Écho du Témoignage:Communion avec Christ/Partie 2

De mipe
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Quatrième partie

Dans les trois articles précédents, nous avons examiné ce que le Saint Esprit nous enseigne dans l’Écriture, relativement à la provision faite par Dieu pour faire face à tout le mal de notre vieux premier moi de nous-mêmes, envisagés dans notre nature déchue et selon notre descendance d’Adam. En Christ, il y avait la vie ; et l’œuvre de Christ fut telle, que par elle Dieu put faire face (leur faire face et les mettre de côté) à toutes les conséquences de ce qu’Il trouve qu’il y a en nous par nous. Crucifiés avec Christ ; morts avec Christ ; ensevelis avec Christ, sont trois bénéfices bien précieux que nous recueillons de l’humiliation du Seigneur. Quelle épitaphe, digne du Dieu de toute grâce, à mettre sur Saul le persécuteur, et ses pareils, quand, par grâce, ils viennent à croire : « Crucifiés, morts, et ensevelis avec Christ » ! D’autre remède, d’autre refuge — il n’y en avait, il n’y en a, il ne saurait y en avoir, pour un fils ou une fille d’Adam ayant hérité de lui la perdition, aucun que celui qui est présenté ici. Mais la pensée de Dieu n’était pas seulement de nous rencontrer dans notre mal, et de nous délivrer de ses conséquences terribles ; — l’amour qui jeta les yeux sur nous quand nous étions dans nos péchés (et quand nous étions des enfants de colère, jeta les yeux sur nous et pensa à s’interposer entre nous et les fruits de nos péchés, par l’œuvre de Christ), cet amour avait en lui une longueur et une largeur qui ne pouvaient se déployer pleinement dans les limites de notre misère ; mais nous ayant aimés, en dépit de ce que nous étions, et ayant pleinement fait face à tout le mal, à ses propres dépens, cet amour a pris pour lui-même une arène qui est assez vaste pour qu’il puisse y faire voir toute son étendue. Le Fils de Dieu s’est associé comme Fils de l’homme avec toutes les circonstances de notre misère, a été exposé à l’ignominie à notre place sur la croix ; est mort là à notre place et a été enseveli. Tel fut Son sentier ici-bas : obéissant jusqu’à la mort, la mort même de la croix. « Il est mort pour nos péchés selon les Écritures ; et — Il a été enseveli » (1 Cor. 15, 3, 4). Mais « Il est aussi ressuscité d’entre les morts, etc. » et, comme nous le verrons, Il nous a associés avec Lui dans toutes les phases de Sa carrière d’honneur et de bénédiction dans le ciel. En s’associant Lui-même avec nous, Il eut à souffrir pour nous : en nous associant avec Lui-même. — Oh ! de quelles riches bénédictions Il nous rend participants et possesseurs en Lui ! Ce sont elles que nous voulons considérer maintenant.


Vivifiés ensemble avec Christ (Éph. 2, 4, 5, et Col. 2, 13)

« Mais Dieu qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés, alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés avec le Christ » (Éph. 2, 4, 5).

« Et vous lorsque vous étiez morts dans vos offenses, et dans l’incirconcision de votre chair, Il vous a vivifiés ensemble avec Lui » (Col. 2, 13).

