Livre:Études sur la Parole — 1 Jean
destinées à aider le chrétien dans la lecture du Saint LivreJ.N. Darby
L’épître de Jean a un caractère à elle. C’est la vie éternelle manifestée en Jésus et communiquée à nous — la vie qui était avec le Père et qui est dans le Fils. C’est dans cette vie que les croyants jouissent de la communion du Père et sont en relation avec Lui par l’Esprit d’adoption, et que leur communion est avec le Père et avec le Fils. Le caractère même de Dieu est la pierre de touche de cette vie, parce qu’elle découle de Lui.
Le premier chapitre constate ces deux derniers points, savoir : la communion avec le Père et avec le Fils, et que cette communion doit avoir lieu selon le caractère essentiel de Dieu. Le nom de Père est ce qui donne le ton au chapitre 2. Ensuite, c’est ce que Dieu est, qui met à l’épreuve la réalité de cette vie.
Les épîtres de Paul, tout en parlant de cette vie, s’occupent, en général, de présenter aux chrétiens la vérité relative aux moyens de se tenir en la présence de Dieu, justifiés et rendus agréables. L’épître de Jean, c’est-à-dire sa première, nous montre la vie qui vient de Dieu, par Jésus Christ.
Jean place Dieu devant nous, le Père révélé dans le Fils, et la vie éternelle en Lui. Paul nous place devant Dieu, agréables en Christ. Je parle de ce qui les caractérise. Chacun d’eux effleure respectivement l’autre point. Or, cette vie est si précieuse, manifestée qu’elle l’est dans la personne de Jésus, que l’épître qui nous la montre a, sous ce rapport, un charme tout particulier. Aussi, quand je tourne mes yeux vers Jésus, quand je contemple toute Son obéissance, Sa pureté, Sa grâce, Sa tendresse, Sa patience, Son dévouement, Sa sainteté, Son amour, l’absence complète chez Lui de toute recherche de soi-même, je peux dire : Voilà ma vie.
C’est une immense grâce. Il est possible que cette vie soit obscurcie en moi ; mais il n’en est pas moins vrai que c’est ma vie. Oh ! combien j’en jouis quand je la contemple ainsi ! Combien j’en bénis Dieu ! Quel repos pour l’âme ! Quelle joie pure pour le cœur ! En même temps, Jésus Lui-même est l’objet de mes affections ; et toutes mes affections sont formées d’après ce saint objet[1].
Mais revenons à notre épître. Il y avait, quand Jean l’écrivait, bien des prétentions à de nouvelles lumières, à des vues plus claires. On prétendait que le christianisme était très bon comme chose élémentaire ; mais qu’il avait vieilli, et qu’il y avait une lumière nouvelle qui dépassait de beaucoup ce crépuscule de vérité.
La personne de notre Seigneur, vraie manifestation de la vie divine elle-même, a dissipé toutes ces orgueilleuses prétentions, ces exaltations de l’esprit humain sous l’influence de l’ennemi, qui n’ont fait qu’obscurcir la vérité, et qui ont ramené l’esprit des hommes aux ténèbres d’où elles sortaient elles-mêmes.
Ce qui était dès le commencement du christianisme, c’est-à-dire dans la personne de Christ ; ce qu’ils avaient entendu, vu de leurs propres yeux, contemplé, touché de leurs propres mains de la Parole de la vie — voilà ce que l’apôtre déclarait. Car la vie elle-même avait été manifestée. Cette vie, qui était avec le Père, avait été manifestée aux disciples. Pouvait-il y avoir quelque chose de plus parfait, de plus excellent ? Pouvait-il y avoir un développement plus admirable, aux yeux de Dieu, que Christ Lui-même, que cette vie qui était auprès du Père, manifestée dans toute sa perfection dans la personne du Fils ? Aussitôt que la personne du Fils est l’objet de notre foi, nous sentons que la perfection a dû être au commencement.
La personne du Fils, vie éternelle manifestée en chair, tel est donc notre sujet dans cette épître.
La grâce, par conséquent, doit être envisagée ici dans ce qui regarde la vie ; tandis que Paul la présente en rapport avec la justification. La loi promettait la vie à la suite de l’obéissance ; mais la vie est venue dans la personne de Jésus, la vie dans toute sa propre perfection divine, dans sa manifestation humaine. Oh ! combien est précieuse cette vérité, que cette vie, telle qu’elle était auprès du Père, telle qu’elle était en Jésus, nous est donnée ! Dans quelles relations elle nous place, par la puissance du Saint Esprit, avec le Père et avec le Fils Lui-même ! Et c’est là ce que l’Esprit nous présente tout premièrement. Remarquez comment tout est grâce, ici. Plus bas, l’apôtre met bien à l’épreuve toutes les prétentions à la possession de la communion avec Dieu, en montrant le caractère même de Dieu ; caractère duquel Il ne peut jamais se départir. Mais avant d’aborder cette question, il présente le Sauveur Lui-même et la communion avec le Père et le Fils, par ce moyen, sans question et sans modification. C’est là notre position et notre joie éternelle.
L’apôtre avait vu cette vie ; il l’avait touchée de ses propres mains ; et il écrivait à d’autres en l’annonçant, afin qu’ils eussent communion avec lui dans la connaissance de la vie qui avait été ainsi manifestée[2]. Or, puisque cette vie était le Fils, on ne pouvait la connaître sans connaître le Fils, c’est-à-dire ce qu’Il était, sans entrer dans Ses pensées et Ses sentiments : autrement, Il n’est pas réellement connu. C’était ainsi qu’on avait communion avec Lui — avec le Fils. Fait précieux : entrer dans les pensées (toutes les pensées) et dans les sentiments du Fils de Dieu, venu en grâce, et cela en communion avec Lui, c’est-à-dire non seulement en connaissant ces pensées et ces sentiments, mais en les partageant avec Lui. En effet, c’est là la vie.
Mais nous ne pouvons avoir le Fils sans avoir le Père. Celui qui l’avait vu, avait vu le Père ; et, par conséquent, celui qui avait communion avec le Fils, avait communion avec le Père, car leurs pensées et leurs sentiments étaient les mêmes. Il est dans le Père, et le Père en Lui. Nous avons donc communion avec le Père. Et cela est vrai aussi en envisageant ce sujet à un autre point de vue. Nous savons que le Père trouve toutes ses délices dans le Fils. Or Il nous a donné, en nous révélant le Fils, de trouver nous aussi, tout faibles que nous sommes, nos délices en Lui. Je sais, quand je trouve mes délices en Jésus — en Son obéissance, en Son amour pour Son Père et pour nous, Son œil simple et Son cœur parfaitement dévoué — que j’ai les mêmes sentiments, les mêmes pensées que le Père Lui-même. En cela le Père trouve Ses délices, et Il ne peut que trouver Ses délices en Celui en qui je trouve maintenant les miennes ; j’ai communion avec le Père. Il en est ainsi du Fils dans la connaissance du Père. Tout cela découle, soit à l’un des points de vue, soit à l’autre, de la personne du Fils. En ceci notre joie est accomplie. Que pouvons-nous avoir de plus que le Père et le Fils ? Quel bonheur plus parfait qu’une communauté de pensées, de sentiments, de joies et de communion avec le Père et le Fils, en tirant toute notre joie d’eux-mêmes ? Et s’il semble difficile de croire, rappelons-nous qu’en vérité, il n’en peut être autrement : car, dans la vie de Christ, le Saint Esprit est la source de mes pensées, de mes sentiments, de ma communion, et Il ne peut donner des pensées différentes de celles du Père et du Fils. Elles doivent être les mêmes dans leur nature. Dire que ce sont des pensées d’adoration, cela est dans la nature même des choses, et ne sert qu’à les rendre plus précieuses. Dire qu’elles sont faibles et souvent empêchées, tandis que le Père et le Fils sont divins et parfaits, c’est, il est vrai, dire que le Père et le Fils sont Dieu, sont divins, et que nous sommes de faibles créatures. Cela, sûrement, nul ne le niera. Mais, si le Saint Esprit en est la source, elles doivent être semblables, quant à leur nature elle-même.
Telle est donc notre position chrétienne ici-bas, dans le temps, par la connaissance du Fils de Dieu ; comme dit l’apôtre : « Nous vous écrivons ces choses, afin que votre joie soit accomplie ».
Mais Celui qui était la vie, qui venait d’auprès du Père, nous a apporté la connaissance de Dieu[3]. L’apôtre avait entendu de Ses lèvres ce qu’était Dieu — connaissance d’une inappréciable valeur, mais qui sonde le cœur. Et cela aussi, Jean l’annonce de la part du Seigneur aux fidèles. C’est ici le message qu’ils avaient entendu de Lui, savoir : que Dieu est lumière et qu’il n’y a en Lui aucunes ténèbres. Quant à Christ, Il parlait de ce qu’Il savait et rendait témoignage de ce qu’Il avait vu. Personne n’était monté au ciel, sinon Celui qui en est descendu. Personne n’avait vu Dieu. Le Fils unique qui est dans le sein du Père, Lui, l’avait fait connaître. Personne n’avait vu le Père, sauf Celui qui était de Dieu ; Lui avait vu le Père. Ainsi Il pouvait, de Sa propre et parfaite connaissance, Le révéler[4]. Or Dieu était lumière, la pureté parfaite, qui manifeste en même temps tout ce qui est pur et tout ce qui ne l’est pas. Pour avoir communion avec la lumière, il faut être soi-même lumière, être de la nature de la lumière, et capable d’être vu dans la parfaite lumière. La lumière ne peut se lier qu’à ce qui est d’elle-même. S’il y a quelque chose autre qui se mêle à elle, la lumière n’est plus lumière. Elle est absolue dans sa nature, de manière à exclure tout ce qui n’est pas elle-même.
Ainsi, si nous disons que nous avons communion avec Lui et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous ne pratiquons pas la vérité : notre vie est un mensonge perpétuel.
Mais si nous marchons dans la lumière, comme Lui est dans la lumière, nous (les croyants) avons communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus Christ nous purifie de tout péché. Voilà les grands principes, les grands traits de la position chrétienne. Nous sommes en la présence de Dieu sans voile. C’est une chose réelle, une affaire de vie et de marche. Ce n’est pas la même chose que marcher selon la lumière ; mais c’est marcher dans la lumière. C’est-à-dire que cette marche est devant les yeux de Dieu, éclairée par la pleine révélation de ce qu’Il est. Ce n’est pas qu’il n’y ait pas de péché en nous ; mais, marchant dans la lumière, la volonté et la conscience étant dans la lumière, comme Dieu est dans la lumière, tout ce qui ne répond pas à la lumière est jugé. Nous vivons et nous marchons moralement dans le sentiment que Dieu est présent et comme Le connaissant. Nous marchons ainsi dans la lumière. La règle morale de notre volonté, c’est Dieu Lui-même, Dieu connu. Les pensées qui dirigent le cœur viennent de Lui-même et se forment d’après la révélation de Lui-même. L’apôtre parle de ces choses toujours d’une manière abstraite. Ainsi il dit : « Il ne peut pas pécher, parce qu’il est né de Dieu » ; et cela maintient la règle morale de cette vie ; c’est sa nature ; c’est la vérité, en tant que l’homme est né de Dieu. Nous ne pouvons pas avoir une autre mesure de la chose : toute autre serait fausse. Hélas ! il ne suit pas de là que nous soyons toujours conséquents ; mais nous sommes inconséquents, si nous ne sommes pas dans cet état, nous ne marchons pas selon la nature que nous possédons ; nous sommes hors de notre état réel selon cette nature.
De plus, en marchant dans la lumière, comme Dieu Lui-même est dans la lumière, nous croyants, nous avons communion les uns avec les autres. Le monde est égoïste. La chair, les passions, cherchent leur propre satisfaction ; mais, si je marche dans la lumière, le moi n’a pas de place là. Je puis jouir de la lumière et de tout ce que j’y cherche avec un autre, et il n’y a pas de jalousie. Si un autre possède une chose charnelle, moi j’en suis privé. Dans la lumière, nous possédons ensemble ce qu’Il nous donne, et nous en jouissons davantage en y participant ensemble. Cela est une pierre de touche pour tout ce qui est de la chair. Autant nous sommes dans la lumière, autant nous jouirons ensemble avec un autre qui y est. L’apôtre, comme nous l’avons dit, présente ceci d’une manière abstraite et absolue. C’est la manière la plus vraie pour connaître la chose elle-même. Le reste n’est qu’une question de réalisation.
En troisième lieu, le sang de Jésus Christ, Son Fils, nous purifie de tout péché.
Marcher dans la lumière, comme Dieu est dans la lumière, avoir communion l’un avec l’autre, être purifiés de tout péché par le sang ; voilà les trois traits de la position chrétienne. Nous sentons le besoin que nous avons du dernier ; car, tout en marchant dans la lumière, comme Dieu est dans la lumière (et béni soit Dieu), avec une révélation parfaite qu’Il nous a donnée de Lui-même, avec une nature qui Le connaît, qui est capable de Le voir spirituellement, comme l’œil est fait pour apprécier la lumière (car nous participons à la nature divine), nous ne pouvons pas dire que nous n’avons pas de péché. La lumière elle-même nous contredirait. Mais nous pouvons dire que le sang de Jésus Christ nous purifie parfaitement de tout péché[5]. Par l’Esprit, nous jouissons ensemble de la lumière : c’est la joie commune de nos cœurs devant Dieu, Lui étant agréables ; un témoignage à notre commune participation à la nature divine, qui est aussi amour. Et notre conscience n’est pas un empêchement pour nous, parce que nous connaissons la valeur du sang. Nous n’avons pas conscience du péché sur nous devant Dieu, quoique nous sachions qu’il est en nous ; mais nous avons le sentiment d’en être purifiés par le sang. Mais cette même lumière qui nous montre cela, nous empêche (si nous y sommes) de dire que nous n’avons pas de péché en nous ; nous nous tromperions nous-mêmes si nous disions ainsi, et la vérité ne serait pas en nous ; car, si la vérité était en nous, si cette révélation de la nature divine, qui est lumière, Christ notre vie, était en nous, le péché qui est en nous serait jugé par la lumière elle-même. S’il ne l’est pas, cette lumière — la vérité qui dit les choses comme elles sont — n’est pas en nous.
