Écho du Témoignage:Cœlestia/Partie 3

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Matthieu 11, 27. — Christ avait la parfaite conscience de la nature unique, solitaire, de Sa personne, en rapport avec la gloire divine. « Personne ne me connaît, sinon le Père ». « Je sais qui je suis ». Dans un certain sens Il est seul, et c’est une chose très précieuse qu’il en soit ainsi. Il y a un seul Messie, un seul Fils, et Il le sait. Jamais Il n’oublie qui Il est, et dans Ses actes Il ne reste jamais non plus au-dessous de ce qu’Il est, comme le Fils unique du Père. Puis Il ajoute : « Ni personne ne connaît le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils voudra Le révéler ». Qui pouvait révéler le Père à l’exception du Fils ? Une partie de la gloire de Christ se montre dans l’usage qu’Il voulait faire de ce pouvoir et de la bénédiction de Sa connaissance qui Lui donne exclusivement le pouvoir et le droit de révéler le Père. Il voulait enseigner qui Il voudrait à Le connaître ; c’est là Sa prérogative.

« Toutes choses m’ont été livrées par mon Père ». Quelle était la pensée de Christ en rapport avec cette puissance universelle ? « J’ai reçu le secret du Père, j’ai le pouvoir de Le révéler, j’en veux chercher à qui le Père puisse être révélé ». Voilà la pensée du cœur de Christ — et cela ne nous dit-il pas tout un volume sur Son caractère ? Quel contraste avec nous-mêmes ! Si nous avions toutes choses à notre disposition, qu’en ferions-nous ? N’en voudrions-nous pas quelque fragment pour le moi ? Avec Christ, c’est seulement « mon Père » : c’est à Lui qu’Il rapporte tout.

Il y eut un homme dont les hommes ne voulaient point. Cet homme était là comme Fils du Père, dans la lumière, avec la conscience du regard du Père rayonnant sur Lui de tout l’éclat de l’amour ; et cet homme disait : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi je vous donnerai du repos ». Il avait seul le secret du repos, et s’il y avait en Lui cette inépuisable plénitude divine, toute la gloire divine étant en Lui et nous étant révélée à nous (car Il dit : « celui qui m’a vu a vu le Père »), à qui ne pouvait-Il pas et à qui ne voulait-Il pas donner du repos ? Il ne s’agit pas de la grandeur du fardeau que vous avez à porter, mais de l’œil du Seigneur sur les individus. Lorsqu’Il regarde quelqu’un, que ce soit même un petit enfant qui ne sent pas encore son fardeau, Il le voit et connaît tout ce qui se rattache au combat. Il voit un fardeau au-dedans de chacun — voit tout ce qui est contre nous. Il se peut que je sois comme un vaisseau brisé entre deux mers ; eh bien ! Il me dit : « Venez à moi, et je vous donnerai du repos ». Comment pourriez-vous échapper à cette parole ? Y a-t-il quelque chose hors de Son pouvoir ? C’est là précisément que nous avons l’essence même de l’évangile. Il poursuit : « Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, et vous trouverez le repos de vos âmes ». Comment est-ce que Christ trouve un tel parfait repos au milieu de tout ce qui était contre lui ? Toujours tranquille et en paix au milieu de tout cela ; et Il dit : « Apprenez de moi ».

C’est une chose de reconnaître Christ comme Celui qui peut donner du repos, et autre chose de marcher avec Christ sous le joug, de sorte que nous trouvions du repos nous-mêmes lorsque tout est contre nous ; de marcher avec Lui en toute chose, comme si nous disions : « Je n’ai rien d’autre à faire que de plaire à mon Maître ; et j’ai à marcher de telle manière que, quoi qu’il arrive, je puisse dire : Je te célèbre, ô Père ». Hélas ! tel n’est pas le cas avec nous. Nous avons nos voies et nos plans à nous, et nous n’aimons pas de les poursuivre sous le joug de Christ. Il voudrait que Sa lumière brillât de telle sorte en nous que tout ce qui s’y trouve fût manifesté, et que notre marche fût tellement selon la lumière que le monde nous rejetât comme il L’a rejeté Lui-même. Plus je serai étroitement lié avec Lui, plus aussi je sentirai profondément le contraste entre Ses voies et les miennes. Si je suis sous Son joug, pensez-vous qu’Il tolère la volonté propre, les « je veux, je ne veux pas » ? Si Christ m’a donné du repos et m’a lié avec Lui-même, Il ne me laisse pas suivre ma propre voie, mais Sa voie à Lui. Christ s’est mis en service comme le parfait serviteur de Dieu ; à chaque pas du chemin Il pouvait discerner quelque chose qui appelait Son cœur au Père. Il lui était doux de prouver quel parfait serviteur Il était, Son rejet signalant Son unité avec le Père. Ce n’était pas Lui seulement qu’ils haïssaient, mais le Père aussi. Il ne voulait pas comme serviteur se soustraire à Son association avec Dieu ; et Il goûtait le repos qui en découlait dans toute sa perfection. Ce qui est pour nous la souffrance la plus amère, le brisement de notre volonté, le Seigneur ne l’éprouva jamais, car Il n’avait de volonté que celle du Père. Pour nous, nous avons une volonté qui doit être constamment brisée parce qu’elle ne veut pas plier. Quelle chose solennelle que nous ne sachions pas plier notre volonté à la volonté de Dieu ! Chez Christ c’était toujours : « non point ma volonté, mais la tienne ». À mesure qu’Il passait d’une souffrance dans une autre, c’était toujours « Dieu et mon Père » !

Ce qui dans la vie a été pour le cœur la cause de la plus profonde amertume, c’est cette volonté propre contrariée : « Je ne veux pas faire cela, il ne me plaît pas de faire ceci ; il faut que j’aille ici ; j’aimerais mieux aller là ». Ah ! j’ai gagné d’apprendre par ce brisement même ce qu’est ma volonté. Si vous prenez un bœuf et que vous liiez avec lui sous le même joug un animal plus faible, le plus faible devra suivre la même voie et marcher du même pas que le plus fort. Élie, Pierre et Paul éprouvèrent qu’il ne servait à rien de chercher à échapper aux souffrances du joug. Ils y étaient liés avec Christ et il fallait qu’ils marchassent là où Il marchait ; et Pierre fut amené à la fin à recevoir la couronne du martyre. Si nous allons volontairement où Christ nous conduit et que nous cherchions à apprendre de Lui — voyant en tout ce qui arrive « Dieu et notre Père » — tout sera facile. « Je suis débonnaire et humble de cœur ». Où apprenons-nous cette débonnaireté et cette humilité de Christ mieux qu’en étant sous le joug avec Lui ? Oh quelle douceur, quel support n’a-t-Il pas montrés ! Il ne s’est pas laissé détourner de Son dessein, mais avec quelle patience Il a supporté notre conduite ! Ne pouvez-vous vous rappeler d’innombrables occasions où votre ami le plus cher se serait débarrassé de vous volontiers et en eût fini avec vous pour toujours, pendant que Christ dans le ciel poursuivait tranquillement Ses desseins d’amour en votre faveur ? Si vous étiez laissé entre les mains du saint le plus distingué sur la terre, quel contraste il y aurait (vous pouvez le sentir) avec ce Christ qui pouvait lever Sa face vers le ciel et dire : « Personne ne me connaît, sinon le Père », et pouvait ensuite se tourner vers une pauvre faible chose comme vous ou moi, et dire : « Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi ».

Si nous pouvions tenir toujours et entièrement le moi abaissé, nous trouverions du repos dans toutes les circonstances. Nous verrions Dieu et notre Père en toutes choses si nous marchions comme Christ marchait : privations, tentations, difficultés — Dieu et notre Père en tout. Soumission à Sa Parole en toutes choses — dire : « Il est écrit », rend douce la chose la plus amère. Christ s’est engagé à me faire avoir du repos, Il me révèle le Père, voilà la bénédiction dans laquelle Il m’a enfermé. Toute bénédiction vient de Christ m’enseignant chaque jour à trouver du repos en voyant Dieu et mon Père en toute chose.

Où sont nos cœurs, oui ! où sont-ils ? Sont-ils occupés de ce monde, ou passons-nous tranquillement au ciel épris de ce que l’amour ne saurait perdre de vue — un Christ vivant dans le ciel ?

Quels biens avez-vous, si vous n’avez pas obtenu Christ ? Si Christ est l’objet de votre cœur, toutes les choses qui vous tourmentent vous enlèveront-elles Christ ? Toutes les choses après lesquelles vous soupirez vous donneront-elles davantage de Christ ?

Tout le long du chemin, du commencement à la fin, nos sources sont en Christ ; vous ne sauriez rien trouver à part de Christ. Il ne servira de rien de reposer sur un fondement quelconque autre qu’un Christ monté dans le ciel. Celui qui parlait comme jamais homme ne parla est Celui dont la parole doit être ferme dans toute l’éternité.

Ah ! précieux Seigneur ! je n’ai rien que ton amour — un amour qui me mène droit à la maison du Père pour être avec toi où doit être manifestée la pleine expression de cet amour. Un amour pareil est puissant, lorsqu’il est dans le cœur, pour conduire les pieds dans une marche entièrement différente de celle d’un homme qui ne l’a pas reçu. Je puis me tourner vers ce Christ et dire : Rien ne peut me troubler, ce Christ glorifié dans la présence de Dieu est le fondement même de ma paix. Je Le connais comme Celui qui a porté mes péchés sur la croix, comme Celui qui m’a révélé la gloire de Dieu, et je suis en association avec Lui comme l’homme des douleurs, avec Lui qui descendit au sépulcre, avec Lui ressuscité et vivant aux siècles des siècles à la droite de Dieu. Et c’est là que nous trouvons, en Lui ainsi présenté, notre place devant Dieu.

À mesure que nous avançons ainsi d’année en année, nous faisons l’expérience que ces choses conservent leur valeur ; mais quelle évaluation peut faire un pauvre pécheur de la valeur inestimable de ce sang ? Que sera-ce quand nous serons à la maison et que nous nous trouverons dedans, amenés par ce sang dans la communion de ce que Dieu est ? Et à mesure que nous irons et viendrons par la maison du Père et que nous entrerons dans la plénitude de joie qui y est réservée pour nous, nous trouverons tout cela rattaché à ces mêmes éléments par lesquels Il pourvoyait à notre joie ici-bas à mesure qu’Il nous portait à travers le désert.

Quelle est la première douce parole qui retentira à nos oreilles quand nous entrerons dans le ciel ? L’excellence et les mérites de l’Agneau et du sang de l’Agneau. Et nous serons là parce que le sang de cet Agneau nous aura purifiés. Que doit être le péché pour nécessiter le sang du propre Fils de Dieu ! Là-haut, dans la présence de Dieu, j’apprends quelque chose de l’infini du péché, que rien ne peut en faire disparaître la tache excepté le sang du Fils de Dieu, et qu’Il l’a fait complètement.

Étrange pensée pour le cœur de l’homme, que nul autre que le Très-haut Lui-même ne pouvait assez s’abaisser ! Nul aussi élevé que Lui, mais nul autre ne pouvait descendre aussi bas. Nul autre que Lui ne pouvait mesurer ce qu’est le péché dans la créature, en porter la pénalité et régler notre compte avec Dieu. Le croyant est amené devant Dieu par une voie toute particulière — une voie dont le caractère particulier — appris de Sa main — la fait être la voie la plus bénie qu’il fût possible de concevoir.

Il y a dans cette parole du Seigneur, Jean 17, 2, quelque chose qui doit pénétrer le cœur d’amour et d’adoration. Pensez aux circonstances dans lesquelles se trouvait Celui qui l’a prononcée — et que veut-Il, après quoi soupire-t-Il en un tel moment ? Il désire une certaine position dans laquelle Il puisse nous communiquer quelque chose afin que le Père soit glorifié.

Est-ce que Christ arrête Ses regards sur vous avec cette pensée : « J’ai glorifié le Père en celui-là, j’ai communiqué à celui-là la vie éternelle » ?

Quand Il descendait vers la croix, désirait-Il trouver du repos de la souffrance ? Non ! Il voulait glorifier Dieu, communiquer la vie éternelle. Et Il ne considère pas seulement comme Sa gloire de la donner, mais comme la gloire du Père ; et Il est le seul qui puisse la donner. Il priait le Père qu’Il pût Le glorifier en donnant la vie éternelle à tous ceux que le Père Lui avait donnés. Quelle douce parole ! Toute autorité Lui était donnée sur toute chair afin qu’Il nous vivifiât, qu’Il nous donnât la vie éternelle ; afin qu’Il nous donnât une place avec Lui-même.

Dieu ne peut jamais oublier aucune parcelle de ce que Son Fils a souffert pour nous amener dans cette position ; et Christ ne peut jamais oublier un seul de ceux que le Père Lui a donnés : il n’en manquera pas un seul. Notre vie est en Lui, et quoi que nous puissions avoir à traverser ici-bas, cette vie est incorruptible et immuable ; le vase peut se gâter, mais la vie est conservée, elle est éternelle ; et cette vie, elle est quelque chose que Christ vous a donné pour être la puissance d’union entre vous-même et le Père et le Fils.

Représentez-vous les anges qui furent témoins de la création et du déploiement de la puissance du Créateur dans la perfection et la beauté d’Éden, avec la pensée que Celui qui déployait toute cette beauté et cette bonté serait Celui qui devait être cloué à la croix comme un malfaiteur, et mis dans une grotte sur la terre, et que l’homme ne trouverait rien de trop mauvais à dire de Lui ! Et puis encore, eût-on pu penser dans le ciel que cet Être traité comme un malfaiteur, non seulement ressusciterait et serait dans le ciel, mais serait assis sur le trône de Dieu — objet des délices de Dieu ? Certainement non ! jamais ! Et une des choses les plus difficiles pour moi, c’est la pensée que, d’après ce que j’étais par nature, il était aussi peu vraisemblable que Dieu opérât en moi et formât de pareils matériaux un vase parfait, qu’il l’était que Son Fils descendît ici-bas et mourût.

Il n’y a pas de lumière comme la croix pour manifester le véritable caractère de la nature humaine ; pas d’acte accompli jamais par l’homme dont Dieu pût dire : « Voilà ce que l’homme est », jusqu’à ce que Son Fils fut mis à mort et que la lumière du ciel brilla sur une cité de meurtriers. Cette croix faisait voir ce que nous sommes par nature ; mais Dieu regarda dans l’abîme de notre nature, et Il vint là parce qu’Il est riche en miséricorde. Qui oserait dire quoi que ce soit si Dieu trouve bon de prendre de tels êtres et de leur donner une nouvelle nature, une vie nouvelle ?

La vie d’Adam en Éden n’était pas une vie au-delà du sépulcre — non plus que cette vie dans laquelle le second homme, le Seigneur venu du ciel, monta où Il était auparavant. Comme Fils de l’homme, Christ pouvait mourir et mourut ; mais Il donna Sa vie et reprit Sa vie de nouveau ; et c’est là la vie que possède un homme retiré de sa nature. Le premier Adam ne pouvait avoir une vie pareille, à moins qu’elle ne lui fût communiquée par le dernier Adam : celui-ci communique la vie — la vie éternelle. Jusqu’à ce que Christ eût quitté le tombeau et fût monté au ciel, il n’y avait pas de source de vie d’où l’eau découlât. Voilà dix-huit cents ans qu’une fontaine fut ouverte dans les cieux.

Quelle est la grande différence entre les œuvres de l’homme et les œuvres de Christ ? Celles de Christ se rattachaient toutes au Père. Il regardait toujours vers le Père avec un cœur à l’unisson avec la pensée de Dieu. Les œuvres qu’il nous faut comme peuple de Dieu sont des œuvres qui embrassent la pensée de Dieu. Si vous voulez savoir ce qui n’est pas « digne de Dieu », adressez-vous la question : « S’Il était dans le monde, le Fils de Dieu ferait-Il cela ? ». Ces œuvres se rattachent-elles dans votre esprit à cette pensée : « Je dois faire ceci parce que j’appartiens à Dieu » ? Quelqu’un qui a la vie en Christ ne peut produire de fruit qui ne soit reçu par Dieu. Il est de toute importance de juger nos œuvres — de voir si ce sont des œuvres dignes de Christ ; de bonnes œuvres, non pas selon les pensées de l’homme, mais selon le cœur et les pensées de Dieu, d’un caractère tel que nous pouvons dire : « pour moi vivre, c’est Christ ».

Quoi de plus précieux que la face de Christ dévoilée au cœur de la part de Dieu, et que la brillante lumière de cette face rayonnant et le remplissant ! Le Saint Esprit donné pour la porter toujours là. Mais, tout riche et brillant qu’il est, le trésor est dans un vase de terre, et nous sommes encore dans le désert.

Dieu ne connaît rien d’aussi beau que Christ : Il voudrait que nous Le contemplassions toujours Lui, dans la parfaite beauté duquel le cœur du Tout-puissant trouve tout son bon plaisir. Que Dieu nous ait révélé cette face et qu’Il en fasse briller dans nos cœurs toute la lumière, c’est en vérité extrêmement précieux ; mais cette bénédiction même donne lieu doublement à notre responsabilité. Nous avons à marcher comme des flambeaux. Ce Christ à face découverte est un Christ dont la lumière brille afin de rayonner par le moyen de Son peuple. Toute la lumière que vous devez refléter est dans le Seigneur Jésus Christ Lui-même. Si vous regardez à votre responsabilité comme se rattachant seulement au moi, vous murmurerez et serez misérables.

Toutes les fois qu’il s’agit de responsabilité, nous éprouvons le besoin de quelque chose de précisément aussi doux que nous fait éprouver la pensée que nous sommes laissés ici-bas comme témoins pour le Seigneur. Dès qu’Il viendra Il remplira de gloire toute la terre ; pour cela nous avons à attendre. Notre position présente est celle de « brebis destinées à la tuerie » passant sur la terre, faisant briller la lumière. Quand Il viendra, Il donnera la gloire plus grande. Quelle douceur dans la pensée que l’on est employé par le Seigneur ici-bas à faire rayonner la lumière — que l’on sert Son dessein ! Car Il veut avoir une lumière sur la terre pendant qu’Il est absent. Quand Il viendra, vous ne goûterez pas seulement les joies de Son royaume, mais vous penserez que vous avez servi à Ses vues dans le désert, en faisant briller la lumière (Sa lumière). Et lorsqu’Il vous a placé là, ignorait-Il ce qu’était le vase de terre ? Plus on aura été faible, sans force aucune, plus on aura le sentiment de Sa puissance.

Bientôt nous serons là-haut avec Christ. Dieu n’entendait pas que nous fussions heureux sans Lui ; mais Il voulait tout d’abord que nous fussions témoins pour Lui ici-bas, que nous fissions briller autant de lumière qu’il est possible.

