Traité:Sur les réunions de prières

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C.H. Mackintosh

En considérant le sujet si important de la prière, deux choses réclament notre attention : premièrement, la base morale de la prière ; secondement, ses conditions morales.

I. — L’Écriture nous présente la base morale de la prière dans des paroles comme celles-ci : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et il vous sera fait » (Jean 15, 7). Et encore : « Bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de l’assurance envers Dieu ; et quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements, et que nous pratiquons les choses qui sont agréables devant lui » (1 Jean 3, 21, 22). De même lorsque Paul réclame les prières des saints, il expose la base morale de sa demande, en disant : « Priez pour nous, car nous croyons que nous avons une bonne conscience, désirant de nous bien conduire en toutes choses » (Héb. 13, 18).

De ces passages et de plusieurs autres de même importance, nous apprenons que, pour que la prière soit efficace, il faut que le cœur soit obéissant, l’esprit droit, la conscience bonne. Si l’âme n’est pas en communion avec Dieu, si elle ne demeure pas en Christ, si elle n’est pas gouvernée par Ses saints commandements — si l’œil n’est pas simple, comment attendrions-nous des réponses à nos prières ? Nous serions de ces gens dont parle l’apôtre Jacques, qui demandent, et ne reçoivent pas, parce qu’ils demandent mal, afin de le dépenser pour leurs voluptés (Jacq. 4, 2, 3). Comment Dieu pourrait-Il, comme un Père saint, exaucer de telles requêtes ?

Combien il est donc nécessaire de prendre sérieusement garde sur quelle base nous présentons nos prières. Comment l’apôtre aurait-il pu demander aux frères de prier pour lui, s’il n’avait pas eu une bonne conscience, un œil simple, un cœur droit, la persuasion intérieure qu’en toutes choses il désirait réellement vivre honnêtement ? Cela eût été impossible. On dit volontiers : « Souvenez-vous de moi dans vos prières », et assurément, rien ne peut être plus précieux que d’être porté sur le cœur des chers enfants de Dieu, quand ils s’approchent du trône des miséricordes ; mais faisons-nous assez attention à la base morale de nos requêtes ? Quand nous disons : « Frères, priez pour nous », pouvons-nous ajouter, comme en la présence de Celui qui sonde les cœurs : « Car nous croyons que nous avons une bonne conscience, désirant de nous bien conduire en toutes choses » ? Et quand nous-mêmes nous nous prosternons devant le trône de la grâce, est-ce avec un cœur qui ne nous condamne pas, un cœur droit et un œil simple ; une âme qui demeure réellement en Christ et qui garde Ses commandements ?

Ce sont là, cher lecteur, des questions sérieuses et qui sondent le cœur ; elles descendent jusqu’aux racines et aux sources morales de notre être. Mais il est bon que nos cœurs soient sondés profondément à l’égard de toutes choses, et particulièrement pour ce qui a rapport à la prière. Il y a beaucoup de manque de réalité dans nos prières, une triste absence de la base morale, beaucoup de : « Vous demandez mal ». De là, le manque de puissance et d’efficacité dans nos prières ; — de là, le formalisme, la routine, et même l’hypocrisie positive. Le psalmiste dit : « Si j’avais regardé l’iniquité dans mon cœur, le Seigneur ne m’aurait pas écouté » (Ps. 66, 18). Que cela est solennel ! Notre Dieu veut de la réalité. Lui-même, béni soit Son saint nom, est vrai avec nous ; et Il veut que nous soyons vrais avec Lui. Il veut que nous venions devant Lui, tels que nous sommes réellement, et avec nos besoins réels.

Hélas, combien souvent il en est autrement ! Combien souvent nos prières sont plus semblables à des discours qu’à des requêtes ; plus semblables à des expositions de doctrines qu’à des expressions de besoin ! Il semble quelquefois que nous nous proposons d’exposer des principes à Dieu, et de Lui apprendre beaucoup de choses. Voilà ce qui exerce trop souvent sur nos réunions de prières une influence si desséchante, et qui leur ôte leur fraîcheur et leur intérêt. Ceux qui savent réellement ce qu’est la prière, qui sentent de quel prix elle est, et quel besoin ils en ont, viennent à la réunion de prières afin de prier, non pour entendre des discours, des leçons ou des explications d’hommes à genoux. S’ils ont le besoin d’apprendre, ils peuvent assister aux réunions où l’on étudie la Parole de Dieu, aux instructions ou aux prédications ; mais quand ils vont à la réunion de prières, c’est pour prier. Pour eux, la réunion de prières est le lieu où s’expriment les besoins et où l’on attend la bénédiction, le lieu où l’on confesse sa faiblesse et où l’on attend la force. Telle est leur idée, du lieu « où l’on avait coutume de faire la prière » (comp. Act. 16, 13) ; et c’est pourquoi, quand ils s’assemblent là, ils ne sont ni disposés, ni préparés à entendre de longues prédications sous forme de prière, à peine supportables si elles étaient de vraies prédications, mais ainsi, intolérables.

