Livre:Jonas, fils d’Amitthaï (E.G.)/Jonas dans le ventre du poisson

De mipe
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« Cependant l’Éternel avait préparé un grand poisson pour engloutir Jonas, et Jonas demeura dans le ventre du poisson trois jours et trois nuits ».

Voilà donc où la désobéissance a mené Jonas : tout droit au cœur de la mer et au ventre du grand poisson ! Avis à tous les Jonas. Il avait trouvé trop pénible d’aller à Ninive, et maintenant il doit subir trois longs jours d’une vraie agonie dans les entrailles du cétacé. « Cependant l’Éternel », continue le récit sacré, « avait préparé un grand poisson pour engloutir Jonas, et Jonas demeura dans le ventre du poisson trois jours et trois nuits ». C’est le complément du châtiment qu’avait si bien mérité le fils d’Amitthaï ; c’est, au fond du panier, la dernière figue mauvaise, la plus grosse et la plus amère de toutes (Jér. 24) : il faut qu’il la dévore comme toutes les autres ; c’est, enfin, l’accomplissement de cette parole de l’Écriture, « que les grands coups sont pour le dos des fous » (Prov. 19). Mais, comme tous les coups dont le Père frappe Ses enfants qu’Il aime, c’est en réalité une grâce, c’est un témoignage de Sa fidélité. Jonas, plutôt effrayé que blessé, comprendra tout à l’heure la verge, et bénira Celui qui l’avait assignée.

Le Dieu à qui obéit toute la nature « avait », dit notre texte, « préparé un grand poisson pour engloutir le prophète ». Une des choses que Jonas, ce semble, devait redouter le plus en tombant dans les flots, c’était justement de s’y voir déchirer à l’instant même par un de ces monstres qui abondent dans toutes les mers. Eh bien ! c’est précisément de l’un d’eux que Dieu se sert pour conserver les jours du prophète et le rendre plus tard à son pays, à sa famille, à son ministère. « Ses voies ne sont pas nos voies ». Que de fois Il nous protège et nous délivre par des choses qui paraissaient bien plutôt devoir nous apporter un surcroît de douleurs ! Que de châtiments qui, dans Ses mains miséricordieuses, deviennent pour nous de vraies bénédictions ! Que de maux enfin, justement mérités, dont Il sait faire pour les siens ce que le poisson fut pour Jonas : un véritable asile, un moyen de les préserver de plus grands malheurs, le commencement et le principe d’une vie nouvelle !

Notre Seigneur appelle le poisson de Jonas d’un nom que nous rendons ordinairement par celui de baleine (Matt. 12). Sur quoi les incrédules de donner ample carrière à leurs sarcasmes, et d’objecter, avec la dédaigneuse assurance qui les caractérise, que la baleine n’a pas le gosier assez large pour pouvoir engloutir un homme tout entier ; que, au surplus, il n’existe pas de baleine dans la Méditerranée ; qu’il est d’ailleurs impossible qu’un homme tombe dans la gueule d’un tel animal sans recevoir d’horribles blessures, et que, dût-il entrer intact dans ses entrailles, il y serait tout à la fois suffoqué et consumé en bien peu d’instants.

Ainsi discourent les incrédules, toujours si désireux pour la plupart de trouver la Bible en défaut, par la seule raison que leur cœur charnel n’aime pas ses enseignements ; elle a tort pour eux, avant toute discussion, parce qu’elle somme les fils d’Adam de se convertir sous peine de la colère de Dieu. Toutefois, nous ne sommes point en souci de leur répondre ; et, nous plaçant avec confiance sur le terrain où leurs défis nous appellent, voici ce que nous leur opposons.

D’abord, le mot grec du Nouveau Testament ne désigne en général qu’un poisson de l’ordre des cétacés ; or, ce poisson peut fort bien avoir été la petite baleine, ou cachalot, qui se promène dans toutes les mers, d’un pôle à l’autre, et dont le gosier est suffisamment large pour donner passage au corps d’un homme ; il est reconnu que le cachalot avale de grands animaux marins tout entiers, des chiens de mer, des dauphins, etc. Puis, c’est bien gratuitement qu’on affirme qu’un homme ne peut, sans recevoir de graves blessures, tomber dans la gueule d’un cétacé ; l’histoire naturelle cite, au contraire, plus d’un exemple d’hommes retrouvés intacts dans les entrailles du cachalot et même dans celles du requin, armé néanmoins de beaucoup plus de dents. Enfin, le cachalot, comme la grande baleine, est doué d’un organe ou intestin particulier servant à la respiration, et, comme elle encore, il éprouve le besoin de remonter de temps en temps à la surface des eaux pour y respirer.

