Traité:Le lieu invisible et l’état de l’âme après la mort
H. Rossier
Il serait à peine nécessaire d’écrire sur ce sujet, s’il n’avait été dénaturé par ceux qui devraient placer devant les âmes l’enseignement de la Parole. Les errements de ces docteurs proviennent, en tout premier lieu, de ce qu’ils ont perdu la conviction de l’autorité des Écritures, et lui substituent les produits de leur imagination. « Si quelqu’un enseigne autrement, dit l’apôtre, et ne se range pas à de saines paroles, savoir à celles de notre Seigneur Jésus Christ et à la doctrine qui est selon la piété, il est enflé d’orgueil, ne sachant rien, mais ayant la maladie des questions… » (1 Tim. 6, 3, 4). La Parole de Dieu traite ces rêveries comme elles le méritent : ce sont, dit-elle, des « doctrines étrangères », des « fables profanes » qui ne sont que des histoires de vieilles femmes (1 Tim. 1, 3 ; 4, 7 ; 2 Pier. 1, 16).
Ne nous étonnons donc pas des aberrations de ces hommes, quand ils nous parlent du sommeil de l’âme après la mort, ou de son développement graduel après qu’elle a quitté le corps, ou de son passage de sphère en sphère jusqu’à sa perfection finale, idée chère aux libres penseurs universalistes : quand ils nous parlent des âmes retrouvant dans l’au-delà les affections et les occupations d’ici-bas, de l’annihilation de l’âme des méchants, etc. Il est inutile d’épuiser la liste de ces rêveries ; elles ne sont pas le produit du christianisme ; et, malheureusement, l’on ne peut supposer que ceux qui les propagent reconnaissent leur ignorance. Notre désir est simplement d’affermir les chers enfants de Dieu dans les choses qu’ils ont apprises une fois sur ce sujet.
L’incrédulité quant à l’inspiration divine de la Parole de Dieu est, comme nous l’avons dit, à la base de toutes ces folies. Elles font partie de l’apostasie, prédite par cette même Parole, et dont le développement final est proche. Il est donc important pour les enfants de Dieu, disposés, par ignorance ou par une confiance mal placée en ceux qui les enseignent, à prêter l’oreille à ces discours mensongers, de les éprouver par les Écritures.
Un fait explique en quelque mesure l’empressement, même parmi les chrétiens, à accueillir ces rêveries. La grande vérité de la résurrection d’entre les morts est, sinon ignorée, du moins laissée par eux dans un oubli regrettable. Cette « première résurrection » est contemporaine de la venue du Seigneur pour enlever Ses saints auprès de Lui (1 Cor. 15, 51-55 ; 1 Thess. 4, 15-18). La résurrection d’entre les morts, vérité capitale du christianisme, n’est jamais autre chose qu’une résurrection du corps. Elle comprend trois actes, d’abord la résurrection de Christ, prémices de ceux qui sont endormis, en second lieu, la résurrection de tous les saints à Sa venue (1 Cor. 15, 20-23), enfin, la résurrection des martyrs de l’Apocalypse, avant le règne millénaire de Christ (Apoc. 20, 4-6). Ces trois actes sont appelés « la première résurrection », ou « la résurrection d’entre les morts ». La résurrection des morts, des hommes qui n’ont pas cru, n’aura lieu qu’après le règne de mille ans (Apoc. 20, 5), en vue du jugement final, aussi n’est-elle pas appelée la seconde résurrection, mais la seconde mort (Apoc. 20, 11-15).
En attendant la venue du Seigneur, les chrétiens sont considérés comme morts et ressuscités avec Christ, en vertu de leur union avec Lui, par le Saint Esprit (Col. 2, 20 ; 3, 4).
