Écho du Témoignage:Notes sur la signification des mots hébreux non traduits en français dans les Psaumes

De mipe
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1. Ajéleth-Hasha-khar, psaume 22, titre. Ajéleth ne se trouve qu’ici, et Proverbes 5, 19, et Jérémie 14, 5, « la biche ». Bien des mots de la même famille confirment ce sens. — Hasha-khar se rencontre vingt-trois fois environ, et signifie aube du jour. Par exemple, Genèse 19, 15 : « Si tôt que l’aube du jour fut levée » ; et 32, 24, 26.

Ajéleth-Hasha-khar, « Biche de l’aube du jour ». Est-ce le nom d’un instrument, de l’air du psaume ou plutôt celui du psaume à cause de son sujet ?

2. Alamoth se trouve en 1 Chroniques 15, 20 « du psaltérion sur Alamoth » et Psaume 46, titre, « Cantique sur Alamoth ». Ce mot (le pluriel de celui qui est traduit ordinairement par vierge, comme en Ésaïe 7, 14, etc.), se trouve encore psaume 68, 25 : « les jeunes filles jouant », etc. ; Cantique 1, 3 : « les filles t’ont aimé » ; Cantique 6, 8 : « des vierges sans nombre ». Traduire ce terme « Pour les vierges » (c’est-à-dire pour leurs voix) présenterait donc une signification convenable et en harmonie avec le mode de chanter actuel ; comme nous disons : « pour des voix de garçons ». — Toutefois ce pourrait être un nom d’instrument ou d’air.

3. Al-Tashkheth se trouve dans les titres des psaumes 57, 58, 59 et 75. Al signifie non, et Tashkheth, détruire. La note marginale de la version anglaise rend par « Ne détruis pas ». Est-ce en rapport avec le sujet du psaume, ou le nom d’un air ? C’est à l’observation à décider.

4. Mahaloth — « Degrés », Psaumes 120-134. Le même mot est employé en Exode 20, 26 pour les degrés d’un autel, comme en 1 Rois 10, 19 pour ceux d’un trône ; 2 Rois 9, 13, les marches d’un escalier, et 20, 9, 10, les degrés d’un cadran solaire ; en 1 Chroniques 17, 17, il désigne l’excellence de l’homme ; Esdras 7, 9 : « on commence de partir » (monter) ; Ézéchiel 11, 5 : « toutes les pensées de votre esprit » ; Amos 9, 6 : « qui a bâti ses étages dans les cieux » — note marginale anglaise : « ascensions », « sphères ». Le mot d’où il dérive veut dire simplement « monter ».

Luther le rend par dans le plus haut chœur, soit quant à la position occupée, soit peut-être quant au ton de voix. Quelques-uns, comme les Septante et la Vulgate, pensent que ces psaumes se chantaient sur les degrés du temple.

Selon moi, ils renferment une démonstration interne qu’ils furent écrits, en grâce, pour les temps où, trois fois l’an, les mâles devaient monter de leurs demeures pour se présenter devant l’Éternel. Quelques-uns d’eux peuvent se rapporter à l’acte de monter de la captivité, comme pour Esdras.

5. Guitthith, psaumes 8 ; 81 et 84. — La plupart lient ce mot avec Gath, pressoir, cuve, comme les habitants de Gath étaient les Guitthiens. Est-ce à la cuve, à Gath la ville, à un instrument de musique, ou à un air qu’il est fait allusion ? Quelqu’un suggère la pensée que ce sont des chants de joie propres à être chantés en des occasions telles que la moisson, ou la vendange.

6. Higgaïon. Rendu une fois de cette manière, psaume 9, 16. On le trouve encore trois fois : psaume 19, 14, « la méditation de mon cœur » ; psaume 92, 3, « cantique sur la harpe » ; Lamentations 3, 62, « leur dessein qu’ils ont contre moi ».

Le bourdonnement de la harpe est supposé correspondre à une méditation vague, rêveuse, ou au dessein médité contre quelqu’un qui est haï ; car, dans ce cas, le dessein parle indistinctement de la haine intérieure. On aurait pu, semble-t-il, pour le mot Higgaïon, mettre « méditation », « ce son solennel », « dessein » ; — ainsi, « telle était leur méditation », ou « leur dessein » : « ceci est un son solennel ».