Nous parlons ouvertement parce que nous sentons quel besoin nous avons de réalité, de sincérité et de vérité, dans nos réunions de prières. Il arrive souvent que ce que nous appelons une prière, n’est pas une prière du tout, mais la profuse exposition de certaines vérités connues et reçues, dont la constante répétition devient très pénible et fatigante. Que peut-il y avoir de plus affligeant que d’entendre un homme à genoux exposant des principes ou développant des doctrines ? Il est impossible de ne pas se demander : Cet homme parle-t-il à Dieu ou à nous ? Si c’est à Dieu, assurément rien ne peut être plus irrespectueux que d’essayer de Lui expliquer les choses ; si c’est à nous, alors ce n’est pas prier du tout, et plus tôt nous quitterons l’attitude de la prière, le mieux ce sera ; celui qui parle serait plus à sa place debout, et nous assis, pour écouter.

En parlant de l’attitude, nous voudrions avec tout amour attirer l’attention des saints sur une chose qui, à notre jugement, demande une sérieuse considération ; nous voulons parler de l’habitude qu’ont plusieurs de rester assis pendant le saint et solennel exercice de la prière. Nous sommes bien persuadés, nous n’avons pas besoin de le dire, que l’important, dans la prière, est d’avoir le cœur dans une disposition convenable. En outre, nous savons et nous ne voulons pas oublier, que plusieurs de ceux qui assistent à nos réunions de prières sont des personnes âgées, infirmes, ou délicates, à qui il serait impossible de s’agenouiller pendant un certain temps, peut-être même un moment. En outre, il arrive souvent que, là même où il n’y a pas de faiblesse physique et où il y aurait un réel et sincère désir de s’agenouiller dans le sentiment que c’est l’attitude qui nous convient devant Dieu, il est impossible, à cause du manque d’espace, de changer de position.

Toutes ces choses doivent être prises en considération. Mais, en accordant une aussi grande marge que possible à ces cas particuliers, nous sommes forcés néanmoins de reconnaître qu’il y a souvent un manque déplorable de révérence dans nos réunions publiques de prières. Nous voyons souvent des jeunes gens et des jeunes filles qui ne peuvent invoquer ni la faiblesse physique, ni le manque d’espace, rester assis pendant toute la durée d’une réunion de prières. Ceci, nous devons le dire, est choquant et irrévérencieux, et ne peut, nous le croyons, que contrister l’Esprit du Seigneur. Nous devons nous mettre à genoux quand nous le pouvons. Cette attitude exprime le respect et la révérence. Le divin Maître se mit à genoux et pria (Luc 22, 41). Son apôtre fit la même chose, comme nous lisons au chapitre 20 du livre des Actes, verset 36 : « Et ayant dit ces choses, il se mit à genoux et pria avec eux tous »[2].

Et n’est-il pas séant et convenable de faire ainsi ? Peut-il y avoir quelque chose de plus inconvenant que de voir dans une assemblée des personnes demeurer assises, se mettant à leur aise, distraites, pendant que la prière est offerte ? Nous considérons cela comme tout à fait irrévérencieux, et nous supplions instamment tous les enfants de Dieu de prêter à ce sujet leur très sérieuse attention et de s’efforcer de toute manière, soit par leur conseil, soit par leur exemple, à encourager la pieuse et scripturaire coutume de s’agenouiller pour la prière dans nos assemblées. Ceux qui prennent part à la réunion rendraient tout cela bien plus facile à tous égards par des prières courtes et ferventes. Mais nous parlerons plus loin de ce sujet.

II. — Nous allons considérer maintenant, à la lumière des saintes Écritures, les conditions morales ou les attributs de la prière. Rien n’est plus précieux que d’avoir l’autorité de la Parole de Dieu pour tout acte de notre vie chrétienne pratique. L’Écriture doit être notre seul, grand et suprême arbitre dans toutes nos difficultés ; ne l’oublions jamais.

Que dit donc l’Écriture quant aux conditions morales nécessaires de la prière en commun, car c’est le sujet qui nous occupe spécialement ici ? Lisez Matthieu 18, 19 : « Je vous dis encore que si deux d’entre vous sont d’accord sur la terre pour une chose quelconque, quelle que soit la chose qu’ils demanderont, elle sera faite pour eux par mon Père qui est dans les cieux ».

