Livre:Exposé et structure détaillée du livre d’Ésaïe/Seconde partie - Chapitres 40 à 66/Chapitres 49 à 57

De mipe
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Controverse de Dieu avec les Juifs au sujet du rejet de Son Fils.

Chapitre 49

v. 1-4. Au chapitre 48, 12 Dieu disait : « Écoute-moi, Israël ». Ici, c’est Israël qui dit : « Écoutez-moi, îles, et soyez attentives, peuplades lointaines » — vous les nations. Il fait le tableau de ce qu’il est selon les conseils de Dieu. Il a été « appelé dès le ventre ». S’il s’agit de Christ, vrai Israël, Dieu l’a « formé dès le ventre » (v. 5), mais dans un cas comme dans l’autre Dieu identifie dans Ses conseils Israël avec Christ. Il s’agit maintenant du peuple. Dieu lui dit : « Tu es mon serviteur, Israël, en qui je me glorifierai ». Cette identification d’Israël serviteur avec Christ est déjà notée en 41, 8 et 42, 1-9. Mais voici au verset 4 que tous ces conseils sont frustrés quand paraît le Messie, Christ, le vrai Israël, le vrai serviteur. Il est obligé de dire : « J’ai (durement) travaillé en vain » (nous, chrétiens, nous sommes exhortés à ne pas faire comme Israël, à ne pas avoir reçu la grâce de Dieu en vain, 2 Cor. 6, 1). « Toutefois, ajoute-t-il, mon jugement est par devers l’Éternel, et mon œuvre par devers mon Dieu ». C’est son Dieu qui l’apprécie, c’est son Dieu qui juge de son œuvre. Il s’en remet entièrement, malgré le néant apparent de son effort, à l’appréciation de Dieu pour lequel comme serviteur il a entrepris cette œuvre.

v. 5-6. Maintenant l’Éternel parle (mais aussi Christ en même temps, montrant ainsi que Dieu et Christ serviteur, homme, sont identiques, dans une même pensée). Christ dit : Quoiqu’il n’y ait aucun résultat apparent de mon œuvre, l’Éternel m’appréciera et me glorifiera pour l’avoir faite, ayant eu ma force en Dieu pour la faire. Cela Lui suffit pleinement, en dehors de tout résultat de Son service. Mais l’Éternel Lui dit : Ton service envers le résidu d’Israël est peu de chose, « je te donnerai aussi pour être une lumière des nations, pour être mon salut jusqu’au bout de la terre » (v. 6). C’est le ministère de Paul (Act. 13, 47) pour un appel céleste des nations, mais ce sera aussi pleinement réalisé sur la terre dans le millénium.

v. 7-13. Comme Christ serviteur sera la lumière des nations (v. 6), il sera aussi (après avoir été, comme homme, méprisé, abhorré, après avoir été serviteur de ceux qui dominent), secouru de Dieu au jour du salut pour être une alliance du peuple et ramener les tribus des bouts de la terre. Ce sera le jour où l’Éternel consolera Son peuple (v. 13), car lors de la mission du précurseur (40, 1), Il a refusé d’être consolé. Cette consolation ne se trouvera pour Israël que dans la restauration finale.

v. 14-21. Le Seigneur console Sion et répond à son découragement en lui montrant que les fils qu’elle a eus lorsqu’elle était privée d’enfants et que Lui était devenu lumière des nations lui diront encore : Fais-moi place. Il s’agit ici du caractère futur qu’auront les nations milléniales envers Israël. Qui avait donc élevé ces fils quand Sion était laissée seule ?

v. 22-26. Mais ces nations mêmes deviendront, avec leurs rois, les pères nourriciers du peuple lors de sa réintégration dans son pays comme peuple de l’Éternel. Israël sera enlevé à l’homme fort (à Satan ?), qui s’était emparé de lui. L’Éternel jugera leurs ennemis, et le monde entier saura que le Puissant de Jacob est le Sauveur et le Rédempteur de Son peuple, caractère qu’Il prend dans tous ces chapitres.

