Traité:Sur la repentance

De mipe
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J.N. Darby

Permettez-moi de vous donner mes pensées sur la repentance, telle que je la vois présentée dans l’Écriture. Il me semble que le caractère de ce qu’on prêche ordinairement aujourd’hui comme l’évangile, demande une exposition nette de ce qu’est la repentance d’après la Parole.

Ce n’est pas la conversion, comme l’ont rendu les traducteurs du Nouveau Testament de Lausanne ; ce n’est nullement la signification du mot. La conversion est le retour du cœur et de la volonté à Dieu, par grâce. Ce n’est pas la foi ; celle-ci, selon la véritable force du mot, est la perception — donnée de Dieu — de ce qui est connu par le moyen de la révélation qui en est faite à l’âme par un témoignage divin dans la puissance du Saint Esprit.

La repentance est, littéralement, une pensée nouvelle ou changée, un jugement formé par l’esprit comme résultat de la réflexion, après qu’on a eu un jugement différent ou antérieur. Selon l’emploi habituel du mot dans l’Écriture, c’est le jugement que je forme, en la présence de Dieu, sur ma conduite et mes sentiments antérieurs, par suite de la réception du témoignage de Dieu, en contraste avec le train naturel de mes sentiments antérieurs ; il va sans dire que la chose peut être plus ou moins profonde. Ce n’est pas la tristesse elle-même ; celle-ci opère la repentance, si c’est une tristesse selon Dieu. Ce n’est pas le regret ou remords : c’est là μεταμέλεια et non μετάνοια — mots quelquefois employés l’un pour l’autre, mais non dans l’Écriture. Judas eut du remords et se pendit ; mais il n’eut pas de repentance. « La tristesse, qui est selon Dieu, opère une repentance… dont on n’a pas de regret ». La repentance est le jugement que nous formons, par l’effet du témoignage de Dieu, sur toutes les choses en nous-mêmes auxquelles ce témoignage s’applique. Ainsi elle est toujours fondée sur la foi ; je ne dis pas sur la foi à l’évangile : cette foi peut bien en être la source ; mais nous pouvons nous repentir par le moyen du témoignage de Dieu à l’âme, et ensuite recevoir cette bonne nouvelle. La conversion elle-même peut suivre la repentance, c’est-à-dire la conversion comme retour complet et décidé du cœur à Dieu. « Repentez-vous donc et vous convertissez », dit Pierre (Act. 3, 19). La conversion est le retour de la volonté à Dieu.

La repentance (μετάνοια) est la nouvelle pensée ou le nouveau jugement que nous avons sur les choses ; et cela est souvent accompagné, quand il s’agit de soi, de la conscience d’un changement de sentiment. L’emploi du mot dans les auteurs classiques nous montrera sa signification en elle-même ; l’Écriture, son emploi scripturaire. Je choisis quelques cas dans les premiers ; puis je citerai l’Écriture, qui seule peut nous donner son propre emploi du mot, et qui le fait amplement. Ainsi quant à μετανοέω, « έχ τούτου δή ἠναγχαζόμεθα μετανοεἴν » (d’après cela donc nous fûmes forcés de changer de pensée) — Xénophon. Cyropœd. I, 1, 3. — « Καἱ αὐτὀν μέντοι φασἰν ἀνανήψαντα οὔτω μετανοῆσαι έφʹ όἷϛ ἐποίησεν » (Et lui, à la vérité, disent-ils, étant ainsi revenu à soi, se repentit de ce qu’il avait fait) — Lucien II, 315. — Je pourrais citer d’autres cas. Dans le premier, c’est le changement de pensée ; dans le second, le repentir ou le regret. De même pour μετάνοια : « Ὅ μἐν ἐλέγχῳ ϰαί ψόγῳ δηγμὸν ἐμποιὦν ϰαί μετὰνοιαν ἐχθρὸς δοϰἕι ϰαί ϰατήγορος » — Plut. De discern Adult. — Ici, le mot étant joint à δεγμός, une morsure ou piqûre, désigne évidemment la douleur elle-même résultant de la conviction. Ce n’est, dans aucun sens, la conversion, car celui qui a convaincu est regardé comme un ennemi, mais le coupable est forcé par la répréhension de voir sa faute sous un autre jour. De même, μετάνοια δεινῆ τοῦς Ἀθηναίους ϰαί πόθος ἔσχε τοῦ Κιμωνος — Plut. Péricl. — Ici encore nous avons la tristesse et le regret, comme la forme que revêt le changement de pensée. Un dictionnaire quelconque, renfermant des citations, en fournira d’autres. Ainsi, tandis que la signification primitive du mot est une nouvelle pensée après qu’on a réfléchi, ou un changement de pensée, il vint, spécifiquement, à signifier la tristesse et la condamnation de soi-même, et le regret à l’égard de ce qui avait plu auparavant. Je cite encore un autre exemple d’après Kypke (2 Pier. 3, 9. εἰϛ μετάνοιαν). Plutarque donne : « ειϛ μετάνοιαν ἒπἱ τοἲϛ πραχθεἲσι χωρήσαϛ » (il eut recours à la repentance quant à ce qui avait été fait). De même, « γαμεἲν ὂϛ ἐθέλει εἰϛ μετάνοιαν ἒρχεται » (celui qui a la pensée de se marier viendra à en avoir du regret ou à s’en repentir).

