Écho du Témoignage:Réflexions pratiques sur les Psaumes/Partie 3

De mipe
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

Psaumes 18-24

Le psaume 18 est d’un profond intérêt, car il présente les souffrances de Christ comme centre de toutes les délivrances d’Israël. C’est pour ce peuple qu’Il invoque la faveur de Dieu en puissance. Aussi, pour cette raison même, ai-je peu de chose à dire touchant l’application de ce psaume aux chrétiens. Le principe général et précieux qu’il renferme, c’est l’assurance que Dieu entend le cri de détresse de l’âme qui se confie en Lui. Ici, comme en d’autres cas, Christ nous apparaît en exemple : « Cet affligé a crié, et Jéhovah l’a entendu ». Seulement il ne s’agit pas, comme au psaume 34, de la tendre compassion de Dieu envers l’affligé, mais de l’intérêt que Jéhovah prend à un Christ souffrant qui a marché dans une parfaite obéissance à la loi. Ce psaume est un chant de louange, à cause de l’exaucement, Jéhovah s’étant fait connaître comme un « rocher » et un « libérateur » ; mais, comme je l’ai fait souvent remarquer, ces premiers versets, servant d’introduction, expriment le résultat de ce qui va suivre.

« J’invoquerai Jéhovah » (v. 3), car Il est le Dieu de Son peuple, et c’est Son nom seul qui inspire la confiance. C’est Son nom qui est célébré ; mais le motif de toutes ces louanges, c’est la réponse de Dieu au cri de détresse dirigé vers Lui au milieu des ennemis et dans l’angoisse de la mort. « De son palais, Jéhovah entendit ma voix » ; ainsi le palais de Jéhovah se trouve en rapport avec la terre, avec la délivrance et le triomphe terrestre. Une autre chose encore, et du plus haut intérêt, établit ce rapport ; l’obéissance à la loi, comme objet de Sa vie, est exaucée au jour de la détresse.

L’obéissance parfaite du Messie, ici-bas, et Sa dépendance de Dieu, dans la détresse, furent cause de Sa délivrance et de Son triomphe terrestres. Les deux psaumes précédents anticipent la bénédiction céleste, quoique le dix-septième s’occupe aussi de la confusion qui en résultera pour les ennemis de Christ ; l’espérance proposée est dans le ciel, et la justice n’est pas une justice légale. Le premier de ces deux psaumes montre un cœur qui se repose en Jéhovah ; le second, un cœur juste devant Dieu, dans ce monde, et attendant la justice (17, 15).

Le psaume 18 s’occupe de l’obéissance aux statuts de Jéhovah, du cri de détresse, dans l’angoisse de la mort, puis de la délivrance et du triomphe terrestres, comme résultat de la justice légale de Christ, lorsqu’Il est entouré de Son puissant ennemi et de ceux qui Le haïssent. Remarquons bien qu’il s’agit ici de la puissance des hommes et de la mort, du cri de détresse entendu par Dieu, et non point de la main de Dieu, appesantie sur Christ souffrant pour le péché. La justice légale du Messie et Sa détresse ont pour résultat le triomphe terrestre et la suprématie de David et de sa semence. C’est l’action du gouvernement de Dieu, ayant égard à la justice sur la terre, parfaite en Christ (v. 25, 26). Mais cela, pleinement manifesté lorsque les ennemis de Christ seront foulés à Ses pieds, ne l’est pas encore maintenant, parce que Dieu prépare Ses saints pour une demeure et une joie célestes, et que, pendant toute l’épreuve du premier Adam, Il leur montre, par diverses afflictions, que leur repos n’est pas ici-bas. Néanmoins, ce psaume contient aussi des enseignements précieux pour toute âme. En souffrant à cause de la justice, on peut sûrement compter sur Dieu. De plus, nous voyons ici, d’une manière bien douce, Son intérêt et Sa sympathie, éveillant en nous des affections bénies.

Le Seigneur entend notre cri de détresse ; au fort même de l’angoisse, nous pouvons avoir confiance, et les choses qui sembleraient devoir l’exclure, sont précisément une occasion de la montrer. Ce psaume nous enseigne à invoquer le Seigneur dans l’affliction, quelle qu’en soit la cause, et ainsi, non seulement nous savons que nous serons délivrés, mais nous apprenons aussi à connaître le Seigneur, dans Sa sympathie, Sa tendresse, Son intérêt pour nous. « Je veux t’aimer, ô Jéhovah ma force » ; le cœur s’adresse à Dieu Lui-même ; puis il pense à tout ce que Dieu est pour nous : « Jéhovah, mon rocher et ma forteresse et mon libérateur, mon Dieu, ma roche où je me réfugie, mon bouclier et la corne de mon salut, ma haute retraite ». Le cœur s’élargit, en pensant à ce que Dieu a été pour lui. Tel Il est en vérité. Quoique nos délivrances puissent être différentes de celle qui est racontée dans ce psaume, toutefois nous nous trouvons souvent au milieu de difficultés et d’afflictions ; alors, en criant au Seigneur, la délivrance arrive.