Nous apprenons ici qu’une des conditions nécessaires de la prière est l’accord unanime, l’accord du cœur, la parfaite unité de sentiment ; toute note discordante apporte du trouble. Si, par exemple, nous nous réunissons afin de prier pour les progrès de l’évangile, la conversion des âmes, il faut que nous soyons d’un même sentiment sur ce sujet, que nous soyons d’accord devant Dieu. Il ne faut pas que chacun apporte quelque pensée particulière et à lui personnelle, autrement nous ne pouvons pas nous attendre à un exaucement sur le fondement de la parole du Seigneur citée plus haut. Ceci est un point d’une immense portée morale, et qui influe beaucoup sur le ton et le caractère de nos prières en commun et de nos réunions de prières. Nous ne donnons pas sans doute à ce sujet une attention assez sérieuse. N’avons-nous pas en effet souvent à déplorer le caractère sans objet de nos réunions de prières, alors que nous devrions être occupés ensemble de quelque objet commun pour lequel nous implorons ensemble le Seigneur ? Nous lisons, dans le chapitre 1 des Actes, relativement aux premiers disciples : « Tous ceux-ci persévéraient d’un commun accord dans la prière, avec les femmes, et avec Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères »[3]. Et dans le second chapitre : « Et comme le jour de la Pentecôte s’accomplissait, ils étaient tous ensemble dans un même lieu ». Ils attendaient, selon le commandement du Seigneur, la promesse du Père, le don du Saint Esprit. Ils avaient la parole assurée de la promesse. Le Consolateur devait venir infailliblement ; mais ceci, bien loin de les dispenser de la prière, était la base même de cet exercice béni. Ils étaient dans un même lieu, ils priaient d’un commun accord : Ils attendaient l’Esprit promis. Hommes et femmes absorbés par un seul objet, attendaient dans un saint accord, jour après jour, ardemment, avec ferveur, qu’ils fussent revêtus de la puissance d’en haut. Ne devrions-nous pas nous rassembler comme eux, dans une même pensée ?

Sans doute, Dieu en soit béni, nous n’avons pas à demander la venue du Saint Esprit, car Il a été répandu ; mais nous avons à rechercher le déploiement de Sa puissance bénie au milieu de nous. Supposons que nous nous trouvions placés dans un lieu où la mort et les ténèbres spirituelles règnent, où il n’y a pas un souffle de vie, pas une feuille qui remue : le ciel semble d’airain, la terre de fer, un formalisme desséchant domine partout ; la routine, une profession sans puissance, la superstition sont à l’ordre du jour ; jamais on n’entend parler d’une chose telle qu’une conversion. Que faire ? Nous laisser paralyser ou gagner par cette atmosphère malsaine et mortelle ? Assurément non ! Que faut-il donc faire ? Réunissons-nous, même si nous n’étions que deux à sentir ce triste état de choses, et d’un commun accord répandons nos cœurs devant Dieu, et attendons-nous à Lui, jusqu’à ce qu’Il envoie une abondante pluie de bénédictions sur le lieu aride.

Ne nous croisons pas les bras, en disant : « Le temps n’est pas encore venu » ; ne nous laissons pas aller à ce funeste raisonnement d’une certaine théologie justement appelée fataliste, qui dit : « Dieu est souverain ; Il agit selon Sa volonté ; nous devons attendre le moment choisi par Lui ; les efforts humains sont inutiles ; nous ne pouvons pas opérer un réveil ; il faut prendre garde de ne pas causer ce qui ne serait que de l’excitation ». Ces raisonnements sont d’autant plus dangereux qu’ils ont quelque chose de plausible. En effet, tout cela est très vrai, en tous points ; mais c’est seulement un côté de la vérité. C’est la vérité, et rien que la vérité ; mais ce n’est pas toute la vérité. Là est le mal. Rien n’est plus à craindre que de ne considérer qu’un côté de la vérité ; on se garde plus facilement d’une erreur positive et palpable. Que d’âmes ferventes ont bronché et ont été complètement détournées du droit chemin, pour n’avoir vu qu’un côté d’une vérité ou avoir mal appliqué une vérité. Plus d’un serviteur utile et dévoué a été froissé et poussé hors du champ de travail, par l’insistance peu judicieuse qu’on a mise dans la présentation de certaines doctrines qui étaient vraies en partie, mais qui n’étaient pas la pleine vérité de Dieu.

Rien cependant ne peut atteindre ou affaiblir la force de la déclaration du Seigneur en Matthieu 18, 19. Elle subsiste dans toute sa divine plénitude, sa gratuité et sa valeur, devant l’œil de la foi ; ses termes sont clairs et non sujets à méprise : « Si deux d’entre vous sont d’accord sur la terre pour une chose quelconque, quelle que soit la chose qu’ils demanderont, elle sera faite pour eux par mon Père qui est dans les cieux ». Voilà notre principe et notre autorisation pour nous réunir afin de prier pour une chose quelconque qui serait placée devant nos cœurs. Si nous déplorons la froideur, la stérilité et la mort qui nous entourent, si nous sommes abattus par le peu de fruits apparents de la prédication de l’évangile, par le manque même de puissance dans la prédication et l’absence de résultats pratiques ; si nous sommes humiliés par la stérilité, la pesanteur et le ton peu élevé de nos réunions autour de la table du Seigneur, ou devant le trône de la grâce, ou autour de la source rafraîchissante des saintes Écritures, que devons-nous faire ? Nous croiserons-nous les bras dans une froide et incrédule indifférence ? Nous découragerons-nous et donnerons-nous cours aux plaintes, aux murmures, à l’irritation peut-être ? Non, à Dieu ne plaise ! Mais réunissons-nous « d’un commun accord — dans un même lieu », tombant sur nos faces devant notre Dieu, et répandant nos cœurs comme le cœur d’un seul homme, devant Lui, en nous appuyant sur la fidèle parole du Seigneur en Matthieu 18, 19.