Si d’un autre côté, nous avons même commis le péché et que tout, étant jugé selon la lumière, soit confessé (en sorte que la volonté n’y prenne plus part, l’orgueil de cette volonté étant abattu), Il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité. Si nous disons : Nous n’avons pas péché[6] (comme vérité générale), cela montre non seulement que la vérité n’est pas en nous, mais que nous faisons Dieu menteur ; Sa Parole n’est pas en nous, car Il dit que tous ont péché. Il y a ces trois choses : nous mentons, la vérité n’est pas en nous, nous faisons Dieu menteur. C’est cette communion avec Dieu dans la lumière qui, dans la vie chrétienne, pratique et journalière, lie inséparablement le pardon et le sentiment actuel qu’on en a par la foi et la pureté du cœur.
Nous trouvons donc la position chrétienne (v. 7), et les choses qui, de trois manières différentes, sont opposées à la vérité — à la communion avec Dieu en vie.
Ce qui regarde la communion avec le Père et le Fils, l’apôtre l’écrivait aux chrétiens, pour que leur joie fût accomplie.
Chapitre 2. — Ce qu’il écrivait selon la révélation de la nature de Dieu, qu’il avait reçue de Celui qui était la vie d’en haut, il le faisait pour qu’ils ne péchassent pas. Mais parler ainsi, c’est supposer qu’ils pouvaient pécher. Non pas qu’il fût nécessaire qu’ils le fissent ; car la présence du péché dans la chair ne nous oblige nullement de marcher selon la chair ; mais s’il arrive que nous péchions, il y a provision faite par la grâce pour que cette dernière agisse et que nous ne soyons ni condamnés, ni replacés sous la loi.
Nous avons un Avocat auprès du Père, quelqu’un qui poursuit notre cause là-haut. Or ce n’est pas pour acquérir la justice, ni pour nous laver de nouveau de nos péchés. Tout cela a été fait. La justice divine nous a placés dans la lumière, comme Dieu Lui-même est dans la lumière. Mais la communion est interrompue, si seulement une pensée légère trouve place dans nos cœurs ; car cette pensée est de la chair, et la chair n’a aucune communion avec Dieu. Lorsque la communion est interrompue, lorsque nous avons péché (non pas lorsque nous nous sommes repentis, car c’est Son intercession qui nous mène à la repentance), Christ intercède pour nous. La justice est toujours là — notre justice — « Jésus Christ, le Juste ». Ainsi, ni la justice, ni la valeur de la propitiation pour le péché n’étant changées, la grâce agit (on peut dire, agit nécessairement) en vertu de cette justice et de ce sang qui est devant Dieu — elle agit, en réponse à l’intercession de Christ qui ne nous oublie jamais, pour nous ramener à la communion par la repentance. Ainsi, encore sur la terre, avant que Pierre eût commis le péché, Jésus priait pour lui ; au moment donné, Il jette un regard sur lui, et Pierre se repent et pleure amèrement sa faute. Après cela, le Seigneur fait tout ce qui est nécessaire pour que Pierre juge la racine même de son péché ; mais tout est grâce.
Il en est de même pour nous. La justice divine demeure, fondement immuable de nos relations avec Dieu, établies sur le sang de Christ. Lorsque la communion, qui n’existe que dans la lumière, est interrompue, l’intercession de Christ, valable en vertu de Son sang (car la propitiation pour le péché a été faite aussi), restaure l’âme pour qu’elle jouisse encore de la communion de Dieu, selon la lumière dans laquelle la justice l’a introduite[7]. Cette propitiation est faite pour le monde entier ; ce n’est pas pour les Juifs seulement, ni à l’exclusion de qui que ce soit, mais pour le monde entier, Dieu, dans Sa nature morale, ayant été pleinement glorifié par la mort de Christ.
Ces trois points capitaux — ou, si vous voulez, ces deux points capitaux, avec un troisième qui est supplémentaire, savoir l’intercession — forment l’introduction, la doctrine de l’épître. Tout le reste est une application expérimentale de ce que renferme cette partie, c’est-à-dire : 1° (la vie étant donnée) la communion avec le Père et le Fils ; 2° la nature de Dieu, la lumière qui manifeste la fausseté de toute prétention à la communion avec la lumière, si l’on marche dans les ténèbres ; et 3° voyant que le péché est en nous et que nous pouvons tomber, bien que nous en soyons nettoyés devant Dieu de manière à jouir de la lumière, l’intercession que Jésus Christ, le Juste, peut exercer continuellement devant Dieu sur le pied de la justice qui est toujours dans Sa présence, et le sang versé pour nos péchés, afin de rétablir notre communion lorsque nous l’avons perdue par notre coupable négligence.
L’Esprit poursuit maintenant le développement des caractères de cette vie divine.
Or nous sommes sanctifiés pour l’obéissance de Jésus Christ, c’est-à-dire pour obéir sur les mêmes principes que ceux sur lesquels Il a obéi ; alors que la volonté de Son Père était le motif aussi bien que la règle de Ses actions. C’est l’obéissance d’une vie, pour laquelle faire la volonté de Dieu était viande et breuvage : non pas, comme sous la loi, pour avoir la vie. La vie de Jésus Christ était une vie d’obéissance, dans laquelle Il jouissait parfaitement de l’amour de Son Père, vie éprouvée en toutes choses et qui ainsi a été démontrée parfaite. Ses paroles, Ses commandements étaient l’expression de cette vie : ils dirigent cette vie en nous et doivent exercer sur nous toute l’autorité de Celui qui les a prononcés.
La loi promettait la vie à celui qui aurait obéi à ses commandements. Christ est la vie. Cette vie nous a été communiquée à nous — aux croyants. Ainsi les paroles qui ont été l’expression de cette vie, dans sa perfection, en Jésus, la dirigent et la conduisent en nous, selon cette perfection. Outre cela, elle a de l’autorité sur nous. Les commandements de Jésus en sont l’expression. Nous avons donc à obéir, et à marcher comme Il a marché — ce sont les deux formes de la vie pratique. Il ne suffit pas de marcher bien : il faut obéir, car il y a l’autorité. C’est le principe essentiel d’une bonne marche. D’un autre côté, l’obéissance du chrétien — comme il est évident par celle de Christ Lui-même — n’est pas ce que nous pensons souvent. Nous appelons obéissant un enfant qui, ayant une volonté propre, se soumet tout de suite, quand la volonté du père ou de la mère intervient pour l’empêcher d’accomplir cette volonté propre. Mais Christ n’a jamais obéi de cette manière. Il vint pour faire la volonté de Dieu. L’obéissance était Sa raison d’être. La volonté de Son Père était le motif, et, avec l’amour qui ne s’en séparait jamais, le seul motif de toute activité, de tout mouvement chez Lui. Telle est l’obéissance chrétienne proprement dite. C’est une nouvelle vie, qui trouve son plaisir à faire la volonté de Christ, en reconnaissant son entière autorité sur elle. Nous nous tenons pour morts à tout le reste ; nous sommes vivants à Dieu ; nous ne sommes pas à nous-mêmes. Nous ne connaissons Christ qu’autant que nous sommes vivants de Sa vie ; car la chair ne Le connaît pas et ne peut comprendre Sa vie.
Or cette vie est l’obéissance : ainsi, celui qui dit : « Je le connais », et qui ne garde pas Ses commandements, est menteur, et la vérité n’est pas en lui. Il n’est pas dit ici : Il se trompe lui-même, car il est bien possible qu’il ne se trompe pas, comme dans le cas de la communion imaginaire, car, ici, la volonté est en activité, et on le sait, si on veut le reconnaître. Mais la réalité n’est pas là ; il est menteur, et la vérité dans la connaissance de Jésus dont il fait profession, n’est pas en lui.
Il y a deux remarques à faire ici. 1° L’apôtre prend les choses toujours telles qu’elles sont en elles-mêmes, d’une manière abstraite, sans les modifications apportées par d’autres choses, au milieu desquelles ou en relation avec lesquelles on trouve les premières. 2° L’enchaînement des conséquences que tire l’apôtre, n’est pas celui de raisonnements extérieurs, dont la force, par conséquent, est à la surface des raisonnements mêmes. Il raisonne d’après un grand principe intérieur, de sorte qu’on ne voit pas la force des raisonnements, à moins qu’on ne connaisse le fait, et même la portée de ce principe, et, en particulier, ce que la vie de Dieu est dans sa nature, dans son caractère, et dans son action. Mais, à moins de posséder cette vie, on n’y comprend rien, et on ne peut rien y comprendre. Il y a bien l’autorité de l’apôtre et de la Parole pour nous dire que la chose est ainsi, et cela suffit. Mais la liaison du raisonnement ne sera pas comprise sans la possession de la vie, qui interprète ce qu’il dit, et dont ce qu’il dit est l’interprétation.
J’en reviens au texte : « Quiconque garde sa parole, en lui l’amour de Dieu est véritablement consommé » (v. 5). C’est ainsi que nous savons que nous Le connaissons. L’expression : « Sa parole », a un sens un peu plus étendu que celle de : « Ses commandements ». C’est-à-dire que, bien qu’elle implique également l’obéissance, la parole est quelque chose de moins extérieur. « Ses commandements » sont des détails de la vie divine. « Sa parole » en renferme l’expression tout entière — l’esprit de cette vie[8]. Elle est universelle et absolue. Or cette vie est la vie divine manifestée en Jésus et qui nous est communiquée. L’avons-nous vue en Christ ? Doutons-nous que cette vie soit amour ; que l’amour de Dieu ait été manifesté en elle ? Si donc je garde Sa Parole ; si le but et la signification de la vie que cette Parole exprime sont compris et réalisés, l’amour de Dieu est parfait en moi. L’apôtre, nous l’avons vu, parle toujours d’une manière abstraite. Si, de fait, dans un moment donné, je n’observe pas la Parole, en cela je ne réalise pas Son amour, l’heureuse relation avec Dieu est interrompue. Mais en tant que je suis mû et gouverné absolument par Sa Parole, Son amour se réalise complètement en moi, car Sa Parole exprime ce qu’Il est ; et je la garde. C’est là la communion intelligente avec Sa nature, dans sa plénitude, nature à laquelle je participe ; de sorte que je sais qu’Il est amour parfait ; j’en suis rempli, et cela se montre dans mes voies : car cette Parole est l’expression parfaite de Lui-même[9].
Par conséquent, nous savons ainsi que nous sommes en Lui, car nous réalisons ce qu’Il est dans la communion de Sa nature. Or, en disant que nous demeurons en Lui, il est évident, d’après ce que nous venons de voir dans l’instruction que l’apôtre nous donne, que nous devrions marcher comme Il a marché. Notre marche est l’expression pratique de notre vie ; et cette vie, c’est Christ connu dans Sa Parole. Et, puisque c’est par Sa Parole, nous qui possédons cette vie, nous sommes sous une responsabilité intelligente de suivre cette vie, c’est-à-dire de marcher comme Il a marché. Car cette Parole est l’expression de Sa vie.
L’obéissance donc, comme obéissance, est jusque-là le trait caractéristique moral de la vie de Christ en nous. Or elle est la preuve de ce qui, dans le christianisme, est inséparable de la vie de Christ en nous : nous sommes en Lui (comparer Jean 14, 23). Nous savons, non seulement que nous Le connaissons, mais que nous sommes en Lui. La jouissance de l’amour parfait de Dieu, dans le sentier de l’obéissance, nous donne, par le Saint Esprit, la conscience que nous sommes en Lui. Mais si je suis en Lui, je ne puis vraiment pas être ce qu’Il était, car Il était sans péché ; mais je dois marcher comme Il a marché. Je sais ainsi que je suis en Lui. Or, si je fais profession de demeurer en Lui, d’avoir mon cœur et mes pensées entièrement là, je dois marcher comme Il a marché. L’obéissance réalisée comme principe et en gardant Sa Parole, et ainsi l’amour de Dieu accompli en moi, sachant que je suis en Lui, voilà le caractère de notre vie et les principes qui la forment.
Dans les versets 7 et 8, les deux formes de la règle de cette vie sont présentées — formes qui, du reste, répondent aux deux principes que nous venons d’annoncer. Ce n’est pas un nouveau commandement que l’apôtre leur écrit, mais un commandement ancien ; c’est la parole de Christ dès le commencement. S’il ne l’était pas, s’il était nouveau dans ce sens-là, tant pis pour celui qui le promulgue, car il n’est plus l’expression de la vie parfaite de Christ Lui-même, mais quelque chose autre ou une falsification de ce que Christ a fait connaître. Ceci répond au premier principe, savoir : l’obéissance à des commandements, aux commandements de Christ. Ce qu’Il disait était l’expression de ce qu’Il était. Il pouvait commander qu’ils s’aimassent les uns les autres comme Il les avait aimés. Comparez les béatitudes.
Dans un autre sens, le commandement était nouveau ; car (par la puissance de l’Esprit de Christ, étant unis à Lui, tirant notre vie de Lui) l’Esprit de Dieu manifestait les effets de cette vie, en révélant un Christ glorifié, d’une manière nouvelle. Et maintenant, ce n’était pas seulement un commandement, mais comme la chose elle-même était vraie en Christ, elle l’était dans les siens, comme participants de Sa nature et étant en Lui ; Lui aussi en eux.
Par cette révélation et par la présence du Saint Esprit, les ténèbres disparaissaient[10], s’en allaient, et la vraie lumière luisait de fait. Il n’y aura pas d’autre lumière dans le ciel : seulement alors elle sera publiquement manifestée en gloire, sans nuage.