Remarquons, en outre, que les actes du Seigneur envers nous, aussi bien que Son salut éternel, éveillent, en nos cœurs, de saintes affections, de la confiance, de la piété. Nous Le louons, non seulement parce qu’Il nous a sauvés pour toujours, mais encore à cause de la connaissance journalière de Son amour et de Sa tendre compassion. Il ne peut supporter de nous voir souffrir, à moins que cela ne soit nécessaire, et il y a telle épreuve qui suscite de l’amour pour Lui. « Éphraïm ne m’a-t-il pas été un enfant bien-aimé, car toutes les fois que j’ai parlé de lui, je n’ai pas manqué de m’en souvenir ? ». Alors, il est vrai, Dieu se souvenait d’Éphraïm, malgré le châtiment, tandis qu’ici l’épreuve arrive au milieu d’une marche intègre ; mais, au fond, il y a de l’intégrité dans le chrétien, aussi bien qu’en Christ ; par conséquent, il peut crier à Dieu, dans le même cas.

Toutefois, au psaume 18, c’est le cri d’un cœur saint et calme, se confiant en Dieu et abondamment récompensé pour sa fidélité ; le cœur est attiré vers Dieu.

Dans les psaumes 16, 17, 18, nous avons trouvé Christ Lui-même ; il y est parlé de Sa position personnelle, de la joie qui Lui est proposée, dans le ciel, et de Son triomphe final, sur la terre, comme avant souffert quoique légalement juste.

Les trois psaumes suivants nous montrent le résidu pieux contemplant les divers témoignages présentés à la responsabilité de l’homme. Je ferai quelques remarques sur chacun de ces psaumes. Nous avons, en premier lieu (Ps. 19), le témoignage de la création, particulièrement celui des cieux, car la terre, donnée à l’homme, a été corrompue. Remarquons qu’il est parlé ici non pas de Jéhovah, mais de Dieu, de l’espérance en Dieu comme tel. L’homme pieux voit que le témoignage parvient jusqu’au bout de la terre et que les Gentils sont l’objet du témoignage de Dieu. Voilà un point fort important que les Juifs auraient dû comprendre ; Paul qui le comprenait, par le Saint Esprit, leur citait le psaume 19 dans ce but, n’insistant pas sur ce qu’était ce témoignage, mais sur le fait qu’il parvenait jusqu’au bout de la terre. L’homme pieux peut se réjouir de ce témoignage rendu à la gloire de son Dieu ; mais il en voit aussi l’étendue, il en comprend le caractère universel, et il sait que c’est à Dieu que ce témoignage est rendu. Telle sera aussi la pensée du résidu, dans les derniers jours (Ps. 148).

En outre, l’homme pieux connaît, par expérience, l’excellence de la loi divine ; et quoique, pour Israël, cette loi fût celle que Moïse lui avait donnée, nous devons l’entendre ici comme le témoignage de la Parole de Dieu pour la conscience. Je dis « la conscience », parce que la loi n’est pas la révélation des richesses de la grâce, ou de la personne de Christ et des voies de Dieu en Lui, mais qu’elle est le témoignage de la Parole divine, pour l’homme, pour la conscience de l’homme, même dans un sens tout à fait général. Il n’est pas dit, en cet endroit : la loi de Dieu, mais : « la loi de Jéhovah », d’un Dieu connu par une alliance. Sa loi est donnée à Son peuple, à Ses serviteurs ; elle est parfaite ; elle exprime exactement la pensée de Dieu, touchant ce que l’homme devrait être devant Dieu, selon Sa volonté, maintenant que le mal est connu. Mais telle n’est point la pensée de l’homme, même lorsqu’il prend plaisir en la loi de Dieu ; c’est pourquoi l’âme est éclairée par elle. On a la conscience de cela ; car l’âme qui possède la vie, apprécie la loi de Dieu lorsque celle-ci est révélée (quoi qu’elle puisse l’avoir perdue de vue) et est sensible, d’une manière vivante, à la vérité qui en découle. Comme Parole de Dieu, cette loi a une puissance vivante pour celui qui vit ; mais lorsqu’on ne la perd pas de vue, elle éclaire et dirige. Elle est pure et donne aux yeux la lumière ; elle nous fait voir clair, lorsque nous sommes obscurs dans nos cœurs et dans notre vie spirituelle.