Là est le grand remède, la source infaillible. Oui, « Dieu est souverain » ; mais c’est la raison même pour qu’on s’attende à Lui. Sans doute, les efforts humains sont vains, et nous ne pouvons opérer un réveil ; mais c’est pour cela même que nous devons chercher la puissance divine, et demander à Dieu qu’Il sauve les âmes. Sans doute encore, nous devons craindre ce qui ne serait que de l’excitation ; mais la froideur, la mort, l’indifférence de l’égoïsme, ne devons-nous pas les craindre tout autant ? Aussi longtemps que Christ est à la droite de Dieu, aussi longtemps que Dieu, le Saint Esprit, est au milieu de nous, et dans nos cœurs, aussi longtemps que nous avons la Parole de Dieu et la déclaration de Matthieu 18, 19, il n’y a aucune excuse quelconque pour la stérilité, la froideur et l’indifférence, aucune excuse pour des réunions pesantes et sans profit, aucune excuse pour le manque de fraîcheur dans nos assemblées ou de bénédiction dans notre service. Attendons-nous à Dieu dans un saint accord, et Il bénira sûrement.

III. — Si nous lisons Matthieu 21, 22, nous trouvons une autre condition essentielle de l’efficacité de la prière : « Et quoi que vous demandiez en priant, si vous croyez, vous le recevrez ». C’est une parole vraiment merveilleuse que celle-ci. Elle ouvre à la foi les trésors mêmes des cieux. Elle ne pose aucune limite. Notre divin Seigneur nous assure que nous recevrons quoi que ce soit que nous demandions avec une foi simple. L’apôtre Jacques, sous l’inspiration du Saint Esprit, nous donne une assurance semblable en ce qui concerne la requête de celui qui demande la sagesse : « Si quelqu’un de vous manque de sagesse, qu’il demande à Dieu qui donne à tous libéralement et qui ne fait pas de reproches, et il lui sera donné ; mais » — et c’est ici la condition morale — « qu’il demande avec foi, ne doutant nullement, car celui qui doute est semblable au flot de la mer agité par le vent et jeté çà et là : or que cet homme-là ne pense pas qu’il recevra quoi que ce soit du Seigneur ».

Par ces deux passages, nous apprenons que, si nos prières doivent être exaucées, il faut qu’elles soient des prières de foi. C’est une chose que de prononcer des prières, et une chose tout à fait différente que de prier avec une foi simple, dans la pleine, pure et ferme assurance que nous aurons les choses que nous demandons. Il est bien à craindre que plusieurs de nos prétendues prières n’aillent jamais au-delà du plafond de la salle où nous nous trouvons. Pour atteindre le trône de Dieu, nos prières doivent être portées sur les ailes de la foi ; et quand nous prions ensemble, il faut qu’elles proviennent de cœurs ayant une même pensée, qu’elles sortent d’une seule âme, dans une sainte attente de foi quant aux choses que nous demandons.

Nos prières et nos réunions de prières ne sont-elles pas sous ce rapport tristement défectueuses ? Et ce défaut, Dieu le rend manifeste par le fait que nous voyons souvent si peu de résultats de nos prières. Examinons sérieusement jusqu’à quel point nous comprenons réellement ces deux conditions de la prière, savoir, l’accord et la confiance de la foi. S’il est vrai — et nous le savons, puisque Christ l’a dit — que deux personnes, s’accordant pour demander avec foi, peuvent recevoir quoi que ce soit qu’elles demandent, pourquoi donc ne voyons-nous pas plus de réponses à nos prières ? La faute n’en est-elle pas à nous ? Ne manquons-nous pas et d’accord et de confiance ?

Le Seigneur, dans les précieuses paroles que nous lisons en Matthieu 18, 19, descend au plus petit nombre, à la plus petite réunion — même jusqu’à « deux », quoique évidemment la promesse s’applique à quelque nombre de personnes que ce soit. Le point important, c’est que ceux qui sont assemblés, quel qu’en soit le nombre, soient tout à fait d’accord, et pleinement persuadés qu’ils recevront ce qu’ils demandent. Cela donnerait un ton différent et un tout autre caractère à nos prières en commun et à nos réunions de prières, hélas ! si souvent pauvres, froides, mortes, sans objet ni liaison, et montrant tout autre chose que le sincère accord et la foi sans incertitude !