Remarquez d’abord ce que nous étions, selon que l’établissent ces deux passages. Morts dans les offenses et les péchés — ayant marché autrefois selon le train de ce monde — lequel est caractérisé comme étant selon le prince de l’autorité de l’air — l’esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance — entre lesquels aussi nous avons tous conversé autrefois, dans les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et des pensées ; et nous étions par nature des enfants de colère comme les autres. Remarquez-le. La mort dans les offenses et dans les péchés ; une marche selon le siècle de ce monde (en inimitié contre Dieu et contre le Père) ; un siècle où tout se fait par l’énergie de Satan, qui a autorité sur les rebelles ; une conduite habituelle caractérisée par les convoitises de la chair, les volontés de la chair et des pensées ; enfants de colère : voilà dans quel lieu, dans quelle condition la grâce nous a trouvés, si nous pouvons ajouter foi à l’épître aux Éphésiens. Et l’épître aux Colossiens ne nous présente pas un tableau plus favorable, qu’il s’agisse des Juifs ou des Gentils. Mais tandis qu’Il ne pouvait pas trouver de réponse dans un pareil état de choses, considéré en la présence de Dieu, Dieu a fait voir qu’il se trouvait une réponse en Lui-même : Il était riche en miséricorde et aussi en puissance. Si l’objet sur lequel Il portait Ses regards était le contraste même de ce qu’Il aimait, de ce qui faisait Ses délices dans le Christ Jésus, Il pouvait toutefois montrer Sa compassion et Sa miséricorde — miséricorde et compassion envers ce qui était en contraste avec Lui-même et avec Sa propre beauté morale comme elle trouvait son expression dans le Christ Jésus — Il pouvait sauver le pécheur ; cependant, dans l’acte même qui Le justifiait d’agir de cette manière, Il donnerait la parfaite expression de Sa propre puissance, et en même temps de Sa haine contre le péché. Son Fils, Son Fils unique, prendrait, comme Fils de l’homme, la place due pénalement au pécheur, et porterait en Son propre corps sur le bois le parfait jugement dû au péché. Substitué au pécheur — Lui (le juste en lieu et place de plusieurs injustes) a porté le péché en Son corps sur le bois. En faisant cela, Il s’est montré en parfaite sympathie avec le divin et céleste conseil de miséricorde de Son Père — Il est devenu obéissant jusqu’à la mort, la mort de la croix. Le jugement est passé ; bien passé par Christ, tout seul — tout ce que Dieu pensait, sentait, savait, être dû au péché en Sa présence. Celui qui a passé par ces souffrances (qui nous étaient dues selon la justice, mais nous auraient plongés dans l’enfer pour l’éternité), est maintenant de nouveau vivant. Car si la justice divine a parfaitement exprimé son jugement et son action contre moi, mon péché et mon iniquité, lorsque Christ s’est présenté pour être puni à ma place[1] — la justice divine avait aussi à s’exprimer, si elle voulait être claire et nette, au sujet tant de la gloire personnelle que de la gloire essentielle de Celui qui pouvait accomplir une œuvre pareille — Dieu L’a ressuscité des morts et Lui a donné la gloire, en sorte que notre foi et notre espérance fussent en Dieu. Il L’a ressuscité d’entre les morts et L’a placé à Sa droite dans les lieux célestes bien au-dessus de toute principauté et autorité, et puissance, et domination, et au-dessus de tout nom qui se nomme, non seulement dans ce siècle, mais aussi dans celui qui est à venir. Et Il a assujetti toutes choses sous Ses pieds, et L’a donné pour être chef sur toutes choses à l’Église qui est Son corps, et la plénitude de Celui qui remplit tout en tous (Éph. 1, 20-23) ; Dieu L’a haut élevé et Lui a donné un nom au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus se ploie tout genou des êtres célestes et terrestres et infernaux, et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père (Phil. 2, 9-11).

Le chef de toute principauté et autorité (Col. 2, 10). Oui, il en est ainsi : Celui qui fut l’homme de douleurs, est maintenant assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux, couronné d’honneur et de gloire ; et, comme Seigneur de tous et établi juge des vivants et des morts, Il sait comment appeler un pauvre pécheur, un Saul de Tarse ou un Jean de Bedford, et placer devant lui et en lui le contraste entre

Comme il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela d’être jugés.

Ainsi le Christ ayant été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra une seconde fois, sans péché, à salut à ceux qui L’attendent.

Il sait très bien comment placer Sa propre mort et Ses propres souffrances merveilleuses devant l’âme d’un pauvre pécheur qui mérite le jugement éternel, et montrer Lui-même, établi pour juge des vivants et des morts, comment la grâce L’a donné Lui-même comme une victime, afin que tous ceux qui croient puissent, en acceptant le jugement qu’Il a porté comme ayant été à la place de leur propre, échapper eux-mêmes au jugement. Et que dira le pauvre pécheur ? Dieu veut-Il réellement reconnaître que le juge a porté la peine du prisonnier ? Le juge attend-il comme en un temps agréable, de voir quel effet aura un pareil message sur le cœur d’un misérable perdu ? Oh ! la nouvelle n’est que trop bonne ! quoique, béni soit Son nom, elle n’est pas moins vraie que bonne. C’est accompli ! Je m’incline devant la parole bénie de la grâce de Dieu, par Christ, proclamée au premier des pécheurs. Par grâce, elle m’a atteint ; par grâce, elle a soumis mon âme. Qu’il en soit ainsi ; que Dieu soit juste, et qu’Il me justifie moi pécheur. Qu’Il ait la gloire d’avoir imputé tous mes péchés à Jésus ; qu’Il ait la gloire d’avoir trouvé le moyen, par ce Fils, de me tenir pour crucifié avec Lui, pour mort avec Lui, pour enseveli avec Lui. Que Dieu mette ainsi honneur et gloire sur l’œuvre de Son Fils, accomplie pour nous ; cette œuvre par laquelle Il fait face à tout ce qui nous appartenait comme étant dans la nature humaine déchue, et par le moyen de laquelle Il fait disparaître tout cela.