Non seulement j’ai vu la face de Jésus Christ (voir Jean 14, 21), et quel ineffable sujet de contemplation au-dessus de tout autre ! mais j’ai association avec Christ dans la lumière. Je n’ai pas seulement à détourner mes regards des choses présentes et à contempler cette brillante lumière là-haut, mais j’ai à la réfléchir ici-bas. Il se peut que je sois un très mauvais réflecteur : « Ne vous inquiétez jamais (dit Christ), continuez, je donne la puissance ; je sais qu’en vous-même vous n’êtes rien, et que vous vous trouvez dans la place où il est nuit ; mais continuez de faire rayonner la lumière ; bientôt vous serez dans le jour de Dieu ». Ce matin sans nuages nous introduira dans la lumière où Christ est maintenant. Il est l’étoile brillante du matin. Pendant dix-huit cents ans Il en a agi avec un peuple ici-bas ; la nuit peut être très noire, mais les ténèbres n’atteignent pas jusqu’à l’étoile brillante du matin. Aucun nuage ne la couvre : bientôt elle resplendira. Nous sommes seulement dans la souffrance, sur notre route vers ce qui se trouve plus loin. Il est notre étoile brillante du matin. Nous Le verrons. Il nous prendra en haut et nous guidera dans la maison du Père avant que le soleil brille. C’est cette espérance qui donne courage pour aller en avant au milieu de la ruine. Certainement j’ai manqué. Est-ce que j’ai été un bon réflecteur de la lumière ? Non ! mais je dois poursuivre comme je puis jusqu’à ce qu’Il vienne, jusqu’à ce que je Le voie comme l’étoile brillante du matin. Ce qui nous est présenté, ce n’est pas l’attente de brillants réflecteurs de la lumière lors de Sa venue (bien que nous devions être tels), ni l’attente de voir des chandeliers remplis d’huile ; mais c’est le Saint Esprit dans l’Épouse soupirant après Sa venue. Est-ce qu’Il vous entend crier : « Viens, Seigneur Jésus » ? Vos cœurs se montrent-ils comme toujours prêts à dire : « Viens, Seigneur Jésus » ? Vous n’avez pas besoin de regarder autour de vous, et d’en attendre d’autres ; vous pouvez, vous, Lui adresser ce cri de votre désir. Ah ! cultivez la communion avec Christ en rapport avec ce mot « Viens » ! Je ne connais rien d’aussi propre à élever l’âme au-dessus du monde comme d’être en communion avec Christ sur ce point ; nous voir nous-mêmes comme partie de l’Épouse encore sur la terre, et l’Esprit en elle disant : « Viens ! ».

Il peut y avoir chute et ruine de l’Église, mais il y a ce fait que je fais partie d’une compagnie que Dieu a donnée à Son Fils, et qu’à cause de cela (non pas pour quelque chose en moi) je puis ne faire rien que dire toute la longue nuit de la vie : « Viens, Seigneur Jésus, viens ! ».

Aussitôt que nous sommes en rapport avec le Seigneur Jésus Christ, nous avons trouvé Dieu ; Dieu est à l’âme comme une personne vivante, et toutes nos associations sont rattachées à Dieu.

Lorsqu’Il sépare des personnes pour Lui-même, Il place derrière elles le sang de Christ.

La beauté de Christ se déploiera devant nous avant qu’Il s’avance et prenne en main Son grand pouvoir pour frapper les choses du monde. Alors Il s’avancera pour consommer Sa victoire. Maintenant Il est assis dans le ciel avec toute autorité autour de Lui et en Lui, mais Il ne l’exerce pas encore.

Il nous a placés dans la position qu’Il occupait sur la terre — comme des brebis pour la tuerie. Dans quelle place nous sommes gardés par Lui ! Nous avons un Seigneur ressuscité, monté au ciel, qui a tenu Sa parole, de sorte que nous avons une place ; et Il a tellement gardé les choses sur la terre que, en dépit des hommes et de Satan, Il a toujours donné force à des gens de confesser Son nom et de se tenir quelques-uns réunis dans une position de témoignage en même temps qu’Il dirige leur service. Il prit tout spécialement celui de Paul en Ses propres mains. Pour ce qui tient aux chandeliers, Il a tout pris aussi en Ses propres mains, et de même à présent Il maintient la communion avec les siens et les met en mouvement dans le service. Les membres ne sauraient se mouvoir à moins que la tête n’agisse en eux. Satan lui-même ne peut remuer la langue sans la permission de Dieu — de Dieu comme dominateur de tout. Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Cette pensée renferme une immense consolation. Ce n’est pas manque de puissance que Christ reste en arrière ; Il peut venir, s’Il le veut, avant que Satan soit précipité et établir Son royaume. Le fait qu’Israël n’est pas prêt, n’est pas un obstacle à ce qu’Il se lève du trône du Père et s’avance. C’est par Lui que Dieu a tout ordonné et c’est avec ce Bien-aimé que nous devons rattacher toute chose. Il est l’Adonaï. Il a puissance pour dire : « Le temps viendra où j’en agirai avec Satan » ; mais à présent Il attend et nous dit à l’un et à l’autre : « Je vous ai établis en témoignage — laissez couler les eaux là où tout vous est contraire et je vous aiderai ». J’ai le privilège de pouvoir regarder en haut et de dire : « Je suis un même esprit avec Lui ». S’Il était l’Agneau je dois être une brebis. Je puis lever les yeux vers Lui pour m’abriter tout le long du chemin.

Celui qui vient en grande puissance avec tous les anges vient comme Celui qui fut un pèlerin et un étranger. Il peut se tourner vers Israël dans les derniers jours et dire : « J’ai traversé tout ce que vous traversez ». Et Il nous dit à nous : « J’ai un cœur pour sympathiser avec toute votre souffrance ». C’est là précisément ce que l’on connaît de Christ comme Celui qui abaisse Ses regards sur nous en nous disant : « Si vous êtes un membre, je suis la Tête ; ne pensez pas à votre faiblesse, mais à ma force ».

Qui a compris le désert comme Il le comprit ? Qui fut jamais aussi complètement pèlerin, buvant du torrent par le chemin ? « L’homme de douleurs » sait bien de quelle manière élever haut votre tête. Oh ! comme la puissance de Sa sympathie dans nos cœurs élève haut la tête des siens. Il n’oubliera pas non plus sur la terre Son peuple apostat.

Le cœur de Dieu est, avec Christ, occupé d’un peuple ici-bas, ayant toute autorité dans le ciel et sur la terre pour les garder fermes dans Sa force. Le Saint Esprit est ici-bas ; nous avons accès dans Son cœur ; Il nous a associés d’une manière incommensurablement plus profonde qu’Israël avec Lui-même et avec ce qu’Il va faire.

Si vous prenez le monde avec Christ, cela ne détruira pas le fondement, mais ce sera la destruction de toute votre joie et de tout votre service. Vous serez « sauvés comme au travers du feu ».

La religion humaine ne donne jamais à la croix la place que Dieu lui donne. Que de gens vont année après année sans s’être jamais tournés vers le Calvaire, en disant : « Je ne connais rien en rapport avec ce monde en quoi je puisse me glorifier sauf la croix de ce Nazaréen qui mourut sur elle au calvaire ». Oui ; et la seule chose que j’aie dans le monde pour m’y glorifier est cette croix. Que se trouve-t-il dans cette croix qui me rende possible de m’en glorifier ? C’est la croix du Seigneur Jésus Christ. L’esprit recule devant la pensée de la mort comme pénalité ; qu’y avait-il de nature à rendre cette pensée moins effrayante en connexion avec cette mort sur la croix ? Il y a Celui qui maintenant est assis à la droite de Dieu, qui a l’autorité la plus absolue, toute autorité, et la croix est Sa croix : Il est le Seigneur de tout, notre Seigneur Jésus Christ ; Son second titre, « Jéhovah » ; Son troisième titre, « le Fils de l’homme oint », et c’est Sa croix. Et quand je me tourne vers cette croix, pourquoi me glorifié-je en elle ? Pourquoi ? Mais parce que j’aurais été perdu éternellement s’Il n’était pas mort sur elle ! Pourquoi est-ce que je me glorifie, pourquoi suis-je orgueilleux de cette scène ? Mais, parce que je crois qu’Il mourut là pour moi, et que je suis sauvé par elle. Ah ! si je vois briller derrière cette sombre scène une lumière si resplendissante, et que je sache que, n’était cette mort, j’eusse été perdu éternellement, n’est-ce pas une bonne raison pour que je me glorifie en elle ? Parce que je pense qu’il n’y a pas dans le monde entier deux pièces de bois comme cette croix ! Ah ! vous demandez ce qui donne au cœur liberté de se glorifier dans la croix ? Pouvez-vous dire que le Calvaire est la place où Dieu a puni le péché ? Pouvez-vous dire que là tout votre péché fut ôté ? Alors vous pouvez vous glorifier avec moi.

Dans la croix, Dieu a fait éclater Sa sagesse et Sa puissance. De quel éclat brille Sa puissance, non seulement dans les effets de la croix, mais dans la croix elle-même ! Jamais elle ne fut si brillante. La création de nouveaux cieux et d’une terre nouvelle ne pouvait pas exprimer Sa puissance comme le fait cette croix. Que le Dieu infini, Celui qui est le Dieu tout-puissant, ait été étendu ici sur cette croix ! Que le Dieu qui a créé toutes choses, pas moins que Lui, qui n’avait qu’à parler et la chose était faite — que ce Dieu tout-puissant soit devenu homme ! Oh ! quelle pensée insondable ! Qu’est-ce que le Dieu tout-puissant avait à faire là sur cette croix entre ces deux larrons, attaché et lié au bois, non point par les circonstances — les clous ne pouvaient point L’y retenir — mais par quelque chose de plus fort que toutes les chaînes, quelque chose à quoi Il ne pouvait échapper : « Voici, je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté » ? Le Fils de Dieu était devenu le serviteur de Dieu. Lui, Celui-là même par qui Dieu avait créé toutes choses, Il était là avec pouvoir de tout renverser, enchaîné, absolument enchaîné comme serviteur à la volonté de Dieu, dont Il s’était engagé à être le serviteur. Où donc la puissance de Dieu brilla-t-elle jamais comme elle fit à cette place et en ce moment ? Expression, je le répète, de la puissance divine non seulement dans les fruits de la croix, mais dans la croix elle-même, cette croix où Il s’abandonne Lui-même et toute chose dans les mains de Dieu pour tourner tout à Sa propre gloire. Je ne connais rien comme la gloire morale qui brille en connexion avec la croix. Nous entendons parler de gloire morale dans les actions de divers individus. En Christ elle fut parfaite. Parce que la puissance de Dieu L’abaissait dans la faiblesse, Il remit Son esprit dans une parfaite obéissance ; mais Dieu seul pouvait faire cela. La vie d’un homme n’est pas à lui pour qu’il puisse la donner ; mais le Seigneur pouvait donner Sa vie.

Dieu seul à droit d’agir comme il Lui plaît. Il avait un Fils unique dont Il pouvait dire : « Il est tout mon plaisir » ; et s’Il a voulu faire de ce Fils Celui sur lequel tomberait toute Sa colère, qui oserait dire à Dieu : « Qu’est-ce que tu fais ? ». Il est Dieu, et seul Il avait le droit de faire ce qu’Il voulait et comme Il voulait. S’Il avait un plan en rapport avec ce Fils, il Lui fallait la coopération de ce Fils pour réaliser Son plan, et Il l’a eue. Christ vint à la croix pour y mourir.

Satan a la puissance de la mort — Dieu l’a placée en ses mains — mais Dieu a employé Son Fils à l’annuler entièrement. Satan peut faire aller sa faux et l’on ne doit pas être surpris que tout le monde soit abattu. Mais de quelle manière Dieu pouvait-Il s’y prendre pour arrêter l’exécuteur auquel Il avait donné Lui-même la puissance, de telle sorte qu’il fût incapable en nous abattant de nous faire goûter tant soit peu la mort ? En faisant que cette parole bénie d’allégresse et de triomphe : « absent du corps et présent avec le Seigneur », soit tout ce que le croyant connaît de la mort. Satan fait l’œuvre de la destruction du corps ; mais Satan ne pouvait pas l’accomplir en connexion avec Christ. Christ était le Prince de la vie. Il donna Sa propre vie ; Satan ne pouvait pas la prendre. Il avait le pouvoir de la donner et le pouvoir de la reprendre. S’Il ne fût pas mort, la puissance de la mort n’eût pas été enlevée à Satan. La sagesse merveilleuse de Dieu fut manifestée là, et je puis me tourner vers l’ennemi et lui dire : « Ah ! Satan, là tu es vaincu. Tu as trouvé plus qu’un égal en Celui qui mourut là ».

Je vois dans la croix la puissance qui répond à tout ce qui se trouve en moi. Si je me tourne vers elle, et que je me dise : « Combien je diffère horriblement de ce Christ qui mourut là ! », la réponse est : C’est à cause que vous êtes ainsi qu’Il y est mort. La mort de Christ ne fut-elle pas l’expression parfaite de la sainteté de Dieu ? Toutes les perfections de Dieu éclatent dans la croix de Christ. S’il a été permis à Satan d’amener l’homme dans une position où il était impossible à Dieu de le bénir et où tout était brisé en connexion avec le premier Adam, c’était uniquement afin que tout tombât entre les mains du dernier Adam. Tout a été accompli à la croix.

Ah ! cette croix est une place d’abaissement, une chose qui flétrit tout l’orgueil de l’homme. Avez-vous jamais su ce que c’est que d’être amené aux portes de la mort par suite du combat ? J’ai su ce que c’est — passant semaine après semaine et ne pouvant jamais fermer l’œil, simplement parce que je voulais faire quelque chose, et que Christ avait tout fait. La paix me vint dans cette croix, Dieu me disant : « Mon Fils a porté tout votre péché en son propre corps sur ce bois ». Quelle pensée ! que le Sauveur oint a tout souffert pour moi il y a dix-huit cents ans, et que c’était uniquement mon horrible volonté propre voulant faire quelque chose, qui m’empêchait de trouver la paix en Lui. Ce n’étaient pas les souffrances que la terre Lui faisait subir, ni les clous, ni la lance — mais quelque chose de bien autrement profond : la colère de Dieu était portée par Lui, lorsque, cloué à cette croix, Il s’écria : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Vous ne pouvez trouver à présent la croix elle-même sur la terre, mais le souvenir en est dans le ciel. La présence à Sa droite de l’Agneau qui fut immolé la Lui rappelle constamment.

Nous entrerons dans le ciel avec des faces rayonnantes de gloire, capables de regarder droit en haut, à cause de la croix. Dieu nous garde de jamais rien trouver en ce monde comme digne que nous y pensions ou que nous nous en glorifiions, aucun drapeau sous lequel nos âmes puissent se reposer, à l’exception de cette croix !

Le point de vue le plus solennel sous lequel la religion du monde apparaisse, est celui de ses rapports avec la croix. Pouvez-vous prendre les systèmes ecclésiastiques et y planter la croix, en disant que toute la convoitise des yeux, de la chair et du monde qui se trouve en eux, est en harmonie avec la croix ? Le vrai caractère de la croix devient spécialement manifeste en rapport avec les choses ecclésiastiques. Pour ce qui concerne les non-conformistes (les dissidences diverses), ce n’est qu’une différence de degré. Ils dépendent également du monde pour leur existence. De même pour le gouvernement : je ne saurais distinguer entre lui et la bête (cela fait partie de la statue en Daniel) ; la croix ne peut se rattacher à cela, ne peut sanctionner ce dont tous les gouvernements constituent une partie. Ce qui caractérise les saints de Dieu, c’est la croix, et il leur convient de se tenir à part de tous les gouvernements civils.

Cette croix m’a séparé du monde qui a crucifié mon Seigneur, juste autant que si Son corps était maintenant sur la croix, outragé et meurtri par le monde.

Il ne peut jamais être vrai que nous sommes crucifiés au monde à moins que le cœur ne soit en communion constante avec la croix de Christ, avec Christ crucifié. La croix intervient en tout, comme affaire d’expérience journalière. De quelle manière arrive-t-on à être un chrétien de l’âge avancé ? Comment trouve-t-on son moi mis de côté, n’ayant plus aucune énergie ? Certainement ce n’est que par la croix. Comment peut-on faire face d’un mot aux difficultés et être gardé dans une tranquillité parfaite ? Uniquement par la croix. Comment pouvons-nous tenir soumise une chair telle que la nôtre ? Est-ce que le « vieil homme » devient jamais meilleur ? Pas le moins du monde ! Mais il faut que vous appreniez à être capable de porter la croix, en disant de tout ce qui est mal : « Je ne puis avoir rien à faire avec cela, parce que mon Seigneur a été crucifié pour cela ».

La vie de notre bien-aimé Sauveur sur la terre présente des causes de souffrance nombreuses et variées, arrivant les unes sur les autres, et la souffrance augmentant d’intensité, jusqu’à la scène finale sur le mont Calvaire. Souffrance en rapport avec le témoignage de Dieu ; quiconque est pour Dieu souffrira certainement dans un pareil monde. Souffrance, aussi, en rapport avec la grâce — de la peine d’avoir à dire aux démons d’entrer dans les pourceaux à cause de la destruction de la vie. Souffrance au tombeau de Lazare. Et à la fin, souffrance à cause de la grâce. Il ne peut se sauver Lui-même. Il eût pu avoir des légions d’anges, mais comment dans ce cas la grâce aurait-elle eu son cours ? Il garde le silence et prie pour Ses meurtriers. Il y avait ensuite cette nature particulière de souffrances comme étant Celui qui devait résoudre ce problème dont la solution paraissait si impossible — de quelle manière Dieu et un pécheur pourraient-ils aller ensemble ? Comment Dieu trouverait-Il quelqu’un pour montrer toute la grandeur de la gloire divine en rapport avec la miséricorde envers un être couvert de péchés, un être qui ne Le reconnaissait pas ? Il trouva Celui qui devait être la mesure parfaite de ce qu’était le péché en Sa présence. Celui-là prend de la main de Dieu la coupe de la colère ; et à cette heure solennelle, Dieu ne peut regarder Celui en qui Il prenait tout Son plaisir, le seul qu’Il pût contempler, auquel Il pût faire attention dans le monde. Cette heure d’abandon où « l’épée » devait se réveiller, vint seulement à la croix. Gethsémané ne fut que l’anticipation de sa sortie du fourreau. Ce n’est qu’à la croix que s’en trouve l’expression qu’aucun autre temps n’entendit jamais, et qui fait voir le sentiment éprouvé lorsque Dieu cache Sa face parce qu’il Lui était impossible d’arrêter Ses regards sur Celui qui portait le péché.

Je vois là ce que Dieu pense du péché quand il arrive en Sa présence. Ce Fils de Son amour dut être traité comme si toute la masse du péché était sienne, et tout le poids de la colère de Dieu pour ce péché tomba sur Lui. Il eut à le porter tout là, Lui seul. Dans tout le cours de Sa vie Il peut bien être un homme de douleurs, mais Il a Dieu avec Lui alors. Nous ne trouvons jamais jusqu’à la croix le sentiment d’une distance quelconque entre Dieu et Lui — rien qui ressemble même de loin à ce sentiment exprimé par ce cri : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Jamais auparavant Il ne pouvait éprouver cela, car c’est alors seulement qu’Il portait le péché en Son propre corps en la présence de Dieu. Pas un rayon de lumière ne vint de Lui pendant que le Fils de Son amour était là souffrant, le juste pour les injustes. L’homme tâche de tenir le péché caché loin de la présence de Dieu ; mais Christ le porte droit en Sa présence.

