Écho du Témoignage:Notes sur l’épître aux Éphésiens/Partie 2
Chapitre 2
Nous entrons maintenant dans une nouvelle portion de notre épître ; elle n’est pas d’un ton aussi élevé que celle sur laquelle nous avons jeté un coup d’œil dans le chapitre 1 ; mais elle est également importante dans sa place, et de la plus grande valeur pour nous. Mais alors nous devons nous rappeler soigneusement que ce qui présente de l’intérêt pour nous n’est pas une mesure adéquate, quand nous considérons soit la Parole de Dieu, soit Ses voies. Dieu n’agit jamais dans un but moindre que Sa propre gloire. En conséquence, quoique nous trouvions bien des parties de la Parole de Dieu qui se rapportent à notre condition de la manière la plus étroite, à nos besoins, à nos bénédictions et à notre gloire, nous demeurons invariablement au-dessous de la vraie portée et de la vraie hauteur de la vérité de Dieu, si nous limitons nos pensées à son application à nous-mêmes. Nous n’atteignons jamais la pleine étendue d’une vérité quelconque, dans sa portée à notre égard, à moins que nous ne tenions aussi compte de sa sphère infiniment plus élevé comme étant la révélation du déploiement de la gloire de Dieu, de Son caractère et de Ses desseins. Et voici ce qui en résulte : bien que nous trouvions dans l’Écriture la grâce qui nous a été déjà montrée, et la gloire à laquelle nous devons bientôt participer, néanmoins quelle bénédiction infinie quand nous ne l’envisageons plus comme une chose qui se rapporte directement à des créatures si limitées et si faibles que nous-mêmes ! Quand nous réalisons le fait que c’est la grâce et la gloire de Dieu, de quelle manière complète tout est changé ! Nous entendons alors et nous découvrons cette grande vérité. — Il parle en effet de nous dans des manières, dans des formes, des profondeurs et des hauteurs qui sont dignes de Lui-même. Il entre dans nos plus petits besoins aussi bien que dans nos plus grands. Mais pourtant, même dans les plus petites choses, dont Il s’occupe en nous, ce qui répond à ce besoin découle de Celui qui ne connaît pas de limites ; et si la chose est adaptée à notre capacité pour le moment actuel, il n’en sera pas toujours ainsi. Dieu ne s’arrêtera jamais dans Son amour, jusqu’à ce qu’Il ait accompli Son dessein, non seulement de nous donner par le Saint Esprit, de goûter en une certaine mesure maintenant la douceur du déploiement de Son propre caractère, mais de nous en rendre dignes de toute manière. Il nous a appelé à être Ses enfants. Le jour vient où non seulement Son amour n’aura pas honte de nous appeler par ce nom, mais où il n’y aura aucune raison pour cela, lorsqu’au contraire tout ce qui appartient à la famille de Dieu manifestera tout autant la saveur de ce que Dieu est, que maintenant, hélas ! nos pauvres voies, misérables et mondaines, portent souvent la triste empreinte du moi et non de Dieu.
Dans ce chapitre donc, ce n’est pas le développement des conseils de Dieu et de Ses desseins magnifiques, tels qu’ils découlent de Sa propre pensée, remontant par conséquent même au commencement des temps, avant que la créature eût, de fait, aucune place, lorsque tout n’était que Dieu Lui-même dans l’éternité de Sa propre existence. Même alors, comme nous l’avons appris au chapitre 1, avant que Sa main eût opéré en quoi que ce soit, il y avait cette pensée bénie dans Son cœur : Il voulait avoir un peuple, bien plus, des fils, en dehors de la scène dont la création était encore à venir, rassemblés dans Sa propre grâce souveraine, ayant été retirés du péché, pour avoir part à Son amour et à Sa sainteté, avec Son Fils bien-aimé. C’était là Son conseil. Le chapitre 1 nous a montré cela, non seulement ce qui était dans la pensée de Dieu de toute éternité, mais ce qui y répond dans le jour de gloire à venir. Car deux grandes pensées nous y ont été présentées ; d’abord, la vocation de Dieu, puis l’héritage qui doit encore être manifesté dans l’éclatant déploiement de gloire, quand Christ prendra possession de tout ce que Dieu a fait, et en sera le Chef reconnu et glorifié (toutes choses, soit dans les cieux, soit sur la terre, Lui étant assujetties) ; et quand nous qui avons cru en Lui, nous serons appelés à cette position d’avoir part à l’héritage avec Lui notre Seigneur et notre Époux. En troisième lieu, nous avons vu qu’il est ajouté un point de la plus haute importance — que la même puissance de Dieu qui a ressuscité Christ d’entre les morts, opère maintenant envers ceux qui croient. Il n’y avait qu’une allusion à cela, en passant, dans la prière de l’apôtre, à la fin du chapitre 1. Ce que nous avons ici en est, jusqu’à un certain point, une sorte de développement. Le chapitre 2 est principalement basé sur Sa puissance en résurrection ; bien plus, ce n’est pas seulement cela, mais, si je puis le dire, Sa puissance en ascension. La puissance de Sa force qui a ressuscité Christ et L’a placé à la droite de Dieu, est maintenant déployée en faveur de ceux qui croient et agit en eux. Nous en verrons les conséquences. Mais maintenant, pesons pour un instant ce que le Saint Esprit présente ici. C’est l’application au croyant de cette puissance de la force de Dieu. Ce n’est donc pas simplement le dessein de la grâce, ni l’exécution de ce dessein en gloire bientôt, mais c’est l’exercice de Sa puissance, selon le modèle de Christ ressuscité et glorifié, et son application dès maintenant même au croyant.
