Écho du Témoignage:Méditations sur l’épître aux Hébreux

De mipe
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ou Les cieux ouverts

Chapitres 1 et 2

Une des qualités du livre de Dieu ressort avec force de l’étude de l’épître aux Hébreux. On peut la lire sous des jours différents, et pourtant pas un rayon n’en contrarie un autre. Cette épître pourrait être lue de six ou sept manières avec la plus grande facilité. Examinons-en un peu maintenant les deux premiers chapitres. Elle vous y ouvre les cieux tels qu’ils sont maintenant. Combien un tel sujet n’est-il pas précieux pour le cœur ! Vous regardez en haut, et vous voyez au-dessus de vous les cieux matériels, mais ce ne sont que les cieux extérieurs que vous apercevez ; cette épître vous révèle les cieux intérieurs, non dans leur caractère physique, mais dans leur caractère moral. Elle déploie devant nous les gloires dévolues au Seigneur Jésus, maintenant accepté dans les cieux. Nous sommes ainsi rendus capables de voir les cieux dans lesquels Il s’est assis, ce dont Il s’occupe là, et ce qui succédera à ces cieux. Quand le Seigneur Jésus se trouvait ici-bas, les cieux, comme nous l’apprenons en Matthieu 3, s’ouvrirent pour Le contempler. Il y avait alors ici-bas un objet digne de l’attention des cieux. Il retourna en haut — et les cieux possédèrent un objet qu’auparavant ils n’avaient jamais connu — un homme glorifié. Et maintenant, c’est l’office de notre épître de nous montrer les cieux comme la place de cet homme glorifié. Et de même que Matthieu 3 nous présente les cieux ouverts pour contempler le Christ ici-bas, de même, dans l’épître aux Hébreux, nous trouvons les cieux ouverts afin que nous puissions contempler Christ là-haut.

Mais si vous me dites : « Est-ce là toute l’histoire des cieux ? En êtes-vous à la fin ? ». Certainement non, je n’ai pas fini leur histoire. Dans le quatrième et le cinquième chapitres de l’Apocalypse, nous trouvons les cieux se préparant pour le jugement de la terre. Puis, à la fin du volume, je trouve les cieux comme la résidence non seulement de l’homme glorifié, mais de l’Église glorifiée. Quel livre que celui qui peut nous offrir de pareils secrets ! C’est une bibliothèque divine. Vous prenez un volume sur vos rayons, et il vous entretient des cieux ; un autre volume traite de l’homme dans son état de ruine. Prenez-en un troisième, et c’est Dieu dans Sa grâce qu’il vous présente ; et ainsi de suite, dans une précieuse, merveilleuse variété. Plaçons-nous maintenant en présence de nos deux chapitres.

« Ayant fait par lui-même la purification de nos péchés, il s’est assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux ». C’est juste la preuve de ce que j’ai avancé, que l’épître va nous ouvrir les cieux. Le Seigneur a été ici-bas faisant la purification de nos péchés, et Il est monté pour occuper les cieux comme Celui qui a fait cette purification. Supposez que j’aie voyagé dans une contrée lointaine, je pourrais vous la décrire de manière à vous faire goûter un plaisir extrême et concevoir un ardent désir de la visiter. Mais quand le Saint Esprit vient et vous montre les cieux éloignés, Il fait bien plus que cela : Il vous montre qu’on y veille à vos intérêts. C’est notre représentant qui est assis dans la place la plus élevée — et Il y est assis dans ce caractère même. Est-ce possible d’avoir un lien plus intime avec ce lieu ? Et n’est-ce pas étrange que nous ne prenions pas tous notre vol pour être là aussitôt que nous le pourrons ? Penser qu’Il est assis là-haut, parce qu’Il est venu mourir pour nous d’une mort misérable ! Je vous défie d’avoir dans les cieux un intérêt plus riche que celui que Dieu vous a donné.

Maintenant, dans le verset 4, nous voyons que ce n’est pas seulement comme ayant fait la purification de nos péchés, mais dans la vérité de Son humanité, qu’Il est là, assis au-dessus des armées angéliques. Nous avons vu déjà quel immense intérêt nous avons en Lui comme celui qui nous purifie de nos péchés, et ici le chapitre nous le présente comme le Fils de l’homme élevé au-dessus des anges. L’homme a été préféré aux anges dans la personne de Christ ; la nature humaine a été placée au-dessus de la nature angélique, que ce soit en Michel ou en Gabriel qu’elle se trouve. Tout le premier chapitre est ainsi consacré à vous donner deux aspects de Christ dans le ciel. Quels deux secrets ce sont là ! Le purificateur de nos péchés, et un homme, un véritable homme, semblable à nous-mêmes, assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux !

Je lis les quatre premiers versets du chapitre 2, comme une parenthèse. N’aimez-vous pas ces parenthèses ? Le Saint Esprit parle le langage de la nature. Souvent, en conversant ensemble, deux amis laissent de côté un instant le sujet de leur entretien, pour converser un peu sur un autre. C’est de cette manière que l’apôtre en use ici. « Je vous enseigne des choses merveilleuses : prenez garde qu’elles ne tombent pas dans des oreilles distraites et insouciantes ». Nous ne devons pas être simplement des écoliers, et si nous sommes véritablement, dans l’école de Dieu, des disciples d’un Maître vivant, nous aurons notre conscience exercée pendant que nous apprendrons notre leçon. C’est ce que l’apôtre cherche à faire ici : exercer notre conscience. Cette parenthèse sonne à l’oreille de la manière la plus douce et la plus agréable.

Mais, quoique ce soit une parenthèse, elle nous révèle une nouvelle gloire. Quelle abondance de fruits dans le champ de l’Écriture ! Ce n’est point un sol à cultiver laborieusement pour n’y recueillir qu’une maigre récolte. Cette parenthèse contient une autre gloire de Christ (sûrement, nous ne devrions pas avoir besoin de l’exhortation !). Il est présenté là comme un apôtre — mon apôtre. Que veut dire cela ? Qu’Il est un prédicateur pour moi. Dans les temps passés, Dieu a parlé par les prophètes. Maintenant, Il nous parle par le Fils, et Christ dans les cieux est l’apôtre du christianisme. Et son sujet, qu’est-il ? Le salut : ce salut qu’Il a opéré pour nous comme le purificateur de nos péchés, et qu’Il nous fait connaître comme l’apôtre de notre profession. Ne trouvez-vous pas là quelque chose de plus concernant les cieux ?

Puis, le verset 5 nous ramène au sujet du chapitre 1 : les gloires distinctives de Christ, comme ayant prééminence au-dessus des anges. « Car ce n’est point aux anges qu’il a assujetti le monde habitable à venir ». Qu’est-ce que le monde à venir ? C’est le siècle millénial dont traite le psaume 8.

Nous avons ici trois conditions du Fils de l’homme : « un peu moindre que les anges » ; « couronné de gloire et d’honneur » ; et « établi dominateur sur les œuvres des mains de Dieu ». De sorte que ce n’est point aux anges, mais au Fils de l’homme, que le monde à venir a été assujetti. Vous voyez par là que vous avez un intérêt dans cet homme glorifié. Je disais tout à l’heure que si j’étais allé dans un pays lointain, et que je vous fisse la description de ses merveilleux paysages, vous éprouveriez le désir de jouir vous-mêmes de leur vue. Mais cette épître fait plus ; elle vous montre que vous avez un intérêt personnel dans ces gloires qu’elle déploie devant vous. Y a-t-il un seul point où ait passé le Fils de l’homme, dans lequel vous ne soyez pas intéressés ? L’apôtre retrace ici pour vous le sentier qu’Il a parcouru. De sorte que, je le répète, cette épître découvre à votre vue les cieux éloignés, vous montre les gloires qui s’attachent à Christ, et vous apprend que vous avez un intérêt direct, personnel, dans ces gloires.

Dans le verset 10 apparaît une pensée nouvelle : « Consommât le chef de leur salut par les souffrances ». Arrêtons-nous ici un moment. Il était convenable pour la gloire de Dieu qu’Il vous donnât un parfait Sauveur. Croyez-vous cela ? Oh ! quelles pensées, quand nous le voyons, cela fait naître dans l’âme ! Êtes-vous en possession de Christ, de telle manière que vous ne soyez jamais tentés, même par une seule pensée, de regarder au-delà de Lui ? Nous avons obtenu un salut qui ne saurait jamais être mis en question, un salut infaillible, et qui soutiendra le choc de quelque jour que ce soit qui puisse venir.

Avec le verset 11, nous lisons plus avant dans l’intérêt que nous avons en l’homme glorifié. « Car et celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés, sont tous d’un : c’est pourquoi il ne prend point à honte de les appeler frères ». Il n’a pas honte ! Publiez cela pour que la terre et le ciel l’entendent ! Cet homme glorifié est un frère des élus de Dieu. Il ne prend point à honte, à cause de leur dignité : non pas simplement à cause de Sa grâce, mais à cause de leur dignité personnelle. Il m’a assigné une part de Son propre trône. Peut-Il avoir honte de Ses propres actes, de Sa propre adoption ? Quand vous lisez l’Écriture, repoussez toute basse, toute froide pensée. Nos pensées sur Christ devraient être telles qu’elles captivassent notre être tout entier — nous portassent sur des ailes d’aigle. « Je chanterai tes louanges au milieu de l’assemblée ». Christ se levant et conduisant le chant des rachetés, et n’ayant pas honte de se trouver dans leur compagnie ! « Et encore : Je me confierai en lui ». Il fit cela quand Il se trouvait ici-bas, et nous le faisons maintenant. « Et encore : Me voici, moi et les enfants que Dieu m’a donnés ». Voilà l’intérêt que nous avons dans l’homme glorifié.

Ensuite nous revenons contempler ce qu’Il fut en humiliation. « Il ne prend pas les anges, mais il prend la semence d’Abraham ». Il a laissé les anges où Il les avait trouvés. Les anges excellaient en force, ils ont gardé leur premier état ; et Il les y a laissés. L’homme excellait en faiblesse, et Il est venu et s’est associé avec l’homme. Puis, le verset 17 nous initie à une autre gloire qui s’attache à Christ dans les cieux. Nous le voyons là comme notre souverain Sacrificateur, toujours attentif à Son service de réconciliation à l’égard des péchés, et de secours en vue de la souffrance et de la tentation. L’épître abonde en gloires divines. Ce sont des masses de gloires et de pensées divines qui se pressent dans ses étroites limites.

Chapitres 3 et 4

Nous faisions la remarque, plus haut, que le trait caractéristique de cette épître est qu’elle nous donne une vue du ciel tel qu’il est maintenant — non pas tel qu’il était en Genèse 1, ni tel qu’il sera au temps d’Apocalypse 4 ou 21. Le ciel de Genèse 1 ne contenait pas d’homme glorifié — ni d’apôtre — ni de souverain Sacrificateur. Le ciel de l’épître aux Hébreux possède toutes ces choses. Tel étant le caractère général de l’épître, nous avons considéré le Seigneur Jésus en tant que dans le ciel. Ensuite nous avons remarqué comme le Seigneur se trouve là, comme un homme glorifié — comme le purificateur de nos péchés — comme notre apôtre prêchant le salut, et comme le souverain Sacrificateur faisant propitiation pour les péchés. Chaque page est fertile dans l’énumération des gloires du Seigneur Jésus, maintenant dans le ciel.

Nous prendrons à présent les chapitres 3 et 4. — Les deux chapitres précédents nous ayant introduits dans les cieux où est Christ, et présenté Christ qui est dans ces cieux, ceux que nous allons étudier se tournent un peu vers nous-mêmes, nous regardent un peu vivement et nous disent de prendre garde maintenant que nous poursuivons le chemin de compagnie avec Lui. La première pensée est que nous devons Le considérer dans Sa fidélité. Cette exhortation est généralement mal comprise. En vue de quoi devons-nous considérer l’apôtre et le souverain Sacrificateur de notre profession ? Est-ce afin de L’imiter ? Le sentiment religieux dit oui ; mais telle n’est certainement pas la portée du passage. Je dois Le considérer comme fidèle à Dieu, pour ce qui me concerne ; fidèle de telle sorte que je puisse être sauvé éternellement. Si je ne Le considère pas ainsi, j’ai plus qu’émoussé la pointe du passage, et perdu le sentiment de la grâce. Ce qui nous est présenté ici, ce n’est pas la fidélité de Christ quand Il marchait ici-bas, mais Sa fidélité maintenant dans le ciel. Je regarde en haut, et je Le vois s’acquittant de ces offices, fidèle à Celui qui L’a établi. Est-ce mon affaire de L’imiter dans Sa souveraine sacrificature ? J’ai à Le considérer pour mon bonheur et mon encouragement. Quelle constellation de grâce tout cela renferme ! La grâce de Dieu qui a établi Christ, la grâce du Fils qui s’acquitte de l’œuvre, et la grâce qui ouvre le chapitre 3, sont d’une magnificence infinie. Où trouver une exhortation plus sublime, ou une plus divine doctrine ? Nous avons le Fils dans les plus hauts cieux — assis là comme le purificateur de nos péchés — l’apôtre et le souverain Sacrificateur de notre profession — et pourrait-il y avoir une exhortation plus divine que celle qui me dit de m’asseoir tranquillement et de regarder à Lui dans Sa fidélité là-haut ?

Puis, dans les versets 3, 4 et suivants, c’est en contraste avec Moïse que d’autres gloires de Christ sont révélées. La première dispensation est appelée ici une maison. C’était un serviteur pour le service d’un Christ qui venait — Moïse et la maison sont identiques. Tout l’organisme de cette dispensation, toutes les institutions qui y étaient en activité, étaient sans valeur si elles ne rendaient pas témoignage à un Christ qui devait venir. C’est pourquoi c’était un serviteur. D’un autre côté, quand le Seigneur vient, Il vient comme Fils, pour réclamer ce qui est à Lui comme sien. Et maintenant, tout se résume en ceci : — La maison sur laquelle Il est établi, Lui sera-t-elle fidèle ? En quoi votre fidélité consiste-t-elle ? À persévérer dans votre confiance, et à retenir ferme jusqu’à la fin la joie de l’espérance. « Christ pour moi — Christ pour moi » ! Je ne veux rien autre que ce Christ qui suffit à tout. Attachez-vous à Lui jour après jour jusqu’à ce que le voyage du désert soit fini. Ainsi, vous faites partie, et partie intégrante, de cette maison sur laquelle Il est établi comme Fils. Et Il n’est pas seulement établi sur elle ; mais, pensée bien plus chère, plus précieuse ! Il la réclame comme sienne. C’est parfaitement juste de Lui être soumis ; mais Il vous dit de reposer près de Son cœur. La fidélité ne consiste pas simplement à être soumis à l’autorité souveraine de Christ. Si je demeure sur Son sein, alors je suis fidèle. En en venant à l’exhortation, dans les chapitres 3 et 4, l’Esprit n’a donc pas quitté le terrain élevé et merveilleux des chapitres 1 et 2. Puis, arrivé à ce point, Il se tourne vers le psaume 95. Si vous commencez de lire au psaume 92, et que vous continuiez jusqu’à la fin du psaume 101, vous verrez que cela fait un magnifique petit volume millénial. Ce sont des exhortations, des appels de l’Esprit de foi en Israël, l’invitant à regarder en avant au repos de Dieu. Comment se fait-il que cela est introduit ici ? Le voyage d’Israël à travers le désert est un vivant tableau de celui que le croyant accomplit maintenant du sang à la gloire. Quelquefois, à la lecture du commencement du chapitre 4, les gens se retournent sur eux-mêmes. Mais le repos de la conscience n’est en aucune manière la chose dont il s’agit dans ce passage : il nous assure que nous sommes sortis d’Égypte et que nous tendons vers Canaan. Le danger n’est point que le sang ne soit pas sur le linteau, mais que nous tombions en chemin. Jamais l’apôtre ne vous appelle à réexaminer la question, si vous avez trouvé le repos dans le sang — mais à prendre garde de quelle manière vous cheminez le long de la route. Quand il parle de repos, c’est du repos du royaume — et non du repos de la conscience. Ensuite, le Saint Esprit appelle tout le siècle à travers lequel nous passons, un jour : « Aujourd’hui ». — C’était une courte journée pour le malfaiteur mourant — une courte journée pour le martyr Étienne, un jour plus long pour Paul, et un jour plus long encore pour Jean ; mais qu’il soit court ou long, le voyage du désert n’est qu’un jour, et vous avez à retenir Christ jusqu’à la fin. Si vous devez être participants de Christ, il vous faut tenir ferme jusqu’à la fin. Mais qu’est le Christ du verset 14 ? Un Christ crucifié ? Non ; c’est Christ glorifié. Vous êtes participants de Christ dans le royaume, si vous retenez ferme Christ crucifié. Que ce mot « aujourd’hui » ne cesse pas un instant de retentir dans notre cœur et notre conscience. Retenir un Christ crucifié constitue mon droit au repos d’un Christ glorifié. Deux choses combattent contre vous pour vous frustrer de cette bénédiction — le péché et l’incrédulité. Ne reconnaissez-vous pas ces deux ennemis à mesure que vous avancez ? Continuerai-je de pécher ? Dois-je accueillir une seule mauvaise pensée ? Il est possible que je sois pris à l’improviste, mais dois-je les traiter l’un et l’autre autrement que comme des ennemis ? Puis, l’incrédulité est une action de l’âme à l’égard de Dieu. Vous et moi, nous ignorons ce que c’est que la sainteté du caractère — ce que c’est que d’être entre l’Égypte et Canaan, si nous ne savons pas que ces deux choses tiennent bon pour s’opposer tous les jours à ce que nous passions.