Telle est la réponse que nous pourrions faire aux incrédules, si nous n’avions quelque chose de mieux encore à leur dire. Toutes les explications sont superflues ; un mot suffit : que l’homme n’affecte point d’être sage, « lui qui naît comme un ânon sauvage » ; et parce qu’il ne saurait faire de miracles, qu’il ne s’imagine pas follement que Dieu non plus ne puisse en opérer. Tous Lui sont faciles et tous Lui sont égaux. Ne pouvait-Il pas, s’Il le trouvait bon, créer à l’instant même un poisson tout exprès pour recevoir Son prophète, et le conduire sain et sauf au rivage, Lui, qui plus tard, sut bien en faire un tout exprès pour porter Sa bourse (Matt. 17) ? Et ce poisson, ne pouvait-Il pas le créer d’un gosier assez large pour engloutir Jonas ? Ne pouvait-Il pas, enfin, par un autre miracle, conserver le prophète vivant dans le ventre de l’animal marin ?

Tout cela, dira-t-on, selon les lois de la nature, est absolument impossible. Mais ce qui vous semble contraire aux lois de la nature, serait-il donc impossible au Dieu de la nature ? Pauvres matérialistes ! Dites-nous, je vous prie, faut-il moins de pouvoir pour entretenir nos jours dans un four embrasé que pour les conserver dans le ventre d’un poisson ? Les entrailles du cachalot de Jonas étaient-elles plus chaudes au prophète que ne le fut plus tard, aux trois jeunes hommes, la fournaise ardente où les fit jeter le roi de Babylone ? Est-il plus difficile de ramener un homme vivant, après trois jours passés dans le ventre d’un poisson, que de ressusciter un homme mort après quatre jours passés dans la tombe ? Et quelle limite enfin poserait notre folie au pouvoir de Celui qui a tout fait de rien ?

Voilà donc Jonas dans le ventre du grand poisson. Quel cachot que celui-là ! Et quelle angoisse que celle du prophète enfermé dans ce tombeau mouvant et tout surpris d’y vivre encore ! Quel douloureux ressouvenir des jours heureux passés au sein de sa patrie et dans le service de son Dieu ! Quels amers regrets de sa révolte et quel regard d’effroi jeté sur l’avenir ! Il se voit sous la main vengeresse du Très-haut. De quelque côté que ses yeux se tournent, il n’aperçoit que la détresse et le désespoir. Les arrête-t-il sur son horrible prison, son imagination se trouble, son cœur se fond d’angoisse. De la verge qui le frappe, élève-t-il les yeux vers Celui qui la tient, il rencontre le regard courroucé de son Dieu. Je ne suis plus Son serviteur, se dit-il à lui-même, et peut-être entre Son cœur et le mien a-t-Il mis une éternelle barrière. Tel est le fruit de ma folie ! Ah ! si le sentier du Seigneur a ses épreuves, il a aussi ses consolations ; mais celui que m’a ouvert ma lâcheté et qu’a suivi ma révolte ?… Hélas ! il n’aboutit qu’à la mort.

Pauvre Jonas ! que tu connais mal le cœur de ton Dieu ! Il n’a voulu, par cette terrible verge, que te « séparer de ta folie » et que « fermer d’épines » devant toi « le chemin » qui te menait à la perdition (Prov. 22 ; Os. 2). Rassure-toi, fils d’Amitthaï : la mer ne peut engloutir, ni le requin dévorer celui que Dieu garde ; Il a pour toi une œuvre en réserve et tu seras encore Son ministre. Il commande : à Sa voix les lions désarmés dorment paisiblement aux pieds de Daniel ; les flammes dévorantes respectent les jeunes gens dans la fournaise ; la mer, qui devient le tombeau de Pharaon et de son armée, sert de muraille et de rempart à Israël ; et le monstre marin, qui a reçu dans ses flancs le prophète de Gath-Hépher, est son asile, non son sépulcre : tout à l’heure il sera le vaisseau du Seigneur pour le ramener à bord. Père, Il châtie, mais Il ne brise pas ; pendant qu’Il frappe d’une main, Il soutient de l’autre.