Le psaume 19 met cela en connexion avec l’état du cœur. Le serviteur de Dieu s’en rapporte non seulement à la loi, mais au Seigneur Lui-même ; c’est l’effet du sentiment de la présence de Dieu, dans la conscience, de la crainte du Seigneur. Dieu est introduit dans chaque circonstance, le cœur s’en rapporte à Lui et à Son jugement sur toute chose. Ce jugement est pur, aucune tâche ne saurait s’y trouver, et c’est là un principe éternel, parce qu’il dépend de la nature même de Dieu. De plus, les actes et les voies de Jéhovah, ceci est inclus dans Ses jugements annoncés aussi bien que dans Ses jugements exécutés ; Il montre par Ses châtiments, la manière dont Il juge les choses et, en général, tous Ses jugements, de quelque manière qu’Il les montre, sont justes et vrais ; mais, en outre, ils sont, pour les fidèles, plus désirables que l’or et plus doux que le miel ; chose infiniment douce et précieuse pour les saints, ils sont l’expression de la pensée de Dieu. Mais le cœur se trouve au milieu de dangers et de tendances humaines qui l’éloignent du Seigneur ; alors les jugements qu’Il porte sur toute conduite humaine, nous servent d’avertissement ; car la joie de la Parole et, pour le chrétien, la joie du ciel, n’est point suffisante : nous avons besoin de la sagesse et de la prudence capables d’indiquer, dans la confusion du mal, un sentier divin qui nous guide hors de l’atteinte du mal qui est dans ce monde. Ici même, la Parole de Dieu nous atteint. Dans l’observation de Ses jugements, il y a une grande récompense, une bénédiction réelle ici-bas, et la paix du cœur ; l’âme est heureuse avec Dieu, elle traverse, en paix, le monde, et le cœur du chrétien est ainsi entièrement libre pour servir les autres. Remarquez qu’il ne s’agit pas seulement de ce que la loi est, mais de ce que le cœur sait qu’elle est : le serviteur de Jéhovah est éclairé par elle. On y trouve ses délices, selon la nouvelle nature et la conscience d’une relation avec Dieu ; car nous sommes serviteurs de Dieu, bien que nous ayons, avec Lui, des relations plus élevées, plus intimes et plus glorieuses. Cependant cette confiance et cette proximité ont pour résultat de faire sentir combien peu l’on se connaît soi-même et quelle défiance il faut avoir de soi. « Les fautes d’erreur, qui les discernera ? » « Purifie-moi des fautes cachées ». Quoique trouvant mes délices en la Parole et l’appréciant, quand j’y pense, il se peut qu’en bien des choses, je n’aie pas jugé mon propre cœur, ou que je ne sois pas moralement capable de le sonder, de manière à le juger selon la perfection de la Parole ; car il y a des degrés dans le jugement spirituel. Mais, avec de l’intégrité et de la confiance en Dieu, on Lui demande d’être purifié des fautes cachées, et d’être gardé des fautes d’orgueil qu’on commet sans se soucier de Lui. Alors on sera sans reproche, gardé près de Dieu, loin des idoles et de la vanité. Car des péchés peu apparents et qu’on néglige, de la confiance en soi qu’on n’a pas jugée, font oublier Dieu et renier la vérité. Je ne parle pas ici de notre vérité, par la grâce, mais du chemin où conduisent ces fautes-là.

Enfin le désir vrai du cœur est indiqué au verset 14 : « Aie pour agréables, devant toi, les paroles de ma bouche et la méditation de mon cœur, ô Jéhovah ». La preuve véritable d’une vie pieuse, c’est la recherche du bien, intérieurement, en la présence de Dieu seul, la recherche du bien avec Dieu, non pas devant les hommes ou pour qu’ils en aient connaissance ; sans même parler d’hypocrisie, j’entends ici une marche avec Dieu. Finalement, nous voyons que la vraie intégrité reconnaît Dieu pour son rocher et son rédempteur, car il est impossible qu’on soit avec Lui, dans une connaissance réelle de la vie nouvelle, sans avoir le sentiment qu’on a besoin de Lui, comme rocher et comme rédempteur.

Les psaumes 20 et 21 nous font connaître le troisième témoignage présenté à la responsabilité humaine ; ce témoignage, c’est Christ. Mais il y a ici encore un autre sujet, digne de notre attention : le psaume 20 nous montre le profond intérêt du cœur à examiner l’Oint de Dieu, au milieu de Ses afflictions. Cette idée est présentée sous une forme juive, sans doute, mais le fond en est vrai pour nous aussi. C’est encore la confiance en Jéhovah, qui caractérise le sentiment de celui qui parle, car le Dieu de Jacob est présent à sa pensée ; la foi en Lui se base sur cette relation[1]. Cependant le Messie est contemplé au milieu des angoisses de Sa vie terrestre, ne marchant que dans la piété et dans la dépendance de Jéhovah. Rien ne saurait mieux présenter Christ dans Sa position d’homme sur la terre. L’Oint de Jéhovah est exaucé et délivré ; le cœur du fidèle est plongé, tout entier, dans cette pensée. Toutefois, le résidu voit plus loin que cela (Israël aurait dû le voir aussi) ; il voit l’Oint de Jéhovah exaucé par une vie à jamais glorieuse, en la pleine lumière de la face de Dieu, qui Le remplit de joie, puis étendant Sa main sur Ses ennemis, afin de les exterminer. Cependant ici encore (comme dans Jean 17, où nous voyons, en même temps, qu’Il est un avec le Père), le Messie reçoit toutes choses de Jéhovah, comme un homme, et c’est ainsi qu’Il est envisagé par les fidèles. Pierre Le présente de la même manière. Son privilège, c’est la faveur de Jéhovah ; Sa piété, la confiance en Jéhovah. Cette liaison entre Lui et Jéhovah, voilà ce qui occupe les fidèles, ainsi profondément attachés au Messie, et c’est là effectivement ce qui caractérisait Christ, nullement préoccupé de Sa propre gloire, cherchant uniquement celle de Son Père. Ainsi Jéhovah s’associe entièrement à Lui (Ps. 21, 9), comme aussi le fidèle de son côté ; et de même que le Messie est exalté par Jéhovah, en dépit de Ses ennemis, de même aussi la gloire de Jéhovah est exaltée, en faisant cela, car le résidu, intéressé à la délivrance de Christ, chante et célèbre le pouvoir de l’Éternel (v. 13). Cette liaison entre la cause du Messie et celle des fidèles qui Lui sont profondément attachés, ce rapport entre le Messie et Jéhovah, caractérisant la piété des fidèles, est plein de beauté et d’intérêt. Toutefois, pendant Sa vie, Christ n’a jamais pris ce titre, vis-à-vis de Ses disciples, parce qu’Il voulait leur enseigner plus que cela. Il était le Fils de l’homme et parlait de Son Père, comme étant Lui-même le Fils de Dieu : « Mon Père, disait-il aux Juifs, duquel vous dites qu’Il est votre Dieu ». Il possédait toutes les qualités morales de Messie, Fils de Dieu ; mais Il voulait détacher Ses disciples des relations terrestres, pour les faire participer à des relations plus élevées et célestes. Voilà la différence qu’il ne faut jamais oublier de faire, toutes les fois que nous nous occupons des Psaumes. Nous contemplons, avec un profond intérêt, les afflictions et les souffrances de Christ, mais d’un point de vue plus élevé. Ce qui nous occupe, ce n’est pas le contraste entre la place officielle de Christ et Son humiliation, mais l’amour divin et parfait, par lequel Il s’est oublié Lui-même, pour descendre sur la terre, prendre la forme d’un serviteur, la ressemblance d’un homme, et traverser toutes les épreuves de ce monde de douleurs. Dans cet amour, nous voyons Sa gloire.