Le chapitre 4 poursuit encore ce sujet. Le Christ du chapitre 3, 14 est le repos du chapitre 4 : Christ glorifié — repos glorieux. Il nous a retirés d’Égypte. L’exhortation s’adresse à des gens qui sont hors d’Égypte. Nous avons laissé derrière le linteau aspergé de sang. Le pays de la gloire, Canaan, est devant nous. Prenez garde que vous ne l’atteigniez pas. « Nous avons été évangélisés, aussi bien que ceux-là ». — L’évangile, non pas du sang de Christ, mais de la gloire de Christ. Il prit une forme pour l’oreille des Israélites, et il en prend une autre pour nous ; mais à eux comme à nous, le repos fut prêché. L’apôtre revient alors en arrière, d’une manière pleine de beauté, au sabbat de repos du Créateur. Dieu s’était ménagé un repos après l’œuvre de la création. Il s’était promis un repos en Canaan, après qu’Il aurait fait passer le désert à Israël. Mais Adam troubla Son repos dans la création — et Israël troubla Son repos en Canaan. Doit-Il donc être frustré de Son repos ? Non ; Il l’a trouvé en Christ. Dieu se retirant en Christ, après n’avoir jamais trouvé que déception en l’homme, tel est le secret de tout le livre de Dieu. Christ est Celui qui a opéré ce repos, et qui le tient maintenant, et il reste avec Lui, tant pour Dieu que pour Ses saints. « Puis, donc, qu’il reste que quelques-uns y entrent ». Ce n’est plus une chose qui puisse manquer, dépendant d’Adam ou d’Israël ; — prenons donc garde de ne pas l’atteindre.

Maintenant, nous trouvons deux manières d’user de Christ. La fin du chapitre 3 nous a signalé deux ennemis — ici, à la fin du chapitre 4, ce sont deux usages à faire de Christ qui nous sont présentés. Nous devons nous servir de Lui comme la Parole de Dieu, et le souverain Sacrificateur de notre profession. Est-ce de cette manière que je Le prends et l’applique à mes nécessités ? Ces deux aspects de Christ font face au péché et à l’incrédulité. Que la Parole de Dieu juge des pensées et des intentions de votre cœur. Au lieu de donner libre carrière à vos convoitises et aux vanités, invitez à entrer l’épée à deux tranchants, qui ne tolère pas un seul petit brin de péché ! Et, après avoir expulsé l’ennemi — avoir trouvé quelque convoitise favorite cachée dans ce coin-ci, et quelque vanité que vous ne soupçonniez point dans celui-là — que faut-il que vous en fassiez ? Portez-les à Christ, et que Sa souveraine sacrificature en dispose selon la miséricorde et la grâce qui sont en elle.

Pour le moment, arrêtons-nous ici. Nous avons vu les cieux ouverts, nous avons regardé au-dedans, et nous y avons trouvé un homme revêtu de diverses gloires, dans chacune desquelles j’ai le plus grand intérêt. Vient ensuite l’exhortation. Deux ennemis vous pressent. — Prenez garde. — Au lieu de leur céder, usez de l’épée à deux tranchants ; et quand vous les avez repoussés, apportez-les à Jésus. Quelle admirable harmonie entre le Christ tel qu’Il nous est dépeint en haut, dans les chapitres 1 et 2, et vous et moi tels que nous sommes présentés ici-bas dans tous les traits des chapitres 3 et 4.

Chapitres 5 et 6

Nous lisons maintenant jusqu’au verset 10 du chapitre 5, et nous pouvons observer qu’à partir de là jusqu’à la fin du chapitre 6, l’apôtre introduit une parenthèse pour donner quelques sérieux avertissements. Son style est plein de parenthèses ; nous en faisons aussi grand usage dans nos rapports les uns avec les autres, et de pareilles petites coupures et interruptions dans un discours nous sont toujours agréables. Les dix premiers versets (chap. 5) offrent à nos pensées un sujet bien important. Dans le premier verset, nous trouvons l’idée générale de la sacrificature envisagée en elle-même. C’est cette chose qui est pour le service des hommes dans leurs relations avec Dieu. Puis vient la nature du service : « Afin qu’il offre des dons et des sacrifices pour les péchés » ; c’est-à-dire, afin qu’Il conduise devant Dieu tant les services eucharistiques et pénitentiaux que les services expiatoires. Il se tient debout pour prendre soin de nos intérêts auprès de Dieu, sous quelque forme que ce soit. Il est « pris d’entre les hommes » pour qu’Il soit capable d’avoir de l’indulgence pour les ignorants et les errants. Il n’est point pris d’entre les anges. Aussi lisons-nous en Timothée : « l’homme Christ Jésus ». En établissant un sacrificateur pour nous, Dieu a choisi quelqu’un qui puisse avoir de l’indulgence. Nous trouvons à la fin du chapitre 7 que le Seigneur Jésus était exempt d’infirmité ; mais, ici, le sacrificateur était un homme qui, à cause de son infirmité, pouvait éprouver de la sympathie. Le Seigneur Jésus eut à apprendre comment éprouver de la sympathie, aussi bien qu’à apprendre l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes.

Dans les Écritures de l’Ancien Testament, deux personnes sont distinctement établies dans l’office de la sacrificature : Aaron, aux chapitres 8 et 9 du Lévitique, et Phinées en Nombres 25. Il y avait entre eux cette différence : qu’Aaron fut simplement appelé à la sacrificature, et que Phinées y acquit un droit. Quand nous en venons au Seigneur Jésus, nous trouvons qu’Il réunit en Lui l’un et l’autre de ces sacrificateurs. Il fut « appelé de Dieu, ainsi que le fut Aaron ». Aaron fut simplement un sacrificateur appelé. La sacrificature de Nombres 25 est en contraste avec celle d’Aaron. Phinées ne fut point appelé comme le fut Aaron, mais il acquit son titre. De quelle manière l’acquit-il ? Il fit propitiation pour les enfants d’Israël au jour de leur grande chute au sujet des filles de Baal-Péor, en sorte que l’Éternel put de nouveau regarder avec satisfaction leur camp errant dans le désert. Il s’avança pour venger la querelle de la justice, et faire propitiation pour le péché du peuple. « Et l’Éternel parla à Moïse, en disant : Phinées a détourné ma colère de dessus les enfants d’Israël ; c’est pourquoi, dis-lui : Voici, je lui donne mon alliance de paix, et l’alliance de sacrificature perpétuelle ». Rien ne peut être plus beau que cela. Vous ne sauriez lier le Christ de Dieu à une plus magnifique lumière que dans cet acte de Phinées. Aaron n’eut jamais un droit pareil à une alliance de paix. C’est donc à ces deux lumières que vous pouvez lier dans l’Ancien Testament la sacrificature du Seigneur Jésus[1]. Il fut, Lui, le véritable Aaron et le vrai Phinées, qui sont tous deux signalés ici. Jésus, notre précieux Sauveur, fut appelé au glorieux office de sacrificateur, ainsi que le fut Aaron, mais Il entra en charge parce qu’Il avait fait propitiation. Cette terre était comme le parvis extérieur du temple où se trouvait l’autel d’airain. Et le Seigneur Jésus est assis maintenant dans le sanctuaire des cieux, que Dieu a dressé et non pas l’homme, parce qu’Il a passé par l’autel d’airain sur la terre. Il a passé par l’autel et y a satisfait. Rien ne saurait être plus simple, et toutefois rien qui porte un pareil cachet de mystérieuse grandeur. De quelle manière Dieu rendit-Il témoignage de la satisfaction que l’autel d’airain avait donnée à Sa justice ? Par le déchirement du voile. C’est donc chose facile que d’entrer. Si Dieu a déchiré le voile, dois-je permettre qu’il ait été déchiré pour rien ? S’il est déchiré, maintenant j’ai autant le droit d’entrer, que les Israélites étaient obligés, autrefois, de rester dehors. En satisfaisant à la justice divine à l’autel, Christ a passé, par le voile déchiré, dans le sanctuaire qui est dans les cieux. Le passage que nous méditons fait voir tout cela. Christ ne s’est pas glorifié Lui-même pour être souverain Sacrificateur. Pourquoi est-ce un honneur d’être souverain Sacrificateur ? Vous me direz que rien ne saurait ajouter à la dignité du Fils de Dieu ; et je l’accorde pleinement. Mais laissez-moi vous demander si les hommes ne savent pas ce que c’est que posséder des dignités acquises, aussi bien que des dignités héréditaires ? Le fils d’un noble va à la guerre : est-ce qu’il ne peut pas acquérir des honneurs, des distinctions, qui viennent s’ajouter ainsi aux dignités héréditaires dans sa famille ? Et n’est-ce pas, à coup sûr, celles qu’il a acquises qu’il appréciera le plus ? Il sent, en effet, qu’elles l’honorent davantage, ses gloires héréditaires étant bien à lui sans doute, mais non pas grâce à lui ; tandis que les dignités qu’il a gagnées sont plus particulièrement siennes. Les choses humaines peuvent parfois jeter du jour sur les choses divines. Qui et quoi pourraient ajouter quelque chose à Celui qui est Dieu au-dessus de tout, béni éternellement ? Mais le Fils s’est trouvé à la bataille, et a acquis des honneurs qui n’eussent jamais été siens, s’Il ne s’était pas chargé de la cause des pécheurs : et chers et précieux Lui sont ces honneurs ! Ce mot « appelé » a une exquise douceur dans l’original. Dieu L’« a salué », L’« a accueilli » quand Il L’a fait asseoir dans le sanctuaire, comme Il L’« a accueilli » quand Il L’a fait asseoir sur le trône : « Assieds-toi à ma droite ». L’épître aux Hébreux nous fait voir, dans les cieux ouverts, un trône aussi bien qu’un sanctuaire.

Dans les versets 7, 8 et 9, nous trouvons quelques vérités fort importantes, dans lesquelles nous sommes intéressés. « Qui, durant les jours de sa chair » (remarquons cela avec une sainte révérence), « ayant offert avec de grands cris et larmes, des prières et des supplications, à celui qui pouvait le sauver de la mort ». La scène de ce combat fut éminemment marquée en Gethsémané. Que se passa-t-il là ? Christ, pour ainsi dire, recula à la pensée de subir le jugement de Dieu contre le péché. « Et ayant été exaucé à cause de sa piété ». Il fut exaucé, parce que la mort, le salaire du péché, n’avait pas de droit sur Lui. Son droit à la délivrance fut reconnu, et au lieu du jugement de Dieu pour dessécher Sa chair, il Lui est envoyé un ange pour Le fortifier.

Toutefois Il souffrit la mort. Il aurait pu se prévaloir de Son droit personnel à en être exempté ; néanmoins Il la subit. Il apprit l’obéissance à sa commission en allant de Gethsémané au Calvaire, et maintenant Il se présente aux regards de tout pécheur sur la terre, comme l’auteur du salut éternel. En Gethsémané, nous voyons le Seigneur, s’il m’est permis de m’exprimer de la sorte, faisant valoir Son droit contre la mort. Son droit est reconnu, néanmoins, bien que la mort n’eût pas de prise sur Lui personnellement, Il dit : « Que ta volonté soit faite » ! Il eût pu de Gethsémané aller au ciel ; mais Il préféra aller de Gethsémané au Calvaire, et ainsi, ayant été consommé là, Il est devenu l’auteur du salut éternel pour tous ceux qui Le reçoivent. Puis, lorsque l’autel fut satisfait, le sanctuaire Le reçut, et c’est là qu’Il est. Dans l’œuvre de la création, Dieu planta un homme dans le jardin, dans l’innocence ; dans l’œuvre de la rédemption, Dieu a planté un homme dans le ciel, dans la gloire. Il y a une gloire qui l’emporte de beaucoup. La gloire qui brille dans la rédemption réduit à néant celle qui éclata jadis dans la création.

Nous sommes arrivés au verset 10. Observez que le langage du verset 10 est repris au verset 20 du chapitre 6, et qu’à ce point l’argumentation n’a pas avancé au-delà de ce verset 10. Supposez donc que j’eusse à étudier avec vous les chapitres 1, 2 et 3 de 1 Corinthiens, vous trouverez là l’apôtre empêché dans son enseignement. « Vous êtes charnels ; je ne puis vous initier à la connaissance des riches trésors que je possède, et qui sont accumulés pour l’Église ». Il en est de même ici ; seulement, le mal qui faisait obstacle était d’une nature morale ; ici, c’est un mal qui tient à la doctrine. Il était très difficile à un Hébreu de se détacher des choses dans lesquelles il avait été élevé. Il était « ignorant dans la parole de la justice ». L’esprit légal est enclin à prendre la justice ainsi que Moïse le faisait, comme une chose demandée de nous. Dieu la prend comme une chose qu’Il veut nous donner. Et dans le chapitre suivant, trouvant cet obstacle parmi eux, il pousse un cri d’alarme ; comme à l’ouverture du chapitre 2, il a fait retentir une parole d’exhortation. L’esprit charnel et l’esprit légal sont deux grands misérables. Ils sont l’un et l’autre de petits renards qui abîment la vendange de Dieu. « Or », dit l’apôtre, « il vous faut quitter ces choses. Il faut que je vous mette à un autre volume, et ce volume c’est la perfection ». « Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés », etc. C’est-à-dire, « ce n’est pas en mon pouvoir de le faire ». Il nous faut laisser cela à Dieu, qu’ils soient ramenés ou non. L’assaut est entre Dieu et eux. C’est une chose terrible, après avoir connu Christ, de retourner aux ordonnances. Mais je n’ai pas d’autorité pour dire que ce ne sera pas pardonné dans la personne de plusieurs qui ont été ainsi séduits, mais qui sont revenus.

Chapitre 7

Il est important pour nos âmes de considérer attentivement la sacrificature de Christ selon l’ordre de Melchisédec. C’est pourquoi nous laisserons de côté, pour le moment, la parenthèse de la fin du chapitre 6, et nous lirons une partie du chapitre 5 et tout le chapitre 7. Nous avons considéré la sacrificature du Seigneur Jésus en tant qu’elle se réfléchissait dans Aaron et dans Phinées. Aaron, nous l’avons vu, fut simplement appelé à son office — Phinées gagna le sien. Examinons maintenant la phase de la même sacrificature selon l’ordre de Melchisédec.