Chapitre 50

v. 1. Et maintenant le Seigneur adresse des questions à Son peuple. En premier lieu : Pourquoi votre mère a-t-elle été renvoyée ? Dieu avait le droit de rompre Son alliance si la nation ne Lui plaisait pas (Deut. 24, 1) ; mais non, c’est Israël qui avait rompu le lien par l’adultère. Dieu avait-Il des créanciers qu’Il dût satisfaire en leur vendant Israël ? Non, c’est leurs péchés qui les avaient rendus esclaves de Satan. Tout le mal vient donc de l’homme.

v. 2-3. Mais les choses étant telles, Dieu était venu, avait appelé. Comment avaient-ils répondu ? Personne. Leur silence était combien méprisant pour le Dieu d’amour dont ils avaient vu les merveilles en Égypte. Dieu était venu pour les chercher, et Il n’avait trouvé personne…

v. 4-11. Mais que dis-je ? Dieu avait trouvé quelqu’un : un homme, un homme auquel Il avait « donné la langue des savants pour soutenir par une parole celui qui est las » (cf. 40, 29), le pauvre résidu de Son choix. Lui est devenu le modèle du vrai résidu. Réveillé chaque matin pour écouter, pour être enseigné comme le résidu, l’Éternel Lui a ouvert l’oreille pour entendre et obéir. Il a volontairement supporté les injures de la part des hommes. Il a compté absolument sur l’aide et le secours de l’Éternel. Il est allé jusqu’au bout, dressant résolument Sa face quand Il allait pour rencontrer l’opprobre. C’est pourquoi Il a pu dire : « Mais le Seigneur l’Éternel m’aidera : c’est pourquoi je ne serai pas confondu ; c’est pourquoi j’ai dressé ma face comme un caillou, et je sais que je ne serai pas confus. Celui qui me justifie est proche : qui contestera avec moi ? — tenons-nous là ensemble. Qui plaidera contre moi en jugement ? — qu’il s’approche de moi ». Il donne ainsi un modèle au résidu pour dire la même chose, et à nous aussi (Rom. 8, 33-39). Tout ce passage contient l’humiliation de Christ, Sa place de dépendance en contraste avec Sa divinité et Sa toute-puissance (v. 2-3), et en même temps le modèle parfait qu’Il en laisse aux siens, au résidu selon Dieu. Le chapitre 53, lui, parle de l’expiation.

v. 10-11. Nous trouvons ici les premiers mots de la série des « Écoutez-moi » qui se termine à 51, 8. Le résidu caractérisé par la crainte de l’Éternel (c’est en effet son trait distinctif) est exhorté à se confier en Son nom et à s’appuyer sur Lui, comme l’a fait le serviteur dont nous venons d’avoir le portrait. Qu’il se confie dans le nom de l’Éternel, ce pauvre résidu qui marche dans les ténèbres et n’a pas de lumière, et qui Le confesse humblement, mais qui craint l’Éternel et qui fait attention à la voix de Son serviteur (42, 1 ; 49, 5). Il contraste avec ceux qui après avoir allumé un feu croient y voir, et qui en seront dévorés, ayant allumé eux-mêmes leur jugement.

Chapitre 51

Depuis le verset 10 du chapitre 50 jusqu’au verset 8 du 51 nous avons l’œuvre qui précède dans le cœur du résidu, enseigné par le parfait Serviteur comme modèle, la reconnaissance du Messie autrefois rejeté (chap. 53).

v. 1-3. « Écoutez-moi » : c’est le Serviteur qui parle (50, 10). Comme résidu ils sont un petit nombre, sans lumière, mais ils poursuivent la justice, étant remplis du désir de l’acquérir. Le Serviteur les exhorte à considérer Abraham dont ils sont les vrais enfants. Il était seul quand il a été appelé. N’est-ce pas aussi leur condition actuelle ? Cependant comme lui ils seront multipliés. L’Éternel n’a-t-Il pas promis qu’Il consolerait Son peuple, et Sion ? Les voilà rattachés à Jésus. Réduits à l’état de désert, ils retrouveront Éden, le paradis, la joie, les louanges et les cantiques.

v. 4-6. Un second appel à écouter est adressé au résidu par le Serviteur modèle. Il établira Son jugement pour une lumière des peuples, selon 49, 6. Sa justice n’est pas encore arrivée, elle est proche, de même Son salut qui est sorti et aura bientôt atteint son but. Il annonce que les nations, et non pas seulement ces quelques-uns du résidu, s’attendront à Son intervention. Les cieux et la terre disparaîtront, selon 2 Pierre 3, 10, les « hommes qui habitent sur la terre », selon Apocalypse, mourront, mais Son salut et Sa justice dureront éternellement. Voyez encore verset 8 et 56, 1.

v. 7-8. Le dernier « Écoutez-moi ». Le résidu est enfin sorti de la période de préparation. Il connaît la justice, et la loi est dans son cœur (voyez Héb. 8, 10-11). Ils connaissent le Serviteur qui les exhorte à ne pas craindre l’opprobre, ni les outrages des hommes ; ne les a-t-Il pas traversés, Lui (50, 6) ? Leurs ennemis seront la proie des vers, mais alors Sa justice et Son salut ne seront plus en chemin, ils seront établis à toujours.

