Messager Évangélique:L’armure complète de Dieu

De mipe
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L’épître aux Éphésiens a un caractère particulier. Elle ne considère pas l’homme comme ayant une vie de péché, qu’il doit tenir pour morte en principe, et à laquelle il doit résister dans la pratique ; mais, afin de donner pleinement à Dieu la part et la place qui Lui appartiennent, et de donner à la bénédiction qui vient de Lui tout son caractère et toute sa perfection, elle envisage l’homme comme mort dans ses offenses et dans ses péchés ; de sorte que toute l’existence morale de l’homme est une existence nouvelle, qui dépend de Dieu et qui dérive de Sa puissance ; elle doit son origine et son maintien à Son action créatrice et vivifiante. Elle est une nouvelle création.

D’après cela, dans le premier chapitre, avant même de parler de la rédemption qui répond aux nécessités de l’homme, l’Esprit dirige nos regards vers les conseils éternels de la grâce de Dieu à l’égard de ceux qui sont élus en Christ (v. 3-6), et vers les richesses ineffables des bénédictions auxquelles ils sont destinés ; puis, au verset 11, il est question de l’héritage qui leur est échu en Christ, comme d’une chose d’un ordre inférieur. Ainsi, plus loin, il nous présente l’union de l’Église avec Christ, comme sa tête, exalté au-dessus « de tout nom qui se nomme, non seulement dans ce siècle, mais aussi dans celui qui est à venir ». Ainsi, encore, nous trouvons que Dieu nous a vivifiés et ressuscités ensemble avec Christ, et qu’Il nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Lui — là où toute distinction entre Juif et Gentil est perdue pour toujours, et qu’Il nous a créés de nouveau dans le Christ Jésus. Le Saint Esprit, selon le mystère caché dès les siècles, mais maintenant révélé, devient, par Sa présence, la puissance de l’unité de l’Église comme habitation de Dieu ; et tous les dons qui sont nécessaires, sont conférés, en vue de la perfection des saints, pour le rassemblement et l’édification du corps par le Chef élevé dans le ciel, qui a reçu l’Esprit dans ce but, en vue des membres qui sont ainsi unis au Chef. Ainsi envisagée dans son Chef, et dans la puissance du Saint Esprit sur la terre, l’Église a un caractère céleste ; et comme ses privilèges revêtent ce caractère élevé, il en est de même de son témoignage, de ses difficultés et de ses combats (comp. chap. 1, 3 ; 2, 6 ; 3, 10 ; 6, 12). Car dans la mesure même que notre position spirituelle se trouve plus élevée, les difficultés aussi et les exercices de cœur revêtent nécessairement un caractère qui exige une plus grande expérience et une plus grande puissance. Notre avancement spirituel nous y introduit nécessairement. Mais Dieu est fidèle, et Il ne permettra point que nous soyons tentés au-delà de ce que nous pouvons. Nous ne pourrions pas nous attendre qu’un enfant en Christ fût exercé comme un apôtre. Néanmoins les principes de toutes les tentations sont en général les mêmes, et l’expérience d’un apôtre le rendrait capable d’entrer d’autant mieux dans les épreuves d’un jeune enfant. Sa connaissance plus complète des artifices de Satan, le met à même d’exposer ces artifices sous leur véritable jour aux chrétiens moins expérimentés. Par cela même qu’ils ont cessé d’être des artifices pour lui-même, il peut en montrer toute la ruse à celui qui n’en a pas encore l’idée ou qui ne les a qu’imparfaitement jugés. En s’attachant à la Parole de Dieu l’âme la plus simple évite le danger, quoiqu’elle soit peut-être sans expérience quant aux ruses de l’ennemi : car dans ce sentier-là on trouve Dieu, et tout est simple. On est sage quant au bien, et on peut être simple quant au mal. Néanmoins — tels que nous sommes — il y a des exercices pour nous ; et la même nature humaine existe dans le plus ancien comme dans le plus jeune des saints. La forme de l’épreuve peut être différente ; elle peut être appropriée aux progrès qui ont été faits ; mais les principes sont les mêmes, aussi bien que les moyens de défense. On pourra les employer mieux, si on est plus humble d’esprit ; mais les armes de Dieu ne varient pas dans leur nature. L’apôtre en expliquera l’usage au jeune soldat : mais il emploie — quoiqu’avec plus d’adresse — les armes qui font le sujet de ses explications.