Si je vous disais que ce monde n’est que la scène d’une vie déjà perdue — je serais compris de vous. La vie n’est qu’une mort différée. Revenir à la vie, c’est revenir à Dieu. Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Le péché a opéré la perte de la vie ; par conséquent, si je puis effectuer un retour à la vie, j’effectue un retour à Dieu. Dieu visite ce monde dans un double caractère — comme Celui qui vivifie, et comme juge ; et le chapitre 5 de Jean nous déclare que nous sommes tous intéressés dans l’une ou l’autre de ces visites. Or, cette épître a pour but de faire savoir à tout pauvre croyant en Jésus qu’il est revenu à la vie, et qu’il a affaire désormais avec le Dieu vivant, et avec Dieu comme Celui qui vivifie. « Le Dieu vivant » est une expression qui se rencontre fréquemment dans cette épître. « Abandonner le Dieu vivant »« Servir le Dieu vivant »« La cité du Dieu vivant ». C’est ainsi le Dieu vivant qui occupe le champ de ma vision, soit maintenant, soit dans la gloire. Je dois maintenant ne pas L’abandonner ; ce qui implique que je suis revenu à Lui. Je me suis échappé de la région de la mort, et suis revenu à la région de la vie ; et bientôt je trouverai dans la gloire la cité du Dieu vivant. La question est de quelle manière je suis revenu à Lui. Notre épître révèle cela admirablement. Quel magnifique sujet moral que de suivre à travers les quatre évangiles le Seigneur Jésus dans Son ministère, et de Le voir du commencement à la fin de Son histoire se montrer comme le Dieu vivant dans ce monde — que de Le contempler à Gethsémané — Le contempler rendant l’esprit — puis comme le Dieu vivant ressuscitant de la tombe, et accordant le Saint Esprit ! En Lui nous voyons le Dieu vivant dans une scène toute remplie de la mort. C’est l’épître aux Hébreux tout spécialement qui nous présente Christ comme le Dieu vivant. L’apôtre est plein de la mort et de la croix de Christ. Ce ne serait pas l’épître aux Hébreux si elle ne prenait pas Christ dans Son caractère de substitut. Mais quoique nous y voyions l’Agneau sur l’autel, nous y voyons aussi le sépulcre vide. Nous avons remarqué antérieurement que le Seigneur Lui-même rattache toujours à l’histoire de Sa mort l’histoire de Sa résurrection. « Le Fils de l’homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes, et ils le condamneront à mort… ; mais le troisième jour Il ressuscitera ». Nous trouvons la même chose ici, seulement sous forme de doctrine, et non comme récit historique. La croix est souvent nommée, mais toujours en compagnie de l’ascension. Prenez le commencement de l’épître : « Ayant fait par lui-même la purification de nos péchés ». Comment les a-t-Il purifiés ? Par la mort. La mort vous est présentée dès l’ouverture de cette épître ; mais vous lisez aussitôt : « S’est assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux ». Nous lisons encore : « De sorte que par la grâce de Dieu il goûtât la mort pour tous ». Est-ce que l’histoire se termine là ? Non, Il est « couronné de gloire et d’honneur ». L’épître aux Hébreux reprend comme doctrine ce qui se trouve comme histoire dans les évangiles. Le Saint Esprit considère le Dieu vivant dans la personne de Jésus, comme Jésus manifestait le Dieu vivant dans Sa personne. Ainsi encore, au chapitre 2 : « Afin que par la mort » — la mort est de nouveau mise devant vous ; mais qu’est-ce qui suit ? « Il rendît impuissant celui qui avait la puissance de la mort ». N’ai-je pas là encore le sépulcre vide aussi bien que l’autel et l’Agneau ? Je vais, dans cette épître, trouver un tombeau vide ; mais ce n’est pas comme Marie de Magdala, et l’autre Marie. Je m’attends à le trouver vide. Leur erreur, chères femmes, était qu’elles s’attendaient à le trouver occupé. Pour moi, je vais, comptant le trouver vide, et je le trouve tel en effet. Quand je vois l’Agneau sur l’autel et le sépulcre vide, je me suis saisi de la vie victorieuse, qui ne saurait faillir. C’est là la pierre vive dont le Seigneur parlait à Pierre. Nous trouvons dans le chapitre 5, qu’en Gethsémané Il posa la question de Son droit, et qu’Il fut exaucé à cause de Sa piété. Il avait un droit moral à la vie. Puis Il fit l’abandon de ce droit moral, et prit Sa place comme substitut. De Gethsémané Il marcha au Calvaire. Ce moment merveilleux, solennel, fut l’heure de Gethsémané ! Là fut réglée entre Dieu et Christ la grande question de la vie et de la mort ; et au lieu de prendre Son chemin vers le ciel, selon qu’Il en avait le droit, Christ poursuivit la route affreuse sur laquelle nos péchés L’avaient mis ici-bas. Tout cela est d’un immense et précieux intérêt. Au Calvaire, encore nous Le trouvons dans la mort ; mais à l’instant où Il expira, tout sentit le pouvoir du vainqueur. Il était descendu dans les plus sombres régions de la mort, mais du moment qu’Il y toucha, elles sentirent toutes le pouvoir du vainqueur. La terre trembla — les rochers se fendirent — les sépulcres s’ouvrirent, et les corps des saints ressuscitèrent. Et si nous regardons au chapitre 20 de Jean, nous voyons, non pas seulement le tombeau vide, mais le tombeau jonché des signes de la victoire — les linges à terre, et le suaire qui n’était pas avec les linges, mais était plié en un lieu à part. Nous ne serons jamais en état de lire le mystère du Christ de Dieu, si nous ne nous souvenons pas de Lui comme du Dieu vivant au milieu de la mort, remportant des victoires dignes de Lui-même. Nous Le voyons dans la mort déchirant le voile. Dans le sépulcre, le suaire plié à part proclame qu’Il a vaincu. Il nous apparaît ensuite au milieu de Ses disciples, et Il est exactement le Dieu vivant de Genèse 1. Si là, en effet, Dieu souffle la vie dans les narines de l’homme, et se montre ainsi le principe et la source de la vie, en Jean 20, le Seigneur brille sous nos yeux comme le principe et la source de la vie impérissable, quand Il souffle sur les disciples, leur disant : « Recevez le Saint Esprit ». Tel est le caractère dans lequel nous Le présente cette épître — comme ayant droit à la vie, et comme la tenant pour nous. C’est là Sa sacrificature selon l’ordre de Melchisédec. Il n’est pas simplement le Dieu vivant. Il eût pu être cela s’Il fût allé au ciel depuis Gethsémané ; mais Il alla au ciel depuis le Calvaire, et maintenant Il y est comme le Dieu vivant pour nous : et Dieu est pleinement satisfait — sûrement Il est satisfait. Comment ne le serait-Il pas ? Le péché a été ôté, et le Dieu béni souffle l’élément de vie. C’est, pour ainsi dire (que ce soit avec des cœurs prosternés en adoration que nous tenions ce langage), Son élément naturel, et Il est satisfait. De plus, Dieu a exprimé Sa satisfaction. Quand et de quelle manière ? Lorsque Christ fut ressuscité, à la face du monde qui criait : « Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous », Dieu dit : « Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds ». Ce fut là Sa satisfaction en un Christ rejeté. Et lorsque Christ monta dans les cieux dans un autre caractère, comme ayant fait propitiation, Il Le plaça dans les plus hauts cieux avec un serment, et bâtit pour Lui un sanctuaire — « le vrai tabernacle que le Seigneur a dressé et non pas l’homme ». — Lui était-il possible de nous montrer sous une forme plus intéressante qu’Il est satisfait de ce que Christ a fait pour nous ?

Les services d’un tel souverain Sacrificateur sont-ils suffisants pour moi ? Ils doivent l’être. Je suis en connexion avec la vie, et toute question est réglée entre moi et Dieu. Christ est roi de justice et roi de paix, et Il dispense tout ce dont vous avez besoin, en vertu de l’autorité royale de Son propre nom.

Aussitôt que vous voyez le Dieu vivant se déployer dans cette épître, vous trouvez qu’Il communique, à tout ce qu’Il touche, la vie pour l’éternité. Le trône de Christ demeure au siècle des siècles — le chapitre 1 vous dit cela ; Sa maison est aux siècles des siècles — le chapitre 3 vous dit cela ; Son salut est éternel — le chapitre 5 vous dit cela ; Sa sacrificature ne se transmet point — le chapitre 7 vous dit cela ; Son alliance est éternelle — le chapitre 9 vous dit cela ; Son royaume ne peut pas être ébranlé — le chapitre 12 vous dit cela ; Il ne touche rien qu’Il ne lui communique l’éternité. Pour désigner d’un mot l’épître aux Hébreux, nous pourrions dire que c’est l’autel chargé et le sépulcre vide.

Christ s’est mis en possession de la vie, mais non pas pour la garder pour Lui-même. N’entendez-vous pas ce Jésus vivant dire dans les plus hauts cieux : « Maintenant que j’ai gagné la vie, je veux la partager avec vous ». Oh ! profondeur des richesses !

Chapitre 8

Dans notre méditation sur le chapitre 6, nous n’allâmes que jusqu’au verset 7, et là nous prîmes le chapitre 7. Maintenant, nous lirons la fin du chapitre 6 et celle du chapitre 8. Mais, avant de poursuivre la doctrine de l’épître, nous examinerons un peu ce que nous avons appelé la parenthèse d’exhortation du chapitre 6. Nous avons laissé la doctrine au verset 10 du chapitre 5 ; et de là jusqu’à la fin du chapitre 6, c’est une parenthèse que nous trouvons. Nous avons remarqué qu’en s’interrompant pour les exhorter, la chose que l’apôtre craignait de rencontrer dans les Hébreux, et contre laquelle il voulait les prémunir, ce n’était pas la corruption morale, comme dans les Corinthiens, mais la corruption de la doctrine. Et ne voyons-nous pas autour de nous, aujourd’hui, des variétés morales pareilles ? L’un a les dispositions corinthiennes ; — l’autre les dispositions galates. Ce qu’il craignait à l’égard des Hébreux, c’est qu’ils abandonnassent Christ comme l’objet de leur confiance.

Quelle est la culture que Dieu est occupé à donner à vos cœurs aujourd’hui (v. 7) ? Ce n’est pas celle de la loi, mais celle de la grâce. Moïse était sur le principe de la loi — le Seigneur Jésus était sur le principe de la grâce, et des cœurs ouverts, heureux, reconnaissants, sont les herbes propres à une culture pareille. Comment votre âme est-elle devant Dieu ? Le voyez-vous prêt à vous juger, ou dans la riche effusion de Sa grâce ? La communion de votre âme avec Dieu se passe-t-elle dans la liberté de la grâce, ou dans la crainte d’un jour prochain de jugement ? Si c’est ce dernier cas qui est le véritable, elle ne produit pas des herbes propres à ceux pour qui elle est labourée. Les épines et les chardons sont le produit de la nature. Elles sont le produit naturel d’une scène corrompue, que ce soit la terre que je foule ou le cœur que je porte au-dedans de moi. Si j’agis dans un esprit légal, dans un esprit de propre justice — que mes rapports avec Dieu soient des rapports comme avec un juge — n’est-ce pas là chose selon la nature ? Or, tout cela n’est que chardons et épines. Mais si je marche au contraire dans la confiance filiale de quelqu’un qui a cru et se fie au salut de Dieu, voilà la terre qui porte des fruits propres à ceux pour qui elle est labourée.

Maintenant, sur quoi l’apôtre se fonde-t-il pour être persuadé (v. 9) de « meilleures choses » par rapport à eux ? Ce n’est pas qu’il se confie dans la simplicité de leur intelligence de la grâce, mais c’est parce que les fruits de la justice se voyaient parmi eux — magnifiques choses qui accompagnent le salut, mais ne le constituent jamais. Aussi, en voyant cette abondante fertilité, l’apôtre dit-il : « Quoique je pousse un cri d’alarme, ce n’est pas pour vous que je crains ». S’étant placé sur ce terrain, il continue de s’y tenir jusqu’à la fin du chapitre, et ne revient au sujet de la doctrine qu’au chapitre 7. Il les exhorte à persévérer à servir les saints. Est-ce que la connaissance que vous avez de Christ produit chez vous ces deux résultats : communion secrète de l’âme avec Lui, et énergie pratique de marche chrétienne et de fertilité dans les fruits de l’Esprit ? « Maintenant », dit-il, « poursuivez dans cette belle activité pratique par laquelle vous avez commencé. Ne devenez pas paresseux, mais imitateurs de ceux qui, par la foi et par la patience, héritent des promesses ». Puis, il présente Abraham comme quelqu’un qui ne se relâcha pas jusqu’au bout. Abraham n’obtint pas seulement la promesse en Genèse 15, mais il eut patience jusqu’à ce qu’elle lui fut confirmée par un serment en Genèse 22. Nous ne sommes pas appelés à la foi seulement, nous le sommes aussi à la patience de la foi. Ne pouvez-vous pas avoir une consolation, et cependant ne pas avoir une ferme consolation ? Nous voyons cela en Abraham. Il eut une consolation en Genèse 15, et une ferme consolation en Genèse 22. Un saint me disait un jour : « Dans cette dernière maladie, le Seigneur m’a amené si près de Lui-même, que j’ai senti comme si je n’avais jamais cru auparavant ». L’apôtre voudrait qu’il en fût de nous comme d’Abraham (en Gen. 22), que « nous eussions une ferme consolation, nous qui nous sommes enfuis pour saisir l’espérance qui nous est proposée ». Ordinairement, on fait une fausse application de ce passage. Ce n’est pas le pécheur courant se réfugier sous le sang de Christ, qui nous y est présenté, mais bien le saint se précipitant de la ruine de toute perspective ici-bas vers l’espérance de la gloire. Nous trouvons-nous, vous et moi, sur la ruine de toute chose ici-bas ? Nourrissons-nous des espérances pour demain ? Abraham était un homme qui s’était enfui de toutes les perspectives terrestres pour se saisir de l’espérance de la gloire. L’apôtre dit : « saisir l’espérance, non la croix ». La Parole de Dieu a une force qui d’ordinaire nous échappe. Ensuite, il revient aux figures lévitiques. Votre espérance entre-t-elle au-dedans du voile ? N’avez-vous pas une espérance pour demain ? Quel est l’objet à l’attente duquel est suspendu votre cœur ? Est-ce l’espérance du retour de Christ, ou la promesse de demain ?

« Où Jésus est entré pour nous comme précurseur ». Ici, le Seigneur Jésus nous apparaît sous un nouveau caractère. Nous Le voyons dans le ciel, non seulement pour nous comme notre souverain Sacrificateur, mais pour nous assurer une place avec Lui-même. Oh ! si nous étions capables d’exposer les gloires de la dispensation actuelle ! Elle est pleine de gloires. Jésus est à présent dans le ciel dans la gloire d’un précurseur — d’un souverain Sacrificateur — de Celui qui a fait la purification de nos péchés. Il y est assis, magnifiquement revêtu de gloires. Il en revêtira d’autres dans les cieux millénials. Il sera aussi Roi des rois et Seigneur des seigneurs sur la terre milléniale. Il n’est pas cela maintenant ; mais il y a des gloires dans lesquelles Il brille à l’œil de la foi. Allez et méditez avec des cœurs profondément pénétrés, sur les gloires de ces « derniers jours » comme ils sont appelés dans cette épître.

Nous passons au chapitre 8. « Nous avons un tel souverain Sacrificateur qui s’est assis à la droite de la Majesté, dans les cieux, ministre des lieux saints et du vrai tabernacle que le Seigneur a dressé et non pas l’homme ». Quelles exquises paroles ! De quelles gloires les cieux furent-ils remplis dans les jours de la création ? Le soleil, la lune et les étoiles y furent placés. Les doigts de Dieu les ornèrent. Mais pensez-vous qu’ils n’ont pas orné aussi les cieux actuels ? Si des gloires furent mises par les doigts de Dieu dans les cieux extérieurs, il en a été mis aussi dans les cieux intérieurs par la grâce de Dieu. L’une de ces gloires est un tabernacle que le Seigneur a dressé là. Christ était descendu du sein éternel, afin de glorifier Dieu sur la terre. Pouvait-il exister en fait de gloire quelque chose de trop brillant pour L’en revêtir ? Quelle vue ceci nous ouvre sur les rapports entre Dieu et Son Christ — entre le Père et le Fils ! Et parmi les gloires qui L’attendaient là, était un temple dressé par le Seigneur Lui-même. Le soleil sort de son cabinet nuptial pour fournir sa carrière ; le Créateur bâtit dans les cieux une demeure pour le soleil (Ps. 19) ; et dans la rédemption, Dieu a bâti une demeure pour le souverain Sacrificateur, qui est assis là, à la place d’honneur la plus élevée. Christ ne pouvait pas être un sacrificateur ici : la place était occupée selon l’institution divine. On a dit follement qu’Il ne pouvait pas entrer dans le lieu très saint. Sûrement, Il ne le pouvait pas, car Il sortait de la tribu de Juda ; et venait-Il pour enfreindre les ordonnances de Dieu, ou pour accomplir toute justice ? Qu’avait-Il à faire dans le lieu très saint ? Un sacrificateur de la tribu de Lévi, s’il l’eût trouvé là, aurait eu le droit de L’en faire sortir. Il avait droit à tout sans doute, mais Il était venu comme sujet, comme un serviteur entièrement vidé de lui-même. Est-ce qu’Il s’imposa de force aux deux pauvres disciples, à Emmaüs ? Bien moins encore aurait-Il voulu, fils de Juda qu’Il était, s’introduire de force dans la maison de Dieu.

Ici, arrêtons-nous un peu. Dans cette épître, nous trouvons une chose : du commencement à la fin, l’Esprit prend successivement une chose après l’autre, et les met toutes de côté pour faire place à Christ ; et quand Il a préparé la place pour Christ et a introduit Christ, Il Le fixe devant nous pour toujours. Il nous faut tous nous soumettre à cela. Dieu ne vous a-t-Il pas mis de côté, et introduit Christ à votre place ? La foi se prosterne devant cela. C’est ce qu’Il a fait en toute âme qui croit. Dans le chapitre 1, Il met de côté les anges : « Auquel des anges a-t-Il jamais dit : Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis pour le marchepied de tes pieds ? ». Oh ! comme la foi consent à cela ! Comme les anges y consentent aussi ! Puis, c’est Moïse qui est mis de côté. « Moïse a bien été fidèle comme serviteur, mais Christ (est fidèle) comme Fils, sur sa propre maison ». Nous pouvons nous séparer de Moïse, parce que nous avons trouvé Christ — de même que le pauvre eunuque pouvait se séparer de Philippe, parce qu’il avait trouvé Christ. Puis, au chapitre 4, paraît Josué : mais il est mis de côté aussi. « Si Josué leur avait donné le repos, il n’eût pas parlé après ces choses d’un autre jour ». Christ est placé devant moi comme le vrai Josué, qui me donne réellement le repos. Ensuite, c’est le tour d’Aaron d’être mis de côté pour laisser entrer la sacrificature de Christ ; mais quand je l’ai devant moi, je l’ai éternellement ; Christ est l’administrateur d’une meilleure alliance. L’ancienne alliance disparaît, parce que le Seigneur n’a rien à faire avec elle. Et, à la fin, nous lisons cette magnifique parole qui pourrait être le texte de l’épître : « Jésus Christ est le même hier, et aujourd’hui, et éternellement ». Lui, aussitôt qu’Il est introduit, est « le même éternellement ». Quelle magnifique pensée, Dieu introduisant le bien-aimé Jésus en déplaçant, en mettant de côté toute chose ! C’est là la perfection, parce que Dieu se repose en Lui. C’est exactement le sabbat de jadis, quand Dieu se reposa dans la création. Maintenant, Dieu se repose en Christ, et c’est la perfection ; et si nous comprenons réellement, vous et moi, où nous sommes, c’est l’atmosphère de la perfection que nous respirons — une œuvre accomplie — un sabbat. Il n’est rien de plus riche en glorieux luminaires que l’épître aux Hébreux. C’est une épître de gloires indicibles, et d’une valeur inestimable pour la conscience du pécheur réveillé. Elle est le titre de mon âme à respirer l’atmosphère du ciel lui-même ; et si je ne la respire pas, mettrai-je un nuage sur mon titre, parce que mon expérience est si pauvre ?

