Livre:L’attente actuelle de l’Église/Seconde venue de Christ

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Troisième soirée

Je désire vous parler de la venue de Christ. Plusieurs sujets se lient à ce fait principal, par exemple, le règne de l’Antichrist ; mais je me bornerai ce soir au fait même de la venue du Seigneur.

J’ai ouvert cette séance par la lecture d’Actes 1, parce que la promesse du retour du Seigneur nous y est désignée comme l’unique espérance des disciples, et le premier objet qui a dû fixer leur attention, lorsqu’ils suivaient en vain des yeux le Seigneur, qui s’éloignait en l’air et allait se cacher en Dieu.

Dans ce chapitre, il y a trois choses à remarquer à l’occasion de l’enlèvement du Seigneur. La première, c’est que les disciples désiraient savoir quand et comment Dieu rétablirait le royaume d’Israël. Or, Jésus ne dit pas que ce royaume ne sera pas rétabli, mais bien le contraire ; Il dit seulement que l’époque de cette restauration n’est pas révélée. La seconde, c’est que le Saint Esprit devait venir ; et la troisième, c’est que, pendant que les disciples avaient les yeux levés vers le ciel, deux anges leur dirent : « Ne regardez pas en haut ; ce Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous au ciel, en reviendra de la même manière que vous l’avez vu monter ».

Ils devaient attendre le retour de Christ.

Si nous étudions l’histoire de l’Église, nous la verrons décliner exactement dans la proportion dans laquelle elle a perdu de vue le retour du Seigneur et que l’attente du Sauveur a disparu des cœurs. En oubliant cette vérité, elle s’est affaiblie, mondanisée. Mais, désirant ne point sortir de la sphère de la Parole, je me propose de vous démontrer par elle comment cette pensée du retour de Christ dominait l’intelligence, soutenait l’espérance, inspirait la conduite des apôtres, et je vais le faire par des citations textuelles des divers livres du Nouveau Testament.

Actes 3, 19-21 : « Repentez-vous et vous convertissez, afin que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de devant la présence du Seigneur et qu’il envoie Jésus Christ… ». Le Saint Esprit est venu ; Il est demeuré avec l’Église ; mais les temps de rafraîchissement viendront « de devant la présence du Seigneur quand il enverra Jésus Christ ». Il est impossible d’appliquer ce passage au Saint Esprit, puisqu’Il était déjà, à cette heure-là, descendu, et qu’Il disait par la bouche de l’apôtre : « Lequel il faut que le ciel contienne jusqu’au temps du rétablissement de toutes choses… ». Et, de fait, le Saint Esprit n’a pas rétabli toutes choses. Celui qui doit venir, selon ce passage, ne doit pas venir pour juger les morts, ni pour que le monde soit brûlé et détruit ; c’est, avant tout, pour « le rétablissement des choses dont Dieu a parlé par les prophètes ».

Je vous cite ces passages pour vous faire comprendre ce que j’entends par la venue du Seigneur ; ce n’est pas le jugement des morts, ce n’est pas le grand trône blanc ; c’est le retour de Jésus Christ en personne, présent et visible, « quand il sera envoyé du ciel ». Si vous comparez ces versets avec ce qui se trouve en Apocalypse 20, vous verrez clairement que la venue de Jésus Christ et le jugement des morts sont deux événements distincts ; que, lorsque le jugement des morts aura lieu, il n’est pas parlé de Christ revenu du ciel sur la terre ; car il est dit qu’« alors le ciel et la terre s’enfuiront de devant sa face ».

Le Seigneur reviendra sur la terre.

Je vais vous montrer comment Lui-même d’abord, puis le Saint Esprit par les apôtres, ont continuellement dirigé notre attention sur ce retour personnel.

Matthieu 24, 27-30 : « Alors toutes les tribus de la terre se lamenteront en se frappant la poitrine, et verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel ». Certes, l’expédition de Titus contre Jérusalem n’est pas la venue du Seigneur dans les nuées du ciel. Ce n’est pas là non plus le jugement des morts devant le tribunal du grand trône blanc ; à cette époque-là la terre n’est plus, tandis qu’à celle du passage cité, les nations de la terre sont présentes, et qu’il s’agit d’un événement qui concerne cette terre. « Et les tribus de la terre se lamenteront en se frappant la poitrine ». Ce n’est pas un millénium à la suite de l’exercice de la puissance du Saint Esprit ; ce sont les tribus de la terre qui se lamenteront quand elles verront le Seigneur Jésus. Verset 33 : « De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est à la porte ».