Mais avant de considérer la nature de l’armure, je dirai quelques mots sur la position de celui qui est appelé à s’en servir. Il faut remarquer que l’emploi spirituel de l’armure se trouve à la fin d’une épître, dans laquelle tous les privilèges spirituels les plus élevés ont été présentés comme la portion du chrétien. Il est envisagé, d’un bout à l’autre de l’épître, comme étant dans la Canaan céleste ; béni de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ ; vivifié avec Lui, ressuscité avec Lui, et assis dans les lieux célestes en Lui. Il a la rédemption et le pardon. Le désir de l’apôtre est que le chrétien connaisse la plénitude et l’étendue de sa vocation, de son héritage, et de la puissance qui l’y a introduit en esprit et vie, sinon en corps. Sur la terre il est envisagé comme édifié ensemble avec tous les saints, « pour [être] une habitation de Dieu par l’Esprit ». Dès lors, lorsque l’apôtre parle du combat, ce combat n’est pas engagé dans le but d’entrer dans ces privilèges, mais dans le but de s’y maintenir, et de les réaliser par la puissance de Dieu. Quand l’apôtre parle de ne pas avoir à combattre contre le sang et la chair, il fait allusion à Josué et à Israël. Or les combats d’Israël n’eurent pas lieu en Égypte, ni même, à proprement parler, dans le désert. En Égypte, ils étaient opprimés et esclaves, comme l’homme inconverti est esclave du péché et de Satan. Dieu voit ses afflictions ; Il descend pour le délivrer. L’homme sort de sa misère ; il ne saurait échapper à sa faiblesse, et il est amené à dépendre de Dieu comme Sauveur, et par le moyen de la mort et de la résurrection de Christ, c’est-à-dire par le moyen de la rédemption, il passe dans une nouvelle scène, dans laquelle il est, pour toujours, en dehors de tout ce qui faisait son tourment et sa douleur avant sa délivrance. « Tu as conduit par ta miséricorde », dit Moïse en son cantique, Exode 15, « ce peuple que tu as racheté, tu l’as conduit par ta force à la demeure de ta sainteté ». Non seulement le sang sur les poteaux et le linteau des portes les avait abrités du juste jugement de Dieu, mais la puissance active de Dieu les avait maintenant délivrés entièrement et pour toujours de la condition dans laquelle ils étaient. La seule différence quant à ce que nous lisons dans l’épître aux Éphésiens, est celle que nous avons mentionnée, savoir, que les peines et les tourments antérieurs sont passés sous silence. L’homme y est envisagé comme mort dans ses offenses et dans ses péchés, afin que tous ses privilèges et l’œuvre de Dieu toute entière, soient envisagés en eux-mêmes dans leur pleine étendue. Je passe sous silence le désert, qui représente ce que ce monde est devenu pour le racheté, et qui est caractérisé par l’exercice de la foi et de la patience, et non par des combats spirituels pour réaliser ou maintenir des privilèges donnés.

Pour entrer pleinement dans ces privilèges, nous devons réaliser notre propre mort et résurrection avec Christ — non pas uniquement le fait qu’Il est mort et ressuscité pour nous. Il nous faut passer le Jourdain, et entrer ainsi dans le pays — en esprit. La mer Rouge préfigurait la rédemption par la mort et la résurrection de Christ ; le Jourdain, que nous sommes morts et ressuscités avec Lui, en la puissance de l’Esprit de Dieu, de manière à entrer, en esprit, dans ce qui est au-dedans du voile selon la puissance de la rédemption qui a été accomplie pour nous. Et remarquez bien qu’à son entrée en Canaan, telle que nous la dépeint le livre de Josué, la portion d’Israël ne fut pas le repos. Ce fut alors que commencèrent leurs combats pour la jouissance du pays. Sans doute le Jourdain était la figure de la mort ; mais, à proprement parler, de notre mort avec Christ, en la puissance du Saint Esprit, de manière à être ressuscités en esprit, « dans la liberté dans laquelle Christ nous a placés en nous affranchissant » ; afin que nous puissions réaliser les choses célestes dans lesquelles Il est entré comme notre chef ressuscité, et vivre en elles. Dès qu’Israël eut traversé le Jourdain, avant de frapper un seul coup, ils mangèrent du crû du pays. Ils étaient, quant à leur droit, en pleine possession de la contrée ; mais pour la posséder de fait, ils durent combattre contre l’ennemi. Le principe du combat chrétien est le même. « Toutes choses sont à vous ». Pour ce qui regarde notre droit, nous sommes assis dans les lieux célestes en Christ, et nous mangeons du produit de ce pays-là. Mais c’est alors que commence le conflit, pour tenir ferme contre l’ennemi, et réaliser la somme de nos privilèges, au travers de toutes les attaques qu’il dirige contre nous. Car en tenant ferme contre ses attaques, il y aura un progrès continuel dans la réalisation de ce que Dieu nous a donné, bien que, dans le conflit même, nous n’ayons qu’à tenir bon avec fidélité. Si, quant à notre droit et quant à notre place à l’égard de Dieu, nous sommes assis dans les lieux célestes, nous devons, quant à la possession, la prendre de fait ; car les puissances spirituelles de méchanceté sont là.