La vérité est enseignée d’une manière bien plus profonde, dans le Nouveau Testament. Toutefois, la manière dont Christ nous est présenté, dans les Psaumes, comme homme dépendant de Dieu, et Sa piété, dans cette dépendance, sont très instructives pour nous qui pouvons donner à cette vérité plus de profondeur, par la révélation du Fils de Dieu. On voit, en elle, la parole de vie.

En commentant le psaume 22, nous n’avons pas à développer ici la doctrine bénie qu’il contient, en introduisant, sur une base toute nouvelle (la mort de Christ et la rédemption), la grâce qui, s’élevant au-dessus de la responsabilité humaine, a mis fin, pour toujours, à celle-ci. Nous continuerons à nous occuper des sentiments et des pensées de Christ, car la piété, décrite dans cette partie des Psaumes, est la piété de Christ Lui-même. Rien, au reste, de plus instructif, de plus sanctifiant et qui soit plus propre à donner de la profondeur à notre piété.

Nous trouvons ici la cause du cri suprême de Christ, qu’Il ne pouvait faire entendre, avant d’avoir bu, jusqu’à la lie, le calice de douleur. Il décrit toutes Ses angoisses ; elles grandissent, elles sont à leur comble. La violence et la rage l’entourent, les taureaux de Basan Le cernent, des lions dévorants et rugissants ; loin de Lui opposer un mépris orgueilleux, Il doit subir l’adversité avec l’humilité, la douceur qui Lui sont propres, et connaître la faiblesse de la nature humaine, mais non pas le péché, sauf en le portant pour nous. Il s’écoule comme de l’eau, tous Ses os se déjoignent, Son cœur se fond, comme de la cire, au-dedans de Lui, Sa vigueur est desséchée comme de la brique, Sa langue reste attachée à Son palais ; Il est dans la poussière de la mort. Mais c’est Jéhovah qui L’a fait descendre jusque-là ; et au milieu de la poussière de la mort, dans cet état même, Il regarde à la vraie source de toutes choses, aux pensées et aux décrets de Jéhovah. Agir ainsi, être sensible au caractère des ennemis, en comprenant qu’ils sont les instruments de nos souffrances, mais regarder à la sagesse, à la volonté et aux voies de Dieu, regarder à Dieu Lui-même, fidèle dans Ses relations avec nous et source réelle de toutes choses, voilà, à cet égard, la perfection. Mais outre les actes de violence qui avaient fait descendre, dans la poussière de la mort, le Seigneur débonnaire et muet comme un agneau devant celui qui le tond, outre les injures et les mauvais traitements qu’avait dû supporter Celui dont la seule présence renversa Ses ennemis, il y avait encore le caractère des hommes, au pouvoir desquels Il se trouvait, après s’être livré Lui-même. « Des chiens l’entouraient », des créatures sans cœur, sans conscience et sans honte, dont le plaisir consistait à outrager Celui qui ne leur résistait pas, et à insulter le juste. Ils étaient aussi pervers que violents, « ils regardaient, ils jouissaient de sa vue ». Exposé aux regards endurcis de ceux qui jouissaient de leur iniquité et de Son opprobre, que le Seigneur a dû souffrir de leurs lâches insultes !

Ils s’amusaient à partager entre eux Ses vêtements, ils jetaient le sort sur la robe de l’innocent. Pas un regard de pitié, pas un secours ! En cette heure d’angoisse, Il regarde à Jéhovah, Il Le supplie de se tenir près de Lui ; car s’Il manque de force, Jéhovah en a pour venir à Son aide.

Nous arrivons au moment suprême de cette heure solennelle. Au milieu des plus grandes douleurs qu’Il ait à souffrir, de la part des hommes, dépourvu de tout secours, Christ regarde à Jéhovah, le Dieu de l’alliance pour la foi d’Israël et du Messie ; mais, oh mystère des mystères ! ici même, point de délivrance, et il ne reste que l’infinie perfection de l’Être béni (il fallait que cette perfection fût alors infinie).