Dès lors, nécessairement, nous trouvons d’abord présentée devant nous la condition de ceux en qui cette puissance opère, ce qu’ils étaient lorsqu’elle commença à agir en eux. D’après cela, c’est seulement dans le chapitre 2 que nous commençons à trouver un développement de la condition actuelle de ceux avec lesquels Dieu est si étroitement lié. Le chapitre 1 est principalement occupé de ce qui était dans la pensée de Dieu, et de ce qu’Il accomplira un jour. Maintenant nous voyons la question soulevée. Qui sont ces personnes, et quel était leur état, quand Dieu a pu ainsi agir à leur égard ? — et la réponse à cette question. Et c’est la chose la plus merveilleuse, que, quand nous venons à entendre Sa Parole, nous ne trouvons dans aucune autre épître une position quelconque qui nous donne un tableau si profond, si pénétrant, si humiliant de l’état désespéré et dégradé dans lequel étaient ceux que Dieu a destinés à être cohéritiers avec Christ. Nous trouvons dans l’épître aux Romains ce qui met à nu la corruption morale, prouvant pleinement ce qu’est l’homme, s’il veut se fonder sur quelque chose qui soit en lui-même. Qu’il s’agisse du Juif, favorisé de Dieu, sous la loi, ou du Gentil, quant à sa conscience, tout y est discuté à fond, et toute prétention de l’homme est réduite en poussière. Mais dans l’épître aux Éphésiens, la preuve de la culpabilité est inutile. L’homme est envisagé comme étant si complètement mort, que ce n’est que l’enlèvement du drap qui recouvre le cadavre. C’est pourquoi l’apôtre dit : Il vous a vivifiés lorsque vous étiez morts dans vos offenses et dans vos péchés. Ce n’est pas seulement : Comment un pécheur peut-il être pardonné, justifié ? Mais : Il vous a vivifiés lorsque vous étiez morts dans vos offenses et dans vos péchés ! Il est vrai que nous ajoutons ici en expliquant le passage, les mots : « Il vous a vivifiés » ; mais il est évident que c’est là nécessairement le sens ; sans cela, pour un lecteur ordinaire, la phrase serait embrouillée. Ce n’est qu’aux versets 4 et 5 que nous avons ce qui complète la pensée. Il est clair que l’action de vivifier affecte ceux qui sont appelés « vous », aussi bien que ceux qui sont désignés par le mot « nous ». J’espère montrer tout à l’heure ce que signifie cette distinction, mais j’y fais seulement allusion maintenant, afin de mettre le lecteur en garde contre l’idée qu’il n’y a pas de raison suffisante pour insérer dans l’explication l’expression : « Il vous a vivifiés » ; tandis qu’elle se trouve impliquée dans le langage que le Saint Esprit a employé, ou tout au moins dans le sens.
Le grand fait demeure. Il ne s’agit pas seulement d’un mal existant dans l’état moral de l’homme, mais ils étaient « morts ». Quel coup porté à toutes les pensées de l’homme — à l’idée qu’il est dans un état de probation — qu’il est seulement dans un état d’âme maladif, et que, si seulement vous le soulagez, le consolez et l’instruisez, il ne se trouvera pas si mauvais après tout ! Il y a des personnes qui pensent qu’il y a une différence entre ceux qui croient et ceux qui ne croient pas dans leur état d’inconversion : c’est ce que je nie. Quant à la pensée que parmi les hommes, les uns sont nés plus dignes de recevoir miséricorde que d’autres, elle est contraire à tous les passages de la Parole de Dieu qui traitent de ce sujet. Au contraire, la chose sur laquelle le Saint Esprit insiste, c’est la mort réelle de tous et la ruine commune à tous également. Dans l’épître aux Romains, il est dit que nous étions « sans force », mais ici, nous étions « morts ». La seule manière dont il soit parlé de la mort dans l’épître aux Romains, c’est comme un privilège, l’heureuse condition dans laquelle la foi nous introduit, lorsque nous avons été baptisés pour la mort de Christ. Nous sommes ainsi envisagés comme « morts au péché, mais vivants à Dieu ».
