Traduction:Comment étudier la Bible/Christ, le centre et le sujet de toute l’Écriture

De mipe
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Nous voulons, dans cette partie, nous attarder un peu plus longuement sur ce à quoi nous avons constamment eu l’occasion de faire référence dans notre petit livre, aussi bien qu’ailleurs, mais qui ne peut jamais être trop souvent répété ni à quoi on ne peut donner une trop grande importance. La Parole de Dieu est une unité, avec un auteur, le Saint Esprit, bien qu’Il a utilisé plusieurs instruments sur de vastes périodes de temps. L’objet du livre est un, de quelque point de vue possible qu’il puisse être approché — historique, typique, promulgations légales, biographies, poésie, paraboles, allégories, dénonciation prophétique du péché et promesse de bénédiction glorieuse — que nous trouvons tous dans l’Ancien Testament. Et dans le Nouveau, des récits directs de la vie, de l’enseignement, des souffrances, de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus Christ ; puis l’histoire de l’établissement de Son Église dès la descente du Saint Esprit, et la diffusion de l’évangile dans tout le monde, dans les Actes. Les épîtres déploient les vérités et les responsabilités de la chrétienté, collectives et individuelles ; puis le dernier livre de prophétie, avec sa fenêtre ouverte sur la Jérusalem céleste, où le prophète, non pas dans une maison de Babylone, mais dans sa prison de l’île de Patmos, regarde vers les gloires à venir. À travers tout cela, Christ est le centre, l’objet, le thème et l’aboutissement. Il est l’alpha, depuis le début de la Genèse ; et l’oméga, comme la lumière et la gloire qui illumine la cité céleste. Oui, Christ est tout.

Christ est le thème du Pentateuque. Nous L’avons dans le livre de la Genèse dans le premier chapitre, où Sa présence dans la Trinité divine est évidemment indiquée par le mot « Dieu » qui est au pluriel, alors que le verbe « créer » et le reste des verbes utilisés dans ce chapitre sont au singulier, indiquant une pluralité de personnes et un Dieu.

Dans le deuxième chapitre, nous L’avons typifié en Adam, « la figure de celui qui devait venir », qui avec l’aide qui lui correspondait, l’épouse fournie comme sa compagne, est établi dans le paradis, un type aussi de ce « jardin de délices », le paradis de Dieu dans lequel le serpent et le péché ne peuvent jamais s’introduire. Nous L’avons dans le troisième chapitre, dans la semence promise de la femme, et dans le fait antérieur aussi que Dieu est descendu dans le jardin. La pensée même de Dieu descendant suggère « Emmanuel, Dieu avec nous », alors que les vêtements de peau, obtenus nécessairement par la mort de victimes, nous font penser à Son sacrifice par lequel une robe de justice parfaite convenant au propre caractère de Dieu a été fournie à la foi.

Le sacrifice d’Abel parle ensuite indéniablement de Celui dont le sang parle de meilleures choses que celui d’Abel.

Seth, la semence « assignée », nous parle encore de Christ en résurrection ; et la puissance de sainteté est exprimée dans la vie de foi d’Énoch et dans sa marche avec Dieu.

Noé, avec l’arche de salut, est une autre suggestion de Christ comme Tête de Son peuple et l’abri qui est assuré en Lui, un refuge qui amène la bénédiction milléniale sur toute la terre.

Christ est la clé de la vie d’Abraham, son autel parlant de propitiation et de communion avec Dieu ; son entretien avec Melchisédec annonce la sacrificature éternelle de notre Seigneur et Son autorité royale.

Isaac, l’enfant de la promesse, est de la même manière une figure du Fils ; son sacrifice sur le mont Morija, arrêté par la main de Dieu, est une figure de l’abandon du Fils unique et bien-aimé de Dieu à la mort, qui ne fut pas arrêté. L’union d’Isaac avec Rebecca est un type de Christ uni à l’Église — Sara (Israël) ayant été pour le moment mise de côté.

Ésaü et Jacob nous donnent le contraste des semences de la chair et de l’Esprit ; et Jacob, les exercices par lesquels l’enfant de Dieu passe jusqu’à ce que Christ soit formé en lui, ce qui est typifié en Joseph.

Joseph est un type évident de notre Seigneur comme Fils du Père, haï et rejeté par Ses frères, chassé et banni par le monde, et à la fin exalté sur le trône au-dessus de tous. Ainsi, à travers la Genèse, Christ est le thème et la clé de chaque partie.

Dans l’Exode, il en est de même. Moïse est aussi rejeté, et ensuite établi comme chef. Pendant sa période de réjection par ses frères selon la chair, il est associé avec l’épouse, Séphora, « un passereau » (une petite chose sans valeur en elle-même, mais dont Dieu prend soin), un beau type de l’Église, de peu de valeur aux yeux de l’homme, mais l’épouse élue de Christ.

Le sang de l’agneau de la pâque n’a pas besoin d’être mentionné, et le départ triomphant de l’Égypte, conduit par Moïse, par la colonne de nuée, tout cela parle de Christ notre glorieux Chef dans la puissance de Sa mort et de Sa résurrection conduisant dehors les siens, et sous la direction de l’Esprit nous portant en avant comme sur des ailes d’aigle, pour nous amener à Dieu. Il est aussi le directeur de nos prières, et sous Sa direction nous avançons dans le désert, où la manne, le rocher frappé, et par-dessus tout, le tabernacle, placent Christ devant nous dans divers caractères.

Même le mont Sinaï, avec ses épaisses ténèbres et ses éclairs et « et la tempête et le son de la trompette et la voix de paroles » parle encore de Celui qui, dans la majesté de Sa personne et la sainteté de Son caractère, pouvait dire : « Ta loi est au-dedans de mes entrailles ». La loi elle-même, tout le système des exigences divines pour l’homme, avec ses revendications d’obéissance implicite et de perfection absolue, comme un maître d’école sévère convainquant de péché, de culpabilité et d’impuissance, désigne Celui qui seul peut libérer de la malédiction de la loi, l’ayant portée Lui-même pour nous en délivrer — nous affranchissant de la loi pour nous mettre sous la grâce.