Matthieu 24, 42-51. La fidélité de l’Église dépendait de l’attention continuelle qu’elle donnait à cette vérité du retour de Christ. Dès le moment qu’elle a dit : « Le Maître tarde à venir », elle a commencé à dominer tyranniquement et à devenir mondaine. « Tenez-vous donc prêts », dit Jésus, « car le Fils de l’homme (non pas la mort) vient… ».

Matthieu 25, 1-13. L’attente du retour de Christ est la mesure exacte, le thermomètre, si je puis dire, de la vie de l’Église. Comme le serviteur devint infidèle du moment qu’il eut dit : « Mon maître tarde à venir », il en est de même des dix vierges, puisqu’il est dit qu’elles s’endormirent toutes. De plus, ce n’était ni le Saint Esprit, ni la mort, que les vierges devaient attendre fidèlement ; car ni la mort, ni le Saint Esprit ne sont l’Époux de l’Église. Toutes les vierges se trouvaient dans la même situation ; les sages (les vrais saints), comme les folles qui manquaient de l’huile du Saint Esprit, s’endormirent ensemble, oublièrent le retour immédiat de Christ.

Dans Marc 13, nous avons à peu près les mêmes choses. Le verset 26 nous défend de l’appliquer à l’invasion des Romains[1] ; et, quand il est dit, verset 29 : « Il est proche, à la porte », il n’est pas question du jugement des morts ni du grand trône blanc. Il ne sera question ni de maison, ni de ménage dans ce jour-là.

On ne compte que quatre passages, dans le Nouveau Testament, qui parlent de la joie de l’âme délogée. La première occasion, c’est lorsque le brigand avait dit au Seigneur : « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne ». C’est à la venue de Jésus en gloire qu’il pensait, vérité qui était familière aux Juifs. Et le Seigneur lui répondit : Tu ne dois pas attendre pour cela que je revienne, « tu viendras dans le paradis avec moi aujourd’hui ». La seconde circonstance est celle d’Étienne qui dit : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit ». La troisième, lorsque Paul dit : « Absent du corps et présent avec le Seigneur » (2 Cor. 5). La quatrième (Phil. 1, 22, 23) : « Je ne sais ce que je dois choisir, déloger et être avec Christ, ce qui est beaucoup meilleur ». En effet, il est beaucoup plus avantageux d’attendre la gloire, en étant présent avec Christ dans le ciel, qu’en restant ici-bas ; non qu’on soit dans la gloire quand on déloge, mais on est quitte du péché, à l’abri du péché, et l’on jouit du Seigneur sans pécher. Oui, c’est un état beaucoup meilleur, mais c’est aussi un état d’attente, comme celui où se trouve Christ Lui-même, « assis à la droite du Père, et attendant ce qui reste ».

Luc 12, 35 : « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées… ». Ici, nous retrouvons la parabole du serviteur infidèle. Seulement, le Sauveur ajoute que « le serviteur qui a connu la volonté de son maître, et qui ne s’est pas tenu prêt (voilà la chrétienté), sera frappé de plusieurs coups ; mais celui qui ne l’a pas connue (les païens) sera frappé de moins de coups ». Tous seront jugés, mais la chrétienté est dans un état infiniment pire que celui des Juifs et des païens.

Luc 17, 30 : « Il en sera de même au jour où le Fils de l’homme sera manifesté ».

Luc 21, 27 : « Alors on verra le Fils de l’homme venant dans une nuée avec une grande puissance et une grande gloire ».

Le figuier, dont le Sauveur parle à cette occasion est spécialement le symbole de la nation juive. « Veillez donc, ajoute-t-il, afin que vous puissiez subsister devant le Fils de l’homme ».

Ces deux chapitres de Luc, savoir 17 et 21, comme Matthieu 24 et Marc 13, concernent les Juifs.

On peut ajouter Luc 19, où les serviteurs appelés, et les ennemis qui ont rejeté l’homme noble, sont très clairement les serviteurs de Christ et la nation juive (voir les v. 12, 13, 27).

Jean 14, 2 : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père… Je vais vous préparer le lieu, puis je reviendrai ».

Le Seigneur Lui-même reviendra prendre l’Église, afin que l’Église soit là où Il est.

