah ! « après ces choses et toute cette fidélité ». Oui, une fois établi dans l’indicible grâce de Dieu, c’est alors, pourrait-on dire, que commence la lutte de la guerre. « Sankhérib, roi d’Assyrie, vint et entra en Judée, et campa contre les villes fortes, et il pensait en forcer l’entrée ». Il est important de garder cela à l’esprit.
De la même manière, souvent dans des périodes de très doux bonheur, Satan conduit ses armées pour nous assiéger, attentif à toute occasion de nous gagner à lui. C’est très étrange, mais nous nous apercevons souvent que nous sommes moins sur nos gardes dans les temps de bénédiction que dans les autres. « Et quand Ézéchias vit que Sankhérib venait, et qu’il se dirigeait contre Jérusalem pour lui faire la guerre, il tint conseil avec ses chefs et ses hommes forts pour arrêter les sources qui étaient en dehors de la ville ; et ils lui aidèrent » (v. 3). Enfant de Dieu, ne te trompe pas, Satan veut combattre. Il peut amener des armées d’esprits méchants contre toi (Éph. 6). Il peut amener des troupes d’hommes contre toi (Job 1). Il peut harasser par de mauvaises pensées, comme des dards enflammés. Veux-tu être victorieux comme Ézéchias ? Coupe alors les ressources de l’ennemi. Qu’il est triste que le croyant puisse aider l’ennemi en lui fournissant les armes de la tentation. Ah ! pourquoi fournirais-tu de l’eau aux rois d’Assyrie ? En arrêtant les sources, le peuple disait : « Pourquoi les rois d’Assyrie viendraient-ils et trouveraient-ils des eaux abondantes ? ».
Et prends garde, de peur que quand Satan viendra, il ne trouve trop d’occasions de te tenter et de te harasser. Coupe tout ce qui donne prise à Satan. « Et il s’encouragea, et bâtit toute la muraille où il y avait des brèches ». En des temps de conflits, qu’il est nécessaire d’être fortifié en puissance quant à l’homme intérieur ! Aujourd’hui, le mur de séparation entre le monde et l’Assemblée a été tristement abattu. Si l’âme veut avoir la victoire, le mur doit être reconstruit. Oui, de même qu’il « l’éleva jusqu’aux tours », le croyant doit bâtir le mur de séparation jusqu’aux tours de garde : et, comme Habakuk, il nous faut nous tenir sur la tour, certes, et nous garder de toute conformité avec le monde (Rom. 12).
Les paroles d’Ézéchias ici sont très belles. « Fortifiez-vous et soyez fermes ; ne craignez point et ne soyez point effrayés devant le roi d’Assyrie et à cause de toute la multitude qui est avec lui ; car avec nous, il y a plus qu’avec lui : avec lui est un bras de chair ; mais avec nous est l’Éternel, notre Dieu, pour nous aider et pour combattre nos combats. Et le peuple s’appuya sur les paroles d’Ézéchias, roi de Juda » (v. 7, 8). Et s’ils s’appuyèrent ainsi sur ses paroles, ne pouvons-nous pas nous-mêmes, nous reposer sur les paroles de Dieu ? « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? ». Telle est la grande ancre de l’âme quand nous passons par la bataille : « Dieu est pour nous ».
Si nous comparons ce récit, dans le livre des Chroniques, avec le récit en 2 Rois 18, nous voyons que le meilleur aspect y est consigné. Dans les Rois, nous voyons ce qu’Ézéchias était en lui-même. Les trésors du sanctuaire furent donnés au roi d’Assyrie ; oui, il « dépouilla les portes du temple de l’Éternel et les piliers qu’Ézéchias, roi de Juda, avait recouverts d’or ; et il les donna au roi d’Assyrie » (2 Rois 18, 15, 16). Dans les Chroniques, nous voyons plutôt ce que Dieu rapporte à son sujet. Précieuse grâce ! tandis que nos péchés et nos défaillances sont effacés, le don d’une coupe d’eau froide en Son nom est enregistré en haut. Vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes tentations, dit-Il à ceux qui étaient trop assoupis pour veiller une heure.