En ne donnant pas à la résurrection d’entre les morts la place qui lui appartient, la plupart des chrétiens en sont arrivés à attribuer une importance capitale à l’état de l’âme après la mort, et à ne plus voir dans la résurrection des saints la grande vérité chrétienne. Nous disons : chrétienne, car l’Ancien Testament la distingue peu. Il considère l’avenir sous l’aspect des bénédictions terrestres apportées par le Messie. Cela explique un peu comment l’hérésie des sadducéens pouvait subsister à côté de l’orthodoxie des pharisiens. Non pas qu’elle fût excusable, car le Seigneur leur dit, en citant Exode 3, 6 : « Vous errez, ne connaissant pas les Écritures, ni la puissance de Dieu… Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; car pour Lui tous vivent » (Matt. 22, 29 ; Luc 20, 38). Même en des temps très reculés, Job était convaincu de la résurrection de son corps. « Moi je sais que mon Rédempteur est vivant, et que, le dernier, il sera debout sur la terre. Et après ma peau, ceci sera détruit, et de ma chair je verrai Dieu, que je verrai, moi, pour moi-même ; et mes yeux le verront, et non un autre » (Job 19, 25-27). De même aussi nous trouvons en Daniel 12, 13 : « Et toi, va jusqu’à la fin ; et tu te reposeras, et tu te tiendras dans ton lot, à la fin des jours ».
Quant au Nouveau Testament, il est aisé de prouver qu’il est rempli de cette vérité. Elle résulte du fait que le Sauveur « a annulé la mort et a fait luire la vie et l’incorruptibilité par l’évangile » (2 Tim. 1, 10). Il a introduit cette condition de la vie éternelle qui place l’âme et le corps au-delà de la mort et de sa puissance. L’incorruptibilité a été pleinement réalisée en Lui, car Dieu n’a pas permis que Sa chair vît la corruption (Act. 2, 31) ; mais, si notre corps à nous est « semé en corruption », il « ressuscitera en incorruptibilité », car « la trompette sonnera et les morts seront ressuscités incorruptibles » (1 Cor. 15, 42, 52).
La résurrection est donc l’état définitif du chrétien. La résurrection d’entre les morts a été inaugurée par Christ, qui en est Lui-même les prémices, et elle est notre part assurée, en vertu de notre union avec Lui.
L’état de l’âme après la mort n’est donc qu’un état intermédiaire, du plus haut prix sans doute, pour le chrétien, mais cependant transitoire et n’ayant rien de définitif. C’est pourquoi l’Écriture en parle relativement peu, tout en nous renseignant sur les bénédictions que cet état comporte. N’oublions pas, tout d’abord, qu’une de ces bénédictions, la vie éternelle, est commune à toutes les phases de l’existence du chrétien. Comme homme ici-bas, il a la vie éternelle ; comme âme, séparée du corps, il jouit de cette même vie dans une sphère nouvelle ; comme ressuscité ou transmué, il la possèdera et en jouira dans la gloire.
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L’état intermédiaire dont nous parlons est composé de deux éléments. Le corps meurt, l’âme vit. Pour le chrétien, la mort du corps est appelée le sommeil. L’Ancien Testament emploie constamment ce mot pour exprimer la mort. « Il s’endormit avec ses pères », tel est le terme habituel pour exprimer la mort, soit des bons, soit des méchants rois en Israël. Dans le Nouveau Testament, tandis que le mot mourir, mort, caractérise habituellement les non-croyants, le mot dormir, s’endormir, n’est plus employé que pour les croyants. Le Seigneur dit à Ses disciples : « Lazare s’est endormi » et, s’Il ajoute ensuite : « Lazare est mort », c’est parce qu’ils ne comprenaient pas Ses paroles. Ce même passage nous prouve que le dormir ne signifie pas le sommeil de l’âme, mais la mort du corps.
