Messager Évangélique:Notes sur les sacrifices/Partie 1

De mipe
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Les premiers chapitres du Lévitique font passer successivement devant nous les diverses sortes de sacrifices, pour nous occuper ensuite de la sacrificature, et poser ainsi les bases sur lesquelles sont établies nos relations avec Dieu.

Les offrandes faites par feu de bonne odeur à Jéhovah, savoir l’holocauste, l’offrande du gâteau et le sacrifice de prospérité ou d’action de grâces, sont réunies sous un seul chef (chap. 1, 1) : dans les chapitres 1 à 3, chacun de ces sacrifices a son caractère particulier. Le chapitre 4 traite des transgressions positives dans ce qui est contraire à la conscience, et du sacrifice pour le péché qu’elles rendent nécessaire. À partir du verset 14 du chapitre 5 jusqu’à la fin du chapitre, nous avons affaire au sacrifice pour le délit, sacrifice qui se rapporte à tout ce qui, dans la conduite d’un homme, peut constituer un tort envers Dieu ou envers les hommes. Au verset 7 du chapitre 6, commencent les règlements relatifs à ces divers ordres de sacrifices, et en particulier ce qui a trait au droit et à la manière d’y participer. Dans les chapitres 8 et 9, les sacrificateurs sont établis dans leur charge.

Ce qui fait la valeur de toutes ces offrandes que Dieu avait ordonnées, c’est qu’elles sont des figures de l’œuvre du Seigneur Jésus Christ. Nous sommes appelés à y contempler Christ Lui-même (comp. Héb. 9 et 10), et à apprendre en même temps par elles sur quelles bases sont établies nos relations avec Dieu (comp. Héb. 9, 19-22). Plusieurs des caractères, sous lesquels le Seigneur Jésus nous est ainsi présenté, se réalisent, dans une certaine mesure, dans le croyant, comme aussi ce qu’Il a opéré opère efficacement en nous. Un acte de Christ a accompli tous les sacrifices : Il a fait la propitiation ; Il a porté le péché, et nous avons communion avec Lui, nous nourrissant de ce qui a été offert pour nous.

Dans le Lévitique, Dieu ne parle pas du haut du Sinaï, mais « du tabernacle d’assignation » (chap. 1, 1). Au Sinaï, Dieu avait proclamé la loi ; Il avait déclaré ce que Sa justice exigeait de l’homme vivant sur la terre, et Israël avait accepté de ne jouir de la faveur de Dieu qu’à la condition d’avoir satisfait d’abord à ces exigences ; le peuple avait expressément déclaré : « Nous ferons tout ce que Jéhovah a dit » (Ex. 19, 5-8 ; 24, 1-3) ! Mais avant même que Moïse fût descendu de la montagne avec les tables que Dieu avait écrites, Israël avait déjà méconnu l’autorité de Dieu en faisant le veau d’or (Ex. 24, 12 et suiv. ; 32, 1 et suiv., 15-19). C’en était fait de l’alliance ; elle était violée et brisée du côté du peuple. Israël avait failli à l’engagement volontaire qu’il avait pris, de faire tout ce que Jéhovah avait dit ; il avait rejeté Dieu, et sa honte était mise à découvert devant ses ennemis, comme il en serait de nous-mêmes, si nous étions obligés de nous tenir devant nos ennemis dans notre propre justice[1].

Sur quel principe l’homme pouvait-il maintenant trouver accès auprès de Dieu ? La loi, sous laquelle il s’était volontairement placé, n’avait servi qu’à manifester le mal qui était en lui (comp. Rom. 3, 20 ; 4, 15 ; 7, 7). Dieu pouvait-Il traiter avec ceux qui venaient de Le rejeter et les reconnaître dans leur méchanceté ? Pouvait-Il renier Son caractère ? — Non, il était désormais impossible que Dieu traitât avec les hommes sur la terre ; mais Dieu pouvait mettre l’homme en communication avec Lui dans le ciel, par grâce en Jésus Christ ; et dans l’ordonnance du tabernacle et tout l’ordre de choses qui s’y rattache, nous apprenons sur quelles bases et selon quel principe cette communication est établie.

