Livre:Étude sur l’épître aux Galates/Chapitre 5, 13-26

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Si la première moitié du chapitre nous a fait connaître la précieuse position dans laquelle nous avons été amenés par Christ, la seconde nous parle de l’application de cette vérité à notre marche pratique. « Car vous, frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement n’usez pas de la liberté comme d’une occasion pour la chair, mais, par amour, servez-vous l’un l’autre » (v. 13). La première déclaration : « Christ nous a placés dans la liberté en nous affranchissant » (v. 1), est générale et englobe tous les croyants. Tout aussi générale est cette seconde : « Frères, vous avez été appelés à la liberté ». De même qu’il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus, ainsi il n’y a plus de nécessité pour eux de marcher selon la chair. « Ceux qui sont selon l’Esprit » ont leurs pensées « aux choses de l’Esprit » (Rom. 8, 1-5).

Remarquons qu’il ne s’agit pas ici de choses difficiles à saisir, pour la compréhension desquelles la maturité d’un « père en Christ » serait nécessaire, mais bien plutôt des premiers éléments du christianisme, de choses qui précisément avaient été enseignées par l’apôtre aux jeunes croyants de Galatie, encore peu expérimentés, et qu’il leur rappelait maintenant comme des vérités connues depuis longtemps. C’est eux que Christ avait affranchis, c’est à eux qu’il déclare : « vous avez été appelés à la liberté ». Affranchi de la loi du péché et de la mort, le croyant est appelé à ne plus se servir lui-même et ses penchants naturels, mais à servir les autres.

De jeunes croyants peuvent être profondément troublés en découvrant qu’après leur conversion le péché est encore en eux tout autant que par le passé, et être effrayés de ce que dans leur chair, après comme avant, il n’habite aucun bien. Persuadés que leur vie devrait dorénavant être consacrée à Christ, et désireux qu’il en soit ainsi, ils sont sérieusement affligés de Le servir, hélas ! encore si peu ; ils peuvent en arriver même à douter de la réalité de leur conversion. Mais tout cela montre seulement qu’ils n’ont pas encore appris les vérités qu’ils devraient connaître depuis longtemps, qu’ils ne savent pas même ce que signifie le baptême ; car par leur baptême pour la mort de Christ, ils ont manifesté qu’ils ont été identifiés avec leur Seigneur mort, enseveli et ressuscité, qu’ils ont été délivrés d’un corps de mort (Rom. 7, 24) et qu’ils se tiennent maintenant devant Dieu comme des hommes nouveaux, comme des hommes « en Christ ».

« Appelés à la liberté » — parole apparemment facile à comprendre ; et pourtant elle cause, comme nous l’avons vu, de grandes difficultés à beaucoup de croyants. Bien qu’ils aient compris que tout est en ordre au sujet de leur justification, que Dieu les voit devant Lui comme des hommes justifiés et affranchis, ils ne connaissent encore que peu cet affranchissement quant à leur marche, dans leur vie journalière. Deux dangers résultent de ce manque d’intelligence : ou bien de tels croyants — et c’est habituellement le cas lorsque la conscience est éveillée — tendent à se placer sous des exigences légales et des restrictions de toutes sortes ; ou bien — si la conscience est peu exercée — ils se laissent aller à une certaine latitude : puisqu’ils sont sauvés, ils se considèrent comme libres de céder occasionnellement aux penchants naturels qui existent en eux, de faire des yeux doux au monde, et ils reculent constamment les limites de ce qu’ils estiment permis. Dans les deux cas, si opposés qu’ils puissent paraître, le résultat est le même : la vraie sanctification pratique en souffre.

Que le cœur humain est méchant et pervers ! Lorsque Dieu veut faire don aux hommes de la justice par grâce, l’homme voudrait l’acquérir par sa propre force, voudrait mettre sa justice à la place, ou tout au moins à côté, de celle de Dieu. Et d’autre part, quand Dieu appelle le croyant à la liberté, l’homme veut l’employer « comme occasion pour la chair », s’en servir pour lâcher la bride à la chair et même, comme Pierre l’exprime, l’avoir « pour voile de la méchanceté » (1 Pier. 2, 16).

