Écho du Témoignage:Esquisse de l’évangile de Jean
La principale doctrine que nous présentent les écrits de Jean, c’est le Fils de Dieu sur la terre, la vie éternelle en Lui, et la révélation de Dieu en Lui et par Lui.
Dans la première épître de l’apôtre, il s’agit de la manifestation de cette même vie dans le disciple. Christ est la vie éternelle, qui était auprès du Père, et qui nous a été manifestée. Ensuite « celui qui a le Fils, a la vie », et « ce qui est vrai en Lui et en vous ». Les détails qu’il donne sont les traits caractéristiques de cette vie, la connaissance de l’amour de Dieu en elle par l’Esprit, et la communion avec le Père et avec le Fils.
L’évangile, dans les limites duquel je me renferme maintenant, présente la personne de Jésus, et le don du Consolateur après le départ de Christ.
Je vais donc parcourir les chapitres de l’évangile de Jean, afin de voir s’il ne s’y trouve pas une pensée dominante, à laquelle certains faits mentionnés sont subordonnés. Cette pensée, c’est le Fils de Dieu en dehors et au-dessus de toutes voies dispensationnelles, selon la valeur de Sa propre personne, quoique ce soit comme homme, et prenant entièrement la place d’un homme. Mais ce n’est pas, comme je crois déjà l’avoir fait remarquer, comme homme élevé jusqu’au ciel, mais comme personne divine, venue ici-bas sur la terre.
Le premier chapitre est divisé en trois parties : versets 1-18 ; ensuite 19-34 ; et de là jusqu’à la fin, mais le sujet se continue dans le chapitre 2, verset 1-22. La première partie présente la gloire essentielle de la nature de Christ. Il est Dieu, mais une personne distincte de Dieu, et cela dans l’éternité, Il est la vie, Il est la lumière. Jean était Son témoin. Il y avait ce phénomène étrange — la lumière luisant dans les ténèbres, et les ténèbres demeurant ce qu’elles étaient ; puis la Parole faite chair, et habitant au milieu de nous. Le Fils unique dans le sein du Père, qui fait connaître Dieu. Nous trouvons ensuite ce que Christ fait, Son œuvre. L’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde, et puis le baptême du Saint Esprit.
Après cela nous trouvons Christ comme centre, et rassemblant autour de Lui le résidu d’Israël. Au premier des deux jours dont parle ce chapitre il est question de l’œuvre de Jean le baptiseur, en vue de cela ; au second jour il s’agit de Christ. Cette dernière œuvre de rassemblement (comme en Matthieu 10) s’étend, je n’en doute point, en principe, jusqu’à Son retour.
Je désire faire remarquer en passant que Christ se trouve ici comme centre divin, car nul ne peut réellement l’être sinon Dieu. Ensuite, il y a le seul et unique chemin à travers un monde dans lequel il n’y en a point pour l’homme, car il ne peut y avoir de chemin pour des enfants qui ont volontairement abandonné la maison de leur Père, aussi longtemps qu’ils n’y retournent pas. Puis nous voyons le ciel ouvert, et l’homme (en Christ) objet de la faveur divine, et les puissances les plus élevées d’entre les créatures sont Ses serviteurs.
Nathanaël reconnaît le Seigneur selon le psaume 2. Christ prend Sa place selon le psaume 8. Remarquez ici que les Juifs et le monde comme tel, sont entièrement en dehors (voyez versets 10, 11) (les Juifs sont toujours traités comme réprouvés dans cet évangile) et ceux qui sont nés de Dieu sont seuls reconnus (voyez v. 12, 13). En un mot, nous n’avons point ici de voies dispensationnelles, mais les profondes réalités de la nature divine en rapport avec les hommes et avec le monde, bien qu’il soit pleinement reconnu que les Juifs étaient le peuple de Dieu.
Le chapitre 2, appelé le troisième jour, laisse entrevoir le double aspect de la réunion de Christ avec Son peuple terrestre — les noces et le jugement. Je comprends parfaitement que ce type (quelque positif qu’il puisse me paraître à moi, d’après la relation où il se trouve placé) ne soit pas admis généralement. Je ne m’en plains point, mais exposant dans ce moment mes pensées, je ne saurais l’omettre.