L’œuvre de Christ pendant qu’Il était sur la terre était pour nous — et nous est imputée. Lui, le Fils de l’homme, l’Agneau de Dieu, Il fut crucifié, Il mourut, et fut enseveli. Dieu tient que tout ce qu’un Saul de Tarse, un Jean de Bedford, et leurs pareils, avaient et étaient, trouve sa réponse dans la crucifixion, la mort et la sépulture du Seigneur Jésus ; c’est-à-dire, quand eux, les premiers pécheurs, ils viennent à croire. Toutefois, cela leur est compté ainsi. Mais les autres parties de la bénédiction ne sont pas simplement imputées, mais elles renferment en elles quelque chose de réel, d’essentiel. Être vivifié avec Christ est quelque chose de plus que ce qui est simplement imputé. Christ dans toute Sa perfection, fut crucifié, mourut et fut enseveli. Dieu m’impute dans toute mon imperfection et tout mon mal positif, le plein bénéfice de cela. Lui, Christ, le juste, a enduré tout cela, selon le bon plaisir de Dieu pour moi, injuste, et à ma place. Dieu m’impute tellement cela, que c’est Son épitaphe pour moi, conformément à ce que j’étais. Mais cette épitaphe ou inscription sur la tombe ou le lieu de repos final du vieil homme en moi, est encore un Christ parfait — parfait quoiqu’Il porte (déploiement de Sa perfection) les marques du jugement qu’Il subit jadis pour moi. Toutefois, le moi qui mérita d’être stigmatisé de Dieu, je ne le suis plus actuellement en Lui. Ce que Dieu compte, la foi le compte aussi ; et ainsi, nous tenant nous-mêmes pour morts pénalement au péché, nous comptons que nous avons cessé d’agir dans le péché, et non pas seulement que nous avons à cesser de le faire. Maintenant il y a, en un certain sens, un contraste avec cela dans ce qui suit ; car la « vie » est une chose très positive, très réelle. Et la vie ne nous est pas comptée simplement, mais nous a été donnée d’une manière absolue à nous qui croyons, et est positivement possédée par nous en Christ, en même temps que nous en jouissons en nous-mêmes. Il importe d’avoir une vue claire de cette différence : arrêtons-nous y un moment.

Tout ce qui nous était dû comme pécheurs a été compté à Christ. Il en a porté le jugement et Il garde encore les marques du jugement ainsi porté. Or, de même que nous voyons quelquefois sur les murs des chapelles et des églises une tablette érigée en mémoire d’une personne morte en un pays étranger et dont le corps y repose encore, de même on peut envisager ainsi, sous un point de vue, les marques de la passion qui restent encore et peuvent être vues par la foi en la personne du Seigneur. Mon méchant moi n’est point en Lui. La mémoire de toute ma culpabilité, de tout ce que Dieu avait contre moi, a trouvé jadis son lieu de repos définitif dans la personne de Christ quand Il but la coupe de la colère sur la croix. Et à présent lorsque, par la foi, je regarde à Lui, je vois en Lui la relation authentique, le mémorial de ce qu’Il a porté à ma place. Ceci est de toute importance quand il s’agit de la question comment je puis, moi, en moi-même créature coupable, trouver la paix avec Dieu. Le juste, Celui qui doit tout juger, a porté sur la croix le jugement qui m’était dû, à moi l’injuste. Je n’ai ni crainte ni doute sur la question, s’Il voudra ou non se souvenir de Ses propres souffrances sur lesquelles Il a fait trouver le repos à mon âme. Mais cela n’est pas tout. Non seulement c’en est fini du châtiment, du pouvoir, et de l’existence du vieil homme, mais il en est introduit un autre, un nouvel homme, ayant être, pouvoir et liberté, pour remplacer le vieil homme. Et ce nouvel homme est une chose positive, et une chose entièrement nouvelle. Adam dans la condition où il était en Éden, ne possédait pas ce que le plus faible croyant en Christ possède aujourd’hui : « Régénérés non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole de Dieu vivante et permanente » (1 Pier. 1, 23). « La parole du Seigneur… cette parole qui vous a été annoncée » (v. 25), est le moyen instrumental de la communication de cette chose, mais la chose communiquée est elle-même une chose nouvelle. Christ est le donateur — « l’eau que je lui donnerai sera en lui une fontaine d’eau jaillissante jusque dans la vie éternelle » — une telle portion n’est pas de la nature humaine, mais est de Dieu. Et lorsque nous en venons aux Écritures, que trouvons-nous relativement à cette vie-là ? Premièrement : si Adam était une âme vivante, Christ est un Esprit qui donne la vie : « si le premier homme, Adam, devint âme vivante, le dernier Adam esprit vivifiant » (1 Cor. 15, 45). Ensuite, non seulement Sa gloire est décrite en ces termes : « Au commencement était la Parole, et la Parole était auprès de Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement auprès de Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et sans elle rien ne fut fait de ce qui a été fait », mais aussi une autre gloire est sienne : « En elle était la vie ; et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1, 1-4). « Vous êtes morts et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Quand le Christ qui est votre vie, sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec Lui en gloire » (Col. 3, 3-4). « Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en son Fils » (1 Jean 5, 11). Je cite ces passages comme montrant que la « vie » est, pour nous qui croyons, non pas simplement l’ordre moral rétabli dans les éléments du vieil homme, mais quelque chose que ne possédait pas non seulement l’humanité déchue, mais aussi l’humanité avant la chute, telle qu’elle fut d’abord placée dans le jardin d’Éden ; quelque chose qui nous rend propres non pas seulement pour le ciel, son pays natal ; mais pour « la communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ » (1 Jean 1, 3). Mais l’Écriture nous donne de nombreuses instructions sur les détails en rapport avec ce sujet.