Maintenant, du verset 9 à 52, 6, nous trouvons une seconde série d’appels caractérisés par ces mots : « Réveille-toi ».

v. 9-16. Le résidu étant désormais pleinement formé, s’adresse avec une entière confiance à l’Éternel. Il peut faire appel à Sa puissance et dire : « Réveille-toi, réveille-toi ». Il retourne à la délivrance d’autrefois, quand Dieu fit sortir Son peuple d’Égypte. C’est pour lui le gage assuré que le résidu reviendra à Sion, quand « une joie éternelle sera sur leur tête », parole caractéristique de la bénédiction millénaire (35, 10). Enfin le peuple sera consolé. C’est ainsi que l’Éternel répond à l’appel du résidu. Au chapitre 50, 1, si Israël avait écouté, à la venue du Messie, le temps étant accompli, l’Éternel aurait ordonné la consolation. Au 49, 13, à la rentrée de tous les rachetés d’Israël la consolation que l’Éternel accorde à Son peuple sera proclamée. Au 51, 3 nous trouvons la consolation de Sion, au 51, 12 la consolation du résidu.

Ce dernier a-t-il à craindre en traversant la tribulation ? Nullement ; il peut compter sur l’Éternel qui a mis Ses paroles dans la bouche de Son Serviteur, Celui qu’Il a protégé, par lequel Il a établi les cieux et la terre et par lequel Il dit à Sion : « Tu es mon peuple » (v. 16).

v. 17-23. C’est maintenant l’Éternel qui dit à Jérusalem : « Réveille-toi, lève-toi ». Le moment de la résurrection de la ville bien-aimée est arrivé. Il lui rappelle toutes ses infidélités qui l’ont obligé à lui faire boire la coupe d’étourdissement. Mais maintenant Dieu plaide la cause de Son peuple, comme Il le lui avait proposé en 1, 18-20. Mais de quelle manière la consolera-t-Il ? En mettant cette coupe d’étourdissement dans la main de ceux qui affligent Jérusalem (Zach. 12, 2).

Chapitre 52, 1-12

v. 1-6. Un troisième « Réveille-toi » est adressé à Sion. Il y a ici une gradation. Au 51, 9 le résidu demandait au bras de l’Éternel de se revêtir de force ; ici Sion est appelée à se revêtir de sa propre force. Le terme pour « force » est oz, c’est-à-dire la force qui est en Dieu. Tels sont ses vêtements de parure. Elle est la ville sainte, où l’impur n’entre pas (cf. Apoc. 21, 27), dans laquelle Dieu habite. Dieu lui rappelle son infidélité. Elle s’est vendue au monde sans en rien retirer. L’Éternel la rachètera sans argent, par pure grâce. En ce jour-là le peuple de l’Éternel connaîtra le nom de son Sauveur, il entendra ces paroles de Sa bouche : « Me voici ». Cette parole est, comme pour nous chrétiens, la terminaison de tout, le comble de la bénédiction.

v. 7-12. Nous avons vu que depuis le chapitre 40 l’Éternel est le Consolateur, le Sauveur, le Rédempteur. Toute la bénédiction contenue dans ce chapitre et les précédents en découle. C’est pour Israël la grâce absolue, car ils s’étaient vendus pour rien. Nous trouvons dans les versets 6, 7, 8, la triple bénédiction qui résulte de cette œuvre pour Israël : « Me voici » — « ton Dieu règne » — « elles verront face à face » (cf. Apoc. 22, 4). Mais qu’ils sont beaux les pieds de celui qui apporte ces bonnes nouvelles (Rom. 10, 15). Ils annoncent la paix, le bonheur, le salut. Le Seigneur emploie le résidu, Ses messagers, pour annoncer ces choses à Sion ; ils sont Ses sentinelles, toujours en éveil pour guetter le moment qui ne tardera pas à arriver. L’heure de la restauration de Sion a vraiment sonné. Tous les bouts de la terre vont voir le salut du Dieu d’Israël. La consolation annoncée en 51, 12, 19, est maintenant venue. Comme dans tous les chapitres précédents nous trouvons ici le rachat et le salut.