Il est bien remarquable que, si le Nouveau Testament emploie très exceptionnellement pour le délogement des chrétiens le terme la mort, ce même mot est appliqué continuellement au Seigneur Lui-même, parce qu’Il a pris sur Lui, pour l’annuler, la mort qui nous était due. « Il est mort pour nos péchés, selon les Écritures » (1 Cor. 15, 3). « Il est mort pour tous » (2 Cor. 5, 14, 15) (voyez encore : Jean 12, 24, 33 ; 18, 32 ; Rom. 5, 6, 8, 10 ; 8, 34 ; 1 Cor. 11, 26 ; 1 Thess. 5, 10 ; Héb. 2, 9). Il a rendu impuissant, par la mort, celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable (Héb. 2, 14). En entrant dans la mort, Il l’a annulée (2 Tim. 1, 10). Maintenant, « il a été mort… et il tient les clefs de la mort et du hadès », c’est-à-dire du lieu invisible où vont les âmes après la mort (Apoc. 1, 18). Jamais ni le hadès, ni la mort ne pourront plus retenir nos âmes ou nos corps. Hélas ! ceux qui n’ont pas cru continuent à être appelés les morts. Ce qui est réservé aux hommes, c’est « de mourir une fois et après cela le jugement » (Héb. 9, 27). « Le reste des morts ne vécut pas jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis » (Apoc. 20, 5). « Je vis les morts, les grands et les petits, se tenant devant le trône » (Apoc. 20, 12) (voyez encore : 1 Cor. 15, 22 ; Rom. 5, 12, 17 ; 6, 23).
Il n’est donc pas dit du croyant qu’il meurt, mais qu’il s’endort (1 Thess. 4, 13, 14, 15 ; Matt. 27, 52 ; Jean 11, 11, 12 ; 1 Cor. 11, 30 ; 15, 20, 51). Peut-on parler de la mort d’un homme qui, peut-être, au moment où vous le descendez dans la fosse, en sortira resplendissant de vie ? Sans doute, depuis la mort du premier croyant sur la terre, des myriades de morts en Christ attendent le moment où leurs âmes seront réunies à leurs corps ressuscités. Mais, ni pour elles, ni pour nous qui attendons le Seigneur, il n’y a du retardement, car nous en savons la cause : Dieu attend avec patience, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance (2 Pier. 3, 9). Que nos corps tombent en poussière, que cette poussière soit dispersée aux quatre vents des cieux, rien n’empêchera le Créateur des cieux et de la terre de la retrouver et d’en former en un clin d’œil des corps glorieux, dont il est dit : « Nous savons que, si notre maison terrestre qui n’est qu’une tente, est détruite, nous avons un édifice de la part de Dieu, une maison qui n’est pas faite de main, éternelle, dans les cieux » (2 Cor. 5, 1).
Le sommeil est donc le terme employé pour la mort du chrétien, quant à son corps. Il sortira en résurrection de ce sommeil, avec un corps glorieux, semblable à celui de Christ, pour Le voir tel qu’Il est, et pour être toujours avec Lui. Jamais le croyant ne viendra en jugement, tandis que le non-croyant ressuscitera pour paraître immédiatement devant le grand trône blanc où il sera jugé (Apoc. 20, 11-15).
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Si le chrétien s’est endormi, s’il est dépouillé momentanément de son habitation terrestre qui n’est qu’un tente, que devient son âme ainsi délogée ? La Parole est aussi claire que possible sur ce sujet. L’âme est avec Christ. « J’ai le désir de déloger et d’être avec Christ, dit l’apôtre, car cela est de beaucoup meilleur » (Phil. 1, 23). Il dit encore : « Nous aimons mieux être absents du corps et être présents avec le Seigneur », bien qu’il ne désire pas être dépouillé de son corps mortel, mais revêtu d’un corps glorieux, « afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie » (2 Cor. 5, 4-8). Heureuse perspective ! Elle remplit de paix les chrétiens âgés, qui ont grandi dans la connaissance du Seigneur, ont joui pendant leur vie de Sa communion et dont la devise a été : « Vivre c’est Christ ». Elle encourage, soutient, réjouit les âmes jeunes dans la foi qui, sans avoir encore beaucoup d’expérience, se confient, comme des agneaux, aux bras du bon Berger. Mais, d’autre part, combien cette perspective est angoissante pour ceux qui, tout en étant des enfants de Dieu, ont vécu avec le monde et pour lui, sans comprendre que leur tâche unique était de vivre pour le Seigneur !