L’établissement du tabernacle nous est présenté sous deux points de vue entièrement différents, savoir comme développement des conseils de Dieu dans la grâce, et comme exposition des moyens de retour à Dieu accordés à ceux qui avaient été coupables du péché qui donna lieu à ce développement et le nécessita. Toute la structure du tabernacle était conforme au modèle donné par Dieu sur la montagne ; elle était une image des choses célestes, avant que le péché des Israélites eût détruit leur privilège d’une communication directe avec Dieu et elle représentait par conséquent des principes qui trouvent leur accomplissement dans le parfait tabernacle qui n’a point été fait de main (Ex. 25, 40 ; Act. 7, 44 ; Héb. 8, 2, 5 ; 9, 11, 23, 24). Mais l’économie du tabernacle ne fut réellement établie qu’après l’idolâtrie du veau d’or, alors que l’indignation de Jéhovah contre le péché avait déjà éclaté. Du trône du sanctuaire Dieu suppléa ainsi dans Sa grâce, par l’intercession du souverain sacrificateur et l’aspersion du sang, aux besoins d’un peuple déchu. Il érigea un lieu où, selon l’image de Sa gloire et aussi selon les besoins de ceux qui cherchaient Sa présence, Il entrait en communication avec le peuple, se rendant accessible au pécheur comme au saint, par le moyen d’un médiateur et de sacrifices. « Moïse prit une tente et la dressa hors du camp, l’éloignant du camp ; et il l’appela (la tente ou) le tabernacle d’assignation ; et tous ceux qui cherchaient Jéhovah sortaient vers le tabernacle d’assignation qui était hors du camp » (Ex. 33, 7), et plus tard, au chapitre 40 de l’Exode, il dresse le tabernacle selon tout ce que Jéhovah Lui-même avait commandé, et Dieu y habite par Sa gloire (Ex. 40, 16-38).

Ce tabernacle, dressé selon le modèle que Moïse avait vu sur la montagne, était composé de trois parties principales : le saint des saints, où Dieu entrait en communication avec Moïse (Ex. 25, 22 ; Héb. 9, 3-5) ; le lieu saint, où les sacrificateurs accomplissaient leur service journalier (Héb. 9, 2) ; et le parvis, ou cour extérieure, où l’adorateur se présentait en premier lieu, et où se trouvaient l’autel des holocaustes et la cuve d’airain (comp. Ex. 25-27 ; 30, 1-21 ; 40, 17-38 ; Héb. 8 ; 9).

Dieu donc, dans le Lévitique, n’apparaît pas comme un législateur dans la gloire terrible de Sinaï, devant laquelle Moïse même était épouvanté et tout tremblant (voyez Héb. 12, 18-21) ; mais il parle « du tabernacle d’assignation », et déclare selon quelles conditions nous pouvons nous approcher de Lui pour jouir de Sa présence (comp. Ex. 25, 22 ; 29, 42, 43, 45 ; Héb. 12, 25).


Chapitre 1 — De l’holocauste

Le premier lieu d’accès auprès de Dieu, c’est « l’autel des holocaustes » dressé dans le parvis du tabernacle.

À cet autel Dieu se manifeste en justice, tout en se rendant accessible au pécheur, en grâce, par le sacrifice de Jésus Christ. Dieu s’offre ici à la foi du fidèle, non dans Son être spirituel et comme souverain objet de l’adoration des saints, mais dans Ses relations avec les pécheurs. Ceux-ci s’approchent de Lui sous le bénéfice de cette œuvre dans laquelle, par la puissance opération du Saint Esprit, Christ s’est offert à Dieu sans tache, devenant ainsi, après avoir satisfait à toutes les exigences de sa justice, cette bonne odeur de sacrifice qui monte continuellement vers Dieu.