La fermeture des eaux, la construction du mur, la confiance de la foi : tels sont les détails que l’Esprit note au sujet d’Ézéchias. Et pourtant, après cela, vinrent les armées de Sankhérib pour prendre Jérusalem. Ésaïe, qui prophétisait en ce temps, donne un récit complet de la rage et des blasphèmes de cet ennemi de Dieu. Que l’enfant de Dieu ne quitte pas l’armure en supposant que le combat est terminé — nous combattons contre les puissances spirituelles qui sont dans les lieux célestes. Ézéchias luttait contre des hommes méchants dans des lieux terrestres. Son combat n’était qu’un type du nôtre. Les villes de Juda furent prises (És. 36, 1). Ceci semblait très triste après tant de joie et de louanges. Et tristes, en vérité, sont les ravages que Satan fait souvent, même parmi les plus spirituels des enfants de Dieu. Ézéchias avait cédé dans la question de l’or des piliers.
L’or recouvrant la pierre et le bois était un type frappant de Christ, notre protection et notre justice. Nous sommes maintenant vus par Dieu, quant à notre position, revêtus de Christ, « accomplis en lui » (Col. 2), et nous devrions pratiquement revêtir le Seigneur Jésus devant les hommes. Mais abandonnons seulement un tout petit peu à Satan en dépouillant Christ, nous découvrirons qu’au lieu de satisfaire le diable, il en tire aussitôt avantage et redouble ses attaques. Supposez que le croyant se trouve dans une compagnie mondaine, il sent sous la surface qu’il y a de l’inimitié contre Christ. Revêtir Christ serait une insulte — Satan murmure : « Vous feriez mieux de ne pas parler de Christ ici ». Si vous l’écoutez, vous faillissez et vous en éprouverez assurément du dommage. Lequel d’entre nous n’a pas fait cette expérience à ses dépens ? Avoir revêtu Christ hardiment, quoique humblement, aurait assuré la victoire.
Cette tentation est très commune. Satan cherche d’abord à détourner nos pensées de Christ, et ensuite, que nous soyons tellement occupés de nous-mêmes et de nos défaillances, qu’il puisse nous persuader de faire de moins en moins profession du Seigneur béni que nous aimons. Il ne peut détruire la foi ; quels que soient les avantages qu’il obtienne, chez un véritable enfant de Dieu, il y a toujours la confiance en Lui. Cela mit le Rab-Shaké dans une rage insensée, et il dit : « Quelle est cette confiance que tu as ? » (És. 36, 4).
Oh ! elle est terrible, l’armée de l’enfer que Satan conduit en un tel moment, pour éprouver la foi des enfants de Dieu. Les menaces, les blasphèmes, les moqueries de la rage du Rab-Shaké sont une image exacte de l’inimitié de Satan. « Vous ne lui répondrez pas », commanda Ézéchias (2 Rois 18, 36). Tous ne passent pas par cet orage et cette tempête. Il est bon pour ceux qui le font, de se souvenir que l’épreuve de leur foi est plus précieuse que celle de l’or. Quand on eut lu au roi cette méchante lettre impie, il « monta dans la maison de l’Éternel ; et Ézéchias la déploya devant l’Éternel ». On voit deux points d’une immense valeur pour l’âme éprouvée, dans la conduite d’Ézéchias pendant cette rude épreuve. « Vous ne lui répondrez pas », et « il la déploya devant l’Éternel ». Silence et prière. Quand Satan lance un déluge de questions infidèles, ne lui répondez pas, mais déployez tout devant le Seigneur. En un tel moment, rien ne peut soutenir l’âme, sinon la plus entière dépendance de Dieu.
