Traité:Paix en croyant

De mipe
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Correspondance avec une personne troublée dans sa conscience et qui soupirait après la paix

Paix par le sang de Jésus

Mon cher ami,

En réfléchissant bien à notre conversation d’hier, je suis frappé de quelques paroles qui vous échappèrent et qui me révèlent plus clairement qu’au premier abord, la nature de la difficulté qui vous inquiète. Vous m’avez dit que « vous ne pouviez pas avoir la paix, à moins que Dieu ne parlât de paix à votre âme », que « sans Lui vous ne pouviez pas croire en Christ », et vous m’avez demandé : « Dieu est-Il irrité contre moi, puisqu’Il ne parle pas de paix à mon âme ? ». Veuillez m’accorder votre attention pendant que je chercherai à vous indiquer certaines pensées en rapport avec ces sujets.

Il est bien vrai que Dieu seul peut parler de paix à la conscience. Il est vrai aussi que nos cœurs sont si peu portés à croire le témoignage de Dieu, que c’est uniquement par Son pouvoir et Sa grâce que nous tous, tant que nous sommes, pouvons être amenés à croire ou rendus capables de croire. Mais n’allez pas en conclure que Dieu veuille vous parler de vive voix ou par quelque révélation nouvelle et particulière, autre que celle que vous avez déjà dans Sa Parole. Ne vous imaginez pas qu’une nouvelle révélation ou qu’une impression immédiate sur vos sentiments, soit nécessaire pour vous rendre capable de croire ; ou que ce soit la voix dont Dieu doive se servir pour vous mettre en état de venir à Christ. Dieu a déjà parlé, et très explicitement, dans Sa Parole, et « la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la Parole de Dieu ». Fixez donc votre attention sur ce que Dieu dit dans Sa Parole, et tout en méditant ainsi sur ce qu’Il dit, confiez-vous en Lui pour vous mettre à même de le comprendre et de le recevoir.

Dans les Actes (10, 36), il est parlé de Dieu comme « annonçant la bonne nouvelle de la paix par Jésus Christ ». N’est-ce pas là « parler de paix » par Sa bonne Parole ? Et puisqu’Il la prêche (la proclame ouvertement), peut-on encore douter qu’Il en parle ? Mais qu’entend-on par la paix ? Je ne suis pas sûr que nous soyons d’accord là-dessus. Lorsque vous dites que vous n’avez pas la paix, que Dieu ne vous a pas encore parlé de paix, vous entendez le sentiment de la paix en vous, l’assurance intérieure d’être pardonné et réconcilié avec Dieu et en paix avec Lui. Cependant, quelque désirable et important que soit ce sentiment, il n’est qu’un effet de la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, et non pas cette paix elle-même. Maintenant ce qu’il vous importe de comprendre, c’est ce que Dieu a déclaré concernant cette paix elle-même. Que le Seigneur me donne de pouvoir le présenter clairement à votre âme, et qu’ainsi l’effet que vous désirez si ardemment soit produit, c’est-à-dire le sentiment intérieur de paix et de réconciliation avec Dieu.

Vous et moi avons tous les deux péché contre Dieu. Par nature nous sommes pécheurs, et pendant nombre d’années, nous avons vécu d’une vie de péché et de rébellion contre Dieu. Vous pouvez convenir de cela maintenant, ce que vous ne pouviez faire il y a quelque temps. Peut-être avez-vous toujours reconnu que c’était vrai ; mais maintenant vous savez et sentez que cela est la vérité même. Eh bien donc, Dieu avait justement sujet d’être irrité contre nous à cause de nos péchés ; et, de fait, Il est irrité contre le péché et le hait d’une parfaite haine. Mais quoique justement irrité contre notre péché, Il nous a aimés et nous a regardés avec une compassion infinie. Son cœur était ému de pitié pour nous et Il ne voulait pas que nous eussions à souffrir les justes conséquences de notre péché contre Lui. Mais comment ces conséquences pouvaient-elles être détournées ? Comment pouvait-Il nous agréer et nous recevoir dans Sa faveur, tandis que nous étions dans nos péchés ? Et que pouvions-nous faire, vous ou moi, pour nous délivrer du péché, ou pour détourner le juste ressentiment de Dieu ? Rien, cela va sans dire. Tout ce que nous faisons est souillé par le péché, et par conséquent ne peut qu’empirer le mal. C’est ce que vous avez compris, depuis que vous avez commencé sérieusement à chercher le Seigneur. Lorsque vous lisez Sa Parole, vos pensées vagabondent ; il en est de même lorsque vous essayez de prier, et vous m’avez dit hier combien vous trouviez difficile de fixer votre esprit sur ce que Dieu dit dans Sa Parole.

Il est évident que nous ne pouvons rien faire qui soit digne d’être présenté à Dieu, et lors même que nous pourrions faire le bien à l’avenir, cela ne pourrait jamais compenser nos péchés passés. Si nous ne regardons qu’à nous-mêmes, nous sommes perdus sans ressource. Mais Dieu nous aimait et désirait nous voir réconciliés avec Lui, devenus les objets de Sa faveur, et rendus heureux sous Son bienveillant regard. Et quoiqu’Il ne pût pas laisser nos péchés impunis, et que nous fussions incapables de rien faire pour nous en délivrer, Il a Lui-même envoyé Son Fils unique pour être la propitiation pour nos péchés. Cela ayant été accompli, Dieu est libre maintenant, si je puis m’exprimer ainsi, de satisfaire Son propre amour, en nous recevant dans Son sein. Ce que Dieu cherchait, c’était d’avoir un juste et saint motif de nous pardonner, de nous sauver et de nous recevoir au ciel malgré nos péchés, et Il l’a trouvé dans la mort de Jésus, dans l’effusion de Son sang pour le péché. C’est ainsi que Jésus « a fait la paix par le sang de sa croix ». Ce n’est pas quelque chose qui soit encore à faire, c’est déjà fait, et Dieu nous le dit dans Sa sainte Parole. « Comme Dieu est véritable », le Seigneur Jésus Christ a fait « la paix par le sang de sa croix » (Col. 1, 20) ; et c’est ainsi que Dieu « annonce la bonne nouvelle de la paix par Jésus Christ ». Christ l’annonce aussi (voyez Éph. 2, 17) : « Et étant venu, il a annoncé la bonne nouvelle de la paix à vous qui étiez loin et à ceux qui étaient près ». Vous avez été toute votre vie, quant aux apparences, plus près que bien d’autres. Élevé par des parents pieux, habitué à lire la Bible, à entendre l’évangile, à fréquenter des chrétiens, vous avez été près, extérieurement, tandis que beaucoup de gens, décidément méchants, ont été extérieurement loin. Mais vous avez reconnu maintenant que, quelle que soit la proximité extérieure dans laquelle vous avez vécu, vous étiez intérieurement et réellement loin de Dieu. C’est donc à vous que Christ annonce la paix, la paix avec Dieu qu’Il a faite par l’aspersion de Son sang précieux. Dieu dit qu’Il est satisfait du sang de Christ, que ce sang Le justifie Lui, lorsqu’Il nous reçoit, vous et moi, dans Sa faveur (lisez dans l’épître aux Romains, chap. 3, 21-26). Pourquoi donc serions-nous plus difficiles à satisfaire que Dieu Lui-même ? Ce qui justifie Dieu en nous justifiant, peut bien satisfaire nos cœurs et mettre nos consciences en repos devant Dieu. Je sais que l’âme a besoin d’une base solide sur laquelle elle puisse se reposer ; mais qu’y a-t-il de plus solide que la Parole de Dieu ? « Comme Dieu est véritable », mon ami, vous et moi sommes pécheurs. « Comme Dieu est véritable », Il hait le péché, et Il doit le punir. « Comme Dieu est véritable », au lieu de nous laisser périr à jamais dans nos péchés, Il a livré Christ à la mort sur la croix, afin de nous avoir pour amis, pour enfants, demeurant toujours avec Lui. « Comme Dieu est véritable », Il est satisfait de ce que Christ a fait et souffert à cause de nous, et Il vous le fait savoir, afin que vous soyez aussi satisfait, que vous vous jetiez dans les bras de Sa miséricorde, et que vous viviez éternellement. Allez donc à Lui en toute confiance, et dites-Lui que vous ne pouvez pas plus longtemps repousser Sa Parole et mettre en doute Son amour. Quelque pécheur, quelque digne de l’enfer que vous soyez, c’est Dieu qui vous dit qu’Il est satisfait de l’œuvre de Jésus — du sang de Jésus — du sacrifice de Jésus ; ainsi donc vous ne pouvez qu’être satisfait de ce moyen béni de rapprochement entre Lui et vous. Au lieu de douter, de craindre ou de raisonner plus longtemps, considérez que Dieu est satisfait de ce que Christ a souffert sur la croix pour l’amour de vous, et si vous n’osez pas dire que ce ne soit pas suffisant, si vous sentez que ce serait affreux de le dire, alors allez à Dieu et avouez-Lui que c’est suffisant ! « Seigneur ! C’est assez ! Je suis un pécheur, sans doute, mais Christ est mort ! ».