Pour pouvoir entrer dans le sanctuaire, il fallait en effet que celui qui se présentait fût lavé du péché, qu’il trouvât un sacrifice qui fît la propitiation et lui ouvrît le chemin vers Dieu. Mais où trouver ce sacrifice ? Un homme eût-il eu la volonté de se donner, n’était pas en état de le faire, car il était lui-même un pécheur (comp. Ex. 32, 31-33). Mais le Fils de Dieu a dit : « Voici, je viens, il est écrit de moi au rôle du livre, pour faire, ô Dieu, ta volonté ;… ta loi est au-dedans de mes entrailles ;… tu n’as pas voulu de sacrifice, ni d’offrande, mais tu m’as formé un corps » (Ps. 40, 6-8 ; Héb. 10, 6-8). Dieu Lui a formé un corps, et dans ce corps habita Celui qui fut l’obéissance même : « Tu m’as creusé des oreilles ». Lui, Il a la volonté et la capacité de se donner, et Il prend la forme d’un serviteur et se rend obéissant aux commandements de Jéhovah.

L’holocauste était, par excellence, un sacrifice volontaire ; celui qui l’offrait, le présentait de son bon gré : « Si quelqu’un d’entre vous offre à Jéhovah etc. » (v. 2). Christ aussi s’est présenté volontairement pour accomplir le dessein de Dieu ; Il se donne tout entier pour faire la volonté de Dieu, quelle qu’elle puisse être : « Voici, je viens, il est écrit de moi au rouleau du livre. Mon Dieu, j’ai pris plaisir à faire ta volonté, et ta loi est au-dedans de mes entrailles » (Héb. 10, 7). Et ailleurs, parlant de Sa vie, Il dit : « Personne ne me l’ôte ; mais je la laisse de moi-même ; j’ai le pouvoir de la laisser et le pouvoir de la reprendre ; j’ai reçu ce commandement de mon Père » (Jean 10, 18). Muet dans Ses souffrances, nous voyons que Son silence était le résultat d’une parfaite et profonde détermination de s’offrir, par obéissance, pour la gloire de Dieu ; et, Son nom en soit béni, c’est un service qu’Il a parfaitement accompli.

La victime devait être excellente et immaculée : « un mâle sans tare » (v. 3), préfigurant ainsi « l’Agneau sans défaut et sans tache, préconnu dès avant la fondation du monde, mais manifesté dans les derniers temps pour nous », « Celui qui par l’Esprit éternel s’est offert à Dieu sans nulle tache » (1 Pier. 2, 19, 20 ; Héb. 9, 14).

Ce qui a été, en Jésus, unique et sans exemple, c’était Sa justice. D’autres que Lui avaient possédé et devaient posséder encore le pouvoir dont Il était revêtu comme homme (de Sa part, sans doute, mais réellement) ; mais la justice et la vérité parfaites, Christ seul a pu les manifester. Tous les efforts de Satan n’ont servi qu’à mettre en évidence cette perfection. Dans la tentation, Satan essaya d’engager le Seigneur à manifester Sa puissance et à sortir, en une manière ou en une autre, du sentier de l’obéissance parfaite ; mais Jésus fut toujours le serviteur obéissant. Jusqu’à ce que la parole fût parvenue à Son oreille Il ne voulait rien faire de Lui-même, car Il était venu pour servir, pour être le modèle parfait de l’obéissance en toutes choses. Satan ayant donc complètement échoué dans Son dessein, se retira de Lui pour un temps, et Jésus retourna en Galilée dans la puissance de l’Esprit dans laquelle Il avait été conduit dans le désert. Mais, plus tard, l’Adversaire revint à la charge et attaqua de nouveau le Fils de Dieu, cherchant à Le détourner de l’obéissance jusqu’à la mort. Le prince de ce monde vint, comme chef de la religion, et comme ayant, dans ce monde, pouvoir sur les Juifs et sur les Gentils. Mais tout est inutile. Jésus dit : « Le chef du monde vient, et il n’a rien en moi ; mais afin que le monde connaisse que j’aime le Père ; et selon que le Père m’a dit, ainsi je fais. Levez-vous, partons d’ici », comme auparavant, « lorsque les jours de son assomption s’accomplissaient », il avait « dressé sa face résolument pour aller à Jérusalem » (Luc 4, 1-13 ; 9, 51 ; 22, 27, 39-46 ; Matt. 20, 28 ; Jean 4, 31-34 ; 8, 28 ; 5, 19-21 ; 12, 49, 50 ; 14, 30, 31 ; 15, 10 ; Phil. 2, 5-11 ; Éph. 5, 1, 2 ; 1 Pier. 2, 21-24).