De même que le Rab-Shaké parlait des nations environnantes, Satan montre celui-ci et celui-là ; ceux-ci professaient avoir été les serviteurs de Dieu, et où sont-ils ? « Et vous n’êtes pas meilleurs, dit-il. Vous feriez mieux d’abandonner toute profession de Christ et faire une alliance avec moi — rejeter la crainte de Christ ». Ne lui répondez pas ; venez devant Dieu en prière. La prière de cette âme éprouvée est très belle : « Éternel, Dieu d’Israël, qui es assis entre les chérubins, toi, le même, toi seul tu es Dieu ». Oh ! c’est un lieu béni où aller, devant le propitiatoire, et d’y contempler Dieu. « Éternel ! incline ton oreille et écoute. Éternel ! ouvre tes yeux et vois ; et écoute les paroles de Sankhérib, qu’il a envoyées pour outrager le Dieu vivant… » (v. 16-20). Et l’Éternel entendit et Il sauva et Il délivra. L’ange de l’Éternel frappa le camp de l’Assyrien. Oh ! quel soulagement pour l’âme ballottée quand elle est ainsi transportée à travers des torrents de tentation.
Mais le chemin de l’enfant de Dieu ne s’achève pas là. Il peut avoir appris la valeur de la rédemption, il peut avoir été restauré par l’intercession de son Avocat, pour la communion dans la présence la plus intime de Dieu. Il peut s’être longtemps nourri de Christ, le pain de vie. Il peut alors avoir mis en pièces les idoles. Il peut avoir abondé dans les bonnes œuvres. Il peut alors avoir traversé une ardente épreuve. Ézéchias avait traversé tout cela en figure ; mais il devait encore apprendre la leçon de la mort. Il en est de même pour le chrétien : il peut avoir passé par toutes ces choses, sans que cependant la leçon de la mort du vieil homme ait été apprise. Lisons maintenant Ésaïe 38.
« En ces jours-là, Ézéchias fut malade à la mort », et la parole de l’Éternel pour lui est : « Tu vas mourir et tu ne vivras pas ». Oui, après toute la jouissance bénie de Christ dont nous venons de parler, ne rien trouver en soi-même, dans le vieil homme, sinon la corruption et la mort. En vérité, cela fait que le croyant qui n’a pas appris la leçon de la mort et de la résurrection, s’écrie : Misérable homme que je suis, qui me délivrera ? Ah ! le vieux moi, le vieux « je », doit mourir, doit périr, doit tourner sa face contre la muraille. Pauvre Ézéchias, il tourna sa face contre la muraille et versa beaucoup de larmes. Comme pour Job autrefois, cela fait apparaître le levain de la propre justice. « Éternel ! souviens-toi, je te prie, que j’ai marché devant toi en vérité et avec un cœur parfait, et que j’ai fait ce qui est bon à tes yeux. Et Ézéchias versa beaucoup de larmes ».
Oh ! c’est un travail pénible que d’apprendre honnêtement la leçon de la mort de la chair. La rage du Rab-Shaké au-dehors n’est qu’une petite affaire en comparaison de la pleine découverte de la mort intérieure. Quel deuil et quelle langueur en secret. Au lieu de la paix, Ézéchias eut une grande amertume. Un nouveau troisième jour de vie est accordé à Ézéchias. En un mot, la mort et la résurrection sont la leçon solennelle et en même temps précieuse de ce chapitre. Ce récit nous rappelle l’ordre de l’épître aux Romains. Après qu’aient été exposées les leçons de la justice, de la rédemption et de la justification du chapitre 6, celles du chapitre 7 sont nécessaires pour nous introduire dans cette pleine vérité bénie, qu’il n’y a en Christ aucune condamnation (chap. 8). Je n’hésite pas à dire que bien que cette leçon de la mort et de la résurrection soit la plus difficile à apprendre, hélas ! combien peu l’apprennent ; elle est cependant la leçon la plus bénie de l’Esprit de Dieu.
Il est vraiment béni d’apprendre la valeur de ce sang précieux qui nous amène à Dieu. Se nourrir de Christ avec joie et bonheur ; avoir la force de mettre les idoles en pièces, et de goûter ainsi la douceur de la grâce qui restaure de façon à abonder dans les bonnes œuvres ; être soutenu par Dieu en traversant d’ardents conflits. Mais apprendre que nous sommes morts avec Christ et ressuscités avec Lui et « qu’il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus ». Et que si nous sommes ainsi justifiés, il ne peut plus y avoir de condamnation et de séparation. Oh ! mon frère en Christ, ceci, c’est la leçon que Dieu le Saint Esprit veut te faire apprendre ; et cette vérité oubliée est le fondement même de la doctrine chrétienne, telle que l’enseigne le Nouveau Testament.