Actes 1, 11 : « Ce Jésus qui a été enlevé au ciel, en reviendra de la même manière… ».

Actes 3, 20. Voici la prédication de l’apôtre aux Israélites : « Convertissez-vous et Jésus reviendra. Vous avez tué le Prince de la vie, vous avez renié le Saint et le Juste ; Dieu l’a ressuscité. Repentez-vous et il reviendra ». Mais ils n’ont pas voulu se convertir. Pendant trois ans, Jésus avait vainement cherché du fruit sur le figuier. Les vignerons, au contraire, ont tué le fils de celui qui les avait établis dans la vigne. Le Fils de Dieu, Jésus, a demandé leur pardon sur la croix, d’où Sa voix est toujours efficace, en disant : « Pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font ». Maintenant, le Saint Esprit, par la bouche de l’apôtre, répond à l’intercession de Jésus : « Je sais que vous l’avez fait par ignorance ; repentez-vous donc, il reviendra ; repentez-vous, afin que les temps de rafraîchissement viennent par la présence du Seigneur… ». Mais nous savons qu’ils ont obstinément résisté au Saint Esprit (Act. 7, 51).

Verset 21 : « Et qu’il aura envoyé Jésus Christ… que le ciel doit contenir jusqu’aux temps du rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé de tout temps par la bouche de ses saints prophètes ».

Voilà le grand but de tous les conseils de Dieu. Comme nous avons vu le secret de Sa volonté, que Dieu réunirait toutes choses en Christ, nous voyons ici qu’Il en a parlé[2] par la bouche de tous Ses saints prophètes. Comment toutes ces choses doivent-elles s’accomplir ? Est-ce par l’effusion du Saint Esprit ? Non, parce qu’il est dit que c’est « quand il aura envoyé Jésus ». Sans doute, je crois que le Saint Esprit sera répandu, et Il le sera spécialement sur les Juifs ; mais, dans le passage cité, l’événement aura lieu par la présence de Jésus. Le ciel est ici hors de question. Il ne peut y avoir de révélation plus explicite que les choses dont ont parlé les prophètes recevront leur accomplissement par l’envoi de Jésus. Je ne sais comment on peut éluder la force et la simplicité de cette déclaration.

Nous voyons la chute, la ruine de l’homme, nous voyons même toute la création assujettie à la corruption. L’Épouse désire que l’Époux soit manifesté. Ce n’est pas le Saint Esprit qui rétablira la création, ni qui est l’héritier de toutes choses ; c’est Jésus. Quand Jésus apparaîtra dans la gloire, le monde Le verra, tandis qu’il ne peut voir le Saint Esprit.

« Tout genou se ploiera au nom de Jésus ». L’œuvre du Saint Esprit n’est pas de rétablir toutes choses ici-bas, mais d’annoncer Jésus qui reviendra. Encore une fois, c’est le Saint Esprit qui était en Pierre qui a dit « qu’il faut que le ciel le contienne » ; contienne qui ?… non le Saint Esprit, Il était là déjà ; et notre part, c’est de le croire.

Maintenant je passe aux épîtres, afin que, par elles encore, nous reconnaissions que la venue du Sauveur était l’attente vivante et constante de l’Église.

Nous voyons, Romains 8, 19-22, toute la création en suspens jusqu’au moment de cette venue, qui est clairement marquée, si l’on compare Jean 14, 1-3 et Colossiens 3, 1, 4.

1 Corinthiens 1, 7 : « Vous avez tous les dons du Saint Esprit, en attendant la révélation de notre Seigneur Jésus Christ ».

Éphésiens 1, 10, dont nous avons déjà parlé. Puisque, au dernier jugement, les cieux et la terre auront passé, c’est avant cette époque que Dieu réunira en Christ toutes choses.

Philippiens 3, 20, 21 : « Mais, pour nous, notre bourgeoisie est dans les cieux, d’où aussi nous attendons comme Sauveur le Seigneur Jésus Christ, qui transformera notre corps vil pour être conforme à son corps glorieux… ».

Colossiens 3. « Quand Christ qui est votre vie apparaîtra, vous apparaîtrez aussi avec lui en gloire ».

Les deux épîtres aux Thessaloniciens roulent entièrement sur ce sujet.

1 Thessaloniciens. Tout y est en vue de la venue de Christ ; tout ce que dit Paul de sa joie et de son œuvre s’y rapporte.