Aux versets 11 et 12 vient l’appel à sortir de Babylone. Sortir ; c’est ce que la foi fait toujours (Gen. 12, 1 ; Act. 7, 3 ; Héb. 11, 8 ; 13, 13 ; Ex. 33, 7). Ici il s’agit de Babylone (cf. 48, 20, 21 ; Jér. 50, 8 ; 51, 6, 45), et c’est aussi l’appel adressé à nous chrétiens : 2 Corinthiens 6, 17 ; Apocalypse 18, 4. Ceux qui portent les vases de l’Éternel, les Lévites fils de Kehath, doivent sortir, comme cela a eu lieu peu après sous Cyrus (Esdras 1, 7, 11), comme cela aura lieu à la fin et qui nous touche encore plus, nous chrétiens, que le résidu d’Israël. En contraste avec la sortie d’Égypte, mais plutôt identifiée avec le retour sous Cyrus, cette sortie future ne se fera pas avec précipitation (v. 12).

Chapitre 52, 13-15 et 53

Nous rentrons ici dans la pensée de Dieu quant à Christ serviteur, en contraste avec Israël serviteur[1]. Noter le très important entretien entre divers interlocuteurs dans ce passage : 52, 13-15, Dieu parle ; 53, 1, le prophète parle ; 2-6, le résidu parle ; 7-9, Dieu parle ; 10-11, le prophète, peut-être Israël, parle ; 11-12, Dieu parle.

52 v. 13-15. Le contraste est saisissant entre l’humiliation du Serviteur, de l’homme de souffrances d’autrefois, et Son exaltation future aux yeux de tous ceux qui dominent (voyez 49, 7), mais contraste aussi entre Son rejet, inconnu et souffrant au milieu de Son peuple, et Son acceptation de la part des nations, par l’évangile (Rom. 15, 21).

53 v. 1-3. La parole prophétique à son égard n’a trouvé que des incrédules et ces choses ont été cachées aux yeux des hommes (v. 1 ; Rom. 10, 16). Il est la racine et la postérité de David, et Il se présente comme portant dans Sa personne les conséquences de l’infidélité de la maison de David (v. 2), bien plus, comme l’objet du mépris de ceux qu’Il venait sauver (v. 3). L’homme de douleurs ne rencontre que haine, mépris, souffrance, de leur part. Mais voici qu’enfin le résidu ayant les yeux ouverts reconnaît son péché dans une humiliation profonde : « Nous n’avons eu pour lui aucune estime ».

v. 4-12. Bien plus, ce résidu comprend une seconde chose — le but de Dieu en L’envoyant. Ce but était l’amour. Ils comprennent l’amour, l’amour en Christ, l’amour en Dieu. Leurs iniquités avaient attiré le cœur d’un Dieu sauveur. Ils voient le moyen par lequel Il les guérissait dans Sa vie (Matt. 8, 17) et par lequel Il les a guéris dans Sa mort. Quel contraste entre leur chemin, que chacun a suivi comme des brebis errantes (v. 6) et Son chemin à Lui (v. 7) ! Son silence était le résultat d’une profonde et absolue détermination de se livrer en obéissance, pour la gloire de Dieu (v. 7 ; Lam. 3, 28 ; Ps. 38, 13-15).

Aussi Son sacrifice a porté une conséquence immédiate. Il a été avec le riche dans Sa mort (v. 9). Maintenant le prophète (ou le résidu qu’il représente) considère le résultat de Son sacrifice. S’il plut à Dieu, s’il convenait, comme répondant à la volonté divine, de Le meurtrir, Il jouira enfin pleinement du fruit du travail de Son âme, quand Il se reposera dans Son amour (Soph. 3, 17).

Les versets 11 et 12 reviennent aux conséquences merveilleuses du sacrifice et de la mort de Christ (compté comme transgresseur en mourant pour les transgresseurs) en faveur du résidu.

Nous ne pouvons entrer dans le détail de ce merveilleux chapitre que dans la mesure de son application immédiate au résidu d’Israël.