Lisez les chapitres 6 et 7 des Romains, et méditez sur ce qu’implique notre mort avec Christ et notre résurrection avec Lui. C’est la clef céleste qui ouvre toute la vérité de l’évangile. On ne peut jouir d’une paix certaine et vraie avec Dieu là où ces choses ne sont pas connues. Plus sous la loi — la puissance de la mort — mais sous la grâce, portant du fruit pour Dieu dans la puissance d’une vie de résurrection. « Morts avec Christ » (Rom. 6, 8). « Ressuscités ensemble avec Christ » (Col. 2, 12). Ah ! cela donne une paix que la rage de l’adversaire ne peut jamais ébranler.
Mais, comme mon propos en écrivant cet article était principalement de m’adresser à celui qui s’est éloigné, si tel était mon lecteur, laissez-moi vous prendre par la main et vous conduire en la présence de votre Père. Vous êtes peut-être prêt à dire : « Cela ne sert à rien, tout est ténèbres. Mon soleil est descendu de dix degrés sur le cadran solaire d’Achaz l’égaré ». Eh bien ! Dieu vous donnera ce signe — Il le fera retourner en arrière. Comme nous savons que ce n’est pas réellement le soleil qui descend, mais le monde qui se détourne du soleil, il en est ainsi du chrétien maintenant : Jésus, son soleil de justice, est toujours le même ; c’est lui qui se détourne : et selon le degré de son égarement, ainsi est l’obscurité de sa nuit. Il restaure mon âme, et tout est lumière. Venez donc. Vous avez erré, vous avez péché. La louange est abandonnée ; les portes sont fermées et les lampes éteintes. Je ne voudrais pas dissimuler le fait ; pécher contre Dieu votre Père rend le péché plus terrible. Sentez-vous cela ? Les souffrances de Juda à cette époque étaient une image fidèle de votre propre éloignement de Christ.
Mais regardez maintenant au-dedans du voile. Quel avocat ! « Si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ, le juste ; et lui est la propitiation pour nos péchés ». Il n’est pas dit : Si un homme se réforme et mérite un avocat. Non ; « si ». Et quel « si » ! « Si quelqu’un a péché ». Une grâce illimitée pour faire face au besoin de celui qui est tombé ! « Et lui est la propitiation pour nos péchés ». Dieu ne peut jamais oublier le Calvaire. Celui dont le sang a coulé et qui mourut est l’Avocat vivant et aimant. Écoutez ! Il plaide Son sang. Dieu est fidèle à la pleine valeur de ce sang précieux. Oh ! qu’est-ce qui entravera maintenant la pleine effusion de ton cœur en confession ? Il attend, Il se réjouit à pardonner. L’amour de Dieu — la tendresse, le sang de Christ. Fais-tu ta confession ? Dieu est fidèle. Oh ! t’es-tu confessé à Lui ? Alors, dans la certitude de la fidélité de Dieu, tu es pardonné et purifié (1 Jean 1, 9).
Souviens-toi des sept taureaux. Oh ! médite bien sur le sacrifice de Jésus — ce seul parfait sacrifice pour les péchés — tous tes péchés. Pense à cet amour volontaire. Je pense que le cantique du Seigneur commence dans ton cœur. Oui, tu peux chanter encore et t’incliner en adoration, action de grâces et louange. Toi, qui es restauré, tu es bienvenu auprès de Dieu. La table est dressée. Jésus dit : « Faites ceci en mémoire de moi ». Dans une douce communion, nourris-toi de l’Agneau. Oui, mange encore et encore. Ton cœur est-il rempli de Christ ? Oh ! toujours avec bonheur, mange encore ; demeure en Lui. Maintenant, brise les idoles. Suis Jésus de cœur et d’âme. Voici coupé un lien qui t’attirait vers le monde — voilà une idole détruite, qui détournait ton cœur de Christ. Frappe encore et n’épargne pas. Que Dieu t’accorde une entière séparation pour Lui. Et maintenant, qu’il y ait des fruits. Il te réclame, corps, âme et esprit.