J’en viendrai maintenant à l’Écriture, qu’il est, nécessairement, plus spécialement important d’examiner.

Dans les Septante, sauf dans les Proverbes, le mot est employé pour exprimer que Dieu ne change pas de pensée. Dans les Proverbes 20, 25, il est dit, après un avertissement quant aux vœux prononcés avec précipitation, que l’homme vient ensuite à s’en repentir, et dans un autre endroit, 14, 15, il est dit que le simple croit à toute parole, mais que l’homme bien avisé use de réflexion, ou considère de nouveau : — ἒρχεται εἰς μετάνοιαν.

Dans le Nouveau Testament, nous avons le témoignage bien connu de Jean le baptiseur. Il prêchait le baptême de repentance, car le royaume des cieux s’était approché. Le premier témoignage de Christ est le même. Voyez Matthieu 3, 2 à 4, 7, 8, 11 ; 4, 17 ; Marc 1, 4, 14, 15 ; Luc 3, 3, 8. Le résultat fut qu’ils sortirent, confessant leurs péchés. C’était là assurément un jugement sur eux-mêmes et sur leurs péchés, produit par le moyen du témoignage de la Parole. Il y avait un changement de pensée, une nouvelle pensée après réflexion (ce qui est la définition donnée de μετανόια), la lumière quant à leur état ayant été introduite dans leur conscience ; et on attendait des fruits convenables à un tel changement de pensée, comme preuve de sa réalité.

Ailleurs la force du mot est encore montrée par des contrastes. Ainsi : « Il y aura de la joie au ciel pour un seul pécheur qui se repent, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance » (Luc 15, 7, 10). Là où il n’y a rien à juger, la repentance n’a pas de place ; où il y a le péché, le jugement sur son propre état est demandé. Ainsi le Seigneur vint appeler des pécheurs à la repentance (Marc 2, 17 ; Luc 5, 32). Ailleurs, le Seigneur adresse « des reproches aux villes, dans lesquelles le plus grand nombre de ses miracles avaient été faits, parce qu’elles ne s’étaient pas repenties ». Tyr et Sidon se seraient repenties, si elles les avaient vus. N’est-il pas question d’un changement pratique et du jugement de soi-même, résultant du témoignage placé devant eux (Matt. 11, 20, 21) ? Et encore, les hommes de Ninive se repentirent à la prédication de Jonas (Matt. 12, 41). Nous ne pouvons pas dire qu’ils furent convertis. La crainte avait été la cause de leur repentance ; mais ils crurent le témoignage, ils se jugèrent eux-mêmes, ils jeûnèrent et se vêtirent de sacs. Et encore, si un frère me fait du tort, et que sept fois le jour il retourne à moi, « disant : Je me repens », je dois lui pardonner (Luc 17, 4). Ici il n’est nullement question de conversion ; il ne se convertit pas sept fois le jour. De plus, nous voyons par plusieurs de ces passages, que la chose a rapport à un état de péché antérieur chez les personnes. Ainsi, dans Actes 8, 22 : « Repens-toi de cette méchanceté ». Ainsi dans Apocalypse 9, 20, 21 ; 2, 21, 22.