C’est par ce chemin de l’obéissance que Jésus se rend Lui-même volontairement à la porte du tabernacle, et que, de Son plein gré, Il s’offre à Dieu pour nous. Dans le type, sans doute, la victime et celui qui l’offrait étaient distincts, mais l’acte dans lequel l’adorateur posait ses mains sur la tête de la victime (v. 4) les identifiait l’un avec l’autre, comme Christ s’est offert et a été en même temps la victime, car pour introduire des pécheurs devant Dieu, il fallait non seulement que Jésus observât la loi, mais encore qu’Il devînt obéissant jusqu’à la mort, la mort même de la croix. Il prêcha la justice dans l’assemblée (Ps. 40, 8, 9), mais les hommes haïssaient la justice ; Il fit toute espèce d’œuvres de miséricorde et de bénédiction, mais les uns Lui portaient envie, les autres se moquaient de Lui. Il fallut qu’Il devînt un sacrifice ; il fallut que Son sang fût répandu pour que nous pussions nous approcher de Dieu.

Celui qui s’approchait devait égorger la victime devant Jéhovah, ce qui complète la ressemblance du type avec Christ, quoique évidemment, Christ n’ait pas pu s’ôter la vie à Lui-même ; mais Il la donna de Lui-même, Il la laissa devant le Seigneur : « Personne ne me l’ôte ; mais je la laisse de moi-même ; j’ai le pouvoir de la laisser et j’ai le pouvoir de la reprendre ; j’ai reçu ce commandement de mon Père » (Jean 10, 17, 18). C’était là, dans la cérémonie de l’offrande, la part de celui qui offrait ; ce fut de même la part de Christ en tant qu’homme. Dans la mort de Christ, l’homme ne voit que le jugement de l’homme, la puissance de Caïphe, ou celle du monde ; il pourrait penser que Christ était, quant à Lui-même, sous l’obligation de mourir, mais comme il est dit, Il avait le pouvoir de laisser Sa vie, personne ne la Lui ôta, et Il la laissa, s’offrant Lui-même devant le Seigneur volontairement, après être venu d’abord comme « le Juste » jusqu’à la porte du tabernacle. Jésus s’anéantit Lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, afin que, par ce moyen, la majesté et l’amour de Dieu pussent être mis pleinement en évidence. Ainsi l’homme, dans la personne de Christ, est réconcilié avec Dieu. Dieu a été glorifié dans l’homme, aussi parfaitement que, dans l’homme, Il avait été parfaitement déshonoré (je dis l’homme, et non pas les hommes) (comp. 2 Cor. 5, 18, 19 ; Rom. 5, 10 ; Héb. 10, 1-18 ; Jean 17, 4, 5 ; Col. 1, 22, etc.).

