Livre:Exposé et structure détaillée du livre d’Ésaïe/Seconde partie - Chapitres 40 à 66/Chapitres 40 à 48

De mipe
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L’Éternel expose et justifie Ses voies à l’égard de Son peuple par l’intérieur, pour ainsi dire, en rapport avec un état moral qui doit être changé pour que ce peuple soit béni selon Dieu. De là ce que l’on a appelé la controverse de Dieu avec le peuple au sujet de cet état moral.

Elle a, dans ces chapitres 40 à 48, pour thème l’idolâtrie dont Israël s’est rendu coupable, et spécialement, après le jugement tombé sur les dix tribus, Juda et Jérusalem. La source en est Babylone, mère par excellence des idoles pour toute la terre.

Chapitre 40, 1-11

La consolation annoncée et offerte au peuple[1].

En fait, à cause de son refus de Christ, elle sera future. Mais elle est donnée ici comme introduction à toute la seconde partie d’Ésaïe. Cette introduction est admirablement précédée et mise en valeur par l’intermède historique des chapitres 36 à 39.

v. 1, 2. Ces deux versets proclament l’aboutissement de toutes les voies de Dieu envers Israël, que l’Éternel appelle maintenant Son peuple. Le moment est venu de le consoler. Le temps de détresse, la grande tribulation, est considéré comme accompli, son iniquité est acquittée, un jugement double est tombé sur Jérusalem. La colère a eu son cours sur la ville, mais elle a eu bien davantage son cours sur Christ fait péché en vue d’acquitter l’iniquité de Jérusalem.

v. 3-5. Mais avant tout l’Éternel décrit la manière dont la consolation leur sera apportée. Une voix crie pour que l’on prépare le chemin du Seigneur. C’est Jean le baptiseur, qui aurait pu être l’Élie qui devait venir, s’il avait été reçu, et qui aurait alors rétabli toutes choses. Quoique le peuple ait rejeté le précurseur, la gloire de l’Éternel sera révélée, et toute chair ensemble la verra, car le Dieu des promesses ne change pas.

v. 6-8. Mais cette gloire ne peut être établie qu’après le jugement absolu et définitif de l’homme, qui a rejeté Jean le baptiseur et le Messie qu’il annonçait. Ce jugement est prononcé, « mais la Parole de notre Dieu demeure à toujours ».

v. 9-11. L’évangile est proclamé aux villes de Juda par Jérusalem au cœur de laquelle (v. 2) Dieu a parlé. Le chrétien applique tout cela aux bénédictions actuelles, le prophète juif au temps futur. Les bonnes nouvelles sont la venue du Seigneur. Elle a trois caractères : Il vient avec puissance (2 Pier. 1, 16) ; Il récompense la fidélité (1 Pier. 5, 4 ; 2 Tim. 1, 18) ; Il est le grand berger des brebis (Héb. 13, 20).

Chapitre 40, 12-31

Nous avons là la thèse générale qui sera reprise jusqu’au chapitre 48.

v. 12-17. Le prophète commence par établir qui et quel est le Seigneur Éternel dont il vient de parler. Il est le Créateur souverain. Toutes les nations sont moins que le néant et le vide devant Lui (Gen. 1, 2).

v. 18-25. À qui donc Le comparer ? Devant Lui l’homme est comme rien (cf. 6-8). D’où la condamnation absolue de l’idolâtrie de cet être de néant.

v. 26-31. C’est la conclusion de 12-25. La force est en Lui, Il voit tout et ne se lasse jamais. Mais (v. 29) Il communique la force pour s’élever, courir et marcher, et Il l’augmente quand elle existe.

