Messager Évangélique:Ne crains point

De mipe
Révision datée du 28 août 2018 à 19:55 par Éditeur (discussion | contributions) (Correction des sujets)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

Réflexions sur Apocalypse 1, 17-19

Si Ésaïe, quand il voit le Seigneur séant sur son trône haut élevé, s’écrie : « Hélas ! moi ; c’est fait de moi, parce que je suis un homme souillé de lèvres » (És. 6, 5) ; si Ézéchiel, quand il a la vision de la représentation de la gloire de l’Éternel, tombe sur sa face (Éz. 1, 28) ; si, quand un ange du Seigneur apparaît à Zacharie, à Marie, à Corneille et à d’autres, tous sont remplis d’une frayeur soudaine — on comprend que Jean tombe comme mort quand il voit la glorieuse personne du Seigneur et qu’il ne peut supporter un tel éclat de gloire ; car « ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige, et ses yeux comme une flamme de feu, et ses pieds semblables à de l’airain très luisant, comme s’ils eussent été embrasés dans une fournaise, et sa voix comme une voix de grosses eaux, et il avait dans sa main droite sept étoiles, et une épée aiguë à deux tranchants sortait de sa bouche ; et son visage comme le soleil quand il lui dans sa force ».

Cependant ce n’est pas proprement sur cette gloire magnifique que je désire porter nos regards ; je voudrais seulement essayer de rendre nos oreilles attentives aux paroles qui sortent de la bouche de ce Jésus glorieux. Il voit à Ses pieds, comme mort, Son disciple bien-aimé, et Il le fortifie en posant Sa droite sur lui et en lui disant : « Ne crains point : Je suis le premier et le dernier, et le vivant ; et j’ai été mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles et je tiens les clefs de la mort et du hadès ». Recueillons-nous devant ces paroles véritables du Seigneur : ce qu’Il dit ici à Son serviteur effrayé était propre à le rassurer, quoique les paroles qu’Il prononce soient tout à fait en harmonie avec le caractère sous lequel Jean voit ici le Seigneur. Il parle de Lui-même et tout ce qu’Il dit déclare Sa gloire. Or connaître Christ, tel qu’Il est, dans Sa grâce et dans Sa gloire, voilà ce qui seul peut bannir toute crainte de mon cœur. Il faut que je sache combien Il est grand et glorieux, Celui qui a manifesté dans ce monde tant de grâce, Celui qui a mangé et bu avec les pécheurs, Celui qui était humble et débonnaire, n’élevant point Sa voix dans les rues, n’éteignant pas le lumignon qui fume, ne jugeant pas, ne condamnant pas ; Celui qui a été méprisé et rejeté des hommes, qui lorsqu’on Lui disait des outrages ne rendait pas d’outrage, et quand Il souffrait ne menaçait pas, mais se remettait à Celui qui juge justement et qui s’est laissé mener à la boucherie comme une brebis muette devant celui qui la tond, sans ouvrir la bouche. Si je ne connais pas quelque chose du moins de la gloire de Celui qui s’est si fort abaissé, je ne Le connaîtrai pas tel qu’Il est et, ne le connaissant pas tel qu’Il est, je ne jouirai de Lui qu’imparfaitement. Plus je vois Son extrême abaissement et Sa gloire incomparable, plus aussi mon cœur s’attache à Lui, plus ma paix est profonde, ma joie solide, mon esprit délivré de toute crainte, et ma marche céleste dans ce lieu de misères. Quel tableau nous avons de la gloire personnelle de Celui « qui était semblable au Fils de l’homme », dans les versets 13 à 17 de ce chapitre ! Mais la vue de cette gloire effraye Jean ; tandis que les paroles que le Seigneur lui adresse (v. 17 et 18), bien qu’elles annoncent aussi la gloire de Jésus, ont pour but et pour effet de dissiper sa frayeur. Examinons rapidement ces paroles, car il suffit de les mentionner pour nous faire comprendre combien elles sont propres à produire le résultat dont je viens de parler.