Ces paroles, « vivifiés ensemble avec Christ » si nous pouvons Le goûter et Le voir, offrent beaucoup à notre attention. J’en ai entendu des expositions qui, tout en contenant beaucoup de vérité, et aussi de vérité précieuse, n’étaient pas des expositions de ce que renferme notre texte. Ainsi par exemple, être « vivifiés ensemble avec Christ » ne signifie point que, comme Il fut vivifié Lui qui était mort et enseveli dans le tombeau, dans le jardin, de même nos âmes qui étaient moralement mortes deviennent moralement vivantes si nous avons cru. Si, à l’expression « moralement vivantes », nous substituions l’expression « spirituellement aussi bien que moralement vivantes », cela serait vrai ; mais évidemment, cela ne mettrait pas l’emphase sur les mots ensemble avec. Et une vérité pareille eût été mieux exprimée ainsi : « avons été vivifiés quant à l’âme, comme Christ le fut quant au corps ». Notre passage ramène réellement à l’heure où Christ fut vivifié, et signale une gloire spéciale comme se rattachant à Lui quand Il fut ainsi vivifié, et une gloire qui se rattache aujourd’hui au croyant. Ayant mis Sa vie comme se substituant aux pécheurs, Il l’a reprise comme le second Adam ; esprit qui donne la vie, chef de race. Dans la rédemption, il n’existe rien devant Dieu ou ne sera trouvé stable, sauf ce qui procède de Christ. Il est le Rocher, Lui seul. Il fut frappé à mort. Mais les eaux vivifiantes, expression de la vie qui était en Lui, qu’Il était Lui-même, jaillirent en vie — vie après la mort, vie qui était en elle-même au-delà de la mort et qui était manifestée telle par le fait qu’Il avait passé par la mort. C’était nécessaire pour la gloire de Dieu et pour la conscience du pécheur, qu’il fut pleinement satisfait aux outrages faits par le péché à Dieu, et au péché lui-même, par Celui qui seul pouvait le faire. Christ fit cela par Sa mort. Mais Sa mort ayant pourvu à tout ce qui concernait le péché passé, présent ou à venir — Sa vie qu’Il reprenait allait avec l’aveu de Son caractère de chef de race. Jamais vie ne découla si ce n’est de Lui. De quelle autre source pourrait-elle couler ? Vivifiés ensemble avec Christ ! Alors je dois revenir dans ma pensée, pour ce qui est de cette vie que je sais avoir dans le Fils, à Celui en qui est la vie ; et revenir à Lui, non pas seulement comme Celui de qui cela était vrai en tant que la Parole de Dieu — mais comme Celui de qui cela est déclaré par l’Écriture être manifesté comme vrai — à l’heure même où Il fut vivifié en tant que Fils de l’homme, qui était mort mais ne pouvait pas voir la corruption. Une vue simple de cela change tout pour une âme qui croit, parce que cela ramène la pensée sur le moment et les circonstances mêmes que Dieu avait arrangés comme témoignage pour l’homme. Il savait qui Son Fils était, et ce que Son Fils était et voulait faire ; Il n’avait pas besoin, dans Sa nature infinie, du développement et de l’accomplissement de Ses plans et de Ses conseils pour voir ce qu’Il pourrait savoir et comprendre. Mais, dans Sa grâce, Il a présenté, dans un temps et des circonstances qui sont appropriés à l’homme, de grands faits manifestes, de nature à faire appel à l’homme comme homme, et tels, que l’homme, quand il est sous la grâce et dans la lumière, peut en avoir l’intelligence. La crucifixion, la mort, la sépulture de Christ furent des faits manifestes, solennels. Accomplis par l’homme, et, en grâce et dans un but de miséricorde, permis par Dieu, ils dirent d’abord la méchanceté de l’homme, et, par la grâce de Dieu, sa fin pour le croyant. La vivification, la résurrection, l’élévation et la glorification de Christ sont aussi de grands faits manifestes, des actes accomplis par Dieu pour la confusion de l’homme pécheur et pour le salut du croyant. Et ils disent (oh ! de quelle manière bénie !) la source, pleine de toute bénédiction, d’où Dieu fait découler tous les privilèges, toutes les grâces dont Il nous comble.