Le splendide rituel du tabernacle, les beautés exquises de ses différentes parties, tout nous parle, d’une manière ou d’une autre, de Celui qui est la Parole éternelle, la vraie Shekinah de Dieu, l’éclat de Sa gloire.

Le Lévitique, avec ses détails précis quant à la sacrificature et ses directions pour les divers sacrifices, reprend le même thème béni : c’est Christ, notre souverain sacrificateur ; et les vêtements de gloire et de beauté mis sur Aaron ne parlent que des excellences variées du caractère et de la valeur sans égale de notre Seigneur, ayant droit à toutes les gloires et les dignités royales qui sont siennes par droit et par Son sacrifice.

Le sacrifice de notre Seigneur nécessite plus d’un type pour présenter ses perfections, comme nous l’avons déjà remarqué. L’holocauste nous parle de la bonne odeur de Sa mort qui est montée vers Dieu et dans laquelle le croyant est parfaitement accepté ; l’offrande de gâteau nous parle de Sa personne ; le sacrifice de prospérité, de la réconciliation qu’Il a faite et de la communion qu’Il a rendue possible ; le sacrifice pour le péché a répondu à nos plus profonds besoins ; et le sacrifice pour le délit a plus que payé pour le mal que nous avions fait à Dieu.

Dans le reste du livre, les différentes ordonnances disent toutes la même histoire : Christ sera trouvé en être la clé.

Les Nombres poursuivent encore cela. La faillite même du peuple dans le désert ne fait que fournir à Dieu une nouvelle opportunité de rendre témoignage à Son Fils infaillible et aux perfections qui sont en Lui, et par lesquelles la plénitude de la bénédiction pour Israël et pour le monde doit venir.

Le Deutéronome ajoute sa parole prophétique pour confirmer tout cela ; avec ses regards en arrière, comme pour insister sur le fait que Christ doit être tout ; et dans son aperçu en avant, même jusqu’au bout le plus éloigné des collines éternelles, la bénédiction demeure sur Israël seulement comme soumis à Christ.

Il est digne de davantage qu’une simple remarque en passant, le fait que ce premier groupe de livres de l’Ancien Testament, au seuil même de toute la Bible, est ainsi imprégné de la vérité que Christ est le thème. Dieu souligne cela de toutes les manières. Il nous dira ainsi d’en finir avec l’homme dont le souffle est dans ses narines, et de trouver dans le second homme ce qui seul peut répondre à notre besoin et assurer la gloire de Dieu.

Les livres historiques sont nécessairement en lien avec le développement de cette grande vérité dans les pensées et les voies du peuple, et ici, par obligation, nous sommes davantage occupés de leur échec que des propos de Dieu. Combien souvent a-t-Il dû interrompre la révélation de Ses conseils et de Ses désirs parce que nous sommes si sourds à entendre et si lents à apprendre !

Josué nous montre notre Seigneur ressuscité comme le Chef dans le pays promis avec sa plénitude de bénédiction ; Celui par lequel nous sommes plus que vainqueurs, et par lequel nous pouvons vaincre tous les ennemis spirituels dans les lieux célestes, et obtenir la possession complète de notre pays.

Dans les Juges, Dieu nous parle par contraste. De celui même qui mange (Satan, qui est vaincu), Il fait sortir pour nous le manger, qui est Christ. Il nous est montré que chaque esclavage dans lequel le peuple de Dieu est amené vient par le péché, qui détourne de Christ, et chaque délivrance correspondante se fait par des chefs qui, malgré tous leurs manquements, ont une ressemblance évidente avec le grand Libérateur, qui seul peut rendre libre Son peuple.

En Ruth, nous nous arrêtons un moment : cela nous amène à l’écart dans la scène tranquille de Bethléhem, pour nous montrer là, comme de façon anticipée mais qu’il faut bien comprendre, comment un nouveau-né, le vrai Obed, le vrai serviteur de Dieu et des besoins de l’homme, doit naître ; et ainsi les sources de ce flot de miséricorde et de grâce dans le conseil de Dieu, par la semence de David, sont révélées.

Les livres de Samuel nous montrent en premier lieu la faillite de la sacrificature et la mise en avant du prophète. Le prophète remplace une sacrificature en chute ; car il ne peut y avoir aucun vrai sacrificateur jusqu’à la venue de Christ — le vrai prophète, de qui Samuel et tous les serviteurs de Dieu ont parlé. Le peuple désire un roi, mais le roi de leur choix est un pauvre homme ayant les mêmes passions que nous, qui désobéit à Dieu et a pour objet lui-même, et qui doit être remplacé par l’homme selon le cœur de Dieu, David, distingué de Saül par ce fait prééminent, que Christ et la gloire de Dieu sont l’objet qui contrôle sa vie. Et ainsi, à la fin de la vie de David, avec l’humble confession que sa maison n’est pas telle que Dieu pourrait l’utiliser pour une véritable direction, il regarde cependant en avant vers cette alliance « à tous égards bien ordonnée et assurée » quand le « le juste dominateur des hommes » viendra. C’est tout son salut et tout son désir ; Christ remplit sa vision.

L’éclat de la gloire de Salomon est rapidement éteint par sa propre folie, mais il nous rappelle déjà que « un plus grand que Salomon » est dans la pensée et dans le propos de Dieu.

Les rois qui suivent sont soit de plus faibles David et Salomon, soit de plus pauvres Saül. Nous recherchons en vain le vrai Roi, sauf à Le trouver suggéré de façon évidente ; et le désir du cœur de Dieu et de la foi se fait sentir partout. Asa, Josaphat, Ézéchias, Josias (des hommes justes) sont des ombres de Christ. Ainsi aussi, pendant la captivité, Esther donne en Mardochée un type du véritable homme que Dieu se plaît à honorer, le Sauveur de Son peuple opprimé ; alors qu’Esdras et Néhémie, à la fois dans leurs personnes et dans leurs temps, nous donnent des aperçus rafraîchissants du Seigneur comme le restaurateur des brèches, le guérisseur de la blessure de Son peuple.