Tenez-vous-en à cela, cher ami ; lors même que vous ne sentiriez pas en vous un changement immédiat, demeurez sur ce terrain. Rappelez à Dieu qu’Il vous dit Lui-même dans Sa Parole, que le sang de Christ est pleinement suffisant et que par ce sang la paix a été faite avec Lui pour les pécheurs. Que votre âme se repose entièrement devant Dieu sur ce fondement. Il ne vous dira jamais que vous faites mal de croire à Sa propre Parole et à l’efficace du précieux sang de Christ. « Par lui, tous ceux qui croient sont justifiés de toutes choses » ; et se reposer ainsi sur Jésus — être ainsi satisfait du sang de Jésus, — c’est croire.

Votre sincère ami,

Lâche la branche

Mon cher ami,

Votre lettre a été la bienvenue et je bénis Dieu, du fond de mon cœur, pour les quelques rayons de consolation qu’Il a communiqués à votre âme inquiète et troublée. Je crois savoir ce que vous entendez par « la dureté de cœur », dont vous vous plaignez, et par l’état que vous dépeignez ainsi : « Il me semble parfois que mon cœur va se briser ». Ceux-là seuls qui ont éprouvé quelque chose de semblable, peuvent comprendre combien est pénible une position telle que la vôtre. Il y a une source ouverte, à laquelle vous pourriez puiser gratuitement, mais je ne sais quoi vous empêche de le faire. Permettez-moi de vous rappeler qu’il n’y a aucun mérite à nourrir ces tristes sentiments. Au contraire, ils naissent de l’incrédulité, et ainsi sont non seulement amers et pénibles, mais réellement coupables en eux-mêmes. Ce que Dieu désire, c’est que nous croyions qu’Il nous dit la vérité, lorsqu’Il déclare que nous avons été les objets de Son amour ; que Son amour pour nous a été tel qu’Il n’a pas épargné Son propre Fils, et que telle est Son entière satisfaction de ce que Jésus a fait et souffert, que par Son sang — le sang de Jésus — Il nous accorde maintenant un pardon gratuit, la vie éternelle et le bonheur de l’appeler « Père » et de nous jeter dans Ses bras de miséricorde et d’amour.

Vos sentiments sont semblables à ceux d’un enfant qui ayant offensé son père, sait que celui-ci a sujet d’être, à bon droit, irrité contre lui. Tout ce que le père désire, c’est que l’enfant reconnaisse sa faute, pour être sur-le-champ pardonné et réconcilié ; c’est ce qu’il attend pour accueillir et caresser l’enfant. Mais le cœur de celui-ci n’en est pas encore là. Il pleure et sanglote ; il s’agite et se tourmente de plus en plus, tout en restant à distance de son père. Le cœur du père peut-il se réjouir d’être témoin des larmes et des combats de son enfant ? Et comment tout cela finit-il enfin ? L’enfant se jette dans les bras de son père, et s’écrie en sanglotant sur son sein : « Mon père ! j’ai mal agi ; j’ai été fort coupable ! ». Quel calme succède alors au trouble précédent ! Ce n’est pas que l’enfant pardonné et réconcilié ait moins de douleur d’avoir offensé son père, que lorsqu’il pleurait et se tourmentait loin de lui. Non, il en est maintenant plus profondément affligé qu’auparavant ; mais la lutte — l’angoisse — est passée, et ce qui l’étonne, c’est d’avoir pu rester si longtemps loin des bras de son père. Cher ami, Dieu est ce père. Il se révèle comme tel en Jésus. Il vous dit, dans Sa Parole, qu’aussitôt que l’enfant prodigue eut tourné sa face et ses pas du côté de la maison paternelle, « comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion ; et étant accouru il se jeta à son cou, et le baisa ». Est-ce que le père de la parabole était plus tendre ou plus compatissant que « le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ » ? Vous savez que la parabole fut proposée par Jésus Lui-même, dans le but de nous montrer ce qu’est Son Père, et avec quel bonheur Il reçoit tout pécheur qui revient à Lui. Ne doutez donc plus un instant. Croyez ce que Dieu dit de Lui-même. Recevez la bénédiction d’en haut, tout en vous étonnant de Son amour infini.

Laissez-moi vous raconter comment furent dissipés les doutes et les angoisses qu’une dame écossaise éprouvait au sujet de son âme.

C’était dans un temps de réveil, où plusieurs personnes de la connaissance de cette dame avaient été amenées à Christ et, entre autres, une de ses meilleures amies. Éprouvant elle-même quelques inquiétudes sur son état, elle se rendit auprès d’un serviteur de Dieu et lui dit qu’elle était malheureuse. Il lui répondit qu’il était bien aise de l’apprendre. Étonnée et même quelque peu offensée de cette réponse, elle raconta au ministre tous les efforts qu’elle avait faits pour obtenir le salut, combien elle avait lu et prié, mais sans trouver la paix. Il lui dit que son salut ne dépendait pas de quelque chose qu’elle pût faire, mais de ce que Jésus avait depuis longtemps fait et accompli sur la croix. Tout cela était encore obscur et mystérieux pour elle. Elle prit congé du ministre et alla faire visite à son amie récemment convertie. Elle lui demanda ce qu’elle avait fait pour obtenir la paix dont elle parlait. « Ce que j’ai fait ? Je n’ai rien fait ! C’est par ce que Jésus a fait que j’ai trouvé la paix avec Dieu ». La dame répliqua que c’était précisément ce que le ministre venait de lui dire, mais qu’elle ne pouvait pas le comprendre. Elle retourna chez elle toujours plus angoissée, et s’enfermant dans sa chambre elle tomba à genoux, résolue de ne pas se relever avant que son âme eût trouvé le repos et la paix. Je ne sais pas combien d’heures s’écoulèrent de la sorte, mais les forces lui manquèrent enfin, et elle s’endormit. Alors elle songea qu’elle tombait dans un affreux précipice, mais qu’ayant saisi une faible branche, elle restait suspendue au-dessus de l’abîme. Elle était là criant et implorant du secours, lorsqu’une voix venant d’en bas et qu’elle savait être la voix de Jésus, lui dit de lâcher la branche et qu’Il la recevrait et la sauverait. « Seigneur, sauve-moi ! » criait-elle, et la voix répondait de nouveau : « Lâche la branche ». Mais elle n’osait pas la lâcher et continuait à crier : « Seigneur, sauve-moi ! ». Enfin celui qui était en bas, dont elle entendait la voix, mais qu’elle ne voyait pas, lui dit de l’accent le plus tendre et le plus solennel : « Je ne puis pas te sauver, à moins que tu ne lâches la branche ! ». Alors, comme désespérée, elle la lâcha, tomba dans les bras de Jésus, et la joie de s’y trouver la réveilla. La leçon, que son rêve lui donnait, ne fut pas perdue pour elle. Elle comprit que Jésus était digne de toute sa confiance, et que non seulement elle n’avait besoin d’aucune branche de propre justice, mais que c’était son obstination à se cramponner à cette branche qui la retenait loin de Christ. Elle lâcha tout et trouva Jésus entièrement suffisant.

Dans l’espérance d’apprendre bientôt que vous aussi, vous avez renoncé à tout autre espoir, et que vous vous êtes jeté dans les bras de Celui qui les étendit sur la croix pour vous.