Être avec Christ, telle est donc la première, la suprême bénédiction de l’âme du chrétien séparée de son corps. Christ est désormais son unique objet. Rien ne vient plus s’interposer entre elle et son Sauveur ; la communion avec Lui, si facilement détruite ici-bas, est désormais ininterrompue. Toutefois ce n’est pas encore la perfection qui ne peut être atteinte que par la résurrection d’entre les morts (Phil. 3, 11, 12). Aucun croyant n’y parviendra isolément ou en devançant les autres, mais tous y entreront ensemble. Parlant des croyants de l’ancienne alliance, l’apôtre dit qu’ils « n’ont pas reçu ce qui avait été promis, Dieu ayant eu en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parvinssent pas à la perfection sans nous ». Or la perfection, c’est d’atteindre, par la résurrection d’entre les morts, la même gloire que Christ, de Lui être « semblables, car nous le verrons comme il est » (1 Jean 3, 2). Tel n’est pas l’état de l’âme après la mort, mais ce que nous savons c’est qu’elle est avec Christ.
Cela nous suffit-il quand nous pensons à la possibilité de mourir ? Avons-nous besoin d’autre chose ? Voudrions-nous substituer à la bénédiction suprême d’être avec Lui, les misérables rêveries dont on nous entretient ? Si nous leur prêtons l’oreille, c’est que le Seigneur n’a pas dans nos cœurs la place qu’Il devrait y occuper, c’est que nous n’avons pas réalisé cette parole : « Pour moi, vivre c’est Christ ».
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« En vérité, je te dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis ». Ces mots adressés au brigand converti nous amènent à parler du lieu où se trouvent les âmes après la mort. Dans l’Ancien Testament ce lieu est inclus dans le terme très vague de shéol ou lieu invisible, sans distinction du lieu où se rendent les âmes des bienheureux et celles des réprouvés. Ce vague s’explique par le caractère des promesses faites à Israël, en vue d’une gloire terrestre et non pas céleste et invisible. Lorsque Jésus paraît sur la terre, Sa présence même est la révélation des choses invisibles. À un moment donné, on Le voit tirer le voile qui cachait le shéol (ou hadès), lieu où se rendent les âmes après la mort. Il montre, dans une parabole, que certaines âmes sont consolées dans un lieu de repos et de délices, et parle du sein d’Abraham, comme de la meilleure place que pût souhaiter un Juif. Cette place est pour nous le sein de Jésus, depuis qu’ayant terminé Son œuvre, Il est allé s’asseoir dans les lieux très hauts. Le Seigneur montre, dans cette même parabole, que les âmes de ceux qui ont « reçu leurs biens pendant leur vie », sont dans un lieu de tourment, autre région du hadès. Il montre enfin qu’il n’y a aucune communication possible entre ces deux régions, et que le sort de ceux qui s’y trouvent est irrévocablement fixé (Luc 16). Nulle question, par conséquent, d’un développement graduel, du passage d’une sphère dans une sphère plus élevée. La Parole détruit d’un mot ces théories insensées. « Outre tout cela, dit-elle, un grand gouffre est fermement établi entre nous et vous ; en sorte que ceux qui veulent passer d’ici vers vous ne le peuvent, et que ceux qui veulent passer de là, ne traversent pas non plus vers nous ».
Sur la croix, où s’accomplit l’expiation, le Seigneur ne présente plus le lieu invisible sous la forme d’une parabole. Il l’ouvre, dans toute sa splendeur, aux yeux du pauvre brigand converti : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis ». Le paradis est le troisième ciel, auquel correspond, en figure, le lieu très saint du temple, car le temple était divisé en trois parties, le parvis, le lieu saint et le lieu très saint. Il n’y a pas un quatrième ciel, c’est-à-dire que le paradis est le plus élevé, le ciel de Dieu, « le paradis de Dieu » (Apoc. 2, 7). C’était là que Paul avait été ravi. Comment ? Dieu seul le savait, mais Paul était certain qu’il pouvait aussi bien s’y être trouvé à l’état d’âme séparée du corps, que dans le corps. « Je connais, dit-il, un homme en Christ, qui, il y a quatorze ans (si ce fut dans le corps, je ne sais ; si ce fut hors du corps, je ne sais ; Dieu le sait), je connais un tel homme, qui a été ravi jusqu’au troisième ciel. Et je connais un tel homme (si ce fut dans le corps, si ce fut hors du corps, je ne sais, Dieu le sait) — qu’il a été ravi dans le paradis, et a entendu des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à l’homme d’exprimer » (2 Cor. 12, 2-4). Dans cet état, l’apôtre était semblable aux disciples sur la sainte montagne, en cela qu’il avait seulement entendu et non pas vu, mais c’était plus que la voix du Père, disant : Écoutez mon Fils bien-aimé ; c’étaient des paroles ineffables absolument inexprimables dans un langage humain. Paul ne pouvait les révéler à personne, car aucun homme ne les aurait comprises. Il en est ainsi pour les âmes qui sont dans le paradis avec Jésus. Notre curiosité ne trouve dans la Parole aucune nourriture à leur sujet ; les choses qu’elles entendent ne sont pas de notre domaine.