Ai-je la vie éternelle ? Oui, dans le Fils. Comment est-ce que je le sais ? Premièrement, parce que Dieu identifie la foi et la vie d’une manière inséparable ; et, secondement, parce que je connais par la foi ces choses que la Parole déclare ne pouvoir être connues si ce n’est là où il y a la vie — la vie divine. Cette vie est dans le Fils et vient du Fils. Mais à quel moment du temps, à quelles circonstances la Parole de Dieu me renvoie-t-elle comme au lieu de naissance, à la scène de la venue à la lumière pour la première fois, de cette vie qui est mienne ? À la vivification et à la résurrection d’entre les morts du Christ de Dieu, honoré de Dieu, quoique rejeté par l’homme. Il a été vivifié, et Il a été vivifié comme un chef. Immédiatement, je crois et comprends la Parole — la tombe de Christ resplendit de lumière, non plus maintenant fermée et sombre comme le lieu de repos de Celui qui a été enseveli, mais ouverte et pleine de lumière (car le Fils de Dieu, la Parole, et le Jésus de Nazareth étaient là prouvés justement n’être qu’une seule et même personne) — que c’est là la scène à laquelle la Parole me ramène. Je crains qu’il y en ait peu parmi nous qui reviennent simplement à cette scène comme à la scène d’où notre nouvelle vie a sa date et la manifestation de son origine. L’homme (nous-mêmes selon ce que nous étions) ne voulut de Christ à aucun prix. Dieu voulut L’avoir, et voulut L’avoir comme le second Adam — avec primauté et relation vis-à-vis de l’homme trouvé rattaché à Lui tant pour le ciel que pour la terre. Je n’ai pas besoin de dire que mon vieil homme ne fut point vivifié — il fut crucifié, il mourut, et fut enseveli avec Lui. Non, mais Dieu me communique une nouvelle nature, la nature divine ; et Il m’a donné avec elle pouvoir pour devenir un fils de Dieu, pouvoir pour entrer non seulement dans la jouissance des choses et des circonstances de Dieu, mais dans Ses propres pensées et Ses propres affections, et d’y entrer conformément à la manière dont elles ont été révélées, comme manifestées par Dieu manifesté en chair — par le Fils de l’homme ; par Celui qui, quoique Dieu sur toutes choses béni éternellement et le compagnon de Jéhovah, fut jadis, en effet et en vérité, l’homme de douleurs et sachant ce que c’est que la langueurcrucifié en faiblesse.

La parole : « Vivifiés ensemble avec Christ » me donne trois vérités profondes : 1° la source de la vie, présentée selon la forme et les circonstances dans lesquelles il devait y avoir communication de la vie ; 2° que le trait principal, le plus marquant de la scène, est la vivification de Christ du sein du tombeau. Dans le temps, au point de vue de l’importance, sous tous les rapports, quand Dieu parle, Christ doit avoir la prééminence, la première place — cela doit être ainsi ; 3° qu’il y avait une unité, quelque chose que Dieu et l’Esprit de Dieu ne voulaient pas briser en deux, dans la vie ainsi communiquée, dans la communication de la vie — d’abord pour le Christ, en tant que Fils de l’homme, se réveillant du sein du tombeau dans lequel Il était descendu afin de nous décharger de notre culpabilité, et en second lieu, pour le croyant déchargé de sa culpabilité ; une vie en nous pour Dieu.

Le Fils de l’homme devait être trois jours dans le sein de la terre. Quant à voir la corruption, Il ne le pouvait point — et il était aussi impossible qu’il y eût en Lui un changement moral quelconque. Mais Il avait le pouvoir de laisser Sa vie (et Il la laissa) et le pouvoir de la reprendre (et Il la reprit) ; car Il avait reçu ce commandement du Père. Il laissa Sa vie à notre place, Il la reprit et nous en rendit participants.