Job ne manque pas de nombreuses suggestions que le Seigneur est son objet sous-jacent et final. La justice de l’homme dans sa plus grande excellence doit prendre sa place dans l’humiliation, se repentant dans la poussière et dans la cendre, afin que la justice d’un autre puisse ressortir dans toute sa gloire sans égale. Ainsi, Christ, par implication aussi bien que par suggestion directe, est la clé du livre de Job.

Christ est le grand thème des Psaumes. Nous avons des psaumes messianiques spéciaux, tels que le deuxième, qui nous parle du Fils comme Roi en Sion et dominateur sur les nations. Dans le huitième, nous avons le second homme avec la domination sur toutes choses. Dans le seizième, nous voyons le chef et le consommateur de la foi ; dans le dix-huitième, le Roi triomphant de toute opposition ; dans les vingtième et vingt et unième, l’humble chemin de souffrance par lequel Il a atteint Sa gloire. Dans le vingt-deuxième, le grand psaume de la propitiation, Celui qui est abandonné crie depuis les ténèbres épaisses ; et dans le vingt-quatrième, le Roi de gloire entre avec une splendeur divine chez les siens. Tous ceux-ci nous parlent directement de Christ. De même le quarantième nous Le montre comme Celui qui a accompli la volonté de Dieu dans le sacrifice de Lui-même ; dans le quarante-cinquième, nous avons le conquérant avec l’épée sous laquelle seuls les fiers oppresseurs et les pécheurs coupables doivent tomber ; celui qui est doux sera vengé, alors que la reine, Israël, accompagnée par les nations obéissantes, entrera dans sa joie milléniale.

Le psaume 69 Le montre comme portant le péché, restaurant ce qu’Il n’avait pas dérobé ; et le soixante-douzième de nouveau décrit la gloire de Son règne. Le psaume 91 nous parle du second homme avec toutes choses sous Ses pieds. Les gloires du royaume et la venue de notre Seigneur sont mis devant nous dans ceux qui suivent, jusqu’au psaume 100, alors que le 102 nous ramène de nouveau à Ses souffrances, seul comme un passereau sur un toit, avec sa force affaiblie dans le chemin et retranché à la moitié de Ses jours, et pourtant l’éternel Jéhovah par qui toutes choses ont été créées.

Le psaume 109 nous rappelle les souffrances de notre Seigneur par la main des hommes, alors que le 110 L’exalte sur le trône de Dieu, attendant jusqu’à ce que Ses ennemis soient faits Son marchepied. Le psaume 116 raconte Ses expériences et Le montre comme le dirigeant de nos prières ; alors que le cent trente-deuxième Le désigne comme la véritable arche, le centre des louanges de Son peuple, la plus haute marche, pouvons-nous dire, dans ces cantiques des degrés ou d’ascension, menant jusqu’au temple de Dieu.

Cela nous donne une liste partielle des psaumes directement messianiques, mais si nous revenons un moment au premier et à ceux qui le suivent, nous y trouvons évidemment « l’Esprit de Christ », bien qu’Il soit vu dans l’humble compagnie de Son peuple affligé mais juste.

Ainsi le psaume 1 ne peut, en perfection, être vrai que de Christ ; et ces souffrances par les mains des hommes, si souvent vues dans les Psaumes, ne sont qu’une partie de cette réjection qu’Il a dû subir pour nous. La confession du péché et du manquement qui abondent dans les psaumes du résidu n’est pas, bien sûr, directement applicable à notre Seigneur ; et pourtant, même là, avec la pleine connaissance du péché de Son peuple, l’homme de douleurs, Lui-même à part du péché, est entré dans toutes les afflictions, les tristesses et les besoins de Son peuple. Sans entrer dans des choses au-delà de notre connaissance, nous pouvons bien dire, dans le langage du cantique :

« Nos péchés et notre culpabilité, dans l’amour divin
Confessés et portés par toi. »

Et quand nous en venons aux thèmes de la louange qui exulte que nous trouvons dans les Psaumes, quand Jérusalem, « la cité du grand Roi », répondra à son nom, « la base de la paix » — « belle dans son élévation, la joie de toute la terre », quand les montagnes et les collines feront découler la justice et tous les arbres des champs battront des mains, dans ces explosions finales de louange et d’alléluias qui amèneront la fin de ce livre d’adoration, il y a une voix douce, forte et claire qui envahit tout et que nous ne pouvons manquer de reconnaître. Le conducteur des louanges est Celui qui a sondé toutes les profondeurs de la peine et a atteint à toutes les hauteurs de la joie ; Celui qui connaît l’amertume des assauts de l’ennemi, et connaît aussi les faiblesses et les manquements des siens ; Lui-même sans tache, mais dans le cœur duquel les douces cordes d’une tendre compassion sont frappées véritablement et profondément, même les notes mineures de peine et de manquement (manquement dans lequel Il n’a aucune part personnelle) et desquelles Il fait sortir la mélodie la plus douce, la plus vraie, la plus complète envers Dieu. Combien Christ est en vérité le thème des Psaumes !

Dans les Proverbes de Salomon, nous avons immédiatement la suggestion de notre Seigneur, le Fils de David, comme le vraie enseignant de la crainte de l’Éternel, alors que l’Esprit d’adoption est suggéré dans la phrase souvent répétée : « Mon fils ». Christ est vu dans la première partie du livre comme la vraie sagesse, en contraste avec le pauvre monde avec tous ses pièges et ses tentations. Dans le chapitre 8, le langage s’applique sans erreur possible à notre Seigneur, et nous ramène en arrière vers les saintes scènes avant que le temps ne commence, où, dans toute la joie de la relation divine et des affections éternelles, Il jouit de la communion avec le Père et l’Esprit, quoiqu’avec un cœur plein d’un tendre intérêt pour les fils des hommes.