Donne-Lui tout. Recherche Sa seule gloire. Cherche à Lui plaire — l’obéissance de la foi — le service d’amour. Oh, combien cela est doux ! Mais prends garde de ne pas t’enfler : des torrents de tentation sont devant toi. Tu dois marcher droit à travers une armée d’hommes rageurs et de démons — hommes et démons qui haïssent ton Christ et haïssent Sa vérité. Ne leur réponds pas. Prie beaucoup. Il n’y a de sécurité que dans une entière confiance en Dieu. « Avec nous est l’Éternel, notre Dieu » (2 Chron. 32, 8). Les résolutions humaines peuvent toutes défaillir à l’heure de la tentation ; mais Dieu ne fera jamais défaut à l’âme qui se confie en Lui. Quelle paix tranquille cela donne de savoir que Dieu est pour nous, et Dieu avec nous. On ne peut jamais jouir de ces choses avec une mauvaise conscience. Cette pensée est certainement horrible : tolérer un mal connu alors que Dieu est pour nous — que Dieu est avec nous. Quoi donc ! l’enfant de Dieu chérirait un péché secret et aurait l’approbation de Dieu ? Impossible !
Que mon lecteur ne se trompe pas : Si tu veux remporter la victoire sur l’ennemi, aucune idole ne peut être tolérée. Ton cœur ne peut s’appuyer sur personne d’autre que Dieu. « Fortifiez-vous et soyez fermes ; ne craignez point et ne soyez point effrayés ». Satan peut venir contre toi comme Sankhérib ; il peut rugir au sujet de tes fautes passées ; il peut essayer de t’effrayer par le danger présent. Pauvre personne tremblante, prends courage ; Dieu est pour toi, Dieu est avec toi. Ah ! et s’Il tourne ta face vers la muraille et te montre la profonde corruption de ton ancienne nature, même cela agira pour ton plus grand bien. C’est un travail difficile d’abandonner sincèrement la vie du vieil homme. « Éternel ! souviens-toi, je te prie, que j’ai marché devant toi en vérité et avec un cœur parfait, et que j’ai fait ce qui est bon à tes yeux. Et Ézéchias versa beaucoup de larmes » (És. 38, 3). Ceci est peut-être aussi le combat dans le cœur de mon lecteur. S’il en est ainsi, il n’est pas étonnant que vous ayez une grande amertume au lieu de la paix. Aucune plume ne peut décrire l’angoisse de ce cœur qui, alors qu’il cherche à être juste, ne trouve que la corruption, comme l’ulcère d’Ézéchias.
Pauvre lépreux ! il n’y a de soulagement que si tu te reconnais entièrement lépreux. Dans notre vieil homme, la nature humaine — oui, cette nature humaine tant vantée — il n’y a, moralement parlant, rien de sain de la plante des pieds au sommet de la tête — tout est ruine : blessures, meurtrissures et plaies vives. La croix bénie de Christ est la fin de cette ruine, et Sa tombe est son ensevelissement. Mon lecteur a-t-il bien médité sur le fait que Dieu est parfaitement juste, du fait de la mort de Christ sur la croix, quand Il agit dans une grâce et une miséricorde illimitées ? Même le croyant qui a longtemps parcouru le chemin fait bien de méditer sur ce fait. Si Dieu vous estime mort et ressuscité avec Christ, n’est-ce pas suffisant ? N’est-ce pas la fin de votre ancien moi devant Dieu — la fin complète du péché et de la malédiction ? Le jugement du Dieu très saint pleinement porté dans la mort, par Jésus, l’Agneau de Dieu sans tache ? Si tout cela est mis au crédit du plus faible croyant, alors il n’existe plus, quant à la condamnation. Il a été condamné et mis à mort dans la personne de son substitut.