Chapitre 41

Ce chapitre commence par Cyrus, le destructeur des idoles des nations, et va jusqu’à la pleine délivrance.

v. 1-7. Le contraste est frappant avec 40, 29-31. Les nations sont invitées à renouveler leur force pour paraître devant Dieu. Elles s’encouragent elles-mêmes les unes les autres à être fortes, en s’adressant à leurs idoles (v. 5-7). Est-ce donc elles qui ont suscité un homme dont la justice accompagne les pas, ou est-ce l’Éternel ?

v. 8-20. Maintenant l’Éternel se tourne vers Israël. Quelle grâce dans ces versets, quand on les compare avec ce qui est dit aux nations dans les versets 1 à 7 ! Dieu a appelé Jacob comme Son serviteur, Abraham comme Son ami. Jacob n’est qu’un vermisseau, mais son aide et sa force sont dans l’Éternel, comme en 40, 26-31, en l’Éternel qui l’a choisi et qui ne l’a pas rejeté. Aussi lui dit-Il : « Ne crains point… ne crains point, moi je t’aiderai » (v. 10, 13, 14 ; 43, 1, 5 ; 44, 2, 8). C’est la réalisation de cette parole : « Consolez mon peuple » (40, 1). Il se servira de Son peuple pour subjuguer les nations (v. 15, 16). Il y aura un renouvellement pour toute la terre d’Israël, une « régénération » dans tous les sens.

v. 21-29. Une sommation est adressée aux faux dieux eux-mêmes, de venir plaider leur cause. Peuvent-ils déclarer quel est l’homme qui viendra comme juge sur les nations et comme messager de bonnes nouvelles pour Jérusalem ? Dieu ne dit pas encore Son nom, pour laisser la parole aux faux dieux ; Il ne le révélera que plus tard, en 44, 28 et 45, 1. Personne n’a pu répondre, même parmi le peuple. Ce messager était annoncé longtemps à l’avance. Or il n’y a eu chez eux ni conseiller, ni réponse. En sorte que tous, nations et peuple de Dieu, sont également néant.

Chapitre 42

v. 1-4. Mais l’Éternel a un serviteur selon Son cœur. Ce n’est pas celui (Cyrus) dont la justice accompagne les pas, et qui détruit les idoles (41, 2), mais Celui que l’Éternel a appelé en justice (v. 6). Ce n’est pas non plus Israël, que l’Éternel avait choisi dès le commencement, ce pauvre vermisseau coupable qu’Il rétablira, auquel Ses promesses ne peuvent manquer, et auquel Il dit à cause de l’élection comme de Sa fidélité à Ses promesses : « Tu es mon serviteur ». C’est Christ. Si tous les hommes se sont lassés (40, 30), Lui ne se lassera pas. Il est Lui-même l’Éternel, qui ne se lasse pas, qui ne se hâte pas (40, 28). C’est Lui qui établit le juste jugement (v. 4). C’est Lui qui apportera et mettra en lumière le juste jugement à l’égard des nations ; c’est Lui qui l’apportera en faveur de la vérité. C’est Lui dans lequel l’Éternel déclare avoir trouvé Son plaisir (Matt. 3, 17 et 17, 5), et qui ne se borne pas à être comme Cyrus un instrument dont la justice accompagne les pas. C’est Lui qui correspond en toutes choses au caractère de Jésus Christ, le Fils de David (Matt. 12, 18-21).

v. 5-8. C’est Lui dont l’Éternel tient la main pour le garder (cf. 41, 13). C’est Lui qui sera l’alliance du peuple et une lumière des nations. C’est Lui le libérateur. Dieu ne donnera pas Sa gloire à un autre ; Lui seul revêtira cette gloire, car Il est Dieu. Les images taillées seront devant Lui plongées dans le mépris.

v. 9. Les « premières choses », savoir le Serviteur humilié, sont maintenant arrivées ; les « nouvelles choses », c’est Christ exerçant le jugement, mais pour délivrer le résidu.

v. 10-18. Le cantique nouveau célèbre ces gloires nouvelles de Christ, et le résidu qui en est l’objet les proclame (cf. Ps. 40, 3). Tous les bouts de la terre sont appelés à célébrer la louange de l’Éternel. Depuis longtemps le serviteur de l’Éternel était resté tranquille, avait laissé le méchant triompher en apparence (18, 4). Maintenant il fait entendre le cri du combat et de la victoire, pour délivrer et restaurer le résidu selon que ce livre l’avait annoncé (v. 16, comp. 40, 4). Ceux qui se sont confiés à leurs idoles, avec lesquelles le Seigneur a procès, seront couverts de honte.

v. 19-25. Ces versets nous présentent la condition dans laquelle se trouve Israël, le serviteur de 41, 8, à cause de son péché. L’Éternel avait autrefois pris Son plaisir en lui en le plaçant sous une loi de justice (v. 21), mais il a été aveugle et sourd, aussi l’Éternel l’a-t-Il rejeté, livré aux ennemis, à cause de son infidélité. Au verset 24 le résidu reconnaît la justice du jugement. Seul le vrai serviteur, celui de 42, 1, subsiste dans toute sa perfection au milieu de ces ruines.