Dans l’épître aux Éphésiens, au contraire, la mort était notre misère. C’est l’expression de la pensée de Dieu touchant l’extrême ruine dans laquelle nous étions plongés. Nous avons et les Juifs et les Gentils (ni les uns ni les autres, ne sont maintenant les premiers ou les derniers) — l’homme comme tel — présentés comme étant moralement morts ; en sorte qu’il s’agit en conséquence de ce que Dieu peut faire. Dieu là-haut et l’homme ici-bas, sont en présence l’un de l’autre ; et si l’homme est mort, Dieu ressuscite les morts ; et Il peut vivifier les âmes et Il le fait : Grâces Lui en soient rendues ! L’immortalité de l’âme est certaine. Néanmoins, ce que l’Écriture appelle « la vie » n’est pas sa simple existence, mais une nature spirituelle et bénie, qui est donnée à un homme qui par nature ne l’avait pas, et qui ne faisait que sentir et agir d’après une nature qui était sous le péché. Telle est la condition de toute personne, jusqu’à ce que l’Esprit de Dieu ait accompli cette bonne œuvre en son âme.
Notre Seigneur reproche à Nicodème de ne pas comprendre ces choses. Même comme Juif, il aurait dû le faire ; mais pour lui, « le docteur d’Israël », n’était-ce pas une honte qu’il ne connût pas ces choses ? Quand il entendit parler de la nécessité d’être « né de nouveau » — ou sur un principe tout entièrement nouveau — il s’imagina que le Sauveur parlait peut-être d’une certaine répétition de sa naissance naturelle, ce qui, si la chose eût été possible, n’aurait été que recommencer ce qui avait eu lieu auparavant. Mais le mot « de nouveau » (ἄνωθεν) est excessivement emphatique ; et il en est de même de cette présentation de la vérité. Écoutez bien ceci : « Ce qui est né de la chair, est chair ; et ce qui est né de l’Esprit, est esprit ». La chair ne peut jamais devenir esprit. Il n’y a pas une telle chose que de rendre la vieille nature spirituelle, de la rendre nouvelle et sainte. Ce dont l’âme non régénérée a besoin, c’est une nouvelle nature, ou, comme le Seigneur l’explique, d’être « né d’eau et de l’Esprit ». Ce que ce passage signifie, c’est la Parole de Dieu, présentée sous cette figure, et appliquée à l’âme par la puissance du Saint Esprit. Le baptême peut bien mettre en évidence la chose qui y est exprimée ; mais c’est la figure d’une réalité. Notre Seigneur montre qu’il faut qu’il y ait la communication d’une nouvelle vie ; et, comme il nous est dit ailleurs : « Il nous a de sa propre volonté engendrés par la parole de la vérité ». Et ceci est présenté non seulement par Jacques, mais aussi par Pierre, lorsqu’il déclare, que nous sommes « régénérés non par une semence corruptible, mais (par une semence) incorruptible par la parole de Dieu, vivante et permanente ». Nous savons positivement par l’apôtre Paul, que « le lavage d’eau par la parole », est l’explication que Dieu Lui-même donne de la figure.
De plus, que pouvait savoir Nicodème du baptême chrétien ? Il n’était pas encore institué ; et le baptême des disciples n’était qu’une sorte de modification du rite de Jean, c’est-à-dire la confession d’un Messie vivant devant venir, ou venu, sur la terre. Mais le baptême chrétien proprement dit, est fondé sur la mort et la résurrection de notre Seigneur. « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés pour (le) Christ Jésus, avons été baptisés pour sa mort ? ». Le baptême chrétien est la confession de la mort et de la résurrection de Christ, et fut institué par notre Seigneur après qu’Il fut ressuscité d’entre les morts. Alors — et non auparavant — Il leur dit d’aller et de baptiser toutes les nations, ou les Gentils, « au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ». Il présenta la grande et pleine révélation de la divinité, base du christianisme, que le croyant est amené à confesser par son baptême.
Dans les passages de l’Écriture auxquels il vient d’être fait allusion, nous voyons clairement que, lorsqu’un langage non figuré est employé, il est dit que le moyen par lequel la vie nouvelle est donnée, c’est la Parole de Dieu appliquée par le Saint Esprit ; et que, lorsque des figures sont employées, l’eau est celle qui est choisie. Mais la somme et la substance de tout l’enseignement, c’est que le témoignage de Dieu est le moyen divin pour communiquer la vie à l’âme quand il est appliqué par le Saint Esprit — c’est-à-dire par la foi. Et si nous désirons savoir en outre quelle portion spéciale de la vérité de Dieu est employée pour vivifier ceux qui sont morts dans leurs péchés, c’est toujours, plus ou moins, la révélation de Christ. Le fait que je crois que les créatures furent créées par Dieu, ne vivifiera pas mon âme. Je pourrais croire des faits quelconques dans l’Ancien Testament, et avoir toute certitude quant à tous les miracles, tous les discours, et toutes les voies de Jésus dans le Nouveau, et pourtant mon âme pourrait encore rester sans être vivifié. Mais croire en Christ Lui-même, est une chose bien différente que de ne pas douter des choses qui Le concernent. Cela suppose que je suis arrivé plus ou moins à ce point, d’en avoir fini avec moi-même ; que je me suis incliné devant la sentence humiliante de l’Écriture sur ma nature, et que je confesse que je ne suis qu’une pauvre créature, perdue et morte, aux yeux de Dieu.