La partie principale du livre est pleine de ce qu’un lecteur superficiel pourrait appeler des proverbes décousus, des paroles de sagesse jetées ensemble sans ordre méthodique ; mais même là, nous entrevoyons un « ami qui aime en tout temps », un « frère né pour la détresse », un roi à qui toute puissance est confiée. Même là où le thème est quelque péché particulier dont les conséquences sont dévoilées, implicitement, l’inverse est suggéré, lequel nous trouvons dans sa perfection en Christ seul.

Ce serait un sain exercice de parcourir le livre des Proverbes et, en face de chaque exhortation ou avertissement, de donner une référence montrant comment Christ fut l’exemple de l’une, ou l’exact opposé de l’autre. Ainsi « un faux témoin » est en contraste avec « Jésus Christ, le témoin fidèle et véritable » ; un « rapporteur » contraste avec Celui qui n’accusait pas les hommes, sauf à eux-mêmes, pour les amener à Ses pieds connaître Sa grâce. Le « paresseux » est tout l’opposé de Celui qui fut toujours « aux affaires de Son Père », et toujours prêt à servir les besoins de l’homme, trouvant du repos non dans le repos du corps, mais en venant en aide à quelque pauvre âme nécessiteuse ; qui volontiers fut tiré de Son sommeil pour calmer la tempête, ou resta en humble veille toute la nuit en prière vers Dieu — montrant partout l’inverse même de cette misérable fadeur qui nous assaille tellement.

L’Ecclésiaste, de tous les livres de la Bible, est peut-être un des plus proches de laisser Christ en dehors de lui ; et pourtant, par ce simple fait, il rend Son absence plus vivement sentie, nous tournant ainsi vers Lui par contraste, et nous préparant à recevoir avec un plaisir nouveau le thème du Cantique des cantiques, où le Roi dans Sa beauté est devant nous, le nard et les aromates précieuses joyeusement et librement versées sur Lui.

Christ est l’espérance glorieuse que tous les prophètes désignent. Le péché du peuple ; le jugement nécessaire — l’étrange travail de Dieu ; la rage des Gentils, qui doit être réprimée par le bras fort de la puissance divine ; les plaidoyers mêmes de Dieu avec l’homme pour le détourner de sa méchanceté — tout cela n’est que le sombre fond sur lequel brillent dans tout leur lustre et leur beauté les gloires de la personne, la plénitude du travail, et les splendeurs du règne du Roi.

Ésaïe nous parle des gloires de Christ qu’il a vues dans le temple (chap. 6). Il est la racine de Jessé avec une septuple dotation de l’Esprit ; Christ est le vrai chandelier, Celui qui éclaire Son peuple ; Il est le Fils de la vierge, Emmanuel, « Dieu avec nous » ; Il est le Roi qui règne en justice et fait se réjouir le désert et le lieu solitaire, et fait que le lieu stérile fleurit comme la rose ; Il est la pierre de coin, le sûr fondement, élue et précieuse ; le grand Berger qui mène Son troupeau, rassemblant les agneaux avec Son bras et les portant dans Son sein ; Il est Celui qui couvre les cieux et réunit les eaux dans Ses mains, les collines étant comme de la poussière et les hommes comme des sauterelles devant Lui, et pourtant qui fut « méprisé et délaissé des hommes, homme de douleurs, et sachant ce que c’est que la langueur ». Le triomphe de Son règne ; le rassemblement de Son peuple autour de Lui ; les montagnes se fondant en Sa présence ; Ses ennemis foulés sous Ses pieds — tout parle de la gloire de Christ quand Il vient pour la seconde fois, non plus pour souffrir pour le péché, mais pour la délivrance de Son peuple et la confusion éternelle de Ses ennemis.

Jérémie, entre ses soupirs et ses larmes, et ses dures dénonciations des péchés de son peuple, nous parle d’une alliance qui ne change pas, des dons et de l’appel de Dieu qui sont sans repentance, qui feront toutes choses bien par Celui qui est « l’Éternel notre justice », qui mettra aussi Son nom sur Son peuple, afin qu’ils soient caractérisés par lui (comp. Jér. 23, 6 avec Jér. 33, 16).

Ézéchiel s’occupe du peuple captif et encore apostat hors de Jérusalem, et témoigne aussi de la destruction de la ville ; mais si la gloire s’en va, elle revient aussi habiter un temple décrit dans les derniers chapitres. Cela ne nécessite aucune imagination pour voir notre Seigneur assis sur le trône, tiré sur un chariot par les chérubins associés, se retirant de Son peuple coupable, mais revenant de nouveau à la fin pour établir Son royaume et rendre le pays à la nation, quand la gloire qui ombrage sera répandue sur tout.

Daniel parle de Lui assurément comme « le Messie, le Prince » (chap. 9, 25), et tous les faits historiques et typiques sont regroupés autour de Celui qui fournit la clé pour leur bonne compréhension.

Osée, avec tendresse mais fidèlement, montre Israël comme rejeté de Dieu à cause de ses péchés, et Juda de même ; mais le temps vient où Jizreël, « la semence de Dieu », « fleurira comme le lis, et poussera ses racines comme le Liban ». En effet, tout ce temps, Dieu voit Son peuple lié avec Son Fils bien-aimé, comme Il le dit : « Quand Israël était jeune, je l’ai aimé, et j’ai appelé mon fils hors d’Égypte » (Os. 11, 1 avec Matt. 2, 15).

Joël, de même que d’autres prophètes, doit déclarer le péché du peuple et le jugement qui suit. Mais il montre le jour à venir, quand le Seigneur leur rendra les années de la famine que leur propre folie a amenée, et ils Le connaîtront comme leur Seigneur. Alors, de cette glorieuse effusion de l’Esprit qui a eu son accomplissement anticipé à la Pentecôte — ce qui signifie encore davantage que ce que Joël avait prédit, quand « l’Esprit sera répandu sur toute chair, et sur la montagne de Sion et à Jérusalem, il y aura délivrance ».

La même chose est vraie d’Amos, qui au milieu d’une réprimande sans ménagement d’Israël, indique à l’avance le temps où Dieu relèvera le tabernacle de David qui est tombé, et fermera ses brèches, et rétablira les captifs de Son peuple Israël, et les plantera sur leur terre. C’est par Christ seul que tout cela sera effectué.