Chapitre 43

v. 1-7. Mais c’est en vertu de l’œuvre de ce vrai Serviteur qu’Israël, le premier serviteur, le serviteur coupable, pourra être rétabli. « Ne crains point, lui dit l’Éternel, je t’ai racheté, tu es à moi… ». Ne crains point. Oh ! comme ces paroles résonnent délicieusement aux oreilles du résidu après tant d’infidélité, d’idolâtrie et de jugement (41, 10, 13, 14) ! La meilleure raison de ne pas craindre, c’est le prix qu’Il a payé pour lui (v. 1, 3). « Je t’ai appelé par ton nom ». Ne l’avait-Il pas fait, à cause d’Israël, à l’égard d’un moindre, de Cyrus (45, 3, 4) ?

Au verset 2 nous avons l’histoire du résidu passant par l’eau et par le feu sans être submergé ou consumé. Au verset 5 nous trouvons l’assurance : « Je suis avec toi », conséquence du rachat proclamé au verset 1. Jusqu’au verset 7 se continue l’histoire du retour du résidu pour l’établissement d’un peuple millénial formé par Dieu et appelé de Son nom.

v. 8-13. La résurrection morale du peuple est annoncée. Le résidu est désormais constitué comme un corps de témoins de l’Éternel, unis au serviteur, Christ, qu’Il a choisi (v. 10). Toutes ces bénédictions sont basées sur la rédemption d’Israël (v. 1, 3, 14, 25 et chap. 44, 6, 22, 23). Mais nous trouvons en même temps un plaidoyer contre les idoles, maintenant abandonnées (v. 10, 13).

v. 14-21. C’est comme le rédempteur d’Israël qu’Il a traité Babylone, patrie des faux dieux, comme Il l’a fait jadis pour l’Égypte (v. 16-18). Les v. 19-21 parlent d’un renouvellement, pour Israël (les dix tribus ?), du voyage à travers le désert ; ce sera une chose nouvelle (v. 19) après la délivrance de jadis, soit de l’Égypte soit de Babylone. « J’ai formé ce peuple pour moi-même, ils raconteront ma louange, dit l’Éternel (v. 21).

v. 22-28. Mais comment Israël avait-il répondu aux délivrances de jadis ? Par des infidélités et rien que des infidélités. Sa seule ressource, son seul droit, c’est la rédemption, qui remplit ces chapitres, comme elle a été mentionnée dès le chapitre 1, verset 18. L’évangile est tout entier dans le verset 25 : « C’est moi, c’est moi qui efface tes transgressions à cause de moi-même ; et je ne me souviendrai pas de tes péchés ».

Chapitre 44

v. 1-5. L’Éternel s’adresse à Israël comme serviteur. Il peut être reconnu tel en vertu de la rédemption, après avoir été totalement éloigné de Dieu et placé sous le jugement à cause de son infidélité (42, 19). Bien plus, il est identifié aux yeux de Dieu, avec Christ, le vrai serviteur. Il est dit de Christ au chapitre 42, 1 : « Je mettrai mon Esprit sur Lui », et « mon élu » ; puis : « mon serviteur que j’ai choisi » (43, 10). Et il est dit ici : « Israël, que j’ai choisi… ; toi, Jeshurun, que j’ai choisi » ; et : « je verserai mon Esprit sur ta semence ». Cela est dit à la fois de Jérusalem et d’Israël. Tous seront appelés du nom de Christ et du nom d’Israël. Combien est doux ce : « Ne crains pas, mon serviteur Jacob » !

v. 6-8. L’Éternel, Christ, Roi d’Israël, son Rédempteur, revendique de nouveau Son titre, comme Il revendique toute science et toute puissance vis-à-vis des idoles. Il déclare aux oreilles d’Israël devenu Son témoin : « Y a-t-il un Dieu hors moi ? ».