Chapitre 54

v. 1-10. Jérusalem est appelée à se réjouir, à éclater en chants de triomphe. Cela est basé, comme tous ces chapitres et spécialement le chapitre 53, sur la rédemption. Dieu s’appelle maintenant « ton Rédempteur, l’Éternel » (v. 8). Stérile, désolée, abandonnée, tout cela a pris fin. Jérusalem se voit maintenant des enfants nés pendant son abandon (49, 18-21), beaucoup plus nombreux que lorsqu’elle n’était pas rejetée. Maintenant Jérusalem est devenue la Jérusalem d’en haut, c’est-à-dire fondée sur la grâce et non sur la loi. Elle est devenue notre mère, à nous pris d’entre les nations et établis non sur la loi mais comme elle sur la grâce divine (Gal. 4, 24-27). Jérusalem est appelée maintenant à élargir le lieu de sa tente, comme cela lui était prédit en 33, 20. Cette épouse de la jeunesse (v. 6 ; Jér. 2, 2) que Dieu avait méprisée, Il va la rassembler avec de grandes compassions. L’abandon n’a duré qu’un moment, la bonté sur elle sera éternelle, l’alliance de paix avec elle ne sera pas ébranlée.

v. 11-17. Ces versets célèbrent la gloire terrestre de Jérusalem, correspondant à la gloire céleste de l’Église, nouvelle Jérusalem (Apoc. 21, 18-21). La paix et la justice la caractérisent désormais. Toutes les nations assemblées contre elle seront détruites. Nous sommes amenés ainsi, comme dans les Psaumes, au seuil du millénium, à l’aube des bénédictions, mais qui sont encore promises.

Chapitre 55

Les chapitres 55 et 56 sont, à la suite de l’œuvre rédemptrice présentée en 53 et 54, l’appel de l’évangile à toute âme, mais dans le sens de la loi, comme le résidu aura à le recevoir. Il suppose toujours une certaine capacité de l’homme. De fait, l’évangile de la grâce absolue dit aussi : Venez, mais produit par la foi ce qu’il demande. Ici, c’est : Venez, écoutez (v. 1-3), cherchez, invoquez (v. 6), abandonnez, retournez (v. 7), gardez, pratiquez (56, 1).

v. 1-3. Ceux que Dieu appelle ainsi ont deux caractères : ils ont soif et ils n’ont pas d’argent. Ils n’ont pas le moyen d’acquérir ce dont pourtant ils ont un pressant besoin. Les eaux auxquelles ils sont conviés (v. 1) sont celles du Rocher frappé (Ex. 17, 6), le vin et le lait représentent ce qui donne la joie et une nourriture complète par la Parole de Dieu (Ps. 104, 15 ; 1 Pierre 2, 2). Jusqu’ici l’homme a cru pouvoir acquérir le pain, ce qui soutient son cœur (Ps. 104, 15) et par ses moyens et son travail.

Le « Écoutez-moi » s’adresse (v. 2, 3) maintenant non plus au résidu comme au chapitre 51, mais à tous, car c’est pour tous que la prophétie a été donnée. S’ils entendent, la nouvelle alliance est pour eux, les grâces assurées de David (Ps. 89, 33-39 ; Act. 13, 34), ces grâces fondées sur la mort et la résurrection de Christ.

v. 4, 5. Dieu déclare qu’Il a donné toute puissance sur les nations à Christ. C’est en vertu de cela que « tu (probablement le Messie) appelleras une nation que tu n’as pas connue », alors qu’Il avait été envoyé aux brebis perdues d’Israël ; une nation qui ne Le connaît pas accourra vers Lui, à cause de Dieu qui a glorifié le Fils de David, le Messie.

v. 6-13. L’appel de l’évangile continue, s’adressant à tous, pendant que l’on peut trouver le Sauveur. C’est le pur évangile, un pardon abondant promis à quiconque s’adresse à Lui. La Parole de Dieu est ce qui apporte toutes ces bénédictions (v. 11). Elle apporte la joie et la paix, accompagnées des prospérités millénaires, au lieu des malédictions, fruit de l’infidélité du peuple.

Chapitre 56

Les chapitres 55 à 57 se relient proprement à tout l’ordre de pensées commençant au chapitre 49 et interrompu au 52, 12 pour parler, en 52, 13 à 53 de l’œuvre expiatoire pour tous et non (53, 11, 12) pour Israël seulement, puis, au chapitre 54, présenter le résultat béni de cette œuvre pour Israël-résidu. Viennent alors ces chapitres 55 à 57, avec, d’abord, l’appel à tous ceux qui ont soif, comme en Jean 7, 37 ; si cet appel qui présente aux âmes Christ et la Parole (55) est écouté, il aura son résultat assuré pour tous mais particulièrement pour Israël en bénédiction millénaire. Il s’agit donc d’écouter et de recevoir. Nous reprenons le fil avec le chapitre 56.