Maintenant, à la fin du chapitre 8, nous voyons une autre chose mise de côté — la première alliance. L’alliance dont Christ est le ministre ne vieillit jamais : « Je pardonnerai vos péchés, je pardonnerai vos iniquités » : pas une ride sur Son visage, pas de cheveux gris sur Son front.

Le Seigneur touche toute chose, et la fixe devant Dieu pour toujours ; et Dieu se repose en elle. Il rend parfait tout ce qu’Il touche. Tandis que tout Lui fait place, Il ne fait place à rien. Et n’auriez-vous pas voulu qu’il en fût ainsi ? Jean le baptiseur n’aurait-il pas voulu qu’il en fût ainsi ? Quand on vint à lui et qu’on lui dit : « Rabbi, celui qui était avec toi au-delà du Jourdain, à qui tu as toi-même rendu témoignage, voilà, il baptise, et tous viennent à lui » ; il répondit : « Celui qui a l’épouse, est l’époux ; mais l’ami de l’époux, qui assiste et l’entend, est tout réjoui à cause de la voix de l’époux ; cette joie-ci, qui est la mienne, est accomplie ». Telle doit être instinctivement l’expression de votre cœur et du mien. Si l’Esprit en a agi avec vous dans votre âme, vous devez dire : « Béni soit Dieu pour cela ! Il m’a mis de côté pour introduire Jésus ». Il y a une merveilleuse harmonie entre la découverte que nous faisons ici, et l’expérience de nos propres âmes. Nous n’arriverons jamais à la fin de ces gloires, jusqu’à ce que nous soyons perdus bientôt dans leur océan — une mer sans rivage !

Chapitres 9 et 10, 1-18

Nous nous sommes arrêtés au chapitre 8. Continuant l’étude de notre épître, nous lirons maintenant le chapitre 9 et jusqu’au verset 18 du chapitre 10. C’est la dernière section de la partie doctrinale ; ensuite, nous avons jusqu’à la fin des exhortations morales. Du commencement du chapitre 9 au verset 18 du chapitre 10, ce n’est qu’un seul sujet.

Arrêtons-nous un moment à considérer la structure de l’épître. Vous êtes-vous jamais représenté dans votre esprit d’une manière un peu distincte les gloires qui appartiennent au Seigneur Jésus ? Il y a trois sortes de gloires qui s’attachent à Lui : — la gloire morale, la gloire personnelle et la gloire officielle. Tout Son sentier, de la crèche à la croix, fut la manifestation de Ses gloires morales. Dans « ces derniers jours », le Seigneur manifeste quelques-unes de Ses gloires officielles, et bientôt Il en manifestera davantage, comme, par exemple, dans le millénium. Les anciens prophètes parlèrent de Ses souffrances, et des gloires qui devaient suivre — non pas, de la gloire. Mais Sa gloire personnelle est le fondement de chacune d’elles. Voilà un grand sujet pour notre constante méditation — les gloires du Seigneur Jésus, du sein de la vierge au trône de Son pouvoir millénial. Dans tout le cours de Sa vie, Il fit briller Ses gloires morales. À présent, la scène de ces gloires-là est passée, et Il a pris Son siège dans le ciel ; mais cela n’a fait que Lui fournir l’occasion de déployer les autres. Les quatre évangiles m’offrent le tableau de Ses gloires morales ici-bas. Dans l’épître aux Hébreux, je Le vois assis maintenant dans le ciel, dans une constellation de gloires officielles. D’autres écrits nous présentent Ses gloires prochaines. Partout où vous Le voyez, vous ne pouvez que Le voir au milieu d’un système de gloires. Nos chapitres actuels (9 et 10) nous donnent ce qu’Il faisait sur la croix, le fondement de chacune de Ses gloires présentes. Nous avons trouvé dans les huit premiers chapitres un tableau richement varié de la condition actuelle du Seigneur Jésus dans le ciel ; et maintenant, comme fondement de tout cela, nous avons, dans les chapitres 9 et 10, l’exposé de la perfection de l’Agneau sur l’autel.

Faites-vous jamais de « ces derniers jours » le sujet de vos pensées ? Pourquoi l’Esprit peut-Il donner le nom de « derniers jours » à l’âge à travers lequel nous passons ? Nous verrons d’autres jours après ceux-ci ; pourquoi donc les appelle-t-Il les derniers jours ? C’est de toute beauté qu’Il les nomme ainsi — parce que Dieu se repose dans ce que le Seigneur Jésus a accompli, aussi complètement qu’Il se reposa à la fin de la création, dans la perfection de Sa propre œuvre. Ce n’est point que dans le déroulement de l’économie de Dieu, nous n’aurons pas d’autres âges ; néanmoins, nonobstant cela, l’Esprit n’hésite pas à appeler ceux-ci les « derniers jours ». En tout ce qu’Il a fait, le Seigneur a satisfait Dieu : Il rend parfait tout ce qu’Il touche, et le fait éternel ; et Dieu ne regarde point au-delà. Tout est mis de côté jusqu’à ce que Christ soit introduit — mais il n’y a rien à voir au-delà de Lui. — « Jésus Christ, le même hier, aujourd’hui et éternellement ». Or, du moment que Dieu prend Son repos en quelque chose, c’est la perfection ; et dès que c’est la perfection, ce sont les derniers jours. Dieu a trouvé Sa pleine satisfaction, et moi aussi. Il peut y avoir un déploiement, une manifestation de Christ, dans les jours du millénium ; mais c’est parfaitement le même Christ que nous avons à présent. Trouverai-je alors Moïse ou Josué ? Ce sont tous (considérés à la lumière de Christ) « de misérables éléments ». Tous disparaissent l’un après l’autre ; mais aussitôt que Christ est là, Dieu se repose en Lui : et quand vous arrivez à voir où vous êtes, vous êtes dans le second sabbat de Dieu — et vous voyez combien l’un surpasse l’autre ! Le repos du Rédempteur est une chose beaucoup plus bénie que le repos du Créateur. En Christ, vous avez trouvé la perfectionle repos de Dieu — et vous êtes dans les « derniers jours ». Maintenant, lorsque nous arrivons aux chapitres 9 et 10, nous voyons Christ, non pas proprement ou d’une manière caractéristique dans le ciel, mais sur l’autel. Les gloires qui L’environnent maintenant nous ont été présentées l’une après l’autre : — la gloire de la sacrificature — la gloire du purificateur de nos péchés — de l’héritier prédestiné du monde à venir — de l’apôtre du salut — du dispensateur de l’alliance qui ne vieillit jamais — du donateur de l’héritage éternel — ce sont là les gloires de « ces derniers jours ». Le chapitre 9, verset 11, etc., nous montre la croix qui les soutient toutes. Qu’il est précieux de suivre, de Matthieu à Jean, un sentier de beauté morale ! Le Seigneur Jésus était-Il en charge ici-bas ? Non ; il y était dans la condition de sujet. Et quand je L’ai contemplé ainsi, je suis invité à regarder en haut. Mais m’y apparaît-Il comme quelqu’un dont la marche, , est moralement belle ? Non ; non pas cela particulièrement ; c’est quelqu’un qui a été placé à la droite de la Majesté avec un serment, au milieu même des splendeurs glorieuses — quelqu’un que le cœur satisfait, sans repentance, de Dieu y a fait asseoir. Ce fut le dessein de Dieu, mettant à l’épreuve, qui plaça Adam en Éden ; c’est le cœur sans repentance de Dieu qui a fait asseoir Christ dans le ciel.

Et maintenant, nous venons lire la perfection de Son œuvre en tant que l’Agneau de Dieu — comme le grand fondement de toutes ces gloires. Ses gloires morales qui devaient briller en Lui ici-bas n’auraient pas été parfaites, s’Il n’était pas allé à la croix et n’y fût pas mort. Il n’aurait pas eu dans le ciel Ses gloires officielles, s’Il n’était pas allé à la croix et n’y fût pas mort. Quand le Seigneur Jésus était pendu comme l’Agneau de Dieu au bois maudit, et qu’on pouvait lire en toute langue, au-dessus de Sa tête ensanglantée, cette inscription : « Celui-ci est le roi des Juifs », on chercha à l’effacer — mais Dieu ne voulut pas qu’elle fût effacée. Il voulut que toute la création sût bien que la croix était le titre au royaume. L’inscription que Pilate écrivit sur la croix, et que Dieu y maintint, est extrêmement belle.

Supposez que la croix soit le fondement de la gloire, conformément à l’inscription, dites-moi maintenant ce qui soutient la croix elle-même. La croix ne repose-t-elle sur rien ? Le secret nous apparaît dans ces chapitres. De même que la croix soutient vos espérances, c’est la personne qui soutient la croix. La gloire personnelle de Christ est le soutien de la croix. S’il était moins que Dieu manifesté en chair, tout ce qu’Il a fait n’aurait pas plus de valeur que l’eau que vous répandez sur la terre. Tout cet immense mystère de gloires officielles, milléniales, éternelles, porte sur la croix, et la croix porte sur la personne. Il faut qu’Il soutienne Sa propre œuvre, et que Son œuvre supporte tout. Tel est précisément le sujet de ces chapitres. Il y avait un voile suspendu entre le lieu où servaient les sacrificateurs, et le lieu de la demeure mystique de Dieu. Ce voile signifiait que ce siècle-là ne donnait pas au pécheur accès auprès de Dieu. Est-ce qu’il n’y avait pas des sacrifices ? Oui, il y en avait ; et l’autel de Dieu les acceptait. Mais c’étaient « des dons et des sacrifices qui ne pouvaient pas rendre parfait, quant à la conscience, celui qui faisait le service ». Alors, en cet état de choses, Christ se présente d’une manière admirable à votre cœur, et en réclame un élan d’admiration. « Car si le sang des taureaux et des boucs… sanctifie pour la pureté de la chair, combien plus le sang de Christ, qui, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes pour servir le Dieu vivant ».

Supposez qu’après avoir examiné l’ancien tabernacle, et avoir vu la misère de tous ses éléments — que le sang des taureaux ne peut vous introduire dans la présence de Dieu — nous détournions nos regards de la misère de tout cela pour les fixer sur la suffisance parfaite du sang de Christ, ne vous écrierez-vous pas : « Combien plus purifiera-t-il nos consciences ! » ? Voilà la manière dont vous devez venir à la croix — en laissant de côté tout doute, tout raisonnement, et vous perdant dans l’admiration. La chose que fait l’Esprit, c’est de vous prendre doucement par la main, de vous conduire à l’autel du Calvaire, et de vous dire qui est la victime que vous trouvez là saignante. Personne que celui qui était personnellement libre, ne pouvait dire : « Je viens pour faire ta volonté ». Possédez-vous quelque droit à une volonté ? Michel ou Gabriel ont-ils le droit d’en avoir une ? Leur affaire est de faire le bon plaisir de Dieu. — Mais il y en avait un, ici, qui pouvait s’offrir à Dieu, sans tache. « Combien plus », donc, un tel sacrifice purifiera-t-il nos consciences et nous introduira-t-il aussitôt auprès du Dieu vivant ? C’est ce qui m’a autorisé à dire, que tout en considérant Ses gloires, Ses gloires officielles, nous voyons que la croix est leur soutien à elles toutes. Mais si l’âme ne connaît pas la gloire personnelle du Seigneur, positivement elle ne connaît rien ; c’est le secret que vous trouvez ici. Celui, pour lequel Dieu avait préparé un corps, a, par l’Esprit éternel, satisfait l’autel : oui, a satisfait l’autel d’airain, avant d’entrer dans le saint sanctuaire, pour remplir l’office de sacrificateur de Dieu. Et la propitiation découle de la satisfaction. Si je découvre que le sacrifice de Christ a répondu aux exigences de l’autel d’airain, je vois que la réconciliation est scellée et réglée pour l’éternité. L’épître aux Éphésiens vous dit de vous tenir sur cette base, et de considérer de toutes parts les gloires de votre condition. L’épître aux Hébreux vous montre les gloires de la condition de Christ, dans l’étendue d’environ trois cents versets. Quel monde de merveilles y est révélé ! Vous, soutenus par ce que Christ a fait ; et, ce qu’Il a fait, soutenu par ce qu’Il est.

Chapitre 10, 19-39

Nous voilà arrivés à une autre belle portion de l’épître, et, comme nous l’avons donné à entendre, à une partie qui en forme une nouvelle division. Nous lirons depuis le verset 19 jusqu’à la fin du chapitre 10. Vous avez pu remarquer la structure générale des épîtres. Prenez celle aux Éphésiens, par exemple. Les trois premiers chapitres traitent de la doctrine, et les trois derniers de son application morale. Il en est de même des épîtres aux Colossiens, aux Galates, aux Romains, etc. Or, c’est la même chose dans l’épître aux Hébreux, et nous abordons justement ici l’application pratique de ce que nous avons eu avant.

« Maintenant, les gloires de l’Agneau font l’ornement du trône du ciel », comme s’exprime une hymne fort belle du Dr. Watts. Dans tout le cours de cette épître, nous avons regardé en haut, et avons vu cela. Mais, permettez-moi de vous le demander, voyez-vous quelque part, dans « ces derniers jours », des gloires qui ne se rattachent pas au Seigneur dans le ciel ? Vous me direz que toute gloire Lui appartient, et je l’accorde ; mais je vous dis que vous devez voir des gloires qui se rattachent à vous-mêmes. Telle est l’opération merveilleuse de Dieu, qu’Il a fait du pauvre pécheur une créature glorieuse. Ces mêmes derniers jours qui ont établi Christ en haut au milieu des gloires, ont établi ici-bas, au milieu des gloires, le pauvre pécheur qui croit. Puissions-nous, vous et moi, être ceints pour les comprendre ! Nous n’attendons pas le royaume pour voir des gloires ! N’est-ce pas une gloire pour vous d’avoir la conscience purifiée ? N’est-ce pas une gloire d’avoir pleinement droit d’être dans la présence de Dieu sans avoir en rien à rougir ? N’est-ce pas une gloire d’appeler Dieu, Père ? d’avoir Christ comme votre précurseur dans les lieux célestes ? d’entrer dans le lieu très saint sans un frisson de conscience ? d’être initiés aux secrets de Dieu ? Si nous pouvons élever en haut notre cœur et dire : « Abba, Père » ; si nous pouvons élever en haut notre cœur et nous écrier : « Qui condamnera ? » ou : « Qui nous séparera de l’amour de Christ ? » ; — si nous pouvons croire que nous sommes os de Ses os, et chair de Sa chair ; que nous faisons partie de la plénitude de Christ, quelqu’un dira-t-il qu’il n’y a pas de gloire dans tout cela ? De sorte que cette épître nous conduit aux pensées les plus précieuses. Elle me dit de regarder en haut et de voir Christ qui fait l’ornement du trône, et de regarder en bas et de voir le pauvre pécheur qui brille sur le marchepied. Le monde n’aperçoit rien de ces gloires. Nous, nous les voyons seulement dans le miroir de la Parole par la foi ; mais je dis hardiment, que je n’attends pas le royaume pour savoir ce qu’est la gloire. Je regarde en haut et je vois l’Agneau dans des gloires qu’Il a acquises ; je regarde en bas et je vois le saint dans des gloires qui lui ont été données. Ici commence l’application morale.

« Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints, par le sang de Jésus ». Là, je me vois moi-même ; et quelqu’un dira-t-il qu’il n’y a pas de gloire dans une pareille condition ? C’est là mon droit. Maintenant l’exhortation est que vous devez jouir de votre droit. Jouir, c’est obéir. La première chose que vous devez à Dieu, c’est de jouir de ce qu’Il vous a fait être, et de ce qu’Il vous a donné. « Approchons ». Usez de votre privilège comme nous disons. C’est le premier grand devoir de la foi, et j’ose dire que c’est le devoir de la foi le plus agréable. De quelle étroitesse nous sommes quand il s’agit de jouir de ces gloires ! Vous êtes-vous jamais regardés dans le miroir de la Parole ? Nous sommes fort accoutumés à nous contempler dans le miroir des circonstances, dans le miroir de nos relations. Si, dans le secret de nos cœurs, nous nous écrions avec un transport d’allégresse spirituelle : « Je suis un enfant de Dieu ! » ; si avec un transport d’allégresse spirituelle, nous nous écrions : « Je suis un cohéritier de Christ ! » alors nous commençons à obéir. Ici, c’est précisément cela. « Approchons avec un cœur vrai, en pleine assurance de foi ». Nous devons nous considérer comme la sacrificature de Dieu. Les sacrificateurs d’autrefois étaient lavés quand ils entraient en charge ; ensuite, ils se lavaient tous les jours les pieds avant d’entrer dans le tabernacle pour servir l’Éternel. Le pavé du lieu de la présence mystique de Dieu n’était point souillé par le pied du sacrificateur. Il entrait d’une manière digne du lieu. Est-ce que vous vous tenez tout le long du jour en la présence de Dieu, dans la conscience que vous êtes dignes de Son lieu ? Comment Lui serez-vous bientôt présentés ? Jude vous le dit : — « Irrépréhensibles devant sa gloire avec abondance de joie ». Il vous faut savoir que vous êtes en Sa présence, maintenant, irrépréhensibles ou sans tache. Nous ne saurions nous placer trop bas dans la chair, et nous ne saurions nous placer trop haut en Christ. Nous trouvons beaucoup plus facile, si nous pouvons parler les uns pour les autres, de nous rabaisser dans la chair, que de nous magnifier en Christ. C’est cette dernière chose que l’Esprit fait ici. Il me dit, maintenant que je suis entré dans le lieu très saint, ce que j’y dois faire. Si je connais mon droit d’être dans la présence de Dieu, que je sache aussi que je suis là comme héritier de la gloire promise ; j’y suis pour y être gardé jusqu’à ce que la gloire brille. Nous sommes les témoins d’une catégorie de gloires, absolument comme le Seigneur Jésus est le témoin d’une autre catégorie. Nous sommes dans un lieu opulent : et, entrés là, nous devons retenir notre espérance sans tremblement. « Retenons la profession de notre espérance sans chanceler ». Si nous sommes entrés sans tremblement, nous devons retenir notre espérance sans tremblement. C’est à cela que Dieu nous a appelés. Nous sommes là avec une pleine liberté ; et, y étant, nous devons parler de notre espérance. Mais nous devons aussi parler de charité, « nous exciter à l’amour et aux bonnes œuvres ». Quel service exquis ! Qui peut dire la beauté de ces choses ? « N’abandonnant pas le rassemblement de nous-mêmes ; mais nous exhortant l’un l’autre ». Quand vous êtes dans la maison, que devez-vous faire ensemble ? Devez-vous être abattus dans la conscience d’une profonde ruine ? Non ; mais vous exhorter l’un l’autre à l’amour et aux bonnes œuvres. Voilà l’activité qui se déploie dans la maison. Nous habitons ensemble dans une maison heureuse, nous exhortant l’un l’autre et d’autant plus que nous montrons le ciel et disons : « Regardez ! l’aurore approche ; le ciel s’ouvre ». Nous avons beaucoup plus besoin de nous exhorter les uns les autres à connaître notre dignité en Christ, qu’à connaître notre abjection en nous-mêmes. C’est très bien de nous savoir de pauvres viles créatures. Faire confession est extrêmement convenable ; mais se ceindre l’esprit pour l’intelligence de notre dignité est une œuvre beaucoup plus acceptable et beaucoup plus sacerdotale que d’être toujours dans les lieux profonds. « Je t’invoque des lieux profonds ». Ici, nous nous voyons acceptés, retenant notre espérance sans chanceler, nous exhortant l’un l’autre, et disant en montrant l’orient : « L’aurore vient ».

Puis, après nous avoir ainsi conduits au verset 25, l’apôtre prononce une parole solennelle touchant le péché volontaire. La contrepartie de ceci se trouve en Nombres 15, où le péché par fierté est considéré. Il y avait sous la loi deux sortes d’offenses. Il se pouvait qu’un homme trouvât une chose appartenant à son prochain et se comportât déloyalement à ce sujet, ou bien encore qu’il mentît à son prochain : il était pourvu aux péchés de ce genre par le sacrifice pour le délit. Mais si un homme ramassait du bois le jour du sabbat, il devait être immédiatement lapidé. Il ne restait plus rien pour lui, si ce n’est « une certaine attente terrible de jugement et l’ardeur du feu ». C’était le péché commis par fierté, insultant au Législateur. Tel est le péché volontaire du Nouveau Testament. Il se donne carrière à la face du Dieu de cette dispensation, comme le ramasseur de bois commettait le sien à la face du Dieu de la loi. Nous ne devons pas être indifférents à l’égard du péché. Si nous commettons le moindre péché, nous devons en avoir le cœur contrit et brisé. Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit ici : il s’agit de l’abandon du christianisme.

Puis, arrivé au verset 32, il les exhorte à « rappeler dans leur mémoire les jours précédents ». Permettez-moi de vous demander, si tous vous vous souvenez du jour où vous fûtes illuminés. Quelqu’un dira peut-être : « La lumière a rayonné sur moi d’une manière de plus en plus brillante ». Je crois que tel a pu être le cas de Timothée. J’ai souvent pensé que, sous l’éducation de sa pieuse mère, Timothée avait pu passer doucement dans le troupeau de Dieu. Mais la plupart des gens savent quel jour ils ont été illuminés ; et s’il se trouve dans l’histoire d’une âme un moment d’énergie morale, c’est le jour où elle reçut la vie. Pourquoi vous et moi ne portons-nous pas avec nous la force de ce moment ? Est-ce un Jésus différent que nous avons aujourd’hui ? Quand je sais qu’il y a eu un jour où tout fut fini entre Dieu et moi, et que maintenant ce jour est venu où tout est fini entre le monde et moi, c’est là le christianisme pratique. Qu’était ce jour dont il les invitait à se souvenir ? Le jour où, après avoir été illuminés, ils « acceptèrent avec joie l’enlèvement de leurs biens ». Pourquoi cela ? De quelle manière l’explique-t-il ? Leur regard était fixé sur un meilleur héritage. Que je saisisse le plus riche objet, et peu m’importe que le plus pauvre disparaisse. Nous pouvons expliquer la victoire sur le monde aussi aisément que nous pouvons expliquer l’accès auprès de Dieu. C’est là précisément le nœud que fait cette épître. Elle vous place en dedans du voile, hors du camp. Dans le christianisme, avec son merveilleux, divin caractère moral, la grâce et le sang de Christ opèrent d’une façon parfaitement contraire au mensonge du serpent. Le mensonge du serpent rendit Adam étranger à Dieu et lui fit prendre pour patrie ce monde souillé — dans le camp et hors du voile. Le christianisme renverse cela. Il nous rétablit dans notre bourgeoisie dans la présence de Dieu, et nous restitue notre caractère d’étrangers dans le monde ; et le verset 35 de ce chapitre est le verset de cette épître qui lie ces choses ensemble.

Retenez ferme votre confiance, et ce sera le secret de votre force. Où trouvons-nous la victoire sur le monde ? Chez ceux qui sont les plus heureux en Christ. Pourquoi sommes-nous, vous et moi, si misérablement bas dans le trafic du monde ? Parce que nous ne sommes pas aussi heureux en Christ que nous devrions l’être. Donnez-moi une âme qui ait pleine liberté et joie dans la présence de Dieu, et je vous en montrerai une victorieuse du monde.

Maintenant, l’apôtre nous annonce qu’entre le jour où nous fûmes illuminés et celui où nous serons glorifiés, doit s’écouler une vie de patience. Je ne dois point compter sur un sentier de plaisirs — un sentier d’aises — un sentier de prospérité — m’attendre à être plus riche ou plus distingué demain qu’aujourd’hui ; mais je dois compter sur un sentier de patience. Et n’y a-t-il pas de gloire en cela ? Oui : il y a la compagnie de Christ. Il n’y a ni ne peut y avoir pour nous de gloire plus grande, que d’être le compagnon de votre Maître rejeté. Voilà votre sentier. « Si quelqu’un se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui ». Il n’eut point honte d’être le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Ils étaient étrangers ici. Mais si nous devenons ici citoyens, au lieu d’y être étrangers — si nous faisons alliance avec le monde — Celui qui pouvait dire : « Je suis le Dieu de mes étrangers », peut dire du citoyen du monde : « Je ne prends pas plaisir en lui ».

Puissions-nous, vous et moi, nous exhorter l’un l’autre à l’amour et aux bonnes œuvres, et montrant le ciel vers l’orient, dire : Le jour va poindre ! Amen.

Chapitre 11

Nous sommes arrivés au chapitre 11. Je pense que nous avons remarqué que le chapitre 10, verset 35, était un lien qui rattachait l’une à l’autre les deux grandes pensées de l’épître — que le christianisme vous place en dedans du voile et hors du camp : c’est-à-dire qu’il détruit l’œuvre de Satan qui vous rendit étrangers à Dieu et vous fit citoyens d’un monde corrompu. La religion de Jésus vient juste pour renverser l’œuvre de Satan. Rien de plus beau que cette antithèse qui se montre ainsi d’elle-même entre le serpent et Celui qui le brise.

La « grande récompense » se montre dans la vie de la foi, qui va nous occuper maintenant. Nous sommes appelés, comme dit Bunyan, « à faire l’homme ». Si nous sommes heureux dedans, nous devons combattre dehors. Ce chapitre 11 nous montre les élus de tous les âges « faisant l’homme » dans la puissance de ce principe de confiance. « Ne rejetez pas loin de vous votre confiance », car il est ainsi manifesté qu’elle « a une grande récompense ». La foi est un principe qui saisit en Dieu deux choses différentes. Elle Le voit comme Celui qui justifie l’impie, comme, par exemple, en Romains 4 ; mais ici elle comprend Dieu comme « le rémunérateur de ceux qui le cherchent ». Du moment que vous saisissez Dieu par une foi qui ne fait pas des œuvres, vous entrez dans une foi qui fait des œuvres. Et tandis que nous chérissons justement une foi qui sauve nos âmes, ne soyons pas indifférents à une foi qui sert notre Sauveur. Comme nous affirmons quelquefois hardiment notre titre à l’héritage ! Mais apprécions-nous notre héritage lui-même ? C’est une pauvre chose de nous glorifier de notre titre, et de montrer avec cela que l’espérance de l’héritage agit peu sur notre cœur. Si je me glorifie d’une foi justifiante, c’est une pauvre chose d’être indifférent à la foi que nous avons ici, au chapitre 11. « Or, la foi est l’assurance des choses qu’on espère et la démonstration de celles qu’on ne voit pas ». Il vous est dit ensuite qu’elle faisait la force de tous les hommes illustres des temps anciens, qui par elle « ont reçu témoignage ». C’est une preuve de plus que, comme nous l’avons dit, toutes choses sont mises de côté, dans cette épître, pour introduire Christ. Ici, la foi arrive pour mettre de côté la loi. Si je prends la loi comme la puissance secrète de mon âme pour faire quelque chose pour Dieu, je ne le fais pas pour Dieu, mais pour moi-même. La loi peut me châtier, me flageller, et me sommer de gagner le droit à la vie : mais ce serait là me servir moi-même. La foi met la loi de côté. Ensuite, après avoir ainsi établi la foi comme un principe qui travaille, l’apôtre commence à nous en développer les phases diverses depuis le commencement. Je pense que le verset 3 peut être une allusion à Adam. Si Adam fut un adorateur dans le jardin, ce fut par la foi. Il peut avoir regardé derrière toutes les merveilles qui l’entouraient, et saisi le grand ouvrier.

Il y en a qui disent qu’ils peuvent adorer Dieu dans la nature ; mais quand nous avons perdu l’innocence, nous avons perdu la création comme temple, et nous ne pouvons y revenir. La nature était un temple pour Adam ; mais, si j’y retourne, je retourne à Caïn. Ici, nous arrivons à Abel et à la révélation. Nous sommes pécheurs, et la révélation qui manifeste la rédemption doit nous bâtir un temple. Il faut que vous preniez votre place comme adorateur dans le temple que Dieu en Christ a bâti pour vous.

Nous voici à Énoch. La vie d’Énoch fut une vie ordinaire ; mais il la passa avec Dieu.

La Genèse nous apprend qu’il marcha avec Dieu, et nous apprenons ici qu’il plut à Dieu. Comme s’exprime l’apôtre en 1 Thessaloniciens 4 : « Vous avez reçu de nous de quelle manière il vous faut marcher et plaire à Dieu ». Marcher avec Dieu, c’est Lui plaire. Peut-il y avoir quelque chose de plus agréable, de plus cher pour nous, que la pensée que nous pouvons donner de la satisfaction à Dieu ? La vie d’Énoch n’a pas fourni de quoi faire une histoire ; mais, quelle que soit la condition de la nôtre, notre affaire est d’y marcher avec Dieu. C’est beau de voir ainsi une vie que rien n’a distingué, précéder une vie pleine de grands événements. On peut entendre quelquefois des paroles comme celles-ci : « Je suis une pauvre chose inaperçue, comparé à d’autres qui ont été distingués dans le service du Seigneur ». — « Eh bien ! vous êtes un Énoch ! » telle est ma réponse.

La vie de Noé fut, par contre, très distinguée. La foi saisit l’avertissement. La foi n’attend pas le jour de la gloire ou le jour du jugement pour voir la gloire ou le jugement. La foi, dans le prophète, ne demandait pas que ses yeux fussent ouverts. Ici, la foi, pendant cent vingt ans, semblait de la folie. Noé construisait un vaisseau pour la terre ferme, et il peut bien avoir été la moquerie de ses voisins ; mais il voyait la chose qui était invisible. Quel reproche pour nous ! Supposez que la gloire qui vient eût sur notre vie, à vous et à moi, toute son autorité, toute son efficacité puissante : quels fous nous serions !…

Mais je ne dois pas sauter la parole que j’ai prise pour mon texte : « Il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent ». Je le répète hardiment, vous n’auriez pas voulu trouver cette définition de la foi en Romains 4 : « Le rémunérateur de ceux qui le cherchent ». — « Quel langage légal ! » diraient quelques-uns, s’ils le lisaient dans un livre. Ah ! mais à sa place, il est de toute beauté. La foi d’un saint est une chose qui travaille vigoureusement. Dieu sera-t-Il redevable à qui que ce soit ? Non. Il rendra à ceux qui sèment, avec une entière libéralité.

La vie d’Abraham est la suivante, et nous présente le tableau des exercices divers de la foi. Il y avait dans la foi de Christ de la magnificence, un air victorieux, une belle et délicate conception : toutes ces qualités de la foi ressortent dans la vie d’Abraham. Il partit les yeux fermés ; mais le Dieu de gloire le conduisait par la main. C’est de cette manière qu’il arriva au pays ; mais il ne lui en fut pas donné un pied. Il dut avoir la patience de la foi ; mais, quoi que ce fût qui tombât des lèvres de Dieu, c’était le bienvenu auprès d’Abraham. Il marcha toute sa vie dans la puissance du souvenir de ce qu’il avait vu quand il était sous la main du Dieu de gloire. Supposez maintenant que je vous dise que la vision d’Étienne a passé devant chacun de vous : vous n’avez pas besoin d’attendre la même vision que contempla Étienne, car vous l’avez vue en lui. On peut vous traîner au bûcher ; mais vous pouvez dire : « J’ai vu les cieux ouverts sur moi, et Jésus se tenant à la droite de Dieu ». Si nous sommes, vous et moi, des cœurs simples, des cœurs sincères, nous avancerons, juste comme fit Abraham quand il eut vu le Dieu de gloire.

Ensuite, la foi de Sara fut d’une autre espèce. Il faut que nous voyions Dieu comme Celui qui vivifie les morts. Noé comprit Dieu de cette manière. Les Israélites, sous le linteau arrosé de sang, Le reçurent dans le même caractère. La mort était là, et s’attachait à chaque maison dans le pays ; mais les Israélites connaissaient Dieu comme Celui qui vivifie les morts. C’est ce que Noé, Abraham et Sara, comprirent de Dieu. Si je fais de Dieu quelque chose de moins que Celui qui vivifie les morts, je fais de moi-même quelque chose de plus qu’un pécheur mort. C’est comme Celui qui vivifie les morts qu’il me faut Le rencontrer.

Le verset 13 est extrêmement beau. La première chose à faire à l’égard d’une promesse, c’est de la saisir — puis, d’exercer la foi à son sujet, et enfin de la recevoir par le cœur. Les ayant « embrassées » (vers. angl.), leurs cœurs les serrèrent étroitement. Jusqu’à quel point mon cœur a-t-il serré étroitement les promesses ? Chacun connaît sa propre « maigreur ». Mais, certainement, plus nous les serrerons étroitement, plus nous consentirons avec bonheur à être étrangers et pèlerins dans ce monde. C’est là un admirable tableau d’un cœur fixé dans la foi. Est-ce parce qu’ils avaient quitté la Mésopotamie, qu’ils parlaient d’eux comme étrangers ? Non ; mais parce qu’ils n’étaient pas arrivés au ciel. Ils eussent pu trouver le chemin pour s’en retourner ; Abraham put l’indiquer à Éliézer ; mais cela n’eût pas remédié à leur caractère d’étrangers.