Or la première chose que le Seigneur rappelle ici, c’est qu’« il est le premier et le dernier ». C’est ici Celui « qui fonda la terre dès le commencement et dont les cieux sont l’ouvrage ; et les cieux périront, mais lui est permanent, toujours le même, et ses ans ne finiront point » (Héb. 1, 2, 10, 12). C’est par Lui qu’ont été créées toutes choses : celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre, les visibles et les invisibles, soit trônes, ou dominations, ou principautés, ou autorités : toutes choses ont été créées par Lui et pour Lui, et Lui est avant toutes choses, et toutes choses subsistent par Lui (Col. 1, 16-18). Il est le premier !… Car Dieu L’a fait asseoir à Sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté et autorité et puissance et domination, et au-dessus de tout nom qui se nomme, non seulement dans ce siècle, mais aussi dans celui qui est à venir. Et Il a assujetti toutes choses sous Ses pieds. Dieu L’a haut élevé et Lui a donné un nom au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus se ploie tout genou des êtres célestes et terrestres et infernaux ; et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père. — Il est le premier !… car Dieu L’a donné pour être chef sur toutes choses à l’Église qui est Son corps. Il est le chef des anges qui L’adorent ; Il est le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, afin qu’Il tienne le premier rang en toutes choses. Il est le premier !… et Il maintiendra à toujours cette primauté universelle, car Son royaume ne sera point ébranlé, Sa domination ne passera point à un autre. Jésus Christ est le même hier, aujourd’hui, et éternellement. Il est le premier et le dernier ! Telle est la première parole que le Seigneur dit à Son disciple bien-aimé ; telle est aussi la première parole que Jean se plaît à répéter. « Au commencement était la Parole ; et la Parole était auprès de Dieu ; et la Parole était Dieu. Toutes choses furent faites par elle et sans elle rien ne fut fait de ce qui a été fait » (Jean 1, 1-3). Tel est Jésus : Il est le premier et le dernier, l’alpha et l’oméga. Or pourquoi craindrions-nous quand Celui-là est pour nous, avec nous, en nous ? Et s’Il est pour nous, qui sera contre nous ? Qui Lui opposera des ronces et des épines ? Les hommes, tous ensemble, ne sont-ils pas devant Lui comme de la poussière ?

Avec Jésus nous pourrons toutes choses,
Il est puissant : Son bras nous soutiendra !
Si notre cœur sur Lui seul se repose,
Ne craignons rien ! car rien ne nous nuira.

Une seconde parole que le Seigneur dit ici, c’est qu’Il a été mort. Et dès ce moment, Jean ne peut sans doute plus ignorer quel est le glorieux personnage qui lui parle. C’est celui que Jean avait vu de ses propres yeux, que ses oreilles avaient entendu, que ses mains avaient touché sur la terre (1 Jean 1). C’est Celui avec qui il avait mangé et bu, et conversé, et voyagé ; c’est Celui qui parlait à la Samaritaine près du puits et qui pleurait au tombeau de Lazare et sur Jérusalem. C’est Celui dans le sein duquel Jean lui-même était couché au souper et qu’il accompagna au jardin ; c’est Celui qui fut traîné devant Caïphe et devant Pilate, vêtu d’un manteau rouge, couronné d’épines, jugé, battu, moqué et enfin crucifié entre deux brigands. C’est Lui-même qui a parlé à Jean pendant qu’Il était sur la croix, lui disant : « Voilà ta mère ». C’est le même, car « celui qui est descendu est le même que celui qui est monté au-dessus de tous les cieux » (Éph. 4, 10). « J’ai été mort ! Ne crains point ! ». Oh ! que cette parole dut être précieuse pour Jean ! Qu’a-t-il à craindre désormais, puisqu’il sait qu’il est devant Celui-là même dont le sang purifie de tout péché ; devant Celui qui a porté nos péchés en Son corps sur le bois et qui a aboli le péché par le sacrifice de Lui-même ? C’est l’Agneau de Dieu sans défaut et sans tache qui était venu sur la terre pour ôter le péché. Et maintenant, Il a été mort, et Il s’est reposé du péché ; Il l’a ôté, effacé, aboli, enterré, et Il ne mourra et ne ressuscitera plus jamais ! Il a achevé l’œuvre que le Père Lui avait donnée à faire ; et Il est devenu l’auteur du salut éternel pour tous ceux qui Lui obéissent. Oh ! que craindrions-nous donc quand Celui qui nous a aimés et s’est donné Lui-même pour nous, est notre avocat, notre souverain sacrificateur dans les lieux célestes, où Il est entré avec Son propre sang, dont l’efficace est éternelle ?

Qui nous condamnera quand pour nous Jésus plaide ?
Quand pour nous devant Dieu Sa justice intercède ?
Qui pourra nous priver de l’immortalité,
Quand pour nous Il est mort, pour nous ressuscité ?

Et c’est la troisième chose que le Seigneur dit à Jean : « Je suis le vivant, je suis vivant aux siècles des siècles ! ». Parole précieuse ! car si Christ, qui a été mort, n’était pas vivant, nous n’aurions pas et ne pourrions pas avoir « cette espérance vivante par la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts » ; si Christ n’est pas ressuscité notre foi est vaine et nous sommes encore dans nos péchés (1 Cor. 15, 14-17). Mais il n’était pas possible que la mort Le retînt. Or, étant ressuscité d’entre les morts, Christ ne meurt plus ; la mort n’a plus d’emprise sur Lui ; Il vit d’une vie impérissable, éternelle ; Il est vivant aux siècles des siècles. Or Christ est notre vie !… Et si nous nous tenons nous-mêmes pour morts au péché, nous nous tenons aussi pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus (Rom. 6, 11). Et si Christ, tête du corps, vit, le corps vit aussi ; si la tête a une vie éternelle, impérissable, inattaquable, et aux siècles des siècles, l’Église, Son corps, n’a pas d’autre vie que celle-là ; et ainsi parce qu’Il vit nous vivrons. Notre vie est à l’abri de toute puissance de la mort. Ne craignons donc point, car Jésus vit.