Là encore, Christ se trouve associé, dans ce psaume, avec Israël, quelle que soit, du reste, l’efficace de Son œuvre, par laquelle, en ce moment décisif de l’histoire divine, la question du bien et du mal a été définitivement résolue, en vue de l’éternité. Il fallait que le Dieu d’Israël abandonnât Christ, abolît l’inimitié et déchirât le voile qui Le cachait Lui-même à Israël, afin que, dans le plein résultat de l’amour divin, pour la justice, « la grâce régnât, par la justice, pour la vie éternelle, par Jésus Christ notre Seigneur », pour tous ceux qui croient, tant Juifs que Gentils, et à l’entière gloire de Dieu, dans le ciel et sur la terre.

Toutefois Christ est nécessairement présenté d’une façon différente dans les Psaumes que dans les évangiles. Ici, c’est comme Fils qu’Il parle (sauf lorsqu’Il est abandonné) : « Père, pardonne-leur », et plus tard : « Père, je remets mon esprit entre tes mains ». Là, au contraire, Il dit : « Ne te tiens pas loin de moi, ô Jéhovah » ; Il a recours au Dieu d’Israël, Son Dieu, et le résultat y correspond : le résidu est rassemblé, puis tout Israël, les nations milléniales et « le peuple qui naîtra », tous ceux enfin qui jouiront du fruit béni de l’œuvre de Christ ; mais il n’est point parlé du ciel.

Ayant signalé cette différence, importante pour comprendre les Psaumes, même lorsqu’il est fait allusion à la croix, comme dans celui-ci, je désire ajouter quelques mots sur le caractère de la foi et de la piété de Christ, témoignées par Sa confiance en Jéhovah, comme faisant Lui-même partie du peuple d’Israël ; « car c’est d’Israël, selon la chair, que le Christ est venu, qui est Dieu au-dessus de tous, béni éternellement ». Nous trouvons ici un sentiment profond de Son état extérieur d’abjection et d’isolement qui contrastent même avec ceux des fidèles, circonstance éminemment propre à produire l’irritation et le découragement, à faire oublier ce que Dieu était, si cela eût été possible pour Jésus : « Je suis un ver et non plus un homme, l’opprobre des gens et le méprisé du peuple ». Ce n’était pas tout. Le Sauveur bien-aimé, confié, en sortant du sein maternel (v. 10), à Jéhovah, Son espoir dès le ventre de Sa mère, Lui qui avait recherché la volonté de Dieu et glorifié Son nom, Il devait déclarer publiquement, en face des railleries de Ses ennemis, que Dieu L’avait abandonné. La profondeur morale d’une pareille épreuve, personne ne saurait l’exprimer que Celui-là seul qui l’a subie ; elle était proportionnée à l’amour dont Il jouissait, dans lequel Il vivait, et à Sa fidélité dans cet amour. Je parle ici d’épreuve et de piété, non pas d’expiation. Au milieu de toutes ces angoisses, le Seigneur est parfait à l’égard de Jéhovah. En premier lieu, Sa confiance est parfaite ; Il ne dit pas : Jéhovah ; car il n’y avait pas alors de relation en activité, comme avec Son Père, en Gethsémané ; mais Il dit : Mon Dieu, mon Dieu. Quels que soient Son abandon et Sa détresse, Sa foi parfaite en Dieu, Son dévouement à Lui, comme étant le seul Dieu qu’Il reconnaisse, demeurent inébranlables. Christ subjectivement, comme homme, est absolument parfait ; voilà, en second lieu, ce que nous trouvons ici. Quelles que fussent Ses souffrances, et quoiqu’Il ne se trouvât, dans Sa marche, aucune cause pour être abandonné, le témoignage que Christ rend à Dieu, le sentiment qu’Il a de la perfection de la nature et des voies de Dieu, loin de faiblir, ne fait que s’élever : « Et pourtant tu es le saint, toi qui sièges au milieu des louanges d’Israël ». Que Dieu l’abandonne, le juste ne doute pas cependant de Sa perfection en agissant ainsi. Rien ne saurait exprimer d’une manière plus complète la perfection de Christ, homme, Sa position comme tel, et comment Il avait pris la place désignée par ces mots : « Ma bonté ne va pas jusqu’à toi ». Nous ne voyons pas ici Christ contemplant les conseils de Dieu et comprenant leur accomplissement qu’Il avait Lui-même entrepris ; nous Le voyons, homme dépendant, sensible à l’épreuve qui L’atteint, mais parfait et fidèle, lorsqu’au milieu de Ses angoisses, Dieu, l’unique ressource sur laquelle Il compte et peut compter, ne répond pas à Son cri.

Nous, nous pouvons répondre à cette demande de Jésus : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Nous pouvons y répondre, nous qui croyons en Lui et qui L’adorons à jamais. Mais il importe infiniment de savoir non seulement que Christ a, par Lui-même, nettoyé nos péchés, en buvant la coupe de la colère, mais aussi qu’Il a souffert personnellement, en étant abandonné de Dieu, qu’Il a senti, comme homme, quant à Lui-même, toute la douleur de cet abandon ; parce que, quoiqu’Il en ait souffert tout seul, nous sommes ainsi conduits à la joie que Christ éprouva, en entrant de nouveau, et plus que jamais, dans la lumière resplendissante de la face de Son Père ; c’était la conséquence de la rédemption qu’Il avait opérée, du plaisir que Dieu prenait nécessairement en Lui et de la grâce qu’Il trouvait devant Dieu, après l’avoir parfaitement glorifié, lorsque le péché avait introduit la confusion en toutes choses. Ainsi, tout ce que Dieu était, mis en évidence par le péché (car le péché avait mis en évidence l’amour souverain, la justice, la vérité, la grandeur jalouse de Dieu), se trouvait parfaitement révélé et glorifié. Les souffrances personnelles de Christ nous mènent, dis-je, à cette joie dans laquelle Il entra, comme homme, auprès de Son Dieu et Père, et qu’Il nous communique, en nous introduisant dans la pleine bénédiction dans laquelle Il est entré, comme homme, puisque cette joie était la conséquence d’une œuvre accomplie pour nos péchés. Dans cette œuvre, Il fut seul ; mais Il y était pour nous en même temps que pour la gloire divine ; Il nous introduit dans la bénédiction, comme étant celle dont Il jouit en conséquence de Son œuvre.