L’apôtre a traité le premier de ces dangers dans la première partie de notre chapitre ; il met maintenant très solennellement en garde contre le second : « N’usez pas de la liberté comme d’une occasion pour la chair, mais, par amour, servez-vous l’un l’autre ». Car en quoi consiste cette liberté ? Faire ce que bon nous semble, ce qui plaît à la chair ? Ce ne serait certainement pas la liberté, mais une grossière licence. « Quoi donc ! » demande l’apôtre en Romains 6, 15, « pécherions-nous, parce que nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce ? — Qu’ainsi n’advienne ! ». Que dans Sa grâce Dieu nous garde d’une si terrible conclusion ! Comme aussi de celle-ci qui lui ressemble : « Demeurerions-nous dans le péché afin que la grâce abonde ? ». Les deux questions nous montrent de nouveau de quoi sont capables nos pauvres cœurs. Non, la liberté du croyant consiste à ne plus être obligé de faire ce qui plaît à la chair, ce à quoi Satan, le péché et le monde veulent nous inciter, mais à pouvoir faire ce qui caractérise le nouvel homme, ce qui est de Christ, et ce par quoi Dieu est glorifié. C’est à cette liberté que nous sommes appelés.

En vérité cet appel ne conduit pas à l’insouciance et à la légèreté, mais à la justice et à la sainteté pratiques ; non pas à l’égoïsme et à l’insensibilité, mais à l’amour désintéressé par lequel la foi opère, comme nous l’avons vu au verset 6. Hélas ! quels résultats tout différents s’étaient montrés chez les Galates ! Au lieu de se servir l’un l’autre par amour et d’accomplir ainsi toute la loi (v. 13, 14), ils s’étaient mordus et dévorés l’un l’autre (v. 15) ! Les uns qui voulaient se placer sous des ordonnances légales, avaient attaqué les autres ; ces derniers à leur tour, pour s’opposer à ce penchant, laissant peut-être même parler une liberté charnelle, les avaient sévèrement condamnés. C’est ainsi que « de la jalousie et un esprit de querelle » s’étaient élevés au milieu d’eux et ils devaient prendre garde que cela n’aboutisse pas à un complet « désordre » (Jacq. 3, 16). « Prenez garde que vous ne soyez consumés l’un par l’autre » s’écrie l’apôtre avec douleur.

Sa parole d’avertissement était bien à l’intention des deux parties, mais sans doute surtout à ceux d’entre eux qui étaient légaux. Car si vraiment une tendance charnelle s’était manifestée parmi eux, un service franc dans l’amour fraternel aurait peut-être obvié au mal et ramené les égarés. Mais cet amour, qui ne cherche pas son propre intérêt, qui ne se laisse pas irriter, qui édifie, mais ne détruit jamais, avait manqué des deux côtés. Ce n’est pas l’Esprit qui les avait conduits, mais la chair.

« Mais je dis : Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez point la convoitise de la chair » (v. 16). C’est le Saint Esprit qui les avait tous tirés un jour de leur triste état d’éloignement de Dieu et qui avait opéré en eux une vie nouvelle, une nouvelle nature. Ce même Esprit s’efforçait maintenant de produire en eux les manifestations bénies de cette nouvelle nature, la justice pratique et la sainteté. La force d’accomplir une course qui honore Dieu ne se trouvait ni en eux, ni dans la loi, si bonne et juste qu’elle fût en elle-même. Les convoitises de la chair sont une puissance contre laquelle les plus saints commandements et les meilleures résolutions luttent en vain. Une « marche par l’Esprit » — une marche sous la direction et dans la puissance de l’Esprit — est la seule possibilité de renier ces convoitises, de les tenir pratiquement dans la mort.