Même Abdias, dans son unique chapitre, avec ses dénonciations sans ménagement d’Édom du fait de son orgueil et de son péché, à la fin, parle du salut qui doit venir à Sion, et du royaume qui doit être celui de l’Éternel.

Jonas, notre Seigneur l’utilise comme un type de Lui-même dans Sa mort et Sa résurrection. Tout le récit du prophète trouve son plus parfait accomplissement dans l’œuvre de Christ.

Michée ajoute sa contribution assurée, et nous parle (chap. 5, 2) de Celui dont les origines ont été d’ancienneté, dès les jours d’éternité ; qui, né à Bethléhem, doit régner sur Israël — une prophétie que même les Juifs incrédules connaissaient bien comme se rapportant au Messie.

Les jugements sur Ninive prédits dans Nahum nous montrent comment le temps est venu quand l’Éternel vengera Israël, Son peuple bien-aimé, et foulera leurs ennemis sous Ses pieds. Nous ne devons pas oublier cet aspect de Lui-même qui, un jour, ceindra Son épée sur Son côté et s’avancera pour le jugement.

Habakuk se tient sur sa tour de guet avec des yeux qui veillent, recherchant la délivrance à venir, et nous donne cette parole, utilisée trois fois par l’apôtre Paul, du grand principe de la justification par la foi (chap. 2, 1-4).

Sophonie parle de jugements sur les nations et de la restauration de Son peuple affligé et pauvre, qui se confiera dans le nom de l’Éternel ; la fille de Sion chantera encore quand ils seront délivrés, et l’Éternel au milieu d’eux, leur puissant Sauveur, se réjouira à leur sujet avec joie, se reposera dans Son amour, et s’égayera en eux avec chant de triomphe. Nous ne manquons pas de voir de qui il est question ici.

Aggée, le prophète de la restauration, proteste contre le même formalisme et le même orgueil, dans le résidu de retour, que ceux qui ont amené le jugement sur leurs pères. Il leur désigne la maison de l’Éternel demeurant non bâtie et négligée, et les hommes cherchant leur intérêt propre ; mais le prophète, par l’Esprit, regarde à la gloire de la dernière maison, quand l’Éternel donnera ainsi la paix. Cette gloire attend encore d’être révélée quand « le désir de toutes les nations » viendra, et que l’Éternel apparaîtra dans Son temple. Les cieux et la terre, la mer et la terre sèche seront ébranlés, mais Il viendra pour établir un royaume qui ne pourra pas être ôté.

Zacharie est très riche en détails concernant notre Seigneur, à la fois dans Sa personne et dans Son œuvre. Nous Le voyons comme le Berger, un homme, quoique le compagnon de Jéhovah, sur qui l’épée du jugement divin contre Son peuple doit tomber, afin qu’Il revienne à eux comme leur Roi en délivrance et établisse la nation en bénédiction sur la base de la « sainteté à l’Éternel » (chap. 13 et 14). Une belle image de l’évangile mettant de côté le péché et établissant le gouvernement sur la pierre divine (Christ) est vue dans les chapitres 3 et 4.

Le chandelier du témoignage est établi et sa lumière est maintenue par Celui qui est à la fois sacrificateur et roi, comme le typifient les deux personnes ointes, Joshua et Zorobabel, types de Christ sous ces aspects-là. Il est ainsi approprié et beau de voir, en lien avec le petit résidu restauré de Babylone, un témoignage plus brillant et plus clair, peut-être, qu’avant la captivité.

Malachie termine l’Ancien Testament avec un tableau, sombre en effet, du formalisme, de la négligence ouverte et de l’hypocrisie, avec, toutefois, un résidu clairement marqué de ceux qui « craignent l’Éternel », qui parlent souvent de Lui l’un à l’autre, et qui un jour seront manifestés comme Ses joyaux. Un tel état existait lors de la venue de notre Seigneur sur la terre, et il sera sans aucun doute dupliqué dans le jour après l’enlèvement de l’Église. Dans une telle scène de formalisme, et pour ceux qui craignent Son nom, le « soleil de justice » se lèvera ; le « matin sans nuages » poindra ; Christ apparaîtra, et Son royaume sera établi.

Ce coup d’œil rapide aux livres de l’Ancien Testament, avec des répétitions qui, nous en sommes confiants, au vu du sujet, ne seront pas mal considérées, suffira à nous donner au moins une indication de ce qui pénètre tout l’Ancien Testament bien au-delà de ce que nous pouvons décrire. Christ est le seul objet devant l’Esprit de Dieu ; le seul centre vers lequel tout tend ; et dans chaque direction, tout mène à Lui comme Celui qui accomplit tout le propos de Dieu — Celui qui apporte la bénédiction éternelle à l’homme.

En passant au Nouveau Testament, nous n’aurons pas besoin de nous attarder longtemps sur ce qui est trop évident pour être mis en doute même un instant. Assurément ici « Dieu, ayant autrefois, à plusieurs reprises et en plusieurs manières, parlé aux pères par les prophètes, à la fin de ces jours-là, nous a parlé dans (ou, dans la personne de) son Fils ».

Comme sous-entendu dans les prophètes, nous voyons au début du Nouveau Testament un résidu de Juifs pieux qui attendaient la rédemption — la délivrance non seulement de l’oppression de l’ennemi, mais du formalisme plus mortel qui reposait comme un incube sur la nation dans son ensemble. Ceux-ci se réjouissaient à la venue de « l’Orient d’en haut », et voyaient en Lui Celui par qui, délivrés de leurs ennemis, ils pourraient servir Dieu sans crainte, en sainteté et en justice, tous leurs jours.