Supposez qu’il survînt un changement dans vos circonstances : cela remédierait-il à votre position d’étrangers ? Non, si vous faites partie du peuple de Dieu. La Mésopotamie n’était point la guérison. Rien ne pouvait remédier, ou mettre fin à leur caractère d’étrangers, si ce n’est l’héritage. Ils poursuivent la route vers le ciel, et Dieu n’a pas eu honte d’être appelé leur Dieu.

Nous lisons dans le chapitre 2 que Christ ne prend pas à honte de nous appeler frères ; et ici, que Dieu n’a pas eu honte d’appeler siens ces étrangers. Pour quelle raison Christ ne prend-Il pas à honte de les appeler frères ? Parce qu’ils sont compris avec Lui dans le même plan divin, éternel. La famille embrasse les élus et Christ. Comment pourrait-Il avoir honte d’un tel peuple ? Et si vous avez rompu avec le monde, Dieu n’a pas honte de vous, car Dieu Lui-même a rompu avec lui ; et Il ne peut avoir honte de vous, parce que vous êtes une même pensée avec Lui. Aussi, quand ils se disaient étrangers, Dieu s’appelait-Il Lui-même leur Dieu. Quels terribles reproches il y a en tout ceci pour nos cœurs, toujours si lents, si paresseux à en finir avec toute alliance, toute amitié avec le monde !… Abraham nous apparaît ensuite sous un autre jour. Toutes ses espérances se rattachaient à Isaac. Abandonner Isaac semblait non seulement faire banqueroute au monde, mais même faire banqueroute à Dieu. Il aurait pu dire : « Dois-je faire banqueroute à Dieu et à la Mésopotamie ? ». Il ne saurait y avoir de plus haute portée dans le principe de la foi. Avez-vous jamais craint que Dieu vous fît faire banqueroute à Lui-même ? S’est-Il éloigné pour ne jamais revenir ?

Bien ; Abraham reçut Isaac en figure, scellé comme un nouveau témoin de la résurrection. Avons-nous jamais perdu quelque chose pour nous être confiés à Dieu en aveugles ? Si quelqu’un s’est jamais confié en Dieu en aveugle, c’est Abraham.

Après lui, nous trouvons Isaac. Isaac montra sa foi en bénissant Ésaü et Jacob à l’égard des choses à venir. C’est là le seul petit moment de sa vie que l’Esprit considère. Si nous parcourons sa vie, nous trouverons que ce fut là en effet en elle l’œuvre éminente de la foi. Cet acte brille sous l’œil de Dieu.

Jacob est plus remarquable, comme Noé avait été plus remarquable qu’Énoch. Sa vie fut pleine d’événements ; mais la seule chose qui soit signalée ici — c’est que « par la foi il bénit chacun des fils de Joseph ». Ceci est extrêmement beau. Nous y apprenons combien la vie chrétienne peut contenir de rebut. Je ne crois pas que la vie de Jacob nous présente un serviteur de Dieu ; elle est le tableau d’un saint qui s’égara, et dont toute la vie fut occupée à revenir ; et nous ne trouvons cet acte de foi que lorsque nous sommes arrivés à la fin, quand il « bénit chacun des fils de Joseph ». Là, il entra en contact avec les choses invisibles, et avec les choses qui contrariaient le cours de la nature. Sa vie fut la vie d’un homme qui se rétablit ; et, précisément à la fin, il accomplit ce beau service de la foi envers Dieu, malgré tout ce que ressentait son cœur, et la réclamation de son fils Joseph.

Mais quelle aimable vie que celle de Joseph ! une vie de foi dès le commencement. Joseph fut constamment un saint homme ; mais c’est à la fin que sa foi brilla magnifiquement d’un éclat suprême. Il avait eu sa main sur les trésors de l’Égypte, et son pied sur le trône de ce puissant royaume ; néanmoins, au milieu de tout cela, il parla du départ de ses frères. C’était voir les choses invisibles, et c’est aussi la seule chose que l’Esprit ait signalée comme un acte de foi. Pourquoi parla-t-il de cette manière ? Il aurait pu dire : « Ah ! je ne marche point par la vue ; je sais ce qui va arriver, et, je vous le déclare, vous sortirez de ce pays, et quand vous partirez, prenez-moi avec vous ».

Le cours général de sa vie fut irréprochable ; toutefois, c’est dans les paroles qu’il prononça au moment de déloger, que nous trouvons la plus belle expression de la foi. Et maintenant, quelle est la chose dont vous et moi avons besoin ? Avez-vous besoin seulement d’être justes ? Il faut que vous le soyez ; mais cela constituera-t-il une vie de foi ? Il vous faut chercher à être sous la puissance des choses qu’on espère — des choses qu’on ne voit pas — de l’attente du retour du Seigneur ; et jusqu’à ce que vous fassiez cela avec quelque énergie, vous pouvez être irrépréhensibles, mais vous ne marchez point dans cette voie de la foi par laquelle « les anciens ont reçu témoignage ». Ainsi, jusque-là nous voyons la foi comme un principe qui travaille. Ce n’est pas la foi du pécheur qui est une foi qui ne travaille point. Au moment que la foi qui ne travaille point a fait de moi un saint, il me faut saisir la foi qui travaille et vivre dans l’efficace de sa puissance.

Mais nous devons poursuivre. Nous ne voulons pas oublier ce que nous avons fait entendre — que tout ce chapitre 11 se rattache au verset 35 du chapitre 10, et en est comme l’illustration. Plus notre foi est forte, plus notre âme est en possession d’une puissante énergie morale. Ce chapitre montre comment le principe de la foi remportait la victoire. Ne le lisez pas comme si c’étaient les louanges de Noé, d’Abraham, de Moïse et d’autres saints de Dieu : ce sont les louanges de la foi, comme elle se déployait en ces saints. Quelle chose simple, bénie, est le christianisme ! J’en suis dans l’admiration quand je vois comment le diable a effectué un double mal en nous mettant hors du voile — dans le camp ; et comment Christ a effectué un double remède correspondant. Me réjouirai-je dans la pensée que j’ai gagné Dieu, quoique avec la perte du monde ? Voilà le christianisme.

« Par la foi, Moïse, étant né, fut caché trois mois par ses parents, parce qu’ils virent que l’enfant était beau ». Que signifie cela ? Cela veut dire que, lorsqu’il fut né, il y avait sur son visage une expression que la foi sut lire. « Beau pour Dieu », tel est le sens du terme original (Act. 7, 20). Il y avait en lui une certaine beauté qui réveilla la foi d’Amram et de Jokébed ; et ils lui obéirent. N’y avait-il pas de la beauté sur le visage d’Étienne mourant ? Ses meurtriers n’auraient-ils pas dû aussi lui obéir ? Quel contraste moral ils font avec les parents de Moïse ! Sous le doigt de Dieu, ils virent le dessein de Dieu, et cachèrent l’enfant.

Maintenant, nous remarquons en Moïse une belle puissance de la foi. Elle remporta une triple victoire — trois brillantes victoires, et les victoires mêmes auxquelles vous êtes appelés. D’abord sa foi remporta la victoire sur le monde. C’était un enfant trouvé, retiré du Nil, et adopté comme fils de la fille de Pharaon. D’une condition personnelle abjecte, il avait été transporté dans les magnificences d’une royale adoption. Que fit-il de cela ? Il « refusa d’être appelé fils de la fille de Pharaon ». Quelle victoire ce fut là sur le monde ! Nous aimons ce qui nous met en honneur dans le monde. Moïse n’en voulut pas ; et je suis assuré qu’au jour actuel, la foi se trouve engagée dans le même combat, et est appelée à remporter la même victoire. Ensuite, nous voyons Moïse remportant la victoire au milieu des épreuves et des alarmes de la vie. « Par la foi, il quitta l’Égypte, ne craignant pas la colère du roi ». Quelle terrible chose est pour la nature la vie de la foi ! Vous avez gagné une victoire aujourd’hui — il vous faut encore tenir ferme demain. « Afin que… vous puissiez résister et, après avoir tout surmonté, tenir ferme ». Ici, c’étaient les souffrances de la vie qui fondaient sur Moïse, après que les douceurs de la vie avaient reçu leur réponse. Puis, dans le troisième cas, Moïse eut une réponse pour les droits de Dieu. C’est magnifique de voir une âme serrée des puissantes étreintes d’une foi comme celle-ci. « Par la foi, il fit la Pâque ». L’ange destructeur allait par le pays, mais le sang était sur le linteau. Dès le premier moment, la grâce a pourvu le pécheur d’une réponse aux droits de Dieu, et tout ce que la foi a à faire, c’est de mettre en avant cette réponse. Dieu a procuré le sang, et la foi en use. Christ est la provision de Dieu pour le pécheur. Il est la grande ordonnance de Dieu pour le salut ; et la foi chemine avec Lui de la croix aux royaumes de gloire.

Ensuite, « par la foi, ils traversèrent la mer Rouge — par la foi, les murs de Jéricho tombèrent — par la foi, Rahab la prostituée ne périt pas avec ceux qui n’ont pas cru ». Et, que dirons-nous encore ? Le temps manque — nous ne pouvons pas parcourir l’histoire. C’est l’histoire qui anime toute l’Écriture. L’histoire de la grâce et de la foi — la grâce du côté de Dieu et la foi de notre côté — donne la vie à tout le livre de Dieu. Nous ne sommes jamais appelés hors du camp jusqu’à ce que nous soyons en dedans du voile. Les premiers chapitres de cette épître montrent au pécheur son titre à une demeure en la présence de Dieu ; et puis, vous devez vous avancer de cette demeure et faire connaître au monde que vous êtes un étranger au milieu de lui. Telle est la structure de cette belle épître. Elle nous dit notre droit à être en la présence de Dieu, avant d’ouvrir devant nous la voie dans laquelle nous sommes appelés à marcher. Avant qu’Abraham fût appelé à sortir pour marcher vers un pays qu’il ne connaissait pas, le « Dieu de gloire » lui apparut. Envoie-t-Il jamais un homme à la guerre à ses propres dépens ? Vous envoie-t-Il jamais combattre avec le monde avant que vous soyez en paix avec Lui-même ? Tout est pour moi, du moment que je retourne à Dieu. Je suis appelé en Dieu à tout ce qui est pour moi. Je suis venu « à la montagne de Sion, et à la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste », etc. C’est là le chapitre 12. Avant que David fût pourchassé comme une perdrix, il avait sur lui l’huile de l’onction de Dieu.

Il faut nous arrêter un peu sur les deux derniers versets. Ils sont très importants, très précieux, tout pleins de choses. Ces anciens, dont nous venons de contempler la vie de foi, ont reçu témoignage ; mais avec le témoignage, ils n’ont pas reçu l’effet de la promesse. Cela me rappelle Malachie. « Et on a écrit un livre de mémoires devant lui pour ceux qui craignent l’Éternel et qui pensent à son nom ; et ils seront miens, a dit l’Éternel des armées, lorsque je mettrai à part mes plus précieux joyaux ». Ils ne sont pas encore Ses joyaux mis à part, mais Il a leurs noms dans Son livre, et bientôt Il les mettra à part et les manifestera comme Ses précieux joyaux. Il en est de même pour ces anciens. Pourquoi n’ont-il pas encore reçu l’effet de la promesse ? Parce qu’il faut que nous entrions d’abord dans le riche ameublement de cette dispensation évangélique, ou bien tout ce qu’ils avaient dans leur misérable dispensation n’aurait jamais fait pour eux. Le mot « meilleur » se rencontre constamment dans cette épître. « Un meilleur testament » — « une meilleure alliance »« quelque chose de meilleur pour nous »« qui prononce de meilleures choses que celui d’Abel ». Le terme « parfait » y est aussi d’un emploi constant, parce que tout est parfait maintenant. Tout ce en quoi Dieu trouve Son repos est parfait, comme nous l’avons dit déjà, et Dieu n’attend de satisfaction que de ce que Christ Lui donne. Il a Son droit satisfait — Sa gloire maintenue — Son caractère révélé — et tout cela en Christ. Maintenant, en quoi consiste ce « quelque chose de meilleur » dont parle le dernier verset ? Si nous n’avions pas introduit notre Christ, pour ainsi dire, rien n’eût été fait. Dieu ayant introduit Christ dans cette dispensation, tous les saints anciens qui en dépendaient sont rendus parfaits. Car, à Sa lumière, nous considérons cette épître (ainsi que nous allons le faire en quelques mots et rapidement) comme un traité sur la perfection. — Ainsi, nous lisons au chapitre 2, qu’il convenait à la gloire de Dieu qu’Il nous donnât un Sauveur parfait ; ce n’est pas simplement ma nécessité extrême, mais la gloire de Dieu qui le demandait. — « Il était convenable pour Lui » — prenant conseil de Sa propre gloire. Il était convenable pour Lui qu’Il donnât au pécheur un auteur pour commencer le salut, et un capitaine pour l’achever. La différence entre un auteur et un capitaine est précisément la différence qu’il y a entre Moïse et Josué. Moïse fut l’auteur du salut quand il retira d’Égypte les pauvres captifs ; Josué fut le capitaine du salut quand il les conduisit, à travers le Jourdain, droit dans la terre promise. Christ est Celui qui nous conduit à la fois à travers la mer Rouge et à travers le Jourdain — Celui qui a fait l’œuvre de Moïse et l’œuvre de Josué : l’auteur et le consommateur du salut.

Nous lisons encore au chapitre 5 : « ayant été consommé (rendu parfait) Il est devenu l’auteur du salut éternel ». Il ne s’agit pas de perfection morale — nous savons tous qu’Il était moralement sans tache — mais de perfection comme « auteur du salut ». Il n’eût jamais été parfait dans ce sens, s’Il ne fût pas allé à la mort ; mais comme il convenait à Dieu de nous donner un parfait Sauveur, de même il convenait à Christ de se faire un parfait Sauveur. Puis, au chapitre 6 : « Avançons vers l’état d’hommes faits » (perfection), dit l’apôtre : c’est-à-dire, « apprenons notre leçon sur ce sujet ». Quelques-uns comprennent cette parole, comme s’ils devaient poursuivre jusqu’à ce qu’ils ne trouvent plus le péché en eux. Ce n’est pas ce dont il s’agit ici. C’est comme si l’apôtre disait : « Je vais vous lire un traité sur la perfection, et il vous faut venir et apprendre avec moi ». Puis, il continue ce sujet dans le chapitre 7. Vous ne pouvez, dit-il, trouver cette perfection dans la loi : « La loi n’a rien amené à la perfection » ; il vous faut regarder ailleurs. La loi ne signifie pas ici les dix commandements, mais les ordonnances lévitiques. Au milieu de ces misérables éléments, vous devez regarder ailleurs pour la perfection. En conséquence, le chapitre 9 vous montre qu’elle est en Christ et vous déclare que du moment que la foi a touché le sang, la conscience est purifiée ; et le chapitre 10, que du moment que Christ vous touche, vous êtes rendus parfaits à perpétuité. Il ne s’agit pas d’un état moral sans tache dans la chair — il n’y a rien de pareil ici. Aussitôt que Christ touche à l’apostolat, Il le rend parfait. Aussitôt qu’Il touche à la sacrificature, Il la rend parfaite. Aussitôt qu’Il touche à l’autel, Il le rend parfait. Aussitôt qu’Il touche au trône, Il le rend parfait. Et s’Il rend ces choses parfaites, Il vous rendra aussi, vous, pauvre pécheur, parfait pour ce qui est de votre conscience. De sorte que cette épître est, d’une manière éclatante, un traité sur la perfection. Dieu vous a donné un parfait Sauveur — Christ s’est fait Lui-même un parfait Sauveur. Laissez-moi avancer vers la perfection. Si je la cherche dans la loi, je suis dans un monde d’ombres. Lorsque je viens à Christ, je me trouve au milieu de la perfection « et je me tiens là, pauvre ver », comme dit Gambold.

Ces saints ne pouvaient donc obtenir l’héritage jusqu’à ce que nous fussions entrés, chargés de toutes les gloires de cette dispensation. Mais maintenant ils peuvent partager l’héritage avec nous, quand le temps sera accompli. Quelles gloires brillent dans cette épître ! Quelles gloires remplissent le ciel, parce que Christ y est ! Quelles gloires s’attachent à nous, parce que Christ nous a touchés ! N’est-ce pas de la gloire, que d’avoir une conscience purifiée — que d’entrer dans les lieux saints avec une pleine liberté — que de dire à Satan : « Qui êtes-vous pour toucher le trésor de Dieu ? ». Nous rampons et nous nous traînons, quand nous devrions être au milieu de ces gloires et encourager nos cœurs.