Le même principe est renfermé dans Matthieu 18, 2-5 ; et de même, quant aux fruits de la repentance, dans 2 Corinthiens 7, 9, 10, 11. Ils avaient été attristés à repentance ; la tristesse selon Dieu avait opéré la repentance. Dans ce cas, ils étaient convertis depuis longtemps, et il y avait longtemps qu’ils avaient cru, mais ils avaient été dans un mauvais état, et ils s’étaient repentis. On peut voir dans le verset 11 comment cela s’était manifesté : « Car voici, ceci même, que vous avez été attristés selon Dieu, quel empressement il a produit en vous, quelles excuses, quelle indignation, quelle crainte, quel ardent désir, quel zèle, quelle vengeance ! ». Or j’admets que ce sont là les preuves et les fruits de la repentance, la manière dont elle s’était montrée ; mais pourtant cela nous apprend ce qu’elle est. De même, dans Hébreux 6, 1, nous avons « la repentance des œuvres mortes ».

Le seul endroit, je crois, dans le Nouveau Testament, où μετάννοια signifie simplement un changement de pensée, sans allusion à nous-mêmes et à nos péchés, c’est Hébreux 12, 17. Ésaü « ne trouva pas lieu à la repentance » — à l’abandon de la manière dont il avait antérieurement envisagé la chose — « quoiqu’il l’eût recherchée » — la bénédiction, non la repentance — amèrement avec larmes. La bénédiction et la révocation de son acte antérieur, de ce qu’il avait fait dans l’incrédulité pour se complaire à lui-même, vont ensemble… ici la chose n’a rien à faire avec la repentance à l’égard du péché, mais le mot a son sens primitif et ordinaire — un changement de pensée. Il n’est ni nécessaire, ni même juste, je crois, de le faire rapporter à Jacob.

Il reste un texte, qui donne à la repentance son vrai caractère et sa pleine force : « la repentance envers Dieu, et la foi en notre Seigneur Jésus Christ » (Act. 20, 21). Ce que Paul demandait, ce n’est pas seulement que les crimes et les méchancetés fussent jugés, mais qu’un homme jugeât son état moral tout entier dans la lumière de la présence même de Dieu, et cela en rapport avec le caractère même de Dieu et Son autorité sur lui, et dans la pensée de Sa bonté ; c’est là la vraie repentance : l’homme est jugé et se juge lui-même, en la présence de Dieu, à qui il appartient, et à la nature duquel il doit se remettre, ayant la miséricorde devant lui. La foi en notre Seigneur Jésus Christ fait face à cela, parce que Dieu a jugé en Christ le péché, selon Sa propre nature et Sa propre autorité, parce que Son amour est parfait, et que nous sommes réconciliés avec Dieu selon Sa nature et Ses justes droits. Mais ceci demande un mot d’explication. Ce n’est pas que la repentance vienne, d’abord, isolément, et ensuite la foi d’une manière absolue ; mais la repentance, le jugement de ce que nous sommes devant Dieu et aux yeux de Dieu, est un des grands effets de la vérité ; elle se rapporte à Dieu, comme à Celui « à qui nous avons affaire », tandis que la foi en notre Seigneur Jésus Christ est la foi en cette souveraine intervention de Dieu, par laquelle, dans Sa grâce, Il a pourvu à notre état par le don de Son Fils. La repentance n’est pas tant un changement de pensée quant à Dieu, quoiqu’il puisse se produire, que le jugement de soi-même devant Lui, l’âme s’en remettant à Celui qui est au-dessus de nous, « à qui nous avons affaire ». Ce n’est pas que la repentance précède la foi — nous verrons qu’il n’en est pas ainsi : mais c’est d’abord le cœur revenu dans la lumière divine, et ensuite la foi en l’intervention bénie de Dieu qui s’adapte à l’état dans lequel le cœur se trouve.