Verset 9. La vie, comme en Jean 1, 4, se trouve être maintenant la lumière des hommes, elle n’est que plus brillante pour la foi depuis que Christ s’en est allé, car c’est à travers le voile déchiré qu’elle luit avec le plus d’éclat. La prétention de Le connaître — d’être en Lui, a été discutée ; maintenant c’est celle d’être dans la lumière, et cela avant que l’Esprit de Dieu applique, en détail, les qualités de cette vie comme une preuve de son existence dans le cœur, en réponse aux séducteurs qui voulaient effrayer les chrétiens par des idées nouvelles, comme si ceux-ci ne possédaient pas réellement la vie, et avec la vie, le Père et le Fils. La vraie lumière luit maintenant. Et cette lumière, c’est Dieu ; c’est la nature divine ; et il énonce, comme ce qui était un moyen de juger les séducteurs eux-mêmes, une autre qualité en rapport avec notre place dans la lumière, c’est-à-dire avec Dieu pleinement révélé. Christ était cela dans le monde. Nous sommes appelés à l’être, en tant que nous sommes nés de Dieu. Et celui qui a cette nature aime son frère ; car Dieu n’est-Il pas amour ? Christ ne nous a-t-Il pas aimés en ne prenant pas à honte de nous appeler Ses frères ? Puis-je avoir Sa vie et Sa nature, si je n’aime pas les frères ? Non. Je marche alors dans les ténèbres ; je n’ai pas de lumière sur mon sentier. Celui qui aime son frère, demeure dans la lumière ; la nature de Dieu agit en lui ; et il demeure dans la brillante intelligence spirituelle de cette vie, dans la présence et dans la communion de Dieu. Si quelqu’un hait, il est clair qu’il n’a pas la lumière divine. Avec des sentiments qui sont selon une nature opposée à celle de Dieu, comment voulez-vous qu’il soit dans la lumière ?
De plus, il n’y a pas occasion de chute en celui qui aime, car il marche selon la lumière divine. Il n’y a rien en lui qui fasse broncher un autre, car la révélation de la nature de Dieu, en grâce, ne ferait certainement pas ainsi : et c’est là ce qui est manifesté en celui qui aime son frère[11].
Ceci clôt comme introduction la première partie de l’épître. Elle contient, dans la première moitié, la place privilégiée des chrétiens, le message qui nous donne la vérité sur notre état ici-bas et les ressources pour la faute. Cela se termine au verset 2 du chapitre 2 ; dans la seconde moitié, nous trouvons les preuves que le chrétien a de la vraie possession du privilège selon le message : obéissance, et amour des frères, connaître Christ, être en Christ, jouir de l’amour parfait de Dieu, demeurer en Lui, être dans la lumière, tout cela formant la condition qui est ainsi prouvée.
Ayant posé ces grands principes, l’obéissance et l’amour, comme preuves de la possession de la nature divine, de la possession de Christ connu comme vie, et de notre habitation en Lui, l’apôtre continue de s’adresser aux chrétiens personnellement et de nous montrer notre position, sur le pied de la grâce, à trois différents degrés de maturité. Nous considérons maintenant ces paroles que l’apôtre adresse en parenthèse, mais qui sont très importantes.
Il appelle premièrement tous les chrétiens auxquels il écrivait : « enfants », expression de tendresse chez l’apôtre aimant et âgé. Et comme il leur écrit (chap. 2, 1), afin qu’ils ne pèchent pas, de même, il écrit aussi, parce que tous leurs péchés leur étaient pardonnés pour l’amour du nom de Jésus. C’était l’état certain de tous les chrétiens : ce que Dieu leur avait accordé en leur donnant la foi, pour qu’ils Le glorifiassent. Jean n’élève aucun doute sur le fait qu’ils sont pardonnés. Il leur écrit, parce qu’ils le sont.
Nous trouvons ensuite trois classes de chrétiens : les pères, les jeunes hommes, et les petits enfants. L’apôtre s’adresse deux fois aux pères, aux jeunes gens, aux petits enfants (v. 13) : aux pères dans la première moitié du verset 14 ; aux jeunes gens, dans la seconde moitié de ce même verset 14, jusqu’à la fin du verset 17 ; et aux petits enfants, du verset 18 à la fin du 27. Au verset 28, l’apôtre revient à tous les chrétiens, en les appelant du nom d’« enfants ».
Ce qui caractérise les pères en Christ, c’est qu’ils ont connu Celui qui est dès le commencement, c’est-à-dire Christ. C’est tout ce qu’il a à dire sur eux. Tout avait abouti à ce résultat. Il ne fait que répéter la même chose, quand, changeant la forme de son expression, il s’adresse de nouveau à ces trois classes. Les pères ont connu Christ. Tel est le résultat de toute expérience chrétienne. La chair est jugée, discernée là où elle s’est mêlée avec Christ dans nos sentiments : on reconnaît, d’une manière expérimentale, qu’elle n’a aucune valeur ; et comme résultat de l’expérience, Christ reste seul débarrassé de tout alliage. On a appris à discerner ce qui n’a que l’apparence du bien. On ne s’occupe pas d’expérience — ce serait s’occuper de soi-même, de son propre cœur. Tout cela est passé, et Christ seul reste comme notre part, pur de tout mélange, tel qu’Il s’est donné Lui-même à nous. Outre cela, on Le connaît beaucoup mieux ; les pères ont fait l’expérience de ce qu’Il est dans tant de détails, soit de joie dans Sa communion, soit, dans la conscience de la faiblesse, ou dans la réalisation de Sa fidélité, des richesses de Sa grâce, de Son adaptation à nos besoins, de Son amour, et dans la révélation de Sa propre plénitude, en sorte qu’ils peuvent dire maintenant : « Je sais qui j’ai cru ! ». Tel est le caractère des « pères » en Christ.
Les « jeunes gens » forment la seconde classe. La force spirituelle dans les combats les distingue : c’est l’énergie de la foi. Ils ont vaincu le méchant. Car l’apôtre parle de ce qu’est leur caractère comme étant en Christ. Comme tels, ils ont à lutter, mais la force de Christ est manifestée en eux.
La troisième classe, ce sont les « petits enfants ». Ceux-ci connaissent le Père. On voit, ici, que l’Esprit d’adoption et de liberté caractérise les plus petits enfants dans la foi de Christ, que ce n’est pas le résultat du progrès. C’est le commencement. Nous possédons ces choses, parce que nous sommes chrétiens ; et elles sont toujours la marque distinctive des commençants. Les autres ne les perdent pas, mais d’autres choses les distinguent.
En s’adressant de nouveau à ces trois catégories de chrétiens, l’apôtre, ainsi que nous l’avons vu, n’a, à l’égard des pères, qu’à répéter ce qu’il a dit plus haut. C’est le résultat de la vie chrétienne.
Pour ce qui est des jeunes gens, il développe sa pensée et ajoute des exhortations : « Vous êtes forts », dit-il, « et la parole de Dieu demeure en vous » — c’est une caractéristique importante. La Parole est la révélation de Dieu, et l’application de Christ au cœur, et ainsi nous avons les motifs qui forment et gouvernent le cœur, et un témoignage fondé sur l’état du cœur et sur des convictions qui ont une force divine en nous. C’est l’épée de l’Esprit, dans nos relations avec le monde. Nous avons été nous-mêmes formés par les choses dont nous rendons témoignage dans nos relations avec le monde, et ces choses sont en nous, selon la puissance de la Parole de Dieu. Le méchant est ainsi vaincu ; car il n’a que le monde à présenter à nos convoitises : et la Parole demeurant en nous, nous place dans une tout autre sphère de pensées, où une nature différente est éclairée et fortifiée par les communications divines. La tendance du jeune homme est vers le monde : l’ardeur de sa nature et la force de son âge tendent à l’entraîner de ce côté. Il a à se garder contre ces tendances, en se séparant entièrement du monde et des choses qui s’y trouvent ; parce que si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui, car ces choses ne viennent pas du Père. Il a un monde qui Lui est propre et dont Christ est le centre et la gloire. La convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie, voilà ce qui est dans le monde et ce qui le caractérise. Il n’y a réellement pas d’autres motifs dans le monde que ceux-là. Or ces choses ne sont pas du Père.
Le Père est la source de tout ce qui est selon Son propre cœur — toutes les grâces, tous les dons spirituels, la gloire, la sainteté céleste de tout ce qui a été et sera manifesté dans le Christ Jésus — tout le monde de gloire à venir dont Christ est le centre. Et tout cela n’a trouvé que la croix pour sa part ici-bas. Mais ici, l’apôtre parle de la source ; et, assurément, le Père n’est pas la source de ces autres choses. Or le monde s’en va ; mais celui qui fait la volonté de Dieu, celui qui, en traversant ce monde, prend pour guide non les convoitises, mais la volonté de Dieu — volonté qui est selon Sa nature et qui l’exprime — celui-là demeurera éternellement, selon la nature et la volonté d’après lesquelles il a marché.
On trouvera que le monde et le Père avec tout ce qui est de Lui, la chair et l’Esprit, le Fils et le diable, sont mis respectivement en opposition. Il est question des choses dans leur source et leur nature morale, les principes qui agissent en nous et qui caractérisent notre raison d’être et notre position, et les deux agents, en bien et en mal, qui se trouvent en opposition, sans qu’il y ait, grâce à Dieu, de l’incertitude à l’égard de l’issue du combat ; car la faiblesse de Christ dans la mort est plus puissante que la force de Satan. Satan ne peut rien contre ce qui est parfait. Christ est venu pour détruire les œuvres du diable.
Aux petits enfants, l’apôtre parle principalement des dangers qu’ils courent de la part des séducteurs. Il les avertit avec une tendre affection, leur rappelant, en même temps, que toutes les sources d’intelligence et de force leur étaient ouvertes et leur appartenaient. C’est « le dernier temps », non pas précisément les derniers jours, mais la saison qui avait le caractère final appartenant aux voies de Dieu à l’égard de ce monde. L’Antichrist devait venir, et déjà il y avait plusieurs antichrists : à cela, on pouvait reconnaître que c’était le dernier temps. Ce n’était ni le péché simplement, ni la transgression de la loi ; mais Christ ayant été déjà manifesté, et étant absent maintenant et caché de devant le monde, il y avait une opposition formelle à la révélation spéciale qui avait été faite. Ce n’était pas une incrédulité vague et ignorante ; elle prenait une forme précise, comme ayant une volonté dirigée contre Jésus. On pouvait croire, par exemple, tout ce qu’un Juif croyait, selon que cela était révélé dans la Parole ; mais quant au témoignage de Dieu par Jésus Christ, on s’y opposait. On ne voulait pas reconnaître qu’Il était le Christ ; on niait le Père et le Fils. Tel est, quant à la profession religieuse, le caractère propre de l’Antichrist. Il peut bien croire qu’il y aura un Christ, ou prétendre le croire ; et même se donner pour être Christ. Mais les deux aspects du christianisme (ce qui, d’un côté, concerne l’accomplissement, dans la personne de Jésus, des promesses faites aux Juifs, et de l’autre, les bénédictions célestes et éternelles présentées dans la révélation du Père par le Fils), l’Antichrist ne les accepte pas. Ce qui le caractérise comme l’Antichrist, c’est qu’il nie le Père et le Fils. Nier que Jésus soit le Christ, c’est bien l’incrédulité juive qui fait partie de son caractère. Ce qui lui imprime le caractère d’Antichrist, c’est qu’il nie le fond du christianisme. Il est menteur en ce qu’il nie que Jésus soit le Christ ; par conséquent, c’est l’œuvre du père du mensonge. Mais tous les Juifs incrédules en ont fait autant, sans être l’Antichrist. Ce qui le caractérise, c’est qu’il nie le Père et le Fils.
Mais il y a quelque chose de plus. Ces antichrists étaient sortis du milieu des chrétiens. Il y avait apostasie. Non pas qu’ils fussent réellement chrétiens, mais ils avaient été parmi les chrétiens et étaient sortis d’entre eux (quelle instruction aussi, pour nos jours, que cette épître !). Ils manifestaient ainsi qu’ils n’étaient pas vraiment du troupeau de Christ. Tout cela tendait à ébranler la foi des petits enfants en Christ. L’apôtre cherche à les fortifier. Il y avait deux moyens d’affermir leur foi qui aussi remplissaient l’apôtre de confiance. D’abord, ils avaient l’onction de la part du Saint ; secondement, ce qui était dès le commencement était la pierre de touche pour toute nouvelle doctrine, et ils possédaient déjà ce qui était dès le commencement.
La demeure du Saint Esprit, comme onction et intelligence spirituelle en eux, et la vérité qu’ils avaient reçue au commencement — la parfaite révélation de Christ — telles étaient les sauvegardes contre les séducteurs et contre les séductions. On verra toute hérésie et toute erreur et toute corruption se heurter contre la première et divine révélation de la vérité, si l’onction du Saint est en nous pour les juger. Or cette onction est le partage même des plus petits enfants en Christ, et ils ont besoin d’être encouragés à le réaliser, quels que soient, d’ailleurs, les soins qu’on leur prodigue avec tendresse, comme l’apôtre le faisait ici pour eux.
Quelles importantes vérités nous découvrons ici pour nous ! Le dernier temps est déjà manifesté, de sorte que nous devons être sur nos gardes contre les séducteurs — personnes qui, de plus, sont sorties du sein de la chrétienté.
Le caractère de cet antichrist, c’est qu’il nie le Père et le Fils. L’incrédulité sous sa forme judaïque est aussi manifestée de nouveau — reconnaissant qu’il y a un Christ, mais niant que Jésus le soit. Nos garanties contre les séducteurs sont l’onction de la part du Saint — le Saint Esprit — mais en rapport spécial avec la sainteté de Dieu, qui nous fait voir clair dans la vérité (autre caractéristique de l’Esprit) ; et, en second lieu, que ce que nous avons entendu dès le commencement demeure en nous. C’est cela, évidemment, que nous avons dans la Parole écrite. Le « développement », remarquez-le bien, ce n’est pas ce que nous avons dès le commencement. Par son nom même, le développement pèche radicalement contre la sauvegarde indiquée par l’apôtre. Ce que l’Église a enseigné comme développement de la vérité, quelle qu’en soit la source, n’est pas ce qu’on a entendu dès le commencement.
Un autre point, signalé ici par l’apôtre, est digne de remarque. On pourrait prétendre, en donnant, d’une manière vague, à Dieu le nom de Père, qu’on possédait le Père, mais sans la vraie possession du Fils, Jésus Christ. C’est chose impossible. Celui qui n’a pas le Fils, n’a pas le Père. C’est par Lui que le Père est révélé, c’est en Lui que le Père est connu.
Si la vérité que nous avons reçue dès le commencement demeure en nous, nous demeurons dans le Fils et dans le Père ; car cette vérité est la révélation du Fils ; et elle est révélée par le Fils, qui est la vérité. Elle est vivante, si elle demeure en nous ; ainsi, en la possédant, nous possédons le Fils, et dans le Fils nous possédons le Père aussi. Nous y demeurons ; et, en cela, nous avons la vie éternelle (comp. Jean 17, 3).