Ici encore, frères, recevons instruction. Comme jadis au prophète, Dieu nous ordonne de nous lever et d’aller où Sa volonté nous appelle. « C’est ici le chemin », nous crie-t-Il, « marchez-y » ! Si, méprisant Sa voix, nous préférons le sentier de notre folie à celui de Son amour, la satisfaction de nos goûts à l’accomplissement de nos devoirs, alors, pour nous aussi, le Seigneur aura des humiliations, des brisements de cœur, des orages ; pour nous Il aura une sombre geôle ; car Il veut nous sauver, nous sauver a tout prix, nous sauver malgré nous-mêmes ; si, pour cela, Il ne nous enferme pas dans la même prison que le prophète de Gath-Hépher, les épreuves dont Il nous enserrera seront pour nous le pire des cachots, et nous nous écrierons avec le psalmiste : « Tu m’as mis dans une fosse des plus basses, dans des lieux ténébreux, dans des lieux profonds ; ta fureur s’est jetée sur moi, tu m’as accablé de tous tes flots ».

Cependant, quand Il nous châtie ainsi, ou plutôt quand Il laisse à notre malice le soin de nous châtier, ne perdons point courage : Il ne nous enferme pour quelques jours dans la geôle de la correction, qu’afin de n’avoir pas à nous enfermer éternellement dans celle de la perdition. Puis, Il ne nous laisse sous le châtiment que le temps strictement nécessaire. Toujours Son peuple a pu s’écrier : « Tu nous avais éprouvés comme on éprouve l’argent, tu nous avais fait tomber dans un filet ; nous étions entrés dans le feu et dans l’eau ; mais tu nous en as ensuite retirés pour nous amener en une terre fertile » (Ps. 66). Que, dans l’épreuve et sous la main du « Père des esprits », le sein de Dieu soit donc notre asile et Ses desseins envers nous l’objet de nos adorations. Par le châtiment, Il nous apprend à repousser loin de nos lèvres le calice qui est doux à la bouche, mais amer aux entrailles ; à fuir avec horreur les caresses de la volupté, de cette perfide Jaël qui, d’une main, nous présente une coupe remplie de lait et de crème pendant qu’elle tient dans l’autre un clou pour nous l’enfoncer dans le cœur. Par le châtiment, Il nous donne à comprendre ce qu’est pour Son enfant la voie de la désobéissance, une voie de douleur, une vraie impasse ; Il nous fait sentir enfin qu’il est inutile de contester avec le Tout-puissant, et que celui qui veut éviter un service difficile s’en verra justement imposer un plus difficile encore. Si Jonas refuse d’aller parler à une seule ville, il devra, par son histoire, parler au monde entier ; s’il s’obstine à ne point prêcher dans les rues de Ninive, il faudra qu’il prêche du fond de la mer.

Et vous, pécheurs irrégénérés, vous aussi recevez instruction ; si Dieu traite de la sorte Ses enfants qui l’offensent, vous épargnerait-Il, vous qui ne Le servez point ? « C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant » ! À celui qui Lui désobéit et Lui fait la guerre par ses œuvres, le Tout-puissant, vous le savez, prépare une geôle mille fois plus affreuse que celle de Jonas : une geôle où le coupable souffrira d’ineffables tortures, non pendant trois jours et trois nuits, mais durant l’éternité ; non seul, comme le prophète dans l’étroit cachot où Dieu l’avait enfermé, mais dans la compagnie du diable et de ses anges. Horrible société que celle-là ! Qui voudrait habiter un palais hanté par des démons, et loger, fût-ce dans le lieu le plus délectable de la terre, avec le prince de l’abîme et ses légions ténébreuses ? Que sera-ce donc d’être jeté au même feu qu’elles, d’être éternellement confiné dans la même fosse ! Quelles angoisses saisiront les réprouvés au milieu de ces lions rugissants, de ces serpents sifflants, de ces dragons vomissant la flamme et le feu, de ces esprits rebelles et maudits, déjà liés de chaînes d’obscurité, qui les auront attirés à eux par les chaînes dorées de la tentation, et dans la compagnie desquels les infortunés devront passer l’éternité !…

