Messager Évangélique:Pensées sur une nouvelle année
Encore une station de notre court voyage passée ; et si nous en faisions la revue, combien n’y trouverions-nous pas de choses propres à exciter en nous des émotions mêlées de reconnaissance et de douleur ! Quand nous jetons un regard en arrière sur tout le chemin, dans lequel le Seigneur nous a conduits, les innombrables miséricordes de notre Dieu devraient, en effet, remplir nos cœurs de gratitude et nos lèvres de louanges ; tandis que le souvenir de nos propres infidélités devrait produire en nous une profonde contrition et la confusion de face. La vie chrétienne consiste :
1° À ne pas vivre pour nous-mêmes.
2° À vivre pour Celui qui est mort et ressuscité pour nous (2 Cor. 5, 15).
Le seul motif qui peut nous rendre capables de vivre de cette manière, c’est l’amour de Christ nous étreignant. Puissions-nous connaître toujours plus l’amour du Seigneur Jésus, afin que désormais nous ayons moins affaire avec la puissance de l’égoïsme et que nous considérions comme notre plus grand bonheur de rendre cette obéissance absolue et ce service sans réserve, demandés par Celui qui « nous a aimés et qui s’est donné lui-même pour nous » ! Que le Seigneur nous donne de sonder et d’éprouver nos voies et de découvrir toutes les « racines d’amertume, par lesquelles il a été jusqu’ici déshonoré ».
« Quelque chose que vous fassiez, en paroles ou en œuvres, faites tout au nom du Seigneur Jésus » (Col. 3, 17). Quand nous méditons sur l’amour merveilleux dont Jésus nous a aimés, en nous rachetant de toute iniquité, et en nous procurant l’adoption et l’héritage d’enfants de Dieu, pouvons-nous être un seul instant dans le doute pour savoir si nous nous donnerons entièrement à Lui ! Cher lecteur, puissiez-vous connaître toujours mieux l’heureuse liberté de vivre pour Celui qui mourut pour nous ; puissiez-vous donc commencer une nouvelle année en nouveauté de vie. En comme vous n’êtes pas à vous-mêmes, mais que vous avez été achetés à prix, glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit qui appartiennent à Dieu (1 Cor. 6, 19, 20).
- Confessez Christ devant les hommes
1° En portant l’opprobre de Christ et en prenant chaque jour votre croix. Rendez, par paroles et par œuvres, témoignage au monde que ses œuvres sont mauvaises et que sa fin est la perdition. « N’ayez rien de commun avec les œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt reprenez-les. Ne vous conformez pas à ce siècle. Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les infidèles ». Si dans ces choses vous suivez réellement Christ, il faut que vous portiez la croix, car « tous ceux aussi qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus, seront persécutés ». La lumière de l’Église est obscurcie par la conformité extérieure de ses membres au monde. Le corps de Christ (l’Église) devrait être une représentation fidèle de sa glorieuse Tête. Ce n’est qu’autant que les croyants manifestent le caractère de Christ, que leur lumière luit devant les hommes et que leur Père céleste est glorifié. C’est pourquoi montrez clairement par votre marche que vous n’êtes pas du monde, de même que Jésus n’était pas du monde (Jean 17, 16).
2° En manifestant un esprit d’amour et de sainte communion avec tous ceux qui aiment le Seigneur Jésus et qui marchent dans la vérité, sans permettre que les divergences peu importantes puissent empêcher une réalisation de votre unité en Christ. Autant qu’il est en vous travaillez à avancer l’union des frères sur le principe scripturaire de l’unité, cette union pour laquelle le Rédempteur a prié, afin que le monde croie que c’est le Père qui L’a envoyé (Jean 17, 21).
3° En ne négligeant aucune occasion de parler aux inconvertis sur le salut de leurs âmes. Rappelons-nous « que celui qui aura ramené un pécheur de l’égarement de son chemin, sauvera une âme de la mort et couvrira une multitude de péchés ». C’est pourquoi « enseignez avec douceur les opposants, disant la vérité dans l’amour ».