Or, l’apôtre avait l’heureuse confiance que l’onction qu’ils avaient reçue du Saint demeurait en eux, de sorte qu’ils n’avaient pas besoin d’être enseignés par les autres, car cette même onction les enseignait à l’égard de tout. Elle était la vérité, car c’était le Saint Esprit Lui-même agissant dans la Parole qui était la révélation de la vérité de Jésus Lui-même ; — et il n’y avait aucun mensonge en elle. Ainsi, ils demeureraient en Lui, selon ce qu’elle leur avait enseigné.
Remarquez aussi, ici, que l’effet de cet enseignement, par l’onction d’en haut, est double à l’égard du discernement de la vérité. Ils savaient qu’aucun mensonge n’était de la vérité ; possédant cette vérité de la part de Dieu, ce qui n’était pas cela, était mensonge. Ils savaient que cette onction, qui les enseignait à l’égard de toutes choses, était la vérité et qu’il n’y avait aucun mensonge en elle. L’onction leur enseignait tout, c’est-à-dire toute la vérité, comme vérité de Dieu. Par conséquent, ce qui n’était pas cela était mensonge ; et il n’y avait aucun mensonge dans cette onction. Ainsi, les brebis entendent la voix du bon Berger ; si un autre les appelle, ce n’est pas Sa voix, et cela leur suffit. Elles la craignent et la fuient, parce qu’elles ne la connaissent pas.
Avec le verset 27 se termine la seconde série des exhortations aux trois classes de chrétiens. L’apôtre s’adresse de nouveau à tout l’ensemble de ceux-ci (v. 28). Ce verset me semble répondre au verset 8 de la seconde épître du même apôtre, et au chapitre 3 de la première épître aux Corinthiens.
L’apôtre ayant terminé son adresse à ceux qui étaient, tous, dans la communion du Père, applique les principes essentiels de la vie divine, de la nature divine, comme elle a été manifestée en Christ, à l’épreuve de ceux qui avaient la prétention d’y participer ; non pour faire douter le croyant, mais pour faire rejeter ce qui était faux. Je dis : « non pour faire douter le croyant » ; car l’apôtre parle de sa position et de la position de ceux auxquels il écrivait, avec la plus parfaite assurance (chap. 3, 1-2)[12]. En recommençant au verset 28, il avait parlé de l’apparition de Jésus. Cela introduit le Seigneur dans la pleine révélation de Son caractère, et donne lieu à l’examen des prétentions de ceux qui s’appelaient de Son nom. Il y a deux preuves qui appartiennent essentiellement à la vie divine, la justice ou obéissance et l’amour, et puis une troisième preuve qui est accessoire, comme privilège, savoir la présence du Saint Esprit.
La justice n’est pas dans la chair. Si donc, il y a vraiment de la justice chez quelqu’un, il est né de Lui, il tire sa nature de Dieu en Christ. On peut remarquer que c’est la justice, telle qu’elle a été manifestée en Jésus ; car c’est parce que nous savons qu’Il est juste, que nous savons que « celui qui pratique la justice est né de Lui ». C’est la même nature démontrée par les mêmes fruits.
Chapitre 3. — Or dire que nous sommes nés de Lui, c’est dire que nous sommes enfants de Dieu[13]. Quel amour que celui que le Père nous a accordé, que nous soyons appelés enfants[14] ! C’est pourquoi le monde ne nous connaît pas, parce qu’il ne L’a pas connu, Lui. Ici, l’apôtre revient à Son apparition et à l’effet de cette apparition sur nous. Nous sommes enfants de Dieu : c’est notre position actuelle sûre et connue ; nous sommes nés de Dieu. Ce que nous serons n’est pas encore manifesté ; mais nous savons que — associés à Jésus, comme nous sommes dans la même relation avec le Père, Lui-même étant notre vie — nous Lui serons semblables quand Il apparaîtra. Car c’est à cela que nous sommes prédestinés. Le voir tel qu’Il est maintenant auprès du Père, duquel est venue la vie qui a été manifestée en Lui et qui nous a été communiquée, et apparaître dans la même gloire.
Ayant donc l’espérance de Le voir tel qu’Il est, et sachant que je serai parfaitement semblable à Lui quand Il apparaîtra, je cherche à Lui être aussi semblable que possible maintenant, puisque je possède déjà cette vie, Lui étant en moi, ma vie.
Voilà la mesure de notre purification pratique. Nous ne sommes pas purs comme Il l’est, mais nous prenons Christ tel qu’Il est dans le ciel pour le modèle et la mesure de notre purification, nous nous purifions selon Sa pureté, sachant que nous Lui serons parfaitement semblables quand Il sera manifesté. Avant d’établir le contraste entre les principes de la vie divine et ceux de l’ennemi, l’apôtre présente la vraie mesure de pureté (il donnera celle de l’amour un peu plus loin) pour les enfants, en tant que participants de la même nature divine et ayant la même relation que Christ avec Dieu.
Il y a deux remarques à faire ici. D’abord : « l’espérance en Lui », ne signifie pas l’espérance dans le croyant, mais une espérance qui a Christ pour son objet. En second lieu, il est frappant de voir de quelle manière l’apôtre, dans cette épître, paraît confondre Dieu et Christ, et emploie le mot « Lui », pour désigner Christ, lorsqu’il vient de parler de Dieu, et vice-versa. Nous pouvons voir le principe de cela à la fin du chapitre 5 (v. 20) : « Nous sommes dans le Véritable, savoir dans son Fils Jésus Christ : lui est le Dieu véritable et la vie éternelle ». Dans ces courtes paroles, nous avons la clef de l’épître : Christ est la vie. C’est évidemment le Fils ; mais c’est Dieu Lui-même qui est manifesté, et la perfection de Sa nature qui est la source de vie aussi pour nous, comme cette vie a été trouvée en Christ homme. Ainsi je puis parler de Dieu, et dire « né de Lui » ; mais c’est en Jésus que Dieu a été manifesté, et de Lui que je tire la vie ; de sorte que « Jésus Christ » et « Dieu » sont substitués l’un à l’autre. Ainsi, c’est de Christ qu’il est question, quand il est dit : « Il sera manifesté » (chap. 2, 28) : « Il est juste » ; le juste est « né de Lui ». Mais au chapitre 3, 1, on trouve « né de Dieu », « enfants de Dieu » ; mais « le monde ne l’a pas connu » ; ici, c’est Christ sur la terre ; et « quand il sera manifesté ». C’est encore Christ, et nous nous purifions nous-mêmes « comme Lui est pur ». Il y a beaucoup d’autres exemples du même genre.
Il est dit du croyant qu’il « se purifie » : cela montre qu’il n’est pas pur comme Christ est pur. Lui n’avait pas besoin de se purifier. Aussi n’est-il pas dit : il est pur, comme Christ est pur (car, dans ce cas, il n’y aurait pas de péché en nous) ; mais il se purifie selon la pureté de Christ, tel qu’Il est dans le ciel, ayant la même vie que celle de Christ Lui-même.
Ayant présenté le côté positif de la pureté chrétienne, Jean s’occupe de celle-ci sous d’autres points de vue, comme étant l’une des preuves caractéristiques de la vie de Dieu dans l’âme.
Celui qui commet le péché (non pas : transgresse la loi[15], mais) agit sans loi. Sa conduite est sans la contrainte, sans la règle d’une loi. Il agit sans frein ; car pécher, c’est agir sans le frein d’une loi ou la contrainte d’une autre autorité agissant contre notre propre volonté. Christ est venu pour faire la volonté de Son Père et non la sienne propre. Or Christ a été manifesté, afin qu’Il ôtât nos péchés, et en Lui il n’y a point de péché ; de sorte que celui qui commet le péché, agit contre le but de la manifestation de Christ, et en opposition avec la nature à laquelle nous participons, si Christ est notre vie. Par conséquent, celui qui demeure en Christ ne pratique pas le péché ; celui qui pèche ne L’a ni vu, ni connu. Tout dépend, nous le voyons, de la participation à la vie et à la nature de Christ. Qu’on ne se trompe donc pas. Celui qui pratique la justice est juste, comme Lui est juste : car, en participant à la vie de Christ, on est, devant Dieu, selon la perfection de Celui qui s’y trouve, le chef et la source de cette vie. Mais nous sommes ainsi comme Christ devant Dieu, parce qu’Il est Lui-même réellement notre vie. Notre vie actuelle n’est pas la mesure de notre acceptation ; c’est Christ qui l’est. Mais Christ est notre vie, si nous sommes acceptés selon Son excellence ; car c’est comme vivant de Sa vie que nous avons part à cela.
Mais le jugement est plus que négatif. Celui qui pratique le péché est du diable, il a moralement la même nature que le diable ; car le diable pèche dès le commencement : c’est son caractère originel comme diable. Or Christ a été manifesté, afin qu’Il détruisît les œuvres du diable ; comment donc celui qui partage le caractère de cet ennemi des âmes, peut-il être avec Christ ?
D’un autre côté, celui qui est né de Dieu ne pratique point le péché. La raison en est évidente ; il est rendu participant de la nature de Dieu ; il tire sa vie de Lui. Ce principe de la vie divine est en lui. La semence de Dieu demeure en lui ; il ne peut pécher, parce qu’il est né de Dieu. Cette nouvelle nature n’avait pas, en elle, le principe du péché, pour qu’elle le commît. Comment se pourrait-il que la nature divine péchât ?
Ayant ainsi désigné les deux familles, la famille de Dieu et celle du diable, l’apôtre ajoute la seconde marque, dont l’absence est une preuve qu’on n’est pas de Dieu. Il avait déjà parlé de la justice ; il ajoute l’amour des frères. Car c’est ici le message que les chrétiens avaient reçu de Christ Lui-même, savoir, qu’ils s’aimassent l’un l’autre. Au verset 12, Jean fait ressortir la liaison entre les deux choses : il montre que la haine d’un frère est nourrie par la conscience que l’on a que ses œuvres sont bonnes et les nôtres mauvaises. De plus, nous ne devons pas nous étonner de ce que le monde nous haïsse : car nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. Si cet amour est une preuve essentielle qu’on est renouvelé, il est tout à fait naturel qu’on ne le trouve pas chez les hommes du monde. Mais, dans ce cas, celui qui n’aime pas son frère (solennelle pensée !) demeure dans la mort. En outre, celui qui n’aime pas son frère est meurtrier ; et un meurtrier n’a pas la vie éternelle. Il y a l’absence de la nature divine, la mort ; mais, de plus, l’activité du vieil homme dans l’autre nature : il hait, et il est en esprit l’activité de la mort — un meurtrier.
En outre, comme dans le cas de la justice et de la pureté, nous avons, en Christ, la mesure de cet amour. Par ceci nous connaissons l’amour, c’est qu’Il a laissé sa vie pour nous ; nous devrions laisser nos vies pour les frères. Or, si notre frère manque du nécessaire, et que nous, ayant des biens de ce monde, nous ne pourvoyions pas à ses besoins, est-ce là cet amour divin qui a fait que Christ a laissé Sa vie pour nous ? C’est par cet amour réel et pratique que nous savons que nous sommes dans la vérité, et que notre cœur est affermi et assuré devant Dieu. Car, s’il n’y a rien sur la conscience, on a de la confiance dans Sa présence ; mais si notre propre cœur nous condamne, Dieu sait plus que cela.
Il ne s’agit pas, ici, du moyen de nous assurer de notre salut, mais d’avoir de la confiance dans la présence de Dieu. On ne le peut pas avec une mauvaise conscience dans le sens pratique du mot, car Dieu est toujours lumière et toujours saint.
Aussi recevons-nous tout ce que nous demandons, lorsque nous marchons ainsi en amour, devant Lui, faisant ce qui est agréable à Ses yeux ; car, cheminant ainsi dans Sa présence, avec confiance, le cœur et ses désirs répondent à cette influence bénie, étant formés par la jouissance de la communion avec Lui, à la clarté de Sa face. C’est Dieu qui anime le cœur ; cette vie et cette nature divine dont l’épître parle étant en pleine activité et étant éclairées et mues par la présence divine dans laquelle elles trouvent leurs délices. Ainsi, nos requêtes ne sont que pour l’accomplissement des désirs qui naissent quand cette vie, quand nos pensées sont remplies de la présence de Dieu et des communications de Sa nature. Et Il prête Sa puissance à l’accomplissement de ces désirs dont Il est la source et qui sont formés dans le cœur par la révélation de Lui-même (comp. Jean 15, 7).
Cela est, dans le fait, la position de Christ Lui-même, lorsqu’Il était ici-bas : seulement Il y était parfait (comp. Jean 8, 29 et 11, 42).
Or c’est ici le commandement de Dieu auquel Il veut que nous obéissions, savoir : que nous croyions au nom de Son Fils, Jésus, et que nous nous aimions l’un l’autre comme Il nous l’a commandé.
Or celui qui garde Ses commandements demeure en Lui ; et Lui aussi demeure dans cet homme obéissant. On demandera si c’est de Dieu ou de Christ qu’il est question ici ? L’apôtre, ainsi que nous l’avons dit, confond Dieu et Christ dans sa pensée. C’est-à-dire le Saint Esprit les unit dans nos pensées. Nous sommes en Celui qui est véritable, c’est-à-dire dans Son Fils Jésus Christ. C’est Christ qui est, en vie dans l’homme, la présentation de Dieu aux hommes ; et, pour le croyant, la communication de cette vie qui fait que Dieu aussi demeure en lui, par la révélation, dans sa divine excellence et sa divine perfection, de la nature à laquelle le croyant participe dans la puissance du Saint Esprit qui habite en lui, de telle sorte que l’amour est à la fois goûté et exercé.
Mais quelle merveilleuse grâce que d’avoir reçu une vie, une nature par laquelle nous sommes capables de jouir de Dieu Lui-même, qui demeure en nous, et par laquelle, puisque c’est en Christ, nous sommes, de fait, dans la jouissance de cette communion, de cette relation avec Dieu ! Celui qui a le Fils, a la vie ; mais Dieu, donc, demeure en lui comme la part aussi bien que la source de cette vie ; et celui qui a le Fils, a le Père.
Quel merveilleux enchaînement que cette jouissance vitale et vivante, par la communication de la nature divine de Celui qui en est la source ; et cela selon sa perfection en Christ ! Tel est le chrétien selon la grâce. Aussi est-il obéissant, parce que cette vie en Christ homme (et c’est ainsi qu’elle devient nôtre), était l’obéissance même, la vraie relation de l’homme avec Dieu.