Notre Seigneur est ainsi au milieu, et rassemblée autour de Lui se trouve une compagnie qui, à la voir, semble bien pauvre, et objets de mépris. Elle est composée de publicains et de pécheurs qui ont senti le fardeau de leur malheur et ont été amenés à Lui — de ceux qui ont été guéris de diverses maladies, spirituelles aussi bien que physiques, et délivrés de la servitude de Satan plus complètement que d’une possession démoniaque. Nous voyons les pharisiens se tenant aux coins des rues, faisant de longues prières pour être vus des hommes, salués comme rabbis et assis dans la chaire de Moïse, mais, hélas, seulement des sépulcres blanchis, pleins d’impuretés au-dedans. Nous voyons aussi la populace Lui prêtant l’oreille à un moment, et à un autre écoutant ses chefs et se joignant, à la fin, à ce cri affreux — « Ôte ! Crucifie-le ! ».

Nous voyons aussi beaucoup de caractères remarquables, de gens pieux, comme Zacharie et Élisabeth, dont la piété naturelle et profonde montre pourquoi Dieu s’attardait encore avec la nation ; Siméon, Anne, et d’autres. Dominant au-dessus d’eux tous dans sa ferme grandeur morale se trouve Jean le baptiseur, un prophète, et plus que cela, dont les dénonciations du péché perçaient plus profondément que celles d’Ésaïe ou de Jérémie ou d’Amos, et pourtant qui a le privilège de désigner l’« Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ». En effet, nous pouvons prendre Jean le baptiseur dans cette attitude — montrant Celui qui a été baptisé par l’Esprit Saint et oint pour la grande œuvre de la croix — comme le symbole des Écritures de l’Ancien Testament et des prophéties incarnées dans le précurseur ; et ceux qui, comme lui, dans la même attitude bénie, se tenaient tous là, fixant avec un regard captivé cet homme humble au Jourdain, et déclaraient : « Voilà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! ».

Tandis que nous regardons à Lui sur qui les cieux sont ouverts, et Dieu le Père et le Saint Esprit mettant ainsi leur sceau sur Lui, nous avons effectivement le grand fait sur lequel nous avons continué à insister avec une conviction absolue — Christ est le centre, à la fois pour la terre et le ciel.

Un simple mot suffira pour chacun des livres du Nouveau Testament, que nous donnerons plutôt pour compléter ce que nous avons commencé.

Christ est le thème de Matthieu comme le Roi d’Israël, Celui qui apporte la bénédiction au peuple élu de Dieu, qui un jour établira le royaume des cieux, avec Son autorité sur la terre.

Marc nous Le montre comme le prophète et le témoin fidèle pour Dieu, qui s’est humilié aussi pour répondre aux besoins de l’homme.

Dans Luc, Il semble s’approcher encore, comme l’homme avec les hommes, entrant dans chaque tristesse humaine, répondant à chaque besoin humain, et pardonnant tout péché humain.

Dans Jean, nous nous envolons dans les étendues célestes, et nous sommes perdus dans les gloires divines ouvertes à notre regard, quoique pourtant nous trouvions que Celui qui vint de la gloire éternelle a fait Sa demeure avec l’homme, un avant-goût de ce temps heureux où il sera dit : « l’habitation de Dieu est avec les hommes ».

Dans les Actes, c’est la prédication de Christ au Juif premièrement ; puis, dans des cercles toujours plus larges, à la Samarie, la Syrie, la Macédoine, la Grèce, Rome, « à toute la création qui est sous le ciel ». Christ est toujours le thème.

Les Romains annoncent la justice de Dieu en justifiant le pécheur coupable sur la base du sang de la croix — Christ est le propitiatoire où Dieu et le pécheur se rencontrent. Essayons d’éliminer le Fils de Dieu de cette grande épître fondatrice, et nous pourrons bien dire : « Si les fondements sont détruits, que fera le juste ? ».

Dans 1 Corinthiens, les choses vont tristement mal dans l’Église, à la fois en pratique et doctrinalement, comme cela sera toujours le cas à moins que Christ ne soit le véritable objet et Seigneur de tout. Sa résurrection prouve que Sa personne est en effet le rocher sur lequel Son Église est bâtie, et contre lequel les portes du hadès, de la mort, ne peuvent jamais prévaloir.

2 Corinthiens nous donne un merveilleux aperçu des sources et des motifs de la vie et du ministère de l’apôtre ; et Christ est son thème. Les promesses de Dieu sont « oui et amen en lui » qui a apporté le ministère de la justice ; dans la face sans voile duquel, tandis que nous Le fixons, nous trouvons une puissance de transformation pour manifester Sa vie dans notre chair mortelle.

Les Galates rappellent les saints errants retournés au légalisme, les éléments du monde, à Christ, qui s’est donné Lui-même pour nous — l’incarnation de tous les types et de toutes les ombres de la dispensation passée.

Les Éphésiens nous conduisent dans le sanctuaire intérieur en haut, mais « en Christ » ; et quand, de cette position élevée, nous regardons dans des cercles toujours plus larges les plans divins révélés, nous trouvons toutes choses dirigées en Christ.

Les Philippiens ont Christ comme leur seul thème, de quelque manière que nous Le considérions. Même l’apôtre continue à avancer, confessant qu’il ne connaît pas encore, ni n’a atteint la pleine bénédiction qui sera la sienne, « le prix de l’appel céleste », cette même personne bénie qui l’avait saisi ici-bas.

Les Colossiens présentent les gloires de la personne et la valeur de l’œuvre de notre Seigneur d’une manière très marquée, comme l’antidote aux tentations qui assaillaient les saints pour les détourner vers la philosophie et les vaines déceptions, ou le formalisme vide et les éléments du monde.

Dans 1 Thessaloniciens, la venue du Seigneur est le seul objet devant les saints ; et dans 2 Thessaloniciens, en vue de l’apostasie anticipée, c’est Son apparition par laquelle toutes choses seront réglées et Satan foulé sous nos pieds.