Nous arrivons ainsi à ce qui, dans le sacrifice, concernait le Seigneur et le sacrificateur : l’offrande devait être soumise au feu de l’autel de Dieu. Elle était coupée par pièces, lavée et abandonnée ainsi, selon la purification du sanctuaire, au jugement de Dieu, car le feu, comme symbole, figure toujours le jugement de Dieu (v. 5-9). Quant au lavage d’eau, il rendait typiquement le sacrifice pur, comme Christ l’est essentiellement. Mais il est important de remarquer que la purification de l’offrande et la nôtre sont basées sur le même principe, et qu’elles le sont selon la même mesure. Nous sommes « sanctifiés par l’Esprit pour l’obéissance ». Jésus est venu pour faire la volonté de Son Père ; et ainsi, parfait dès le commencement, Il apprit cependant l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes (1 Pier. 1, 2 ; Héb. 5, 7, 8). De plus, cette purification par l’eau, quand il s’agit de nous, a lieu par la Parole ; et Christ dit pour Lui-même : « l’homme vivra de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matt. 4, 4). Il y a, évidemment et nécessairement ici, cette différence que Christ était la vie et avait la vie en Lui-même (Jean 1 ; 5), tandis que nous, au contraire, nous recevons cette vie de Lui.

Christ s’offrit tout entier à Dieu, pour que la gloire de Dieu fût rétablie et revendiquée en Lui : Sa vérité, Sa justice, Son amour, Sa majesté subissant en même temps pleinement le jugement divin. Le feu doit éprouver ce qu’Il est : Il doit être « salé de feu ». La parfaite sainteté de Dieu, dans toute la puissance de Son jugement, éprouve au plus haut degré tout ce qui est en Jésus. La sueur de sang qui découle de Son corps, la touchante prière qu’Il adresse au Père dans le jardin, la profonde angoisse qu’Il ressent sur la croix, dans la conscience de Sa justice, ce cri : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? » qui demeura sans réponse, quant à un soulagement actuel, jusqu’à ce que l’expiation fût accomplie ;… tout cela nous montre le Fils de Dieu pleinement mis à l’épreuve. Un abîme appelait un autre abîme ; toutes les vagues et les flots de Jéhovah ont passé sur lui. Mais de même qu’Il s’est offert tout à fait volontairement à cette épreuve qui allait tout juger jusqu’au fond de Son âme, ainsi aussi le feu de ce jugement qui éprouva Ses plus secrètes pensées, n’a pu produire qu’une bonne odeur à Jéhovah[2]. Sa vie consumée comme un holocauste, sur la croix, fut un sacrifice infiniment agréable à Dieu.

Quand Noé offrit son holocauste, il est dit que « l’Éternel flaira une odeur d’apaisement, et dit en son cœur : Je ne maudirai plus la terre à l’occasion des hommes ; car l’imagination du cœur des hommes est mauvaise dès leur jeunesse ; et je ne détruirai plus tout ce qui vit, comme j’ai fait ». Dieu s’était repenti d’avoir fait l’homme, et Il en avait eu un grand déplaisir dans Son cœur ; mais maintenant, en flairant cette bonne odeur, le Seigneur dit dans Son cœur : « Je ne maudirai plus ». Telle est la parfaite satisfaction que Dieu trouve dans l’offrande que Christ a faite de Lui-même. Il n’est pas ici question du péché qui Lui fut imputé, des iniquités de Son peuple dont Il se chargea, mais de la perfection, de la pureté et du dévouement de la victime jusqu’à la mort, pour la gloire de Dieu ; et c’est là ce qui monta, comme une bonne odeur, devant l’Éternel ; et nous sommes présentés à Dieu selon cette satisfaction de Son cœur dans la bonne odeur de ce sacrifice. — Quelle pensée réjouissante pour nous ! Nous sommes agréés nous-mêmes, agréés dans le Bien-aimé, selon toutes les délices que Dieu trouve dans la bonne odeur de ce sacrifice. — Dieu est-Il parfaitement glorifié en Christ, en tout ce que Christ est ? Dans ce cas, Il est aussi glorifié en nous recevant. — Trouve-t-Il Ses délices en Christ, et en ce que Christ a fait ? Dans ce cas, Il trouve aussi Ses délices en nous. Cette bonne odeur monte-t-elle toujours en Sa présence, comme un mémorial des plus agréables à Ses yeux ? Nous aussi, nous Lui sommes présentés selon cette même efficacité d’acceptation. Il n’est pas seulement question ici de nos péchés effacés par l’acte d’expiation ; mais il s’agit encore de la perfection de Celui qui accomplit cet acte, et de la bonne odeur de Son sacrifice exempt de péché ; perfection et bonne odeur qui deviennent nôtres devant Dieu. Nous sommes un avec Lui.