Premièrement, la conversion même se rapporte à cette vérité (1, 10).

Les fidèles de Thessalonique, qui avaient été pour modèles à ceux de la Macédoine et de l’Achaïe, et dont la foi était si célèbre qu’il n’était besoin d’en rien dire, « avaient été convertis des idoles à Dieu, pour servir le Dieu vivant et véritable, et pour attendre des cieux son Fils qu’il a ressuscité d’entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir ». Il est remarquable que cette église, une des plus florissantes de celles auxquelles les apôtres ont écrit, soit justement celle que le Seigneur a choisie pour lui révéler avec le plus de détails les circonstances de Son avènement. « Le secret de l’Éternel est pour ceux qui le craignent ».

Voilà donc la foi des Thessaloniciens ; on parlait dans tout le monde de leur foi, savoir, qu’ils attendaient Jésus des cieux. Et c’est là notre affaire d’avoir cette foi, cette même foi que les Thessaloniciens ; et il faut, comme eux, attendre le Seigneur avant la période de mille ans. Ils ne disaient certainement pas : Il s’écoulera mille ans avant que le Seigneur arrive.

2, 19 : « Car quelle est notre espérance ? N’est-ce pas vous qui l’êtes devant notre Seigneur Jésus à sa venue ? ».

3, 13 : « Pour affermir vos cœurs sans reproche en sainteté devant Dieu notre Père, à la venue de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints ». C’est l’idée qui domine les pensées et les affections de l’apôtre.

4, 13-18. Il est remarquable que la seule consolation que donne l’apôtre à ceux qui entouraient le lit de mort d’un fidèle, est son retour avec Jésus et leur mutuelle rencontre. On dit : « Oh ! soyez tranquille, il est allé dans la gloire, bientôt vous le suivrez ». Non, cela n’est pas venu à la pensée de l’apôtre ; au contraire, la consolation qu’il donne à ceux qui assistaient aux derniers moments des fidèles, c’est : Soyez tranquilles, Dieu les ramènera. Il faut qu’il se soit fait un changement immense dans les sentiments habituels des chrétiens, puisque la seule consolation que donne l’apôtre est tenue pour une folie aujourd’hui. Les fidèles de Thessalonique étaient tellement pénétrés de la pensée du retour de Christ, qu’ils ne s’imaginaient pas pouvoir mourir avant cet événement ; et, lorsqu’un d’entre eux délogeait, ses amis s’affligeaient en pensant qu’il ne serait pas présent à ce moment-là. Or Paul les rassure en leur disant que « ceux qui dorment en Jésus, Dieu les ramènera avec Lui ». Nous pouvons comprendre, par cet exemple, combien l’Église a mis de côté l’espérance qui occupait l’esprit des premiers fidèles ; combien nous sommes éloignés des pensées apostoliques, que nous avons remplacées par l’idée d’un état intermédiaire de bonheur (l’âme séparée du corps), état vrai sans doute et supérieur de beaucoup au nôtre sur la terre, mais vague, et qui même est aussi un état d’attente. Jésus Lui-même attend, et les saints endormis attendent. Je ne désire pas affaiblir la vérité de cet état intermédiaire de bonheur ; voici comment l’apôtre en parle (2 Cor. 5, 2) : « Car nous qui sommes dans cette tente, nous gémissons étant chargés, vu que nous désirons non pas d’être dépouillés, mais d’être revêtus, afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie ; mais, en attendant, nous avons confiance, etc. ». C’est-à-dire : Si le corps mortel n’est pas absorbé par la vie (n’est pas transmué), la confiance que j’ai n’est pas interrompue à la mort ; j’ai déjà reçu la vie de Christ dans mon âme, elle ne peut pas manquer. Il peut arriver que je déloge, mais la vie de mon âme n’en reçoit pas d’atteinte : j’ai déjà la vie de Christ ; si je déloge, je serai avec Lui.

Encore une remarque sur 1 Thessaloniciens 4, 15-17 : « Nous qui vivrons (ceux qui seront restés vivants sur la terre pour l’arrivée du Seigneur), nous ne devancerons pas ceux qui se sont endormis, parce que le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec une voix d’archange, et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite nous, les vivants (ceux qui seront restés), nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées, à la rencontre du Seigneur en l’air ; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur ».