1 Timothée donne l’ordre divin dans l’assemblée, avec les diverses responsabilités et activités qui ont là leur sphère propre ; mais, pour celui qui doit savoir comment se comporter lui-même dans la maison de Dieu, ce doit être, comme reconnaissant ce pour quoi il tient, la confession et la manifestation du grand mystère de la piété, de Celui qui « a été manifesté en chair, a été justifié en Esprit, a été vu des anges, a été prêché parmi les nations, a été cru au monde, a été élevé dans la gloire ». C’est vraiment un privilège merveilleux et béni : comme les piliers autrefois dans le tabernacle soutenaient devant le sacrificateur en adoration le voile mystique (type de notre Seigneur dans Son humanité, la perfection de Sa personne comme homme), ainsi aussi l’Église, comme « la colonne et le soutien de la vérité », soutient devant les rois et les sacrificateurs en adoration les diverses perfections de notre cher Seigneur.

Dans 2 Timothée, par un contraste solennel, tout est en ruines : « La colonne et le soutien de la vérité » semble être tombé, pour autant que cela avait été confié à l’homme ; mais, surgissant de la ruine comme quelque grand promontoire dressé au milieu d’une mer agitée qui précipite en vain ses vagues à ses pieds, nous avons « Jésus Christ, de la semence de David, ressuscité d’entre les morts », comme le témoignage inébranlable de tous ceux qui, comme portant Son nom, se séparent de l’iniquité qui L’enlève du centre où Dieu L’a mis.

Tite est assez similaire à 1 Timothée, comme lié à l’ordre dans la maison de Dieu. Il est beau de voir déclarée, au milieu des simples devoirs enjoints, la portée de l’évangile — cette « grâce de Dieu qui apporte le salut » et qui, tandis qu’elle enseigne une vie de piété, conduit le cœur toujours plus haut vers cette espérance bénie, « l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ » !

Aussi courte que soit l’épître à Philémon, il y a le parfum de Christ partout en elle. Qu’est-ce qui, à part la grâce divine et les compassions de notre Seigneur Jésus Christ, pouvait accueillir un pauvre transgresseur et esclave, hors de toute condamnation, dans la famille, non plus comme esclave, mais comme un frère bien-aimé dans le Seigneur ?

Ensuite, les Hébreux nous font penser au pectoral sur la poitrine du souverain sacrificateur, dans lequel chaque joyau brille avec tout le lustre qui lui est propre, et chacun d’eux parle de Christ. Il remplace toute autre chose et personne. Celles-ci n’étaient que des ombres ; Il est la substance. Ils avaient leur service, et comme saints ont encore leur position de bénédiction, mais ne peuvent jamais Lui disputer la place vers laquelle tous pointent. Ils sont mis de côté afin que nous contemplions Celui en qui les ombres ont leur accomplissement. Aaron le sacrificateur donne le chemin vers le grand souverain Sacrificateur ; l’apôtre qui écrit l’épître (sans aucun doute Paul) est perdu dans la lumière plus brillante de l’apôtre et du souverain sacrificateur de notre confession. Moïse, le grand législateur, celui dont la mémoire est devenue un nehushtan pour les Juifs formalistes, est vu en effet comme un fidèle serviteur, mais qui ne doit jamais être confondu avec Celui qui est comme Fils sur la maison de Dieu ; oui, qui Lui-même a bâti toutes choses, leur Créateur — leur Dieu.

Josué, le conducteur du peuple dans le pays, après tout, n’a jamais donné le repos promis ; et David, le grand roi, tourne encore un regard de désir en avant vers la venue du Roi plus grand qui amènera le repos que les saints attendent encore. Même le mystique Melchisédec, dont l’aperçu dans le récit de l’Ancien Testament a été pris à tort pour Celui de qui il n’était qu’un type, n’occupe plus une telle place. Maintenant, c’est le Fils de Dieu Lui-même.

L’ancienne alliance est mise de côté par Celui qui a introduit une nouvelle alliance et en a établi une éternelle par Son propre sang.

Le tabernacle aussi était un type de Celui qui a habité au milieu de nous et, par Son œuvre, nous a introduits dans la maison. Les sacrifices de taureaux et de boucs sont mis de côté par le seul grand sacrifice de Celui qui, par l’Esprit éternel, s’est offert Lui-même sans tache à Dieu. Ce n’étaient que l’« ombre des biens à venir ». Christ, le souverain Sacrificateur dans ces biens à venir, en a introduit la substance.

Le chapitre 11 met devant nos yeux un tableau des héros de la foi, depuis Abel ; mais nous sentons, en lisant ces lumineux versets, qu’eux, tout comme notre conducteur, l’Esprit de Dieu, ont un autre objet en vue. La grande nuée de témoins nous dirige en avant, nous pressant de mettre de côté tout fardeau, et de regarder « Jésus, le chef et le consommateur de la foi ». Ce chemin est un chemin d’épreuve. Les tentations sont partout. Les genoux commencent à trembler et les mains à s’abaisser ; oui, la terre même sur laquelle nous marchons tremblera un jour, et le ciel aussi, afin que ce qui ne peut être ébranlé se tienne dans sa grandeur solitaire comme le rocher des siècles, le Christ de notre salut. Avec à-propos, les Hébreux ont été avertis, pressés, implorés, de Lui rester fidèle ; et, quoique à présent ce soit un chemin d’opprobre — « Sortons vers Lui hors du camp, portant Son opprobre ! ».

Certains ont pensé que Jacques donnait une note discordante dans toute cette harmonie divine ; mais ils ont peu compris sa signification, ceux qui pensent cela. Lui aussi contribue à son quota de vérité dans le vaste entrepôt des « richesses insondables du Christ », et dans ce « beau nom » duquel nous sommes appelés, nous avons la clé de tout ce qu’il a à dire à une forme de foi vide, qui n’est pas « la foi de notre Seigneur Jésus Christ, seigneur de gloire ».

1 Pierre est adressé (comme l’était l’épître aux Hébreux, d’un autre point de vue) aux Juifs dispersés partout. Ils avaient perdu leurs espérances nationales, et il leur rappelle que si leur héritage terrestre a fait défaut, ils en ont un incorruptible, sans souillure, immarcescible ; qu’ils sont pèlerins et étrangers pour ce qui regarde la terre, mais sacrificateurs saints et royaux quant à ce qui regarde l’accès à Dieu ; mais de quelque manière qu’il leur rappelle leurs bénédictions, ils les voient toutes centrées sur Celui qui « a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin qu’il nous amenât à Dieu ».