Tout cela est au-delà de la nature. Il est des hommes qui sont fiers des affections que nous avons en commun avec les bêtes brutes, et d’autres vont jusqu’à se déifier à cause de la conscience ; mais la conscience elle-même fut acquise par le moyen du péché. Adam, avant la chute, n’aurait pas pu dire ce qu’était le bien ou le mal. S’il avait évité de manger du fruit défendu, ce n’eût pas été parce qu’il aurait su que c’était mauvais en soi ; et en effet, dans la nature même de la chose, il n’y avait pas de mal à manger du fruit de cet arbre. Mais par le moyen du commandement de Dieu la chose devint une pierre de touche — une pierre de touche moralement, à l’égard de laquelle Adam n’aurait rien connu, si Dieu ne lui eût dit : « Tu n’en mangeras point ». C’est ainsi que, dans le but d’exercer l’obéissance dans un enfant, on pourrait lui dire : Il ne faut pas que tu sortes de cette chambre ; avant cette défense, il n’y aurait pas du mal à le faire. Ce ne fut qu’après avoir mangé du fruit défendu, qu’Adam acquit la connaissance pour distinguer et discerner le bien et le mal. Ainsi il ne connut le mal qu’en tombant sous le pouvoir du mal. Si on avait dit à Adam avant la chute : « Tu ne convoiteras point », il aurait pu dire : Qu’est-ce que cela signifie ? Je ne comprends pas. Mais du moment qu’il eut écouté le diable et qu’il eut pris le fruit que Dieu avait défendu, il y eut un autre élément qui pénétra la nature d’Adam, et qui ne s’y trouvait pas auparavant. Avant sa chute, Adam avait le corps, l’âme et l’esprit ; après qu’il fut tombé, il acquit ce que l’Écriture appelle « la chair ». Ce n’est pas seulement « la chair et le sang » ; notre Seigneur avait cela (autrement Il n’aurait pas été réellement un homme), mais Il n’avait pas « la chair » qui est le principe de la propre volonté — ou aimer nos propres voies, et non celles de Dieu. C’est là le péché, et ce que l’Écriture veut dire par le mot péché, ce grand désir, ce désir inquiet qui ne cesse de soupirer après ce que nous souhaitons, que ce soit ou non selon la volonté de Dieu. Satan aveugle l’âme quant à ce qui est la volonté de Dieu, la pensée de Dieu. L’amour de sa propre volonté n’existait pas dans la nature primitive de l’homme. « La chair » fut acquise par la chute, et elle se montre dans l’amour de notre propre volonté et l’indépendance à l’égard de Dieu. Paul insiste constamment sur cela, et c’est aussi ce que Jean (1 Jean 3, 4) appelle « l’iniquité » ; littéralement : « une marche sans loi », et non comme on le traduit souvent : « la transgression de la loi ». C’est le désir de suivre notre propre voie, en dépit de la volonté et de la voie de Dieu, soit exprimées, soit impliquées. C’est là l’essence du péché, le triste héritage des pécheurs dont, grâces à Dieu, le croyant est délivré. Ainsi donc, lorsqu’un homme a reçu Christ, il a encore sa vieille nature ; non seulement le corps, l’âme et l’esprit, mais même « la chair » — car il a encore cette dernière aussi, et elle peut devenir, hélas ! l’occasion de bien des fautes et de bien des chagrins, s’il ne veille pas constamment. En dehors de tout cela, il y a pour le croyant une nouvelle nature qu’il n’avait pas auparavant.