Je puis mesurer la souffrance d’une créature, mais quand j’arrive à cette croix — personne ne peut mesurer cette souffrance. Tout était déchiré, mis en pièces au-dedans de Celui qui était cloué là. Ai-je jamais eu le sentiment que je pouvais saisir la pensée de Christ ? Qu’est-ce que j’en pense lorsque j’arrive à la croix ? Dites, puis-je comprendre ce que cette pensée était là ? Comment mesurer l’infini de cette pensée de « Dieu manifesté en chair » dans une position pareille ? Absolument impossible que je puisse jamais comprendre ce qu’Il souffrit là. Pas un seul rayon de lumière, pas le moindre sourire sur le porteur du péché — car même le moindre péché est directement contre Dieu. Souverainement parfait dans tout le cours de Sa vie, toutefois jamais plus parfait qu’à la croix où Il put dire : « Si Dieu m’abandonne, je ne L’abandonnerai point — mon Dieu ».

Que dut-il se passer dans la pensée et le cœur de Dieu quand Il dut détourner Ses regards de cet être seul parfait ?

Si je comprends ce que Christ fut pour moi à la croix, il n’y a pas de péché pour moi devant Dieu. Si Dieu m’eût traité comme Il traita Son Fils, c’eût été tout mon être desséché et précipité dans l’enfer corps et âme — mais je me tiens en la présence de Dieu comme quelqu’un dont Il a mis tout le péché sur Christ, et dans l’être duquel Il a introduit Ses propres pensées divines, élevant mon cœur jusqu’à Lui-même.

Quand notre futur dans le désert sera clos, il y aura le futur de Christ ; et dans cette pensée, nos cœurs devraient briller extrêmement. Être en état de dire : « Je suis le prix du Sauveur, je Lui suis échu en lot », rend toute chose brillante, car Il est Seigneur de tout.

Trouvez-vous en vous-même bien des choses que vous ne sauriez trouver en Christ ? Voici la réponse : « Il est Seigneur de tout ». Si quand Il était dans le monde Christ n’éprouva jamais de souci comme celui-ci ou celui-là, pourquoi donc l’éprouvez-vous ? Mettez de côté tout ce par quoi Christ ne pouvait être troublé. Si nous avons des plans à nous, pour sûr nous aurons du trouble. Ceux qui Lui appartiennent devraient avoir l’esprit et les pensées de Celui qui va devant eux dans le désert ; Il est, et sera, Seigneur de tout, mais il faut qu’il y ait une foi plus simple en Lui comme personne vivante pour aujourd’hui. Ce n’est pas assez de connaître seulement l’amour de Christ hier, demain, et éternellement : mais nous avons besoin de le connaître comme l’amour du Christ vivant aujourd’hui, qui est assis, en ce moment même, à la droite de Dieu dans le ciel, portant tous les siens sur Son cœur, faisant siens tous nos soucis durant la traversée du désert. Si vous ne réalisez cela, tout sera trop pour vous. Il peut vous débarrasser d’une quantité de choses que vous ne sauriez emporter dans la gloire. Comment se fait-il que les gens peuvent s’en remettre à Christ pour leur âme et leur éternité, mais non pour les choses temporelles ? Cela vient de ce que Christ n’est pas pour eux une personne vivante, occupée de tout ce qui les concerne.

N’y a-t-il pas dans le ciel assez de lumière pour jeter de l’éclat sur le petit morceau de désert que je foule, et pour éclairer tout ce qui reste des soixante-dix ans d’ici-bas ? Oui, la lumière brille ; la vie éternelle que j’ai est une chose présente : la gloire est future, mais la vie de Christ en moi me rattache à la lumière en haut. La vie éternelle coule à travers nos âmes, et à mesure que nous allons par le désert, le Saint Esprit nous sert tout ce qu’il y a en Dieu et en Christ.

Pour ce qui est de Christ comme notre substitut, quelle pensée est Sa gloire divine ! Quoi ! l’homme devant lequel tout genou fléchira — l’homme devant lequel tous comparaîtront au jour du jugement — cet homme-là, mon substitut ! Il n’y a pas de place assez basse dans la poussière, pas de mot propre à exprimer ce que je sens à la pensée qu’un tel homme ait dû prendre ma place et porter mon jugement ! Lui, comme le substitut, est ma source de vie, et je suis un fils adoptif en Lui. Je suis aussi Son serviteur, et je puis participer à Ses souffrances comme le serviteur. Notre sentier de service peut être très insignifiant, mais Il peut avoir la pensée que c’est précisément le sentier dans lequel nous pouvons participer à Ses souffrances.

Si vous marchez par le désert comme un enfant de Dieu, et que vous fassiez attention aux souffrances de Christ avec la pensée d’y prendre part en quelque mesure, vous verrez si elles ne vous sont pas devenues, sous cet aspect aussi, très précieuses en faisant voir que ce que Sa vie était ici-bas, la vôtre doit l’être. Devons-nous attendre un meilleur passage, un sentier plus doux que notre Sauveur et Seigneur bien-aimé ? Si la millième partie de Ses souffrances fondait sur l’un de nous, nous ne saurions la supporter, elle nous consumerait ; mais nous pouvons, dans notre petite mesure, marcher après Lui et goûter de Sa coupe de souffrance.

N’est-ce pas assez pour me briser le cœur de voir Christ, le Fils de Dieu, devenir Fils de l’homme afin de porter tout ce qu’Il a porté ici-bas ? Et puis Il retourne à Dieu. Puis-je Le voir ici et Le voir , et ne pas me prosterner et adorer ? Oh ! quelle révélation dans ce Nazaréen ! Puis-je connaître Christ et ne pas connaître Dieu ? Impossible ! Et ce Christ est ma vie, et Celui qui la garde. Il est mon Sauveur oint. Je Lui appartiens. Est-ce à la brebis à se garder elle-même ? Non, cela appartient au Berger.

Remarquez comment les croyants et Christ sont inséparables dans la pensée de Dieu : quand Il quitte le trône de Son Père, les siens doivent être placés avec Lui sur Son trône, et ils doivent être reconnus comme Il l’est Lui-même. La pensée de Dieu est d’exprimer Son bon plaisir en ce Christ qui a acquis un peuple de Son propre sang ; la maison du Père est préparée pour eux et ils y sont les bienvenus, savoir comme Christ Lui-même. Sur la terre, les disciples allaient partout où Christ allait. Lorsqu’Il viendra pour nous mener à la maison, nous serons avec Lui pour toujours ; et ce sera comme les sauvés amenés près de Dieu par Son propre sang.

Il y a quelque chose d’une beauté exquise à voir un Christ sorti de la gloire, portant mon péché en Son propre corps, et retournant de nouveau dans la gloire, continuant ensuite pendant dix-huit cents ans, attendant et rassemblant de pauvres pécheurs dans la maison du Père ! Mon cœur est ravi par tout ce que fait Christ. N’y a-t-il pas de beauté en Celui qui fit tout pour vous ? Ne voulez-vous pas Lui être semblable ? N’avez-vous pas devant vous un modèle qui attire le cœur tout entier ? Combien nous devrions soupirer après la ressemblance à ce Christ et après Sa pensée. J’ai gagné un Christ dans le ciel, et je désire répondre en tout aux pensées de ce Christ et être un avec Lui dans le monde où Il fut rejeté et crucifié.

Je puis avoir des relations avec Christ, dès à présent ; Il fait pénétrer dans mon cœur la lumière de Lui-même comme une personne vivante. Ne s’en trouve-t-il pas beaucoup qui n’ont jamais réalisé dans leur cœur la pensée de Christ comme personne vivante ? Ah ! cela fait une différence merveilleuse de Le voir comme une personne vivante avec Ses regards sur nous. Je sais qu’il y a un jour ordonné où Il viendra, et qu’alors je serai avec Lui pour toujours ; mais il me faut, et je les ai, des relations vivantes avec Lui maintenant. Il me connaît et je Le connais maintenant.

Il n’existe pas d’autre moyen de montrer que j’aime Christ, qu’en gardant Sa parole, en ayant Sa parole demeurant en moi, et en me montrant soumis en tout à Sa parole, disant toujours : « Le Seigneur a dit ainsi et ainsi ». Quelle bonté Il a eue de me dire la manière de Lui montrer mon amour ! Le Seigneur veut nous voir garder précieusement Sa parole. La grande fin de mon existence est que je dois être un trophée de la puissance du sang de Jésus Christ ; mais il y a une autre chose : Si je suis en Christ, et si Christ est en moi, je dois conserver soigneusement Sa parole, garder Ses commandements. Voici le langage qu’Il nous tient : « Mon Père et moi ne pouvons nous séparer d’un cœur qui recueille précieusement mes paroles, et nous pouvons venir et demeurer dans ce cœur et lui donner le sentiment de notre amour et de notre présence ». Mais tous ne veulent pas l’avoir.

« Si quelqu’un m’aime », etc. (Jean 14, 21-23). Ici le Seigneur parle de Son amour à un point de vue tout à fait différent de l’amour auquel tous ceux qui croient « ont part jusqu’à la fin ». Il s’agit ici d’un amour manifesté seulement à celui qui marche en communion avec Christ, qui garde précieusement Sa parole. Jean était quelqu’un de tel : Il aimait le Seigneur, il gardait Sa parole comme un trésor précieux, et il avait le sentiment conscient de l’amour du Père et du Fils, de sorte qu’il pouvait avoir communion avec le cœur de Dieu. Cette relation existe-t-elle entre nos cœurs et le cœur du Seigneur Jésus ? Sa parole est-elle notre trésor ? Habite-t-elle richement en nous ? Si la parole de Christ gouverne le cœur, elle poussera dehors toutes les autres choses. Christ ne m’a pas aimé seulement lorsque j’étais mort, jusqu’à mourir pour moi, mais Il m’aime comme disciple, et cet amour devrait rendre le cœur radieux durant la traversée du désert — amour nous menant en avant avec la conscience bénie d’un Christ vivant occupé de nous ici dans le désert. Du moment que je suis pénétré de la pensée que Christ n’est pas tellement absorbé là-haut que Son cœur ne puisse s’occuper des siens ici-bas, je puis dire : « Il se peut que j’aie à lutter péniblement contre d’innombrables vagues ; mais si Sa parole est gardée par moi, je suis l’objet de Son amour et de Ses prières, et le Père m’aime, et Christ abaisse Ses regards sur moi dans tout l’éclat de Son amour, comme s’Il disait : Vous avez commencé avec mon amour et vous continuez avec lui jusqu’à la fin, au-dessus de toutes les vagues ».

Si nous cherchons à suivre ici-bas la vie de Christ, rien ne peut nous y aider autant que la pensée des sentiments et des affections vivantes qui sont en Christ : « si je fais ceci et cela, qu’en pensera Christ » ?

J’ai trouvé quelque chose qui me donne puissance pour vivre non pas selon la chair, mais selon l’Esprit. En toute chose, de la plus grande à la plus petite, il n’est rien d’où nous ne puissions tirer une occasion de glorifier Dieu. Quelqu’un disait un jour qu’il avait besoin d’une sphère de service plus vaste, parce qu’il avait si peu d’occasion là où il était. Je lui répondis : « Votre vie est une occasion ». L’apôtre Paul disait à Timothée : « Toi donc, mon fils, fortifie-toi dans la grâce qui est dans le Christ Jésus ». Si vous êtes rempli de Christ, la grâce coulera sûrement en toutes les circonstances ; mais qu’il s’agisse du plus jeune chrétien ou du plus mûr, elle ne peut couler qu’en proportion que l’œil est fixé sur Jésus. Où est-ce que tout se trouvait pour les besoins de Timothée ? En Christ ; et le cœur de Christ n’a-t-il pas autant de fraîcheur que jamais pour le peuple de Son amour ? Si l’œil est fixé sur Lui, recherchant la grâce, nous serons pleins de la joie du Saint Esprit.

Si vous connaissiez pratiquement la précieuse et bénie libéralité de Christ (il n’y a pas de fin au fleuve de grâce qui coule de Lui), rien ici-bas ne vous affecterait sans raison ; vous ne pourriez pas dire : « Ceci ou cela paraît très sombre » ; ce ne serait pas sombre envisagé du côté de Christ. Ici-bas il y a en toute chose un côté de Christ.

Comme lié avec Christ Lui-même, vous trouverez abondance d’affliction. Trouvez-vous que votre chemin est tout rempli de difficulté et d’épreuve ? Eh bien, rendez grâces à Dieu pour cela en disant : « Comme le sentier de Christ fut jonché d’épines et de ronces, ainsi désiré-je que soit le mien ». N’y en a-t-il point ? Où êtes-vous donc ? Quoi ! vous allez en Canaan par un raccourci de votre façon ? Souvent je suis réjoui et encouragé lorsqu’on me dit que mon sentier comme chrétien est un sentier sans espoir. Bien, me dis-je, alors mon sentier est comme celui de Paul. Il me suffit de trouver l’affliction en rapport avec un Christ vivant. De quelle manière user de quoi que ce soit dans le monde, comment cueillir pour moi une fleur propre à être portée dans la présence de Dieu, si ce n’est en me tenant en communion avec un Christ vivant ! Satan peut me donner une flétrissure, mais elle ne fera que montrer à qui j’appartiens et où je suis.

Oh ! quelle différence cela fait dans les souffrances de cette vie si, au lieu de les considérer comme quelque chose contre nous, nous avons en elles communion avec Christ ! Aimeriez-vous être enlevé avec des charbons mourants attachés à vos pieds, sauvés ainsi comme au travers du feu, plutôt que de vous résoudre à souffrir avec Christ ? Tous ceux qui reposent sur le fondement seront sauvés, mais si l’on marche d’une manière inconséquente, ce sera « comme au travers du feu ». Si l’on marche bien, on recevra la récompense.

Le chrétien a capacité pour dire : « J’ai puissance pour rejeter Satan, le monde et le moi, parce que j’ai trouvé la vie éternelle. Je suis établi dans une force qui est juste la même pour moi qu’elle fut pour Paul. Le mal peut s’accroître, les jours devenir plus sombres, mais Dieu est le même, et la vie éternelle en Christ est ce que j’ai trouvé ; et si je marche dans la séparation d’avec le mal comme quelqu’un qui possède cela, j’ai pour me réjouir la douceur de cette pensée — le Seigneur me connaît comme sien ».

Comment se fait-il en ces jours que nous ne trouvons pas les chrétiens satisfaits de ce que Dieu révèle dans Sa Parole ? Pensez à la différence entre les premiers chrétiens et les chrétiens d’aujourd’hui. Alors ils commençaient avec Christ comme ayant porté leurs péchés, étant ressuscité des morts, et dans la gloire où Il avait une place préparée pour eux. Et quels qu’ils puissent être, Il ne connaissait pas de changement — le même hier, aujourd’hui et éternellement. Voilà où en étaient les premiers chrétiens, et cela leur donnait une source de joie tout le long du chemin, et les rendait capables d’introduire cette gloire dans toutes leurs circonstances de pèlerins et étrangers. La pensée de cette gloire ne quitta jamais l’esprit de Paul, et son âme s’y réjouit constamment dans tout ce qu’il eut à traverser. Elle le menait captif tout le long du chemin.

Nos cœurs ont-ils jamais été là-haut avec un Christ ressuscité comme le point de départ de la bénédiction ? Est-ce ce Fils de Dieu pris dans le ciel (rejeté par la terre) qui nous réclame comme ceux dont Il a besoin pour témoins, pour Lui-même, et en connexion avec la poursuite de Son œuvre et de Son service ? On peut faire toutes sortes d’expériences de sa propre faiblesse, mais rien ne gardera l’âme que la connaissance réelle du Seigneur Jésus dans le ciel comme Celui qui nous a séparés pour Lui-même. On a alors le sentiment de Ses droits sur nous. — Nous sommes siens, et Lui-même est nôtre.

Lorsque Dieu m’a donné le salut en Christ, il ne s’agit plus de ce que Dieu pense de moi comme individu, mais de ce qu’Il pense des fruits de l’œuvre du Fils de Son amour. Il faut que j’aie les deux parties, d’abord quant à ce que j’étais, ensuite quant à ce que je suis. Quant à ce que j’étais, le sang répandu sur la croix est ma mesure ; quant à ce que je suis, Dieu m’a tellement rattaché à Christ que je suis devenu justice de Dieu en Lui. Est-ce que je dirai pour cela : Je puis vivre comme je voudrai ? Quoi ! avec le Christ qui mourut pour moi réclamant toutes les pensées de mon cœur, avec ce Christ vivant qui me regarde tout le long du jour ! Oh ! quel changement cela fait quand je connais la tendresse de l’amour de Christ à mesure qu’Il me contemple en disant : « Je vous ai épousés ». Christ me voulant tout entier pour Lui-même ! Paul pouvait dire : « l’amour du Christ m’étreint » ; non une étreinte extérieure comme lorsqu’il fut lié de chaînes à un soldat, mais une prise constante de Christ sur son cœur. Mené captif par ce Christ, l’homme oint, Paul pouvait dire : « Christ n’a pas seulement arrêté ses regards sur moi du haut du ciel, enlevé le voile épais qui était sur mon cœur, et y a fait briller la lumière ; mais Il est Celui qui m’aime, et cet amour qu’Il a pour moi me lie comme une chaîne et me fait aller où Il veut ». Comme si Christ me disait : « Je suis mort pour vous individuellement, afin que vous sachiez individuellement que vous êtes à moi et que vous devez vivre pour moi ». Ici je trouve l’amour de Christ pour moi-même, de manière que je suis à même de dire : Il ne faut pas que je vive pour moi-même, mais pour Celui qui m’a aimé et s’est donné Lui-même pour moi.

S’il se trouvait un nouvel évangile disant que Christ a cessé de faire attention à la manière dont les siens marchent, serait-ce une douleur pour vous ? Ou si quelqu’un devait découvrir une épître nouvelle pour révéler, au-delà de ce que déjà nous avons, la manière de mieux vivre pour Christ, n’en éprouveriez-vous pas de la joie ? Ce doit être une joie pour vous de vous réunir avec des frères capables de vous montrer la force des passages de l’Écriture qui vous enseignent que Christ veut que vous fassiez toute chose selon la puissance de la vie qui vous est donnée en Lui.

Paul n’était pas comme un vaisseau qui avait été brisé et dont l’argile avait servi au potier à en faire un autre. Non ; c’était une chose entièrement nouvelle. Il était une nouvelle création en Christ, les choses vieilles avaient passé. Rien de ce qui regarde la chair n’était changé en Paul, mais la domination de la chair était changée. La loi du péché et de la mort n’est pas retirée de la chair, mais j’en suis délivré, amené de la position où tout est mort dans celle où tout est vie. J’ai la vie éternelle en moi pour me rendre capable de vivre pour Christ. « Je vis, non pas moi pourtant, mais Christ vit en moi » ; n’est-ce pas là une vérité bénie ? Est-ce que vous marchez dans la puissance de cette vie, dans la lumière de l’éternité ?