Le renoncement chrétien doit également être maintenu en continuel exercice, en
- Rachetant le temps
1° Relativement à nos pensées. Efforcez-vous de garder vos pensées en sujétion, et de bannir les pensées vaines et vagabondes. Priez Dieu d’ôter de vos cœurs toute imagination ambitieuse et toute orgueilleuse opinion, cherchez sincèrement à amener toute pensée captive à l’obéissance du Christ. La confession du Seigneur Jésus s’étend non seulement à nos paroles et à nos actions, mais encore à toute notre marche intérieure, à tout ce qui se passe sous l’œil de Dieu. Ce ne sont pas toujours ceux qui sont le plus activement occupés à des devoirs extérieurs, qui rendent le plus gloire à Dieu, ce sont plutôt ceux qui marchent dans la lumière en secret avec le Seigneur, ceux dont « la communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ ». « Nous avons été faits un spectacle pour les anges et pour les hommes » (1 Cor. 4, 9). — Ces témoins invisibles ont sans aucun doute plus d’accès dans nos esprits que nos semblables ; et c’est probablement par là aussi qu’est « donnée à connaître, par le moyen de l’assemblée, aux principautés et aux autorités, dans les lieux célestes, la sagesse de Dieu, si diversifiée dans ses formes » (Éph. 3, 10). Purifiez donc ces « chambres couvertes de peintures », afin que le courant ordinaire et favori de vos pensées puisse être sanctifié par la connaissance de Christ, et que votre vie cachée rende témoignage à « la vérité telle qu’elle est en Jésus ».
2° Rachetez le temps relativement aux conversations sans profit. « Que votre parole soit toujours dans un esprit de grâce assaisonnée de sel, afin qu’elle communique la grâce à ceux qui l’entendent ». Quand des chrétiens se réunissent ensemble, Satan y vient aussi avec eux (Job 1, 6), pour les porter à des discussions sans objet ou à de vaines paroles, et pour entraver ainsi leur édification spirituelle. Prenez bien garde à ses machinations. « Parlez souvent l’un à l’autre » (Mal. 3, 16), dans la crainte du Seigneur ; vous exhortant l’un l’autre, et cela d’autant plus que vous voyez le jour approcher.
3° Rachetez le temps relativement aux occupations sans utilité. Quelques chrétiens, on peut le craindre, vivent systématiquement pour eux-mêmes pendant certaines portions de leurs journées, tout en essayant de vivre pour le Seigneur pendant les autres heures, mais le renoncement chrétien s’étend à tout l’ensemble de notre marche et de notre manière de vivre. Appliquez ce précepte si général à chacune de vos occupations : « Quelque chose que vous fassiez, faites tout à la gloire de Dieu ». L’Esprit de vérité vous rendra capable de discerner ce qui est réellement à la gloire de Dieu, et alors « tout ce que tu auras moyen de faire, fais-le selon ton pouvoir ».
Exercez le renoncement à vous-mêmes relativement à vos dépenses personnelles. Souvenez-vous des membres affligés du corps de Christ, et si vous ne pouvez pas remplir votre bourse de vœux, ne la videz pas pour des vanités. Puisse la nouvelle année commencer pour vous par des désirs sincères de consacrer, comme de fidèles administrateurs, vos biens au Seigneur, qui mesure l’étendue de vos dons, non d’après la valeur de ce que vous donnez à autrui, mais d’après celle que vous retenez pour vous-mêmes. Votre Sauveur mesure également votre amour pour Lui, d’après votre amour pour ceux qui Lui appartiennent : « En tant que vous n’avez pas fait ces choses à l’un des plus petits de mes frères, vous ne me les avez pas faites non plus ».
Plusieurs d’entre nous ne connaissent guère ce que c’est que le vrai renoncement à soi-même. Comme un homme pieux le disait sur son lit de mort : Nous ne sommes qu’à moitié réveillés. Même les vierges sages « sommeillèrent et s’endormirent ». Ce ne fut que lorsque le cri se fit entendre : « Voici, l’époux vient ! » qu’elles se levèrent et préparèrent leurs lampes. Chaque année successivement semble répéter, avec une force croissante, cette recommandation du Sauveur : « Trafiquez jusqu’à ce que je vienne ! ». « Le temps est court désormais », court quant aux saints pour travailler et quant aux pécheurs pour être sauvés.