Ces remarques concernent la seconde partie du psaume 22, et je désire seulement porter notre attention sur les sentiments de Christ qui s’y trouvent exprimés. Il a été retiré « d’entre les cornes des buffles » ; le jugement de Dieu, sur le péché, a été exécuté et est passé. J’ai fait remarquer ailleurs un fait très instructif que voici : Dans les évangiles, Christ, pendant Sa vie, ne parle jamais de Dieu comme de Son Dieu, mais comme du Père ; conséquence de Sa propre relation personnelle, c’est là le nom qu’Il révéla à Ses disciples. Jamais, dans l’histoire des évangiles, Il ne se nomme directement « le Christ », bien qu’Il ait été présenté comme tel à Israël ; mais ce n’est pas là le nom et la position qu’Il prend Lui-même, vis-à-vis de Dieu et de Son Père ; c’est de cette dernière manière que nous avons à Le connaître. Lorsque les Juifs Lui disent : « Si tu es le Christ, dis-le nous ouvertement », Il répond : « Je vous l’ai déjà dit ». Mais, révélé à nous-mêmes, Il est Emmanuel, le prophète qui devait venir, le Fils de l’homme, le Fils de Dieu. En parlant avec Dieu et de Dieu, Il dit toujours : « Père » et « mon Père ». En parlant avec Ses disciples, Il se nomme « le Fils de l’homme ». Dans le psaume que nous étudions, Christ dit : « Mon Dieu, mon Dieu ». Il est homme, Dieu s’occupe de Lui en jugement, mais, quoique abandonné, homme parfait dans Sa propre relation avec Dieu, par la foi, et Il dit : « Mon Dieu ». Alors Il déclare le nom de Dieu à Ses frères et emploie ces deux titres, celui de Dieu et celui de Père. Homme, Il a subi toute l’épreuve de Dieu, par rapport à tout ce que Dieu est en justice, en vérité, en majesté et en amour. Tout ce que Dieu est, dans Sa propre perfection, Sa majesté, et dans ce qu’Il exige, Il l’est nécessairement, pour nous, quoique, selon Ses propres conseils, trouvant en nous les délices de Son amour, parce que nous sommes en Christ, mais Il l’est aussi d’une manière juste, par conséquent nécessaire et inaltérable. Ce qu’Il est, comme Dieu, Il l’est comme notre Dieu ; car Il est pour nous, par le moyen de Christ, éprouvé sur la croix, le péché ayant été mis de côté, par le sacrifice de Christ Lui-même. La perfection de Dieu, sans nuage, luit sur nous dans toute la bénédiction qui Lui est propre, de même que sur Christ, en vertu de ce qu’Il a glorifié Dieu dans la perfection même qui luit maintenant sur nous. Ce nom de Dieu, c’est-à-dire la réalité de cette relation, nous est déclaré. La nature et le nom de Dieu, pleins de grâce, ont été déclarés, sur la terre, par Christ, le Fils unique dans le sein du Père. Mais à cela, l’homme pécheur, en inimitié contre Dieu, ne pouvait avoir aucune part. La lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas comprise. L’homme a vu Christ, et l’a haï ainsi que Son Père. Mais Christ, fait péché pour nous, était, comme homme, responsable devant Dieu, sous tous les rapports sous lesquels Dieu, selon Ses attributs, s’occupait du péché. Mais Il fut trouvé parfait, afin que l’amour pût s’exercer librement sans faillir à la justice. C’est pourquoi Christ dit : « J’ai à être baptisé d’un baptême ; et combien suis-je à l’étroit jusqu’à ce qu’il soit accompli ! ». Car Il était cet amour — Dieu, en Christ, réconciliant le monde avec Lui-même — et Il était à l’étroit, jusqu’à ce que cet amour pût se répandre selon la perfection de Dieu, en justice ; or cet amour ne pouvait se répandre ainsi, là où il y avait le péché ; cela n’eut lieu que par le moyen de la croix et de la perfection de Christ, lorsqu’Il fut fait péché pour nous.

Alors, en cela et par cela même, l’amour fut exalté et le caractère de Dieu pleinement déployé ; Son nom, le nom de Dieu qui devait être révélé, fut pleinement manifesté. Aussi Christ pouvait-Il dire : « C’est pour cela que mon Père m’aime ».