« Car la chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair ; et ces choses sont opposées l’une à l’autre, afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez » (v. 17). Par ces paroles l’apôtre montre aux Galates, et à nous en même temps, le chemin dans lequel le croyant peut marcher à la gloire de Dieu, libre de la loi (chap. 3), libre du péché (chap. 5), libre du monde (chap. 6), en un mot comme libre (1 Pier. 2, 16). C’est là que réside la force pour une marche digne de Christ, en pureté et en sainteté. Habitant personnellement dans le croyant, l’Esprit est et agit maintenant en opposition directe et permanente avec la chair. Aussi longtemps que le croyant est encore dans ce corps, la chair et l’Esprit sont en lui comme deux puissances hostiles qui sont en lutte continuelle l’une avec l’autre, convoitant l’une contre l’autre, comme l’apôtre l’exprime ; ce que veut l’une, l’autre le hait, et ce que l’une rejette, l’autre le pratique. Si l’une aime le péché et l’impureté, et suit la convoitise de la nature humaine déchue, l’autre aspire à la pureté et à la sainteté, et manifeste les caractères de la nature de Dieu. Il s’agit maintenant de savoir laquelle de ces deux puissances nous suivons, et si c’est à la chair ou à l’Esprit que nous permettons d’agir. Ces deux puissances luttent pour dominer en nous, pour que nous ne pratiquions pas les choses que nous voudrions ; car si l’Esprit nous conduit à pratiquer ce qui est de l’Esprit, la chair fait valoir ses objections, et si nous laissons place à la chair, l’Esprit nous exhorte et nous avertit. Les deux ne peuvent jamais aller la main dans la main.

Que devaient donc faire les Galates ? Que leur disait leur propre conscience, que leur disait l’Esprit qui habitait en eux ? Devaient-ils suivre la chair ? Certainement pas ! Ils devaient marcher par l’Esprit. S’ils le faisaient, ils n’accompliraient jamais la convoitise de la chair. Car, ajoute l’apôtre, « si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes pas sous la loi » (v. 18). Si le croyant était de nouveau placé sous une loi, sous des commandements qui du dehors lui imposeraient des exigences, son cas serait désespéré ; mais l’Esprit lui est donné, une personne divine dont la force opère au-dedans de lui. Elle s’unit aux désirs et aux penchants du nouvel homme, elle éveille l’amour dans le cœur, fortifie le désir de tout ce qui est bien, et donne la force nécessaire pour résister à tout ce qui vient de la chair. Ainsi donc, au lieu d’employer la liberté à laquelle il est appelé comme une occasion pour la chair de vivre et de se plaire à elle-même, le croyant l’utilisera bien plutôt à servir les autres dans un amour désintéressé, et ainsi il accomplira « la juste exigence de la loi » (Rom. 8, 4).

Jacques parle dans son épître d’une loi de la liberté et l’appelle la loi « parfaite ». Il déclare bienheureux dans son faire « celui qui aura regardé de près… et qui aura persévéré » dans cette loi, n’étant pas seulement un auditeur de la Parole mais un faiseur d’œuvre (Jacq. 1, 25). Pour un tel croyant les commandements du Seigneur ne sont pas un fardeau ni un joug pesant, ils sont au contraire en plein accord avec les désirs de son cœur. Il les aime, son plaisir est de marcher en eux. Ceux qui sont conduits par l’Esprit ne sont pas sous la loi (v. 18). Comme l’apôtre le dit plus loin, c’est justement en eux que « la loi du Christ » est accomplie, et sur tous « ceux qui marcheront selon cette règle » il appelle la paix et la miséricorde (6, 2, 16).