La repentance, envisagée du côté pratique, est donc l’appréciation que l’homme forme du péché — de ses propres voies comme pécheur — après réflexion, par le moyen de l’introduction de la lumière de Dieu dans son âme, accompagnée d’un certain sentiment de la bonté qui est en Dieu et établissant en même temps dans l’âme l’autorité divine. Cela peut avoir lieu par le moyen d’avertissements divins, comme dans le cas de Jonas, ou de lamentations comme celles d’un Jean le baptiseur annonçant que la cognée « est déjà mise à la racine des arbres ». Et c’est toujours par miséricorde. Dieu donne la repentance à Israël ; Il donne la repentance pour la vie. Sa bonté pousse à la repentance : c’est-à-dire, qu’au lieu de punir les péchés, selon que l’homme le mérite, Dieu ouvre la porte pour revenir à la lumière et à la grâce, par le moyen de la grâce. Dès lors, quand la grâce est pleinement annoncée, quand la vérité est là, la repentance est sur le pied de la parfaite révélation que Dieu a faite de Lui-même en grâce, dans la personne de Christ. La repentance devait être prêchée en Son nom, et la rémission des péchés. En revenant à Dieu, la repentance est toujours le premier effet produit dans l’âme, lorsque la chose est réelle ; le retour de la volonté à Dieu, et la foi dans la rédemption et le pardon que l’évangile annonce, viennent après. Ainsi il est dit : « Repentez-vous donc et vous convertissez ». « Repentez-vous et croyez à l’évangile ».

Mais ceci nous montre précisément de quelle manière la foi est la source unique et nécessaire de la repentance. C’est par le témoignage de la Parole qu’elle est opérée. Que ce soient les prophètes, ou Jonas, ou Jean, ou le Seigneur Lui-même, ou les apôtres, qui aient enseigné que les hommes doivent se repentir et retourner à Dieu, la chose était opérée par un témoignage venant de Dieu, et par un témoignage qu’on avait cru. Maintenant, ce témoignage est le témoignage rendu à Christ Lui-même. La repentance, aussi bien que la rémission des péchés, devait être prêchée en Son nom. C’est par la révélation de Dieu, soit en jugement, soit en grâce (la grâce dans tous les cas opérant dans le cœur) que la repentance est opérée. Quand le fils prodigue revint à lui-même, il se repentit ; il est converti quand il dit : « Je me lèverai et je m’en irai vers mon père » ; l’évangile est réalisé quand il rencontre son père, et qu’il reçoit « la plus belle robe ». Mais « il faut que celui qui s’approche de Dieu, croie que [Dieu] est, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » ; et il y a toujours dans la vraie repentance un certain sentiment de Sa bonté : « Combien de mercenaires de mon père ont du pain en abondance ». Il n’y aurait pas la pensée de retourner, s’il n’y avait pas espérance, espérance vague peut-être, mais pourtant une espérance d’être reçu, et s’il n’y avait pas ce sentiment d’une bonté en laquelle on se confie. Même les hommes de Ninive dirent : « Qui sait si Dieu viendra à se repentir, et s’il se détournera de l’ardeur de sa colère, en sorte que nous ne périssions point ? ». Dans l’évangile, la pleine grâce de Dieu est présentée comme le fondement même d’un appel à la repentance, toutefois en vue du jugement. « Dieu donc… annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils se repentent ; parce qu’il a établi un jour auquel il doit juger en justice le monde habitable par l’homme qu’il a destiné [pour cela] ». La bonté de Dieu pousse à la repentance ; la porte pour fuir est ouverte, mais pour fuir la colère à venir, pour fuir auprès de Dieu, qui donne l’assurance du pardon à celui qui s’approche de Lui par le moyen de l’œuvre parfaite de Christ.