v. 9-20. Folie et néant des idoles. Et c’est à quoi Israël avait été asservi, demandant au bois dont il se chauffait de le délivrer (cf. Jér. 10, 1-10) !

v. 21-28. En vertu de la rédemption, Israël, qui s’était asservi aux idoles, est maintenant appelé de ce beau nom de serviteur déjà proclamé au commencement du chapitre, et il est appelé à se souvenir de ces choses, d’où il était déchu dans le paragraphe précédent. Les transgressions sont maintenant effacées, et Dieu confirme envers Israël « la parole de son serviteur », Christ annonçant (v. 23) la restauration de Jérusalem et d’Israël, quand il dira : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Matt. 23, 39). Mais déjà un accomplissement partiel va avoir lieu en vue de l’accomplissement futur annoncé à Israël. Cet accomplissement temporaire a lieu par Cyrus, annoncé nominalement d’avance, une des preuves du néant de l’idolâtrie, et qui sera le berger de l’Éternel. Il accomplira tout le bon plaisir de l’Éternel sans être lui-même, comme Christ, l’objet du bon plaisir divin (42, 1). Cet accomplissement du bon plaisir de Dieu par Cyrus est montré dans les passages suivants : 41, 25 ; 44, 28 ; 46, 11 ; 48, 14.

Chapitre 45

v. 1-7. L’Éternel, qui vient de parler de Cyrus, s’adresse à lui. Il l’a suscité comme son Oint (il n’est jamais appelé serviteur) pour détruire les idoles, et Babylone qui en est l’origine. Le verset 3 présente le dessein de Dieu à son égard, personnellement. Dieu veut que Cyrus Le connaisse, comme ayant été appelé nominalement par Lui. Ce fait est bien approprié à Cyrus qui ne connaissait pas l’Éternel, qui était l’instrument inconscient des desseins de Dieu, mais à qui Dieu, qui se servait de lui et l’employait, s’intéressait. Aussi se révèle-t-Il à lui comme le seul Dieu créateur. Il n’y en a pas d’autre. Il suffisait de croire cela et de le mettre en pratique, de savoir que toutes choses sont sorties de Sa volonté, pour Lui appartenir. « Je fais la prospérité et je crée le malheur » (v. 7) : peut-être est-ce dit en opposition avec la religion perse qui enseigne l’existence d’un dieu du bien et d’un dieu du mal.

v. 8-13. La bénédiction millénaire est réalisée en type par l’avènement de Cyrus. Par lui la justice germe et « les nuages la font ruisseler ». Mais les instruments inconscients que Dieu emploie n’ont aucun droit de contester avec Lui. Seul Dieu le suscite en justice, rend droites ses voies, et les destine à rebâtir Jérusalem et à libérer les captifs de Babylone.

v. 14-17. Le discours prophétique passe de Cyrus à Israël : la transition se fait au verset 14, quand les nations vaincues disent : « Certainement Dieu est au milieu de toi ; il n’y en a pas d’autre, point d’autre Dieu… ». Elles Le reconnaissent comme « le Dieu d’Israël, le sauveur ». Elles seront confuses de leurs idoles. Et penser qu’Israël les a adorées ! Quelle confusion ! Mais alors Israël sera sauvé, d’un salut éternel, et n’aura plus honte ni ne sera confus, aux siècles des siècles.

v. 18, 19. Dans tous ces versets Dieu insiste sur le fait qu’« il n’y en a pas d’autre » (v. 5, 14, 18, 22)[2]. Il est le Dieu créateur, et Il montre comment la création a été ordonnée et la terre formée. Il est « l’Éternel parlant justice ». En fait, c’est Christ : tout ce chapitre est la revendication devant Cyrus et les nations du Dieu d’Israël, de Christ, comme seul Dieu, Créateur — ce que les nations auraient dû reconnaître (Rom. 1, 20) et qu’elles reconnaîtront plus tard pour être sauvées.

v. 20-25. Nous trouvons effectivement ici le caractère qu’aura la foi du résidu des nations, car tout cela est un plaidoyer avec les nations auxquelles Cyrus, le seul d’entre elles qui eût l’idolâtrie en abomination, sert de type. Ce résidu (les « réchappés des nations ») reconnaîtra le seul Dieu créateur, Celui dont la Parole prononcée d’avance est certaine (Rom. 14, 11), un Dieu juste et sauveur (v. 21). Elles se tourneront vers Lui pour être sauvées. C’est à Lui que les nations viendront (v. 24), c’est en Lui qu’Israël se glorifiera (v. 25).