Que le vieil homme et l’homme nouveau ne sont pas simplement des états d’un seul et même être à des époques différentes, c’est une chose évidente ; car, premièrement, ils coexistent — ils se trouvent tous les deux en moi croyant ; et, en second lieu, ils sont en contraste l’un avec l’autre : le vieil homme ne peut pas connaître et aimer Dieu — la nouvelle nature qui nous a été donnée de Dieu, aime Dieu ; le premier ne peut s’élever jamais plus haut que l’âme vivante — le second a été amené à l’existence en nous par Christ.

Les expressions « être dans la chair » et « être dans l’Esprit » (Rom. 8, 9) se rapportent à la position. Nous ne sommes pas dans la chair (notre position n’est point selon la chair) mais dans l’Esprit (notre position est selon l’Esprit) si du moins l’Esprit de Dieu habite en nous. Mais, alors, quoique notre position devant Dieu soit selon l’Esprit, et cela, d’après le contexte, ne met évidemment pas la chair, le vieil homme, etc., hors de nous ; il se trouve encore en nous ; mais notre position devant Dieu étant selon une relation formée avec Christ par la foi, par le moyen de l’Esprit, nous ne sommes point sous la culpabilité, et nous sommes tenus d’agir contre la vieille nature de laquelle nous ne retirions aucun avantage, et conformément à la nature nouvelle qui nous a été donné, par le moyen de la foi, relation et position avec Christ. La doctrine de l’Écriture est très simple et très claire, quoique, par manque de simplicité en nous-mêmes, nous la trouvions souvent pleine de difficultés.

Pour Dieu, l’unité qu’il y a entre le Fils de Dieu parfait et le Fils de l’homme dans toute Sa perfection, n’offre aucune difficulté ; — car Dieu était manifesté en chair. Pour Lui, il n’y a pas non plus de difficulté à ce que cet Être béni communique, en tant que Fils de l’homme, esprit vivifiant, une nouvelle nature au pécheur ; pas de difficulté pour Lui à fournir ce qui rend capables, et cette nature, comme semence incorruptible, de demeurer dans un pauvre pécheur, et l’Esprit de Dieu de la servir — pendant que le péché demeure dans le corps du pécheur. La croix de Christ répond à la difficulté sous une forme ; l’intercession et le ministère du souverain Sacrificateur le font sous une autre, et la puissance de Christ le fera sous une troisième. Mais cette nature introduite en nous par Christ ressuscité du tombeau, par le moyen de la foi, par la Parole, peut et veut supplanter avec toute sa propre supériorité de nature et de caractère, la vieille nature ; et finalement à la fin, quand nous aurons vu le Christ, elle ne laissera absolument pas de trace en nous de la vieille nature. Si, par un changement continu qu’effectue dans mon corps naturel le jeu de la vie naturelle, etc., mon corps est, comme on le dit, graduellement changé dans toutes ses molécules, je n’en reste pas moins toujours le même ; je ne vois pas de difficulté, même pour mon propre esprit, à comprendre qu’une nouvelle nature d’un ordre plus élevé, peut m’avoir été donnée — une nature introduisant d’autres objets, d’autres motifs, d’autres affections et d’autres désirs ; et que sa coexistence en moi, pour un temps, avec l’autre nature, peut amener pour un temps un certain état de lutte ; et que toutefois, à la fin, lorsque j’aurai vu Christ, elle peut être tellement rendue parfaite quant à sa possession à elle seule de moi, esprit, âme et corps, qu’il ne reste plus un élément de la vieille nature dans son premier état, sans qu’il ait été néanmoins porté l’atteinte la plus légère à mon identité et à mon individualité.

Je ne dis pas ceci comme ayant une théorie à établir ; mais comme réponse aux questions et aux difficultés qui ont été soulevées par quelques-uns qui (avec l’idée de rester hommes de bien, et de conserver leur position simplement comme tels) ont repoussé le témoignage de la Parole sur la nature divine par un — comment se peuvent faire ces choses ? Je reçois ce que l’Écriture dit, parce que Dieu le dit ; mais, en vérité, je ne puis voir dans ces choses des difficultés plus grandes que celles que présentent des vérités appartenant au domaine de la nature et de la providence ; ni aussi grandes que celles que le sens et l’orgueil de l’homme trouveraient aux sujets les plus élevés de la révélation — tels que l’incarnation, l’expiation, la rédemption, etc.