Dans les chapitres 2, 23 à 3, 21, nous avons les grandes bases du nouvel état de choses — être né de Dieu, et la croix ; celle-ci est vue sous les deux aspects — du Fils de l’homme qui doit être élevé — et de l’amour de Dieu donnant Son Fils. La lumière étant entrée est la condamnation (v. 22-36). Ensuite l’aspect complet du nouvel ordre de choses, et le caractère absolument divin du témoin sont démontrés.
Après cette introduction, car c’en est une (Jean n’était pas encore mis en prison, et Jésus ne s’était pas encore présenté), le Seigneur quitte la Judée (chap. 4), étant de fait chassé par les Juifs, et en Samarie pour laquelle il n’y avait point de promesse (puisque Jésus déclare dans ce chapitre que le salut était des Juifs). Il développe la puissance vivante du Saint Esprit, qu’Il pouvait donner comme Dieu — car Dieu donnait et n’exigeait point — et en vue du don duquel à l’homme Il s’était abaissé, un homme fatigué qui sollicite un verre d’eau ; et puis Il se fraie un passage dans le cœur inintelligent de l’homme, par le moyen de la conscience, ainsi qu’il en doit toujours être. Rien de plus aimable que l’ensemble de ce tableau — le rejeté, l’homme fatigué, trouvant Sa nourriture dans la manifestation de la grâce à ce cœur accablé, mais coupable. Mais je ne dois point m’arrêter sur ce sujet maintenant : il faisait entrevoir à Christ les champs blanchis pour la moisson, au moment même où Il était rejeté.
Au chapitre 5 nous avons le Fils de Dieu donnant la vie à qui Il veut. Nous y voyons l’incapacité de l’homme à être guéri par quelque force se trouvant en Lui-même ; et Christ comme contraste apportant la vie — la vie éternelle, de manière à échapper au jugement.
La fin du chapitre nous montre la vie en Lui, avec tout ce qui en rend témoignage, et l’homme ne voulait pas venir pour avoir la vie. Voilà la responsabilité de l’homme à l’égard de Christ.
Au chapitre 5, Il est le Fils de Dieu qui donne la vie. Au chapitre 6, Il est le Fils de l’homme, l’objet de la foi, venu dans le monde, et mourant, afin que la foi se nourrisse de Lui. L’aspect général, c’est Christ rassasiant de pain les pauvres conformément au psaume 132 ; Il est reconnu comme prophète — refuse d’être roi alors, monte seul sur la montagne, tandis que Ses disciples sont ballottés et en travail pendant Son absence. Il les rejoint et ils touchent terre ; un Christ, la vraie manne (v. 2-9) manifesté en chair, et mourant « (justifié par l’Esprit) » leur véritable nourriture.
Au chapitre 7 Jésus ne peut se montrer à la fête des tabernacles. La fête de Pâque est accomplie en Lui ; celle de la Pentecôte, au jour ainsi nommé. Mais la fête des Tabernacles, en laquelle Israël célébrait son repos, après la moisson et les vendanges (figures connues de jugement) n’est pas encore accomplie. En attendant Jésus promet l’Esprit, comme Israël avait eu l’eau du rocher dans le désert : seulement, maintenant cette eau serait en celui qui viendrait à Jésus pour boire, et coulerait comme un fleuve dans ce désert du monde. Nous avons donc la jouissance du Saint Esprit sous un triple aspect, vivifiant celui qui est né de Dieu — puissance spirituelle de vie en nous, s’élevant jusqu’à toute sa plénitude comme vie éternelle, et découlant de nous en bénédiction, comme un fleuve. Ceci terminait les communications directes de Christ, quant à Sa position sur la terre.
Dans le huitième chapitre, la parole de Jésus est rejetée ; Il se présente là comme la lumière.