Mais cet amour du Père est un degré supérieur dans la relation de Christ avec Dieu. Christ entra, comme homme, dans la joie de l’amour de Son Père. C’était le cas lorsqu’Il était exaucé, mais Il y entra pleinement et d’une manière évidente, lors de Sa résurrection. Il fut ressuscité par la gloire de Son Père ; alors Il déclara ce nom à Ses frères. Car maintenant, le péché étant, hors de Christ, la seule place de l’homme vis-à-vis de Dieu, celui qui croit a, en Christ, la place de Christ ressuscité, dans la même relation que celle de Christ avec le Père. Vu la mort, il ne peut pas en avoir d’autre. « Va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ». Ici, Christ emploie les deux titres de Dieu et de Père, et les applique à nous, parce que tout ce que Dieu est, Il l’est, en justice, pour Lui, homme dans la gloire, et que Christ est rentré dans la joie de la communion de Son Père. Or, en vertu de Son œuvre, accomplie pour nous, Il nous place dans la position où Il est Lui-même ; Il nous y place, comme Ses frères, participants, par grâce, à Sa faveur et à Son héritage.

Je me suis étendu, plus que je ne le voulais, quoique d’une manière pratique, sur la doctrine qui est en rapport avec le psaume 22 ; car mon but est de montrer les sentiments et les affections de Christ. La première pensée de Christ, lorsqu’Il est « retiré d’entre les cornes des buffles », est de déclarer, à Ses frères, le nom de Dieu et de Son Père ; quoique dans la gloire, Il n’a pas honte de nous appeler Ses frères. Parfait en Son amour, attaché à ces excellents de la terre, une fois entré dans la joie et dans la bénédiction, par une œuvre qui leur fournit le droit d’y entrer aussi, Il s’occupe de leur révéler ce qui les a placés dans la même position que Lui. Il les rassemble ; puis après avoir mis dans leur bouche la même louange que celle qu’Il va prononcer, Il élève Sa voix, comme homme, au milieu de l’assemblée, pour bénir et célébrer l’Éternel. Comme nous devrions suivre Sa voix, avec des cœurs débordants d’actions de grâce ! Quant à celui qui n’est pas sûr d’être accepté et agréable, et qui n’a pas la joie d’être enfant de Dieu, en vertu de la rédemption, celui-là ne peut pas chanter avec Christ. « Je te célébrerai au milieu de l’assemblée ». Qui est-ce qui chante avec Christ, sinon celui qui a appris ce chant, celui qui peut célébrer Dieu, comme ayant échappé au jugement et étant entré dans la lumière et la joie de l’acceptation ? Le chapitre 1 de l’épître aux Éphésiens (v. 3, 4) nous montre cette place que nous occupons. Ici, nous voyons les saints entonnant, avec Jésus, un cantique de louange, en rapport avec la joie même dont Il jouit. La grâce de cette position est parfaite.

Je ne parlerai pas ici des résultats ultérieurs de l’œuvre de Christ. Remarquons seulement qu’il ne s’agit que de grâce, non de jugement, bien qu’elle soit fondée là-dessus, et qu’ici rien ne dépasse les limites de la terre.

Le psaume 23 a été dicté, par l’Esprit, de manière à s’appliquer à Christ mourant, aux saints qui suivent Ses traces ou au résidu délivré. Ni les souffrances de Christ, ni celles des fidèles ne sont considérées ici comme venant de Dieu ou des hommes, mais comme des occasions de montrer la sollicitude et les soins de Jéhovah. « L’Éternel est mon berger », voilà le sujet du psaume. C’est une vie passée sous Son regard et sous Sa protection, avec l’expérience qui en résulte et l’assurance constante que procure l’amour de Jéhovah. Cette assurance que le cœur éprouve, ne provient pas de ce qu’Il donne, mais de Lui-même. « L’Éternel est mon berger, je ne manque de rien ». Sa puissance, Sa grâce, Sa bonté, Son intérêt pour le fidèle : toutes ces choses donnent une assurance immuable et constante, quelles que soient les circonstances extérieures. Puisque c’est Jéhovah Lui-même qui s’est chargé d’avoir soin de Ses fidèles, comment ceux-ci manqueraient-ils de rien ? Ni les événements qui peuvent survenir, ni les moyens qu’Il emploiera ne doivent nous préoccuper. Les soins du berger — voilà notre assurance et notre sûreté. Les conséquences naturelles de Sa sollicitude sont des pâturages herbeux auprès des eaux tranquilles, la jouissance paisible des secours assurés de Sa bonté.

Mais, en réalité, l’homme, en particulier le résidu et Christ Lui-même, sont au milieu d’épreuves, des angoisses de la mort et d’ennemis puissants. L’âme est-elle troublée et affaissée ? — Jéhovah la restaure. Dans la vallée de l’ombre de la mort, si la mort étend son voile obscur sur celui qui va descendre dans son ombre — Jéhovah est là, plus grand que la mort, pour conduire et pour soutenir. Que des ennemis puissants, inexorables, nous menacent et nous effrayent — devant Lui, la puissance n’est que faiblesse. Il dresse une table devant Ses bien-aimés, ceux-ci s’asseyent en repos et en sûreté. L’onction divine est le sceau de la puissance, lorsque tout est contre nous. Faiblesse humaine, mort, puissances spirituelles de méchanceté, tout cela n’est que l’occasion de manifester que Jéhovah, le Berger, est la sauvegarde infaillible de Son peuple.

Assurément, Christ n’était pas une brebis ; mais Il frayait le sentier que les brebis doivent suivre, et Il se confiait en Jéhovah. Il est le berger de Jéhovah pour ceux qui sont à Lui. Il nous aime, comme Jéhovah L’aima et eut soin de Lui. C’est donc l’amour fidèle de Jéhovah, à travers toutes les choses qui assaillent la nature humaine pendant qu’elle traverse le monde. Le résultat naturel et propre de cet amour est des pâturages herbeux auprès des eaux tranquilles ; mais dans l’état de ruine où est l’homme, et pendant sa marche au milieu des puissances du mal, ce résultat est une force infaillible qui soutient.