Ici-bas la vie est pour le plus grand nombre une vie de tourment, d’épreuve ; le cœur s’y use ; ou autrement il y a une sorte de stoïcisme, et à mesure que les peines arrivent comme les étincelles qui volent en l’air, les gens disent : « Nous avons de quoi les supporter, et nous le devons ». Mais combien cette expérience est différente de celle du chrétien qui peut dire : « Montrez-moi un caillou tranchant brûlé par le soleil, et je puis le retourner et trouver dessous de l’humidité ». Quelle différence quand on voit que toutes choses sont de Dieu, qui nous a réconciliés avec Lui-même en nous donnant Son Fils ! Celui qui trouve Dieu en tout, a le côté céleste des choses. C’est une chose précieuse que, de même qu’il ne tombe pas à terre un passereau ou qu’il ne s’épanouit pas une fleur sans le Père, ainsi, à mesure que les souffrances arrivent, et que les épines et les ronces surviennent dans notre sentier, de savoir que le Père est en tout cela ; d’être en mesure de dire en toute chose : « il y a mon Père », et de poursuivre ainsi tranquillement sans inquiétude, sachant que tous les détails de la vie sont surveillés par l’œil d’un Père.

Et quand Il viendra pour dérouler notre vie tout entière depuis que nous avons cru, nous sera-t-il pénible qu’Il la connaisse toute ? Quand vous avez manqué d’une manière quelconque, et que Dieu en a amené le sentiment dans votre âme, ne voulez-vous régler cela qu’en un temps venir ? Ou plutôt n’est-ce pas un soulagement positif, non pas de cacher la chose, mais de sentir qu’elle a été jugée ? L’unique chose à faire, c’est de purifier la conscience devant Dieu en ne permettant pas qu’il reste une tache, mais en confessant et prenant sur nous tout le blâme, rejetant la chose et la condamnant en vous-même d’abord.

Le Seigneur Jésus m’a donné la vie éternelle. Je suis dans la lumière et elle découvre en moi le péché ; mais cela ne touche pas la vie parce que c’est dans le Seigneur Jésus que je l’ai. Ma bénédiction est dans la personne de Christ ; en ma propre personne je suis un pauvre pécheur, et si je n’avais trouvé Christ comme mien à la fin, je ne pourrais avoir aucune confiance. Dieu peut-Il soulever quelque question quant au parfait contraste dans lequel je suis avec la beauté et l’exquise perfection de Celui qui est ma vie ? Toute Sa carrière ne fut que le flux d’un caractère moral de la plus parfaite beauté. Allant toujours de lieu en lieu en faisant du bien — la volonté de Dieu, la seule chose qu’Il fit, ou qu’Il se souciât de faire — et l’homme cherchant à Le mettre à mort tout le temps qu’Il fut là. Est-ce que je suis comme Lui ? Non ; mais si j’ai la vie éternelle en Lui, j’aurai ce caractère. Il a le pouvoir de former dans l’âme un homme caché — le nouvel homme en Christ — et Il a le pouvoir de rendre ce corps vil convenable pour la présence de Dieu.

Je suis sûr que si votre âme est paisiblement dans l’habitude de regarder Jésus comme votre vie éternelle, vous sentez dans votre cœur des palpitations de joie, et vous dites : « J’ai trouvé quelque chose de trop grand pour que mon cœur puisse le contenir, la pensée de ce Christ là-haut, et ma vie éternelle se trouvant en Lui ». Ah ! si nous arrivons à la sphère dans laquelle doit se déployer cette vie éternelle, nous trouvons une étendue de gloire qui dépasse ce que le cœur peut embrasser. Voyez-vous ce Seigneur Jésus à la droite de Dieu, comme le rocher frappé pour vous ? Est-ce en Celui qui porta la colère de Dieu pour votre péché que votre vie se trouve ? Quel parfait repos cela donne ! Oh ! que votre cœur soit en connexion avec Celui dans lequel est votre vie, et vous trouverez que vous avez en Lui une portion, une plénitude de joie que nulles circonstances d’ici-bas ne sauraient atteindre.

Il ne s’agit pas de la vie du corps. Après que Christ a donné la vie éternelle, il est possible que le corps tombe ; la vie, l’âme, va à Lui : c’est meilleur de déloger et d’être avec Christ. Si je regarde autour de moi, je vois toute chose ici-bas appropriée pour le corps ; mais la vie du corps et la vie que Christ donne sont entièrement distinctes. Lorsque Christ était sur la terre, de quoi pouvait-Il se saisir et dire : « C’est là ce qu’il me faut » ? Seulement des pauvres pécheurs. S’Il regardait à la couronne d’Hérode, Il pouvait s’en détourner et dire : « Cela n’est pas la chose qu’il me faut ». Il marchait ici comme un pèlerin avec la pensée de Dieu. Il avait la volonté du Père comme le fil qui Le guidait, et rien d’autre. Et si les gens sont rattachés à Lui, ils trouveront ce monde une place étrangère pour eux. J’aurai à faire l’expérience que ce n’est pas ici mon repos, que ce lieu est souillé. J’ai ma portion, mais elle n’est pas ici-bas. Christ rend le disciple capable de connaître la place où Il est, et d’avoir tout son plaisir à marcher là séparé pour Lui-même. Notre communion est avec le Père et le Fils.

C’est uniquement selon que l’âme est en communion avec Dieu qu’elle a un goût de la gloire et qu’elle devient de plus en plus brillante comme la nuit devient plus sombre ici-bas. Si les saints du Seigneur vivent dans leurs pensées et leurs affections ici de la même sorte de vie que Christ vécut, ils seront contents de ressembler aux gens en voyage qui trouvent des prétextes pour laisser une caisse ici, une autre là, par le chemin, afin de n’être pas empêchés d’aller vite ; ou bien encore de ressembler à Jonathan qui ne s’arrêta que pour plonger son épée dans le miel afin d’être rafraîchi pour l’œuvre qu’il avait à faire. Ce n’est qu’en tenant l’œil fixé là-haut où est Christ que nous avons un goût de la gloire.

Le monde ne veut pas suivre Christ comme le crucifié. À la mort de Christ, tout le système d’ici-bas fut scellé par Dieu du sceau du jugement et rendu responsable de la mort de Christ. Par la croix le monde m’est crucifié, et moi je suis crucifié au monde. Rien d’aussi important pour les chrétiens que de prendre la position dans laquelle ils doivent être d’une complète séparation de ce que, dans les Écritures, Dieu appelle « le monde ». Pour ce qui est de nos corps, nous devons en prendre soin en vue de servir davantage le Seigneur ; mais il existe quelque chose comme la convoitise de la chair et de l’esprit contre laquelle il y a à veiller.

J’ai trouvé toute ma bénédiction par la croix ; mais, pour en jouir, tout doit être considéré à la lumière de la croix, de manière à avoir les pensées de Dieu sur cela. Je dois marcher comme un témoin que le crucifié est seul digne qu’on pense à Lui. Je connais le monde comme une chose jugée, et comment puis-je y chercher quelque chose ? Autrefois j’étais dans le monde comme un enfant à la recherche d’un plaisir, poursuivant un papillon. Quelle chose étonnante pour une créature immortelle de chasser après un papillon ! Mais lorsque Dieu vint me disant : « Je vous ai vivifié et donné Christ, et maintenant vous ne devez être occupé que de la croix de mon Fils, et nous pouvons vous et moi être occupés de la même chose » — quel merveilleux changement !

Quelle âme irrégénérée pensa jamais qu’il valût la peine de s’asseoir et de méditer sur la gloire de Dieu dans la face de Jésus Christ ? Mais une âme vivifiée sait que cette face doit être couverte de gloire. Oh ! quand on se tourne et qu’on voit le rayonnement de la lumière de la gloire de Dieu dans la face de ce Seigneur Jésus, il faut que l’on ait quelque chose de la pensée divine, ou bien on ne pourrait y entrer. C’est Dieu qui a donné au croyant la capacité de voir la gloire de Dieu dans cette face.

L’apôtre Paul sentit qu’il était extrêmement important que les saints fussent occupés de cette gloire, la contemplant à face découverte. En êtes-vous occupés ? Sûrement les chrétiens ont leur monde aussi bien que les hommes de la terre — un monde dans lequel cette face de Jésus Christ est contemplée sans voile, et où il n’y a pas de désappointement à son sujet comme objet du cœur. Cette face satisfaisait pleinement le cœur de Paul. Il était entre tous celui qui avait dans la plus grande mesure la bénédiction de contempler cette face découverte. La lumière de la gloire de cette face ne s’efface jamais. Quand on l’a contemplée sans voile, elle laisse dans l’âme quelque chose comme un dépôt. Elle brille dans le cœur pour que nous soyons transformés dans la même image de gloire en gloire. Il se déploie une certaine vertu d’assimilation, de sorte que l’âme — à mesure qu’Il la manifeste et la développe — passe de gloire en gloire. Une semence germera après deux mille ans, et nous pouvons voir la plante se développer, et la gloire de la plante est tout à fait différente de la semence. Ce qui est donné au croyant, c’est la semence incorruptible qui, après avoir été reçue, donne à l’âme un parfait repos pour l’éternité ; mais elle a à travailler, et elle poursuit ce développement graduel dans le croyant de ce qui a été reçu de Christ, le transformant dans la même image de gloire en gloire. Cela ne se fait point par sa propre fidélité, mais par la fidélité de ce Christ qui veille sur la semence que Ses propres mains ont plantée et qui manifeste graduellement ce qu’Il avait communiqué, pour faire de l’expression de ce qu’Il avait donné la règle de la vie.

C’était Lui qui devait remplir le cœur de la femme de Samarie — mais c’était Lui qui devait fournir l’eau jaillissante jusque dans la vie éternelle. Voilà Son œuvre actuelle parmi les siens ; et la certitude qu’Il est là travaillant avec eux est une de leurs meilleures garanties à mesure qu’ils traversent le monde. Être capable de dire : « J’ai reçu de Lui la semence incorruptible que rien ne saurait arracher ou détruire, et c’est Lui-même qui veille sur elle nuit et jour » ! Quelle pensée que de savoir qu’il y a quelqu’un à la droite de Dieu qui s’occupe de pauvres choses d’ici-bas, parce qu’Il a donné Sa parole que tous ceux qui croient en Lui ont la vie éternelle, et que personne ne les ravira de Sa main. « Ils ne viendront point en jugement ». La tête peut-elle juger les membres ? Mes pieds peuvent être souillés par ma négligente marche ici-bas, et ils ne devraient pas l’être ; Christ les lavera maintes et maintes fois ; mais Il ne me juge point. J’ai été vivifié et ressuscité ensemble avec Lui, et cela m’identifie avec le ciel et le centre même du ciel, car cela me rend partie de Son corps.

Il nous faut quelque chose qui lie nos cœurs là-haut avec le Seigneur — la puissance qui étreignait Paul : nous devrions nous tenir sous la puissante étreinte de l’amour de Christ quant à notre marche, et c’est là dans sa simplicité la doctrine que renferme la bénédiction d’avoir été fait une nouvelle plante avec Christ.

La marque d’une nouvelle créature en Christ, ce n’est point que le cœur est meilleur, car il reste le même que jamais, mais que l’on envisage toute chose comme ayant Dieu pour centre, et qu’on ne juge pas des choses comme si l’homme était le centre ; qu’on voit où Dieu se trouve ; qu’on regarde plus profondément aux sources de l’amour en Dieu coulant jusqu’à nous par Christ la fontaine : tous un même esprit avec le Seigneur. Combien les pensées de Dieu sont différentes de celles de l’homme quant à la marche ! Dieu regardant à Celui qu’Il a élevé, et disant : « Je n’ai pas un mot contre ceux qui croient en Lui ; leur crime a été emporté, ils sont un même esprit avec Celui que j’aime ici en haut ; Il est la Tête, ces pauvres choses de là-bas sont comme Ses mains et Ses pieds : je les aime et je leur ai donné un même esprit avec mon Fils ». Sont-ce bien là les pensées de Dieu envers nous ? Certainement oui ; et si nous en faisions aussi nos pensées, nous aurions des faces brillantes et des cœurs heureux en traversant ce désert. Que seraient alors toutes mes circonstances adverses ? Que serait tout ce qui m’éprouve ? Si Dieu est pour moi, qu’est tout ce qui est contre moi ? Quand les premiers chrétiens étaient dépouillés de leurs biens, ils acceptaient cela avec joie ; ils perdaient tout, ils abandonnaient tout, et ils avaient puissance pour aller en avant avec des cœurs heureux se réjouissant dans le Seigneur. Toute nécessité en nous n’est pour Dieu qu’une occasion de trouver de la grâce en Christ pour y satisfaire.

Avez-vous pesé cette expression : « héritiers de Dieu » ? Quoi ! êtes-vous héritiers de Dieu — cohéritiers de Christ ? Vos noms sont-ils associés avec le nom de Christ pour le même lot ou le même héritage, comme dans l’héritage promis aux Juifs ? Un nom était attaché à chaque lot. Dieu a un lot et Christ en sort ; votre nom est uni au sien et vous devez partager tout ce qu’il y a dans ce lot. Oh ! quel lot que celui-là ! Un même lot nous est échu — souffrir avec Lui maintenant et partager avec Lui Sa gloire plus tard.

Votre souffrance ne doit pas être la souffrance du monde, mais celle de Christ ; chantant de joie au milieu d’elle, parce que vous êtes identifiés avec Lui. Il n’y a pas de souffrance à endurer en association avec Christ qui ne renferme de la douceur.

Christ nous contemple-t-Il vous ou moi en disant : « Voilà une pauvre chose aussi différente de moi que l’était Saul de Tarse ; mais il a appris par grâce en rejetant sa propre justice comme de sales haillons, et il est devenu redevable à Dieu d’avoir tous ses péchés lavés dans mon sang ; et il est identifié avec moi par l’Esprit de vie qui coule jusqu’à lui, et je descendrai bientôt pour le transformer et le rendre conforme à mon propre corps glorieux » ? Ce n’est pas assez pour le Seigneur Jésus que Son sang ait purifié notre conscience et nous ait sauvés, Il veut encore nous avoir avec Lui-même, nos corps rendus semblables au sien propre. Qui avait arrêté le conseil et conçu le plan de donner puissance pour qu’un pauvre pécheur tenu ici pour un temps dans une continuelle faiblesse, apparût à la fin revêtu d’un corps glorieux rendu conforme à l’image du cher Fils de Dieu ? Oh ! c’est un plan complètement au-dessus de l’homme. Il y a dans le corps de Christ une réponse pour toute la faiblesse qui est dans le nôtre.

Rien ne met autant le cœur en liberté comme de voir le Seigneur, en résurrection, notre précurseur dans le ciel. Comment pourrait-Il nous prendre là-haut s’Il ne nous avait pas lavés et vivifiés ?

S’il m’est réservé une portion aussi bénie, c’est parce que je dois rapporter de la gloire à Christ ; il faut qu’Il ait des milliers et des dix milliers de miroirs pour refléter Sa gloire. Lorsqu’Il apparaîtra, sera publié tout ce qui était enfermé et caché avec Lui en Dieu.

Il sait où tous les petits tas particuliers de poussière reposent — la poussière d’un Pierre et d’un Paul — pour être tous ressuscités en un moment et devenir des corps glorieux semblables à Son propre corps. Alors paraîtra en un volume toute la substance, toute la somme de l’évangile de la gloire renfermée en Lui.

Est-ce que vous comprenez que le Seigneur Jésus a certaines choses qui Lui appartiennent à Lui-même en rapport avec les cieux — une portion qui Lui est particulière, qu’Il partage avec l’Église dans les lieux célestes — de laquelle Il nous a faits participants ? Connaissez-vous votre droit ? Votre âme a-t-elle goûté quelle place c’est que la maison du Père ? Pensez-vous devoir attendre que vous y soyez entrés réellement ? Oh ! non ; la grâce a fait de vous un cohéritier (un même lot), la grâce a lié votre vie en haut avec le Seigneur Jésus — cachée maintenant en Dieu avec Lui, assis sur le trône du Père. Ce n’est pas là une espérance mais une chose certaine ; qu’Il quittera le trône du Père pour venir et nous prendre en haut, voilà l’espérance qui fait battre Son cœur. Fait-elle aussi battre le vôtre ? Cette espérance entre-t-elle dans votre portion présente ? Fait-elle sentir à votre cœur chaque jour et à toute heure que, dans peu de temps, vous devez entrer dans l’héritage et être un cohéritier avec Lui ?

Pour ce qui est de la conscience, quelle est ma position ? Je sais que si je regardais à moi-même, je ne pourrais avoir aucune espérance. Comment quelqu’un pourrait-il en avoir sans des vues particulières de la grâce de Dieu ? Quoi ! Dieu m’a-t-Il élu ? Quel Dieu Il doit être pour avoir eu une pensée relativement à une chose comme moi ! ne regardant pas à ce que j’étais, mais à ce qu’Il m’a fait : cet héritage céleste préparé, et le Père me donnant un titre pour y entrer, oh quelles richesses de grâce ! Quelles espérances bénies Il met devant moi au milieu des ruines du désert ! Quel Dieu ! Combien il est impossible de se tenir sur ce terrain sans connaître quelque chose des merveilles de la grâce de Dieu, un peu de la longueur et de la profondeur, et de la largeur et de la hauteur de cet amour qui surpasse toute connaissance. Quelles gens heureuses seront ces cohéritiers quand ils seront chez eux ? Plus touchant encore pour le pauvre cœur — si étroit — si dur — d’entendre Dieu disant : « Vous ne trouverez pas seulement du repos ici en haut avec mon Fils, mais tout ce qu’Il a sera à vous ! Plus encore, tout ce qu’Il est — vous êtes dès à présent une même personne avec Lui, accepté en Lui ; Lui en vous et vous en Lui ». Pensez-vous que Dieu vous regarde, pauvres faibles êtres, comme vous vous regardez vous-mêmes et les uns les autres, avec tous vos manquements, tous vos faux pas et toutes vos chutes ? Non ; Il nous regarde dans le corps de Christ. Qu’est-ce qui fait que les saints continuent opiniâtrement de se voir comme des individus au lieu de se voir dans le corps ? La raison en est que le cœur n’aime pas l’idée de n’être rien — d’être perdu et noyé dans le corps : la grâce de Dieu nous ayant fait un avec Christ, que tel qu’Il est tels nous sommes, Sa grâce coulant toujours, nous édifiant ensemble pour être une habitation de Dieu ; mais nous n’aimons pas de compter pour rien. C’est péché, péché positif, le péché de l’incrédulité, de nous considérer simplement comme des individus distincts, et non comme dans le corps, comme nous sommes là-haut avec Lui. Quel effet une pareille pensée n’aurait-elle pas si elle était reçue avec simplicité ! Que ne serait-ce pas pour nos cœurs si étroits et si occupés de nos propres expériences personnelles, de nous voir réellement dans une telle position ! L’œil de Dieu s’arrêtant sur moi tel que je suis personnellement, me fait crier « Souillé ! Souillé ! », me fait prendre en dégoût moi-même sur la poudre et les cendres ; mais savoir que cet œil se tourne vers les lieux célestes, fixé sur le corps, et voit non pas moi en moi-même, mais moi dans le corps, tel que je suis en Christ — comme c’est précieux et béni !

Le plus petit espace entre la tête et les membres serait la destruction de la vie ; combien l’union doit par conséquent être étroite !