Dieu nous a donné une nouvelle vie, et celle-ci est aussi distincte dans ses mouvements que la vieille dans les siens. Mais Dieu nous a vivifiés, et nous a donné une nouvelle vie. Considérez un homme : qu’y a-t-il en lui ? L’amour-propre ; un peu d’orgueil ici, un peu de vanité là ; partout l’amour de sa propre volonté — ce qui est la marque caractéristique du pécheur dans toutes les circonstances. Cherchez et voyez ; et vous n’aurez pas à chercher longtemps avant de trouver ce qui décèle non pas Christ mais Adam. Considérez l’histoire de l’homme, comme elle nous est donnée dans la Genèse ; et voyez là ce qu’il est. Il pouvait être attiré par ses affections ; mais pourquoi permettre à ces affections d’agir de manière à l’entraîner à la désobéissance à l’égard de Dieu ? Dieu lui avait-Il dit d’écouter sa femme ? Il aurait dû agir comme le chef, et rappeler à la femme ce que Dieu leur avait dit. L’on n’oublie jamais impunément l’ordre établi de Dieu. Ainsi l’homme, ayant permis à la femme de prendre la direction, en moissonna bientôt les tristes conséquences. Mais en Christ, je trouve précisément le contraire. Quel trait plus remarquable, moralement, peut-il y avoir que celui-ci ? — Un homme qui, tandis qu’Il était tout, était content de n’être rien ; qui, tandis qu’Il était homme ici-bas, n’agissait jamais d’après le droit indépendant qui Lui était propre ; qui, toujours, dans toutes les circonstances, importantes ou non, recherchait la volonté de Son Père et y était soumis. « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ? » — c’est ce qu’Il dit quand Il n’était qu’un enfant (Luc 2). Ce n’était pas seulement lorsqu’Il se présentait pour agir publiquement ; mais Il en avait toujours la conscience. Et si je désire savoir ce qu’était notre Seigneur lorsqu’Il eut atteint un âge mûr, je trouve encore là la même chose. Et partout où je Le contemple, ce trait qui couronne tout se montre dans tous les temps et dans toutes les circonstances — Celui qui ne chercha jamais et ne fit jamais Sa propre volonté.
Ne voyez-vous pas qu’il y a là un homme tout entièrement d’une autre sorte ? Il n’est pas étonnant que le Saint Esprit dise de Lui, et de Lui seul, « le second homme ». Tous les autres hommes ne furent absolument qu’autant de reproductions d’Adam, autant de fils à sa propre ressemblance, d’après sa propre image. En tant qu’ils étaient hommes, envisagés simplement comme tels, ils portaient en commun un seul et même caractère, celui d’Adam. Mais maintenant se présente un autre homme, et par cet homme, mort et ressuscité, une nouvelle souche ; et en Lui, nous devenons de nouvelles créatures, recevant la communication de Sa vie, par la foi en Lui. Comme par la naissance naturelle, nous avons la vie d’Adam, il en résulte que nous avons ce qui doit naturellement découler d’un si affreux commencement — la même volonté propre, la même faiblesse, la même disposition à se glorifier, la même frayeur de Dieu, le même manque de droiture et la même insolence à Son égard, etc. Tel est l’homme ; tel est aussi précisément ce que je trouve en moi-même ; et si je lis la Bible comme il convient, Dieu me forcera de le reconnaître. Lorsqu’Il vivifie une âme, Il l’oblige toujours à prendre le tableau et à dire : C’est moi-même, quelque noir que soit le tableau. Alors, lorsqu’une personne est brisée sous la terrible découverte du péché au-dedans, et qu’elle se juge selon Dieu, c’est là ce que l’Écriture appelle la repentance. C’est reconnaître non seulement ce que nous avons fait, mais aussi ce que nous sommes. Comment y porter remède ? « Ce qui est né de la chair, est chair ; et ce qui est né de l’Esprit est esprit ». L’Esprit a donné une nouvelle vie, et cela dans ce monde, par le moyen de la connaissance de Christ. Ainsi donc, c’est par la Parole de Dieu (« la foi est de ce qu’on entend », etc.), et non par le baptême, ni par aucune autre institution du Seigneur, quelques précieuses qu’elles soient. Nous devons être attentifs à mettre toutes choses à leur propre place. C’est la Parole, appliquée à l’âme par le Saint Esprit, qui produit la foi, et cela, non en raccommodant le premier Adam, mais en révélant le dernier Adam. Dieu est descendu du ciel pour accomplir ce grand dessein — pour me donner cette nouvelle vie — pour me délivrer du péché et du moi : et comment la chose est-elle effectuée ? C’est le Saint Esprit qui le fait par la Parole de Dieu, laquelle fait connaître Christ à l’âme.