Si l’apôtre avait attendu un millénium du Saint Esprit, avant la venue de Jésus, comment aurait-il pu dire : « Nous qui vivrons encore à la venue de Christ » ? C’était donc chez lui une attente continuelle de la venue de Christ, dont il ne savait pas le moment, mais qu’il avait raison d’attendre. S’est-il trompé en cela ? Non, pas du tout ; il ne faisait qu’attendre ; et cette attente avait cela de bon, qu’elle le maintenait dans un parfait détachement du monde. Si l’on attendait d’un jour à l’autre l’arrivée du Seigneur, où seraient tous ces plans que l’on fait pour sa famille, pour sa maison, pour flatter l’orgueil de la vie, pour s’enrichir ? C’est la nature de l’espérance que nous avons qui forme notre caractère, et, quand le Seigneur viendra, Paul jouira des fruits de son attente. L’espérance qui l’animait produisait ses beaux fruits ; c’était à l’occasion de cette espérance qu’il disait : « Que l’esprit entier, l’âme et le corps, soient conservés sans reproche à la venue de notre Seigneur Jésus Christ » (1 Thess. 5, 23).

1 Thessaloniciens 5, 2-4. Remarquez que ce jour ne doit pas surprendre les fidèles comme un larron.

2 Thessaloniciens 1, 9, 10 ; 2, 3-12. Au lieu du monde béni par un millénium sans la présence de Jésus, vous verrez l’homme de péché empirant toujours jusqu’à ce qu’il soit détruit par l’apparition de l’arrivée de Christ. Il est pour moi de toute évidence que ce millénium de l’Esprit seulement est une fausseté, parce que le mystère d’iniquité, qui se mettait en train du temps de l’apôtre Paul, devait se poursuivre jusqu’à ce que fût manifesté l’homme de péché, qui sera détruit par l’apparition de la venue de Christ Lui-même, par le souffle de Sa bouche. Or, dans cet état de choses, où y a-t-il place pour un tel millénium ?

Pour le sens de l’expression « esprit de sa bouche », voyez Ésaïe 11, 2.

1 Timothée 6, 14-16 : « Garde ce qui t’est commis, sans tache, sans reproche, jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus Christ, qui montrera en son temps le bienheureux et seul Souverain, le roi de ceux qui règnent, et le Seigneur de ceux qui dominent, le seul qui possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, et qu’aucun homme n’a vu ni ne peut voir. À lui l’honneur et le pouvoir éternel ! Amen ».

2 Timothée 4, 1 : « J’en rends donc témoignage devant Dieu et le Seigneur Jésus Christ, qui doit juger les vivants et les morts, lors de son apparition et de son règne ».

Tite 2, 11-13. La grâce est apparue, nous enseignant la manière de vivre, premièrement ; et, secondement, l’attente de la gloire. L’apparition de la grâce est déjà arrivée ; elle nous enseigne à attendre l’apparition glorieuse.

Hébreux 9, 28 « De même aussi, Jésus Christ, ayant été offert une première fois pour porter sur lui les péchés d’un grand nombre, apparaîtra une seconde fois, sans péché, à salut à ceux qui l’attendent ». Comme souverain Sacrificateur, lorsqu’il aura terminé Son œuvre d’intercession, Il sortira du sanctuaire. Voyez aussi Lévitique 9, 22-24.

Jacques 5, 9 : « Le juge est à la porte ».

2 Pierre 1, 16-21 : « Car ce n’est pas en suivant des fables artificieuses, que nous vous avons fait connaître la puissance et l’arrivée de notre Seigneur Jésus Christ ; mais c’est après avoir été témoins oculaires de sa majesté… Car il reçut de Dieu le Père honneur et gloire, cette voix lui ayant été adressée par la gloire magnifique : « C’est ici mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » ; et nous entendîmes cette voix adressée du ciel, étant avec lui sur la sainte montagne. Et nous avons la parole prophétique plus ferme, à laquelle vous faites bien d’être attentifs comme à une lampe brillant dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour ait commencé à luire, et que l’étoile du matin se soit levée dans vos cœurs — sachant premièrement ceci, c’est qu’aucune prophétie de l’Écriture n’est d’une explication particulière ; car la prophétie ne fut pas apportée autrefois par une volonté d’homme ; mais c’est poussés par l’Esprit Saint que les saints hommes de Dieu ont parlé »[3].

La transfiguration était donc comme un spécimen, un échantillon de la venue de Jésus en gloire.