Merveilleuses paroles de grâce et de vérité ! Nous avons tous appris par de pénibles expériences que, si même nous désirons marcher par l’Esprit, nous sommes toujours en dessous de la mesure et, comme le dit Jacques, « nous faillissons tous à plusieurs égards » (3, 2). Nous savons aussi que celui qui dit qu’il n’a pas de péché se séduit lui-même — la vérité n’est pas en lui (1 Jean 1, 8). C’est que la perfection n’est pas encore venue. De même que notre connaissance et notre discernement sont limités, nous ne pratiquons et ne réalisons les choses qu’en partie, aussi longtemps que nous sommes dans ce corps. Mais la miséricorde et la grâce sont avec nous tout aussi longtemps. L’Esprit de Dieu ne manquera pas de nous avertir lorsque l’orgueil, la vanité, l’amour-propre, la négligence ou d’autres choses semblables voudront se faire valoir. Notre Père dans le ciel s’occupe de nous, Ses bien-aimés enfants qui s’égarent, sympathise avec nous dans notre lutte contre le mal, nous discipline et nous enseigne, pour nous instruire et nous faire participer à Sa sainteté. Notre grand souverain sacrificateur intercède constamment pour nous, prie pour nous afin que notre foi ne défaille pas, et nous lave les pieds lorsque nous les avons souillés. La grâce et la miséricorde nous entourent, la bonté et la gratuité nous suivent tous les jours de notre vie. Il se peut que nous ayons à être conduits parfois par de profonds exercices, comme Jacob et Job, deux croyants de l’Ancien Testament, bien différents l’un de l’autre, afin de découvrir les mauvaises racines cachées en nous, mais « la fin du Seigneur » envers nous sera toujours glorieuse.

Il est évident que les œuvres manifestes de la chair — et l’apôtre en énumère quatre fois quatre dans les versets qui suivent — ne peuvent s’allier à cette marche par l’Esprit, bien qu’elle reste toujours imparfaite. Ceux qui vivent dans les choses aussi grossières que la fornication, l’impureté, l’impudicité, l’idolâtrie, la magie, les meurtres, les ivrogneries et les choses semblables, certainement « n’hériteront pas du royaume de Dieu » (v. 21). L’apôtre le leur avait déjà dit précédemment en les avertissant, et il le leur répète encore une fois ici. Si même ces personnes font profession de christianisme, elles prouvent clairement qu’elles sont encore dans la chair (Rom. 8, 8). Leurs péchés « sont manifestes d’avance et vont devant pour le jugement » (1 Tim. 5, 24).

Il était vraiment sérieux pour les Galates que l’apôtre mentionnât parmi les œuvres de la chair des choses qui s’étaient manifestées parmi eux, bien qu’il ne se fût pas agi des formes les plus grossières du mal. Les querelles, les jalousies, les colères, les intrigues, les divisions, les sectes et les envies ne pouvaient pas être inconnues à des gens qui se mordaient et se dévoraient l’un l’autre. Mais dans l’assurance confiante que l’exhortation toucherait leurs cœurs et leurs consciences, et leur montrerait où leur infidélité les avait déjà conduits, Paul énumère maintenant trois fois trois fruits précieux de l’Esprit qui, comme il l’espère, se montreraient aussi parmi eux.

« Le fruit de l’Esprit » — remarquons déjà le contraste frappant entre les deux expressions : « les œuvres de la chair » et « le fruit de l’Esprit » — « est l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance : contre de telles choses, il n’y a pas de loi » (v. 22, 23). En vérité, la loi non seulement n’a rien à ajouter à de telles choses, mais encore elle est elle-même incapable de les produire. En regard de ces choses elle ne peut être, si je puis m’exprimer ainsi, que honteuse et réduite au silence. En premier lieu nous trouvons ici « l’amour », qui ailleurs est appelé « la somme de la loi » parce qu’il ne fait point de mal au prochain, accomplissant ainsi la loi (Rom. 13, 10). À l’amour font suite la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité — toutes qualités aimables de la nouvelle nature, fruits délicieux de l’Esprit Saint qui opère en elle. Cette belle série se termine par « la douceur et la tempérance », c’est-à-dire par les deux qualités qui, d’une part, nous rendent aptes à nos relations avec notre entourage et, d’autre part, nous mettent en état de brider notre volonté par une sérieuse discipline de nous-mêmes, et d’être ainsi comme « une lettre de Christ » connue et lue de tous les hommes.

« Or ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises » (v. 24). L’apôtre craint-il que la déclaration : « contre de telles choses, il n’y a pas de loi » (v. 23) puisse donner lieu à un malentendu et que la chair l’exploite à son avantage ? Nous savons bien de quelles fausses conclusions et déductions la chair est capable. Ou bien veut-il seulement rappeler aux Galates, comme à la fin du chapitre 3, que tous ceux qui sont du Christ ont rompu pour toujours avec ce qui est ancien et se trouvent maintenant à tous égards sur un nouveau terrain ?