Éternité ! éternité ! qui pourrait te comprendre et qui te décrirait ? — L’éternité, c’est une mer sans rivage, un abîme sans fond. Le premier homme qui est entré dans l’éternité malheureuse est aussi loin de son terme que celui qui y entre à cette heure ; le premier qui a été lancé dans cet océan de misère est aussi loin de ses bords qu’au moment où il y fut plongé. L’éternité, c’est un commencement sans milieu et sans fin, un hiver sans printemps, une nuit à laquelle ne succédera jamais la lumière du jour. Après plusieurs millions d’années passées dans l’éternité ce sera toujours le commencement de l’éternité. La colère de Dieu dans l’enfer sera toujours la colère à venir. Elle commence pour Judas.

Observez la succession ininterrompue des jours, des mois, des ans ; l’éternité est de même une succession sans fin. Contemplez par une belle nuit d’hiver les étoiles des cieux, admirez-en les armées innombrables ; le nombre des étoiles est limité, mais les âges de l’éternité ne finiront jamais. Vous qui portez un anneau, vous avez à votre doigt une image de l’éternité ; quel que soit le point de cet anneau que vous envisagiez, après celui-là il en vient toujours un autre. Considérez en été ces vastes prairies couvertes d’une riche végétation, et supposez qu’il y ait autant de millions d’années à venir qu’elles contiennent de brins d’herbe, ces années finiraient une fois, mais l’éternité ne finira point. Arrêtez enfin vos regards sur une haute montagne, sur le mont Blanc, par exemple, et représentez-vous combien de siècles il faudrait pour qu’elle fût complètement enlevée par un passereau qui ne viendrait que tous les mille ans en détacher de son bec un atome ; le moment arriverait pourtant où la montagne ne serait plus, mais après cela l’éternité commencerait encore…

Arrête-toi donc devant cette pensée, pauvre âme inconvertie ! Frémis devant cette pensée : qu’elle te suive, qu’elle te poursuive, et que, pareille à l’épée du vengeur du sang, elle te chasse enfin dans l’asile qui demeure ouvert à tous les pécheurs ! Ah ! s’il est déjà si dur, en pleine santé, de passer toute une nuit dans une complète insomnie, que sera-ce de l’éternité s’écoulant tout entière dans la privation de tout repos ! Quel tourment ne serait-ce pas qu’une vie de quarante ou cinquante ans, consumée au milieu des tortures ininterrompues d’un mal aigu ! Eh bien, tout cela n’est rien auprès de l’éternelle séparation d’avec Dieu. Le patient dans son lit, où il se tourne et se retourne sans cesse durant les veilles de la nuit, s’écrie que le jour ne viendra jamais, que ses douleurs sont éternelles ; ah ! si ces petites éternités que nos imaginations se forgent sont déjà si cruelles, que sera-ce de la vraie éternité ! Alors le pécheur qui, pendant la vie, ne trouvait pas le temps de s’occuper de son âme, en aura bien assez pour réfléchir sur ses péchés et sur leurs conséquences ; pour se repentir, mais trop tard, de ses folles erreurs ; pour s’écrier au milieu d’inutiles regrets : « Oh ! que le sein de ma mère n’eût-il été ma tombe » ! Ou que n’eussé-je jamais entendu cet évangile qui ne sert maintenant qu’à aggraver ma condamnation !

Pécheur, ne ferme pas l’oreille à la cloche d’alarme que tu viens d’entendre ; nouveau Félix, ne dis pas à celui qui te parle : « Tais-toi pour le présent ; demain je t’écouterai si j’en ai le loisir ». C’est aujourd’hui « le temps favorable », c’est aujourd’hui « le jour du salut » ; hâtes-toi de « te réconcilier avec ta partie adverse pendant que tu es en route avec elle », et puisqu’il faut nécessairement que tu tombes, ou dans le sein de Jésus ou dans les flammes de l’enfer, ah ! je t’en conjure, au nom des compassions de Dieu, cours te jeter dans les bras du Rédempteur.