Chers et bien-aimés dans le Seigneur, puisse l’année nouvelle être pour nous tous un an de grâce et de riches bénédictions spirituelles.
Puissions-nous « connaître davantage l’amour du Christ, lequel surpasse toute connaissance », et abonder en amour envers tous les hommes à cause de Lui ! Mais « qui est suffisant pour ces choses ? ». Béni soit Dieu, la Parole de sa grâce nous donne la réponse à cette question : « Notre capacité vient de Dieu. Ma grâce te suffit ». Puissent vos cœurs être « affermis par la grâce » ! Toute vraie paix, toute force pour le service ne peut provenir que d’une intelligence claire de l’œuvre accomplie de Christ pour vous ; œuvre par laquelle « tous ceux qui croient sont justifiés de toutes choses et ont la paix avec Dieu ». Une vue claire de cette œuvre dans toute son étendue donnera toujours beaucoup de paix ; une vue incomplète ou indistincte ne procure que peu de paix. Si vous désirez ardemment de jouir plus habituellement et plus pleinement de cette paix, et de devenir plus conformes à l’image de votre Sauveur, ne regardez pas, dans un esprit de constant découragement, à votre méchant cœur, mais regardez à Jésus ; et en considérant Sa grâce et Son amour infinis, « en contemplant, à face découverte, la gloire du Seigneur, vous serez journellement transformés à la même image de gloire en gloire, comme par l’Esprit du Seigneur » (2 Cor. 3, 18).
« Veillez pour prier ». Que les tentations vous trouvent veillant et priant. Cultivez une communion continuelle avec Dieu en Christ, de même que l’habitude de prières courtes et fréquentes. Autant que cela vous sera possible, mettez à part quelques moments, le matin, pour prier et lire les Écritures. Recherchez des frères dans le but de prier avec eux, en vous appuyant sur cette miséricordieuse promesse : « Si deux d’entre vous sont d’accord sur la terre pour une chose quelconque, quelle que soit la chose qu’ils demanderont, elle leur sera faite par mon Père qui est aux cieux ».
Ne vous laissez pas agiter et inquiéter par beaucoup de choses. Faites en sorte que votre renoncement ne se manifeste pas par un air sombre ou austère, car Dieu aime celui qui donne gaiement. « Servez le Seigneur Christ ». Rejetez sur Lui tout votre souci. Il n’est pas un maître dur et sévère qui « moissonne ce qu’il n’a pas semé ». « Il donne une plus grande grâce ». Conservez un œil simple, dirigé sur le Seigneur, vous rappelant combien il importe peu d’être jugé d’un jugement d’homme.
L’année que nous terminons a apporté à tous sa portion de peine, d’épreuves ou de jugements, tout en ayant été riche en témoignages de la bonté de Dieu. Que chacun de nous se demande si nous avons méprisé « la discipline du Seigneur » ; et si nous avons été reconnaissants de Ses gratuités ; si nous sentons vivement toute notre responsabilité, si nous sommes fidèles à nos convictions, humiliés de nos péchés passés, et désireux de recevoir de nouvelles forces pour agir comme de bons serviteurs de Christ !
Les signes des temps et la lumière de la prophétie nous avertissent que « la venue du Seigneur est proche ». « Ce n’est pas à nous de connaître les temps et les saisons », mais c’est à nous « d’être attentifs à la parole prophétique, rendue plus ferme, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur » (2 Pier. 1, 19). Les nuages qui s’amoncellent sur le monde peuvent être les avant-coureurs du dernier et redoutable conflit entre les puissances de la lumière et celles des ténèbres. Avant qu’une autre courte année n’ait finie son cours, les saints peuvent être « enlevés à la rencontre du Seigneur en l’air » (1 Thess. 4, 17).
Bien-aimés, « que vos reins soient ceints et vos lampes allumées. Demeurez en Christ, afin que quand il sera manifesté, nous ayons de l’assurance et que nous ne soyons pas couverts de honte de par Lui, à sa venue » (1 Jean 2, 28).