La justice pratique, donc, est une preuve que nous sommes nés de Lui qui, dans Sa nature, est la source de cette justice. En présence de la haine du monde aussi, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. Ainsi, ayant une bonne conscience, nous avons de la confiance en Dieu et nous recevons de Lui quoi que nous demandions, en marchant dans l’obéissance et d’une manière qui Lui est agréable. En marchant ainsi, nous demeurons en Lui[16], et Lui en nous.
Une troisième preuve de nos privilèges chrétiens surgit ici. L’Esprit qu’Il nous a donné est la preuve que Lui-même demeure en nous, la manifestation de la présence de Dieu en nous. L’apôtre n’ajoute pas ici que nous demeurons en Lui, car c’est de la manifestation de la présence de Dieu qu’il s’agit ici. La présence de l’Esprit la démontre. Mais en demeurant en Lui, comme nous le verrons plus loin, on jouit de ce qu’Il est, et, par conséquent, on est en communion morale avec Sa nature. Celui qui obéit, jouit aussi de cela, ainsi que nous l’avons vu. Il est ici question de la présence du Saint Esprit comme démonstration d’une partie seulement de cette vérité, savoir, que Dieu est en nous. Mais la présence de Dieu en nous, selon la grâce et selon la puissance de l’Esprit, comprend aussi la communion avec cette nature ; nous demeurons aussi en Lui, de qui nous tirons cette grâce et toutes les formes spirituelles de cette nature dans la communion et dans la vie pratique. C’est dans les versets 12 et 16 du chapitre 4, que notre apôtre parle de cela.
La justice pratique ou obéissance, l’amour des frères, la manifestation de l’Esprit de Dieu, telles sont les preuves de nos relations avec Dieu. Celui qui obéit aux commandements du Seigneur dans la justice pratique demeure en Lui et Dieu en lui. L’Esprit donné est la preuve qu’Il demeure en nous.
Chapitre 4. — Or, pour se servir de cette dernière preuve, il fallait prendre des précautions, car bien des faux prophètes prétendaient et même avaient déjà prétendu, au temps de l’apôtre, avoir reçu des communications de l’Esprit de Dieu, et s’étaient insinués au milieu des chrétiens. Il fallait donc mettre ceux-ci sur leurs gardes en leur donnant les marques certaines du véritable Esprit de Dieu. La première de ces marques, c’était la confession de Jésus venu en chair. Ce n’est pas seulement confesser qu’Il est venu, mais Le confesser ainsi venu. La seconde marque, c’était que celui qui vraiment connaissait Dieu, écoutait les apôtres. C’est ainsi que les épîtres des apôtres deviennent une pierre de touche pour ceux qui prétendent enseigner l’Assemblée. Toute la Parole sans doute est telle ; mais je me borne, ici, à ce qui est dit dans ce passage. L’enseignement des apôtres est formellement une pierre de touche pour tout autre enseignement — et, par l’enseignement des apôtres, j’entends ce qu’ils ont enseigné eux-mêmes immédiatement. Si l’on me dit qu’il faut que d’autres l’expliquent ou le développent pour avoir la vérité et la certitude de la foi, je réponds : « Vous n’êtes pas de Dieu, car celui qui est de Dieu les écoute ; et vous ne voulez pas que je les écoute ; et, quel que soit votre prétexte, vous m’en empêchez ». La dénégation de Jésus venu en chair est l’esprit de l’Antichrist. Ne pas écouter les apôtres, est la forme provisoire et préparatoire du mal. Les vrais chrétiens avaient vaincu l’esprit d’erreur par l’Esprit de Dieu qui demeurait en eux (v. 4).
Les trois critères du vrai christianisme sont maintenant distinctement établis ici, et l’apôtre poursuit ses exhortations en développant la plénitude et l’intimité de nos relations avec un Dieu d’amour, maintenant cette participation à la nature dans laquelle l’amour est de Dieu, et celui qui aime est né de Lui — il participe donc à Sa nature et Le connaît (car c’est par la foi qu’il l’a reçue), comme participant de Sa nature. Celui qui n’aime pas, ne connaît pas Dieu. Il faut posséder la nature qui aime, pour savoir ce que c’est que l’amour. Celui donc qui n’aime pas, ne connaît pas Dieu, car Dieu est amour. Une telle personne n’a pas un sentiment en rapport avec la nature de Dieu ; comment donc Le connaîtrait-elle ? Pas plus qu’un animal ne peut connaître l’esprit ou l’intelligence d’un homme lorsqu’il ne les a pas.
Faites particulièrement attention, lecteur, à cette immense prérogative qui découle de la doctrine tout entière de l’épître. La vie éternelle qui était auprès du Père, a été manifestée et nous a été communiquée ; ainsi, nous participons à la nature divine. Les affections de cette nature agissant en nous, reposent, par la puissance du Saint Esprit, dans la jouissance de la communion de Dieu qui en est la source ; nous demeurons en Lui et Lui en nous. La première chose, c’est la constatation de la vérité en nous. Les mouvements de cette nature démontrent qu’Il demeure en nous — que, si nous aimons ainsi, Dieu Lui-même habite en nous. Celui qui fait agir cet amour est là. Mais Il est infini et le cœur se repose en Lui ; nous savons qu’en même temps nous demeurons en Lui et que Lui demeure en nous, parce qu’Il nous a donné de Son Esprit. Mais ce passage si riche en bénédiction, demande que nous le suivions avec ordre.
Il commence par constater que l’amour est de Dieu. C’est Sa nature ; Dieu en est la source. Ainsi, celui qui aime est né de Dieu, participe à Sa nature. De plus, il connaît Dieu, car il sait ce que c’est que l’amour, et que Dieu en est la plénitude. C’est là la doctrine qui fait tout dépendre de notre participation à la nature divine.
Or ceci pouvait être transformé d’un côté en mysticisme, en nous faisant porter notre attention sur notre amour pour Dieu et sur l’amour en nous, cela étant la nature de Dieu, comme s’il était dit : L’amour est Dieu, et non Dieu est amour, et en essayant de sonder la nature divine en nous-mêmes, ou, d’un autre côté, en nous faisant douter, parce que nous ne trouvons pas en nous, comme nous le voudrions, les effets de la nature divine. En effet, celui qui n’aime pas (car la chose, comme toujours en Jean, est exprimée d’une manière abstraite) ne connaît pas Dieu, car Dieu est amour. La possession de la nature est nécessaire à l’intelligence de ce que cette nature est et à la connaissance de Celui qui en est la perfection.
Mais, si je cherche à le connaître, et à en avoir ou à en donner la preuve, ce n’est pas sur l’existence de la nature en nous que l’Esprit de Dieu dirige les pensées des croyants comme leur objet. Dieu, dit-Il, est amour ; et cet amour a été manifesté envers nous, en ce qu’Il a donné son Fils unique pour que nous vivions par Lui. La preuve n’est pas la vie en nous, mais que Dieu a donné Son Fils, afin que nous vivions, et en outre pour faire propitiation pour nos péchés. Dieu soit béni, nous connaissons cet amour, non dans les pauvres résultats de son action en nous, mais dans sa perfection en Dieu, et cela même dans sa manifestation envers nous, ce qui est complètement en dehors de nous-mêmes. C’est un fait hors de nous qui est la manifestation de cet amour parfait. Nous en jouissons en participant à la nature divine ; nous le connaissons par le don infini du Fils de Dieu. C’est là que s’en trouvent l’exercice et la preuve.
L’entière portée de ce principe et toute la force de sa vérité sont constatées et démontrées dans ce qui suit. Il est frappant de voir, dans cette épître qui s’occupe essentiellement de la vie de Christ et de ses fruits en nous, comment le Saint Esprit donne la preuve et montre le caractère parfait de l’amour dans ce qui est complètement en dehors de nous. Peut-il y avoir quelque chose de plus parfait que la manière dont l’amour de Dieu est présenté ici, depuis le moment où il s’occupe de notre état de péché jusqu’à ce que nous soyons devant le tribunal de Dieu ? Dieu a pensé à tout : amour envers nous comme pécheurs (v. 9-10) ; en nous comme saints (v. 12) ; avec nous comme parfaits dans notre condition en vue du jour du jugement (v. 17). Dans les premiers versets, l’amour de Dieu est manifesté dans le don de Christ ; premièrement, pour nous donner la vie — nous étions morts ; secondement, pour faire propitiation — nous étions coupables. Cela comprend tout notre état. Dans le second de ces versets, le grand principe de la grâce, ce qu’est l’amour, où et comment il est connu, ce principe est clairement établi dans des mots d’une importance immense quant à la nature même du christianisme. En ceci est l’amour, non en ce que nous ayons aimé Dieu (ce qui était le principe de la loi), mais en ce que Lui nous aima, et qu’Il donna Son Fils pour faire la propitiation pour nos péchés. C’est ici donc que nous avons appris ce qu’est l’amour. Il était parfait en Dieu lorsque nous ne L’aimions pas ; parfait en Lui en ce qu’Il l’a exercé envers nous, lorsque nous étions dans nos péchés, et qu’Il a envoyé Son Fils pour faire la propitiation pour eux. L’apôtre donc affirme positivement que celui qui n’aime pas, ne connaît pas Dieu. La prétention de posséder cet amour est jugée par ce moyen ; mais pour connaître l’amour, il ne faut pas le chercher en soi, mais le voir manifesté en Dieu, lorsque nous n’en avions point. Il donne la vie qui aime, et Il a fait la propitiation pour nos péchés. Maintenant, pour ce qui regarde la jouissance et les privilèges de cet amour : — si Dieu nous a tant aimés (c’est là le terrain sur lequel il se place), nous devrions nous aimer l’un l’autre.
Personne n’a jamais vu Dieu : si nous nous aimons l’un l’autre, Dieu demeure en nous. Sa présence, Lui-même habitant en nous, s’élève dans l’excellence de Sa nature au-dessus de toutes les barrières des circonstances, et nous attache à ceux qui sont siens. C’est Dieu dans la puissance de Sa nature, laquelle est la source des pensées et des sentiments, et se répand elle-même au milieu de ceux en qui elle se trouve. On peut concevoir ceci. Comment se fait-il que j’aime des étrangers d’un autre pays, des gens ayant d’autres habitudes que moi, des gens que je n’ai jamais connus, d’une manière plus intime que ma propre famille selon la chair ? Comment se fait-il que j’aie avec eux des pensées en commun, des objets infiniment aimés en commun, des affections puissamment engagées, un lien plus fort avec des personnes que je n’ai jamais vues, qu’avec les compagnons autrement chers de mon enfance ? C’est parce qu’il y a en eux et en moi une source de pensées et d’affection, qui n’est pas humaine. Dieu y est. Dieu demeure en nous. Quel bonheur ! Quel lien ! Dieu ne se communique-t-Il pas Lui-même à l’âme ? Ne la rend-Il pas consciente de Sa présence en amour ? Certainement oui. Et, s’Il est ainsi en nous la source bénie de nos pensées, peut-il y avoir crainte ou distance, ou incertitude à l’égard de ce qu’Il est ? Non, aucune. Son amour est parfait en nous. Nous le connaissons comme amour dans nos âmes : c’est le second grand point dans ce passage remarquable, la jouissance de l’amour divin dans nos âmes.
L’apôtre n’a pas encore dit : « Nous savons que nous demeurons en Lui ». Il va le dire maintenant. Mais, si l’amour des frères est en nous, Dieu demeure en nous. Lorsque cet amour est en exercice, il y a la conscience de la présence de Dieu comme amour parfait en nous. L’amour remplit le cœur et ainsi il s’exerce en nous. Or cette conscience est l’effet de la présence de Son Esprit, comme source et puissance de vie et de nature en nous. Il nous a donné, non « son Esprit » — preuve qu’Il demeure en nous — mais « de son Esprit » ; nous participons par Sa présence en nous aux affections divines par l’Esprit, et ainsi nous savons, non seulement qu’Il demeure en nous, mais la présence de l’Esprit, agissant dans une nature qui est celle de Dieu en nous, nous donne la conscience que nous demeurons en Lui. Car Il est l’infinité et la perfection de ce qui est maintenant en nous.
Le cœur se repose en cela et jouit de Lui, et est dérobé à tout ce qui est en dehors de Lui, dans la conscience de l’amour parfait dans lequel on se trouve soi-même (en demeurant en Lui). L’Esprit nous fait demeurer en Dieu et nous donne ainsi la conscience qu’Il demeure en nous. Ainsi, dans la saveur et la conscience de l’amour qui s’y trouve nous pouvons rendre témoignage à ce qui a été manifesté au-delà de toutes les limites juives, c’est-à-dire que le Père a envoyé le Fils pour être le Sauveur du monde. Nous en verrons plus loin un autre caractère.
En comparant le verset 12 du chapitre 4, avec le verset 18 du chapitre 1 de l’évangile de Jean, nous saisirons mieux la portée de cet enseignement de l’apôtre. La même difficulté, ou, si l’on veut, la même vérité se présente dans les deux cas. Personne ne vit jamais Dieu. Comment cette difficulté est-elle résolue ? En Jean 1, 18, le Fils unique, qui est dans le sein du Père, Lui, L’a fait connaître. Celui qui est[17] dans l’intimité la plus parfaite, dans la proximité et la jouissance les plus absolues de l’amour du Père, le seul objet éternel et suffisant qui connût l’amour du Père, comme Fils unique, Lui l’a révélé aux hommes comme Lui-même Il L’a connu. Quelle est la réponse à cette même difficulté dans notre épître ? « Si nous nous aimons l’un l’autre, Dieu demeure en nous, et son amour est consommé en nous ». Par la communication de la nature divine et par la demeure de Dieu en nous, nous jouissons de Lui intérieurement, comme Il a été manifesté et déclaré par Son Fils unique. Son amour est parfait en nous, connu dans le cœur, comme il a été déclaré en Jésus. Le Dieu qui a été déclaré par Lui demeure en nous. Quelle pensée que la réponse au fait que personne n’a jamais vu Dieu, est également que le Fils unique L’a déclaré, et qu’Il demeure en nous ! Quel jour cela jette sur ces paroles : « Ce qui est vrai en lui et en vous »[18] (chap. 2, 8) ! Car c’est en ce que Christ est devenu notre vie que nous pouvons jouir ainsi de Dieu et de Sa présence en nous par la puissance du Saint Esprit. Et nous avons vu que le témoignage du verset 14 découle de cela.