Mais ici l’apôtre n’entre pas dans le détail de la chose ; il ne fait qu’énoncer les grands faits : « Et vous », il vous a vivifiés, « lorsque vous étiez morts dans vos offenses et dans vos péchés » — la pire de toutes les morts ; — « dans lesquels vous avez marché autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de l’autorité de l’air, de l’esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance ». Cela ne montre-t-il pas combien cette sorte de mort était active dans le mal ? Ceux qui étaient ainsi morts, vivaient en même temps selon le train (litt. siècle) de ce monde, ce qui était en effet la preuve de leur mort morale. Ils n’avaient aucun désir de former leur marche d’après la Parole de Dieu. Comme le dit Job (chap. 21, 14) : « Cependant ils ont dit au (Dieu) fort : Retire-toi de nous ; car nous ne nous soucions pas de la science de tes voies ». Et n’était-ce pas là la condition de notre propre âme ? Ne pouvons-nous pas nous rappeler le temps où c’était une chose pénible de nous trouver en face de Dieu au sujet de nos péchés ? Il faut que j’aie affaire à Dieu. Or voici ce qu’il y a de solennel dans la chose. Si je ne vais pas trouver Dieu maintenant au sujet du Sauveur, j’aurai à me trouver en face de Lui au sujet de mes péchés. Et si je dédaigne d’aller trouver le Sauveur au sujet de mes péchés, il faudra nécessairement que je me trouve en face de Dieu dans mes péchés — pour être à jamais perdu. Vous honorez en quelque sorte un ennemi en ayant de l’attention pour lui ; mais vous ne sauriez faire à un ami une insulte plus profonde que de n’avoir pour lui ni attentions ni égards. Il en est de même de l’indifférence à l’égard de Christ. Nous essayons peut-être de régler nos comptes avec Dieu une fois ou deux par jour — quelle injure faite à Dieu, et une injure aussi à ma propre âme ! Si j’ai mes péchés sur moi — et c’est dans cette position que nous sommes tous naturellement, ou que nous avons été — qu’y a-t-il à faire ? Il est facile de dire ce que nous avons fait — marchant « selon le train de ce monde ». Il ne s’agit pas ici seulement de choses grossièrement mauvaises. Supposez que les hommes fussent tous aussi aimables et bienveillants que possible — qu’il n’existât point de telles choses que des prisons et des juges, ni des condamnés subissant leur peine ; supposez qu’on pût retirer les hommes de leur méchanceté en raisonnant avec eux, quelle serait pourtant encore la condition des hommes ? « Ce qui est né de la chair, est chair ». L’homme, comme tel, ne peut jamais « voir le royaume de Dieu ». Le seul moyen par lequel je puis être introduit dans Son royaume, c’est en étant né de nouveau, et en ayant une nouvelle nature qui est de Christ et non d’Adam. Le baptême en est le signe. Paul avait déjà cru au Seigneur, lorsqu’Ananias lui dit : « Lève-toi et sois baptisé, et te lave de tes péchés ». Il y a la figure du lavage ; mais le seul moyen efficace ou instrument efficace aux yeux de Dieu, c’est le sang de Christ. « À lui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang ».
Ainsi donc la pensée que Dieu les a vivifiés, conduit l’apôtre à exposer la condition de laquelle ils avaient été délivrés. Ils marchaient selon le train (litt. siècle) de ce monde ; et non seulement cela, mais selon l’ennemi en chef. Le titre « prince de l’autorité de l’air » a pour but de montrer son influence qui pénètre partout. De même que l’air environne et pénètre toutes choses, ainsi fait le diable quant au règne de la nature — « l’esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance ». C’était la manière dont ils montraient qu’ils étaient sous sa puissance — savoir, leur désobéissance. « Entre lesquels nous aussi avons tous conversé autrefois ». Pourquoi dit-il « nous » ? Pourquoi ce changement du « vous » en « nous » ? Quand il s’adresse aux Éphésiens, qui avaient été des Gentils, il se sert du mot « vous » ; mais maintenant il comprend dans cette sentence morale : morts dans les offenses et dans les péchés, les Juifs aussi bien que les Gentils. Lorsque Dieu mesurait l’homme par Christ, tel était leur état — pas un seul être qui ne fût mort. Et dans la mort, il ne peut y avoir différents degrés. Si un homme est mort, c’en est fait de lui. Ainsi donc, si vous considérez les hommes moralement, quoique vous puissiez établir des distinctions, et dire : Voilà un homme qui va plus loin et plus vite, dans le sentier de la ruine, que d’autres, toutefois si vous entrez plus profondément au fond des choses, ces distinctions disparaissent, et ils sont tous ruinés, sans qu’il y ait de différence, et même morts aux yeux de Dieu. Il dit donc, pour le prouver : « entre lesquels nous aussi avons tous conversé autrefois dans les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et des pensées ». Il importe peu qui nous étions, ou ce que nous étions, il appelle tout cela « les convoitises de notre chair ». Or il se peut que quelques-uns d’entre eux eussent été des philosophes, d’autres des hommes moraux et pleins de bonté, d’autres enfin des gens grossiers vivant ouvertement dans le mal le plus affreux. Mais prenez les meilleurs d’entre eux, et jugez-les d’après cette pierre de touche : — était-ce la vie de leur âme et le motif qui les gouvernait de faire la volonté de Dieu ? Nullement. Il se peut qu’ils aient satisfait leur propre nature bienveillante ; mais Dieu n’était pas dans leurs pensées ; ou bien s’ils pensaient à Lui, c’était comme pour Le gagner, afin qu’Il les tînt quittes. Car dans le paganisme il y avait une tradition qu’un sacrifice était nécessaire ; mais elle fut corrompue, affaiblie et pervertie de toutes sortes de manières.