Qu’advient-il de tout notre péché lorsque Christ regarde dans nos cœurs en disant : « Je vous ai séparé du péché ; j’ai été crucifié, je suis mort, et vous êtes mort au péché avec moi, et êtes vivant à Dieu, ressuscité avec moi et assis dans les lieux célestes en moi » ?

Connaissez-vous Christ ? Si vous Le connaissez, cela fera que vous vous prendrez en dégoût et que vous vous détesterez vous-même ; et mieux vous vous connaîtrez, plus sera grand votre dégoût du moi. Mais si vous connaissez Christ, votre conscience est une conscience purifiée, elle a à faire avec le sang de l’Agneau immolé. Dieu a de ce sang de plus profondes pensées que l’homme. La miséricorde dans le sein de Dieu, nul ne peut en parler ou la connaître que le Christ qui a porté Lui-même en Son propre corps sur le bois cette miséricorde jusqu’à sa plus extrême étendue. Oh Dieu ! ton Fils versant Son sang et mourant sur la croix peut seul comprendre ce qu’est cette miséricorde.

Des fleuves de tendre affection coulent du cœur de Christ pour Ses membres, et non d’une communion avec quelqu’un d’eux plus particulièrement, bien qu’ici-bas Il ait pu la sentir davantage avec Jean qu’avec Jacques ou Pierre ; mais là-haut tout membre de Son corps peut comprendre par expérience personnelle cet amour sans égal constamment occupé à nourrir et chérir son objet. Ce n’est que la puissance de Christ dans sa propre personne vivante qui peut le garder, le soutenir et le nourrir, et à la fin se le présenter à Lui-même comme un corps glorieux sans tache ni ride. Quand il s’agit de la vie de résurrection et de notre présence là-haut dans les lieux célestes, nous avons besoin d’avoir là quelqu’un pour prendre soin de nous et agir pour nous — un Maître sans cesse occupé de nous et en agissant avec nous.

Nous sommes positivement saisis par le Seigneur Jésus, non point pour ce que nous sommes, mais pour ce que nous serons. Quand nous arrivons à connaître Christ, il n’est pas possible que nous restions immobiles ; nous passons de l’état d’enfant à l’état d’homme et à celui de père. Chaque saint individuellement est préparé pour une place préparée pour lui dans la maison du Père. Cela étant, il devient impossible de régler ici-bas la question du moi et de tout ce qui se rattache à lui comme fumier et ordures — la question du travail — votre zèle à tenir Christ devant vous, à vous hâter vers le prix de la céleste vocation de Dieu en Lui ; ces questions ne peuvent se régler qu’en vue de notre position céleste, de notre vie là-haut. Est-ce que vous dites : « Christ m’aime et je dois pousser en avant jusqu’à ce que je Le voie ; rien ne peut me satisfaire jusqu’à ce que je sois avec Lui » ?

Christ a vu parfaitement où je serai dans la gloire ; le joyau qui doit être placé dans Sa couronne ne sera point perdu. Le croyant peut marcher dans ce monde comme quelqu’un qui est saisi par Christ pour la gloire. Est-ce que vos cœurs sont occupés de Lui dans la gloire ? Ce sera comme un fleuve de bénédiction céleste au milieu de toutes vos détresses. Est-ce la pensée de mon âme que je suis là-haut avec le Fils de Dieu dans la gloire pour laquelle Il m’a saisi ? C’est là qu’est ma bourgeoisie, nonobstant toutes les misérables défaillances de mon pauvre cœur. Là-haut l’enfant de Dieu peut avoir actuellement repos et paix. Si j’ai conscience de ma communion avec Lui dans la vie là-haut, il y aura dans mon cœur un élan de joie découlant de sa communion vivante avec le Christ dans le ciel et qui jaillira d’éternité en éternité ; et dont je fais remonter la date à Sa reprise de la vie dans Son tombeau, Sa vie coulant alors jusqu’à nous.

Si j’aime Dieu, j’ai besoin d’être saint comme Il est saint ; le désir de la sanctification n’a absolument aucune limite. Est-ce une chose étonnante que l’effet de la connaissance que Dieu a daigné me donner de Son plan relatif à mon association avec Lui-même plus tard, soit de me faire désirer de Lui être associé maintenant ? Ce Christ qui vous a révélé Son amour par morceaux selon que vous pouviez le recevoir — pensez-vous qu’Il n’a aucune jalousie, nul désir de voir l’affection de votre cœur se serrer autour de ce Dieu qui vous a associé avec Lui-même ? Voit-Il la pulsation de la pensée au-dedans de vous battre pour Dieu ? Vous ne sauriez vous cacher de Lui ; Lui le bon Berger, qui conduit chacune de Ses brebis individuellement, et veille sur elle ; pas un flocon de laine arraché à une seule brebis qu’Il ne voie pas. Voit-Il couler à travers vos cœurs d’incessantes pensées qui L’ont Lui-même pour objet et la gloire qui vous attend ? votre cœur demeurant là-haut et votre marche y répondant ; ou comme Jacob, boitant de la hanche parce que la chair a besoin d’être criblée ?

Dieu a déployé une étendue de gloire — renfermée toute en Christ pour nous : est-ce là que sont vos cœurs ? Dieu nous a révélé et décrit la cité d’or : Christ la lumière et la joie de tout ce qui s’y trouve. Il veut nous voir occupés de ce qui est le centre de Ses pensées, et ce centre est Christ. Marchez-vous dans Son sillage ? Son Christ est-Il le centre de nos pensées, et tous nos motifs, tous nos actes se rattachent-ils à l’espérance de Sa venue ? Il peut y avoir manquement — il peut y avoir quelque chose que je ne saurais apporter en la présence de Christ, mais Il ne veut pas que j’abandonne cette espérance. Quelle est votre espérance pour demain ? L’avenir de votre cœur est-il réellement comme le sien ? Peut-être n’est-ce qu’un pauvre faible reflet, mais ce doit être une espérance ayant sa source dans ce qui est le centre des pensées de Dieu, et ce centre c’est Christ.

Est-il jamais venu à votre pensée quelle sorte de tressaillement les délices de Dieu en Christ doivent causer dans le ciel ? Et est-ce réellement vrai que nous sommes agréables dans le Bien-aimé, et que Dieu nous aime comme Il aime Christ, parce que nous sommes en Lui et qu’Il est en nous ? Qu’y a-t-il en vous qui puisse avoir quelque chose de commun avec les délices de Dieu dans Son Fils ? Quant au plaisir qu’Il prend dans les croyants, Il n’a pas pour motif quelque chose qui soit en eux-mêmes, mais il est en rapport avec Christ et la rédemption. Son sang a lavé tout mon péché, mon âme est en Lui — une avec Lui ; toutes mes fautes, toutes mes misères sont jugées à la croix. Oh ! cela fait qu’on se sent très petit ; cela nous plonge dans l’insignifiance comme n’étant rien et Christ étant tout : Dieu regardant Son Fils toujours avec les mêmes délices, voyant Ses membres et les aimant comme tels ! C’est pure grâce du commencement à la fin.

Il se peut que je voie ici-bas des choses paraissant très attrayantes. Mais en regardant là-haut je vois Christ, et je sens que jusqu’à ce qu’Il vienne, la terre ne peut pas être bénie. Le monde sans Lui n’est pour moi qu’un désert : il n’y a point ici de repos. Toute bénédiction, même pour la terre, est renfermée en Christ ; tout bonheur, toute joie véritable cachée dans la personne du Seigneur. Vous ne sauriez avoir de félicité réelle en dehors de Lui. Oh ! quelle bien plus heureuse manière d’apprendre que notre repos n’est pas ici est la pensée que rien ne saurait nous rendre heureux jusqu’à ce qu’Il vienne, que de chercher en vain le repos pendant qu’Il est absent, remplissant nos bouches de sable et de gravier.

« Je suis l’étoile brillante du matin ». Est-ce que Dieu désire de voir le Seigneur Jésus comme l’étoile brillante du matin ? Quand l’heure sera venue, Dieu prononcera la parole, et Christ quittera Son trône afin de prendre en haut Son épouse. Mais l’étoile du matin n’est pas pour Dieu — c’est une espérance pour des gens dans la nuit profonde. Ce titre ne se présente pas une fois dans l’Ancien Testament ; là nous trouvons le soleil de justice. Mais cette étoile brillante du matin vient pour introduire le matin sans nuages.

Le Seigneur connaît ce dont le cœur des siens a besoin ici — c’est Lui-même, Sa propre personne bénie. Ah ! le Seigneur Jésus est-Il attendu par nous comme l’étoile brillante du matin ? Ce n’est pas la gloire, c’est Lui-même qui nous est présenté. « Je suis l’étoile brillante du matin » ; et comme c’est bien de Lui-même que j’ai besoin ! Que serait pour moi la gloire sans mon Seigneur ?

Remarquez précisément le genre de gloire dont il est question ici. Qu’est relativement à la gloire cette étoile brillante du matin comparée au soleil de justice ? Ah, ceux qui aiment Christ connaissent la douceur de ce titre ; toutes les affections de leur cœur sont liées à Sa personne, c’est sur elle que leurs cœurs sont fixés. Quelle douceur il y a au milieu de tout le mal de cette scène du désert à rattacher l’espérance de Sa venue à Sa parole : « Je suis l’étoile brillante du matin », et l’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! ».

En 2 Corinthiens 11, 2, nous trouvons précisément la véritable idée de l’Épouse. Connaissez-vous quelque chose d’une chose semblable, un corps, un peuple fiancé à Christ ?

Si les noces de l’Épouse, la femme de l’Agneau, doivent avoir lieu, et si vous et moi faisons partie de ce corps fiancé, où le droit de la créature peut-il intervenir ?

Comme ce nom d’Épouse suppose toutes les affections de la part de Christ ! S’Il regarde et qu’Il les voie, çà et là, pauvres faibles choses en eux-mêmes certainement, mais ils font tous partie de ce corps et Il les a lavés dans Son sang, que peut-Il voir en eux que fautes et manquements ! Mais Il leur a donné l’Esprit et les a faits un avec Lui-même, Il aura une Épouse digne de la propre demeure de Dieu. Si vous ne connaissez pas l’amour personnel de Christ pour Son Épouse, vous ne pouvez pas L’inviter à venir.

Dieu ne s’arrêta pas après qu’Il eut pris la côte d’Adam, mais Il bâtit une femme ; de même aussi Il ne se borne pas à appeler et à laver de pauvres prodigues, mais Il bâtit de pauvres prodigues une Épouse pour Son Fils, faisant d’eux les membres, la chair et les os de Son Fils. Ce sera une partie de Sa gloire d’avoir une Épouse formée de pauvres prodigues.

L’Épouse peut avoir toutes sortes de choses précieuses — mais elle est elle-même pour le Seigneur.

Quoi ! moi, une pauvre chose, une feuille dans le désert emportée çà et là, puis-je dire : « Viens Seigneur ! » ? Ah, mais si Dieu m’a donné l’Esprit et m’a fait un avec mon Seigneur, je le puis. S’Il m’avait simplement montré toute la gloire, cela n’eût pas eu d’effet ; mais l’Esprit a fait porter la vérité sur mon cœur : l’Esprit du Dieu vivant apportant sans cesse à mon cœur une saveur nouvelle de l’amour de Christ.

Oh, comme l’Esprit est mis à l’étroit par nous à mesure qu’Il va par le désert avec nous et trouve si peu de réponse dans nos cœurs et ne peut obtenir que les eaux coulent ! Ne parlez pas du moi, de manquements ou des circonstances, bien que nous ayons à nous humilier profondément : Satan essaie toujours de mettre ces choses entre nous et Christ ; mais nous pouvons tout placer autour de la croix, à la lumière de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus ; et quand il n’y aurait qu’un seul croyant dans le monde, l’Esprit dans l’Épouse suffit pour le rendre capable de dire : « Viens ! ». Ce n’est pas seulement l’Épouse, mais l’Esprit, connaissant toutes les affections du cœur de Christ, dit aussi : « Viens ! ».

Nous sommes maintenant dans le désert, et nous comptons par semaines et jours, et le temps paraît long ; mais quelqu’un là-haut vous regarde et vous dit : « Oui je viens bientôt ». Pour vous cela peut sembler long, mais pour Lui ce n’est que peu de temps.

« Ayant aimé les siens, Il les aima jusqu’à la fin » est une vérité que tous ceux qui croient en Lui, ne connaissent pas seulement par la foi, mais aussi par leur propre expérience de cet amour. Et de quelle douceur est cette expérience de l’amour de Christ dans ce monde si froid ! Lorsque le cœur est glacé et qu’il soupire après un peu de chaleur, combien il est doux de se tourner vers le Seigneur Jésus et de sentir cette chaleur de Son amour ! Ah ! en regardant à Lui le cœur est toujours réchauffé. Et qu’est-ce qui nourrit Son amour pour Son Église ? De quelle source jaillirent les sources de cet amour ? L’épître aux Éphésiens nous présente ce qui nourrirait l’amour du Seigneur Jésus pour Son Église. Dans le chapitre premier nous trouvons la scène posée avant que le temps existât, verset 4. — Quand le Seigneur regarde à moi, Il regarde à quelqu’un qui fut élu par le Père avant que le monde fût, pour manifester la gloire de cette grâce qui pouvait me rendre agréable dans le Bien-aimé ; Il voit en moi l’élu du Père, le Père m’ayant lié avec le Fils avant la fondation du monde. Non pas seulement la pauvre brebis et le fils prodigue dans la maison du Père, mais plus que cela — un dessein secret, Lui et le Père un dans ce dessein, et le pauvre pécheur élu est rendu agréable en Lui avant la fondation du monde. Est-ce que Dieu peut avoir quelque chose contre vous après avoir ainsi tenu un conseil à votre sujet ? Le Fils ne doit-Il pas vous aimer en voyant votre association avec le Père, en Lui-même, avant que le monde fût ? Oh, cela nourrit encore Son amour ; Son amour est nourri par l’étroite association de l’Église avec Lui-même, non pas seulement comme une avec Lui, mais comme celle pour laquelle Il laissa tout et a tout fait. Il s’est donné Lui-même pour moi ; à la croix portant nos propres péchés en Son corps sur le bois, Dieu faisant venir sur Lui votre iniquité et la mienne : nous, mourant avec Lui, ensevelis avec Lui par le baptême pour la mort et ressuscités en Lui. Pouvons-nous regarder en haut et ne pas sentir les immenses richesses de la grâce de ce Dieu qui, en Le ressuscitant d’entre les morts, nous a ressuscités en Lui et nous a fait asseoir en Lui dans les lieux célestes ? Impossible ! Quand le Seigneur Jésus contemple la face d’un croyant, Il dit : « Je t’aime et je dois t’aimer, mais je t’aime pour l’amour de mon Père ; je t’ai aimé avant la fondation du monde, parce qu’Il t’avait élu en moi, et je dois t’aimer jusqu’à la fin pour l’amour de Lui ».

Comme enfant de Dieu, errant dans le désert du monde, c’est une chose très douce de voir la consolation descendre vers moi du cœur de Dieu, mais il est encore plus doux de penser que je suis en complète sympathie avec le cœur du Père dans Ses pensées à l’égard de Son Fils unique, et de Ses affections envers Lui. Oh ! il n’y a rien comme d’entrer ainsi dans la révélation de Dieu, dans l’affection du Père pour le Fils de Son amour.

« Vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus ». Si vous êtes un croyant, Il a envoyé dans votre cœur l’Esprit de Son Fils par lequel vous criez : Abba, Père. Le cœur se repose heureusement dans l’adoption simplement en croyant en Jésus. L’Esprit de Son Fils dans le cœur, le rend capable d’exprimer ses élans de bonheur, criant ce merveilleux nouveau nom, inconnu aux Juifs : Abba, Père. Dieu m’a placé en Sa présence comme fils, et la vie coule jusqu’à moi, de sorte que je puis regarder en haut et contempler là les délices que le Père prend dans Son Fils ; je puis avoir communion et sympathie avec la joie du Père dans ce Fils, et c’est là ce qui donne à l’Église son point le plus élevé de gloire.

Votre cœur a-t-il jamais connu cette pensée ? Bien, là le cœur du Père est pleinement satisfait — là est le Fils — et j’ai là ma portion car je puis dire : mon Père ; et c’est uniquement dans ce sens-là que le Seigneur nous appelle frères, c’est seulement ainsi que nous pouvons être en association avec Lui-même sur le trône du Père.

L’Esprit nourrit nos cœurs de toutes les pensées du Père et du Fils. Vérité précieuse ! Ce Fils, le Seigneur Jésus — ayant été un homme et portant là-haut la forme d’un homme, et nous comme hommes avec Lui pour toujours. N’êtes-vous jamais frappé de la pensée — disons-le avec un sentiment de profonde révérence et d’adoration — combien Dieu doit être heureux d’avoir un tel Fils, et combien Christ doit être heureux ?

Comme homme, ce Fils manifesta le caractère du Père, de sorte que moi, comme homme, je puis le comprendre. Oh comme l’on devrait admirer et adorer la manière dont Christ a manifesté le caractère de Dieu sur la terre comme amour dans le pauvre fils prodigue !

Dieu pouvait regarder l’homme oint et dire : « Je puis L’avoir ici en haut, car Il est Dieu aussi bien qu’homme ». Et nous, nous pouvons regarder en haut et comprendre la joie du Seigneur qui pouvait dire : « Si vous m’aimiez, vous vous seriez réjouis de ce que je m’en vais au Père ».

Personne ne peut être de l’Épouse qu’un enfant du Père. L’Épouse sera manifestée devant le monde, afin que le monde voie la gloire qu’Il lui a donnée. Le Père a donné cette gloire au Fils ; mais Il ne saurait la garder pour Lui-même, Il veut la partager avec ceux qui Lui sont chers. Le monde sera forcé d’admirer l’Église dans la gloire ; et elle doit être admirée, car les délices du Père sont dans le Fils qui a acquis Son Épouse de Son propre sang. L’Église sera dans une position où le sentiment d’être aimé par le Père absolument comme le Fils est aimé, surpassera toute intelligence : Celui-là même en qui toute la plénitude de la déité habite, faisant découler jusqu’à nous tout l’amour du Père ; et la conscience de cet amour donnera à nos cœurs toute leur joie dans la gloire. Le voilà — ayant droit à toute la gloire et la donnant à l’Épouse ; mais ce n’est pas en cela que je trouve ma joie la plus profonde. Par-dessus et au-delà de toute la gloire de l’Église, j’ai profondément dans mon cœur la pensée que je connais l’Agneau sous un autre titre. Son moi béni est profondément caché dans mon cœur ; je puis dire : « Je le connais comme le Fils qui m’a révélé le Père. Tout, tout ne serait rien pour moi si je ne te connaissais sous cet autre nom, le Fils unique du Père, plein de grâce et de vérité ». Ce nom de Fils m’a amené près du Père ; Il l’a porté profondément bas ici, Il le porte haut dans le ciel. Il peut être le Fils de l’homme, et Il l’est, mais uniquement comme ayant pris chair et sang comme nous avons. S’Il devait entrer dans ce lieu maintenant comme Fils de l’homme — pourquoi devrions-nous tomber à Ses pieds pour L’adorer, si ce n’est parce que nous Le connaissons comme le Fils unique de Dieu ; — antérieurement à toute création — au commencement, il y avait le Fils dans le sein de Père.