Chapitre 12

Nous lirons maintenant le chapitre 12. Nous avons étudié la doctrine de l’épître. Ici, nous nous trouvons éminemment dans sa partie pratique, quoique la bénédiction de la doctrine y brille aussi. Je voudrais d’abord dire ceci. — Nous avons considéré les divers caractères dans lesquels le Seigneur est entré dans le ciel ; maintenant, au verset 1, nous Le voyons dans le ciel dans un autre caractère. Est-ce que plusieurs diadèmes ne Lui appartiennent pas ? N’êtes-vous pas habitués à mettre sur Sa tête une couronne royale — une couronne sacerdotale ? Pouvez-vous y en mettre trop ? Quel groupe de gloires remplit l’œil, quand nous contemplons Christ dans le ciel à la lumière de cette magnifique épître ! Maintenant, entre autres caractères, nous Le voyons là comme quelqu’un qui a accompli une vie de foi sur la terre — « le chef et le consommateur de la foi ». Le conseil de Dieu est occupé à couronner Jésus. Ce sont les délices du conseil de Dieu de Le couronner — ce sont les délices de l’Esprit de Dieu de Le produire comme couronné — et ce sont les délices de la foi de Le voir couronné. Dieu, l’Esprit, et la foi du pauvre pécheur croyant, s’assemblent tous autour de Lui, soit pour Le couronner, soit pour se réjouir en Le voyant couronné.

Ici, nous Le voyons reconnu dans le ciel comme Celui qui a accompli la vie de la foi. Il l’a parcourue dans la perfection, de la crèche à la croix, et Il est accepté ainsi dans les plus hauts cieux. Une vie pareille Le mit naturellement en collision avec l’homme. « Celui qui a enduré une telle contradiction de la part des pécheurs contre lui-même » : — déclaration magnifiquement toute pleine de la pensée qu’Il était « séparé des pécheurs ». Vous n’oseriez pas prendre pour vous ce langage. C’est un ton trop élevé pour qu’il convienne à quelqu’autre qu’au Fils de Dieu. A-t-il été dit quelque chose de pareil d’Abraham ou de Moïse ? Non ; le Saint Esprit n’eût pas parlé ainsi d’aucun d’eux. Lors donc que vous placez le Seigneur dans les souffrances de la vie, dans la compagnie des martyrs, vous Le voyez, comme en tout le reste, prendre la prééminence. C’est si naturel pour l’Esprit de glorifier Christ ! S’Il L’envisage dans Ses offices, ainsi qu’Il fait dans la première partie de cette épître, il est facile de Le voir avec beaucoup, beaucoup de diadèmes sur Son front. Ou, s’Il Le contemple ici, c’est chose aisée pour l’Esprit de placer sur Sa tête cette couronne d’une beauté particulière : « Celui qui a enduré une telle contradiction de la part des pécheurs contre lui-même ». C’est un portrait que vous ne sauriez vous appliquer à vous-même sans que votre propre cœur vous condamnât, lors même que vous seriez appelé au bûcher.

Sous un rapport, la croix était un martyre. Jésus fut autant un martyr de la main de l’homme, qu’Il fut une victime de la main de Dieu. C’est comme martyr que nous Le voyons ici — et comme tel, nous sommes mis en compagnie avec Lui : « Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang en combattant contre le péché ». Entre tous les ennemis contre lesquels vous ayez à combattre, il n’en est pas de plus acharné que votre propre cœur. Ce fut le péché dans les pharisiens — le péché dans la multitude — le péché dans les principaux sacrificateurs — qui conduisit le Seigneur Jésus à la croix. Mais Il n’eut jamais en Lui-même la plus légère trace de péché à combattre. Ce qu’Il eut à combattre, c’est le péché dans les autres. L’apôtre continue en vous plaçant, comme souffrant sous le châtiment, en compagnie avec le Père. Ici nous laissons la compagnie de Christ, car Il ne se trouva jamais, Lui, sous le châtiment du Père. Du moment que je suis sous le fouet et la discipline du Père, je suis sorti de la compagnie de Christ. Je suis profondément dans Sa compagnie quand je marche sur le sentier du martyre. Je ne fais pas un pas de compagnie avec Lui quand je suis sous le châtiment du Père.

Ainsi, du verset 5 en avant, vous êtes dans la compagnie de votre Père céleste. Oh ! les touches sacrées ! les touches divines ! — qui savent quand introduire Christ, et quand Le laisser disparaître ! quand, ou sous quelle forme d’excellence et de gloire Le révéler, et comment L’ôter de devant les yeux ! Quelle gloire, quelle perfection aussi dans la manière même dont le Saint Esprit remplit Sa tâche ! Christ marche à travers la vie, endurant la contradiction de la part des pécheurs. Je la traverse, moi, en combattant contre le péché. Alors je suis dans la compagnie du châtiment du Père — tout cela aboutissant pour moi à une participation bénie à Sa sainteté, mais Christ n’est point avec moi. Quand même vous mettriez ensemble tout l’esprit de toutes les intelligences réunies, pourrait-il vous donner ces touches qui brillent dans le Livre de Dieu ?

Au verset 12, nous sommes exhortés à ne pas laisser nos mains se lasser. Il n’y a pas de raison pour qu’il en soit ainsi. Bien que vous soyez sous le fouet, il n’y a pas un seul motif pour que vos mains se lassent, ou que vos genoux se déjoignent ; car l’Esprit vous a montré vous-mêmes d’abord dans la compagnie de Christ, et ensuite dans celle de votre Père qui vous aime. Y a-t-il quelque raison pour que vous marchiez comme si vous ne connaissiez pas la route ? C’est là une bien belle conclusion. Nous savons tous comment les mains se lasseront ; mais je mets mon sceau à chacune de Ses paroles, et je dis : « C’est vrai, Seigneur ». Il n’y a pas de motif pour que nous perdions courage. Arrivé là, il regarde autour de lui. Ne laissez pas faiblir vos mains ; et, à l’égard des autres, poursuivez la paix ; — à l’égard de Dieu, poursuivez la sainteté. « Quelle communion y a-t-il entre la lumière et les ténèbres — et quel accord de Christ avec Bélial ? ». « Veillant de peur que quelqu’un ne manque de la grâce de Dieu, et que quelque racine d’amertume bourgeonnant en haut ne vous trouble ». Si vous consultez, à votre loisir, Deutéronome 29, vous y trouverez mentionnée (v. 18) une racine d’amertume. Mais c’est une espèce différente de celle-ci. , elle provenait de quelque homme qui prenait les faux dieux — ici, elle vient de ce que l’on manque de la grâce de Dieu. Toute l’épître a comme pour but de clouer votre oreille (pour nous servir du langage de l’Écriture) à la porte de Celui qui parle de grâce. Ce n’est pas un législateur que l’on entend, mais quelqu’un qui publie le salut du haut des cieux. Les anges, les autorités et les puissances sont assujettis au purificateur de nos péchés ; et le purificateur de nos péchés a pris notre conscience avec Lui dans les plus hauts cieux, et toute langue qui intenterait accusation contre nous est réduite au silence, ainsi que nous lisons en Romains 8 (voyez aussi 1 Pier. 3, 21-22). Maintenant, prenez garde que vous ne manquiez de la grâce ainsi publiée. Cela peut aboutir au caractère profane d’Ésaü. Un autre a dit que cette allusion à Ésaü doit avoir extrêmement frappé l’esprit d’un Juif. « Si vous manquez de la grâce de Dieu, vous serez laissés dans la position d’un homme que votre nation a répudié ». Je ne m’occupe pas de ce que vous prenez à la place de Christ ; si vous vous détournez de Lui, vous pouvez être demain dans la position du réprouvé Ésaü. Comment considérez-vous Ésaü ? Comme le type de cette génération qui bientôt dira : « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ». Mais leurs larmes seront aussi vaines que le furent celles d’Ésaü au chevet du lit de son père mourant. Il vint trop tard. De même, lorsque Dieu se sera levé et aura fermé la porte, ils ne trouveront pas lieu à la repentance. Ce verset 17 est très solennel. Il me dit que cette action d’Ésaü est la présentation à nos pensées de ce qui a encore à se réaliser dans une génération animée de l’esprit d’Ésaü — et dans une pareille génération seulement. — « Voyez, contempteurs, et vous étonnez, et soyez anéantis ». Ésaü méprisa son droit d’aînesse, et cette génération a refusé la grâce de Dieu, et méprisé le Christ qui a passé à travers le monde et est mort pour les pécheurs.

Après cela, dans le dix-huitième verset, nous trouvons un magnifique tableau des deux dispensations. C’est comme si l’apôtre avait dit : « Je vous ai montré une voie de martyre, mais à présent je vous dis que du moment que vous regardez à Dieu, tout est pour vous ». Le chemin du martyre et le châtiment du Père ne sont que de nouvelles preuves d’amour. Maintenant, laissant Christ et le Père, nous venons à Dieu ; et vous voyez que tous les conseils éternels de Dieu se sont réunis pour faire de vous quelqu’un dont on dise : le béni, comme ils se sont réunis pour faire de Christ quelqu’un dont on dise : le glorieux. N’ayez point peur. Vous n’êtes pas venus à la montagne qui se peut toucher, et qui était tout en feu. Tournez-lui le dos. Plus je lui ai tourné le dos résolument — plus aussi j’ai résolument rencontré la grâce et la sagesse de Dieu, y ai répondu et ai rendu l’obéissance de la foi. Dois-je tourner la tête de tous côtés — regarder par-dessus mon épaule — lui donner quelques coups d’œil ? Est-ce l’obéissance de la foi ? Ensuite, quant à ma face. Vers quoi est-elle tournée ? Vers un entassement de bénédictions. Je fus conduit à la loi par ma propre confiance en moi-même, et je ne trouvai pas une chose pour moi. Maintenant j’ai tourné ma face d’un tout autre côté et je vois toute chose pour moi. « Vous êtes venus à la montagne de Sion ; et à la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste ; et à des myriades d’anges, l’assemblée universelle ; et à l’assemblée des premiers-nés ; et à Dieu juge de tous ». Le Seigneur, même dans le jugement, est pour nous ; car c’est l’affaire d’un juge de venger les opprimés. Ensuite, « aux esprits des justes consommés ; et à Jésus, médiateur de la nouvelle alliance ; et au sang d’aspersion ». Tout est pour vous. Voilà la direction dans laquelle vous devez toujours tenir votre face tournée, sans vous en laisser jamais détourner. Que votre face soit parfaitement tournée vers l’une des deux montagnes, et votre dos sera parfaitement tourné vers l’autre.

Mais ici, à ce passage même, dans le chapitre 12, vous vous retrouvez au commencement de l’épître. Nous lisions au chapitre 2 : « Comment échapperons-nous, si nous négligeons un si grand salut, qui ayant commencé d’être annoncé par le Seigneur ». Et maintenant nous lisons : « Prenez garde que vous ne refusiez pas celui qui parle ». Du commencement à la fin, l’Esprit cloue votre oreille à la porte de la maison du maître de la grâce.

Puis il se termine d’une manière fort solennelle : « Notre Dieu est un feu consumant », c’est-à-dire, le Dieu de cette dispensation. Depuis le feu brûlant de Sinaï, il y a eu délivrance, en se convertissant et se réfugiant en Christ ; mais il n’y a pas de délivrance si la délivrance de Dieu est méprisée ! Si vous vous détournez de la délivrance apportée par cette dispensation, il n’y a plus de délivrance. « Notre Dieu est un feu consumant ».

Qu’est-ce qui vous place, je vous le demande, dans la compagnie de Dieu, comme la simplicité de la foi ? Ainsi que nous le disions précédemment, le dessein des plans éternels, et la joie de l’Esprit, c’est de poser des couronnes sur la tête de Christ ; et quand je suis simple dans la foi, je prends mes délices à remplir de ces gloires le champ de ma vision. Je me trouve par là dans la compagnie la plus illustre dans laquelle je puisse être — celle de Dieu et du Saint Esprit. — Que le Seigneur nous accorde d’y être, à vous et à moi. Si nous savons ces choses, heureux, trois fois heureux sommes-nous si nous nous y tenons !

Chapitre 13

Nous arrivons à la fin de l’épître, et nous y trouvons ce qui est commun à toutes les épîtres — quelques petits détails. — C’est éminemment la méthode de Paul, de commencer par la doctrine, et de terminer par des exhortations. C’est ce qu’il fait ici : « Que l’amour fraternel demeure ». Puis, un frère peut être un étranger : « N’oubliez pas l’hospitalité ». Et pour les encourager dans l’accomplissement de ce devoir, il leur rappelle que quelques-uns, dans leur propre histoire, ont logé des anges à leur insu. Vient ensuite un autre devoir : « Souvenez-vous des prisonniers », et l’encouragement avec : « comme si vous étiez liés avec eux ». Prenez votre place dans le corps de Christ comme Ses prisonniers, non pas prisonniers quant au corps, mais d’une manière mystique. Quand il parle des souffrances endurées pour l’amour de Christ, il vous fait appel dans votre position mystique ; mais quand il s’agit des souffrances de l’adversité (v. 3), dans le sens ordinaire, il fait appel à la vie naturelle, « comme étant vous-mêmes dans le corps ».

Après cela, nous trouvons les divins devoirs de la pureté, et d’un train de vie qui tranche avec celui du monde. Ce caractère de la conduite du chrétien est exprimé dans les paroles : « contents de ce que vous avez présentement », ne cherchant pas à être plus riches demain qu’aujourd’hui. Ensuite le Seigneur parle dans le verset 5, et vous Lui répondez au verset 6. C’est la réponse de la foi à la grâce — la réponse du cœur du croyant au cœur de l’Éternel Dieu. Puis vient le devoir de la soumission : — « Souvenez-vous de vos conducteurs ». Il ne s’agit pas de les suivre en aveugles, comme lorsqu’ils étaient païens (1 Cor. 12, 12) entraînés après des idoles muettes. Devez-vous être conduits comme des aveugles ? Non ; vous devez l’être d’une manière intelligente : « Nul ne peut dire : Seigneur Jésus si ce n’est par l’Esprit Saint ». Nous sommes le peuple vivant d’un temple vivant. Aussi est-il ajouté : « Considérant l’issue de leur foi ». Ils moururent dans la foi, comme ils prêchèrent la foi[2].

Maintenant il laisse tout cela, et part au verset 8 d’un autre point ; et on peut fort bien appeler ce verset 8 la devise de l’épître : à un point de vue seulement, je l’accorde. Ce que je veux dire, c’est que, comme nous l’avons vu auparavant, l’Esprit de Dieu, dans cette épître, considère une chose après l’autre — jetant un coup d’œil rapide sur les anges, sur Moïse, sur Josué, sur Aaron, sur l’ancienne alliance, sur les autels avec leurs offrandes, et les met tous de côté pour introduire Christ. Et vous ne le voudriez pas autrement. De tout votre cœur et de toute votre âme vous mettez votre sceau à cela. Que tout parte pour faire place à Christ : et lorsque Christ est introduit, ne Le lâchez point pour quoi que ce soit. C’est là ce que vous avez dans le verset 8. Paul considère un moment le but de l’épître : « J’ai », dit-il, « déplacé tout pour introduire Christ, et maintenant gardez-Le devant vous ». C’est une très précieuse péroraison de tout l’enseignement de l’épître.

Mais cela a une conséquence. « Ne soyez pas séduits par des doctrines diverses et étrangères », des doctrines étrangères à Christ. Vous avez tout trouvé en Christ ; prenez garde de vous tenir fermement à Lui. Puis, si Christ est ma religion, j’ai la grâce. « Il est bon que le cœur soit affermi par la grâce ». Le Seigneur est établi devant vous et devant moi comme résumant en Lui toute notre religion, et cette religion est une religion qui respire la grâce pour le pauvre pécheur. Gardez-vous de lire le verset 9 comme si vous pouviez, en quelque mesure, affermir vos cœurs par les viandes. Remarquez la ponctuation. Un point et virgule après « grâce » (vers. angl.) la sépare de la fin du verset. Les viandes ne vous profitent de rien ; comme il vous dit dans un autre passage : — « Ne prends, ne goûte, ne touche pas ». Elles ne vous apportent ni profit, ni honneur. Supposez que vous entassez les observances religieuses charnelles. Si le chapitre 2 de l’épître aux Colossiens me déclare qu’il n’y a pas d’honneur à marcher dans ces choses, celui-ci m’apprend qu’on y marche sans profit. Si on les met à l’épreuve et qu’on les scrute soigneusement, on voit qu’elles sont toutes pour la satisfaction de la chair. Aussitôt que j’ai trouvé le Seigneur, mon cœur est affermi par la grâce. Avez-vous jamais entendu faire la remarque qu’entre toutes les religions professées sur la terre, il n’y a que la seule religion divine qui prenne la grâce comme son secret ? Chercher à apaiser Dieu, si c’est possible, voilà ce qu’elles font toutes. La religion de Dieu est la seule religion connue qui ait pour fondement la grâce. C’est précisément ce qui nous est présenté ici. Ne soyez pas séduits par des doctrines étrangères à Christ. « Nous avons un autel ». Quel est l’autel de cette dispensation ? C’est un autel exclusivement pour des holocaustes — des services eucharistiques. Les Juifs avaient un autel pour le sacrifice expiatoire. Nous n’avons pas d’autel semblable. Christ a été sur l’autel d’expiation, et maintenant, nous, comme sacrificateurs, nous servons à un autel de services eucharistiques. Nous nous souvenons que le Fils de Dieu a versé Son sang, et nous servons à un autel où nous savons que le péché a été effacé, ôté, et jeté derrière le dos ; et là, à votre autel, vous remplissez constamment un service d’actions de grâces. Mais ceux qui retournent aux services du tabernacle n’ont pas le droit ni le pouvoir de se tenir comme sacrificateurs à l’autel de cette dispensation. Bien des âmes aimées et aimantes sont en lutte avec l’esprit légal ; mais c’est une chose tout autre que de déplacer Christ pour quoi que ce soit, comme faisaient les Galates qui Lui donnaient une béquille. Dans cette épître, l’Esprit ne dispute pas avec les pauvres âmes en lutte ; mais si vous cherchez à offrir des sacrifices expiatoires et ne retenez pas d’un cœur jaloux votre autel pour les services eucharistiques, vous blasphémez le sang du Fils de Dieu.