Nous avons donc ici la condition commune dans laquelle tous, Juifs et Gentils, se trouvaient par nature. Toutefois il distingue les désirs ou « volontés de la chair et des pensées » ; il veut par là désigner les tendances grossières, et l’activité plus raffinée — intellectuelle. Supposons qu’un homme se consacre à la science, et qu’il en fasse son objet, est-ce là faire la volonté de Dieu ? Loin de là ; c’est plutôt donner satisfaction aux volontés des pensées, et c’est aussi complètement le moi que lorsqu’il s’agit de ceux qui peuvent se livrer aux appétits plus grossiers de la nature. Voici la grande chose, c’est que je n’ai aucun droit sur moi-même — j’appartiens à un autre. Suis-je occupé à faire Sa volonté ? Puis, quand nous entrons dans les relations de la foi, nous ne sommes plus les créatures de Dieu, seulement, responsables quant à l’accomplissement de ce qu’Il prescrit comme un devoir naturel, mais achetés par le sang de Christ, et, en Lui, étant faits vivants d’entre les morts, afin que nous ne vivions plus pour nous-mêmes, mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour nous. Qu’il s’agisse des meilleurs hommes dont le monde puisse se vanter ; voici leur état : « Enfants de colère comme les autres ». Quelle parole ! Même les Juifs, qui avaient la lumière de Dieu en tant qu’il s’agissait de lumière extérieure, étaient par nature, « enfants de colère », tout autant que les Gentils — dégradés, idolâtres, qui adoraient la pierre et le bois. Ainsi donc, il ne saurait y avoir une plus complète annihilation de tous les privilèges religieux de l’homme, aussi bien que de la position de la créature, que ce que nous trouvons dans ce verset. Ce n’est pas seulement que les hommes ont fait le mal, mais ils sont par nature des enfants de colère. Dieu n’avait pas créé l’homme ainsi : c’est l’homme qui choisit le sentier de la désobéissance, qui abandonna Dieu pour le diable. Ce n’était pas, sans doute, son intention ; car Satan se présente comme un ange de justice ; mais de quelque manière qu’il agisse, il y a un seul résultat auquel tous sont réduits, sans exception — « par nature des enfants de colère ». Or que fait Dieu ? Car il y a une nécessité absolue que Dieu agisse, afin d’introduire un seul rayon de lumière au milieu de cette scène sans espoir, de ruine et de perdition, Mais les hommes ne veulent pas croire qu’ils sont ruinés ; ils s’obstinent à penser qu’après tout, ce monde est bon, et que c’est un état de choses que Dieu a donné à l’homme pour le cultiver ; ils oublient que Dieu « chassa l’homme », et que toutes les inventions de l’homme ne sont que des expédients pour couvrir sa nudité, et pour le conduire à oublier qu’il est exilé du paradis. Nous pouvons sans doute user de ces inventions, pourvu que nous n’en abusions pas ; mais rappelons-nous bien que, comme chrétiens, notre vie et notre demeure ne sont point ici ; nous appartenons à une autre scène, où Christ se trouve. Nous ne sommes pas du monde, nous sommes achetés à prix pour faire la volonté de Dieu, sanctifiés pour l’obéissance, pour la même sorte d’obéissance que celle de notre Seigneur. Pesons-nous ces choses, les appliquons-nous, au sein même de la famille de Dieu, et partout où nous pouvons être placés ? Le faisons-nous sérieusement, assidûment, consciencieusement ? En notre Seigneur était la vie, et Il était toujours heureux dans la conscience de l’amour de Son Père. Le croyant aussi, a la vie en Lui, et est aimé comme Lui fut aimé. Dieu peut se servir des dix commandements pour écraser l’homme dans la chair ; mais comme chrétien il est appelé à obéir comme Christ a obéi ; à « marcher comme lui a marché », car Il nous a laissé un modèle, afin que nous suivions ses traces.
Ici donc nous avons cette puissante intervention de Dieu, qui, étant « riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés, alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés avec le Christ (vous êtes sauvés par (la) grâce), et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans (le) Christ Jésus, afin qu’il montrât dans les siècles à venir les immenses richesses de sa grâce, par sa bonté envers nous dans (le) Christ Jésus ». Ce n’est pas seulement que nous sommes vivifiés — ce qui aurait été vrai, en considérant tous les saints qui aient jamais existé sur la face de la terre. Mais auriez-vous pu dire que tous avaient été ressuscités avec Christ — que Dieu les avait fait asseoir dans les lieux célestes dans le Christ Jésus ? N’est-ce pas là une déclaration plus complète de la bénédiction qui nous appartient comme chrétiens maintenant, et qui n’aurait pu être affirmée à l’égard de qui que ce soit avant que la résurrection et l’ascension de Christ fussent devenues des faits accomplis ? Notre Seigneur dit : « Moi, je suis venu afin qu’elles » — les brebis — « aient (la) vie, et qu’elles (l’)aient en abondance ». Pourquoi pose-t-Il la distinction entre la vie, et la vie « en abondance » ?