Je reste, avec prières, votre, etc.

« Sauve ta vie »

Cher ami,

Je vous remercie de votre bonne lettre d’hier. Je suis heureux de voir que le Seigneur continue à vous rendre attentif au sujet si important du salut de votre âme ; mais en même temps je suis peiné d’apprendre que vous êtes encore étranger à la paix que procure l’évangile. Cependant, c’est une grâce que d’être préservé de la fausse paix, par le moyen de laquelle Satan cherche, de mille manières, à égarer les pauvres âmes et à les entraîner dans la perdition. Mais gardez-vous de vous établir, ou même de demeurer un seul moment, dans votre état actuel. « Souvenez-vous de la femme de Lot ». Elle sortit de Sodome avec son mari, afin d’échapper au terrible jugement que Dieu allait faire tomber sur cette ville coupable. Mais son cœur y était encore, il demeurait attaché à Sodome et à ce qui s’y trouvait ; et ainsi, « regardant derrière elle », elle fut changée en une statue de sel. Elle devint donc un monument perpétuel montrant les terribles conséquences qui résultent du retour d’un état de réveil dans un état d’indifférence. Oh ! que Dieu Lui-même grave dans votre cœur l’avertissement adressé à Lot et à sa famille : « Sauve ta vie, ne regarde point derrière toi, et ne t’arrête en aucun endroit de la plaine ; sauve-toi sur la montagne, de peur que tu ne périsses » (Gen. 19, 17).

Vous dites : « Je crois que je ne mourrai pas sans connaître le Seigneur ». Je l’espère aussi sérieusement. Vous êtes, au moment où vous lisez cette lettre, ou un enfant de Dieu ou un enfant de colère. Il n’y a pas de milieu, soyez-en sûr. « Celui qui a le Fils a la vie, et celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie » (1 Jean 5, 12). Maintenant, ou bien vous avez le Fils de Dieu, ou vous ne L’avez pas. Où en êtes-vous, cher ami ? Si en croyant en Lui vous avez le Fils de Dieu, vous avez la vie. Dans ce cas, il n’est plus question pour vous d’espérer que vous ne mourrez pas sans le Seigneur ; vous avez le Fils et vous avez déjà la vie. Mais si vous n’avez pas le Fils — si votre cœur ne s’attache pas à Jésus, comme à votre seule espérance, à votre seul refuge, vous n’avez pas la vie ; et si vous persévérez dans cet état, il n’y a nulle part une seule promesse, vous autorisant à croire que vous la recevrez avant de mourir. Toutes les promesses ont leur centre en Christ et se rapportent au moment présent. « Maintenant est le temps favorable, voici maintenant le jour du salut ». « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas » votre cœur.

Combien la vie humaine est incertaine ! Lorsque je partis de chez moi, il y a quelques semaines, une dame de nos amies était retenue dans sa chambre par une indisposition, sans être alitée. J’eus constamment de ses nouvelles pendant mon absence, et à mon retour, sa sœur vint avec joie m’annoncer que la malade était beaucoup mieux. Il était quatre heures de l’après-midi. A huit heures, le même soir, sa sœur lui lisait un chapitre du Nouveau Testament. A neuf heures, elle était morte. Quel changement soudain et solennel ! Nous avons tout lieu de croire que, depuis nombre d’années, notre défunte amie croyait de cœur en Christ et que maintenant elle est heureuse auprès de Lui. Mais supposez que tel n’eût pas été son cas, comment aurait-elle pu aller à Christ, lorsqu’elle fut ainsi frappée subitement par la mort ? Ne demeurez pas, mon ami, un jour ou une heure de plus, sans Christ. Dieu vous Le présente, avec toute la valeur de Son sang précieux et expiatoire. Vous serez le bienvenu auprès de Lui maintenant. « Celui qui vient à moi, je ne mettrai point dehors ». Mais c’est : « Celui qui vient ». Allez donc à Christ, et allez-y immédiatement. Ne renvoyez ni d’un jour, ni d’une heure.

Je vous envoie un traité. Je vous conseille de le lire sérieusement et avec prière. Cherchez tous les passages qui y sont cités, méditez-les avec soin. En le lisant, demandez-vous souvent : « Est-ce que je crois cela ? » « Mon âme trouve-t-elle son repos en cette vérité ? ». Que le Seigneur soit avec vous pendant cette lecture ; puisse-t-elle contribuer à vous éclairer et à vous conduire à Christ, afin que, heureux en Lui et dans l’assurance de l’amour de Dieu, vous puissiez Le suivre et Le servir joyeusement, tous les jours de votre vie.

J’ai toujours du plaisir à recevoir vos lettres ; mais ne vous appuyez sur aucun homme ni sur ce que vos amis peuvent vous dire ou faire pour vous. Regardez seulement au Seigneur Jésus et au sang qu’Il a versé sur le Calvaire. C’est là ce qui nous purifie de tout péché. Tout ce qu’un homme peut faire, c’est de vous indiquer Jésus et Son sang, et de prier Dieu de vous amener, par le moyen de ce qui vous est dit, à regarder à Jésus, à vous confier en Jésus, à vous attacher à Jésus, à vous réjouir en Jésus. Que le Seigneur vous accorde ces grâces, et puissé-je bientôt apprendre de vous que Jésus vous est devenu vraiment précieux.

Votre, etc.,

Puis-je croire par moi-même ?

Mon cher ami,

Le temps passe avec rapidité et bientôt il aura passé pour toujours. Ce qui me rappelle cette vérité, c’est la remarque que vous faites qu’il s’est écoulé plus d’un mois depuis que votre conscience a été réveillée, et que lundi prochain sera le jour anniversaire de votre naissance. Je compte plus du double d’années que vous, mais je ne saurais vous exprimer combien la dernière moitié de ces années semble s’être envolée plus rapidement que la première. Quand on possède en Christ une vie qui ne se terminera jamais, et que l’on a devant soi la venue du Seigneur, où la mort sera absorbée par la vie, la fuite du temps ne saurait être un objet de regrets. Dieu veuille, cher ami, que votre prochain anniversaire vous trouve dans la jouissance consciente de cette vie nouvelle. Ce sera alors, j’en suis sûr, le plus heureux que vous ayez jamais passé.

En attendant, je ne puis vous cacher mon inquiétude de vous voir rester si longtemps dans le même état spirituel. Tant qu’une âme ne connaît pas réellement Christ, qu’elle ne se confie pas en Lui, ne jouit pas de Lui, et ne Le confesse pas ouvertement, on ne peut être sûr de la manière dont se terminera l’état d’anxiété et de détresse où elle se trouve. J’ai vu des personnes qui, après avoir passé par les angoisses les plus déchirantes, ont fini par retourner à l’indifférence et au péché. Que ce serait triste, s’il en était ainsi de vous ! N’ayez donc pas même l’idée de demeurer dans votre état actuel. Aujourd’hui, comme dans ma précédente lettre, je vous adresse sérieusement les paroles de l’ange à Lot : « Sauve ta vie ; ne regarde points derrière toi, et ne t’arrête en aucun endroit de la plaine ; sauve-toi sur la montagne, de peur que tu ne périsses ».

Vous raisonnez quand il s’agit de recevoir simplement ce que Dieu vous présente.

« N’est-il pas inutile, dites-vous, que j’essaye de croire par moi-même ? ». Il est certain que si vous ne faites qu’essayer de croire, vous ne réussirez guère. Mais s’il s’agissait d’un parent ou d’un ami en qui vous auriez confiance, essayeriez-vous seulement de les croire ? Non. Il suffit qu’ils vous disent une chose pour que vous y ajoutiez foi. Mais, hélas ! quand c’est Dieu qui, à maintes reprises, vous donne les mêmes assurances, qui vous adresse les mêmes invitations, vous parlez d’essayer de Le croire, Lui, le Dieu de vérité, qui ne peut mentir ? Quel triste état, quand nous en sommes encore là !