Chapitre 46

v. 1, 2. Un effet de la chute de Babylone est que les idoles chargées sur des bêtes de somme n’ont pu se sauver. Les hommes pas plus que le bétail n’ont pu sauver leur fardeau.

v. 3-11. Après avoir établi, devant le néant des faux dieux, qu’il n’y a pas d’autre Dieu que Lui, l’Éternel s’adresse maintenant à la maison de Jacob et leur dit : « Écoutez-moi ». C’est la grande parole qui domine tous les chapitres après celui-ci (cf. 46, 3, 12 ; 48, 1 ; 49, 1 ; 51, 1, 7). Lui seul a le droit d’être écouté. Les bêtes ni les hommes n’ont pu porter les idoles, ces dernières n’ont pu empêcher leurs adorateurs d’aller en captivité, mais Dieu a porté Israël avant même sa naissance. Il est le Même, Il n’a pas changé dès lors, et Il les portera jusqu’aux cheveux blancs. Il les chargera sur Lui et les délivrera. Tout cela en contraste avec les faux dieux. Que peuvent-ils ? Quant à Dieu, Il s’affirme par Lui-même. Lui seul peut se révéler. Lui seul peut déclarer la fin dès le commencement. Lui seul peut faire naître ce qui n’existait pas. C’est ainsi qu’Il a appelé Cyrus, l’homme de Son conseil, comme un oiseau de proie sur les nations (v. 11).

v. 12, 13. Et maintenant Dieu déclare l’accomplissement partiel de Ses conseils par Cyrus, avant-goût de la bénédiction définitive pour Israël. La justice s’est approchée. Le Seigneur va mettre le salut en Sion, et sur Israël la gloire.

Chapitre 47

v. 1-4. La ruine de Babylone est annoncée ; elle sera dépouillée et honteuse. Mais au milieu de cette ruine on entend un chant lointain, de toute beauté, parti de la terre d’Israël : c’est le verset 4. Plus de faux dieux, l’Éternel seul est reconnu ! Il est le Rédempteur tel qu’Il s’est révélé dans tous ces chapitres. Il est l’Éternel des armées, le Saint d’Israël. La relation d’Israël avec Lui est retrouvée.

v. 5-11. Le procès contre Babylone continue. Elle n’avait pas compris le but de Dieu, quand Il livrait Israël en sa main. Elle s’était enorgueillie, disant : « Je serai maîtresse pour toujours » (v. 7). Bien plus, elle s’était élevée contre Dieu et avait déclaré être Dieu elle-même : « C’est moi, et il n’y en a pas d’autre ». Quelle profanation ! La mère des idoles, des abominations, parler ainsi ! Une telle pensée n’est autre chose que l’apostasie finale. La Babylone du passé reporte à la Babylone de la fin. Comme est venu « en un instant » le jugement sur Babylone, ainsi il viendra « en une seule heure » sur la Babylone apocalyptique (Apoc. 18, 10), que ce soit la prospérité commerçante du monde chrétien, que ce soit son caractère d’apostasie idolâtre sous l’Antichrist.

v. 12-15. Tous ses sages, ses conseillers, ses devins, toute sa prétendue religion qui remplaçait Dieu par la fausse religion de l’homme, auront disparu en un moment.

Il faut noter le rôle que Babylone joue dans cette deuxième partie d’Ésaïe, en accord avec la prédiction du chapitre 39, tandis que la première partie est remplie de l’Assyrien. Du moment que le procès de l’idolâtrie commence, c’est Babylone qui est en vue.