Sur quel principe est-ce donc que le Seigneur vivifie, à quelque degré que ce soit ? C’est qu’en Lui, le Fils, est la vie ; et cette vie devient la portion de ceux qui croient en Lui. « En vérité, en vérité je vous dis que l’heure vient, et elle est maintenant, que les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et (l’)ayant entendue, ils vivront ». Il fut toujours la source de vie pour l’âme, n’importe à quelle époque ou en quel lieu, bien que, nécessairement, ce fût seulement en vertu de la prévision de la rédemption que des hommes pécheurs pussent la recevoir. Toutefois, avant Sa mort et Sa résurrection, c’était simplement la vie. Mais notre Seigneur ajouta qu’Il la donnerait « en abondance ». Les disciples qui L’entouraient avaient déjà la vie, parce qu’ils croyaient en Lui. Mais après que notre Seigneur fut ressuscité d’entre les morts, la première fois qu’Il apparut parmi Ses disciples, « il souffla en eux, et leur dit : Recevez l’Esprit Saint ». Qu’est-ce que cela ? L’Esprit comme la puissance de la vie en abondance — non encore comme don. Il leur donna la vie pendant qu’Il était ici-bas, et quand Il fut ressuscité, Il la leur donna en abondance, la vie en résurrection.
Quelle est donc la différence pour nous, pourra-t-on demander ? Elle est immense. Mais la différence, dans les pensées de Dieu, est la grande chose, et la manière dont cette différence porte sur Sa gloire. C’est pourquoi, que je le comprenne ou non, je désire m’incliner et bénir Dieu, étant parfaitement assuré qu’il existe une bonne et sage raison pour tout ce qu’Il fait et tout ce qu’Il dit. Nous serons bientôt ressuscités d’entre les morts : nos corps n’ont point encore été transmués. Le corps du croyant se décompose et tombe en poussière comme celui de l’incrédule, et pourtant il possède la vie de Christ, la vie de résurrection, cette vie « en abondance ». « Comme mon Père m’a envoyé, ainsi moi je vous envoie » ; ce n’était pas une parole pour les douze seulement. Sans doute ils avaient une mission que nul d’entre nous n’a reçue. Mais, tandis que cela est vrai, tandis que nul aujourd’hui ne peut être mis sur le même niveau qu’eux comme apôtres, toutefois je soutiens en même temps qu’ils avaient aussi des fonctions administratives, indépendamment de leur caractère spécial et apostolique, et que dans ces fonctions, mais non dans ce caractère, ils ont des successeurs. Notre Seigneur, au jour où Il ressuscita, se présenta « au milieu des disciples », ce qui embrasse une pensée bien plus étendue. C’était la compagnie chrétienne de ce temps-là, tous ceux qui étaient là, hommes ou femmes, s’ils étaient des disciples. Ce fut en eux qu’Il souffla. Ils devaient tous avoir Sa vie « en abondance ». L’effet de cela, c’est que tous sont introduits dans la liberté (comparez Rom. 8, 1-2).
Je n’entre pas davantage dans les conséquences si bénies qui accompagnent cette nouvelle vie ; mais je remarquerai seulement que, quant au fait d’être ressuscité et d’être assis ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus, tout cela est dit comme étant maintenant vrai de tout croyant. Cela n’implique aucune idée mystique, comme celle-ci, par exemple, que nous ne sommes pas ici sur la terre ou dans nos corps. Dans les Écritures tout est absolument l’opposé de l’extravagance. Le mysticisme est l’imitation, de la part du diable, des mystères de Dieu, et les simples vapeurs de l’imagination de l’homme. Le mot « mystère », dans l’Écriture, ne signifie pas quelque chose de vague, mais des vérités que l’intelligence humaine ne découvrirait jamais, et qui, lorsqu’elles sont présentées par le Saint Esprit à la nouvelle nature, sont parfaitement intelligibles. Il y a des choses dont le caractère est plus profond que dans d’autres, et il peut y avoir aussi ce qui est au-delà de toute connaissance, comme, par exemple, la nature du Fils de Dieu. « Personne ne connaît le Fils, sinon le Père » ; et il n’est pas dit du Fils : « Celui à qui le Père voudra le révéler ». Mais, à part cela, les mystères de l’Écriture sont des vérités qui autrefois étaient scellées, mais qui maintenant sont révélées et destinées à être connues, et qui, de fait, sont la portion et la joie du croyant.