Vous ajoutez : « Ne devrais-je pas plutôt demander à Dieu d’ouvrir mon cœur pour recevoir l’évangile et espérer que Celui qui m’a montré un peu de ma culpabilité, rendra efficace pour mon âme Sa Parole vivante ? ». Loin de moi la pensée de vous détourner de demander à Dieu quoi que ce soit, dont vous sentiez le besoin. Les voies miséricordieuses de Dieu sont diverses, et je comprends que l’on soit attiré peu à peu, jusqu’à ce que la lumière, brillant pleinement, fasse paraître Christ si aimable et Son sang si précieux que le cœur ne puisse plus douter. Moi, je priais quand mon âme reçut la vérité et fut affranchie. Mais je n’oserais conseiller à personne de suivre la même voie et d’attendre le même effet. En voici les raisons :

D’abord, je ne trouve ce conseil nulle part dans l’Écriture.

Ensuite, une personne pourrait prier, comme vous le dites, et ne pas recevoir le salut. Or l’idée seule me fait trembler, que quelqu’un fût autorisé à dire : « J’ai fait ce que vous m’avez conseillé et je ne suis pas sauvé ».

En dernier lieu, le commandement de l’Écriture est : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé ». Or, nul ne peut dire : « J’ai obéi à ce commandement, et je suis encore perdu ».

Vous, mon ami, vous n’avez fait qu’essayer de croire, ce qui n’est pas du tout l’exhortation que nous adresse l’Écriture, et qu’elle nous présente sous différentes formes. Il nous est dit de regarder à Jésus, d’aller à Lui, de chercher en Lui notre refuge, de manger la chair de Christ et de boire Son sang. Mais toutes ces expressions reviennent à celle-ci : Croire en Lui. Il nous l’explique Lui-même en disant : « Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; et celui qui croit en moi n’aura jamais soif » (Jean 6, 35).

Mais, comprenez-le bien ; c’est Christ qui sauve, et non le fait d’aller, de regarder, ou même de croire, en tant que cela est considéré comme en dehors de Lui. C’est le pain qui apaise la faim et qui nourrit ; ce n’est pas l’acte même de manger, quelque indispensable qu’il soit. Un homme réellement affamé ne s’arrête pas à discuter s’il peut manger ou non. Il saisit et mange avec avidité le pain qui est placé devant lui. Recevez donc ainsi Christ, le pain de vie, qui seul peut satisfaire aux besoins de votre âme. Dieu vous assure que « si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement » (Jean 6, 51). Croyez sans hésiter Sa Parole.

Vous demandez encore : « M’est-il possible de croire par moi-même ? ». Et vous citez cette phrase d’un traité : « C’est par le moyen de l’Esprit que la vérité peut être reçue ». D’abord, quant à ce dernier point, il n’y a pas à douter qu’il en soit ainsi. Sans l’Esprit, la connaissance de la vérité ne nous profiterait de rien. C’est par Lui que la Parole de Dieu, qui est la vérité, communique à l’âme une nouvelle vie, et c’est ainsi qu’il est dit : « Si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3, 5). Mais, à côté de cela, laissez-moi vous rappeler que c’est vous et moi qui croyons ; l’Esprit ne croit pas pour nous ou à notre place. Il nous amène à croire, en mettant devant nous Christ dans la gloire de Sa personne, la tendresse de Son amour, la valeur de Son sang, la puissance de Sa résurrection — Christ, enfin, tel que nous Le trouvons dans la Parole écrite. Mais si, d’un côté, c’est pour nous que le Fils de Dieu descendit du ciel, pour nous qu’Il vécut ici-bas, pour nous qu’Il souffrit et mourut, pour nous qu’Il ressuscita ; d’un autre côté, c’est nous qui devons Le recevoir, nous confier en Lui, nous reposer sur Lui.

Venons-en maintenant à votre question : « M’est-il possible de croire par moi-même ? ». Non, vous ne le pouvez pas. Jésus dit : « Nul ne peut venir à moi, à moins que le Père qui m’a envoyé, ne le tire » (Jean 6, 44). Il est cependant écrit que « la foi est de ce qu’on entend, et ce qu’on entend, par la Parole de Dieu » (Rom. 10, 17). S’il est vrai que, par nature, nous sommes non seulement des impies ; mais encore « sans force » (Rom. 5, 6), il est aussi vrai que Dieu nous a communiqué une parole vivante et opérante, qui a la puissance de sauver nos âmes (Héb. 4, 12 ; Jacq. 1, 21). Où donc est l’obstacle qui vous empêche de croire ? Pour répondre, considérons de plus près le sujet.

1. — La Bible est remplie des assurances les plus positives, attestant que Dieu n’empêche le salut de personne, mais qu’Il est, au contraire, plein de bienveillance envers chacun :

« Je suis vivant, dit le Seigneur, l’Éternel, que je ne prends point plaisir en la mort du méchant, mais plutôt que le méchant se détourne de sa voie et qu’il vive. Détournez-vous, détournez-vous de votre méchante voie. Et pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ? » (Éz. 33, 11).

« Vous, tous les bouts de la terre, regardez vers moi, et soyez sauvés, car je suis le Dieu fort, et il n’y en a point d’autre » (És. 45, 22).

« Ô vous tous qui êtes altérés, venez aux eaux ; et vous qui n’avez point d’argent, venez, achetez et mangez ; venez, dis-je, achetez sans argent, et sans aucun prix, du vin et du lait » (És. 55, 1).

« Jean vint pour rendre témoignage, pour rendre témoignage de la lumière, afin que tous crussent par lui » (Jean 1, 7).

« Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde afin qu’il jugeât le monde, mais afin que le monde fût sauvé par Lui » (Jean 3, 17).

« Je dis ces choses, afin que vous soyez sauvés » (Jean 5, 34). « Ces choses sont écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie par son nom » (Jean 20, 31).

« Le pain que moi je donnerai, c’est la chair, laquelle moi je donnerai pour la vie du monde » (Jean 6, 51).

« Allez dans tout le monde, et prêchez l’évangile à toute la création » (Marc 16, 15).

« Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec Lui-même » (2 Cor. 5, 19).

« … notre Dieu Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité » (1 Tim. 2, 3-4).

« Le Seigneur… est patient envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance » (2 Pier. 3, 9).

« L’Esprit et l’Épouse disent : Viens. Et que celui qui entend, dise : Viens. Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut, prenne gratuitement de l’eau de la vie » (Apoc. 22, 17).

Peut-on lire ces passages, ainsi que bien d’autres semblables, et douter que Dieu désire vraiment le salut des hommes ? L’obstacle qui vous empêche d’aller à Christ, mon ami, n’est pas en Dieu. Lui vous invite, vous presse et vous supplie de venir à Christ et d’être sauvé. Si vous répondez à Son appel, Il vous sauvera certainement.

2. — Mais l’obstacle est en vous. Vous le montrez vous-même dans ce passage de votre lettre : « Il semble que je ne puis pas me confier assez en Lui pour qu’Il me reçoive ».

Si c’était de votre père que vous disiez : « Je sens que je ne puis pas me confier en lui », cela ne donnerait-il pas à entendre que vous avez une bien mauvaises opinion de son caractère ? Or, c’est là le langage de votre cœur et du cœur naturel de tout homme à l’égard de Dieu. Nous sommes tellement éloignés d’aimer Dieu, nous sommes dans une telle ignorance de Son caractère, que nous ne pouvons nous confier en Lui et que nous ne nous soucions pas d’aller à Lui.

« Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie », dit le Seigneur. Nous ne voulons pas, voilà le secret de notre mal, le fond de notre état de péché. N’en êtes-vous pas la preuve ? Voilà plus d’un mois que vous gémissez sous le poids du péché, de la misère et de la condamnation, et vous dites : « J’ai essayé de me jeter dans les bras de Jésus, mais il me semble ne pas pouvoir me confier assez en Lui pour croire qu’Il veuille me recevoir ». Vous n’avez pas voulu venir à Lui ; sans quoi vous l’eussiez fait et vous jouiriez de la paix.

3. — Il est vrai que Dieu seul peut vaincre ce manque de confiance, plier cette volonté rebelle, et cela par un effet de Sa grâce. Nulle part les Écritures ne nous enseignent que, pour être reçus de Dieu, nous ayons à trouver préalablement en nous-mêmes un degré quelconque de confiance en Lui. Elles nous déclarent, au contraire, que la pensée du cœur naturel « est inimitié contre Dieu » (Rom. 8, 7).