La maison du Père, le sein du Père devait être le lieu de repos de l’Église ; rien ne pouvait satisfaire ce Fils que de la voir là où Il avait reposé de toute éternité. Mais ce lieu de repos, nous l’avons maintenant — jamais nous ne serons davantage fils que nous ne le sommes aujourd’hui ; autrement où serait la force de cette parole : « nous sommes maintenant enfants de Dieu » ? J’ai obtenu la meilleure portion maintenant, Il m’a fait fils, et m’a donné de voir la communion du Père et du Fils et d’y entrer, de prendre toutes les délices du Père en Son Fils comme une nouvelle saveur de joie céleste dans mon âme tous les jours. Si je suis dans l’épreuve ici-bas, je sais que le Père est là-haut dans un repos parfait, et ma communion est avec Lui et avec Son Fils.

Il est très peu parlé dans l’Écriture de la maison du Père, sauf ce que nous trouvons en Jean 14. On n’est jamais las de ces versets parce qu’ils parlent de l’amour personnel du Seigneur Jésus pour Son Église ; mais rien n’est précisé quant au lieu, et l’idée du ciel n’y est pas non plus introduite comme signifiant quelque localité particulière. Jésus lève Ses yeux au ciel. Beaucoup basent les idées qu’ils ont du ciel sur certaines notions qui ont pris place de bonne heure dans leur esprit touchant une sphère de gloire par-delà les nuages, et la rattachent à tout ce que la Parole de Dieu leur a rendu familier. Renverser tout cela les laisserait avec cette pensée bénie du Fils sur le trône du Père, et du Père les plaçant ensemble là avec Lui.

Toutes les fois que ma foi se porte là-haut, que trouve-t-elle réalisé ? La pensée de la présence là de quelqu’un qui fut jadis dans toutes mes circonstances de douleur ici-bas ; la pensée d’une demeure là-haut avec Lui. Oh ! quel ardent sentiment de bonheur le cœur éprouve à cette pensée — non des circonstances de cette demeure, mais du fait d’être là avec Lui ! Un homme a son cœur à sa demeure, non à cause des circonstances de cette demeure, mais parce que l’objet de son affection y est. Il en est de même pour le ciel ; je trouve extraordinairement peu de détails quant aux circonstances du ciel, mais je trouve une réalité d’une constante fraîcheur dans un ou deux simples versets : celui-ci, par exemple : « Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je m’en vais au Père ». Quel volume en cela ! Christ Jésus voulant voir entrer dans la joie de Son cœur à la pensée de la maison du Père et nous disant : « Je veux partager avec vous cette pensée de ma joie ; je veux que vous vous réjouissiez avec moi de ce que dans peu de temps je serai avec mon Père ; et non seulement cela, mais vous aussi vous serez là bientôt avec moi ». Si nous pouvions voir toute la gloire du ciel, ce serait pauvre, comparé à la pensée de voir ce Fils assis sur le trône de Son Père, et nous-mêmes assis ensemble avec Lui dans ces lieux célestes. Quel parfait repos de cœur il y a dans cette expression : « nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes » ! nous introduisant ainsi dans la saveur bénie de la gloire qu’Il a gagnée.

La nature de notre repos et de notre puissance pour marcher comme des hommes ressuscités est posée en Colossiens 3. Quand l’œil de Dieu s’arrête sur vous, qu’est-ce qu’il voit ? Eh bien ! que vous êtes quelqu’un qui a une place là-haut ; et quand Son œil s’arrête sur Christ, il s’y arrête comme ne s’attendant pas à trouver une tache. Combien il est impossible, à mesure que le regard de Dieu se porte sur nous, qu’il puisse trouver autre chose qu’imperfection ! Mais Il se tourne pour nous voir cachés en Christ, et pour rencontrer en ceux qui sont cachés en Christ la perfection de Christ.

La brebis perdue ne voudrait pas se laisser prendre par le berger qui voudrait l’élever dans son sein. Et ici nous trouvons ce que j’appelle le caractère agressif de l’amour de Dieu. Je ne veux pas de Lui ; mais Il dit : « Je veux vous avoir et il faut que je vous aie ; luttez comme vous pourrez pour échapper de mes bras : j’ai préparé une place pour vous là-haut, et il faut que je vous aie là avec moi pour toujours ».

C’est le cœur que Dieu veut. Il a fait dans la croix de Christ tout ce que l’amour pouvait faire pour gagner à Lui-même le cœur des pauvres pécheurs. Il s’est jeté dans vos cœurs pour vous attirer dans la joie et la bénédiction — la porte toute large ouverte pour vous recevoir.

Oh ! le riche déploiement de la grâce dans le chapitre 14 de Jean ! La grâce ouvrant la large perspective des riches gloires de la maison du Père à ceux qui étaient prêts à L’abandonner. Quel contraste nous faisons avec Lui ! Et toutefois Il est constamment occupé à prendre soin de nous, à nous préparer de la joie. Son œil nous suivant toujours — ces yeux toujours s’arrêtant sur nous. Il voit tous les battements de mon cœur — toutes les pensées de mon esprit. Et Sa sympathie est inépuisable. Oserai-je dire que Christ semble en avoir davantage aujourd’hui parce que aujourd’hui je l’apprécie et que hier je ne l’appréciais pas ? La sympathie de Christ ne vous fait-elle pas l’effet comme si elle enlevait une pierre et l’eau coule, en enlevait une autre et l’eau coule encore ? Et c’est de cette manière qu’elle coule toujours.

Dois-je m’inquiéter d’être laissé ici-bas dans le désert, au milieu de tout ce qui m’éprouve de toute manière, quand je puis ici également goûter Son amour en tout cela ? Ce serait certainement une bien plus heureuse chose d’être présent avec Lui et absent de ce pauvre corps ; mais si c’est la volonté de Celui qui m’aime d’un amour qui veut que je reste encore ici-bas, la douceur de faire Sa volonté me suffit.

Si la persécution allumait de nouveau ses feux, la puissance de la chair pourrait en porter plusieurs à désirer d’échapper au Seigneur par le martyre ; mais il n’y a pas de mélange d’égoïsme dans le cri : « Viens, Seigneur, viens ! ». Ne dites-vous jamais : Viens, Seigneur Jésus ? N’avez-vous jamais senti que rien ne peut vous satisfaire sauf de Le voir et d’être avec Lui ? Pourquoi ne pas vous réjouir toujours dans cette espérance ? Pourquoi être abattu ? Pourquoi demeurer tranquille, regardant avec des yeux pleins de larmes, au lieu de pousser en avant tout joyeux ? C’est parce que le monde gouverne le cœur, que les pensées sont prises par telle peine ou tel souci.

Un temps déterminé approche — nous ne pouvons pas dire avec quelle rapidité — où le Père dira au Fils : « Lève-toi, et amène l’Épouse ici en haut ». Votre cœur est-il plein quand vous pensez à cela ? Il ne doit y avoir que des amis dans la maison du Père, et c’est Jésus qui nous y conduira. S’Il devait se lever et venir ce soir, en trouverait-Il beaucoup L’attendant ? Je crois qu’Il en trouverait et j’en bénis Dieu. Il est nettement manifeste que Dieu se met en mouvement. Il ne vint jamais autrefois sans produire d’avance un témoignage.

Le Seigneur Jésus, au milieu de toute la gloire de Dieu, a un cœur assez large pour penser à venir même à ma rencontre à moi. « Voilà une pauvre chose qui trébuche à travers ses devoirs, qui souvent marche mal. J’irai le chercher, et je le rendrai participant de tout ce que j’ai ». C’est Son amour, non le mien. Nous ayant aimés avant la fondation du monde, Son amour ne change pas à cause de ce que nous sommes. Lui, le même hier, aujourd’hui, éternellement.

« Car nous sommes son ouvrage, étant créés dans le Christ Jésus pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées afin que nous marchions en elles ». Dieu attache-t-Il du prix à ces œuvres, c’est à cause qu’elles sont préparées par Lui-même. Ne sont-elles que comme des choses faites ici-bas dans le désert ? Non ; elles doivent être portées dans la gloire : des choses opérées dans l’âme, la volonté soumise, les affections réglées. Dieu en agit avec nous maintenant, et Il veut que nous allions en avant avec Lui ; mais ce n’est là que le commencement — ce n’est pas ce que nous serons quand nous verrons le Seigneur Jésus et que nous serons rendus conformes à Son corps glorieux — chaque membre revêtu de gloire.

N’est-ce rien que d’avoir Dieu opérant en nous maintenant le vouloir et le faire selon Son bon plaisir ? Rien, qu’Il désire voir en nous l’expression de la vie de Christ, de manière à ce que nous ayons communion avec la vie de Christ ici-bas ? Pensez ce que ce sera qu’avoir le corps rempli de la vie de Christ dans une scène où tout sera en harmonie ! Nous le commençons dans le désert pour le finir dans la gloire.

L’énergie de Dieu communiquée à l’âme nous rend capables de marcher dans des œuvres qui sont l’expression de cette énergie et de notre union vitale avec Christ. Dieu place chacun dans sa carrière, et Il y a une voie spéciale de Sa providence en rapport avec chaque individu. Dieu est assez grand pour compter les cheveux de notre tête ; vous et moi nous sommes trop petits. Dieu est si grand qu’Il peut porter en compte des verres d’eau froide ; nous sommes trop petits, trop mesquins pour le faire ; nous ne pouvons saisir que des traits généraux. Je dois être saint — cela est parfaitement vrai ; mais qui traça le chemin à un Daniel ou à un Paul en leur jour, et aux premiers chrétiens en leur âge ? Qui a fixé le temps de votre naissance, tout votre sentier dans la vie, vos épreuves, vos maladies ? C’est Dieu, le Dieu vivant ! Dieu intervient en tout lieu, dans toutes les pensées, à chaque pas et dans tous les actes de la vie — même quand on se retourne pour parler à quelqu’un dans la rue.

La pensée qu’il y a des œuvres préparées de Dieu, afin que nous marchions en elle, donnera de l’importance à bien des choses petites en elles-mêmes ; elle donnera de la douceur à bien des croix amères, et arrêtera bien des actes où le moi serait intervenu. Si vous regardez en arrière, vous verrez beaucoup de fautes et bien des choses accomplies selon votre propre volonté, mais Dieu était là pour tourner la page et pour marquer votre marche avec Lui dans le sentier préparé par vous.

Quelle différence cela fait de nous voir comme des individus distincts ou comme une partie du temple édifié ensemble pour être une habitation de Dieu par l’Esprit ! Comme partie de ce temple nous sommes des pierres précieuses, le propre ouvrage de Dieu dans le Christ Jésus et posés comme des pierres vivantes, pour rester là, brillant de toute la beauté d’un autre, savoir, de Son propre Fils, le Seigneur Jésus — tout le poids de l’édifice reposant sur Lui, le fondement éternel.

Est-ce que vous pouvez dire : « Je suis un appelé — un avec Christ » ? Et quelle est l’espérance de quelqu’un de tel ? Rien de moins que de tendre au but, vers le prix de la céleste vocation de Dieu dans le Christ Jésus. C’est une chose réelle que Christ est assis à la droite de Dieu dans toute Sa beauté et toute Sa gloire, et notre attente est de Le voir tel qu’Il est et de Lui être semblables. Le Père de gloire qui vous a vus dans toute votre faiblesse et tous vos manquements ne cessera pas de travailler jusqu’à ce que, l’un après l’autre, des millions de vases soient devenus semblables à ce vase modèle qui est à Sa droite. Il est occupé à les façonner tous à la ressemblance de Celui-là, et quand nous Le verrons tel qu’Il est, ces corps d’abaissement seront semblables à Son corps glorieux. Quelle pensée ! chaque croyant étant un vaisseau plein de gloire ; des milliers de milliers de vaisseaux tous destinés à être remplis de Sa gloire. Dieu fera de vous — fera de moi — un de ces vaisseaux.

Il y a deux choses : la première, que Dieu en agit avec chaque cœur individuellement ; l’autre, qu’Il vous prend comme une partie d’un édifice, d’une cité, où chaque pierre est polie et brillante, et où chacun reflète la gloire de Christ. Là chaque saint présentera à l’œil de Dieu le Seigneur Jésus, parce qu’ils refléteront tous Sa gloire.

Trouverons-nous que nous avons expérimenté ici tout l’amour de Christ, lorsque nous Le rencontrerons dans le ciel ?

Est-ce que je dois porter le monde dans mon cœur parce que je suis ici-bas dans un corps de péché et de mort ? Non ; béni soit Son nom ! j’ai trouvé le fleuve de vie qui découle de Christ en haut et remplit mon cœur, aidant mon âme à porter du fruit pour Celui duquel il découle.

Le vieux chrétien peut dire à un jeune chrétien : « Vous pouvez essayer, mais vous ne sauriez satisfaire votre cœur avec le monde, car je n’ai jamais trouvé en lui une chose pour satisfaire le mien ». Mais il ne pourrait pas lui dire : « J’ai descendu si bas la colline de la vie, et je ne saurais tomber ». Toutefois nous pouvons dire : « Que tout ce qui se peut soit produit contre moi, Dieu n’en sera pas moins fidèle à Sa Parole, et Christ me présentera irrépréhensible et sans tache ou défaut devant Lui à Son apparition ».

Si je pouvais dire que je suis meilleur que lorsque j’ai commencé la vie en Christ, ce serait seulement parce que maintenant je vois davantage ma propre bassesse que je ne faisais il y a des années.

Quelle est ma place et quelle est ma puissance pour marcher ? Dieu m’a ressuscité ensemble avec Son Fils et Il m’a donné l’Esprit, et à cause de cela, je continue, et tout ce qui n’est pas de Lui j’ai à le juger. La marche de l’Esprit est une marche de séparation de tout ce qui n’est pas du Père. Les croyants doivent marcher comme étant morts, ensevelis et ressuscités avec Christ, comme des personnes fiancées à leur céleste Époux, disant : « Nous ne pouvons pas faire ce qu’Il n’aime pas ». La nature peut dire : J’aimerais ceci ou je désirerais cela ; mais la réponse est : Non ; vous appartenez à Christ ; et si le désir de Christ est le vôtre, vous ne devez pas accomplir le vôtre. Il m’a amené par Son sang dans la place où maintenant Il se trouve, et vous pouvez dire : « Je laisserai cela ; je tiendrai pour mort ce pour quoi Il mourut. Cela tient à la mort, je le laisserai ».

Vous êtes dans la place de la puissance — la puissance de Celui qui communique la vie ; et, partout où la vie a été communiquée, cette puissance opère pour transformer ceux qui l’ont à Son image, de gloire en gloire.

Qu’est-ce qu’un croyant a à faire avec ceci, avoir la vie éternelle ? Nul homme ne se fût jamais représenté Dieu disant : « Il y a ici en haut un homme vivant, semblable à vous entièrement. Celui qui fut méprisé et mis à mort, est maintenant à ma droite — Celui à qui j’ai donné toute chose dans le vaste univers et pour une éternité sans fin ; et en signe de cela, je vous donne la vie ». C’est Dieu qui est le donateur. Qu’ai-je fait pour l’avoir ? Je sais que je l’ai ; la foi m’en donne la certitude d’une manière bien supérieure aux sentiments qui disent que cela n’est pas vrai. Dieu dit que c’est vrai, et c’est si complètement une substance dans la pensée de Dieu, que je puis tout céder quant à l’éternité et dire : « Je n’ai pas besoin de parler pour moi-même ; toi, tu as parlé pour moi. La vie que j’ai est une vie de communion avec le Père et le Fils. Je la connais et la réalise avec certitude et vigueur, de sorte que lorsque la chair et le cœur viennent à faillir, je puis rester là ».

Souvent je ne puis me consoler que par cette pensée : « Toi, ô Dieu, tu vois Christ tel qu’Il est et comme tu Le comprends. Ce n’est pas moi, mais toi qui sais ce que le Fils de ton amour voulait dire lorsqu’Il dit : Je monte vers mon Dieu et votre Dieu, vers mon Père et votre Père. Je ne puis pénétrer cela, la pensée divine seule peut en avoir l’intelligence parfaite ».

Quelle était la pensée de ces quelques-uns réunis autour de leur Seigneur ici-bas ? Ils étaient des hommes vivifiés, et ils savaient par l’instinct de cette vie communiquée combien Celui qui la leur avait donnée était précieux à leurs cœurs ! C’est le secret de l’amour de mener captif le cœur ; les affections ont saisi un objet et vont précisément où cet objet va. Le dévouement a plus à faire avec les affections qu’avec l’intelligence. Ils Le virent monter au ciel, et Il ne revint pas. Est-ce qu’ils L’aimaient ? Où donc leur cœur était-il ? Le ciel devint pour eux une place nouvelle, cet homme vivant qui les aimait était là : Celui qui avait ravi leurs cœurs et les avait emportés au ciel. Voilà le premier élément de la vocation céleste — savoir, l’attachement à une personne divine, l’ami de nos âmes ; et Il est là dans le ciel, et nous Le cherchons là où Il est. La non-intelligence de cela explique l’état abaissé de beaucoup de chrétiens : ils ne sont pas des chrétiens célestes comme les premiers chrétiens le furent tout le long de la route ; mais ils n’en sont pas moins sous la responsabilité de l’être. Christ a le droit d’avoir un peuple céleste ; d’avoir, comme Seigneur de tout, un peuple qui marche dans le même sentier que Lui. Oui, Il a le droit d’attendre des affections célestes en des gens dont Il a fait captifs les cœurs et les a emportés dans le ciel. Vos premières pensées en toutes choses se tournent-elles instinctivement vers le cœur de Christ dans le ciel, disant : « Il a droit d’être le premier en ceci » ?

Êtes-vous un de ceux qui disent d’une manière pratique : « Oui, Seigneur Jésus, viens ! » ? Est-ce qu’Il dit de vous : « Voilà quelqu’un en qui j’ai tellement criblé la chair et toutes les joies du vieil Adam, qu’il ne peut penser qu’à cette seule chose, c’est-à-dire que je viens » ? Y a-t-il des gens qui réalisent l’attente d’une telle manière qu’il ne vient jamais à leur cœur une pensée de repos sinon avec Lui dans le ciel ? Votre cœur est-il comme Le voyant et disant : « C’est à Lui que je suis vivant » ?

En rapport avec la lapidation d’Étienne, Christ disait : « Du sein de la gloire je surveille toute la scène ». Il apparaît debout dans la place de la gloire où Il est, faisant descendre la gloire dans l’âme d’un homme. En tant que connaissant Christ dans le ciel, ma vie devrait pour ainsi dire L’envelopper ; mais dans cette scène, j’apprends comment ce sont Ses affections qui m’enveloppent ; comment là-haut Ses pensées sont occupées de moi, non pas simplement me bénissant, mais toute Sa sympathie coulant jusqu’à moi, comme elle fit pour l’homme qu’on lapidait.