Chapitre 48

Après la charge de Babylone idolâtre au chapitre 47, vient celle de Juda comme étant le seul qui reste encore de la maison de Jacob.

v. 1-8. En contraste avec Babylone, Juda se réclame du Dieu d’Israël, mais c’est une profession sans vérité ni justice. On prend le nom de la ville sainte et le nom de l’Éternel des armées. C’est une profession sans aucune réalité. Aussi Dieu les assimile-t-Il à Babylone à laquelle Il avait annoncé sa prise par Cyrus avant même que ce dernier fût connu par son nom. Il a agi envers Jérusalem sur le même principe, afin que celle-ci ne dise pas : « Mon idole a fait et ordonné ces choses ». On voit ici Juda associant sans vergogne ses idoles à la profession du culte du vrai Dieu. N’en est-il pas de même de la chrétienté ? Est-elle meilleure que Juda ? Dès le début Israël était obstiné, de cou roide, perfide et transgresseur (Ex. 32, 9 ; 33, 3 ; 34, 9). Ce qui rendait l’état d’Israël si grave c’est que dès le début l’idolâtrie marchait de pair avec la profession religieuse.

v. 9-16. Dieu déclare qu’Il retient Sa colère méritée, qu’Il a trouvé le moyen de ne pas retrancher définitivement Israël. Il le purifiera au creuset de l’affliction (v. 10 ; Zach. 13, 9 ; Ps. 66, 10 ; Éz. 22, 20-22). Ce sera le moyen de ne pas donner Sa gloire à un autre (cf. 42, 8). Par le fait de la purification par le creuset, ce misérable peuple se trouve ainsi le dépositaire, comme Christ Lui-même, de la gloire de Dieu. Encore une fois Dieu mentionne Cyrus comme Son témoin pour frapper et détruire l’idolâtrie. Il l’appelle même « celui que l’Éternel a aimé », dans le sens de lui confier une mission et de le faire jouir de Sa faveur.

v. 17-19. Ici s’exprime la douleur de Celui qui a tant aimé ce peuple. C’est comme la douleur de Jésus pleurant sur Jérusalem, en Luc 19, 41-44 et Matthieu 23, 37-39, comme dans ce dernier passage, Dieu s’adresse à ce peuple infidèle comme Son Rédempteur. Mais il y aura un résidu formé au milieu de l’épreuve et des jugements. L’Éternel le rachètera et lui montrera à travers les jugements le chemin où il doit marcher, tandis que le gros de la nation sera retranché et détruit de devant Lui.

v. 20-21. Le rachat d’Israël étant opéré et le cœur de ce peuple ramené à Dieu par la repentance, voici ce qui reste à faire : sortir de Babylone avec une voix de chant de joie, déclarer être l’objet de la rédemption, considérer le monde à travers lequel Dieu nous conduit comme un désert, mais où l’on jouit de toute la faveur de Dieu.

v. 22. En contraste avec cette position bénie, « il n’y a pas de paix, dit l’Éternel, pour les méchants ». Cf. 57, 21 et Psaume 37, 37.


Résumé des chapitres 40 à 48, par J.N.D.

Sujet : l’Éternel seul Dieu — Israël peuple élu et serviteur formé pour Sa louange — Babylone et l’idolâtrie, oppresseur d’Israël — Cyrus leur libérateur actuel mais type d’une délivrance future par Christ Lui-même et qui agira justement, ne donnant aucune paix au méchant, sinon Il ne serait pas juste. L’Éternel et Israël sont mis en contraste avec l’idolâtrie (n’est-ce pas aussi l’Apocalypse ?). Cyrus est l’instrument de bénédiction actuel, mais l’Éternel qui a jugé Israël pour son péché le bénira maintenant en vue de Sa propre gloire.

Après avoir proclamé ce jugement général et son résultat, le prophète va introduire d’une manière plus distincte et plus détaillée Christ et la relation d’Israël avec Lui.



  1. Sur la consolation, voyez 12, 1 ; 49, 13 ; 51, 3, 12, 19 ; 52, 9 ; 66, 11, 13. Cf. Luc 2, 25 ; 2 Thessaloniciens 2, 16.
  2. Cf. 46, 9. En 47, 8-10, c’est Babylone qui, dans son orgueil, s’est élevée contre Dieu et s’est mise à Sa place ! et tout en parlant ainsi s’est avilie au culte des idoles après avoir commencé par le culte d’elle-même.