7. Jonath-Élem-Rekhokim ne se trouve que dans le titre du psaume 56.

Jonath signifie colombe, Genèse 8, 8, 9, 10, 11, 12 ; ou pigeon, Lévitique 1, 14, etc. — Élem signifie lié ; le verbe marque souvent le silence, par exemple, psaume 39, 2, « J’ai été muet », mais s’applique à tout acte de lier, par exemple, des gerbes, Genèse 37, 7. Élem ne se rencontre qu’ici où on lui donne ordinairement le sens de silence, et psaume 58, 1, où il est rendu par « vous gens de l’assemblée » (c’est-à-dire, masse de gens liés ensemble). — Rekhokim, c’est le participe du verbe traduit en psaume 22, 11 par « Ne t’éloigne pas de moi ». Voyez aussi psaumes 22, 19 ; 35, 22 ; 38, 21 ; 71, 12, et 109, 17, etc. « La colombe du silence (parmi) les étrangers » est la traduction littérale ordinaire. — « La colombe de — ce qui est lié — gens éloignés » sont les trois termes correspondants. — Comparez le psaume lui-même.

8. Leannoth, voyez sous le n° 9.

9. Mahalath se trouve seul psaume 53. Le dictionnaire dit : « sens incertain ». Pourquoi pas maladie, infirmité comme d’autres disent, prenant le mot pour le nom venant du verbe ? — Genèse 48, 1, « ton père est malade » ; psaume 35, 13, « quand ils ont été malades, etc. Le psaume 53 est frappant quant à l’état maladif de la nation, et son importance comme psaume se voit en ce qu’il est donné une autre fois dans le livre, avec quelques changements (psaume 14).

Le mot Mahalath se rencontre aussi au psaume 88 suivi de Leannoth qui peut être le pluriel du mot traduit absinthe, Deutéronome 29, 18 ; Proverbes 5, 4 ; Jérémie 9, 15 ; 23, 15 ; Amos 6, 12 — à moins que Leannoth ne soit un nom propre : « touchant la maladie de Leannoth » — « touchant la maladie d’absinthe » (c’est-à-dire, la maladie mortelle, amère), ce qui serait en harmonie avec le psaume. Les Septante divisent Leannoth en, , préposition à, pour, et Hanah, chanter, répondre à ; et voient dans Mahalath un nom propre, ou un nom d’air, ou d’instrument, ὐπερ μαελεθ του αποϰριθηναι pour chanter sur, ou à Mahalath. Je préfère l’autre interprétation.

10. Maskil — « donnant instruction », note marginale version anglaise. Il y a treize de ces psaumes — 32 ; 42 ; 44 ; 45 ; 52 ; 53 ; 54 ; 55 ; 74 ; 78 ; 88 ; 89 ; 142.

11. Mictam. Ces psaumes sont les 16 ; 56 ; 57 ; 58 ; 59 et 60. Je ne connais pas de meilleure traduction de ce mot que l’ordinaire, « Psaume d’or ». Il ne se trouve pas ailleurs ; mais le mot de même famille traduit : d’or d’Ophir, psaume 45, 9, et « fin or » dans Ésaïe 13, 12, se trouve neuf fois, avec ce seul sens, « or ».

12. Muth-Labben, psaume 9, titre. — Muth, psaume 48, 14, « jusqu’à la mort ». La — « pour le » ; Ben, « fils ». « Touchant mort pour le fils ». — Les Septante : ὑπερ τῶν ϰρυφιων του ὑιου, « touchant les choses cachées du fils ».

13. Neguinah dont Neguinoth est le pluriel. Job 30, 9, « Je suis leur chanson » ; Psaumes 69, 12, chanson ; 77, 6, mélodie ; Ésaïe 38, 20, cantiques ; Lamentations 3, 14, chanson ; et 5, 14, chanter. Habakuk 3, 19, version anglaise : « sur mes instruments à cordes » ; en marge, sur Neguinoth, comme Martin. Cela montre assez le sens. Le verbe est : frapper les cordes. Neguinoth, psaume 61, titre ; Neguinoth, Psaumes 4 ; 6 ; 54 ; 55 ; 67 ; 76. Sur l’instrument à cordes, ou sur les instruments à cordes.