Si vous prenez votre place avec un Christ rejeté, vous avez sur votre sentier une brillante lumière, et toute cette sympathie qui s’épancha sur Étienne. Marchez-vous en harmonie avec la vision de Christ là-haut, et comme un réflecteur de Christ ici-bas ? Étienne traversa toutes les circonstances dans lesquelles les hommes et Satan l’amenèrent dans la puissance de la vision de cette gloire de Dieu. Pourquoi ne puis-je pas traverser toutes les miennes dans la puissance de cette gloire ? Ma pensée, les affections de mon cœur sont-elles là-haut ? Voit-on nettement que je marche ici à la lumière du ciel ? S’il en est ainsi, quelle que soit ma place de service, je me trouverai précisément là où la lumière ruisselle. Généralement je sais que je trouverai un fort courant contre moi ; une foule peut-être poursuivant sa voie, et si elle me fait obstacle il faut que je passe à travers. Si nous avons la conscience que la lumière du ciel ruisselle, cela nous met complètement en contraste avec toute la scène d’ici.

Toutes les pages de notre cœur sont ouvertes sous Son œil. Est-ce qu’Il vous lit et s’occupe de chaque pensée et de chaque intention de votre cœur ? Voit-Il jugé tout ce qu’il y a en vous de la chair ? Ou aperçoit-Il des choses germant pour la chair et pour le temps ? Ah ! s’Il lit en nous des choses contraires à Sa pensée, est-ce qu’Il se détournera de nous ? Non ; mais Il nous fera connaître quelle sorte de gens nous sommes ; Il connaît toute notre faiblesse, et il faut que nous la connaissions aussi. Si Jean est étendu à Ses pieds, c’est en vérité pour qu’Il puisse dire : « Je vous toucherai et vous ferai sentir ce qu’est ma force ; mais il faut que vous sentiez votre propre faiblesse ». Tous ceux qui connaissent Christ ont un sentiment toujours plus profond de cela à mesure qu’ils avancent. Mais tout le long du chemin par le désert, nous L’avons pour nous, disant : « Vous ne sauriez faire un pas sans moi, et je marche devant vous ».

Oh ! si tout le long du chemin, dans toutes nos circonstances ici-bas, nous nous tournions vous et moi en haut vers le ciel, sachant que nous pouvons avoir toute la sympathie du cœur de ce Christ vivant qui est là ! Lui, un homme vivant là, avec un cœur et un esprit qui Le mènent à entrer dans toutes les circonstances de Son peuple. Chaque croyant en particulier, chacun dans ses circonstances propres, commande toutes Ses pensées. Il est capable de s’occuper d’Étienne, de Saul, de Pierre et de Jacques, de tous dans le même moment. Pouvez-vous dire : « Je connais la sympathie du cœur de Christ, je sais de quelle manière Il me recueillit et m’a toujours remis à flot depuis lors » ?

La seule chose de nature à conserver en nous le sentiment de notre propre entière ruine, c’est d’avoir la lumière de l’œil de ce Bien-aimé brillant dans le cœur et faisant voir tout ce qui est contraire à Sa pensée.

La paix qu’Il donne ne brille jamais autant qu’au milieu des grosses eaux et des tempêtes ; Il intervient, Lui, comme ma paix, entre moi et tout ce qui me donne du trouble, et dit : « Bientôt vous viendrez avec moi dans un autre lieu ; vous n’êtes pas pour la terre, mais pour moi ». Il m’appellera par mon nom, et me prendra dans la gloire.

Dieu a-t-Il dit de votre chair : « Qu’elle se flétrisse » ? Qu’importe cela, s’Il vous a amené à la place où vous pouvez vous glorifier dans vos infirmités afin que la puissance de Christ repose sur vous.

On parle souvent de la vocation céleste comme si c’était une affaire de connaissance ou de théorie. Était-elle cela pour Énoch quand il marcha avec Dieu, ou pour Moïse quand il tint ferme comme voyant Celui qui est invisible ? Ne laissez pas vos cœurs prendre cela comme affaire de connaissance au lieu de réaliser un Christ vivant dans le ciel. C’est cet homme vivant sur le trône de Dieu qui m’a positivement appelé par mon nom ; et pas cela seulement, mais Il porte mon nom devant Dieu, comme quelqu’un pour qui Il a beaucoup fait, et pour qui Il entend faire beaucoup encore. Pourquoi mon âme s’élève-t-elle et trouve-t-elle son ancrage là-haut ? Pourquoi ? Ah ! c’est parce que cet homme vivant qui m’a ravi le cœur est là-haut ; Lui qui, comme Fils de Dieu, a estimé qu’il valait la peine qu’Il laissât le trône pour aller à la croix comme mon substitut, prendre la coupe de colère qui m’était due. Et Dieu a mis Son amen sur cet amour qui est plus fort que la mort. Et n’est-ce pas une chose raisonnable que je dise que si le Fils de Dieu m’a aimé et a donné Sa vie pour moi, je dois L’aimer dans la place où Il se trouve ? Quel bonheur, à mesure que l’œil de Dieu s’arrête sur Lui et s’abaisse ensuite à me regarder, d’avoir la certitude que tout faible et insensé que je suis, je ne Le trouverai jamais contre moi ; que je suis tellement un avec cette Tête ressuscitée, que Dieu peut dire : Ce qui est vrai de la Tête est vrai des membres ! Quelle ineffable bénédiction d’être capable de dire que cet Être couronné de gloire et d’honneur sur le trône de Dieu est Celui sur lequel les affections de mon cœur doivent se concentrer de plus en plus ! Et que ce Fils de l’homme ressuscité là-haut est occupé d’un peuple souffrant ici-bas, dans toutes les circonstances par lesquelles ils peuvent avoir à passer !

Si vous regardez à vos chutes dans le passé, vous trouverez constamment qu’elles provenaient de ce que vous aviez voulu régler les choses selon les circonstances. Je ne puis rien arranger moi-même ; si je suis en Sa présence, je reçois ma direction du Seigneur dans Ses circonstances à Lui — du Fils de Dieu là-haut. C’est un fait béni qu’il y a un homme dans le ciel dans la plus haute gloire possible sur le trône de Dieu ; et cet homme a un cœur pour entrer dans toutes les choses où les siens ne seraient pas en état d’agir pour eux-mêmes. Son cœur est-il moins occupé de moi, Son œil moins fixé sur moi que ce ne fut le cas pour Étienne ? Non ; le voile fut tiré, et je n’attends jamais cela, mais pour la foi c’est également vrai.

Qu’eût-ce été pour moi si le Berger avait emporté des vingtaines d’autres brebis et non pas moi ? Cela ne m’aurait pas satisfait. Non ; je suis pris personnellement pour être une expression de cette merveille des merveilles, l’Éternel Dieu, le Dieu tout-puissant crucifié en infirmité, ce Dieu éternel ayant choisi de descendre dans la place de l’infirmité.

Le Seigneur Jésus lisait dans tous les cœurs quand Il était ici-bas ; et dans le ciel Il fait de même. Il fait cela en rapport avec les siens, et souvent ils reculent devant cette pensée. Il sonde toute chose en nous ; mais si cela nous fait connaître ce que nous sommes, ce n’est que pour que nous nous attachions plus étroitement à Lui. Il nous amène dans la lumière, la fait briller en nous pour manifester et nous faire voir les choses qui nous manquent ; et nous n’apprenons jamais ce qu’il y a en Lui en contraste avec le moi, sans que cela nous fasse prendre en dégoût notre vaisseau.

Paul fut ravi dans le troisième ciel, et Christ enleva ce qu’Il vit se trouver en lui, et une écharde dans la chair le découvrit à Paul.

Dans la brillante lumière de la transfiguration, ce n’est pas la gloire, mais Jésus qui était l’objet principal. Il y avait une personne sur la montagne — quelqu’un qui était de toute beauté, chef entre dix mille ; et cette personne revêtit un moment des vêtements de gloire pour faire voir ce que serait la gloire de Son royaume. Qu’était cela en comparaison de la personne ?

Pour ce qui est des croyants, il y a deux choses rattachées l’une à l’autre : le vase de terre et la vie éternelle. Le résultat de cette relation du vase de terre avec la vie éternelle, c’est la conscience de la faiblesse au-dedans et des difficultés au-dehors. Nous trouvons l’une et l’autre manifestées dans l’expérience de Paul, 2 Corinthiens 12, 7-12. Le Seigneur prévoyait certains maux — résultats en rapport avec le vase de terre qui voudrait empêcher l’œuvre du trésor, la vie éternelle contenue en lui ; et que fut à la fin l’écharde pour Paul ? De quelle manière eut-il (têt de terre ramassé par Christ pour être un serviteur) à apprendre ce qu’il avait à faire ? Dût-il être poussé çà et là comme un esclave ? Non ; mais être un vaisseau dans la main du potier, disant : « J’ai besoin que Dieu qui m’a donné la vie me dirige en tout ; non seulement j’ai besoin de trouver une route toute jalonnée de poteaux indicateurs me montrant où je dois marcher, mais j’ai besoin de l’esprit d’obéissance pour accomplir Sa parole, pour l’observer dans la soumission ». Le Seigneur voulait que Paul eût comme Son serviteur le même esprit qu’Il avait ; et ce fut par cette impuissance au-dedans et au-dehors qu’Il fit de cet homme un homme marchant sur Ses propres traces. Le Seigneur pouvait dire : « Ma pensée et ma volonté n’ont jamais été en avant, si ce n’est par la volonté de mon Père ; mais les vôtres le font ; et si je retire cette écharde, vous irez en avant sans réelle et parfaite dépendance de moi ». Non certes que Christ fût en rien le même que Paul — Lui qui était Dieu incarné, le Fils du Très-haut.

Y eut-il jamais une volonté aussi parfaite en force que la volonté en Christ ? Mais ce qui fut si remarquable en elle, c’est qu’elle ne s’exerça jamais sur quelqu’autre objet que la volonté de Dieu : « Voici, je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté ». Sa volonté fut toujours en parfaite soumission intelligente à la volonté de Dieu — une vie de communion avec le Père. Paul ne pouvait pas dire qu’il était parfait pour ce qui concernait le vase. Non ; Paul avait une volonté à lui qui n’aimait pas une entière dépendance de Dieu. Christ se servit de l’écharde pour lui faire connaître pleinement que la vie éternelle qu’Il lui avait donnée ne pouvait être dirigée que par Lui-même, et qu’Il avait à prévenir tout ce qui dans le vase de terre lui ferait obstacle. Avant que Paul prenne sa place comme homme céleste, le Seigneur lui donne ce qui mettrait fin à sa propre énergie.

Il y a quelque chose d’excessivement beau dans la manière dont Christ met d’abord la vie dans le vase, et ensuite en prend soin. Comme s’Il disait : « Cette vie éternelle est une chose que vous ne sauriez garder vous-même. Il faut que je donne puissance pour la vivre et la diriger de manière à vous faire sentir que la vie éternelle que vous avez est aussi dépendante de Christ que votre vie est dépendante de Dieu ». Cette nouvelle vie ne peut faire une journée de chemin sans le sentiment de ces deux choses — « Ma puissance accomplie dans l’infirmité ». La vie éternelle coulant dans le vase est une chose, et la puissance pour la faire découler du vase en est une autre. La vie découle de nous selon qu’elle est sous la garde de Christ. Le croyant la possède d’une manière consciente parce qu’elle a pour effet que chaque pensée et chaque sentiment sont occupés de Celui qui la donna. Paul pouvait dire : « Y eut-il jamais une impuissance pareille ! Ah ! mais la main de Christ est sous moi ». Le vase de terre emportait la vie que Christ avait mise en lui, et Christ disait : « Il faut que je porte le vase en ma main pour donner une bonne direction à la vie ».

Ni vous ni moi n’aimons le désert : il y a tant de peines — tant de sable profond à traverser — tant de fosses à pièges, et les cœurs des gens tant fatigués. Oh ! mais c’est avec un Dieu de résurrection que vous avez à faire, dans un lieu où Il vous fait arrêter pour vous donner occasion d’apprendre ce qu’est le moi. Ce n’est pas en prenant le côté de la nature où de durs cailloux coupent les pieds, mais en prenant le côté où Dieu se trouve, que les pèlerins gardent un cœur heureux tout le long du désert. Ce n’est jamais Son intention que vous passiez un seul jour sans être en mesure de dire : « Ah ! j’ai trouvé sa puissance plus accomplie dans mon infirmité que je ne l’avais jamais fait avant » (non pas Sa puissance plus forte, mais un sentiment plus profond de mon infirmité).

« Faites ceci en mémoire de moi ». Pensez à toute la variété de gloires attachées à Celui qui amène ainsi un peuple à Lui-même. Qui est-Il, Celui en mémoire duquel je fais cela ? Oui, qui est-Il ? Quelle intelligence humaine pourrait donner la réponse ? Qui pourrait parler d’une gloire tellement dépassant tout quand on vient à demander qui Il est et tout ce qu’Il est et était ! D’abord, la vie éternelle en Lui-même avant tous les mondes, Lui le Fils unique dans le sein du Père. Et puis regardez à ce qu’Il était ici-bas. Dans l’évangile de Jean il est d’abord parlé de Sa personne, puis de tous les offices divers confondus dans Sa personne, et ensuite de la vie éternelle apportée par Lui pour agir sur un monde ingrat. Mais ce qui porte à nos âmes les arrhes des vives affections du Seigneur Jésus pour les siens, ce n’est pas seulement la pensée de qui Il est et de ce qu’Il est — tout ineffablement béni que cela est en soi-même ; mais c’est qu’une fontaine fut ouverte et s’épancha de Son cœur, montrant la plénitude de Son amour si divinement pur de tout égoïsme. Voyez-Le, juste avant qu’Il entrât dans les profondeurs de Ses propres souffrances, se tournant vers eux et disant : « Maintenant mon amour peut s’épancher ». Il savait que les siens avaient besoin de quelque chose qui les rendît capables de garder constamment dans leurs cœurs la pensée de Son amour ; c’est pourquoi : « Faites ceci en mémoire de moi ». Et maintenant, en haut dans la gloire, Il nous regarde, se préoccupant de notre amour ; pensant à de pauvres choses ici-bas et prenant souci d’être l’objet de leur souvenir, tous ces dix-huit cents ans passés ; et aujourd’hui, à la droite de Dieu, Il se préoccupe de notre amour dans toute la fraîcheur de Ses sentiments. La réelle et vivante affection qui est en Lui n’est pas satisfaite sans la pensée que les siens sont occupés de Lui-même.

Christ trouve-t-Il vos pensées à l’unisson avec la parole proférée par « l’Esprit et l’Épouse », parce que vous avez réellement besoin qu’Il vienne ? Non pas seulement, comme pareils à Étienne, qui avait besoin de s’en aller de la scène de lapidation en Sa présence ; mais l’Épouse a besoin de l’Époux — traversant une nuit sombre, tenant ses affections fixées sur Lui ; non pas en disant : « Quand tu viendras, il n’y aura plus de souffrances, plus de noires ombres de la nuit ; tu viendras pour nous prendre à la maison du Père : c’est vrai, mais c’est toi-même qu’il me faut : je suis l’Épouse et toi l’Époux ».

Est-ce conformément à ce genre d’amour que vous avez besoin qu’Il vienne — non pas seulement par égoïsme, mais comme ayant une telle saveur de Sa gloire comme l’étoile brillante du matin, et parce que ce sera le complément de Sa joie dans la maison du Père ?

Soupirez-vous jamais après une capacité plus grande pour entrer dans Sa gloire la plus complète ? L’entendez-vous dire : « Je ne puis prendre ma gloire sans que vous soyez assis avec moi » ? Ah ! Lui répliquez-vous, « ce n’est pas la couronne, ce n’est pas la gloire, c’est toi-même, Seigneur, qu’il me faut » ?

L’étoile brillante du matin est une gloire entièrement nouvelle. Il y eut des cœurs attachés à Lui quand Il était ici-bas qui Le suivirent en haut dans le ciel, et toujours depuis lors il y a eu un peuple dont les yeux ont regardé en haut et dont les cœurs L’ont attendu. C’est un titre de gloire en rapport avec les cœurs de Son peuple. Que c’est précieux de pouvoir dire : « J’ai veillé durant la nuit pour jouir du tout premier faible rayon de Sa venue ; mon cœur est tellement attaché à ce Seigneur et toute ma bénédiction se rattache tellement à Lui, que je ne puis qu’être constamment dans l’attente du tout premier rayon de gloire qui jaillira de Lui au moment où Il descendra du ciel dans l’air ».

S’il se trouve ici-bas des gens dans l’attente, qui savent que Christ vient pour prendre en haut l’Église, ils doivent soupirer après Sa venue ; autrement ils ne connaissent pas la position de l’Épouse et de l’Esprit disant : « Viens ! ». L’Épouse est le vaisseau dans lequel est formée la plus intime relation du Seigneur Jésus. L’enfant de Dieu a les affections de Christ dans son âme et ne peut que passer de la manière dont il est occupé de Christ dans le ciel à celle dont il s’occupe de tout ce dont le Seigneur s’occupe ici-bas. Nous trouvons notre repos au milieu de toutes choses en sachant qu’Il vient. L’Esprit révèle Christ et parle de la gloire à venir. Il est la grande puissance pour quoi que ce soit dans l’Assemblée.

Quand la lumière d’un Seigneur qui revient a éclaté sur l’âme, que de besoins sont sentis que le cœur n’avait jamais connus avant ! Si vous pouviez savoir que le Seigneur doit venir demain, ne serait-ce pas dans votre cœur le sentiment de mille besoins ; la pensée de voir aussi s’il serait pourvu en outre aux besoins des altérés. « Que celui qui a soif vienne ». Cette parole met devant l’âme la pensée du besoin, d’un état desséché, avant que ce besoin soit senti. Elle dit à ceux qui sont altérés, qu’ils peuvent venir à ce Rocher qui fut frappé pour que les eaux coulassent à toujours en vue de satisfaire à tous les besoins. Ce fleuve qui jaillit, dit l’empressement de Celui d’où il sort à remplir l’âme altérée.

« Amen, viens, Seigneur Jésus ! ». Il y a une beauté exquise dans Sa parole : « Oui, je viens bientôt » ainsi saisie immédiatement par l’Esprit et l’Épouse, et ayant sa réponse dans le langage connu de la foi (voir Apoc. 22, 17). Il peut souvent arriver que les devoirs mêmes du serviteur font obstacle au brillant éclat de cette espérance dans un cœur où elle brûle pourtant. Elle brûle toujours d’une manière brillante dans le cœur de Christ : et aussitôt que les derniers membres de Son corps seront recueillis, cette promesse s’accomplira. Si dans mon cœur la lumière ne projette qu’une lueur vacillante, il y a toujours dans tout son éclat, dans le sien, la pensée de venir bientôt. Le cœur du croyant trouve sa puissance dans l’espérance de Sa venue comme chose toujours présente. Nous avons à juger à Sa lumière nos voies, toute notre carrière. Ce passage (Apoc. 22, 17) est le seul dans lequel l’Esprit est présenté avec l’Épouse — c’est on ne peut plus touchant, en rapport avec les circonstances du désert ; l’Esprit dans ce caractère parlant ainsi ; disant : « Viens ! ». Qu’est-ce que l’Épouse a à faire avec le désert, sauf comme Rebecca de le traverser ?