Enfin une autre chose que le Seigneur rappelle ici, c’est qu’« il tient les clefs du hadès et de la mort ». La clef est le symbole de la puissance qui met à l’abri, qui retient ou qui délivre, qui fait sortir ou qui fait entrer. Elle est aussi une marque de suprême confiance qui est accordée d’en haut ou qui est déléguée pour exercer une administration. Le diable avait l’empire de la mort, mais Christ, par Sa mort, a rendu impuissant celui qui avait l’empire de la mort (Héb. 2, 14). Déjà pour le Seigneur Jésus et pour les croyants, la mort est annulée (2 Tim. 1, 10) ; déjà maintenant nous avons le droit de dire : « Ô mort ! où est ton aiguillon ? ô hadès ! où est ta victoire ? Or l’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la puissance du péché, c’est la loi. Mais grâces à Dieu qui nous donne la victoire par Jésus Christ » (1 Cor. 15, 55-58). Or cette victoire que Jésus Christ a remportée sur le hadès et sur la mort, victoire à laquelle le croyant participe, qui la Lui disputera ? Qui arrachera de Ses mains puissantes les clefs du hadès et de la mort ? L’ennemi qui sera détruit le dernier, c’est la mort, mais elle sera détruite et jetée avec le hadès dans l’étang de feu : c’est la seconde mort, l’étang de feu (Apoc. 20, 14).

car Il en tient les clefs et Il ne les lâchera pas.

Mais Jésus tient une autre clef, celle de David (Apoc. 3, 7). C’est que Jésus est Fils de David : « Je suis la racine et la postérité de David » (Apoc. 22, 16), et le trône de David est à Lui. C’est une chose dite et arrêtée que « le Seigneur lui donnera le trône de David son père et il régnera sur la maison de Jacob à toujours, et il n’y aura point de fin à son royaume » (Luc 1, 33). Jésus est roi, Il est né pour cela. Celui-ci est le roi des Juifs, et ce qui est écrit est écrit ; aussi, quoique les Juifs aient mis à mort leur roi, quoiqu’ils aient dit : Nous ne voulons pas que Celui-ci règne sur nous ; quoique Jésus Lui-même ait dit : Maintenant mon règne n’est pas de ce monde ; quoique des chrétiens peu soumis à l’Écriture, sourient d’un sourire incrédule quand on leur dit que Jésus s’assiéra sur le trône de David, à Jérusalem ; malgré toutes ces choses, et malgré tout, je dis que le droit de Jésus est par devers l’Éternel et son œuvre par devers Son Dieu (És. 49), et qu’Il vit dans le ciel, que là l’autorité Lui est donnée, que l’Éternel Le sacrera roi sur Sion, la montagne de Sa sainteté. Il tient ferme la clef de David et personne ne la Lui ôtera. Et non seulement Il régnera sur la maison de Jacob, mais Dieu Lui a donné pour héritage les nations et pour Sa possession les bouts de la terre ; et à l’heure marquée on criera : Alléluia ! le royaume du monde, de notre Seigneur et de Son Christ, est venu… « Et je vis le ciel ouvert ; et voici un cheval blanc ; et celui qui était monté dessus appelé fidèle et véritable ; il juge et combat en justice. Et ses yeux étaient comme une flamme de feu ; et sur sa tête il y avait plusieurs diadèmes… Et les armées qui sont au ciel le suivaient sur des chevaux blancs, vêtus de fin lin blanc et pur. Et une épée tranchante sortait de sa bouche, afin qu’il en frappe les nations, et c’est lui qui les gouvernera avec une verge de fer… Et il a sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Apoc. 19).

Mais je m’arrête et je demande simplement : Si tel est Jésus, si telle est Sa gloire et Sa puissance, qu’avons-nous à craindre, connaissant aussi Sa grâce envers nous, Son amour pour nous ? N’est-il pas vrai que si nous avons Jésus devant les yeux, toutes nos craintes se dissipent, comme se dissipe un léger nuage devant le soleil ? Et non seulement nos craintes se dissipent, mais notre glace se fond, mais Son amour nous réchauffe, mais Sa gloire nous transforme ! Oh ! fixons donc les yeux sur Jésus ; loin de moi la prétention que ces lignes Le fassent connaître : je n’ai voulu que former ou fortifier dans ceux qui les liront le désir de Le regarder !