v. 1-8. D’abord, comme en 51, 5, 6, 8, le salut est près de venir, la justice révélée pour le résidu (v. 1, 2), mais de plus les étrangers ont leur place s’ils s’attachent à l’Éternel, à Sa montagne sainte et au temple (v. 7), devenu une maison de prières pour tous les peuples. De même, les eunuques, privés de toute postérité, trouveront la bénédiction, car si leur nom ne peut être transmis à d’autres, il ne peut non plus être retranché, il sera éternel (v. 3-5). Les exilés d’Israël seront ainsi complétés par les nations (v. 6-8).

v. 9-12. Mais Dieu revient aux conducteurs du peuple, les accusant de chercher chacun leur propre chemin, tandis que les convertis ont reconnu l’horreur de leur propre chemin (53, 6) dont ils ont été délivrés en voyant Christ chargé de leur iniquité. Ici, ces pauvres bergers qui comptent sur un lendemain où ils puissent assouvir leurs convoitises sont voués à la ruine ; chiens muets quand il s’agit des intérêts des âmes, chiens voraces pour les dévorer, ils seront dévorés eux-mêmes (Zach. 11, 3).

Chapitre 57

v. 1, 2. La condition des justes sous le régime de ces mauvais bergers (56, 9-12) est ici dépeinte. Mais cette condition est une grâce. Les justes sont recueillis avant que le jugement arrive. Tels seront les croyants du résidu sous l’Antichrist, tels sont les chrétiens qui délogent dans le jour actuel. Ils entrent dans la paix et le repos, comme résultat de leur justice pratique. Leur mort n’est nullement un jugement. Cela est d’autant plus important à proclamer si l’on pense à l’écrit d’Ézéchias (36, 10-20).

v. 3-9. Condamnation du peuple idolâtre des temps de la fin, sectateur de l’Antichrist, du roi (cf. 20, 33) qu’il a reconnu comme oint et auquel il a rendu hommage.

v. 10-14. L’accusation contre le peuple apostat continue. Il n’a nullement pris à cœur de se souvenir de l’Éternel. Celui-ci gardait le silence en signe de désapprobation et d’attente (cf. 18, 4), et ce peuple n’y a pas vu un sujet de crainte. Ceux qu’Il avait rassemblés, envoyant Ses messagers au loin (v. 9), ne pourront délivrer ces coupables au jour du jugement, mais (v. 13) comme nous l’avons vu en 56, 7, quiconque même d’entre les nations se confiera en Lui héritera de la montagne sainte. Le moment est arrivé où enfin le chemin sera aplani et préparé pour un peuple bien disposé (40, 3, 4).

v. 15-20. Nous voici revenus à la bénédiction finale sous le règne glorieux du Messie, l’Oint de l’Éternel. Il habite en haut, dans « le lieu haut élevé et saint », mais Il habite aussi « avec celui qui est abattu et d’un esprit contrit, pour revivifier l’esprit de ceux qui sont contrits, et pour revivifier le cœur de ceux qui sont abattus ». Ce sont ceux du résidu. Ils vivaient sur le même pied que les iniques (v. 17, 18) mais l’Éternel a eu pitié d’eux, et ils se sont repentis. La consolation du chapitre 40 est maintenant acquise pour tous ceux qui sont dans ces conditions.

Il y en a qui restent. Ils sont éprouvés par le deuil, humiliés. Ils jugent en quoi ils ont marché dans le chemin de leur cœur. Le résultat est infiniment béni : guérison, direction, consolation, louange, fruit des lèvres, paix, paix, avant qu’on entre dans le repos.

Les méchants, eux, sont toujours agités, et ils vomissent l’écume de leurs infamies. Dieu répète, comme en 48, 22 : « Il n’y a pas de paix pour les méchants » (v. 21). C’est ainsi que se termine leur sort, sans rémission possible (Ps. 37, 38).



  1. Sur Christ serviteur, 42, 1 ; 49, 5 ; 53, 11. Sur Israël serviteur, répétons : 41, 8, 9 ; 42, 19 ; 43, 10 ; 44, 1, 2, 21 ; 45, 4 ; 49, 3 ; 54, 17. Mais Nebucadnetsar est aussi appelé serviteur (Jér. 27, 6), tandis que Cyrus est appelé le berger, l’oint, l’homme du conseil de Dieu, l’appui.