Dans le neuvième chapitre ce sont Ses œuvres qui sont méconnues ; ici Il donne des yeux pour voir. Il donne la vue à une pauvre brebis chassée hors de la synagogue, qui, L’ayant reconnu comme un prophète, découvre qu’Il est le Fils de Dieu. Après cela, suit tout ce que Jésus est pour Ses brebis, depuis qu’Il est entré Lui-même par la porte comme un homme dépendant, et déposant ensuite Sa vie pour eux (acte d’une infinie valeur aussi en lui-même.)
Aux chapitres 11 et 12, étant ainsi rejeté, le Seigneur reçoit, en dépit des hommes, dans la résurrection de Lazare, le témoignage qu’Il est Fils de Dieu (la résurrection et la vie) ; en venant monté sur une ânesse, le témoignage qu’Il est Fils de David ; et le témoignage qu’Il est le Fils de l’homme, par les Grecs venus pour Le voir. Mais Il déclare que pour prendre cette place de Fils de l’homme glorifié, il faut qu’Il meure, ou qu’Il demeure seul. Il doit être élevé de la terre afin d’attirer à Lui (non pas Israël comme Messie vivant), mais tous les hommes. L’évangéliste explique alors où en était Israël, et Christ dit quelle était la position du monde en général à l’égard de Sa propre personne.
Jésus est reconnu maintenant, pour ainsi dire, comme crucifié — c’est-à-dire que Son enseignement s’occupe de ce qui est au-delà de la croix. Il était venu de Dieu et retournait à Dieu. Le Père avait remis toutes choses entre Ses mains. Et à présent, s’Il ne pouvait pas rester avec Ses disciples comme leur compagnon sur la terre, Il voulait les rendre capables d’être avec Lui dans le ciel — d’avoir part avec Lui.
Ils étaient lavés, étant entièrement régénérés par la Parole, mais comme sacrificateurs en rapport avec le sanctuaire et le service saint, ils avaient besoin d’avoir leurs pieds lavés à cause de la marche de tous les jours ; et Il était leur serviteur pour faire cela continuellement. Ensuite, le Seigneur fait allusion à la trahison de Judas et au reniement de Pierre — preuve de la complète perversité de la chair et de sa faiblesse. Il déclare la valeur pour Dieu de la mort du Fils de l’homme, et la conséquence de cette mort — savoir Son entrée alors dans la gloire divine pour ne plus être corporellement pour qui que ce soit dans le monde.
Dans le chapitre 14, Jésus développe la position qui résulte de ceci pour Ses disciples. Il ne serait pas seul dans le ciel ; Il allait leur préparer une place ; mais ayant révélé le Père dans Sa personne, ils savaient où Il allait, car Il s’en allait auprès du Père, et ils avaient contemplé le Père en Lui, et ils connaissaient le chemin, puisqu’en venant à Lui ils étaient venus au Père. Ceci était comme déjà là ; mais en partant d’ici Il leur enverrait un autre Consolateur. Il viendrait à eux en Esprit, se manifestant à eux, et le Père et Lui feraient leur demeure avec eux. Le chemin de l’obéissance et de la responsabilité, sur le fondement chrétien (non pas en Adam), est pleinement mis en évidence dans ce chapitre et dans le suivant. Il leur laisse la paix, qu’Il ne pouvait laisser qu’en partant — car Il l’a faite par la croix ; Il leur donne Sa propre paix ; mais Il était véritablement un homme et se souciait de leur amour ; s’ils L’aimaient ils se réjouiraient de ce qu’Il s’en allait auprès du Père, dans le repos et dans la gloire.
Mais une difficulté demeurait. Qu’adviendrait-il du cep que Dieu avait tiré hors de l’Égypte et planté ? Le Seigneur s’en occupe dans le chapitre suivant. Israël n’était pas le cep, quoique comme peuple il le fût. Jésus Lui-même était le vrai cep, et Ses disciples étaient les sarments.