14. Nehiloth, psaume 5. Les chalumeaux, ou flûtes. On comprend généralement ce terme comme venant du verbe, percer.

15. Sélah se trouve soixante-dix fois dans les Psaumes et trois fois dans Habakuk. On a beaucoup torturé ce mot pour le faire parler. Les uns prennent ses trois consonnes pour les premières lettres de trois mots, et le regardent comme équivalent au terme de musique Da capo ; que le musicien retourne. Mais cela ne ressemble guère à l’antique hébreu. Gésénius dit que c’est silence comme équivalent aux mots de Daniel 4, 4, tranquille ; comme si Shélah était le même terme que Sélah. Quoique mon désir soit de lire avec les pieds déchaussés (car le lieu est saint et je redoute les conjectures), ce mot pourrait, d’après d’autres de la même famille, signifier élevant, et ainsi silence, comme le résultat de l’acte de se lever en cessant de chanter ; car l’idée de peser se trouve dans séla, Lamentations 4, 2, en bonne part « estimé comme le meilleur or », et aussi en mauvaise part, sélah, psaume 119, 118 : « foulé aux pieds ».

Je remarque que Sélah est souvent mis là où une pause est naturelle, comme après une déclaration spéciale ; et ainsi, d’une manière pratique, je sens que c’est pause, ou silence, avec Gésénius. Je ne puis dire plus.

16. Sheminith se trouve en 1 Chroniques 15, 21 ; Psaumes 6 et 12 dans les titres. La version marginale anglaise traduit « sur la huitième ». De même Martin en 1 Chroniques. C’est l’adjectif numéral ordinal de huit, et se rapporte à des cordes d’instruments. Quelques-uns traduisent « octave », comme pour montrer qu’il faut jouer une octave plus bas que ce qui est écrit : ainsi, je crois, Gésénius. Je préfère la version de la marge anglaise. Remarquez que dans 1 Chroniques 15, 20, 21, Alamoth et Sheminith sont en contraste l’un à l’égard de l’autre.

17. Shiggaïon, psaume 7, et Habakuk 3, 1, sur Shiguionoth au pluriel (Osterwald). Martin traduit sur les ignorances. — Le verbe est errer, se détourner, comme dans psaume 119, 10, 21, 118 ; Lévitique 4, 13, péché par erreur. « Ode errante » — autrement, chants variables — « chants avec variations ». Je préfère la première interprétation.

18. Shoshannim. Les lis, comme dans Cantique 2, 16 ; 4, 5, etc. — se rencontre dans psaumes 45 et 69, et (lié avec Héduth) psaume 80.

Shushan-Héduth (Psaume 60) est presque le même mot et ne se trouve plus que 1 Rois 7, 19 : « lis ». Héduth est le mot ordinaire pour « le témoignage », en Exode, etc. On suppose que le lis a trait à un instrument d’après sa forme : ainsi, je crois, Calmet. D’autres le rapportent au nom d’un chant. — Le mot traduit sur, peut aussi bien se rendre par « à », « touchant », etc.


Ajéleth-Hasha-khar — La biche de l’aube du jour.

Alamoth — Pour les vierges.

Al-Tashkheth — Ne détruis pas.

Mahaloth — Monter.

Guitthith — La cuve.

Higgaïon — Méditation.

Jonath-Élem-Rekhokim — La colombe muette (parmi) les étrangers.

Mahalath — Maladie.

Mahalath-Leannoth — Maladie amère.

Maskil — Pour instruire.

Mictam — (Psaume) d’or.

Gnal Muth-Labben — Sur mort pour le fils ?

Neguinah — Un instrument à cordes.

Neguinoth — Instruments à cordes.

Nehiloth — Les flûtes.

Sélah — Pause.

Sheminith — Instrument à huit cordes.

Shiggaïon — Ode errante.

Shoshannim — Les lis.

Shushan — Le lis.

Shushan-Héduth — Le lis du témoignage.

Quarante-huit psaumes n’ont pas Élohim, Dieu. — Les 1, 2, 6, 11, 12, 15 à 17, 19, 21, 23, 26, 28, 29, 32, 34, 39, 93, 101 à 103, 107, 110 à 112, 114, 117, 120, 121, 124, 134, 137, 139, 140 à 142, 148, 149, 150.