Mon but était de présenter un exposé scripturaire de ce qu’est la repentance. J’ajouterai une parole pratique.

Sous le point de vue pratique, la vraie opération de l’évangile dans le cœur, c’est d’amener tout d’abord à la repentance. Comme nous l’avons vu, des avertissements tels que ceux de Jonas, ou un ministère comme celui de Jean le baptiseur, ont pu pousser les hommes à la repentance. Mais l’évangile dans toute sa plénitude a le même effet. Tout en proclamant l’amour, il amène l’âme dans la lumière, car Dieu est l’un et l’autre, et cet amour nous conduit à nous juger nous-mêmes, quand Dieu est réellement révélé. Il ne saurait en être autrement. Si les hommes ont déjà été exercés, la prédication simple et claire de la rédemption donnera la paix par le moyen de la grâce. Elle répond au besoin de l’âme qui, ayant déjà regardé à elle-même, est maintenant rendue capable de regarder à Dieu par Christ, apprend ce que Dieu est pour elle, et apprend ce qu’est la justice divine. Si un homme n’a pas été exercé antérieurement, partout où il y a une œuvre véritable, l’effet de la plénitude de la grâce, c’est d’atteindre la conscience, de pousser à la repentance ; ce ne sera pas de donner la paix, comme la première chose, mais d’amener l’âme dans cette lumière, en laquelle elle découvre cet état, produisant pour elle le besoin de quelque chose qui lui procure la paix. Elle a vécu sans Dieu ; elle L’a peut-être attaqué en face ; et maintenant, non seulement elle découvre qu’Il est saint et bon (c’est-à-dire, qu’elle a changé de pensées quant à Dieu et qu’elle a appris à L’aimer) ; mais elle jette les yeux sur elle-même et sur ses voies passées ; elle réfléchit, et il en résulte une nouvelle pensée, selon laquelle elle se juge elle-même en la présence de Dieu qu’elle a ainsi connu, jugeant le péché par la grande œuvre qui a aboli le péché : elle se repent. L’âme sent qu’elle a affaire à Dieu et qu’elle est responsable ; elle sent qu’elle a failli, qu’elle a été perverse, corrompue, sans Dieu ; elle est humiliée ; elle a horreur d’elle-même et de son état ; elle peut craindre, mais assurément elle espérera, et éventuellement — bientôt même, si elle est simple — elle trouvera la paix. Mais elle dira : « Maintenant mon œil t’a vu : c’est pourquoi j’ai horreur de moi-même et je me repens sur la poudre et sur la cendre ». Il peut y avoir des degrés différents dans cette repentance, selon la forme qu’elle prend dans l’âme ; mais si elle n’existe pas, il n’y a pas eu une vraie œuvre opérée.

Si l’on examine avec soin les réveils, comme on les appelle, on trouvera que des âmes, qui avaient été exercées antérieurement, ont été rendues heureuses, si l’évangile a été prêché simplement : ceux qui n’ont pas été ainsi exercés, et qui se saisissent précipitamment de la paix, se trouvent, après tout, n’avoir aucune racine. Et, s’il y a eu une œuvre superficielle, et une paix reçue à la hâte, il faudra qu’une œuvre se fasse ensuite, celle d’atteindre les sources et les fondements de la conscience, et cela, bien souvent, au travers de beaucoup de tristesse. Nous ne saurions prêcher l’évangile trop clairement, ni trop pleinement — la grâce surabondant où le péché avait abondé, la grâce régnant par la justice ; mais l’effet de cette prédication, lorsque l’évangile est pleinement reçu, l’effet que nous devrions désirer de trouver dans les âmes, c’est la repentance. Je parle du premier effet — de l’effet produit dans le moment. Mais il deviendra de plus en plus profond pendant toute la durée de notre course.



  1. Publié dans le Messager Évangélique de 1866.