Maintenant, après vous avoir placés à votre autel, et aussi dans les lieux saints, il vous montre votre place hors du camp. Jésus fut accepté dans les lieux saints par Dieu, et Il fut mis hors du camp par les hommes. Vous devez être exactement avec Christ dans l’une et l’autre de ces positions. C’est là que vous place la dispensation actuelle ; et si jamais la gloire morale s’est attachée à une créature de Dieu, c’est celle qui s’attache à vous au moment présent. Appelés hors du camp avec Christ, pour porter Son opprobre ! Les anges sont-ils dans de pareilles conditions ? Christ leur a-t-Il jamais dit : « Vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes tentations » ? Les anges ne sont pas invités à être les compagnons de Ses douleurs. Il n’a jamais conféré aux anges un honneur pareil à celui dont Il vous a revêtus. Aussi, bientôt, l’Église sera-t-elle plus près du trône que les anges. « Nous n’avons pas ici de cité permanente ». Christ n’en a pas eu. Mais continuons.

Le verset 16 nous présente une autre chose bien belle ; une autre sorte de service pour votre autel. « N’oubliez pas la bienfaisance et de faire part de vos biens ». Nous voyons dans divers passages, que plus nous aurons de la joie en Dieu, plus aussi nous aurons le cœur large les uns pour les autres. Il est de la nature même de la joie d’élargir le cœur. Comme en Néhémie, chapitre 8, où le prophète dit au peuple : « Allez, mangez du plus gras, et buvez du plus doux ; et envoyez-en des portions à ceux qui n’ont rien de prêt ; car ce jour est saint à notre Seigneur ; ne soyez donc point tristes, puisque la joie de l’Éternel est votre force. Ainsi le peuple s’en alla pour envoyer des présents, et pour faire une grande réjouissance ». Un homme qui est heureux lui-même a de quoi regarder autour de lui et faire participer les autres à son bonheur.

Après cela, l’apôtre arrive aux conducteurs actuels. Ceux du verset 7 sont ceux qui étaient morts. Est-ce là, je le demande encore, une soumission aveugle ? Non ; vous devez prendre connaissance d’eux. « Ils veillent pour vos âmes ». L’office sans la puissance, sans l’onction du Saint Esprit, est une chose inconnue dans la dispensation actuelle ; et si nous la connaissons, nous sommes entrés dans son élément corrompu, et sommes sortis de l’élément de Dieu. C’est une partie de votre fidélité à Dieu, que vous reteniez la dispensation dans sa pureté ; et une autorité simplement officielle est une idole.

Ce vase du Saint Esprit, ce serviteur le plus puissant de tous ceux qui ont jamais servi au nom de Dieu, s’abaisse jusqu’au niveau du saint le plus faible : « Priez pour nous », et il le demande au nom d’une bonne conscience. Pouvez-vous demander à un autre de prier pour vous si vous vous proposez de vous égarer ? Je répondrai que vous ne le pouvez pas. Et ici, c’est sur le fondement d’une bonne conscience que l’apôtre demande des prières. Puis il leur donne un sujet de prières. Quel esprit de familiarité intime respire dans l’Écriture ! Elle ne vous fait pas sortir de votre propre monde d’affections et de sympathies. Puis l’apôtre répand son cœur dans une doxologie tout particulièrement solennelle.

Maintenant, si nous nous rappelons ce que nous disions un jour, nous trouverons ici quelque chose de nouveau et d’étrange. Ce verset 20 nous présente le Seigneur dans Sa résurrection, non dans Son ascension. Le grand but de l’épître, comme nous l’avons vu depuis le commencement jusqu’ici, est de nous montrer Christ dans le ciel avec les divers caractères dans lesquels Il s’y trouve ; mais dans le verset qui nous occupe, l’apôtre ne va pas au-delà de la résurrection. Pourquoi, en terminant, fait-il descendre Christ du ciel ? A-t-il tenu nos regards constamment fixés sur Lui dans le ciel, pour précisément à la fin Le faire descendre sur la terre ? Oui ; car il est très doux de savoir que nous n’avons pas besoin d’attendre la mort et la résurrection pour entrer en rapport avec le Dieu de paix. Vous avez atteint le Dieu de paix quand vous avez atteint le Dieu de résurrection. La résurrection prouve que la mort est abolie. Or, la mort étant le salaire du péché, si la mort est abolie, le péché est aussi aboli, parce que la mort suit le péché comme l’ombre le corps. L’alliance est appelée « éternelle », parce qu’elle ne doit jamais disparaître. L’ancienne alliance a disparu. La nouvelle est toujours nouvelle et ne sera jamais abrogée. Le sang est aussi frais aujourd’hui pour parler de paix à la conscience que lorsqu’il déchira le voile. Ainsi, quand nous en venons à la vie journalière, nous sommes ramenés en bas pour nous voir en toute simplicité dans la compagnie du Dieu de paix qui a ramené d’entre les morts le grand Pasteur des brebis, dans la puissance du sang qui a scellé la rémission de nos péchés pour toujours. Vous pouvez donc oublier le péché. Dans un sens élevé, nous nous en souviendrons toujours ; mais quant à ce qui constitue votre condition devant Dieu, vous pouvez l’oublier pour toujours. Il prie ensuite pour que Dieu nous forme, nous façonne, pour faire Sa volonté. Quel pauvre résultat a eu en vous et en moi cette œuvre de notre façonnement, si nous le comparons avec ce verset. Nous sommes maladroits dans notre affaire, comme si nous n’y étions pas chez nous. Et puis, à la fin, il termine par quelques paroles ordinaires adressées aux frères. « La grâce soit avec vous tous. Amen ».

Conclusion

Nous pouvons nous souvenir que j’ai observé plusieurs lignes distinctes de pensées se déroulant dans cette épître. En la quittant, nous pouvons examiner cela, et voir de quelle manière ces diverses lignes sont toutes en harmonie et nous donnent, en résultat, une conclusion infiniment divine.

Voici les lignes de pensées :

1° L’Esprit met de côté une chose après l’autre pour introduire Christ ;

2° Après avoir introduit Christ, l’Esprit Le présente dans les gloires diverses dans lesquelles Il remplit les cieux maintenant ;

3° L’Esprit fait voir comment, une fois introduit, Christ agit sur tout pour le rendre parfait ; Il fait voir que quoi que ce soit que touche un Christ glorifié, Il le rend parfait ; et, qu’entre autres choses, Il rend nos consciences parfaites ;

4° Cela étant ainsi, sur le principe de ma réconciliation comme pécheur, je suis introduit dans le temple de louange.

Ces quatre suites de pensées peuvent être considérées séparément ; toutefois, il est très précieux de voir qu’elles acquièrent une gloire nouvelle lorsqu’on les voit en rapport les unes avec les autres. Or, je dis qu’il y a dans un écrit divin pareil une magnificence qui dit par elle-même sa gloire. Je m’y trouve en contact avec quelque chose qui est infiniment la pensée de Dieu, avec quelques-unes des plus merveilleuses révélations que Dieu puisse me donner de Lui-même.

Mais avant de quitter notre douce et heureuse tache, nous examinerons un peu particulièrement ces quatre choses. Dans les chapitres 1 et 2, l’Esprit met les anges de côté pour introduire Christ. Dans les chapitres 3 et 4, c’est Moïse et Josué qu’Il déplace. Dans les chapitres 5, 6 et 7, Il déplace Aaron. Au chapitre 8, Il met de côté l’ancienne alliance avec laquelle Christ n’a rien à faire. Au chapitre 9, Il met de côté les ordonnances du vieux sanctuaire avec ses autels et ses services, pour introduire l’autel, où Jésus se trouve comme l’Agneau de Dieu. Il prend et met de côté une chose après l’autre pour faire place à Jésus. C’est une tâche délicieuse pour l’Esprit. Dieu connaît Ses propres délices. Si l’Esprit peut être contristé, Il peut aussi être réjoui. Puis, après avoir introduit Christ, que fait-Il de Lui ? Il Le garde là pour toujours. Christ n’a pas de successeur. Quand l’Esprit a fait entrer Christ, Il Le contemple. Et qu’est-ce que c’est qu’être spirituel ? C’est avoir la pensée du Saint Esprit. Avez-vous jamais pris vos délices à sortir de la maison pour faire place à Christ ? L’Esprit parle avec indignation des choses que nous venons de voir, comme de « misérables éléments ». Les avez-vous jamais traitées de cette manière ? L’Esprit ne voit pas de successeur à Christ. Dans les conseils de Dieu, il n’y a personne après Lui. En est-il ainsi dans les conseils et les pensées de nos âmes ?

Ainsi, après L’avoir fait entrer, Il Le contemple. Et que voit-Il en Lui ? Il voit gloire sur gloire. Dans le chapitre 1, Il Le voit assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux, comme le purificateur de nos péchés, et entend une voix qui dit : « Ton trône, ô Dieu ! demeure aux siècles des siècles ». Il regarde dans le chapitre 2, et Le voit comme notre apôtre qui nous parle du salut. Puis Il Le trouve comme le propriétaire d’une maison permanente, comme le donateur du repos éternel, et Le voit dans le sanctuaire céleste, placé là avec un serment, et entend Dieu L’accueillir de cette glorieuse salutation : « Tu es sacrificateur éternellement selon l’ordre de Melchisédec ». C’est de ces diverses manières que l’Esprit prend Ses délices en Christ. Puis, dans le chapitre 9, nous Le voyons considéré dans les cieux comme le dispensateur de l’héritage éternel, après avoir d’abord obtenu une rédemption éternelle. Dans le chapitre 10, nous Le voyons assis là dans un autre caractère, accueilli avec cette salutation : « Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis pour le marchepied de tes pieds ». Avez-vous jamais suivi Christ en esprit jusqu’au ciel, et entendu ces voix Lui parlant. Nous avons besoin de donner la personnalité à la vérité. Nous sommes terriblement enclins à en faire simplement un dogme. Je redoute extrêmement de l’avoir devant moi comme une chose que je puis apprendre d’une façon intellectuelle. Dans cette épître, c’est la personne qui est gardée devant vous ; c’est avec quelqu’un de vivant que vous avez à faire. Voilà les réalités célestes. Moïse dressa un temple dans le désert ; Salomon dressa un temple dans le pays ; Dieu a dressé un temple dans le ciel. Et, comme cela fait voir le profond intérêt que Dieu porte au pécheur, puisqu’Il a bâti un sanctuaire pour notre sacrificateur, et cela parce qu’Il est notre sacrificateur, et traite de nos intérêts. Puis, au chapitre 12, lorsqu’Il fut monté, Il fut reçu et s’assit dans le ciel comme l’auteur et le consommateur de la foi.

Voilà la seconde ligne de pensées, et nous voyons comme elle se rattache à la première. Après avoir fixé Christ devant nous, l’Esprit en déploie devant nous toutes les gloires.

La troisième chose que nous trouvons dans cette épître, c’est la perfection. Si je vois Christ parfait comme Sauveur, je me vois parfait moi-même comme sauvé. Si je ne suis pas sauvé, Christ n’est pas un Sauveur. Je ne parle pas maintenant d’une âme aux prises avec l’esprit légal, mais de mon titre — et je n’ai pas plus de doute quant au droit que j’ai de me regarder comme un pécheur sauvé, que quant au droit qu’a Christ de se regarder Lui-même comme un parfait Sauveur. Le salut est une chose relative. Si je viens à Christ comme pécheur, et que je doute que je sois sauvé, il faut que j’aie quelque doute quant à la perfection de Son œuvre. Mais nous avons déjà envisagé l’épître comme un traité sur la perfection. Il était convenable pour Dieu qu’Il ne me donnât rien de moins qu’un parfait Sauveur. C’est merveilleux ! Il a rattaché Sa gloire à la perfection de ma conscience devant Lui ! Il a daigné me faire savoir que cela était convenable pour Lui ! Est-ce convenable pour vous que vous veniez et que vous me serviez dans quelque mesure ? Vous pourriez le faire par bonté, mais je n’aurais point la pensée de parler ainsi. Tel est pourtant le langage dont Dieu se sert.

Nous trouvons donc, en troisième lieu, que cette épître est un traité de perfection. Non pas, cependant, la perfection de la période milléniale. Christ sera le réparateur de toutes les brèches. Mais la plus grande de toutes les brèches était dans la conscience du pécheur. Le mal et la confusion règnent encore dans la création. Le mal règne dans la maison d’Israël. Christ n’a pas encore mis la main à la réparation de cela. Il y a une brèche au trône de David — Christ ne s’est pas encore mis à la réparer. Mais la brèche la plus énorme de toutes se trouvait entre vous et Dieu. Bientôt Il changera en chants de louanges les gémissements de la création ; mais Il a débuté dans Son caractère de réparateur, en se mettant à réparer la brèche qui vous séparait de Dieu ; et maintenant nous avons pleine liberté pour entrer dans les lieux saints.

Ensuite, en quatrième lieu, nous trouvons dans cette épître l’Esprit ne faisant rien moins que bâtir un temple pour la louange. S’occupe-t-Il à rattacher de nouveau le voile que le sang de l’Agneau de Dieu déchira en deux ? Va-t-Il faire revivre les choses qu’Il a traitées avec indignation de « misérables éléments » ? Que cette quatrième et dernière chose est ineffablement glorieuse ! L’Esprit de Dieu vous a bâti un temple pour louer Dieu — pour le fruit de vos lèvres bénissant Son nom. Que n’avons-nous pas dans cette épître ! Quoique nous puissions considérer séparément chacune de ces lignes de pensées, elles reçoivent l’une de l’autre un redoublement de gloire exquise. L’Esprit fait, pour ainsi dire, un fouet de petites cordes, et ordonne à tout de s’en aller pour faire place à Jésus. Naturellement, je sais qu’ils s’en allaient tous volontiers et d’un cœur joyeux. Jean le baptiseur exprimait leurs sentiments à tous, quand il dit : « Celui qui a l’épouse est l’Époux ; mais l’ami de l’Époux, qui assiste et l’entend, est tout réjoui à cause de la voix de l’Époux. Cette joie-ci, qui est la mienne, est accomplie ». Moïse, Aaron, les anges — tous étaient heureux d’être mis hors de la maison pour faire place à Christ.

Ces choses coopèrent ensemble pour le service de votre âme en vous amenant à une intelligence plus profonde du Christ de Dieu. Quel serviteur le Saint Esprit est pour nos âmes dans cette dispensation ! — comme le Seigneur Jésus fut serviteur, de la crèche au Calvaire.

Je crois que nous avons besoin, chacun individuellement, d’être fortifiés dans la vérité. Nous ne savons pas jusqu’où peuvent aller l’incrédulité et le romanisme. Si nous n’avons pas la vérité, nous pouvons être demain le jouet de Satan. Je vous en citerai un exemple. Les Galates étaient un peuple ardent, prompt à s’exciter ; — ils se seraient arrachés les yeux pour l’apôtre ; mais le jour vint où il eut de nouveau à commencer avec eux par le tout premier commencement. « Mes petits enfants, pour l’enfantement desquels je travaille de nouveau jusqu’à ce que Christ soit formé en vous ! ». Il y avait de l’excitation sans le fondement solide de la vérité, et quand le mal entra, les pauvres Galates furent sur le point de faire naufrage — et cette épître-ci témoigne de la même chose. Les saints hébreux étaient ignorants dans la Parole. Mais nous devons être fortifiés par la vérité. Un état d’excitation a besoin de l’affermissement que donne la vérité de Dieu.

Et maintenant que dirons-nous ? Ô profondeur des richesses ! Hauteur de la gloire ! — Immensité de la grâce ! Merveille des merveilles ! — Dieu se révélant d’une telle manière que nous pouvons bien couvrir nos faces, tout en nous confiant en Lui dans le silence, et L’aimant avec les plus profondes émotions de nos âmes ! Mais sûrement quelques-uns de nous peuvent dire : « Maigreur sur moi, maigreur sur moi » !


L’article ci-dessus se compose de notes prises à des réunions, et qui n’ont pu être corrigées par celui qui les avait tenues.

Il en est qui, parce que l’épître ne parle pas de nous en tant que l’Église, n’y voient rien pour nous. Et véritablement, elle ne traite pas de nous ; elle ne s’occupe que de Christ.



  1. Melchisédec en fut une troisième — Héb. 7.
  2. Comme quelqu’un a dit un peu avant de mourir : « J’ai prêché Jésus — j’ai vécu Jésus — et il me tarde d’être avec Jésus ».