Vingt psaumes n’ont pas Jéhovah, Ieovah, l’Éternel. — Les 43, 44, 45, 49, 51, 52, 53, 57, 60, 61, 62, 63, 65, 66, 67, 73, 77, 82, 114, 150.

Une grande partie de la force et de la beauté des Psaumes dépend des noms divins, des titres divins et des gloires divines qui s’y trouvent.

L’éditeur désire ajouter quelques remarques générales à ce qui précède, en rapport avec le livre des Psaumes.

Le nom « Psaumes » vient évidemment du grec ψαλμοι chants lyriques, pour exprimer qu’ils sont de nature à être chantés sur la lyre, ou d’autres instruments à cordes. Mais en hébreu, le titre est différent, Thehillim, et signifie « hymnes » ou « louanges » ; en grec υμνοι, plutôt que ψαλμοι ; néanmoins, un seul psaume (145) est intitulé Thehilah, louange.

Titres. — En général, chaque psaume a un titre. — Vingt-trois n’en ont point ; on les a appelés « orphelins » : — Les 1, 2, 10, 33, 43, 71, 91, 93 à 97, 99, 104, 105, 107, 114 à 116, 118, 119, 136, 137 ; et onze autres, ce qui fait trente-quatre psaumes « orphelins » en tout, si le mot « Alléluia » n’est pas regardé comme un titre ; ce sont les 106, 111, 112, 113, 117, 135, 146 à 150.

Valeur des titres. — Je crois qu’ils font partie du texte sacré ; quand même on en attribuerait l’insertion à Esdras, auquel quelques-uns attribuent l’arrangement de l’ordre actuel des Psaumes. — La difficulté qu’éprouvèrent les Septante pour les traduire en grec, indique qu’ils étaient anciens de leur temps ; mais leur autorité repose sur la même base que le reste du texte.

Leur emploi. — On peut penser que la difficulté de le déterminer a fait conserver aux traducteurs, anglais ou autres, les mots hébreux. — On peut voir la difficulté dans le choix exprimé plus haut. — Et on pourrait en faire un beaucoup plus étendu.

Les acrostiches offrent dans l’Écriture un intérêt particulier, comme montrant la condescendance de Dieu à l’égard des habitudes de l’homme, même dans le style de composition. — Je n’en connais point dans le Nouveau Testament. Dans les Lamentations, chaque verset des chapitres 1, 2, 4, commence par une lettre de l’alphabet, selon leur ordre ; le chapitre 3 se divise, par trois versets, les trois premiers ont A ; les trois suivants B, et ainsi de suite. — Le psaume 119 est divisé par huit versets ; les huit premiers commencent par A, les huit suivants par B, et ainsi de suite.

Les psaumes 25, 34, 37, 111, 112, 145 aussi sont jusqu’à un certain point, mais non parfaitement, acrostiches.

Le livre des Psaumes, dans quelques Bibles hébraïques, est divisé en cinq livres.

On a indiqué ce qui suit comme la portée de chacun de ces livres :

Livre premier. — Christ en Ses souffrances, au milieu d’elles, dans la découverte du peuple dont Il est entouré, et la relation responsable qu’Il prend dès lors envers Dieu, comme s’identifiant avec les saints. Psaumes 1 à 41.

Livre deuxième. — Christ et le résidu, comme chassés par l’Antichrist, hors de Jérusalem. Psaumes 42 à 72.

Livre troisième. — Christ occupé d’Israël, comme s’étendant au-delà de Juda. Psaumes 73 à 89.

Livre quatrième. — Venue de Christ dans le monde. Psaumes 90 à 106.

Livre cinquième. — Le grand Allel, tout, de toutes parts, bénissant Jéhovah-Shammah. Psaumes 107 à 150.

On a encore divisé les Psaumes en dix-sept livres.

1. Psaumes 1-2

2. Psaumes 3-9

3. Psaumes 10-19

4. Psaumes 20-24

5. Psaumes 25-30

6. Psaumes 31-34

7. Psaumes 35-48

8. Psaumes 49-63

9. Psaumes 64-68

10. Psaumes 69-72

11. Psaumes 73-78

12. Psaumes 79-84

13. Psaumes 85-101

14. Psaumes 102-108

15. Psaumes 109-119

16. Psaumes 120-139

17. Psaumes 140-150