Jésus n’était pas le meilleur sarment du vieux cep, ainsi qu’on le pensait du Messie ; non, Il était le vrai cep, et ils étaient, eux, les sarments. Jésus s’étend ensuite sur la manière de porter du fruit convenable, la dépendance et l’obéissance, et si Ses paroles demeuraient en eux, ils demanderaient ce qu’ils voudraient : instructions importantes, sur lesquelles je regrette de passer si rapidement, mais je dois m’en tenir à l’objet que j’ai maintenant en vue — l’idée générale de l’évangile.
Étant revenu au rejet du vieux cep, du cep provisoire, si je puis m’exprimer ainsi, Jésus montre que ce cep (Israël) était inexcusable, comme ayant réellement vu et haï (non pas le Messie, bien que Jésus le fût) mais Lui-même et Son Père.
Ce rejet est établi sur son fondement moral intrinsèque. En conséquence, lorsque le Consolateur serait venu — auparavant Il avait dit que le Père L’enverrait, maintenant Il dit qu’Il L’enverrait de la part du Père, pour rendre témoignage à Sa position dans la gloire comme auparavant, pour leur rappeler tout ce que Jésus leur avait dit sur la terre — quand, dis-je le Consolateur serait venu, eux aussi auraient à rendre témoignage, comme ayant été avec Lui dès le commencement.
Au chapitre 16, lorsque le Consolateur serait venu, Il convaincrait le monde de péché, de justice et de jugement en rapport avec le rejet de Christ et Son départ pour aller auprès du Père ; Il conduirait Ses disciples dans toute la vérité, leur annoncerait les choses à venir et glorifierait Christ (tout ce que le Père avait étant à Lui). Et ensuite le Seigneur les place dans une relation immédiate d’intimité avec le Père. Pour le moment ils auraient de l’affliction et seraient dispersés.
Dans le chapitre 17 Jésus s’adresse à Son Père (quelle pensée merveilleuse que nous soyons admis à L’entendre !). Il se prépare à prendre la place qui Lui appartient dans le ciel comme Fils, afin de glorifier le Père en vertu de l’œuvre que Lui, Christ, avait accomplie ; l’une est notre place, l’autre notre titre à cette place.
Christ place Ses disciples là, leur ayant manifesté le nom de Son Père, et Il leur donne toutes les communications que le Père Lui avait faites dans cette position sur la terre. Il prie pour eux, sur le fondement qu’ils sont du Père, et sur celui qu’Il est glorifié en eux. Il demande qu’ils soient gardés dans le nom du Père saint ; et les noms divins sont la puissance de la chose demandée. Sainteté — Sa sainteté — et enfants, voilà notre condition — et cela afin qu’ils aient la propre joie de Christ accomplie en eux.
Ensuite Il leur donne, non pas les paroles, mais la Parole, le témoignage ; et le monde les hait. Ils sont complètement mis à la place où est Christ dans ce monde, sous tous les rapports. Sanctifiés par la vérité, et Lui-même mis à part, séparé des hommes, élevé dans le ciel afin d’être la source de leur mise à part, comme tels, par la révélation de ce qu’Il était pour leurs cœurs.
Après cela, Jésus leur donne la gloire que le Père Lui avait donnée ; mais par-dessus tout, Il désire les avoir avec Lui, là où Il est Lui-même, et c’est en les faisant ainsi participer à Sa gloire ci-après, qu’Il montrera au monde qu’ils sont aimés comme Il a été aimé Lui-même ; de sorte qu’Il leur fait connaître le nom de Son Père maintenant, afin que l’amour du Père pour Lui soit en eux sur la terre, et Lui en eux.
Après avoir ainsi complété la position des disciples pendant Son absence, même pour ce qui concerne leur repos céleste — ce dont Jean parle peu, et cela simplement au commencement du chapitre 14 et à la fin du chapitre 17, et alors seulement quant à son entier résultat — l’apôtre communique au chapitre 18 l’histoire des derniers jours du Seigneur sur la terre. Mais ceci met en évidence, plus que toute autre chose, la personne divine qui est au-dessus de toutes les circonstances. Jean était un des trois disciples qui furent présents — aussi près qu’on pouvait l’être — aux souffrances de Jésus en Gethsémané ; il n’en dit pas un mot, cependant ; tandis que Matthieu, qui était présent à ce que Jean rappelle, n’en fait aucune mention, mais parle de cette agonie.