Ce sera une merveilleuse scène lorsque Christ se présentera à Lui-même l’Église — lorsque le dernier Adam prendra cette Épouse formée de Lui pour partager Sa gloire. Ah ! plus que cela encore ; car ce qui nous caractérise c’est que nous sommes un avec Lui-même. Ce que le cœur sent avec puissance, c’est d’être vus comme Lui appartenant à Lui-même ; d’être formés de Lui-même, comme Ève d’Adam ; que le Père nous voie non seulement dans une relation qui nous associe avec le Fils de Son amour dans la gloire, mais dans une relation telle que le Seigneur Jésus ne pourrait faire sans nous. L’Époux doit avoir l’Épouse là-haut.

Si vous Le suivez dans Sa carrière ici-bas, de la crèche à la croix, et que vous Le contempliez en résurrection sur le trône de Dieu, les circonstances sont certes bien différentes, mais c’est le même Seigneur Jésus. C’est Lui-même, Lui, Sa personne même, qui est l’objet de l’amour, et nous savons que nous sommes pour Son propre moi dans la gloire. Quelle est la chose la plus distincte sur laquelle le cœur se repose ? Il est possible que ce soit le côté de la terre que l’on voit maintenant ; mais quand nous contemplerons Christ Lui-même, ce sera le côté du ciel, dans la plénitude de l’énergie du Saint Esprit : nos cœurs en état de répondre à cette précieuse grâce qui nous a menés là.

Ne doit-Il pas être jaloux s’Il n’est pas l’unique objet de nos âmes ? Il ne dit pas seulement : « Je suis l’étoile brillante du matin », mais : « Oui, je viens bientôt », se présentant avec toute la saveur, toute la grâce attrayante de ce qu’Il est. Quelques-uns de nous ne L’avons-nous pas connu durant des années, et n’avons-nous pas fait l’expérience que Son attrayante beauté nous pénétrait plus profondément ? Et tout ce que nous avons appris de Lui ici-bas, qu’est-ce que c’est en comparaison de ce que ce sera de Le contempler Lui-même, de voir Sa face — Celui qui est mort pour nous, Celui qui nous a aimés et a veillé sur nous dès notre enfance — oh ! avec quelle tendre douceur a veillé sur nous ? N’y a-t-il pas la conscience dans chacun de nos cœurs combien souvent Il nous a donné la grâce dont nous sentions que nous avions besoin ? Mais outre celle que nous devons avoir avec Sa pensée en tout ce que nous rencontrons dans le désert, il y a une autre espèce de communion — la communion avec le désir de Son cœur exprimée dans cette parole : « Amen, viens, Seigneur Jésus ! ». Parfois nos cœurs sont languissants, nous sommes presque hébétés ; mais qu’est tout ce que nous pouvons traverser ici, si nous sommes en état de Lui répondre d’une manière consciente : « Amen, viens ! », ayant réellement communion avec Son cœur à Lui, dont chaque pensée est la volonté du Père, et qui a attendu dix-huit cents ans pour venir et prendre en haut le peuple qui Lui a été donné par le Père ; Lui l’Époux, eux l’Épouse ? Quelle bénédiction d’être capable d’entrer dans le désir le plus profond de Son cœur, répondant en communion avec Lui : « Amen, viens, Seigneur Jésus ! ».

Le Seigneur est maintenant occupé dans toutes Ses voies à former un vaisseau dans lequel Sa gloire se déploiera plus tard. Est-Il capable de changer un Saul de Tarse en un vaisseau pour le déploiement de Sa gloire ? Est-ce que je Le connais comme Celui qui m’a saisi aussi pour me mouler et me façonner, non pour la scène où je suis à présent, mais pour la scène à laquelle tout nous conduit maintenant ; pour ce temps où tous les saints seront réunis en haut afin de faire partie de cette scène dans laquelle la gloire de Dieu et de l’Agneau sera déployée ; réunis là-haut par Christ Lui-même et mis en pleine association avec Dieu ? Si on me demande en vue de quoi il faut que je sois dans cette scène de gloire, voici la réponse : pour être un moyen par lequel cette gloire doit se déployer.

Y aura-t-il quelque aptitude pour elle en vous ou en moi ? Oui, certainement, mais toute de Lui, qui, s’Il conduit là des gens, les y conduit comme des vainqueurs.

Lorsque Christ fut monté dans le ciel, c’est par le voile déchiré de Son corps que s’ouvrit notre chemin pour approcher, et Il fit de Son trône un trône de miséricorde. Si vous avez pleine liberté pour approcher hardiment, est-ce quelque chose dans le moi qui vous donne cette liberté ? Non ; elle provient de Lui par le moyen du sang dont il a été fait là aspersion. Vous n’auriez pas même droit de dire : « Ô Dieu, sois apaisé envers moi pécheur », si vous ne saviez que le sang est là. Vous n’eussiez pu entrer d’aucune autre manière dans un lieu où la lumière n’est jamais éclipsée, ayant toujours hardiesse là en vertu du voile déchiré.

À mesure que Paul marchait, on voyait briller la lumière : il était dans sa marche le réflecteur de son Seigneur. Il y avait chez lui ce contentement qui résulte de ce que l’on trouve toujours en toute chose le côté de Dieu. En quoi que ce soit qu’il eût manqué, quelle que fût la douleur, son cœur se tournait juste vers Christ. Quel ton béni il doit avoir donné à toute compagnie dans laquelle il a pu se trouver, juste voyant ce qui faisait défaut, et appelant ce qui y remédierait dans la puissance de la communion avec le Seigneur, et faisant ainsi briller les autres cœurs ! Ne voyons-nous pas cela en plusieurs ? Aucun nuage sur le cœur — toujours sereins et joyeux, parce qu’ils regardent en toute simplicité à Christ cherchant à refléter Christ. Qui peut contempler la face du Seigneur Jésus Christ et ne pas trouver tout le désir de son cœur ? Contemplant à face découverte la gloire du Seigneur — transformé à la même ressemblance de gloire en gloire.

Voyez-vous par la foi ce Christ en haut ? Connaissez-vous dans le ciel une personne avec tous les sentiments et toutes les pensées d’un homme, avec toute la gloire et la beauté de Dieu ? Et dans ce rayonnement sur vous de cette face de gloire et de beauté, n’y a-t-il rien qui s’adresse à votre cœur ? Qui peut contempler la face de ce Seigneur Jésus et ne pas voir en Lui la fontaine de la vie éternelle ? La beauté de cette personne ne gagnera-t-elle pas votre amour tout pénétré d’admiration ? Trouvez-vous jamais que vous pouvez Le contempler tel qu’Il est, et ne pas vous confier en Lui ?

Ne nous contentons-nous pas seulement de savoir ce que nous sommes dans ce Christ monté au ciel comme Celui qui ôte toutes les taches du péché, Celui qui va nous prendre dans la maison du Père, mais faisons-nous voir cela dans tout ce que nous faisons à mesure que nous traversons le désert, ainsi que Paul le faisait ? Il est mort pour nous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus désormais pour eux-mêmes, mais pour Lui. Oh ! quelle position ! non seulement ce de quoi nous sommes sauvés et ce à quoi nous sommes introduits, mais, même à présent la vie éternelle à manifester ; même à présent communion actuelle avec la pensée de Christ devant être notre jouissance ; ne cherchant jamais rien, comme nous passons par ce monde, excepté de présenter cette pensée, absolument comme Il ne présente jamais que la pensée du Père.

Une pensée me poursuivait voilà déjà trente-cinq ans : c’était la pensée de la réalité. Qu’il y ait de la réalité — ne me laissez pas suivre un météore ! Est-ce un fait réel, me demandé-je, que le Christ de Dieu est à moi, et qu’Il est assis maintenant à la droite de Dieu comme mon sacrifice accepté, et que tout le plaisir du Père est en Lui ?

Il se peut que votre cœur ait été conduit dans toutes sortes de difficultés pour découvrir ce qu’il a en Christ — ce que c’est d’être associé avec l’ami éternel de l’âme. Le connaissez-vous comme Celui qui s’occupe de tout ce qui vous concerne ? Réalisez-vous cela chaque jour ? La pensée qu’Il s’occupe de nous empêcherait d’être éprouvés par les difficultés qui surgissent. Cela nous ferait dire : « Quoi ! Christ sur le trône de Dieu est-Il à moi ! Moi, une pauvre chose pareille — Il est donné à moi ! ». Paul trouva l’amour de Christ une chose personnelle — elle l’est effectivement. C’est un amour personnel qui donna à Jean une place sur Son sein, un amour personnel qui attira à Lui la pauvre femme qui arrosa Ses pieds de ses larmes ; et de pauvres choses ici-bas comprennent la puissance de cet amour à mesure qu’elles avancent.

Quand nous voyons faillir des saints comme Pierre et Paul, nous sentons quelle pauvre chose est un homme dans sa meilleure condition ; mais, oh ! quelle bénédiction inattendue d’avoir à faire avec un Dieu qui ne peut faillir ! Et je sais que quand je m’en irai de la terre, j’ai un Dieu qui entend me prendre en haut et faire de ce pauvre corps un corps de gloire semblable à cet homme ressuscité assis à Sa droite. Arrive que pourra, ce Dieu a Sa main éternelle sous nous.

« Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons les frères ». L’amour est de Dieu, là on arrive à la fontaine de tout l’amour qui fournit les courants d’amour ruisselant ici-bas : mais ce qui nous manque c’est d’avoir nos cœurs ouverts à la fontaine pour une plus grande mesure d’amour. C’est un très faible courant aujourd’hui découlant à peine goutte à goutte, quoique toujours très précieux à trouver ainsi petit. Toutefois faut-il que nous soyons ainsi à l’étroit en nous-mêmes ? Il n’y a pas d’étroitesse dans la fontaine. Si Dieu est amour et s’Il remplit Son Christ de tout cet amour, ne voulons-nous pas, vous et moi, qu’il coule comme des fleuves rafraîchissants à travers nos âmes ? Oh ! puissions-nous goûter de plus en plus ce qu’est l’amour ! L’amour de Dieu demeure-t-il en nous ? Certainement, parce que Dieu le dit ; mais les eaux sont obstruées. Y a-t-il cette plénitude éternelle coulant dans l’âme, la plénitude de cet amour sans pareil qui prit les plus vils pécheurs pour canaux par lesquels il coulerait ? amour qui donne par le Saint Esprit en eux capacité aux gens pour comprendre ce qu’est cet amour qui découle de Dieu et par Christ pour eux ? Pouvez-vous dire personnellement que cet amour, découlant de Dieu, remplit votre âme dans toute sa plénitude, et est comme un fleuve qui coule de vous ?

Tous les désirs et toutes les pensées de Paul étaient tellement gouvernés par Christ dans la puissance de la vie éternelle, que, avec une chaîne au pied et à la main, tout ce qui occupe sa pensée, c’est que Christ soit magnifié par cela. C’était pour Christ qu’il souffrait ; il savait que Christ le portait sur Son cœur, il sentait Son amour, il l’avait goûté ; il pouvait dire : « N’est-Il pas venu me dire qu’Il était avec moi à Rome ? Ne m’a-t-Il pas donné une parole lorsque tout était dans le désespoir, pour faire connaître à tous ceux qui étaient dans le vaisseau que mon Dieu était tout pour moi ? ».

Y a-t-il en nous cette simplicité de l’œil, cet ardent désir de vivre Christ, qui fait dire : « Jusqu’à ce qu’Il vienne je veux qu’Il rayonne de moi » ? Quelques-uns le disent davantage que d’autres. Un jour ou l’autre le Seigneur aura à en mettre plusieurs dans la fournaise pour détruire ce qu’il y a du monde en eux. Que ce serait précieux s’il y en avait qui marchassent de telle manière que l’on pût dire : « En considérant la marche de cette personne j’aperçois davantage de Christ que je n’en vis jamais avant ». Mais si nous avons conscience d’être sous l’œil de Christ, nous savons qu’Il prend connaissance de tout. Paul savait qu’il était sous le regard de quelqu’un dont l’amour ne laisserait pas une seule circonstance passer inaperçue. C’est par la réalisation de cela que Son amour me façonne.

Les souffrances et les épreuves ne sont pas seulement comme le sable et le grès qui polissent une pierre, mais la détresse aura pour effet de me faire goûter ce que Christ est pour moi.

Si un ange devait venir du ciel à côté de mon lit, et me dire que Christ s’occupe de moi, serais-je plus certain de cet amour que je ne le suis ? Ce n’est pas une illusion, mais un fait, que Christ m’aime et m’aimera jusqu’à la fin ; et Il ne cessera pas de me le faire savoir jusqu’à ce qu’Il m’introduise dans la maison du Père pour être éternellement dans la pleine jouissance de cet ineffable amour.

Quel heureux peuple nous devrions être si nous étions des miroirs reflétant Christ, dans la parfaite conscience de notre faiblesse, mais regardant à Christ dans le ciel, tenant bon au milieu de tout le mal qui vient comme un déluge, à cause qu’Il est là-haut.

Nous pouvons nous tourner vers Christ et dire : « Il y en a un que nous pouvons suivre de la crèche à la croix sans jamais trouver, sauf en deux occasions, l’expression de Sa propre volonté, et chaque fois cette expression était parfaite. La première, ce fut quand Il anticipa la coupe que le Père Lui avait donnée à boire, et ce n’eût pas été parfait autrement. N’était-ce rien pour ce saint sans défaut et sans tache de penser qu’Il allait être porteur du péché, qu’Il allait porter toute la colère de Dieu contre le péché ? Il ne voulait pas prendre la coupe de la main de l’homme, mais du Père. La seconde expression de Sa volonté se trouve en Jean 17 : « Père, je veux quant à ceux que tu m’as donnés, que là où je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire ». Quelle expression bénie de satisfaction en ces pauvres choses ! Il ne voulait pas être seul dans la gloire, Il voulait qu’ils en fussent participants. Nous avons vous et moi des volontés qui sont constamment à l’œuvre ; il faut que nous jugions de nos volontés par le contraste entre elles et Christ, et encore par la beauté de Sa venue ici-bas sans volonté aucune, disant : « Voici, je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté ». Paul avait une volonté : il voulut aller à Jérusalem, et eut à aller à Rome. Mais Christ dit : « J’irai avec vous ». Personne de moins volontaire que Lui dont la seule volonté fut d’être le parfait serviteur de Dieu, et rien d’autre. Et maintenant Le voilà dans la gloire, et toujours dans le même caractère. Comme nos cœurs pensent peu à cela !

Paul pensait beaucoup à Lui. Où pouvait-il trouver assez d’eau pour faire tourner cette roue ? assez d’eau pour tenir son cœur toujours plus frais à mesure qu’il allait en avant ? Ah ! c’est qu’il puisait à la fontaine, c’est que Christ se révélait à lui. Cela et cela seul conservait au cœur de Paul sa fraîcheur.

Quelle pensée que c’est Lui qui est l’ami éternel des âmes ! Tout ce que j’ai est en Lui ainsi que tout ce qui m’est donné par le Père, et Il le gardera. Le Saint Esprit envoyé ici-bas par Lui scelle cela sur nos cœurs. Dieu a voulu avoir un peuple ayant pour Lui toute la fraîcheur du cœur de Christ.

Si Dieu travaille, il n’y a pas de distance entre le potier et le vaisseau ; il est dans la main du potier qui le façonne, et sa main est très près de l’argile. C’est une chose extrêmement précieuse d’être un temple du Saint Esprit, mais nous devons prendre garde de nous souvenir que c’est Dieu qui nous moule et opère en nous comme Il faisait en Paul.

Rien de ce qui pour moi peut être brillant aujourd’hui dans ce que je fais, ne continuera de paraître brillant dans le ciel à moins que Christ n’en soit l’objet. C’est l’expression de la vie de Christ que vous avez à rendre manifeste. Un croyant peut être dans un lit de maladie ; un autre peut parcourir la terre en prêchant ; un autre se trouver en prison ; chacun sera, n’importe le lieu et les circonstances, juste là où la vie de Christ doit éclater en lui, et briller de la manière la plus brillante. Si un croyant avait à garder le lit pendant six semaines, et venait à Jésus en disant : « Seigneur, remplis cette chambre de toi-même », quel éclat de lumière il y aurait ! Malheureusement nous n’en trouvons pas beaucoup aujourd’hui pour lesquels Christ soit le premier, le second et le troisième ; pour lesquels Il soit le rocher d’où proviennent toutes les ressources. Tout ne Lui est pas tendu comme à Celui qui enseigne Ses enfants à lire. Vous ne trouvez pas que la ressemblance avec Christ se montre. Que Christ soit en dedans (dans les affections) et Christ se montrera. Vous saurez qu’il y a de la joie quand Il pourra se montrer. Si vous voyez quelque beauté en Christ et que vous disiez : « Je désire avoir cela », Dieu l’opérera en vous.

Nous sommes si horriblement égoïstes ! — C’est toujours : Où est-ce que je suis ? Qu’ai-je gagné ? C’est toujours « je » qui part le premier, et voilà « le vieil homme ». Dans la maison du Père, sera-ce « je » ? Quoi ! n’y a-t-il rien qui puisse intéresser le cœur, sauf les choses qui se rapportent au moi ? Ou bien trouvez-vous que Christ est si complètement le centre de cette scène, qu’Il la remplit si complètement et que Son amour est si précieux, que vous ne pouvez pas donner au moi la moindre pensée, tellement épris de ce Seigneur Christ Jésus, dans la lumière même de Sa présence, qu’il ne vous sera pas possible de trouver une place pour le moi, ce moi qui est l’objet maintenant de tant de pensées ?

Avez-vous la pensée de cet Être sans péché, sans souillure, qui délivre le cœur de toute pensée du moi comme son parfait contraste ? Oh ! quelle précieuse grâce est pour moi la pensée de ce Jésus sans péché ? Est-ce que vous l’appréciez ? Oh ! pour moi je ne pourrais pas faire sans elle. Je l’apprécie d’une manière inexprimable comme le contraste avec moi dont toute l’imagination du cœur n’est que mal en tout temps. Combien donc dois-je apprécier Celui que la foi contemple là-haut comme Celui qui du sein de cette gloire éternelle m’a donné la vie, à moi pauvre pécheur ! C’est une chose précieuse de sentir que l’on ne saurait faire sans Lui.

Il n’y a pas de place où une créature fatiguée puisse trouver un brin de lumière, excepté en Christ, regardant en haut et ne la trouvant nulle part ailleurs.

Quand nous arrivons à considérer l’œuvre de Christ, c’est la personne qui l’a faite qui lui donne toute sa valeur. Celui dans lequel habitait toute la plénitude de la déité a pu seule l’accomplir.

Le Seigneur Jésus Christ à la droite de Dieu est le repos de nos cœurs maintenant. Est-ce que vous pouvez dire juste là où vous êtes : « Christ doit être glorifié dans mon corps, soit par la vie, soit par la mort » ? Est-ce que vous pouvez déployer tous les détails de votre vie, jour après jour, montrant en toute chose que c’est le désir actuel du cœur de Christ qui vous guide ? Si vous n’avez qu’un petit rayon de lumière, faites voir distinctement que vous êtes pour Lui.