On trouve aussi la distinction entre : Dieu demeurant en nous, et nous en Dieu, même dans ce que Christ dit de Lui-même. Il demeurait toujours dans le Père, et le Père en Lui ; mais Il dit : « Le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres » (Jean 14, 10). Par Sa parole, les disciples auraient dû croire en tous les deux ; mais dans ce qu’ils avaient vu — dans Ses œuvres — ils avaient eu plutôt la preuve que le Père demeurait en Lui. Ceux qui l’avaient vu, avaient vu le Père. Mais lorsque le Consolateur serait venu, en ce jour-là, ils connaîtraient que Jésus était dans Son Père — divinement un avec le Père.
L’apôtre ne dit pas que nous sommes en Dieu[19], ni que nous sommes dans le Père, mais que nous demeurons en Lui, et que nous le savons, parce qu’Il nous a donné de Son Esprit. Nous avons déjà fait remarquer (chap. 3, 24) ce que dit l’apôtre : « Par ceci nous savons qu’il (Dieu) demeure en nous, savoir par l’Esprit qu’il nous a donné ». Ici, il ajoute : Nous savons que nous demeurons en Dieu, parce que c’est — non la manifestation comme preuve, mais — la communion avec Dieu Lui-même. Nous savons que nous demeurons en Lui, toujours, comme une vérité précieuse — comme un fait immuable ; sensiblement, quand Son amour est actif dans le cœur. C’est à cette activité que l’apôtre, par conséquent, en vient immédiatement, en ajoutant : « Et nous avons vu et nous témoignons que le Père a envoyé le Fils pour être le Sauveur du monde » (v. 14). C’était, pour tous, la preuve de cet amour, dont l’apôtre — ainsi que tous les croyants — jouissait dans son cœur. Il est important de remarquer la manière dont ce passage nous présente, premièrement, le fait que Dieu demeure en nous ; en second lieu, l’effet, savoir que (Dieu étant infini), nous demeurons en Lui ; et, en troisième lieu, la réalisation de la première vérité dans la réalité de la vie dont on a conscience.
Nous pouvons remarquer ici que, tandis que la demeure de Dieu en nous est un fait doctrinal et vrai de tout véritable chrétien, notre demeure en Lui, quoique comprise dans ce fait, est en rapport avec notre état. Ainsi nous avons, au chapitre 3, 24 : « Celui qui garde ses commandements demeure en lui, et lui en cet homme » ; et au chapitre 4, 16 : « Celui qui demeure dans l’amour, demeure en Dieu et Dieu en lui ».
L’amour mutuel est réellement considéré comme la preuve que Dieu est là, et que Son amour est accompli en nous — cela établit un contraste entre la manière de Sa présence et celle de Christ (Jean 1, 18). Mais ce que nous connaissons ainsi, c’est que nous demeurons en Lui et Lui en nous. Dans chaque cas, cette connaissance nous vient par l’Esprit. Le verset 15 présente le fait universel ; le verset 16 le fait remonter pleinement à sa source. Nous avons connu et cru l’amour que Dieu a pour nous. Là Sa nature est déclarée en elle-même (car nous nous réjouissons en Dieu) ; Dieu est amour, et celui qui demeure dans l’amour, demeure en Dieu, et Dieu en lui. Il n’y en a aucun autre nulle part : si nous participons à Sa nature, nous participons à l’amour, et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu qui en est la plénitude. Mais alors, remarquez qu’en insistant sur ce qu’Il est, l’apôtre insiste soigneusement sur Sa personne même. Il demeure en nous.
Et, ici, est introduit un principe d’une haute importance. On serait disposé, peut-être, à dire que cette demeure de Dieu en nous, et notre demeure en Lui dépendent d’une haute mesure de spiritualité, l’apôtre ayant parlé, en effet, de la joie la plus élevée possible. Or, quoique le degré selon lequel nous réalisons la chose d’une manière intelligente soit, en effet, une affaire de spiritualité, la chose en elle-même est la part de tout chrétien. C’est notre position, parce que Christ est notre vie et parce que le Saint Esprit nous est donné. « Quiconque confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en Lui et lui en Dieu » (v. 15). Que la grâce de l’évangile est grande ! Que notre position est admirable, parce que c’est en Jésus que nous la possédons ! Il est important de tenir ferme ceci, que c’est la portion de tout chrétien, la joie des humbles, le plus fort reproche adressé à la conscience des insouciants.
L’apôtre explique cette haute position par la possession de la nature divine — la condition essentielle du christianisme. Un chrétien, c’est quelqu’un qui participe à la nature divine, et en qui l’Esprit demeure. Mais la connaissance de notre position ne découle pas de la considération de cette vérité, quoiqu’elle dépende du fait que cette considération est vraie, mais de celle de l’amour même de Dieu, ainsi que nous l’avons déjà vu. « Et », dit l’apôtre en continuant, « nous avons connu et cru l’amour que Dieu a pour nous ». C’est ici la source de notre connaissance et de notre jouissance de ces privilèges si doux, si merveilleusement élevés, mais si simples, si vrais pour le cœur, quand ils sont connus.
Nous avons connu l’amour que Dieu a envers nous, et nous y avons cru. Précieuse connaissance ! En la possédant, nous connaissons Dieu, car c’est ainsi qu’Il s’est manifesté Lui-même. Ainsi, nous pouvons dire : « Dieu est amour ». Il n’y en a pas d’autre. Lui-même est amour. Il est amour dans toute Sa plénitude. Il n’est pas la sainteté, Il est saint ; Il n’est pas la justice ; Il est juste ; mais Il est amour[20].
En demeurant donc dans l’amour, je demeure en Lui, ce que je ne pourrais pas s’Il ne demeurait pas en moi ; et cela Il le fait. Ici, l’apôtre dit premièrement que nous demeurons en Lui, car c’est Dieu Lui-même qui est devant nos yeux comme l’amour dans lequel nous demeurons. Ainsi, en pensant à cet amour, je dis que je demeure en Lui, parce que j’en ai la conscience dans mon cœur par l’Esprit. Mais, en même temps, cet amour est en nous un principe actif et énergique ; c’est Dieu Lui-même qui est là. Ceci est la joie de notre position — la position de tout chrétien.
Les versets 14 et 16 nous présentent le double effet de la manifestation de cet amour.
1° Le témoignage que le Père a envoyé le Fils pour être le Sauveur du monde. Entièrement en dehors des promesses faites aux Juifs (comme partout dans Jean), cette œuvre est le fruit de ce que Dieu est Lui-même. En conséquence, quiconque confesse Jésus comme étant ce Fils, jouit de toute la plénitude des conséquences bénies qui en découlent.
2° Le chrétien a cru à cet amour pour lui-même, et il en jouit selon sa plénitude. Il n’y a que cette modification de l’expression du glorieux fait de notre portion — c’est que la confession de Jésus, comme Fils de Dieu, est tout premièrement ici la preuve que Dieu demeure en nous, quoique l’autre partie de la vérité dise également que celui qui le confesse demeure aussi en Dieu.
Quand il est question de notre part en communion, comme croyant à cet amour, il est dit que celui qui demeure dans l’amour, demeure en Dieu ; car c’est là, en effet, que le cœur se trouve. L’autre côté de la vérité est ici également vrai ; Dieu demeure en lui aussi (v. 16).
J’ai parlé de la conscience de cette demeure en Dieu, car c’est ainsi seulement que cela est connu. Mais il est important de se souvenir que l’apôtre l’enseigne comme une vérité qui s’applique à tout fidèle. Les croyants auraient pu s’excuser de ne pas s’approprier ces déclarations sous prétexte qu’elles étaient trop élevées pour eux ; mais ce fait juge leur excuse. Cette communion est négligée. Mais Dieu demeure en quiconque confesse que Jésus est le Fils de Dieu, et lui en Dieu. Quel encouragement pour un chrétien timide ! Quel reproche pour un chrétien insouciant !
L’apôtre revient à notre position relative, considérant Dieu comme en dehors de nous, comme Celui devant qui nous devons paraître et avec qui nous avons toujours affaire. C’est là la troisième grande preuve et le troisième caractère de cet amour, caractère dans lequel cet amour est complet, témoignant, comme je l’ai déjà dit, que Dieu a pensé à tout pour nous depuis notre état de péché jusqu’au jour du jugement.
En ceci est consommé l’amour avec nous (afin que nous ayons toute assurance au jour du jugement), savoir que, comme Il est, nous sommes, nous aussi, dans ce monde (v. 17). En effet, qu’est-ce qui pouvait nous donner une assurance plus complète, pour ce jour-là, que d’être comme Jésus Lui-même — comme le juge ? Lui qui jugera en justice, est notre justice. Nous sommes, en Lui, la justice d’après laquelle Il jugera. Nous sommes relativement au jugement tel qu’Il est. C’est bien ce qui peut nous donner une paix parfaite. Mais remarquez que ce n’est pas seulement au jour du jugement qu’il en est ainsi (cela nous donne de l’assurance pour le jugement), mais nous le sommes dans ce monde. Il n’est pas dit : comme Il était, mais dans ce monde, nous sommes comme Il est, et nous avons notre place déjà connue et assurée et selon la nature et les conseils de Dieu pour ce jour-là. C’est notre part comme étant identifiés d’une manière vivante avec Lui.
Or, dans l’amour, il n’y a pas de crainte, il y a de la confiance. Si je suis sûr que quelqu’un m’aime, je ne le crains pas. Si je désire seulement être l’objet de son affection, je puis craindre de ne pas l’être, ou même craindre cette personne. Toutefois cette crainte tendrait toujours à détruire mon amour pour elle et à détruire mon amour envers elle, et mon désir d’être l’objet de son affection. Il y a incompatibilité entre ces deux affections — il n’y a pas de crainte dans l’amour. L’amour parfait, donc, bannit la crainte, car la crainte nous tourmente, et le tourment n’est pas la jouissance de l’amour. Celui donc qui craint ne connaît pas l’amour parfait. Et, maintenant, qu’est-ce que l’apôtre entend par « l’amour parfait » ? C’est ce que Dieu est, et ce qu’Il a pleinement montré en Christ, c’est ce qu’Il nous a fait connaître et ce dont Il nous fait jouir par Sa présence en nous, de sorte que nous demeurons en Lui. La preuve positive de l’entière perfection de cet amour, c’est que nous sommes tels que Christ est. Il est manifesté envers nous, accompli en nous, et rendu parfait avec nous. Mais l’objet dont nous jouissons, c’est Dieu, qui est amour ; mais nous jouissons de Lui, parce qu’Il est en nous, de sorte que l’amour et la confiance sont dans nos cœurs, et nous avons du repos. Ce que je connais de Dieu, c’est qu’Il est amour, et amour envers moi, et rien autre qu’amour envers moi, car c’est Lui-même qui est tel. C’est pourquoi il n’y a pas de crainte[21].
Si l’on entre pratiquement dans l’historique de ces affections, pour parler ainsi ; si l’on veut séparer ce qui est uni dans la jouissance, parce que la nature divine en nous, qui est amour, jouit de l’amour dans sa perfection en Dieu (Son amour répandu dans le cœur par Sa présence) ; si l’on veut spécifier la relation dans laquelle nos cœurs se trouvent avec Dieu, à cet égard, voici ce que nous lisons : « Nous l’aimons, parce que lui nous a aimés le premier ». C’est la grâce ; et il faut que ce soit la grâce, car c’est Dieu qui doit être glorifié.
Maintenant, il vaut la peine de faire attention à l’ordre de ce passage remarquable. Versets 7-10 : nous possédons la nature de Dieu, nous aimons, par conséquent ; nous sommes nés de Lui et nous Le connaissons. Mais la manifestation de l’amour envers nous dans le Christ Jésus est la preuve de cet amour ; c’est ainsi que nous connaissons l’amour. Versets 11-16 : nous jouissons de l’amour en y demeurant. C’est la vie présente dans l’amour de Dieu, par la présence de Son Esprit en nous ; c’est la jouissance de cet amour, par la communion, en ce que Dieu demeure en nous, et qu’ainsi nous demeurons en Lui. Verset 17 : Son amour est consommé avec nous ; c’est la perfection de cet amour considéré dans la place qu’Il nous a donnée en vue du jugement ; — nous sommes, dans ce monde, tels que Christ est. Versets 18-19 : l’amour est ainsi pleinement consommé avec nous. L’amour pour les pécheurs, la communion, la perfection devant Dieu, nous donnent les éléments moraux et caractéristiques de cet amour — ce qu’il est dans nos relations avec Dieu.
Dans le premier passage, versets 7-10, où il est question de la manifestation de cet amour, l’apôtre ne va pas au-delà du fait que celui qui aime est né de Dieu. La nature de Dieu (qui est amour) étant en nous, celui qui aime connaît Dieu, car il est né de Lui — il a Sa nature, et sait ce qu’elle est.
C’est ce que Dieu a été pour le pécheur, qui démontre Sa nature d’amour. Ensuite, ce que nous avons appris comme pécheurs, nous en jouissons comme saints. L’amour parfait de Dieu est répandu dans le cœur, et nous demeurons en Lui. Comme étant déjà avec Jésus dans ce monde, et tels qu’Il est, la crainte n’a pas de place en celui pour qui l’amour de Dieu est une demeure et un lieu de repos.
Verset 20 : La réalité de notre amour pour Dieu, fruit de Son amour pour nous, est mise à l’épreuve. Si nous disons que nous aimons Dieu et que nous n’aimions pas les frères, nous sommes menteurs, car si la nature divine, si rapprochée de nous (près de nous dans les frères), et la valeur de Christ pour eux, ne réveillent pas nos affections spirituelles, comment le fera Celui qui est loin ? Aussi, c’est ici Son commandement : Que celui qui aime Dieu, aime aussi son frère. On trouve ici aussi l’obéissance (comp. Jean 14, 31).
Chapitre 5. — L’amour pour les frères est la preuve de la réalité de notre amour pour Dieu. Or cet amour doit être universel ; il doit être en exercice envers tous les chrétiens, car quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu ; or celui qui aime quelqu’un, aime celui qui est né de lui. Et si le motif est qu’on est né de Lui, on aimera tout ce qui est né de Lui (chap. 5, 1).