Quelle différence, si nos réunions de prières étaient davantage le résultat d’un vrai accord de cœur et de pensée de la part de deux, ou d’un plus grand nombre d’âmes croyantes, s’attendant à Dieu pour une certaine chose, et se réunissant pour la demander à Dieu et persévérer dans la prière jusqu’à ce qu’elles reçoivent une réponse. Combien peu nous voyons cela ! Nous assistons à la réunion de prières, de semaine en semaine, et c’est une très bonne chose que nous le fassions ; mais ne devons-nous pas être exercés devant Dieu, afin de nous rendre compte jusqu’à quel point nos âmes sont près de Lui, pour être d’accord entre nous quant à l’objet ou aux objets qui doivent être placés devant Son trône ? La réponse à cette question se lie à une autre des conditions morales de la prière.

Lisons dans Luc 11 : « Et il leur dit : Qui sera celui d’entre vous qui, ayant un ami, aille à lui sur le minuit, et lui dise : Ami, prête-moi trois pains, car mon ami est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui présenter ? Et celui qui est dedans, répondant, dira : Ne m’importune pas ; la porte est déjà fermée, et mes enfants sont au lit avec moi ; je ne puis me lever et t’en donner. — Je vous dis que, bien qu’il ne se lève pas et ne lui en donne pas parce qu’il est son ami, pourtant, à cause de son importunité, il se lèvera et lui en donnera autant qu’il en a besoin. Et moi, je vous dis : Demandez, et il vous sera donné ; cherchez, et vous trouverez ; heurtez, et il vous sera ouvert ; car quiconque demande, reçoit ; et celui qui cherche, trouve ; et à celui qui heurte, il sera ouvert » (v. 5 à 10).

Ces paroles sont de la plus haute importance, attendu qu’elles contiennent une partie de la réponse du Seigneur à la demande de Ses disciples : « Seigneur, enseigne-nous à prier ». Que nul ne s’imagine même un instant que nous oserions prendre sur nous d’enseigner aux autres à prier. Dieu nous en préserve ! Rien n’est plus éloigné de nos pensées. Nous cherchons simplement à mettre les âmes de nos lecteurs en contact direct avec la Parole de Dieu — les véritables paroles de notre divin Seigneur et Maître — afin que, à la lumière de ces paroles, ils puissent juger par eux-mêmes si nos prières et nos réunions de prières sont ce qu’elles doivent être.

Que nous enseigne donc Luc 11 ? Quelles sont les conditions morales que ce passage nous révèle ? En premier lieu, il nous enseigne à être précis dans nos prières : « Ami, prête-moi trois pains ». Il y a un besoin positif, senti, et exprimé ; une chose dans la pensée et sur le cœur ; et l’homme se borne à cette seule chose. Il ne fait pas un long exposé de toutes sortes de choses avec des paroles décousues et sans suite ; sa demande est nette, directe et positive. J’ai besoin de trois pains ; je ne puis m’en passer ; il faut que je les aie ; le cas est urgent ; l’heure est avancée ; toutes les circonstances rendent l’appel plus pressant. L’homme ne peut renoncer à la chose qu’il vient chercher : « Ami, prête-moi trois pains ».

Sans doute, il semble que c’est un moment bien malencontreux pour venir, « minuit » ! Tout est fait pour décourager : l’ami est couché, la porte est fermée, ses enfants sont avec lui au lit, il ne peut se lever ; mais n’importe, le besoin est là. Il faut à l’autre trois pains.

Il y a là une grande leçon pratique. Trop souvent, nos réunions de prières souffrent beaucoup de prières longues, décousues et sans objet précis ! Nous employons beaucoup de paroles pour des choses dont nous ne sentons pas réellement le besoin et que nous ne nous attendons pas du tout à recevoir. Ne serions-nous pas quelquefois bien pris au dépourvu si le Seigneur nous apparaissait, à la fin de la réunion de prières, et nous demandait : « Qu’avez-vous réellement voulu que je fasse pour vous ? ».

Tout ceci réclame de notre part une sérieuse considération. Nos prières et nos réunions de prières gagneraient certainement beaucoup en fraîcheur, en profondeur, en réalité et en puissance, si nous y apportions des besoins précis pour lesquels nous pourrions demander la communion de nos frères. Il n’est pas nécessaire de faire de longues prières touchant toutes sortes de choses, quelque sincère et bien intentionné qu’on soit : l’esprit se perd dans la multiplicité des sujets. Combien il vaut mieux n’apporter devant le trône de la grâce, que ce qui pèse réellement sur le cœur — le demander ardemment, puis s’arrêter, en sorte que le Saint Esprit puisse en amener d’autres de la même manière, à prier pour la même chose, ou pour une autre chose également positive.