Mais détournons enfin nos regards de ce spectacle d’éternelle misère pour les arrêter sur de moins sombres images. Jonas enfermé dans le ventre du cétacé qui lui sert en même temps de cachot et d’abri, Jonas replace encore symboliquement sous nos yeux ce malheureux peuple qui, pour avoir rejeté le Seigneur de gloire et la mission qu’il en avait reçue, est jusqu’à ce jour demeuré comme enfermé sous la condamnation : objet tout à la fois, dans la sombre geôle où il vient de passer mille huit cents ans, des justes châtiments du ciel et de sa protection miraculeuse ; tellement que, dans cette longue suite de siècles, nul coup n’a pu l’abattre, nul orage le briser, nulle révolution des peuples l’absorber ou le détruire, fidèlement gardé qu’il est sous le jugement pour le jour prochain de la miséricorde.

Surtout Jonas, dans ce remarquable incident de sa vie, s’offre à nous comme un type de la sépulture de Jésus Christ. De même que le prophète passa trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson, tombe d’un genre tout nouveau, de même aussi Jésus devait passer trois jours et trois nuits dans le sépulcre, et dans un sépulcre neuf où personne n’avait encore été mis[1]. Jamais le poisson qui reçut Jonas n’avait englouti si riche proie ; jamais le sépulcre de Jésus Christ ne retint si noble captif. Et comme enfin le prophète ne reçut aucun dommage dans le ventre de l’animal, ainsi Jésus, bien que couché dans le sein de la terre, n’y sentit cependant point la corruption.

Qu’il nous soit permis, en terminant, d’ajouter encore un mot sur la sépulture de Jésus Christ. Le Sauveur a donc inauguré le tombeau par Sa sépulture ; maintenant, le croyant ne craint plus de descendre dans la sombre demeure des trépassés ; il se rappelle que le Seigneur y descendit et s’y coucha avant Lui, et la pensée de reposer dans le même lit que Jésus est douce à son cœur. Il ne sait plus ce que c’est que la mort ; il ne connaît que le sommeil ; et tandis que, pour le méchant, la tombe est un noir cachot où il est étroitement enfermé et garrotté pour le dernier jugement, elle n’est pour l’enfant de Dieu qu’un lien de repos où il « dort en Jésus » jusqu’au moment où Dieu le « ramènera par Jésus » (1 Thess. 4, 14). Ah ! puisse, en effet, la tombe n’être pour nous qu’un asile ! Et fasse le Seigneur que, au jour où la voix du Fils de l’homme, pareille au bruit des grosses eaux, criera : Morts, levez-vous, sortez de vos sépulcres ! fasse le Seigneur que, en ce grand jour, vous et moi, chers lecteurs, nous soyons trouvés tous ensemble dans le nombre de ceux que la parole puissante du second Adam relèvera d’entre les morts pour les introduire, revêtus de Sa pleine ressemblance, dans la gloire immortelle du vrai sanctuaire !



  1. Jésus trois jours et trois nuits dans le sépulcre. — Trois jours et trois nuits signifient trois jours complets. Mais il faut se rappeler que, dans la manière de calculer des Juifs, une partie d’un jour comptait pour un jour entier. Jonas n’était apparemment demeuré dans le ventre du poisson qu’une partie du jour où il avait été englouti, le jour suivant tout entier, et une partie de celui où le monstre le rejeta sur la rive. Jésus passa le même temps dans le sein de la terre. Il avait annoncé qu’Il ressusciterait le troisième jour, et Paul enseigne que, en effet, Il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures (Jean 2 ; Matt. 16 ; 17 ; Luc 24 ; 1 Cor. 15 ; etc.). Au reste, les pharisiens, les scribes et les sacrificateurs ne se méprirent nullement sur le sens des paroles du Seigneur ; ils avaient si bien compris que Jésus devait ressusciter le troisième jour qu’ils prièrent Pilate de faire garder le sépulcre jusqu’à ce jour-là (Matt. 27).