Remarquez encore que le paradis n’est pas la gloire. Sans doute la gloire y est, puisque Christ s’y trouve, mais nous ne pouvons entrer nous-mêmes dans la gloire, que comme des êtres complets et définitifs, corps et âme réunis, et non dans un état intermédiaire. On se fait communément une fausse idée de la gloire, en la considérant comme un lieu. La gloire est une manifestation. Elle est l’ensemble des perfections divines — majesté, magnificence, sagesse, vérité, puissance, sainteté, justice, amour — mis en évidence. Nous contemplerons en Christ cette gloire qu’Il avait auprès du Père, avant que le monde fût, et qu’Il a reçue de Lui, comme homme glorifié ; mais, quand nous serons semblables à Christ, nous aurons part à Sa gloire, et elle sera aussi manifestée en nous (Jean 17, 22, 24). Le paradis n’est donc pas la gloire, mais un lieu invisible de délices.
Les chrétiens parlent beaucoup de reconnaître dans le ciel ceux qui les ont quittés. Je n’en doute pas, mais nous reconnaîtrons tout aussi bien ceux que nous n’avions pas connus ici-bas. C’est ainsi que les disciples reconnaissent, sur la sainte montagne, Moïse et Élie paraissant en gloire, tandis que ceux-ci ne sont occupés que de parler avec Jésus. Mais s’il nous est fort peu parlé de rejoindre, après notre délogement, ceux que nous avons aimés (2 Sam. 12, 23), il nous est dit par contre, non pas qu’ils nous ont devancés, mais que nous ne les devancerons pas quand nous, les vivants transmués, nous serons ravis ensemble avec nos bien-aimés, ressuscités d’entre les morts, à la rencontre du Seigneur. En un instant, tous les saints seront rassemblés sur la terre, pour être en un clin d’œil enlevés vers Lui (1 Cor. 15 ; 1 Thess. 4). Les liens et les affections, tels que nous les avons connus sur la terre, n’ont plus aucune place dans la gloire. Un même amour, une même pensée, concentrés sur un seul et même objet, s’est emparé de toutes les puissances, de toutes les aspirations de notre être. Celui qui connaît mal le Sauveur, peut se figurer qu’il trouvera là-haut des sujets plus intéressants que Lui. Le chrétien intelligent sait que Jésus remplit le troisième ciel de Sa présence, comme jadis, devant le prophète, les pans de Sa robe remplissaient le temple (És. 6, 1). Or « Ésaïe dit ces choses quand il vit sa gloire et qu’il parla de Lui » (Jean 12, 41).
Le ciel contient sans doute beaucoup d’objets divers, dont l’énumération s’allongerait indéfiniment à qui voudrait les compter. Sous forme de symboles, les chapitres 2 à 5 et 19 à 22 de l’Apocalypse en font, sans l’épuiser, l’interminable liste. Il faut que nous cherchions ces choses invisibles qui sont en haut, et que seuls les regards de la foi peuvent distinguer (2 Cor. 4, 18). Il faut que nous pensions à ces choses et non pas à celles qui sont sur la terre (Col. 3, 2).
Mais souvenons-nous que la Parole de Dieu les résume dans un seul mot, quand elle dit : « Les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu » (Col. 3, 1).
Telle doit être notre occupation ici-bas, telle est l’occupation des âmes délogées, telle sera éternellement celle de tous les rachetés, ressuscités et glorifiés, rassemblés dans une parfaite unité d’amour et de louanges, autour de leur Sauveur.
Chrétiens, ne vous laissez détourner par personne de penser à Lui seul !