Les longues prières dans nos réunions sont extrêmement fatigantes, et vraiment, dans bien des cas, elles sont une calamité positive. On nous dira, peut-être, qu’on ne peut pas fixer un temps au Saint Esprit : loin de nous une si affreuse pensée ! Mais comment se fait-il que nous ne trouvons jamais de longues prières dans l’Écriture ? La plus merveilleuse prière qui fut jamais prononcée dans le monde peut être lue lentement, avec calme et puissance, en moins de cinq minutes (voyez Jean 17). Et quant à la prière que le Seigneur enseigne à Ses disciples, elle est bien plus courte encore. Voyez aussi l’énergique prière que nous trouvons au chapitre 4 des Actes, versets 24-30, et ces deux merveilleuses prières de l’apôtre que nous lisons dans l’épître aux Éphésiens, chapitres 1 et 3.

Quelqu’un s’imaginerait-il que nous voulions diriger le Saint Esprit ? Nous nous écrions encore : « Loin de nous une pareille pensée ! ». Nous comparons simplement ce que nous trouvons dans les Écritures, avec ce que trop souvent — pas toujours, grâce à Dieu — nous trouvons dans nos réunions, relativement à la prière.

N’oublions donc pas ceci ; que le Seigneur ne veut pas que nous usions de vaines redites, nous imaginant d’être exaucés en parlant beaucoup. Il parle des prières de ce genre en termes de haute désapprobation. Nous pouvons ajouter aussi que, pendant de longues années, nous avons toujours remarqué que les prières des frères les plus pieux, les plus spirituels et les plus expérimentés, étaient caractérisées par la brièveté, la simplicité et la précision. Cela est bon et profitable, et selon l’Écriture ; cela contribue à l’édification, à la consolation et à la bénédiction. Les prières courtes, ferventes, précises, apportent la fraîcheur et l’intérêt aux réunions de prières ; d’autre part, comme principe général, les prières longues et décousues exercent sur tous la plus accablante influence.

Mais l’enseignement du Seigneur en Luc 11 renferme un autre trait moral important de la vraie prière : c’est l’importunité. Jésus nous dit que l’homme qui est allé trouver son ami, réussit à obtenir ce qu’il désire, simplement par son zèle importun. Il ne veut pas entendre parler d’être remis à un autre moment : il lui faut les trois pains. L’importunité réussit là où les droits de l’amitié restaient sans effet. Un besoin s’est présenté, l’homme n’avait rien pour y répondre : « Je n’ai rien à présenter à mon ami » ; et il ne veut pas encourir un refus.

Jusqu’à quel point comprenons-nous cette grande leçon ? Ce n’est pas, Dieu soit béni, qu’Il veuille jamais nous répondre « de dedans ». Jamais Il ne nous dira : « Ne m’importune pas » ; — « je ne puis me lever et t’en donner ». Il est toujours notre « ami » fidèle et toujours prêt ; — un donateur qui donne joyeusement, libéralement, et sans faire de reproches. Toutefois Il encourage l’importunité, et nous avons besoin de nous en souvenir pour nos prières. Là où les besoins sont sentis — « les trois pains » — là il y aura aussi généralement l’importunité et la ferme intention d’obtenir ce qu’on demande. Mais trop souvent, dans nos prières et nos réunions de prières, nous ne ressemblons pas à des gens qui demandent ce dont ils ont besoin, et attendent ce qu’ils ont demandé : nous sommes sans énergie, sans but, sans puissance, et au lieu de présenter à Dieu nos ferventes requêtes, nous retombons dans l’enseignement ou dans des entretiens fraternels. Nous sommes convaincus que l’Église de Dieu a besoin d’être réveillée à cet égard, et c’est cette conviction qui nous a amenés à présenter ces idées et ces réflexions.

IV. — Plus nous méditons le sujet qui vient d’attirer notre attention, et considérons l’état de toute l’Église de Dieu, plus nous sommes convaincus du besoin urgent d’un vrai réveil, en tous lieux, quant à la prière. Nous avons essayé de présenter à nos lecteurs quelques réflexions et quelques conseils sur ce point si important. Nous nous sommes exprimés en termes clairs ; — nous avons signalé notre manque d’accord, de confiance, de persévérance dans nos prières et dans nos réunions de prières ; nous avons parlé de plusieurs choses qui sont senties par tous ceux qui sont vraiment spirituels parmi nous. Nous avons parlé des prières longues, fatigantes et sans suite, destructives de la vraie puissance et de la bénédiction. Dans quelques cas, de chers enfants de Dieu ont été éloignés ainsi des réunions de prières ; au lieu d’être rafraîchis, encouragés et fortifiés, ils étaient seulement fatigués, affligés et accablés, et ont cru meilleur pour eux de s’éloigner, se disant qu’une heure de tranquillité leur était plus profitable dans le secret de leur cabinet, où ils pouvaient répandre leurs cœurs devant Dieu en ardentes prières et supplications.