Mais ce n’est pas tout. Si la mort de Christ est la fin de ma vieille nature en Adam, la résurrection de Christ est le commencement de ma nouvelle nature. Combien est simple l’évangile de Dieu ; combien il est différent de la confusion de l’homme. Mort avec Christ, ressuscité avec Christ. Ces deux faits règlent tout ce qui concerne la position, l’espérance et la marche. Quant à sa position, le croyant est simplement ce qu’est Christ — mort une fois, maintenant vivant pour toujours ; condamné une fois, maintenant aucune condamnation. Oui, la résurrection de l’un ne pourrait avoir lieu sans la garantie de l’autre. Ressuscité avec Christ. Le péché, la mort et la condamnation sont laissés derrière pour toujours. N’en est-il pas ainsi de Christ ?
Alors, n’en est-il pas ainsi de mon lecteur, s’il est ressuscité avec Christ ? Quelle justification que celle-ci ; combien elle va infiniment au-delà du simple pardon ! Nos péchés sont pardonnés par Son nom. Ceci est béni. Mais on est aussi ressuscité avec Christ, un avec Lui, accompli en Lui. Comme Il est, Lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde. — Justifiés comme Il est justifié ; tous d’un, Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés. Si vous demandez ce qu’est la justification, l’Écriture répond : « Il a été livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification ». « Qui intentera accusation contre les élus de Dieu ? — C’est Dieu qui justifie ; qui est celui qui condamne ? — C’est Christ qui est mort, mais plutôt qui est aussi ressuscité, qui est aussi à la droite de Dieu, qui aussi intercède pour nous ».
Oui, mon lecteur, si vous comprenez clairement ce que c’est que d’être ressuscité avec Christ, la mort et le jugement derrière vous ; quant à votre position, elle doit être la position de Christ, non pas en gardant la loi sur la terre, mais comme ressuscité dans le ciel. Là où cette vraie et simple doctrine de la justification par la mort, et de l’unité avec Christ en résurrection, n’est pas connue, tout n’est que pitoyable confusion. Des hommes vous diront même que, bien que vous violiez la loi, Christ cependant l’a gardée, et par conséquent cela vous justifie — c’est-à-dire, Christ gardant la loi vous justifie de la violer. Ceci me semble être pure absurdité, et pire encore. Où l’Écriture parle-t-elle de Christ gardant la loi comme substitut, afin que le croyant, bien que la violant, puisse être justifié ? Je le demande, où ?
L’entière théorie est fausse et non scripturaire, et ceux qui l’enseignent ne peuvent s’appuyer sur l’Écriture, mais seulement sur l’opinion humaine, en guise de preuve. Si je suis sous la loi, son autorité ne peut être maintenue excepté en me maudissant. Elle dit à tous ceux qui sont sous la loi : « L’âme qui a péché, celle-là mourra » (Éz. 18, 20).
Oui, mort avec Christ, ressuscité avec Christ. Telle est la position du croyant, justifié de tout ce qu’il a été ; et justifié pour toujours en tout ce qu’il est maintenant, comme nouvelle création dans le Christ Jésus.
Et ceci est aussi la base de nos espérances. Il ne peut espérer dans l’amélioration de ce qui est ruiné et mort, et il ne le fait pas. Non, il attend Christ ressuscité et soupire pour le jour de la rédemption quand, rendu semblable à Lui, il Le verra comme Il est et sera comme Lui. « Et quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui est pur ».
Oui, mon lecteur, bien loin que la loi morale régisse ta vie, elle se prouvera, comme Dieu la décrit — le ministère de la mort (2 Cor. 3, 7). Comme me le disait un jeune homme l’autre soir : « J’ai essayé pendant vingt-cinq ans de garder la loi, comme il m’avait été dit que je le devais, et je ne suis devenu que plus mauvais. J’étais résolu et je priais quand je me levais le matin, et avant la nuit je me sentais si mauvais que j’ai été presque désespéré ». Et ceci n’est-il pas l’effet général de la prédication moderne ? Maintenant, la règle de la marche est — mort avec Christ, ressuscité avec Christ. Et très certainement, la puissance de la marche est l’Esprit de Dieu. Mais cette marche par l’Esprit ne peut être, si vous êtes placé sous la loi, comme le dit l’Écriture : « Mais si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes pas sous la loi » (Gal. 5, 18).