Or, si ces circonstances, placées en contraste, n’étaient point caractéristiques, elles ne prouveraient pas grand-chose, tandis qu’au contraire elles le sont d’une manière très frappante. Je veux brièvement résumer ce que Jean nous dit à ce sujet. Tout nous montre le Fils de Dieu entièrement au-dessus des circonstances. Il s’offre volontairement Lui-même en sacrifice ; Judas vient ; le Seigneur s’avance et se nomme ; tous reculent et tombent par terre. S’Il avait cherché à s’échapper, Il n’aurait eu qu’à se retirer ; mais Il répète Sa question, et ajoute : « Si donc vous me cherchez, laissez aller ceux-ci » — preuve adorable — comme l’apôtre en témoigne, de la manière dont Il se tient à la brèche, et dont, tout pauvres et faibles qu’ils étaient, les disciples échappèrent sains et saufs. En même temps que cet amour pour les siens, nous trouvons un amour parfait envers Son Père, et une obéissance parfaite. « La coupe que le Père m’a donnée, ne la boirai-je pas ? » — et rien de plus. Le miracle de la guérison de Malchus n’est pas même mentionné par Jean, bien qu’il donne le nom de cet esclave. De même, toutes les réponses du Seigneur au souverain sacrificateur sont faites avec la calme supériorité de quelqu’un qui domine tout ce qui l’entoure, tandis que la totale culpabilité et la folie des Juifs sont pleinement mises en évidence, comme cela est vu dans l’évangile tout entier. En rejetant Christ, ils renient leur propre position. « Nous n’avons pas d’autre roi que César ». Les réponses de Christ devant Pilate portent le même caractère de suprême élévation.
Ainsi que nous ne trouvons pas ici le récit des souffrances dans le jardin de Gethsémané, ainsi aussi les paroles : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » prononcées par Jésus sur la croix, ne sont pas rappelées dans cet évangile. Finalement, Jésus sachant que toutes choses étaient déjà accomplies, sauf un seul passage de la Parole, dit : « J’ai soif », et après avoir pris le vinaigre, Il dit encore : « C’est accompli ». Ensuite Il baisse la tête et remet Son esprit. En attendant, Jésus avait recommandé Sa mère à Jean avec un calme parfait, et Il avait chargé ce disciple de prendre soin d’elle. Les os du Seigneur ne sont pas rompus, mais Joseph et Nicodème font en sorte qu’Il soit avec le riche dans Sa mort.
Or, en tout ceci — et Jean, remarquez-le, était aussi près de Jésus qu’il fût possible de l’être, soit lors de Son agonie en Gethsémané, soit à la croix ; tout ce qui signalait l’homme en angoisse est omis, et tout ce qui montre le Fils de Dieu est présenté — je trouve une intention positive ; c’est-à-dire l’expression bénie et pleine de beauté de l’homme obéissant, humble, vraiment homme sans doute, mais surtout la présentation du Fils de Dieu comme tel, pour la foi, sur la terre ; révélant Son Père pendant toute Sa vie, et même dans les circonstances de Sa mort, toujours le Fils de Dieu.
Il nous reste deux chapitres à considérer qui retracent l’histoire de Jésus après Sa résurrection. Je ne doute point qu’ils sont pleins de signification sous le rapport des voies dispensationnelles qui résultent des vérités déjà mentionnées. De pareilles applications ne sont pas comme des doctrines. Nous devons les laisser au jugement des autres. Je désire seulement les signaler ici. La plénitude bien ordonnée de leur ensemble, prouve, il me semble, la vérité de la pensée que je suggère.