Mais il y a un danger, d’un autre côté : il peut arriver que nous aimions les frères, parce qu’ils sont aimables pour nous et qu’ils nous offrent une société agréable dans laquelle notre conscience n’est pas blessée. Il y a donc une contre-épreuve : « Par ceci, nous savons que nous aimons les enfants de Dieu, c’est quand nous aimons Dieu et que nous gardons ses commandements » (v. 2). Ce n’est pas comme enfants de Dieu que j’aime les frères, si je n’aime pas Dieu de qui ils sont nés. Je peux les aimer individuellement comme compagnons, ou bien je peux aimer quelques-uns d’entre eux, mais je ne les aime pas comme enfants de Dieu, si je n’aime pas Dieu Lui-même. Si Dieu Lui-même n’a pas dans mon cœur Sa véritable place, ce qui porte le nom d’amour des frères exclut Dieu ; et cela d’une manière d’autant plus complète et subtile que ce qui nous lie à eux porte le nom sacré d’amour fraternel.
Or il y a une pierre de touche, même pour cet amour de Dieu, savoir : l’obéissance à Ses commandements. Si je marche avec les frères eux-mêmes dans la désobéissance à leur Père, ce n’est certainement pas parce qu’ils sont Ses enfants que je les aime. Si je les aimais, parce que j’aime le Père et parce qu’ils sont Ses enfants, j’aimerais assurément qu’ils Lui obéissent. Si donc je marche dans la désobéissance avec les enfants de Dieu, sous prétexte d’amour fraternel, ce n’est pas aimer mes frères comme enfants de Dieu. Si je les aimais comme tels, j’aimerais leur Père et le mien, et je ne pourrais marcher dans la désobéissance envers Lui, et faire de cette marche une preuve que je les aime parce qu’ils sont siens. Si j’aimais mes frères, parce qu’ils sont enfants de Dieu, j’aimerais aussi tous ceux qui sont tels, parce que le même motif m’engage à les aimer tous.
L’universalité de cet amour à l’égard de tous les enfants de Dieu, son exercice dans l’obéissance pratique à la volonté de Dieu, tels sont les signes du vrai amour fraternel. Ce qui n’a pas ces caractères n’est qu’un esprit charnel de parti qui revêt le nom et les formes de l’amour fraternel. Bien certainement, je n’aime pas le Père, si j’encourage Ses enfants à la désobéissance envers Lui.
Or il y a un grand obstacle à cette obéissance ; et cet obstacle, c’est le monde. Le monde a ses formes qui sont bien loin de l’obéissance à Dieu. Lorsque nous ne pensons qu’à Lui et à Sa volonté, l’inimitié du monde éclate bientôt. Le monde agit aussi par ses agréments et ses délices sur le cœur de l’homme, en tant que marchant selon la chair. En un mot, le monde et les commandements de Dieu sont en contradiction l’un avec l’autre ; mais les commandements de Dieu ne sont pas pénibles pour ceux qui sont nés de Lui, car celui qui est né de Dieu est victorieux du monde (v. 4). Il a une nature et un principe qui surmontent les difficultés que le monde oppose à sa marche. Sa nature est la nature divine, car il est né de Dieu ; son principe est celui de la foi. Sa foi est insensible aux attraits que ce monde offre à la chair, et cela parce que cette nature a, complètement en dehors de ce monde, un esprit indépendant, un objet à elle qui la gouverne. La foi dirige ses pas ; or la foi ne voit pas le monde, ni ce qui est présent. La foi croit que Jésus, que le monde a rejeté, est le Fils de Dieu. Ainsi, le monde a perdu sur elle son empire. Les affections et la confiance de cette nature sont fixées sur Jésus, qui a été crucifié, en le reconnaissant Fils de Dieu. Ainsi, le croyant, détaché du monde, a le courage de l’obéissance, et fait la volonté de Dieu, qui demeure éternellement.
L’apôtre résume, en quelques mots, le témoignage de Dieu à l’égard de la vie éternelle qu’Il nous a donnée.
Cette vie n’est pas dans le premier Adam ; elle est dans le dernier — dans le Fils de Dieu. L’homme né d’Adam ne la possède pas, ne se l’acquiert pas. Il aurait bien dû acquérir la vie, sous la loi. C’est là ce qui caractérisait la loi : « Fais cela, et tu vivras ». Mais l’homme ne l’a pas fait et ne le pouvait pas.
Dieu lui donne la vie éternelle, et cette vie est dans Son Fils. Celui qui a le Fils, a la vie, celui qui n’a pas le Fils, n’a pas la vie.
Or, quel est le témoignage rendu à ce don de la vie éternelle ? Les témoins sont trois : l’Esprit, l’eau et le sang. C’est ce Jésus, le Fils de Dieu, qui est venu par l’eau et par le sang ; non par l’eau seulement, mais par l’eau et par le sang. L’Esprit aussi rend témoignage, parce qu’Il est la vérité. La chose à laquelle ils rendent témoignage, c’est que Dieu nous a donné la vie éternelle et que cette vie est dans Son Fils. Mais d’où cette eau et ce sang ont-ils coulé ? Ce fut du côté percé de Jésus. C’est le jugement de mort prononcé et exécuté sur la chair (comp. Rom. 8, 3), sur tout ce qui est du vieil homme, sur le premier Adam. Non que le péché du premier Adam ait été dans la chair de Christ, mais Jésus est mort dans la chair comme sacrifice pour le péché. « En ce qu’il est mort, il est mort une fois pour toutes au péché » (Rom. 6, 10). Le péché dans la chair a été condamné dans la mort de Christ en la chair. Il n’y avait pas d’autre remède. La chair ne pouvait être ni modifiée, ni assujettie à la loi. La vie du premier Adam n’était que du péché dans le principe de sa volonté ; elle ne pouvait pas être soumise à la loi. Notre purification, quant au vieil homme, c’est sa mort. Celui qui est mort, est justifié du péché (Rom. 6, 7). Nous sommes donc baptisés, pour avoir part à la mort de Jésus. Nous sommes crucifiés avec Christ ; néanmoins nous vivons, mais non pas nous ; c’est Christ qui vit en nous. En participant à la vie de Christ ressuscité, nous nous tenons pour morts avec Lui ; car, pourquoi vivre de cette nouvelle vie, de la vie du dernier Adam, si nous pouvions vivre devant Dieu de la vie du premier Adam ? Non ; en vivant de Christ, nous avons accepté, par la foi, la sentence de mort prononcée par Dieu sur le premier Adam. C’est la purification chrétienne : la mort même du vieil homme, parce que nous sommes rendus participants de la vie dans le Christ Jésus. « Nous sommes morts » — crucifiés avec Lui. Nous avons besoin d’une purification parfaite devant Dieu ; nous l’avons, car ce qui était impur, n’existe plus : ce qui existe, comme né de Dieu, est parfaitement pur.
Il est venu par l’eau — puissant témoignage, sortant du côté d’un Christ mort, qu’il ne faut pas chercher la vie dans le premier Adam ; car Christ, en tant que venu pour l’homme, se chargeant de sa cause, le Christ, venu en chair, a dû mourir : autrement, Il serait resté seul dans Sa propre pureté. C’est dans le Fils de Dieu, ressuscité d’entre les morts, qu’il faut chercher la vie. La purification est par la mort.
Mais ce n’est pas seulement par l’eau qu’Il est venu ; c’est aussi par le sang. L’expiation de nos péchés était aussi nécessaire que la purification morale de nos âmes. Nous la possédons dans le sang d’un Christ mis à mort. La mort seule pouvait expier nos péchés et les effacer. Et Jésus est mort pour nous. La culpabilité du croyant n’existe plus devant Dieu ; Christ s’est mis à sa place. La vie est en haut, et nous sommes ressuscités avec Lui, Dieu nous ayant pardonné toutes nos offenses. L’expiation est par la mort.
Le troisième témoin, c’est l’Esprit : placé le premier dans l’ordre de leur témoignage sur la terre, seul Il rend témoignage en puissance, de sorte que nous connaissons les deux autres ; le dernier dans leur ordre historique, car tel fut cet ordre : la mort premièrement, et seulement après cela le Saint Esprit[22]. En effet, c’est le témoignage de l’Esprit, c’est Sa présence en nous, qui nous rend capables d’apprécier la valeur de l’eau et du sang. Nous n’aurions jamais compris la portée pratique de la mort de Christ, si le Saint Esprit n’avait pas été pour le nouvel homme une puissance révélatrice de sa valeur et de son efficacité. Or, le Saint Esprit est descendu d’un Christ ressuscité et monté en haut ; et nous savons ainsi que la vie éternelle nous est donnée dans le Fils de Dieu.
Les témoignages de ces trois témoins se rencontrent dans cette même vérité : que la grâce — que Dieu Lui-même — nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans le Fils. L’homme n’y est pour rien, sinon par ses péchés. C’est le don de Dieu. Et la vie qu’Il donne est dans le Fils. Le témoignage est le témoignage de Dieu. Quel bonheur d’avoir un témoignage pareil, et cela de la part de Dieu Lui-même et en grâce parfaite !
Nous avons donc ces trois choses : la purification, l’expiation, la présence du Saint Esprit, comme témoins que la vie éternelle nous est donnée dans le Fils qui a été mis à mort pour l’homme, lorsqu’Il était en relation avec l’homme ici-bas. Il a dû mourir pour l’homme tel qu’il est. La vie est ailleurs, c’est-à-dire en Lui-même.
Ici finit la doctrine de l’épître. L’apôtre a écrit ces choses, afin que ceux qui croyaient au Fils sussent qu’ils avaient la vie éternelle (v. 13). Il ne donne pas des moyens d’examen pour faire douter aux fidèles qu’ils aient la vie éternelle ; mais — voyant qu’il y avait des séducteurs qui cherchaient à les détourner, comme s’ils manquaient de quelque chose d’important, et qui se présentaient comme possédant une lumière supérieure — il signale aux fidèles les marques de la vie, afin de les rassurer ; en développant l’excellence de cette vie et de leur position comme en jouissant ; et afin qu’ils comprissent que Dieu la leur avait donnée, et qu’ils ne fussent nullement ébranlés dans leur esprit.
Ensuite, Jean parle de la confiance pratique en Dieu qui découle de tout cela — confiance qui s’exerce en vue de tous nos besoins ici-bas, de tout ce que nous avons à cœur de demander à Dieu.
Nous savons qu’Il nous écoute toujours pour tout ce que nous demandons selon Sa volonté (v. 14). Précieux privilège ! Le chrétien lui-même ne désirerait pas même que quelque chose lui fût accordé qui fût contraire à la volonté de Dieu. Or, pour tout ce qui est selon Sa volonté, Son oreille est toujours ouverte pour nous, toujours attentive. Dieu écoute toujours ; Il n’est pas, comme l’homme, souvent occupé, de sorte qu’Il ne peut pas écouter, ou bien distrait de sorte qu’Il ne veut pas écouter. Dieu nous écoute toujours ; et, certes, la puissance ne Lui manque pas : l’attention qu’Il nous prête est une preuve de Sa bienveillance. Nous recevons donc les choses que nous Lui demandons. Il nous exauce. Quelle douce relation ! Quel haut privilège ! C’est aussi un privilège dont nous pouvons user en charité pour les autres.
Si un frère pèche et que Dieu le châtie, on peut demander pour ce frère ; et la vie lui sera rendue (v. 16). Le châtiment tend à la mort du corps (comparez Job 33 et 36, et Jacq. 5, 14 et 15) ; nous prions pour le coupable et il est guéri ; sinon la maladie a son cours. Toute iniquité est péché, et il y a tel péché qui est à la mort (v. 17). Ce n’est pas ici, ce me semble, un péché particulier, mais tout péché qui a un caractère tel qu’au lieu de réveiller la charité du chrétien, il réveille son indignation. Ainsi, Ananias et Sapphira ont commis un péché à la mort. Ils avaient dit un mensonge, mais un mensonge accompagné de telles circonstances, qu’il excitait l’horreur plutôt que la compassion. Cela se comprend facilement dans d’autres cas.
Voilà le péché et le châtiment du péché ! Mais le côté positif est aussi mis devant nous. En tant que nés de Dieu, nous ne commettons pas le péché du tout, nous nous gardons, et « le méchant » ne nous touche pas (v. 18). Le méchant n’a rien pour tenter le nouvel homme. L’ennemi n’a pas d’objet qui puisse avoir de l’attrait pour la nature divine qui est en nous, occupée qu’elle est par l’action du Saint Esprit, des choses divines et célestes, ou de la volonté de Dieu. Notre part donc est de vivre ainsi — le nouvel homme étant occupé des choses de Dieu et de l’Esprit.
L’apôtre termine son épître en signalant ces deux choses : notre nature, notre raison d’être comme chrétiens, et l’objet qui nous a été communiqué pour faire naître et pour nourrir la foi.
Nous savons que nous sommes de Dieu ; et cela, non d’une manière vague, mais en contraste avec tout ce qui n’est pas nous — principe d’une immense importance, qui rend la position chrétienne exclusive par sa nature même. Elle n’est pas simplement bonne, ou mauvaise, ou meilleure ; mais elle est de Dieu. Rien qui n’est pas de Dieu (c’est-à-dire qui ne tire pas son origine de Lui) ne peut avoir ce caractère et cette place. Le monde entier gît dans le méchant.
Le chrétien a la certitude de ces deux choses, en vertu de sa nature, qui discerne et qui connaît ce qui est de Dieu, et qui partant, juge tout ce qui est opposé à cela. Ces deux positions ne sont pas simplement bonne et mauvaise, mais de Dieu et de l’Ennemi. Voilà pour la nature.
Quant à l’objet de cette nature, nous savons que le Fils de Dieu est venu — vérité d’une portée immense aussi. Ce n’est pas seulement qu’il y a du bien et du mal ; mais le Fils de Dieu Lui-même est entré dans cette scène de misère pour présenter un objet à nos cœurs. Mais il y a plus. Il nous a donné de l’intelligence pour connaître, à travers tout le mensonge de ce monde dont Satan est le prince, Celui qui est vrai — le Véritable. Privilège immense qui change notre position tout entière ! La puissance du monde par laquelle Satan nous aveuglait, est complètement brisée et nous sommes introduits dans la vraie lumière ; et dans cette lumière, nous voyons et nous connaissons Celui qui est vrai, Celui qui est la perfection en Lui-même ; par lequel tout peut être parfaitement discerné et jugé selon la vérité. Mais ce n’est pas tout. Nous sommes dans ce Véritable — participants de Sa nature, et demeurant en Lui, pour que nous jouissions de la source de la vérité[23]. Or c’est en Jésus que nous sommes. C’est ainsi, c’est en Lui, que nous sommes en rapport avec les perfections de Dieu.