« Or ceux qui sont du Christ » — c’est-à-dire tous ceux qui ont cru en Christ et sont maintenant unis à Lui par l’Esprit, tous, sans exception et sans différence — « ont crucifié la chair » (v. 24). Plus d’un pensera en entendant de telles paroles : Combien cela est grand et magnifique ! mais ajoutera en soupirant : Si seulement je pouvais le dire de moi ! Et pourtant il ne s’agit pas là d’une vérité qui se trouve à la fin du chemin d’un croyant, de quelque chose qu’il atteindra peut-être après bien des années en croissant et en mûrissant peu à peu, ou bien qu’il n’atteindra peut-être jamais, mais il s’agit d’un fait par lequel commence son chemin de chrétien. Lorsque par la foi il a accepté Christ, le crucifié, il a crucifié la chair avec les passions et les convoitises, c’est-à-dire qu’il a prononcé l’arrêt de mort sur ces choses.

C’est dans la mort de Christ que cette crucifixion a eu lieu, et le croyant l’a reconnue comme inévitablement nécessaire et juste. Le « petit enfant en Christ » l’a fait, non pas, il est vrai, en comprenant toute la portée de ce qui a eu lieu, mais cependant en réalité. Quiconque est du Christ a crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises. L’un ou l’autre de nos lecteurs dira peut-être : « J’ai cru jusqu’ici que je devais crucifier la chair chaque jour ». Non, vous dit la Parole, et à elle seule appartient la décision dans cette question comme dans toute autre, vous l’avez fait ; ce qui vous reste à faire maintenant c’est de vous rappeler constamment ce fait par la foi et de marcher dans sa réalisation pratique. Pourrait-il en somme y avoir quelque chose de plus précieux et de plus consolant que la conscience de ce fait : la chair est crucifiée, l’arrêt de mort a été exécuté sur elle ? Nous sommes « dans l’Esprit », et non plus « dans la chair » (Rom. 8, 9).

C’est pourquoi au verset suivant l’apôtre en vient à la conclusion naturelle et logique : « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit ». Il ne dit pas : « N’accomplissons plus les convoitises de la chair ». Plus élevée, infiniment plus élevée est la mesure du croyant, la règle de sa vie. Elle s’énonce ainsi : « Marchons par l’Esprit » ! Il va sans dire que nous ne suivrons plus les convoitises de la chair et que nous ne servirons plus ses passions et ses désirs, car l’Esprit convoite contre la chair et lui est opposé ; mais notre passage va beaucoup plus loin. Une marche par l’Esprit de Dieu n’a pas seulement un résultat négatif, en ce sens que toutes les anciennes et mauvaises manifestations ne se trouveront plus en elles, mais elle a aussi un résultat positif, c’est-à-dire que dorénavant tout s’accomplira sous la direction et dans la puissance de ce bon Esprit. À l’avenir Sa pensée caractérisera toute la vie, soit dans les paroles soit dans la marche.

Ah ! si tous nous saisissions et réalisions mieux, par la foi, où la croix de Christ nous a placés, où Sa mort nous a conduits ! Une marche par l’Esprit est une marche « en nouveauté de vie », qui nécessairement ne met plus en évidence l’image horrible d’hommes naturels « désireux de vaine gloire », se « provoquant les uns les autres » et se « portant envie les uns aux autres » (v. 26), mais façonne en nous l’image de Celui qui est « débonnaire et humble de cœur ». L’Esprit s’efforce constamment de placer Christ devant nos yeux et, si nous Le laissons agir librement, si nous vivons pratiquement par Lui, nous ne chercherons pas à nous plaire à nous-mêmes, mais nos efforts tendront au privilège de glorifier Christ dans une vie d’obéissance et de dépendance de Dieu.

Répétons-le : « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit ! ». Si la première chose est vraie de nous, et elle l’est, Dieu soit loué, la seconde devrait aussi, et toujours plus, devenir une réalité pour nous.