1 Jean 3, 2-3 : « Or nous savons que, lorsque le Fils de Dieu apparaîtra, nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est ». Nous ne Lui serons semblables que lorsqu’Il apparaîtra, pas avant. « Et quiconque a cette espérance en lui, se purifie ». Sachant que, lorsque Jésus apparaîtra, je Lui ressemblerai, je dois être autant que possible, dès maintenant, tel que Jésus. Voyez la puissante efficace de cette vérité du retour de Christ, et quel effet pratique découle de cette attente. Cette espérance est pour nous la mesure de la sainteté, comme elle en est le motif.

Ceux aussi qui sont dans le ciel (Apoc. 5, 10) disent dans leurs chants : « Ils régneront sur la terre » ; et c’est là le langage des fidèles qui sont déjà en haut entourant le trône. Ils disent : Ils régneront, et non pas : Ils règnent ; ils sont eux-mêmes dans un état d’attente, comme Jésus Christ Lui-même : attendant ce qui reste, que Ses ennemis soient mis pour le marchepied de Ses pieds.

Étudions encore (Matt. 13) la parabole de l’ivraie et du bon grain. L’ivraie, c’est-à-dire le mal que Satan a fait là où le blé a été semé, doit croître jusqu’à la moisson, qui est la fin de cette économie. Le mal qu’il a causé par les hérésies, les fausses doctrines, les religions fausses, tout ce mal doit continuer et croître et mûrir ; cette ivraie doit augmenter, pulluler dans le champ du Seigneur jusqu’à la moisson. Voilà une révélation positive, qui contredit formellement l’idée d’un millénium par le Saint Esprit sans le retour du Seigneur.

Maintenant, nous avons vu que le retour de Christ se lie à toutes les pensées, à tous les motifs de consolation et de joie, et à la sanctification de l’Église, même au lit de mort, et que celui qui quitte ce corps, Christ le ramènera. Nous avons aussi vu en passant, d’un côté, que c’est la venue du Sauveur qui sera le moyen du rétablissement de toutes choses, et, de l’autre, que le mal doit augmenter dans le champ du Seigneur jusqu’à la moisson.

Que le Seigneur applique ces vérités à nos cœurs, chers amis, d’un côté, pour nous détacher des choses de ce monde, et, d’un autre, pour nous attacher à Sa venue, à Lui-même en personne, afin que nous nous purifiions, comme Il est pur. Certes, il n’y a rien de plus pratique que ces vérités, rien de plus propre à nous déprendre d’un monde qui doit être jugé, en même temps qu’à fortifier notre communion avec Celui qui va venir pour le juger. Non, il n’est rien qui puisse mieux nous montrer ce que doit être notre purification, et la provoquer en nous, rien qui puisse autant nous consoler, nous ranimer et nous identifier avec « Celui qui a souffert pour nous, afin que nous qui souffrons nous régnions avec lui », cohéritiers en gloire. Assurément, si l’on attendait le Seigneur de jour en jour, il y aurait un renoncement qui ne se voit guère parmi les chrétiens d’aujourd’hui. Que nul ne dise : « Mon maître tarde à venir » !



  1. Je saisis cette occasion pour vous faire remarquer que, bien qu’il y ait eu, lors de la prise de Jérusalem par Titus, des circonstances en partie semblables, à certains égards, à celles qui doivent arriver plus tard quand s’accompliront ces prophéties de Marc 13 et Matthieu 24, en sorte que les disciples aient pu faire usage des avertissements qu’elles renferment (ce que j’admets, quoique le fait en soit bien peu certain), il y a des difficultés insurmontables à vouloir appliquer « l’abomination de la désolation » à l’armée de Titus ou aux enseignes romaines, car il y a une période qui date de cet événement, et dont on ne voit aucun accomplissement en comptant de la prise de Jérusalem. Aussi, a-t-on été obligé de rapporter cette partie de la prophétie au papisme, qui, à coup sûr, n’a rien à faire avec l’invasion de Titus. Le passage de Luc a plus de rapport aux événements qui ont eu lieu lors de la prise de Jérusalem par cet empereur ; mais, encore une fois, vouloir y appliquer les passages qui nous occupent, c’est se donner une peine inutile.
  2. C’est-à-dire ici de la partie terrestre.
  3. Ce passage explique aussi Matthieu 16, 28. Voyez 17, 1 ; Marc 9, 1, 2 ; Luc 9, 27, 28.