Selon 1 Jean 1, 1-3, la vie éternelle qui était auprès du Père, a été manifestée en Christ. Mais le Fils de l’homme avait le pouvoir de laisser Sa vie et le pouvoir de la reprendre (Jean 10, 18). Il est important de remarquer la différence entre la vie éternelle dans le Fils de Dieu comme en 1 Jean 5, 11, ainsi que Jean 1, 4 (en elle (la Parole) était la vie) — et le Fils de l’homme ayant le pouvoir de laisser Sa vie, de donner Sa vie en rançon pour plusieurs, et le pouvoir de la reprendre pour leur bénédiction. Le Fils de Dieu (le Fils unique de Dieu) a été donné de Dieu ; — mais le Fils de l’homme a été élevé sur la croix. La vie éternelle était dans le Fils, dans la Parole, et elle nous a été manifestée dans le Fils de l’homme ; la vie de cet homme Jésus pouvait être laissée — elle a été laissée comme une rançon pour nos péchés ; elle pouvait être reprise — elle a été reprise — et, de plus, c’est d’une manière différente et dans des circonstances différentes de ce que c’était avant Sa mort que le Fils de l’homme posséda la vie après Sa résurrection. Sa naissance, comme un petit enfant, se fit en tant que semence de la femme par l’opération du Saint Esprit couvrant de Son ombre la vierge Marie. Tel était le Fils de l’homme, la semence de la femme comme l’homme de douleurs. C’est pourquoi cette chose sainte qui était née d’elle fut appelée Fils du Très-haut, devenu de cette manière homme, le Fils de l’homme, la semence de la femme, l’homme de douleurs. Mais après avoir laissé Sa vie, en faisant l’abandon Lui-même pendant que l’homme de ses mains criminelles Le crucifiait et Le tuait — Il la reprit sans aucune intervention comme il y en avait eu à Sa naissance. C’était un acte qui est en dehors des limites du premier Adam, qui, s’il eût été obéissant, ne fût jamais mort, n’eût jamais pu être en position de faire l’expérience de la résurrection. Il n’en était pas ainsi de Christ — Christ avait le pouvoir de laisser Sa vie, et le pouvoir de la reprendre ; Il fut vivifié de Dieu ; mais en prenant une vie au-delà des limites et de la sphère du premier Adam, Il la prit quant à sa forme et à ses circonstances conformément aux limites et à la sphère dans lesquelles Il la prit ; c’est-à-dire dans les limites et la sphère d’une rédemption éternelle.

En se révélant à Saul, Il révéla une gloire en Lui-même qui est Fils de Dieu et Fils de l’homme et sur le trône du Père — une gloire qui communique une semence incorruptible à quiconque en qui elle brille. Or, cette bénédiction procède de Lui comme Fils de l’homme ressuscité d’entre les morts et monté sur le trône du Père, mais assis et reconnu là comme Fils de l’homme. Beaucoup se perdent ici dans leurs pensées, en ne voyant pas que la gloire du Fils envers nous est d’agir comme « le second Adam, esprit vivifiant ». Or, la semence incorruptible que je reçois, est reçue du Fils Lui-même — elle est appropriée, dans l’ordre dans lequel elle est donnée (comme donnée de Celui qui porta mon jugement avant qu’Il prît la position formelle de vivificateur, et qui maintenant attend à la droite de Dieu que vienne pour Lui le temps d’être manifesté comme la puissance de Dieu) à répondre à toutes les difficultés qui me concernent comme simplement homme en état de ruine et dans des circonstances ruinées ; à répondre, dis-je, à toutes les questions provenant de la forme et du mode de vie de l’homme ruiné. C’est une vie qui est aussi propre à entrer dans les choses de Dieu et de l’homme, que l’est la vie du Fils de l’homme, qui est maintenant glorifié sur le trône du Père de la gloire que, comme Fils de Dieu, Il avait auprès de Dieu avant que le monde fût. Elle est Sa vie en moi, comme Il est Lui-même ma vie. S’Il est ma vie et Sa vie en moi, c’est selon Lui-même et non selon mon moi déchu, ruiné, et c’est selon Lui conformément à ce qu’Il est maintenant, ressuscité d’entre les morts parmi lesquels Il a été en raison de ce que j’étais et, dans ma nature ruinée, suis encore. Cette nouvelle nature est en nous en contraste avec la vieille. La première supplantera la dernière. Il peut, il doit y avoir maintenant lutte entre les deux. Le moi, créature, sur le terrain et dans la condition de la créature, ayant à faire avec Dieu comme Créateur dans un monde ruiné où Satan sait comment faire agir la chair contre Dieu, et la nature nouvelle mise en moi par l’Esprit de Christ au moyen de la foi, ayant un monde à elle, ainsi que des motifs et des objets particuliers à elle, ne peuvent qu’être en lutte. Mais la vieille nature peut être tenue par nous pour morte, parce que Dieu la tient pour telle à ceux qui croient, et nous pouvons marcher en nouveauté de vie. La vieille n’est pas changée en la nouvelle et la nouvelle ne travaille pas non plus (pareille au levain) à remplir la vieille. La vieille a encore à être changée. La miséricorde et la grâce ne suffiraient pas pour cela, c’est-à-dire sans la puissance divine, et cette sagesse qui sait de quelle manière changer ce corps de notre abaissement afin qu’il soit rendu conforme au corps de la gloire de Christ.