Dieu s’attendrait-Il encore à trouver quelque bien là où Il a constaté qu’il n’y a aucun désir de Le rechercher, aucune crainte de Lui, aucune connaissance de la voie de la paix (lisez tout le passage : Romains 3, 9-26) ? Dieu n’a-t-Il pas manifesté Sa justice à Lui, parce qu’Il ne trouvait parmi les hommes ni justice, ni droiture, ni espoir quelconque de guérison ? « Personne ne se mettait à la brèche » (És. 59, 14-16).

C’est justement pour cela que Jésus vous dit de venir à Lui. Pourquoi donc ne pas vous rendre à Son appel ? Pourquoi vous attarder à chercher du bien dans votre cœur ? Au lieu de vous plaindre au sujet de ce que vous n’avez pas encore réalisé, regardez à ce que Dieu a déjà fait en envoyant Son Fils unique, en Le livrant à la mort afin de vous sauver. Dieu justifie gratuitement le pécheur par la rédemption qui est dans le Christ Jésus (Rom. 3, 24). Dieu n’est nullement obligé de nous sauver. Il a voulu le faire, parce qu’Il est amour.

4. — Ne vous attendez cependant pas à être amené à Christ, comme vous vous l’êtes peut-être représenté, par quelque révélation nouvelle, par quelque impression distincte et puissante. À quelque moment que vous croyiez en Christ, ce sera le même Christ, au sujet duquel vous avez déjà lu et entendu tant de choses ; le même Christ qui attend maintenant, les bras ouverts, pour vous recevoir. Nous sommes pécheurs, impies et sans force ; mais « alors que nous étions encore sans force, Christ mourut au temps convenable pour des impies » (Rom. 5, 6). N’osez-vous pas croire cela ? Pouvez-vous être pire qu’impie, ou dans un état plus désespéré que sans force ? C’est pour de tels êtres que Christ mourut. « Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin qu’il nous amenât à Dieu » (1 Pier. 3, 18). « Cette parole est certaine et digne de toute acceptation, que le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs » (1 Tim. 1, 15). Voilà, n’est-ce pas, de bonnes nouvelles pour un pécheur perdu !

Vous n’aurez jamais, pour vous assurer en Christ, un meilleur titre que l’excès de votre misère et de votre impuissance, car c’est justement là ce qui Le fit descendre du ciel ; c’est pour cela qu’Il fut cloué sur la croix. Ce n’est pas pour les justes, pour ceux qui sentent ce qu’il faut sentir, pour ceux qui pourraient croire par eux-mêmes, que Christ vint sur la terre. Non, mais pour ceux qui sont perdus, pour des pécheurs, pour ceux qui, abandonnés à eux-mêmes, rejetteraient Christ et continueraient jusqu’à la fin dans leur train de péché. C’est pour eux qu’Il est venu, pour eux qu’Il a souffert, pour eux qu’Il est mort.

Puissiez-vous le croire en lisant ceci ! Le croire non sur ma parole ou sur celle d’aucun homme, mais parce que Dieu Lui-même le dit. Mais pour cela, détournez tout à fait les yeux de vous-même et regardez à Jésus. Détournez les yeux de ce moi ingrat, pécheur, incrédule, et portez-les sur Jésus qui vint du ciel sur la terre, qui pleura et gémit, souffrit et versa Son sang pour de misérables pécheurs incrédules. Regardez à Jésus. Dieu vous l’ordonne, Jésus Lui-même vous y invite et l’Esprit vous presse de le faire. Oh ! puissiez-vous obéir sans le moindre délai !

Tout ce que Dieu ou l’homme pouvaient désirer se trouve abondamment en Jésus — « Lequel Dieu a présenté pour propitiatoire par la foi en son sang, en sorte qu’il soit juste et justifiant celui qui est de la foi de Jésus » (Rom. 3, 25-26). « À celui qui ne fait pas des œuvres, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi lui est comptée à justice » (Rom. 4, 5).

Le temps me manque ; mon papier est presque rempli. Dieu veuille, mon cher ami, vous amener à trouver la pleine satisfaction de votre âme en Christ, par qui Dieu aussi s’est déclaré pleinement satisfait.

Je reste votre dévoué pour l’amour de Christ.

D’où vient le désir de croire en Jésus ?

Cher ami,

En relisant votre lettre du …, je me suis demandé si les points sur lesquels je me suis arrêté étaient bien ceux qui répondaient à votre état d’âme. D’autres parties m’ont frappé dans ce que vous m’écriviez, et je viens m’en entretenir avec vous.

« J’avais eu l’espoir », dites-vous, « de vous annoncer que mon âme avait trouvé la paix par le sang de Christ : mais voilà plus d’un mois que ma conscience a été réveillée, et je suis encore dans le même état ». À ce sujet vous exprimez une vive inquiétude et même de l’effroi. D’où proviennent, mon cher ami, cette inquiétude, ce désir de posséder la paix, et la connaissance que c’est par le sang de Christ seul que vous la trouverez ?

Tout cela ne serait-il pas un signe de l’œuvre de l’Esprit en vous ? Au lieu donc d’être abattu par ces paroles : « C’est par l’Esprit que la vérité est reçue », soyez reconnaissant pour ce que l’Esprit vous a déjà enseigné, et encouragé par l’espoir de recevoir de nouvelles lumières. Votre désir de connaître Christ, d’avoir la paix par Son sang, n’est point un désir naturel : Dieu Lui-même l’a produit et le satisfera certainement.

En faisant allusion aux longues années que vous avez passées dans le péché, vous tirez quelque consolation et quelque espoir de l’histoire de cette femme (Luc 13), infirme depuis dix-huit ans, et qui, à la fin, fut guérie par Jésus. « Oh ! si seulement je pouvais me confier en Lui ! » vous écriez-vous. Pourquoi, cher ami, ne pas vous confier en Lui immédiatement et de tout votre cœur ? Il est toujours le même Jésus plein de tendresse et de compassion, le même Sauveur dont la puissance guérit cette pauvre femme. À la vérité, Il est caché à nos yeux ; mais qu’est-ce qui faisait sortir de Lui la puissance qui guérissait ? C’était la foi et non la vue, et la foi peut encore Le saisir quoiqu’Il soit invisible.

Mais ne vous confiez-vous pas déjà en Lui ? N’avez-vous aucune confiance en Son amour et dans l’efficace de Son sang précieux ? Pourquoi donc auriez-vous ce désir ardent de trouver la paix par ce sang, si vous n’étiez persuadé qu’il a quelque valeur, quelque efficace, quelque vertu qui donne la paix ? Cette persuasion où vous êtes que le sang de Christ peut purifier l’âme, est déjà un commencement de confiance en Lui. Vous pouvez n’en avoir qu’une petite mesure, votre confiance peut être très faible, mais c’est de la confiance. Or l’Écriture ne fait pas dépendre le salut d’un degré particulier de confiance ou de foi, mais de la mesure, quelle qu’elle soit, que l’Esprit de Dieu en a produit dans l’âme. Que disait la pauvre femme de l’évangile ? « Si je puis seulement toucher ses vêtements, je serai guérie » (Matt. 9, 21).

Je trouve encore dans votre lettre ces paroles : « Dernièrement, en lisant ou en écoutant l’évangile, il m’est arrivé plusieurs fois de penser : Oh ! maintenant, je vois clairement que je n’ai qu’à m’abandonner à Jésus. Mais bientôt tout redevient sombre et je me sens de nouveau éperdu et troublé ». Qu’avez-vous donc éprouvé d’abord, en de pareils moments, si ce n’est de la confiance en Jésus ? Si dans la suite, l’obscurité et le trouble reparaissent, c’est que vous ne saisissez pas que c’est là de la foi en Jésus. Au lieu de vous asseoir à Ses pieds et de voir tranquillement dans Sa Parole quel est votre bonheur de pouvoir vous confier en Lui, vous recommencez à sonder votre propre cœur, pour y trouver quelque évidence de la réalité de votre foi. Regardez à Jésus, à Lui seul. Il ne repousse aucun de ceux qui viennent à Lui ; Son sang a été répandu pour les plus coupables et purifie de tout péché.

Vous trouverez ci-inclus l’extrait d’une lettre que m’écrivait dernièrement un frère bien-aimé, qui travaille dans l’œuvre du Seigneur. Puissent ces lignes, par la bénédiction de Dieu, être de quelque utilité pour votre âme.

Votre etc.,

Eau vive et sang purifiant (extrait)

… Nous avons eu ici, ces jours passés, un touchant exemple de la grâce de Dieu. Une pauvre femme, adonnée à la boisson, se mourait, et, jusqu’à ces dernières semaines, avait refusé toute visite.

Je parvins cependant à la voir, il y a environ un mois, et je m’aperçus bientôt que la Parole atteignait sa conscience. Dès lors, je la vis fréquemment ; son cœur s’attendrissait peu à peu, et, dernièrement, je trouvai en elle le désir d’entendre parler de la grâce en Jésus. J’avais donc de l’espoir. Ce fut une semaine avant sa fin que la lumière pénétra dans son cœur et que l’ombre de la mort fut soudain changée en un matin sans nuages. Dans les intervalles de calme que lui laissaient des souffrances aiguës, après lui avoir lu la fin du chapitre 7 de l’Apocalypse, je lui en avais fait apprendre les versets 14 et 15, afin qu’elle pût y penser durant les longues et pénibles veilles de la nuit. J’espérais que le Seigneur lui montrerait pourquoi la multitude en robes blanches était devant « le trône de Dieu ». Lorsque je la revis, je m’aperçus qu’elle aussi avait été lavée dans ce sang précieux. « Oh ! répétait-elle, n’est-ce pas une chose magnifique ? Aussi blanche que la neige ! Par le sang de l’Agneau ! ». Je cherchai alors à diriger ses pensées sur l’amour de Celui qui avait fait jaillir en elle cette source d’eau vive et je lui lus le quatrième chapitre de l’évangile de Jean. Elle raconta plus tard « qu’elle avait vu le Sauveur se tenir si près d’elle, qu’elle ne pouvait faire autrement que de Le regarder en face ».

La première fois que je la revis, je fus frappé du changement qui s’était opéré en elle. Ses paroles, comme toute sa manière d’être, dénotaient une douceur qui était le fruit de la communion avec Christ. Depuis ce moment jusqu’à son délogement qui eut lieu dans l’après-midi du dimanche, une seule parole fut dans sa bouche : c’était pour demander de l’eau vive. Pendant son sommeil même ce mot : « De l’eau vive ! » était sur ses lèvres. « Oh ! disait-elle à la garde qui la veillait, j’avais si soif d’eau vive la nuit dernière. J’en aurais bu si volontiers ! ». La garde croyant qu’elle parlait d’eau ordinaire, lui répondit : « Vous ne devez pas boire de l’eau, chère amie, le docteur l’a défendu ». — « Ah ! répliqua-t-elle, c’est l’eau de la vie que je désire ». La garde avait cru jusqu’alors que toute religion n’était qu’hypocrisie, mais « je vois bien maintenant, dit-elle, que l’amour de Christ est une réalité ». Jamais elle n’avait rien vu de semblable aux deux dernières nuits de la vie de cette pauvre femme. Dès que l’intensité de ses douleurs le lui permettait, elle ne cessait de parler au Sauveur. Elle Le voyait, disait-elle ; et, quand elle ne pouvait pas parler, elle Lui faisait signe de venir la prendre. Elle voulait soulever dans ses bras son jeune fils pour lui montrer la gloire qui remplissait la chambre. « Regardez, regardez », disait-elle à ceux qui l’entouraient ; mais ce que Dieu lui donnait de voir, c’était pour elle seule, et non pas pour d’autres.

J’étais auprès d’elle une heure avant sa mort ; un sourire illuminait son visage. Une de ses nièces qui était présente lui demanda si elle était heureuse. « Oui, ma chère, je suis très heureuse ». Ce furent ses dernières paroles. Je dus la quitter et, une demi-heure après, elle s’endormit au Seigneur.

Qui a méprisé le jour des petits commencements ?

Mon cher ami,

Dans votre dernière lettre, vous me dites que « vous ne pouvez pas encore affirmer être en paix avec Dieu, et qu’il vous semble souvent que tout est confus dans votre âme ». Il n’y a là rien d’étonnant. Jusqu’à ce que l’amour de Dieu en Christ soit clairement reconnu et que le cœur soit établi dans la grâce, il est naturel que l’on éprouve ce trouble et cette confusion. C’est ce qui arrive même à plus d’un chrétien expérimenté, dès que ses yeux se détachent de Jésus.

« Je ne puis douter, dites-vous, de l’efficace purifiante du sang de Christ ; mais est-ce que mon âme a reçu l’aspersion de ce sang ? ». La Parole de Dieu, mon cher ami, vous donne la réponse à cette question ; et, si vous pouvez l’y voir, votre âme jouira d’un parfait repos. Lisez dans le livre des Actes, au chapitre 13, les versets 38 et 39.

Vous ne pouvez pas douter de l’efficace purifiante du sang de Christ ; or, cela n’est-il pas croire en Jésus ? Et que vous dit le passage que je viens de citer ? « Quiconque croit, est justifié par Lui ». Vous désirez avoir la paix ; vous savez qu’elle ne se trouve qu’en Christ, et cette même Parole de Dieu vous dit : « Par lui vous est annoncée la rémission des péchés » (v. 38). Le pardon et la paix qui l’accompagne, vous sont donc annoncés par Jésus. « Par Lui, quiconque croit est justifié ».

Vous ajoutez : « Je ne sens pas que j’aie part à Son sang précieux ». Nos sentiments n’ont rien à faire pour décider cette question solennelle. Vous ne doutez pas, dites-vous, de l’efficace de ce sang ; vous y croyez donc ; et, sans qu’il soit fait mention de sentiments, Dieu dit que quiconque croit est justifié. Comment savez-vous et pourquoi croyez-vous qu’il y a quelque vertu dans le sang que Christ a versé ? Ce n’est pas que vous le sentiez, puisque vous vous plaignez du contraire ; mais c’est parce que Dieu le dit. Or Sa Parole n’est-elle pas tout aussi digne d’être reçue quand elle déclare que les croyants sont justifiés, que lorsqu’elle nous fait connaître le Christ, en qui vous assurez que vous croyez ? Vous, vous dites : « Je crois, mais je voudrais sentir que j’ai part au salut ». Dieu dit que tous ceux qui croient y ont part. C’est ainsi que Lui-même tranche la question.

Il me semble que, comme bien d’autres, vous essayez de vous faire un Sauveur de votre foi. Vous vous scrutez pour savoir si vous avez bien la vraie sorte de foi, la véritable foi. C’est en elle que vous cherchez le fondement de votre confiance, et, de cette manière, vous perdez de vue Jésus, qui en est l’objet béni.

Je disais dernièrement à un ami qui, en agissant comme vous, s’était trouvé dans une grande détresse d’âme, que vous passiez par les mêmes angoisses. Il vient de m’écrire et me charge de ce message pour vous : « Dites à votre ami de laisser tout effort et de se confier entièrement en Jésus. C’est en Lui qu’est toute la puissance ; entre Ses mains nous sommes en sûreté. Dieu, dans Sa miséricorde infinie, m’a montré que c’était là tout ce que j’avais à faire : me remettre à Christ, m’en tenir à Lui seul. Un seul regard jeté hors de Lui ramènerait toutes mes angoisses ; sans Lui, le trouble s’emparerait de nouveau de mon âme ».

Voilà, mon cher ami, le langage de la confiance en Jésus, et de l’amour pour Lui, quoique celui qui a écrit ces lignes ne s’en aperçoive peut-être pas. Il en est de même avec vous. Vous ne sentez pas que vous aimez Jésus ; mais pourquoi éprouvez-vous de la peine en découvrant qu’Il n’occupe pas dans votre cœur la place dont vous savez qu’Il est digne ? Gardez-vous cependant de penser que ce soit sur notre amour pour Jésus ou sur notre foi en Lui, que nous devions, le moins du monde, nous appuyer ; c’est sur Lui-même, souverainement aimable, et seul digne de notre confiance et de notre amour.

Vous me demandez encore : « Est-il possible qu’une âme vienne à Christ, ne se confie qu’en Lui pour être sauvée, désire se nourrir de Lui, et cependant ne soit pas immédiatement satisfaite ? ».

Voici ma réponse : Vous avez été invité à un festin et, confiant en votre hôte, vous vous êtes assis à sa table. Mais voilà qu’au lieu de savourer les mets qui sont devant vous et de jouir de la réception qui vous est faite, vous commencez à vous demander si vous avez vraiment le droit d’être là, si vous avez bon appétit, si vos dispositions sont bonnes, si vous prenez bien part au festin. Est-ce ainsi que vous serez restauré ? Usez simplement de ce qui vous est présenté, votre faim s’apaisera, et vous prendrez part à la joie du festin.

De même un seul regard jeté sur Jésus, a, par la grâce de Dieu, agi dans votre âme, car vous me dites : « Il me semble que Dieu m’a fait avancer : mes pensées sont certainement bien différentes de ce qu’elles étaient il y a un mois ou deux ». Veuille le Seigneur vous donner de laisser tous vos doutes, toutes les questions qui embarrassent et troublent votre âme ! Puissiez-vous nourrir votre cœur de Jésus, de Sa personne, de Son amour, de Son œuvre expiatoire, de ce sang qui purifie de tout péché !

En vous recommandant de nouveau à Jésus, ce Sauveur unique et suffisant dont l’amour ne repousse aucun de ceux qui viennent à Lui,

Je reste votre, etc.,

Réponses à quelques questions

Cher ami,

Vous trouverez ci-inclus, une lettre que vous adresse l’ami dont je vous ai parlé dernièrement. Que le Seigneur en bénisse la lecture pour vous ! Puissiez-vous être encouragé à mettre toute votre confiance en Jésus. Il a certainement assez fait et assez souffert pour gagner entièrement tous les cœurs.

Je suis heureux d’apprendre que votre sœur a trouvé la paix. Dans la lettre qui me l’annonce, vous me posez différentes questions. Je vais les reprendre par ordre et y répondre, autant que possible, avec les paroles mêmes de Dieu, selon que le Seigneur me donnera de le faire.

Première question. Dieu nous aime-t-Il, que nous croyions ou non ? Ou bien nous aime-t-Il seulement quand nous croyons ?

Réponse. « En ceci est l’amour — non en ce que nous, nous ayons aimé Dieu, mais en ce que Lui nous aima, et qu’il envoya son Fils pour être la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 4, 10).

« Dieu constate son amour à lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom. 5, 8).

« Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés — alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ » (Éph. 2, 4-5).

Deuxième question. Puis-je dire que j’ai la foi au sang de Jésus, aussi longtemps que je ne puis pas affirmer que j’ai été lavé de tous mes péchés dans ce sang ?

Réponse. Le brigand mourant n’avait-il pas la foi en Jésus, lorsqu’il dit : « Seigneur, souviens-toi de moi quand tu seras entré dans ton royaume » ? Mais aurait-il pu dire alors : « Je suis lavé dans le sang de Christ » ? Quand nous avons confiance en un médecin, nous nous adressons à lui, et nous prenons ses remèdes, avant de pouvoir dire : « Il nous a guéris de nos maladies ». Dire en sincérité : « Le sang de Christ m’a lavé de mes péchés », c’est de l’assurance. Se confier en ce sang comme au remède infaillible, miséricordieusement préparé de Dieu pour les effacer, c’est de la foi. La relation entre ces deux dispositions, c’est que Dieu dit que, si nous avons l’une, nous avons droit à l’autre. Si je m’attache vraiment à Jésus, comme à ma seule espérance, à mon seul refuge, et que je croie que Son sang est pleinement efficace pour ôter mon péché, Dieu dit que le sang l’a ôté, et c’est assurément mon heureux privilège de le dire aussi.

Troisième question. Ce n’est pas la foi qui nous sauve, n’est-ce pas ? C’est Jésus ; et tout ce que nous avons à faire, c’est de Le recevoir.

Réponse. Sans doute. La foi en elle-même n’a aucune efficace. Si ce que l’on croit n’était pas vrai, à quoi servirait-il de croire ? Et c’est dans l’objet de la foi, c’est en Celui en qui nous croyons, c’est en Jésus que réside toute la vertu salutaire. Croire, c’est uniquement recevoir Jésus ; et n’est-ce pas une chose bien étrange, qu’il faille tant de peine pour nous engager à le recevoir ? « Cette parole est certaine et digne de toute acceptation, que le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs » (1 Tim. 1, 15).

Quatrième question. Jésus n’est-Il pas toujours devant le trône de Dieu ?

Réponse. Il s’y est assis. « Ayant fait par lui-même la purification des péchés, il s’est assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux » (Héb. 1, 3).

Cinquième question. Son sang n’est-il pas là comme un sacrifice pour le péché ?

Réponse. « Non avec le sang de boucs et de veaux, mais avec son propre sang, il est entré une fois pour toutes dans les lieux saints, ayant obtenu une rédemption éternelle » (Héb. 9, 12).

« Jésus, lequel Dieu a présenté pour propitiatoire par la foi en son sang » (Rom. 3, 25).

Sixième question. Si je vais à Dieu comme un pauvre pécheur, en m’appuyant sur ce sacrifice, Dieu ne me recevra-t-Il pas ?

Réponse. « De là vient aussi qu’il peut sauver entièrement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux » (Héb. 7, 25).

« Dieu me recevra-t-Il ? » demandez-vous. N’est-ce pas Dieu qui a supplié et qui vous supplie encore de croire à Son amour, de saisir Jésus comme votre Sauveur et de jouir d’une paix et d’un repos parfaits ? « Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ, Dieu, pour ainsi dire, exhortant par notre moyen ; nous supplions pour Christ : soyez réconciliés avec Dieu » (2 Cor. 5, 20). Peut-il rester des doutes sur Sa bonne volonté, quand Il envoie ainsi une ambassade de paix, pour demander instamment une réconciliation ?

Vous dites encore : « Je ne puis pas présenter un seul mérite, car plus je me connais, plus je vois de mal en moi ». Si donc vous n’avez pas un seul mérite qui vous soit propre, vous serez sûrement satisfait du salut plein et parfait qui se trouve en Jésus et en Son sang expiatoire. Dieu vous offre ce salut avec Jésus Lui-même, le plus riche don et la preuve la plus signalée de Son amour. Ne regardez plus du tout à vous-même. Laissez entièrement de côté tout ce qu’il y a de bon et de mauvais en vous, pour arrêter vos yeux sur l’excellence de Jésus, en qui Dieu a tellement mis Son plaisir qu’Il agrée l’homme le plus coupable et le plus vil qui vient à Lui en s’appuyant sur le nom, sur le sang, sur l’œuvre accomplie par ce parfait et unique Sauveur.

Mais je dois terminer. Ne pensez pas que vos nombreuses questions sur un objet aussi vital et aussi important, puissent jamais « m’ennuyer ou m’importuner ». Dieu veuille seulement bénir pour la paix de votre âme les réponses qu’il m’a donné de vous faire. Alors surtout, je ne trouverai pas qu’elles me donnent trop de peine.

Rappelez-moi au souvenir de votre sœur, avec laquelle nous nous réjouissons sincèrement. Veuille le Seigneur lui accorder la grâce de continuer à se reposer simplement sur Jésus et à Le suivre consciencieusement, y étant contrainte par Son amour. Et au moment où vous recevrez ces lignes, puissiez-vous aussi partager sa joie.

Votre, etc.,

P.-S.. — Je vous ai fait copier le cantique ci-inclus. Peut-être ne le connaissez-vous pas ? Il me semble répondre à quelques-unes de vos questions. Que le Seigneur vous donne de pouvoir en adopter les paroles comme expression de vos propres sentiments.

Ton regard scrutateur, Dieu, créateur du monde,
Pénètre toujours en tous lieux ;
Il n’est point ici-bas de retraite profonde
Qui puisse soustraire à tes yeux.

Tu sondes tout en moi, tu connais toute chose,
Les moindres replis de mon cœur,
Tu mets à découvert et le mal et sa cause ;
Tout est connu de toi, Seigneur.

Si moi, faible et pécheur, je supporte avec peine
Le mal que je découvre en moi,
Combien ne dois-je pas être un objet de haine,
Ô Dieu trois fois saint, devant toi !

Mais Jésus intervient dans sa parfaite grâce,
Et son sang pur et précieux
Efface mes péchés par sa sainte efficace
Et me rend net devant tes yeux.

Tu me vois en ton Fils ; désormais, c’est ma place,
Voilà mon lieu de sûreté ;
Là, je puis rencontrer le regard de sa face,
Jouir de sa douce clarté ;

Du pouvoir de Satan, mon âme est affranchie :
Christ me délivre du péché ;
Je comprends maintenant ma position bénie :
Je puis en lui vivre caché.

Ô mystère d’amour, digne de Dieu lui-même,
Et que Dieu révèle à la foi :
Christ a pris mes péchés, et sa grâce suprême
Vient mettre la justice en moi.

S’attacher à Jésus[1]

Cher Monsieur,

Je sais que vous vous réjouirez avec moi, de ce que celui qui a été si longtemps mort dans ses fautes et dans ses péchés, peut dire maintenant qu’il est passé de la mort à la vie. Dieu m’a donné de saisir Jésus comme mon Sauveur, et quoique je ne le fasse encore qu’avec crainte et tremblement, je puis m’écrier : Quelle joie et quel bonheur de Le connaître comme mon Rédempteur, et Dieu comme mon Père !

Il me serait difficile de vous dire comment la lumière a enfin pénétré dans mon âme. Comme je lisais votre lettre du … avec M…, il me dit : « Eh bien ! voilà qui est très clair ; pourriez-vous encore douter ? Vous avez la certitude que Christ seul peut sauver ; vous croyez à l’efficace de Son sacrifice ; maintenant Jésus veut-Il que vous soyez sauvé ? ». Je n’en pouvais douter, et ainsi je remis tout entre Ses mains.

Je n’étais cependant pas encore tout à fait heureux ; mais le Seigneur se servit de votre dernière lettre et surtout de celle de votre ami, pour dissiper mes doutes et ouvrir mes yeux à la contemplation de la richesse et de la plénitude de mon salut gratuit.

Je pouvais donc en quelque mesure me confier en Jésus, et je croyais être au bout de toutes mes peines. Mais, ô cher Monsieur ! dans quel triste état j’ai été durant toute la semaine dernière, ballotté çà et là par des doutes, des craintes, des incertitudes et par le péché, au point que je commençais à croire m’être fait illusion. Mais je vois que votre ami, qui eut la bonté de m’écrire et dont la lettre m’a été d’un grand secours, a passé par les mêmes troubles. Avec lui, il m’est donné de dire maintenant : « C’est seulement quand je puis, malgré mes doutes, regarder à Jésus, que je trouve le repos ». À présent même, je me sens à peine sauvé, mais quand je regarde à Jésus, je ne puis douter. Priez pour moi, afin que je me repose sur ce que Dieu dit, parce qu’Il le dit, et non parce que je le sens ; demandez que mes yeux restent invariablement fixés sur Jésus. Ma foi est très faible et mon incrédulité fort grande.

Depuis ma délivrance, j’ai lu et relu votre première lettre, et je suis étonné de n’avoir pas vu et compris alors, comme à présent, ce que vous me disiez.

Ma sœur est toujours très heureuse. Elle semble n’être troublée par aucun doute. En vous remerciant de votre lettre, elle me prie de la rappeler à votre souvenir.

Je reste votre, etc.,

Toujours s’attacher à Jésus

Mon cher ami,

Le Seigneur soit loué de ce qu’Il vous donne, quelque faiblement et timidement que ce soit, de vous attacher à Jésus et de vous confier en Son sang précieux. Je comprends tout ce que vous dites des doutes et des perplexités qui vous ont assailli, même depuis que vous vous êtes remis à Jésus. Mais aucun de ceux qui se sont confiés en Lui, n’a été confus. Ce n’est pas le sentiment que nous avons d’être en sûreté qui contribue le moins du monde à ce que nous y soyons. Les doutes et les craintes des naufragés recueillis à bord du bateau de sauvetage, ne le rendent pas moins sûr et ne l’empêchent pas d’être à l’épreuve de la mer. Le rocher sur lequel vous êtes, n’est pas moins ferme, parce que quelquefois la tête vous tourne, et qu’il vous paraît trembler sous vos pieds. L’appréciation parfaite que Dieu fait du parfait sacrifice de Christ, est ce qui constitue la sécurité parfaite de tous ceux qui s’y confient, quelque timidement que ce soit. « Je verrai le sang, est-il dit, et je passerai par-dessus vous » (Ex. 12, 13). Le fondement de notre confiance est parfait, quoique nous puissions ne l’apprécier que très imparfaitement.

Je vous remercie de tous les détails que vous me communiquez ; ils m’ont vivement intéressé.

Après avoir passé par tant de doutes et de perplexités, puissiez-vous être employé par le Seigneur au service et au soulagement de ceux qui sont sous le poids de détresses semblables.

Le Seigneur soit loué pour la paix et la joie non interrompues de votre sœur. Elle a de bonnes raisons, ainsi que nous tous, de se réjouir en Jésus, qui a ôté nos péchés et en qui nous sommes acceptés de Dieu comme étant un avec Son Fils bien-aimé. Mais ne permettez pas au tentateur de vous troubler, en plaçant devant vos yeux la joie constante de votre sœur. Bien loin de vous laisser abattre par la différence que vous voyez entre votre état et le sien, que cela même vous encourage à vous confier fermement en Christ. Cette différence peut tenir à diverses causes ; mais en Christ, il y a toujours, pour Son peuple, d’abondants sujets de réjouissance. « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; encore une fois, je vous le dirai : Réjouissez-vous » (Phil. 4, 4).

Je reste votre affectionné dans le Seigneur.

La joie vient au matin

(Ce qui suit est extrait d’une lettre adressée à l’ami dont les lignes avaient été en si grande bénédiction)

Cher…

Je ne sais comment vous remercier assez pour votre lettre qui, par la bénédiction de Dieu, m’a si puissamment secouru et consolé.

Je n’avais jamais vu, d’une manière aussi claire, l’unité de Christ et du croyant. Je pensais toujours devoir trouver en moi-même quelque chose qui me rendrait heureux ; je vois maintenant qu’il en est tout autrement. C’est Jésus, et Jésus seul qui m’a donné la joie. C’est bien vrai ce que vous dites, que l’amour du Christ pour nous est notre joie. Comment avons-nous pu refuser si longtemps de mettre notre confiance en ce parfait Sauveur, qui n’a pas attendu que nous ayons fait quelque chose nous-mêmes, mais qui, lorsque nous étions entièrement perdus et ruinés, sans force et sans espérance, s’est présenté pour nous délivrer ? Cela n’est-il pas merveilleux ? Nous avons Dieu pour Père ; Il nous regarde comme étant un avec Christ et nous aime du même amour dont Il aime Son Fils. Combien je puis m’en réjouir maintenant ; quelquefois je ne puis dire autre chose que « Père », mais cela seul me remplit de joie.

Si vous voyez demain M…, dites-lui que le Seigneur m’enseigne miséricordieusement à m’appuyer sur l’amour de Christ, et à demeurer dans cet amour qui surpasse toute connaissance. J’oublie tous mes doutes et toutes mes craintes en regardant à Jésus. — Priez pour moi, afin que rien ne prenne en mon cœur la place de Jésus, mais que je puisse toujours être rempli de Lui.

Je suis votre affectionné en Jésus.

Que le Seigneur exauce abondamment ce désir. Qu’Il veuille aussi bénir la lecture de ces pages pour bien des âmes travaillées et chargées. Que le Seigneur Jésus Christ daigne se révéler à elles, et devenir leur parfait repos et leur part éternelle ! Amen.



  1. J’ai hésité à publier cette lettre et les suivantes. Mais il m’a semblé convenable de faire voir au lecteur de ces pages comment la grâce de Dieu a triomphé en délivrant et consolant celui auquel étaient adressées les lettres qui précèdent. Que toute la gloire en soit au nom du Seigneur !