Nous sommes tout à fait persuadés que ceux qui font ainsi se trompent, et que ce n’est pas du tout le moyen de remédier au mal duquel nous nous plaignons. S’il est bon de se réunir pour la prière et la supplication — et qui peut en douter ? — alors ce n’est certainement pas une bonne chose, pour personne, de s’éloigner de ces réunions simplement à cause de la faiblesse et des fautes de quelques-uns de ceux qui peuvent y agir. Si tous les membres vraiment spirituels s’éloignaient par de telles raisons, que deviendraient nos prières et nos réunions de prières ? Nous nous rendons trop peu compte de quelle importance sont les éléments qui composent une réunion. Ceux-là dont on n’entend peut-être jamais la voix, s’ils y prennent part dans un bon esprit, s’attendant réellement à Dieu, en soutiendront merveilleusement le ton et y maintiendront la bénédiction.

Souvenons-nous d’ailleurs qu’en assistant à une réunion, nous n’avons pas à penser seulement à notre profit et à notre propre encouragement, mais à la gloire du Seigneur ; nous devons chercher à être conduits par Sa pensée et Sa sainte volonté, nous efforçant de ne pas être occupés seulement de nous-mêmes, mais aussi du bien des autres ; et, nous en sommes convaincus, notre éloignement volontaire du lieu « où on a coutume de faire la prière », n’amènera pas ce résultat et ne sera profitable à personne. Nous parlons — nous le répétons avec intention — de notre éloignement volontaire et de propos délibéré, sous le prétexte que nous ne trouvons aucun profit à ce qui se passe dans cette réunion. Plusieurs choses peuvent nous empêcher d’y assister : une mauvaise santé, des devoirs de famille, d’autres devoirs, si nous sommes au service d’autrui. Il faut tenir compte de tout cela ; mais, comme règle générale, celui qui peut s’absenter volontairement des réunions des saints, est dans un mauvais état d’âme. L’âme qui est dans un bon état, une âme pieuse, fervente, heureuse, ne fera pas ainsi.

Tout ce qui précède nous conduit naturellement à une autre de ces conditions morales de la prière, qui nous occupent ici. Lisons Luc 18, 1-8 : « Et il leur dit aussi une parabole pour leur montrer qu’ils devaient toujours prier et ne pas se lasser, disant : Il y avait dans une ville un certain juge qui ne craignait pas Dieu, et qui ne respectait pas les hommes ; et dans cette ville-là, il y avait une veuve, et elle alla vers lui, disant : Venge-moi de mon adversaire. Et il ne le voulut pas pour un temps. Mais après cela, il dit en lui-même : Quoique je ne craigne pas Dieu et que je ne respecte pas les hommes, néanmoins, parce que cette veuve m’ennuie, je lui ferai justice, de peur que, revenant sans cesse, elle ne me rompe la tête. Et le Seigneur dit : Écoutez ce que dit le juge inique. Et Dieu ne ferait-il point justice à ses élus qui crient à lui jour et nuit, et il use de patience avant d’intervenir pour eux ? Je vous dis que bientôt il leur fera justice ».

Ici, notre attention est attirée sur l’importante condition de la persévérance dans la prière. Ils devaient « toujours prier et ne pas se lasser ». Nous avons vu que nos demandes devaient être l’expression d’un besoin senti, précis, présenté à Dieu d’un commun accord, avec importunité, avec foi et persistance, jusqu’à ce que, dans Sa grâce, Dieu nous envoie une réponse, comme Il le fera assurément si la base et les conditions morales sont convenablement maintenues. Mais il faut persévérer. Il ne faut pas nous lasser, ni cesser de demander, quoique la réponse ne nous vienne pas aussi promptement que nous pourrions l’attendre. Il peut plaire à Dieu d’exercer nos âmes en nous gardant dans l’attente pendant des jours, des mois, peut-être des années. Cet exercice est bon. Il est selon les voies de Dieu ; il est moralement salutaire. Il contribue à rendre les choses plus réelles, il nous fait descendre jusqu’à leur racine. Voyez, par exemple, Daniel ; il demeura « trois semaines entières », en deuil, ne mangeant pas, s’attendant à Dieu dans un profond exercice d’âme : « En ces jours-là, moi, Daniel, je menai deuil trois semaines entières ; je ne mangeai pas de pain agréable, et la chair et le vin n’entrèrent pas dans ma bouche ; et je ne m’oignis point jusqu’à ce que trois semaines entières fussent accomplies ».