Il y a, dans le temps présent, à se garder de deux erreurs sur ce sujet, si nous voulons retenir la vérité dans sa pureté. La vérité scripturaire sur ce sujet semble, en effet, se trouver entre deux extrêmes où l’erreur a pris position.

D’un côté, la religion des écoles a effacé les déclarations de l’Écriture, de telle sorte que la précieuse vérité que nous sommes vivifiés avec Christ est réduite à une simple amélioration de la nature déchue. Dans cette théorie, la nouvelle naissance n’est qu’un redressement de la vieille nature, et tout ce à quoi on vise ou on pense, c’est à rétablir, dans le cœur, l’esprit et la vie, ce qu’Adam possédait en Éden. D’après elle, la rédemption peut être la rédemption du péché et de l’enfer, mais elle n’est pas la rédemption pour placer dans la communion avec Dieu au moyen de la nature divine qui nous est donnée de Dieu par la foi.

De l’autre côté, il existe une autre erreur bien terrible, qui, si elle se glisse par les mailles d’un système, a pour conséquence les écarts du plus extravagant fanatisme. D’après elle, les rachetés doivent posséder la toute-puissance, l’omniscience, l’omniprésence ; et au lieu d’un seul Dieu (Père, Fils et Saint Esprit), il doit y avoir beaucoup de dieux. Car chacun des rachetés doit être Dieu, tout-puissant, connaissant toute chose, présent partout. Hélas ! qu’est-ce que l’homme ? Corrupteur de tout ce qu’il touche. Notre privilège, notre portion, notre bénédiction, comme rachetés, n’est ni selon Éden qui est passé, ni selon la gloire propre à Dieu et dont Dieu seul peut porter le poids. Le Fils de Dieu, Lui, est Dieu, essentiellement et éternellement Dieu, et comme tel est tout-puissant, connaît toute chose, est présent partout. Mais Il a opéré un salut comme Fils de l’homme, et, selon la gloire de ce nom, comme le second Adam, le Seigneur venu du ciel, Il a ouvert un lieu, une sphère et une gloire appropriés à la nature que, comme tel, Il nous a communiquée — une nature qui, tout en étant capable de goûter les choses, les pensées, les sentiments de Dieu Lui-même, reconnaît toujours Celui de qui elle a découlé à nous, comme Dieu au-dessus de toutes choses béni éternellement, et nous reconnaît nous-mêmes, nous, qui sommes participants de sa grâce, comme quelque rapprochés de Lui-même que nous soyons, absolument et éternellement dépendants de Lui comme adorateurs et serviteurs. Si nous avons la vie, la vie éternelle, c’est conformément à sa source avouée et manifestée, savoir la vivification, du sein du tombeau, du Christ, du Fils de l’homme venu du ciel — et le saint a cette précieuse parole pour son abri, sa sécurité — Vivifiés ensemble avec Christ.



  1. Le jugement fut parfait, même jusqu’à ce point, qu’il fut montré sur la croix que le péché ne pouvait venir en la lumière de la présence de Dieu. Il n’était pas possible que les péchés de l’homme, qui n’est que d’hier, et dont le souffle est dans ses narines, fussent portés, même par imputation, par le parfait serviteur de Dieu, le Fils de l’homme, et que, en même temps, Celui-ci jouît de la clarté de la face de Dieu : la parole si solennelle : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » prouve l’éternelle impossibilité que Dieu et le péché se rencontrent, pour ainsi dire. Mais cet Être infini qui était là, but la coupe de colère qui nous était due ; et la colère même qui vint, par grâce, sur Lui, ne fit que donner à Sa perfection l’occasion de se déployer. Abandonné de Dieu, Il ne voulut pas abandonner Dieu, Il ne L’abandonna pas ; mais, au contraire, ainsi que le psaume 22 nous le montre, Il justifia les voies de Dieu à Son égard, disant qu’elles étaient toutes justifiées vu la place qu’Il avait prise en grâce. Après que la colère du Dieu infini contre le péché de la créature finie avait été pleinement déclarée, comment aurait-il pu se faire que Dieu n’exprimât pas Ses pensées à l’égard de Celui (le compagnon de Jéhovah) qui pour l’amour de la miséricorde, s’était présenté et avait porté la colère — et en justifiant la justice et la miséricorde, avait été obéissant jusqu’à la mort, la mort même de la croix — et donné Sa vie en rançon pour nous ?