Le fait de la résurrection de Christ connu uniquement par la vue, sans le témoignage de Dieu dans la Parole que Christ devait ressusciter, ne produit point d’effet. Les disciples s’en retournent chez eux. Mais Marie de laquelle sept démons étaient sortis, a besoin de Jésus Lui-même — dans son ignorance sans doute, mais par une réelle affection. Lorsque ceci est mis en évidence d’une manière aussi complète que touchante — car sans Lui, le monde n’a rien pour elle — Jésus se révèle à elle, et fait d’elle la messagère du témoignage quant à la position du croyant. Christ n’était point revenu ici-bas afin d’être corporellement présent pour le royaume et pour régner sur Israël. À cause de la rédemption Il pouvait nommer les disciples Ses frères ; ils étaient dans la même relation à l’égard de Son Dieu et de Son Père que Lui-même l’était. Ceci les rassemble, et Jésus est au milieu d’eux, annonçant la paix — car Il l’avait faite ; ensuite Il les envoie, soufflant en eux la puissance vivante du Saint Esprit. Après ces choses Thomas croit lorsqu’il voit : mais une pleine bénédiction est promise à ceux qui croient sans avoir vu.
Or, je ne doute point que ceci, tout en plaçant les disciples historiquement dans leur position et leur véritable relation vis-à-vis de Dieu, nous donne le tableau de la période entière depuis la résurrection de Christ jusqu’au moment de Son retour. En premier lieu, nous avons le résidu qui avait connu Christ auparavant ; ensuite l’assemblée formée sans avoir vu le Seigneur et en possession de la paix avec Dieu, et en Sa présence comme assemblée ; ensuite les disciples sont envoyés dans la puissance de l’Esprit Saint, revêtus du pouvoir de remettre les péchés à d’autres (chap. 20, 23).
Après cela il y a le résidu d’Israël dans les derniers jours, qui croira parce qu’il verra. Ceci introduit le millénium.
Le sujet du dernier chapitre est évidemment mystérieux — et cela évidemment aussi avec intention. Quant à moi, il me semble que ce chapitre traite de ce qui aura lieu après le retour du Seigneur — vu sur la terre, vu en résurrection, vu alors pour la troisième fois, c’est-à-dire lorsqu’Il revient. Christ se place sur la base primitive de Ses relations avec Israël — mais seulement en puissance. Les filets ne sont pas déchirés, la nacelle ne coule point. Il a déjà recueilli du poisson, mais la masse est amenée à terre alors, et sans qu’il y ait insuccès comme ce fut le cas dans le service précédent.
Remarquez en outre que la scène se passe en Galilée, et qu’il n’y a pas d’ascension. Ceci est en harmonie avec l’évangile de Jean. Il traite de la manifestation de Dieu sur la terre, et non de l’homme allant au ciel ; c’est pourquoi cela se rattache au déploiement futur de la puissance, et non pas à la venue de Christ pour recevoir l’Église, qui Lui est unie pendant qu’Il est dans le ciel. Pierre suit Christ et doit être retranché, et avec lui je crois le système ecclésiastique juif tout entier. Jean demeure pour le témoignage, afin de le rattacher avec ce qui est à venir — de sorte que les disciples pensèrent qu’il ne mourrait point. Mais ceci n’avait pas été dit. Toutefois j’abandonne les derniers points à l’intelligence spirituelle de quiconque étudie cet évangile avec soin. Mais les faits prouvent le caractère coordonné de l’histoire, d’un bout à l’autre de l’évangile ; formant dans son ensemble une manifestation claire et distincte de Christ, en dehors du judaïsme légal, dans chaque chapitre, jusqu’au moment où Christ appelle Ses brebis, ce qui mettait fin à toute idée de bergerie reconnue, Christ étant en contraste avec ce judaïsme, et l’établissement d’une chose nouvelle étant présentée en Lui. Le ministère de Pierre qui servait au milieu de la circoncision comme le Seigneur, prendrait fin comme celui de Jésus ; mais le ministère de Jean, qui représentait le service en dehors de la circoncision — mais qui n’était pas céleste, bien qu’amenant des âmes individuellement au ciel — ce ministère-là continuerait jusqu’à l’avènement de Christ.