Mais mon lecteur pourrait dire : « Qu’est-ce que tout cela a à voir pour moi, en tant que pécheur restauré ? ». Cela a ceci à voir avec vous, que, si vous permettez à de faux docteurs de vous placer sous la loi, vous êtes assuré de pécher de nouveau. Il y a ici deux choses : l’homme voudrait vous mettre sous la loi, l’Esprit voudrait vous amener à Christ. Si vous êtes sous la loi, vous la violez, et vous êtes de nouveau entravé dans la servitude. Si vous êtes conduit par l’Esprit, vous portez le fruit de l’Esprit. Demanderez-vous : « Alors, je dois violer la loi ? Voulez-vous dire que je suis libre de pécher ? ». Qu’ainsi n’advienne (cf. Rom. 6) ! Mort avec Christ, ressuscité avec Christ. Êtes-vous mort avec Christ afin de pouvoir pécher ? Êtes-vous ressuscité avec Lui afin que vous puissiez pécher ? Ce modèle et cet exemple précieux, Christ ! Est-ce que regarder à Lui vous enseigne à pécher ?
Toi qui es mort et ressuscité, l’Esprit te conduit à Christ comme une créature nouvelle. Christ est tes délices. Quelle a été la règle de Sa sainte vie ? La volonté du Père. Non pas seulement la loi. La loi ne commandait pas ce qui s’est passé au Calvaire ; et pourtant là, le Bien-aimé a pu dire : « Voici, je viens pour faire ta volonté ». Que ton regard se repose sur cette sainte et obéissante personne. Puisse l’Esprit de Dieu te maintenir, tendant avec effort vers le but. Je le demande : Est-ce là une contradiction ? Non, c’est le chemin qui va resplendissant de plus en plus jusqu’au jour parfait — le chemin toujours haï de l’homme, mais bénis sont les pieds de celui qui y marche.
Mort avec Christ, ressuscité avec Christ. Pensées plus humbles quant à soi-même, pensées plus élevées quant à Christ. Comme enfant d’Adam, rien en moi sinon le péché, mais mort et enseveli ; comme enfant de Dieu, ressuscité avec Christ, Sa nature est la mienne, Lui-même est à moi, ma justice, ma sanctification, ma rédemption, mon tout et en tout !
Mais, oh ! Son amour, Son amour pour moi, autrefois perdu, maintenant retrouvé ; autrefois mort, maintenant revenu à la vie. Il m’a aimé et s’est livré Lui-même pour moi. Mon cœur connaît-il Son amour ? Alors, Sa volonté ne sera-t-elle pas mes délices ? Combien est douce l’obéissance de la foi qui agit par amour ! Ne pouvons-nous pas dire que nous L’aimons parce qu’Il nous a aimés le premier ? S’il n’y a aucune puissance pour obéir dans cette loi qui ne pouvait que me maudire si j’étais placé sous elle, cependant la puissance est dans le Consolateur béni qui soutient le cœur, dans le doux sentiment de cette grâce et de cet amour. Oh ! mon lecteur, es-tu racheté par le sang de Celui qui t’a aimé et s’est livré Lui-même pour toi ? Alors, Il réclame tout ton cœur. Il t’a donné une nouvelle nature, qui se réjouit en Lui ; Il t’a donné Son Saint Esprit, la source et la puissance du fruit pour Dieu.
« Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; pensez aux choses qui sont en haut, non pas à celles qui sont sur la terre ; car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ, en Dieu » (Col. 3, 1-3). Si vous vivez par l’Esprit, marchez aussi par l’Esprit. On ne peut jouir de la communion avec Dieu à moins de marcher dans la sainteté, et de produire le fruit de l’Esprit. Tandis que la vieille nature est tournée la face contre la muraille, puissions-nous apprendre à marcher doucement et humblement, en veillant et en priant, dans une dépendance sincère de Dieu, connaissant vraiment notre propre faiblesse, mais éprouvant aussi la puissance de Son Esprit. Puissions-nous être gardés des voies de ce siècle mauvais, de la corruption de notre mauvaise ancienne nature, et même des voies de l’Église professante. Ainsi, « contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit ».