Messager Évangélique:2 Samuel 7, 8-29

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Les voies de Dieu envers David et sa maison, dans leur ensemble, telles qu’elles nous sont présentées dans le chapitre que nous avons sous les yeux, nous offrent une image fidèle des voies merveilleuses de la grâce envers ceux qui en sont les objets. Comme Dieu a fait de Paul « un exemple de ceux qui viendraient à croire en lui pour la vie éternelle », Il nous appelle aussi à contempler ici, en David et en Salomon, la gloire de Sa souveraine grâce qui cherche, sauve, bénit, et qui élève de pauvres pécheurs à une position où ils deviennent pour tous les siècles les témoins des immenses richesses de cette grâce.

Dieu s’adresse ici à David au moment où Il l’a fait déjà asseoir sur le trône, « tranquille dans sa maison », « en paix avec ses ennemis d’alentour » : Il lui rappelle par la bouche de Nathan ce qu’Il a été pour lui jusque-là et comment Il lui a fait ce grand nom dont il jouit. « Je t’ai pris d’une cabane, d’auprès des brebis, afin que tu fusses le conducteur de mon peuple d’Israël ; et j’ai été avec toi partout où tu as marché, et j’ai exterminé tous tes ennemis devant toi, et je t’ai fait un grand nom… ».

N’est-ce pas la même grâce dont ailleurs Ézéchiel fait ressouvenir Jérusalem ? « Ton père était Amoréen et ta mère Héthienne ;… et au jour que tu naquis… il n’y eut point d’œil qui eut pitié de toi… ; mais tu fus jetée sur le dessus d’un champ parce qu’on avait horreur de toi… ; et tu étais abandonnée, et sans habits ; et je passai près de toi et je te regardai… ; et voici, j’étendis sur toi le pan de ma robe, et je couvris ta nudité, et je te jurai, et j’entrai en alliance avec toi… ; et tu devins mienne… » (Éz. 16, 3-14).

Celui qui a appelé « le plus petit d’entre ses frères » a être le conducteur de son peuple, ne veut pas que le sentiment profond de ce qu’Il a été pour lui au commencement s’efface jamais de son âme ; Il veut entretenir vivant dans le cœur des siens le souvenir de ce qu’ils étaient quand Il est descendu jusqu’à eux pour chercher et sauver ce qui était perdu. Dieu constate Son amour envers nous en ce que lorsque nous étions encore pécheurs, Christ mourut pour nous : telle est la grâce. L’homme qui avait cent brebis et qui en a perdu une, a laissé les quatre-vingt-dix-neuf au désert, et s’en est allé après celle qui était perdue jusqu’à ce que, l’ayant trouvée, il l’ait prise sur ses épaules bien joyeux, et qu’étant de retour chez lui, il ait appelé ses amis et ses voisins, leur disant : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma brebis perdue.

Où étions-nous quand Dieu a ouvert nos cœurs pour entendre la voix du bon Berger ? Quel chemin suivions-nous ? — Comme Lazare au sépulcre, n’étions-nous pas morts, mais morts dans nos fautes et dans nos péchés, par nature des enfants de colère comme les autres ? C’est pourquoi Dieu s’adresse toujours à nous, disant : « Souvenez-vous qu’autrefois, vous les nations dans la chair qui étiez appelés incirconcision par ce qui est appelé la circoncision, faite de main dans la chair, vous étiez, en ce temps-là, sans Christ, sans droit de cité en Israël, et étrangers aux alliances de la promesse, n’ayant pas d’espérance et sans Dieu dans le monde… » (Éph. 2, 11-12). Oui, c’est là que Dieu nous a pris ; c’est jusque-là que Jésus est descendu pour nous ; c’est là qu’Il nous a ouvert les yeux, nous tournant des ténèbres à la lumière et du pouvoir de Satan à Dieu, pour que nous recevions la rémission des péchés et une part avec ceux qui sont sanctifiés, par la foi en Son nom ; et Dieu nous le rappelle parce qu’en cela Il a constaté la gratuité et la grandeur de Son amour : « Comme il était encore loin, son père le vit, et fut ému de compassion, et courant à lui, se jeta à son cou et le couvrit de baisers ! » — Précieuse grâce qui s’est abaissée jusqu’à nous, amour que rien n’a arrêté, ni rebuté, puisses-tu être connue de beaucoup d’âmes et abonder toujours là où déjà tu as porté la paix, la vie et le bonheur !

« Je t’ai pris d’une cabane, d’auprès des brebis, afin que tu fusses le conducteur de mon peuple d’Israël, et j’ai été avec toi partout où tu as marché, et j’ai exterminé tous tes ennemis devant toi ; et je t’ai fait un grand nom… » (v. 9). Voilà ce que Dieu avait été pour David ; mais Dieu ne s’est pas arrêté là ; Il a parlé de la maison de Son serviteur pour un long temps, et dans ce qu’Il nous dit ici au sujet de Salomon, Il nous présente la gloire de cette maison telle qu’Il l’a établie devant Lui pour jamais. Les voies de Dieu envers David placent devant nous la grâce qui appelle un pécheur, et le travail de cette grâce pour amener celui qui en est l’objet dans la nouvelle position que le conseil éternel de Dieu lui a préparée pour sa propre gloire et dont Salomon devient le représentant. Cette révélation de la gloire de Salomon nous fait faire un pas de plus dans la connaissance de la grâce, et de ces « gratuités assurées de David » qui sont rappelées au chapitre 13 du livre des Actes (comp. Ps. 89, 19-37), et qui se rattachent à la personne du Fils, de Jésus ressuscité et élevé sur le trône à la droite de Dieu.

« Quand tes jours seront accomplis et que tu te seras endormi avec tes pères, je susciterai après toi ton fils qui sera sorti de tes entrailles, et j’affermirai son règne » (v. 12). C’est lorsque David a accompli ses jours et qu’il s’est endormi avec ses pères, que Salomon est suscité, type glorieux de Celui auquel l’auteur inspiré fait l’application de la première partie du verset 14 : « Je lui serai père, et il me sera fils » (Héb. 1, 5) ! Lui aussi, le Bien-aimé de Dieu, après avoir été comme David souffrant et méconnu, Il s’est endormi, et puis Il est ressuscité et est entré dans Sa gloire, « déclaré pleinement Fils de Dieu en puissance par la résurrection des morts ». Le Fils élevé, comme homme ressuscité, sur la trône de la gloire, à la droite du Père, roi de justice et roi de paix…, voilà Celui que Dieu nous présente sous la figure de Salomon.

Dans les jours de Sa chair, suivi à peine de quelque-uns, Il est non seulement méconnu et rejeté comme David devant Saül, mais Il est parfaitement isolé au milieu des hommes, car Il est saint et juste au milieu d’un monde qui gît tout entier « dans le méchant ». Pour qu’Il porte du fruit, pour qu’Il ne demeure pas seul, il faut qu’Il meure (Jean 12, 24) ; c’est pourquoi Lui aussi s’est « endormi », mais Il ressuscite chef d’une nouvelle race, premier-né entre plusieurs frères, tête sur toutes choses à l’Assemblée qui est Son corps et la plénitude de Celui qui remplit tout en tous. Il s’assied à la droite de la Majesté dans les cieux, « fait d’autant plus excellent que les anges, qu’il a hérité d’un nom supérieur au leur, car auquel des anges a-t-il jamais dit : Tu es mon Fils, je t’ai aujourd’hui engendré ; et ailleurs : Moi, je lui serai père et il me sera fils » !

Si nous voulons connaître la fermeté et la gloire de notre position en Christ, c’est là qu’il faut regarder : il faut contempler cette gloire dans laquelle la justice, l’amour et la puissance du Père ont placé le Fils et dans laquelle nous Lui sommes associés ; car tel qu’est le céleste, tels sont aussi les célestes, et comme nous avons porté l’image de celui qui est poussière, nous porterons aussi l’image du céleste (1 Cor. 15, 48, 49), car Il nous a prédestinés à être conformes à l’image de Son Fils, afin qu’Il soit premier-né entre plusieurs frères (Rom. 8, 29). La gloire que tu m’as donnée, je la leur ai donnée (Jean 17, 22). « Va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et vers votre Père, vers mon Dieu et vers votre Dieu » (Jean 20, 17, 18).

Quelle position est comparable à celle-là ? N’est-elle pas élevée au-dessus de nos pensées comme le ciel est élevé au-dessus de la terre ? Ne faut-il pas toute la puissance de l’Esprit de Dieu, de l’Esprit de vérité, pour nous persuader que Dieu nous l’a donnée et qu’elle est nôtre dans le Seigneur, la part de quiconque croit, de tout homme en Christ ? Elle est ferme comme la position du Fils Lui-même ; — « parce que je vis, vous aussi vous vivrez » (Jean 14, 19) — et tout en elle est de Dieu, selon le cœur et la gloire de Dieu, le fruit du travail de l’âme de Jésus. Comme après que Dieu eut créé toutes choses, Il regarda et vit que tout était « très bon », ainsi bien plus encore, Il sera rassasié à la vue de cette nouvelle création, « fruit du travail de son âme », au lieu qu’elle soit simplement sortie du néant par Sa parole toute puissante.

Si Dieu nous a ainsi vivifiés avec le Christ, ressuscités ensemble avec Lui, et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Christ, pour montrer dans les siècles à venir les immenses richesses de Sa grâce par Sa bonté envers nous (Éph. 2, 5-7), qu’est-ce qu’Il est pour nous quand nous regardons à notre condition présente, et qu’est-ce qu’Il fait pour nous ? « Je lui serai père et il me sera fils. Que s’il commet quelque iniquité, je le châtierai avec une verge d’homme et de plaies des fils des hommes, mais ma gratuité ne se retirera jamais de lui comme elle s’est retirée de Saül que j’ai ôté de devant moi » (v. 14) !

Nous sommes dès maintenant les enfants de Dieu, et nous pouvons contempler dès à présent quel est cet amour, que nous soyons ainsi appelés ; mais nous sommes environnés d’infirmité présentement, nous sommes sujets à broncher en plusieurs manières, nous portons avec nous une chair « qui convoite contre l’Esprit », « en sorte que nous ne fassions pas les choses que nous voudrions » ; et à cet égard aussi Dieu s’adresse à nous comme à Ses fils. Dieu discipline celui qu’Il aime et fouette tout fils qu’Il agrée, nous enseignant et nous exhortant avec tendresse, ne voulant pas que nous perdions courage, que nous soyons las dans nos âmes quand nous sommes sous la discipline. N’avons-nous pas respecté les pères de notre chair qui nous ont disciplinés ? Ne serons-nous pas beaucoup plus soumis au Père des esprits et nous vivrons ? Car ceux-là nous disciplinaient pour un peu de temps, comme ils le jugeaient bon, mais celui-ci pour notre profit, afin que nous soyons participants de Sa sainteté. C’est comme fils que nous participons à la discipline, « car qui est le fils que le père ne discipline pas » (Héb. 12) ?

De la même manière, Dieu ayant autrefois appelé Israël hors d’Égypte, et l’ayant racheté et amené jusqu’à Lui par Son bras puissant, laisse Son peuple au désert où il n’y avait point d’eau ; et Il l’éprouve là par une loi, Il l’humilie et lui montre ce qu’il y a dans son cœur. Mais Dieu est là avec les siens et Il se fait connaître à eux comme « Jéhovah qui te guérit » (Deut. 8 et Ex. 15, 22-27). Le cœur est mis à nu et humilié, mais c’est devant un Dieu de grâce, là où l’Esprit rend témoignage : « je ne me souviendrai plus de leurs péchés, ni de leurs iniquités » (Héb. 10, 17), là où Dieu fait avoir faim et soif, mais où Il nourrit les siens de manne, de toute parole qui sort de Sa bouche.

« Que s’il commet quelque iniquité, je le châtierai de verge d’homme et de plaies des fils des hommes, mais ma gratuité ne se retirera jamais de lui comme je l’ai retirée de Saül que j’ai ôté de devant moi ». Précieuses paroles de la grâce ! Est-ce qu’elles ne persuadent pas nos cœurs, comme le regard du Seigneur a pénétré dans l’âme de Pierre après que le coq eut chanté ? « Ma gratuité ne se retirera jamais de lui ! ». Et « si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui qui n’a pas épargné son propre Fils pour nous… ? Qui intentera accusation contre les élus de Dieu ? C’est Dieu qui justifie, qui est-ce qui condamnera ? Christ est celui qui est mort, mais plutôt qui est ressuscité, qui aussi est à la droite de Dieu, qui aussi intercède pour nous ; qui est-ce qui nous séparera de l’amour du Christ ? » (Rom. 8, 31-39).

« Ainsi ta maison et ton règne seront assurés pour jamais devant tes yeux, et ton trône sera affermi à jamais ! » (v. 16).

« Alors le roi David entra et se tint devant Jéhovah, et dit : Qui suis-je, ô Jéhovah ! et quelle est ma maison que tu m’aies fait venir au point où je suis ? Et encore cela t’a semblé peu de chose, ô Seigneur Jéhovah ! car tu as même parlé de la maison de ton serviteur pour un long temps ! Est-ce là la manière d’agir des hommes ? Et que pourrait te dire davantage David ? Car Seigneur tu connais ton serviteur. Tu as fait toutes ces grandes choses pour l’amour de ta parole et selon ton cœur, afin de les faire connaître à ton serviteur… Tu t’es montré grand, ô Dieu Jéhovah ! car il n’y en a point de tel que toi, et il n’y a point d’autre Dieu que toi !… » (v. 18 et suiv.[1]). Tel est le fruit de la grâce connue dans le cœur ; tel est le culte en esprit et en vérité. L’âme connaissant Dieu, initiée aux pensées de Dieu, assurée, bénie, entourée des biens de sa maison, est tournée vers Celui dont la face est un rassasiement de joie ; elle ne sait que se prosterner devant Lui et L’adorer, Lui demandant seulement qu’Il accomplisse maintenant tout ce qu’Il a prononcé touchant Son serviteur et sa maison comme Il en a parlé.



  1. Comp. Deut. 26.