2 Pierre, comme cela est courant avec la seconde épître, parle de ruine et de déclin ; mais au milieu d’une apostasie qui abonde, il leur est rappelé qu’ils n’ont pas suivi des fables ingénieusement imaginées. L’apôtre lui-même était un témoin de la gloire, dont il avait eu un aperçu sur la sainte montagne de la transfiguration, et il exhorte les saints à croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ.

Les épîtres de Jean, comme son évangile, ont un thème glorieux et béni — cette vie éternelle qui était avec le Père et qui nous a été manifestée. Il est le test de tout ce qui professe connaître Dieu, puisque Lui, par Son œuvre et dans Sa personne, est le seul chemin vers le Père. La justice est l’expression naturelle de cette nouvelle vie qu’il a transmise. Il est de fait le vrai Dieu et la vie éternelle. La plus faible femme peut s’appuyer sur Lui, comme dans la seconde épître, en demeurant indéfectible pour la doctrine de Christ ; et l’homme le plus fort doit se souvenir, comme dans la troisième épître, que la soumission au Seigneur est la seule chose qui Lui plaise.

Jude est similaire à 2 Pierre à de nombreux égards. Bien que le « commun salut » soit devant son cœur, il a dû insister sur la sombre et terrible histoire de l’apostasie, parce qu’elle était déjà devenue manifeste dans la ruine de la chrétienté professante ; mais le mal n’est pas le centre, et le thème de son épître est la « très sainte foi » sur laquelle nous sommes édifiés nous-mêmes, et « priant par le Saint Esprit », la recherche de la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ.

Dans le dernier livre, la grande prophétie du Nouveau Testament, nous voyons les églises comme des chandeliers d’or, brillant dans un monde de ténèbres, mais au milieu d’elles se trouve Celui dont la gloire ne peut jamais être affaiblie, dont les yeux sont comme une flamme de feu, et devant qui le prophète tombe comme mort. Christ est manifestement le centre de tout le témoignage et de toute l’histoire de l’Église. Puis nous passons de la terre au ciel et voyons là la même personne bénie comme l’Agneau au milieu du trône, entouré par les armées adorant, et la glorieuse image anticipant cet heureux jour où toute créature dans le ciel, sur la terre et sous la terre se réunira dans ce majestueux chœur d’adoration : « À celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau, la bénédiction, et l’honneur, et la gloire, et la force, aux siècles des siècles ».

Les jugements suivent alors, implacables et inquisiteurs, s’avançant affreusement de plus en plus près, balayant la terre, agitant les nations, et manifestant tout ce qui est opposé à Dieu. Toute latitude est donnée au mal pour lever sa tête dans une rébellion terrible, et la fausse église, la prostituée, a aussi l’opportunité de se montrer elle-même dans ses vêtements de gloire volés au Fils de Dieu. Tout doit être plongé dans le jugement final, et la terre doit être nettoyée pour l’établissement du règne de justice, pour lequel Christ est manifesté comme le seul témoin fidèle et le véritable dirigeant. Le ciel ne s’ouvre pas seulement pour nous montrer les gloires qui y sont ou les innombrables corps de cette armée puissante, mais plutôt pour fixer nos regards sur le conducteur glorieux sur la tête duquel sont plusieurs diadèmes et dont le nom embrasse toute la plénitude de la déité et de l’humanité, un nom que, dans ses mystères les plus élevés, aucune créature ne peut saisir et que personne ne connaît que Lui-même, un nom qui nous Le révèle encore, Lui et Dieu, car il est « la Parole de Dieu » ; un nom aussi qui est la promesse d’une domination universelle, car Il l’a écrit sur Ses vêtements et sur Sa cuisse : « Roi des rois et Seigneur des seigneurs ». Et dans cette dernière scène affreuse, sur le grand trône blanc, quelqu’un est assis, dans les mains duquel tout jugement a été remis ; le ciel et la terre s’enfuient de Sa présence. Béni soit Dieu, ce n’est personne d’autre que le Fils éternel, Celui qui a porté nos péchés en Son propre corps sur la croix, qui nous a aimés et nous aime encore, et nous a lavés de nos péchés dans Son sang, et nous a faits rois et sacrificateurs pour Son Dieu et Père.

Ainsi, nous entrons dans les gloires éternelles et trouvons là Celui bien connu par la grâce, toujours le centre du ciel, l’objet de l’adoration éternelle, comme Il est le centre de toutes les voies de Dieu du début à la fin.

Si Christ est ainsi le centre et le thème de toute l’Écriture, il est de toute importance que l’étudiant de la Bible ait cela à l’esprit dans toute son étude. Quand nous lisons notre chapitre quotidien, il est bon de se demander : Où trouvé-je Christ dans ce chapitre ? Car Il sera de fait la clé à sa bonne compréhension. Si nous analysons un verset, ou une épître, il est bon de se rappeler que Christ est le centre et la clé. Ainsi, nombre de difficultés seront résolues, si nous gardons cela bien clair à l’esprit. Ainsi aussi, les prophéties ne sont pas destinées à nous donner de simples détails de l’histoire, mais à montrer comment toutes choses ont leur importance et leur destinée en rapport avec Lui-même. Ainsi, les affaires des nations qui occupent des siècles dans l’histoire de l’homme, les conquérants et leurs conquêtes, sont écartés en quelques mots dans l’Écriture, alors qu’une pauvre petite nation, répandue au loin et ravagée, est suivie tout au long du cours de l’histoire, jusqu’à ce qu’elle soit établie de nouveau dans son propre pays en bénédiction et en prospérité, avec la domination sur toutes les nations — parce que Celui qui est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs est le Messie d’Israël, le Fils de David.

Souvenons-nous toujours qu’Il est la clé — « la clé de David », pouvons-nous dire — le Saint et le Véritable, qui ouvre toutes choses, même les Écritures elles-mêmes, afin que personne ne puisse les faire taire pour la plus simple foi qui Le discerne comme le thème de tout.