Ce temps de séparation et d’attente fut bon pour Daniel ; il recueillit une profonde bénédiction des exercices à travers lesquels il fut appelé à passer pendant ces trois semaines. Et, ce qui est particulièrement digne de remarque, c’est que la réponse à son cri avait été envoyée du trône de Dieu dès le commencement de son exercice, comme nous lisons au verset 12 : « Et il me dit : Ne crains pas, Daniel ; car dès le premier jour où tu as appliqué ton cœur à comprendre, et à t’humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues, et moi, je suis venu à cause de tes paroles. Mais (combien ceci est merveilleux et mystérieux !) le chef du royaume de Perse m’a résisté vingt et un jours ; et voici, Micaël, un des premiers chefs, vint à mon secours, et je restai là auprès des rois de Perse. Et je suis venu pour te faire comprendre ce qui arrivera à ton peuple à la fin des jours ». Ici-bas, le bien-aimé serviteur de Dieu menait deuil et s’affligeait, s’attendant à Dieu. Le messager angélique venait avec la réponse ; il fut permis à l’ennemi de l’arrêter ; mais Daniel continua à attendre ; il pria et ne se lassa point ; et au moment convenable, la réponse vint. N’y a-t-il là aucune leçon pour nous ? Nous aussi, nous pouvons avoir longtemps à attendre, dans la patience et la sainte confiance de la foi ; mais nous trouverons que ce temps d’attente est extrêmement profitable pour nos âmes. Très souvent, notre Dieu, dans Sa sagesse et Sa fidélité, en agit ainsi avec nous ; Il juge convenable de retarder la réponse, simplement pour nous éprouver quant à la réalité de nos prières. Le grand point pour nous, c’est que nous ayons un sujet placé sur nos cœurs par le Saint Esprit et que nous le présentions à Dieu, nous attendant à Lui et à Sa fidèle Parole, persévérant en prières jusqu’à ce que nous ayons obtenu ce que nous demandons. « Priant par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l’Esprit, et veillant à cela avec toute persévérance et des supplications pour tous les saints » (Éph. 6, 18).

Tout ceci demande de notre part la plus sérieuse attention. Nous manquons de persévérance aussi tristement que de précision et d’importunité dans nos prières. De là cette faiblesse et cette froideur fréquente de nos réunions de prières, qui ne sont quelquefois qu’une routine fatigante, une succession d’hymnes et de prières sans onction ni puissance. Il doit nous être permis de parler sans réserve. Nous supplions toute l’Église de Dieu, en tous lieux, de considérer cette question en face, de regarder à Dieu et de se juger à son sujet. Ne sentons-nous pas le manque de puissance dans nos réunions publiques ? Pourquoi ces saisons de stérilité autour de la table du Seigneur ? Pourquoi cette pesanteur, cette faiblesse dans la célébration de cette précieuse fête, qui devrait remuer jusqu’au fond notre homme intérieur ? Pourquoi le manque d’onction, de puissance, d’édification dans nos prédications ? Pourquoi les folles spéculations et les questions vaines, soulevées et répandues tant de fois pendant tant d’années ? Pourquoi toutes ces misères dont nous avons parlé, et sur lesquelles ont mené deuil en tous lieux tous ceux qui sont vraiment spirituels ? Pourquoi la stérilité de notre service dans l’évangélisation ? Pourquoi le peu d’action de la Parole sur nos âmes ? Pourquoi le peu de puissance de rassemblement ?

Frères bien-aimés dans le Seigneur, réveillons-nous pour considérer sérieusement cet important sujet. Ne nous contentons pas de l’état présent des choses. Nous implorons tous ceux qui reconnaissent la vérité de ce que nous avons exposé dans ces pages sur la prière et les réunions de prières, de s’unir de cœur en ardentes prières et en supplications. Cherchons à nous réunir selon Dieu, à nous approcher de Lui comme un seul homme, nous prosternant devant le trône des miséricordes et nous attendant à Dieu avec persévérance pour un réveil de Son œuvre, pour les progrès de Son évangile, pour le rassemblement et l’édification de Ses saints. Que nos réunions soient réellement des réunions de prières, et non pas l’occasion de vaines redites et un prétexte pour indiquer nos cantiques favoris et entonner les airs qui nous plaisent. La réunion de prières doit être le lieu où s’expriment les besoins et où l’on attend la bénédiction ; le lieu où l’on expose sa faiblesse et où l’on attend la force ; le lieu où les enfants de Dieu s’assemblent d’un commun accord pour s’approcher du trône même de Dieu, pour pénétrer dans le trésor même des cieux et en retirer tout ce dont nous avons besoin pour nous, pour nos maisons, pour toute l’Église de Christ, et pour la moisson du Seigneur.

Telle devrait être une réunion de prières, si nous sommes enseignés par l’Écriture. Puissions-nous la réaliser davantage en tous lieux. Puisse le Saint Esprit nous exciter tous et nous faire sentir la valeur, l’importance et la nécessité urgente de l’unanimité, de la confiance, de la réalité, de l’importunité et de la persévérance, dans toutes nos prières et toutes nos réunions de prières !



  1. Publié dans le Messager Évangélique de 1875.
  2. Voyez encore 2 Chroniques 6, 13 ; Daniel 6, 10 ; Esdras 9, 5 ; Ésaïe 45, 23 ; Actes 9, 40 ; 21, 5 ; Romains 14, 11 ; Philippiens 2, 10 ; Éphésiens 3, 14 ; Apocalypse 4, 10 ; 5, 8 ; etc.
  3. Il est intéressant de voir « Marie, la mère de Jésus », nommée ici comme étant à la réunion de prières. Qu’aurait-elle pensé, si quelqu’un lui avait dit que, plus tard, des millions de chrétiens professants lui adresseraient à elle des prières ?