Nous pouvons remarquer encore ici — ce qui imprime un caractère à l’épître tout entière — la manière dont Dieu et Christ sont unis dans l’esprit de l’apôtre. C’est à cause de cela que Jean dit si souvent « Lui », là où il faut entendre « Christ », quoiqu’il ait parlé précédemment de Dieu : par exemple, chapitre 5, 20. Et ici : « Nous sommes dans le Véritable, savoir dans son Fils Jésus Christ : lui est le Dieu véritable et la vie éternelle ».
Comprenons donc l’enchaînement divin de notre position ! Nous sommes en Celui qui est véritable : c’est là la nature de Celui en qui nous sommes. Or, en réalité, quant à la nature, c’est Dieu Lui-même ; quant à la personne et à la manière d’être en Lui, c’est Son Fils Jésus Christ. C’est dans le Fils, dans le Fils, homme, que nous sommes, de fait, quant à Sa personne ; mais Il est le vrai Dieu, le Dieu véritable.
Et ce n’est pas tout ; mais nous avons la vie en Lui. Il est aussi la vie éternelle, de sorte que nous la possédons en Lui. Nous connaissons le vrai Dieu, nous avons la vie éternelle.
Tout ce qui est en dehors de cela, est une idole (v. 21). Que Dieu nous en garde et qu’Il nous apprenne par Sa grâce à nous en garder. Cela donne occasion à l’Esprit de Dieu de parler de « la vérité » dans les deux courtes épîtres qui suivent.
- ↑ Tout cela est moralement très important ; aussi longtemps que c’est en Lui, et non en moi-même, que je me réjouis et fais mes délices.
- ↑ La vie a été manifestée. Donc, nous n’avons plus à la chercher, à tâtonner après elle dans les ténèbres ; nous n’avons plus à sonder, à l’aventure, le vague ou l’obscurité de nos propres cœurs, pour la trouver ; à travailler sans fruit sous la loi pour l’obtenir. Nous la voyons : elle est révélée, elle est là, en Jésus Christ. Celui qui possède Christ, possède cette vie.
- ↑ On verra que, lorsque dans ses écrits, Jean traite de la grâce envers nous, il parle du Père et du Fils ; quand il s’agit de la nature de Dieu ou de notre responsabilité, il dit Dieu. Jean 3 et 1 Jean 4 peuvent sembler des exceptions, mais n’en sont pas. C’est ce que Dieu est comme tel, et non une action personnelle et une relation en grâce.
- ↑ Celui qui L’avait vu avait vu le Père ; mais ici l’apôtre parle d’un message et de la révélation de Sa nature.
- ↑ Il n’est pas dit : « a purifié », ni « purifiera ». Il n’est pas question du temps, mais de l’efficacité. Comme je pourrais dire que telle médecine guérit de la fièvre. C’est son efficacité.
- ↑ En parlant du péché, l’apôtre s’exprime au présent : « Nous avons » ; en parlant du fait de pécher, il emploie le passé. Il ne suppose pas que nous continuions à le faire. On s’est demandé si l’apôtre parle de la première rencontre avec le Seigneur ou de fautes postérieures. Je réponds : Il parle d’une manière abstraite et absolue : la confession apporte le pardon par grâce. S’il s’agit de notre première rencontre avec Dieu, c’est le pardon dans son sens plein et absolu. Dieu m’a pardonné : Il ne se souvient plus de mes péchés. S’il s’agit d’une faute postérieure, l’honnêteté du cœur la confesse toujours, c’est alors le pardon quant au gouvernement de Dieu, et à la condition présente et à la relation de mon âme avec Lui. Mais l’apôtre, comme partout, parle d’une manière absolue et du principe.
- ↑ Le sujet ici est la communion, c’est pour cette raison qu’il est parlé de fautes positives ; dans les Hébreux, nous l’avons vu, c’est l’accès à Dieu, et nous sommes « rendus parfaits à perpétuité », la sacrificature est pour la miséricorde et le secours, non pas pour les péchés, excepté le grand acte de la propitiation.
- ↑ Sa « parole » et ses « commandements » ne sont pas fondamentalement différents. C’est ce qui est affirmé au verset 7 : « Le commandement ancien est la parole que vous avez entendue dès le commencement ». On peut parfaitement bien dire que le commandement est la parole de Christ ; mais je doute qu’on puisse dire que la parole est le commandement. Et ceci fait sentir la différence qu’il y a entre les deux expressions. Le contraste des versets 4 et 5 est remarquable, et a sa source dans la possession et la conscience intelligente et complète de la possession de la vie divine, selon la Parole, ou dans le manque de cette possession. « Celui qui dit : Je le connais, et qui ne garde pas ses commandements, est menteur, et la vérité n’est pas en lui », car cette vérité n’est que ce que révèle la Parole. Et si nous vivons de la nature dont la parole de Christ est l’expression, et si par cette parole nous Le connaissons, nous obéissons à cette Parole. D’un autre côté, si nous sommes en possession de cette vie, participant de la nature divine, l’amour de Dieu est en nous ; nous avons les commandements de Christ, Sa parole, l’amour parfait de Dieu ; une marche conforme à la marche de Christ, de manière que la communication de la vie de Christ soit le commandement vrai en Lui et en nous, la marche dans la lumière, l’amour pour notre frère. Quelle riche chaîne de bénédictions ! Les prétentions qu’on élève ici, sont les suivantes : connaître Christ, demeurer en Lui, être dans la lumière. La preuve que la première est légitime, c’est l’obéissance. Donc, si nous demeurons en Christ (ce que nous savons en gardant Sa parole), nous devons marcher comme Il a marché. Que la dernière prétention soit juste, cela est démontré par l’amour que l’on a pour son frère. Dans le second cas, la marche est maintenue à toute la hauteur de la marche de Christ, comme notre devoir ; mais cette marche n’est pas présentée comme preuve qu’on demeure en Lui, qu’on garde Sa parole. Remarquez qu’il n’est pas dit : « Nous savons que nous croyons » ; ce n’est pas la question ici ; mais : « Nous savons que nous sommes en Lui ».
J’ajouterai que l’apôtre n’emploie jamais ces preuves pour dire, comme on le fait communément : « Par là nous doutons ». Il est tout à fait certain, d’après les versets 12 et 13, qu’il considère ceux à qui il s’adresse comme étant tous pardonnés, autrement il n’aurait pas écrit, et comme ayant l’Esprit d’adoption — même les plus jeunes et les plus faibles. D’autres cherchaient à les faire douter ; et il écrit, afin que leurs cœurs soient assurés devant Dieu, afin qu’ils ne soient pas séduits par le doute, comme s’ils n’avaient pas un Christ parfait et un christianisme parfait — la vie éternelle. C’était le moyen de garder et de tenir ferme l’assurance, une fois qu’ils l’avaient (non pas de l’obtenir), alors qu’ils auraient pu être ébranlés. Ils étaient pardonnés, ils étaient fils, quand d’autres ont pu les faire douter, il leur écrit, afin qu’ils soient pleinement assurés qu’ils n’ont aucune raison de douter. - ↑ C’est le vrai sens, je n’en doute pas, de Jean 8, 25 : « Dans les principes de ma nature, dans mon être, ce que je vous dis ». Ce qu’Il disait était essentiellement et complètement ce qu’Il était. Ce qu’Il était, c’est ce qu’Il disait. Or c’est cette vie qui nous a été communiquée ; mais elle était l’amour de Dieu au milieu des hommes et dans l’homme. Or cette vie étant la nôtre, la parole de Christ nous en donnant la connaissance, et cette parole étant gardée, son amour est réalisé en nous dans toute son étendue.
- ↑ La force du mot n’est pas : « ont disparu, s’en sont allées ». Il y a encore beaucoup de ténèbres dans le monde. Quant à la lumière, elle a lui actuellement.
- ↑ Le lecteur peut retirer beaucoup d’instruction de la comparaison de ceci avec ce qui est dit en Éphésiens 4, 17 à 5, 12, où ces deux noms de Dieu, les deux seuls employés pour révéler Sa nature, le sont aussi pour montrer notre sentier et le vrai caractère du chrétien ; seulement selon ce que le Saint Esprit donne par Paul — les conseils et l’œuvre de Dieu en Christ. En Jean, c’est plutôt Sa nature.
- ↑ J’ai fait remarquer, plus loin, la manière frappante dont il est parlé de Dieu et de Christ comme un seul Être ou une seule personne, et non comme doctrine quant aux deux natures, mais Christ est devant la pensée de l’apôtre et il est question de Lui dans la même phrase, tantôt comme Dieu, tantôt paraissant comme homme. Ainsi, dans le chapitre 2, 28, Il vient. Au verset 29, le juste est né de Lui, et nous sommes enfants de Dieu. Mais le monde ne L’a pas connu. Or, c’est Christ sur la terre. Au chapitre 3, 2, nous sommes enfants de Dieu, et au même verset, Il apparaît, et nous Lui sommes semblables. Mais ce qui rend la chose plus étonnante encore, c’est que nous sommes identifiés aussi avec Lui. Nous sommes appelés enfants, parce que c’est Son titre et Sa relation. Le monde ne nous connaît pas, car il ne L’a pas connu. Nous savons que nous Lui serons semblables quand Il apparaîtra. La même position nous est donnée ici-bas et là-haut (comp. chap. 5, 20).
- ↑ Voyez la note précédente.
- ↑ Jean emploie habituellement le mot « enfants » et non « fils », comme exprimant plus clairement que nous sommes de la même famille. Nous sommes comme Christ devant Dieu et dans le monde, et nous serons tels quand Il apparaîtra.
- ↑ En Romains 2, 12, le mot est employé en contraste avec la violation de la loi et l’action de pécher sous la loi. C’est-à-dire que le mot grec employé ici pour ce qui est traduit par « iniquité », est le même que pour pécher sans loi, en contraste avec pécher sous la loi, et étant jugé par elle.
- ↑ Ici, le fait de demeurer en Lui vient le premier, parce que c’est la réalisation pratique dans un cœur obéissant. Sa demeure en nous est ensuite considérée à part comme connue par le moyen de l’Esprit qui nous a été donné, pour nous garder d’être égarés par les esprits malins. Dans le chapitre 4, 7, l’apôtre reprend la question de la demeure en nous, en rapport avec l’amour de Dieu.
- ↑ Remarquez que ce n’est pas « était ». Il n’est jamais dit dans l’Écriture, comme on le croit souvent : Il quitta le sein du Père, mais « le Fils unique, qui est dans le sein du Père ». Comme Il connaît Dieu, Il Le révèle sur la terre.
- ↑ Cela nous donne également, dans leur plus haut caractère et leur plus haut sujet, la différence entre l’évangile et l’épître.
- ↑ La seule expression qui, dans la Parole, ait quelque ressemblance avec cela, se trouve dans : « l’assemblée des Thessaloniciens, en Dieu le Père ». Cette expression s’applique ici à une corporation nombreuse et a un tout autre sens.
- ↑ La justice et la sainteté supposent un rapport avec d’autres êtres ; ainsi, reconnaître le mal, le rejeter et le juger. L’amour, quoique exercé envers d’autres, est ce que Dieu est en Lui-même. L’autre nom essentiel de Dieu, c’est « lumière ». Il est dit que nous sommes « lumière dans le Seigneur », comme participants de la nature divine ; non pas amour, car, bien que de nature divine, il est souverain en grâce. On ne peut donc pas dire que nous sommes amour (voyez Éph. 4 et 5).
- ↑ Il est frappant de voir que l’apôtre ne dit pas : Nous devons L’aimer, parce que Lui nous a aimés le premier ; mais « nous l’aimons ». Nous ne pouvons pas connaître l’amour pour nous et en jouir sans aimer. Le sentiment de l’amour envers nous, c’est toujours l’amour. Il ne peut être connu et apprécié, s’il n’est pas là. Le sentiment que j’ai de l’amour dans un autre, c’est l’amour pour lui. Nous devons aimer les frères, parce que ce n’est pas leur amour pour nous qui est la source de l’amour, quoiqu’il puisse l’entretenir de cette manière. Mais nous aimons Dieu, parce qu’Il nous a aimés le premier.
- ↑ Même la réception régulière du Saint Esprit se fit ainsi (voyez Act. 2, 38).
- ↑ J’ai déjà fait remarquer ce passage comme étant une sorte de clef pour la manière dont nous connaissons réellement Dieu et demeurons en Lui. Il parle de Dieu comme de Celui que nous connaissons, en qui nous sommes, l’expliquant en disant que c’est en son Fils Jésus Christ, notre Seigneur ; seulement ici, comme cela se voit dans le texte, c’est la vérité et non l’amour.
- 1 Jean
- Darby J.N.
- 1 Jean 1
- 1 Jean 1 v. 1-4
- 1 Jean 1 v. 5-10
- 1 Jean 2
- 1 Jean 2 v. 1-2
- 1 Jean 2 v. 3-6
- 1 Jean 2 v. 7-8
- 1 Jean 2 v. 9-11
- 1 Jean 2 v. 12-27
- 1 Jean 2 v. 14-17
- 1 Jean 2 v. 18-27
- 1 Jean 2 v. 28-29
- 1 Jean 3
- 1 Jean 3 v. 1-3
- 1 Jean 3 v. 4-9
- 1 Jean 3 v. 10-22
- 1 Jean 3 v. 23-24
- 1 Jean 4
- 1 Jean 4 v. 7-10
- 1 Jean 4 v. 11-14
- 1 Jean 4 v. 15-16
- 1 Jean 4 v. 17
- 1 Jean 4 v. 18-19
- 1 Jean 4 v. 20-21
- 1 Jean 5
- 1 Jean 5 v. 1-5
- 1 Jean 5 v. 6-13
- 1 Jean 5 v. 14-18
- 1 Jean 5 v. 19-21