Oui, ce fut là l’œuvre propre de Christ ; nous ne pouvons y prendre aucune part ; mais nous trouvons en elle ce qui nous rend infiniment agréables à Dieu. « Soyez imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés, et marchez dans l’amour, comme aussi le Christ nous a aimés, et s’est livré lui-même pour nous comme une offrande et un sacrifice à Dieu, en odeur de bonne senteur » (Éph. 5, 1, 2). Qui, d’entre les saints, ne connaît pas la puissance de cet amour ? Si d’un côté, l’œuvre était faite dans un homme et par un homme, elle était faite aussi dans l’amour divin, l’amour même du Père. Chose merveilleuse, que Jésus soit venu dans un corps qui Lui avait été approprié, et que, agissant dans une parfaite obéissance, il nous ait laissé un modèle parfait de justice, en se donnant Lui-même, offrande volontaire, dans la plénitude de l’amour divin !

Celui qui s’approche de Dieu trouve donc, d’abord, l’autel des holocaustes. Il y rencontre Dieu en jugement ; mais il y rencontre aussi Jésus s’offrant Lui-même : c’est pourquoi (en type), le sang est mis sur cet autel et non sur ce qui était au-dedans du voile. Le parvis d’assignation, comme nous l’avons dit, représente la terre ; et c’est sur la terre que Dieu vient au-devant du pécheur, et que, par le moyen de l’œuvre de Jésus, Il lui ouvre un libre accès auprès de Lui. Ce n’est ni dans le lieu saint, ni dans le lieu très saint, mais sur la terre[3], que Jésus a accompli cette œuvre, dans laquelle Satan n’a rien pu trouver, ni l’homme avoir aucune part ou communion, mais où Dieu fut pleinement glorifié. — Tout s’est passé entre le Fils et le Père ; et si les saints seuls comprennent la valeur de l’œuvre, elle n’en fut pas moins opérée dans le monde : Jésus Christ a été crucifié devant nos yeux, donnant au monde un témoignage qui laisse celui-ci sans excuse. Il n’y a pas d’autre chemin pour aller à Dieu, si ce n’est Jésus Christ ainsi exposé à la mort. Que fait donc l’incrédulité qui méprise et rejette Celui qui, maintenant dans les cieux, est le dispensateur de toutes les bénédictions pour les croyants ?

Vous pouvez être actif et occupé de beaucoup de choses, mais il n’y en a qu’une à laquelle Dieu regarde. Cet amour de Dieu en Son Fils, révélé à la croix, n’a-t-il été jusqu’ici pour vos cœurs que comme un vain récit, tandis que vous poursuiviez avec empressement les vanités qui s’offrent à vous ici-bas, comme si la croix n’eût jamais existé ? Le cœur naturel hait les droits qu’ont sur nous l’amour et la sainteté de Dieu ; mais la croix est le moyen puissant que Dieu emploie pour racheter et délivrer le cœur de l’amour du monde.



  1. Voyez Ex. 25-27 ; 30, 1-21 ; 40, 17-38 ; Héb. 8 ; 9.
  2. Il est remarquable que le mot hébreu, employé pour l’acte de brûler l’holocauste, est le même que celui dont l’Écriture se sert quand elle parle de brûler l’encens — et qu’il n’est pas le même que celui qu’elle emploie quand il s’agit de brûler l’offrande pour le péché.
  3. Toutefois Jésus a été élevé de la terre lorsqu’Il a été offert sur la croix. Séparé du monde qui L’avait rejeté, Il devient le point de contact pour rapprocher de Dieu une âme qui s’approche de Lui.