C’est pourquoi le cœur, se confiant en la stabilité de Jéhovah, compte sur l’avenir, car l’avenir est aussi certain que le passé : « Le bien et la grâce m’accompagnent tous les jours de ma vie, et mon habitation est dans la maison de l’Éternel, pour toute la durée des jours ». La confiance est placée dans le Seigneur Lui-même, c’est pourquoi les circonstances, la puissance du mal, les difficultés que rencontre ainsi l’homme mortel, ne sont que des occasions de manifester la puissance de Jéhovah, intéressée, dans sa fidélité immuable, à soutenir le fidèle, au travers de toutes ces choses.

Il est intéressant d’observer cette sollicitude de la puissance divine, immuable et certaine, au-dessus de toutes les souffrances particulières, de l’épreuve et de la mort du Seigneur. Telle est la bénédiction de l’homme fidèle, lorsque la terre n’appartient pas au Seigneur et que le pouvoir du mal, la mort et des adversaires puissants s’y opposent. Jéhovah est le sûr asile de la foi.

Psaume 24. Lorsque la terre appartient au Seigneur, « qui est-ce qui montera à la montagne de l’Éternel et qui subsistera dans le lieu de sa sainteté » ? Ici, remarquons-le, l’accès est ouvert à tous ; mais Jacob a la place d’acceptation dans la proximité de Jéhovah. Toutefois la bénédiction et l’acceptation, en grâce, de la part de Dieu qui est leur salut, sont la portion de tous ceux qui se sont purifiés pour rechercher Dieu, lequel a placé Sa bénédiction en Jacob. Ce caractère de pureté est nécessaire ; mais tous les Gentils qui le possèdent, ont accès à la sainte montagne de Jéhovah. Christ Lui-même y entre, en triomphe, comme Jéhovah (24, 7-10).

Le psaume 24 clôt la série des psaumes qui parlent de l’association de Christ avec les excellents, les saints qui sont sur la terre. Nous y avons vu Christ dans le sentier de la vie avec les saints, Christ dans le sentier de la justice, au milieu d’un monde inique, Christ souffrant, centre de toute l’histoire d’Israël et devenant, identifié avec Israël, l’objet de l’intérêt de Jéhovah ; Christ, souffrant comme témoin de la vérité, l’objet des pensées et des affections du résidu ; Christ, souffrant comme abandonné de Dieu ; Christ entrant, en personne, dans le sentier que les brebis doivent suivre, et leur manifestant ainsi les soins de Jéhovah, quoiqu’Il soit Lui-même le vrai Berger (Jean 10) ; enfin Christ, entrant, en triomphe, dans le temple, comme le Roi de gloire, l’Éternel des armées, lorsque tous reconnaissent Jacob et le Dieu de Jacob.

Quoique l’Être béni, ainsi présenté, soit un modèle pour nous, sous bien des rapports, toutefois l’action réelle et efficace, sur la piété du cœur, a lieu, en Le voyant véritablement homme, frayant le sentier, devant nos yeux, et engageant, par cette vue, toutes les affections de l’âme.

Dans les psaumes suivants, nous trouvons de nouveau les pensées et les sentiments du résidu, au milieu de ses afflictions, en rapport avec cette même position de Christ ; mais nous y puiserons une grande instruction pour nos cœurs, dans un sentier qui est toujours plein d’afflictions et essentiellement pareil à celui du résidu, aussi longtemps que le mal régnera ici-bas. En jetant un dernier coup d’œil sur les psaumes qui précèdent, nous pouvons signaler un développement progressif dans les pensées qu’ils contiennent.

Les psaumes 3 à 7 renferment des principes généraux qui indiquent que la justice ne règne pas encore par le jugement, fait mentionné d’avance dans les deux premiers psaumes. L’homme juste est au milieu des méchants, le jugement est à venir, et les conseils de Dieu, concernant le Messie, sont annoncés, non encore accomplis, au psaume 8. Les psaumes 9 et 10 renferment les événements concernant le peuple juif et son pays, dans les derniers jours. Dans les psaumes 11 à 15, nous trouvons les relations, le jugement et les principes du résidu qui regarde à Jéhovah, dans cet état de choses. Enfin les psaumes 16 à 24, ayant donné à connaître toute la position de Christ, par rapport à Israël, L’introduisant au milieu de ce peuple et indiquant le résultat de Sa présence, nous trouverons, dans les psaumes suivants, beaucoup plus de détails touchant les expériences et les exercices des saints, aux derniers jours. Ces exercices sont nécessairement fondés sur l’intervention et le sacrifice de Christ. Je n’entends point dire, pour cela, que les saints d’alors aient une idée claire du sacrifice de Christ, et que les expressions des psaumes supposent cela, ni qu’elles conviennent à une âme qui est dans la liberté. Mais de tels exercices ne peuvent avoir lieu sans l’intervention et le sacrifice de Christ ; le Saint Esprit, dans le résidu et en toute âme, travaille en vertu de ce sacrifice, et afin de le faire connaître d’une manière complète.



  1. Angl. Il y a foi en Lui, dans cette relation.