Ayant fait ces remarques générales sur la position de ceux qui sont engagés dans cette guerre, je reviens à l’épître aux Éphésiens.

Dans cette épître, les bénédictions, les saints eux-mêmes, le témoignage de l’Église, les combats des saints, tout est dans le ciel. Le repos sera là, comme, dans la figure, il était en Canaan pour Israël. Le combat est là, comme il était en Canaan sous Josué. Mais maintenant la lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre le prince de l’autorité de l’air, « contre les dominateurs de ces ténèbres, contre les [puissances] spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes ». Les armes charnelles et la sagesse charnelle n’y peuvent rien. Nous pouvons être victorieux des instruments de Satan, dans nos raisonnements, et être vaincus par Satan lui-même. Il n’y a point de sauvegarde, sinon dans l’armure de Dieu ; et pour tenir ferme continuellement, toutes les pièces qui la composent sont indispensables. Que dirions-nous d’un soldat qui, tout en étant armé à tous autres égards, aurait oublié son casque ou son fusil ? Il a oublié son ennemi, il a oublié qu’il est lui-même exposé à être blessé. Béni soit Dieu de ce que nous avons et Sa Parole et Sa sagesse pour nous dire ce qui est nécessaire pour que nous puissions tenir ferme ! Satan n’a pas le pouvoir de toucher à ce qui est né de Dieu. Celui qui vit et qui marche dans l’Esprit, n’est pas atteint par les armes de Satan, ni renversé par ses artifices. Mais la chair est sans puissance contre lui ; et si la chair est exposée, nous sommes en danger d’être renversés par lui. Dès lors l’Esprit nous montre ce qui est nécessaire.

La première chose, c’est que nous nous souvenions de ce que je viens d’observer, savoir, que l’armure est celle de Dieu ; que ni puissance humaine, ni sagesse humaine, ne peuvent rien. Les armes et les artifices de Satan les traversent en un moment. L’emploi de pareilles armes n’est que la folie de cette confiance dans le moi, qui est précisément ce qui nous expose à Satan — témoin le cas de Pierre. Rappelons-nous aussi la base que nous avons posée, savoir, que le conflit avec Satan, dont il est parlé ici, suppose la paix avec Dieu. Si je suis réellement surs mes pieds, combattant contre Satan, et armé par Dieu, je ne suis pas dans l’incertitude à l’égard de Dieu sur la question de savoir s’Il est pour moi. Mes luttes ne sont pas avec Dieu ; mes craintes n’ont pas Dieu pour objet. Les anxiétés d’une âme non réconciliée ont leur source dans la peur qu’elle a de Dieu, et dans son incertitude quant aux pensées de Dieu. Les luttes de l’âme réconciliée sont avec l’ennemi.

Remarquez encore que je ne dois pas attendre le temps du combat, le mauvais jour, pour me revêtir de l’armure. J’entre tout armé dans la lutte, si du moins j’y entre comme je dois y entrer et de manière à être victorieux. L’armure que nous portons est notre état permanent par rapport à ce monde ; mais à l’égard de Dieu, tout est paix.

Remarquez ensuite que les parties de l’armure qui ont rapport à la condition spirituelle de l’âme même du chrétien et à sa marche — ce qui contribue à subjuguer la chair et le moi — viennent en première ligne ; puis le maintien de la confiance pratique en Dieu — et combien cet ordre est vrai ! — ensuite l’activité du chrétien par rapport aux autres ; et le tout se termine par l’expression d’une entière dépendance. Ce n’est pas à la force et à la puissance de Satan que nous avons à résister, mais à ses artifices. Lorsque nous lui résistons réellement, il est sans force contre nous, car il a été vaincu par Christ, et, quant à la nouvelle nature, il n’a rien en elle, et il n’est rien pour elle. Quand les inclinations du cœur n’ont point été jugées, alors il a la puissance de nous séduire. Dès lors, quant à la réception d’une vérité quelconque, c’est réellement de l’état de l’âme qu’il est question. Quand cet état n’est pas bon, tous les raisonnements sont vains. Quand l’œil est simple, tout le corps est éclairé. Ainsi quand la chair n’est pas jugée, l’ennemi peut nous renverser et nous troubler : « Résistez au diable, et il s’enfuira de vous ».

La première partie de notre armure, c’est donc d’avoir les reins ceints de la vérité. La Parole doit d’abord ceindre mes propres reins, avant que je puisse m’en servir comme d’une épée. Ceindre les reins, c’est fortifier et affermir l’homme entier ; or cette œuvre est impossible, si tout demeure sans frein dans ses voies et dans ses pensées ; elle découle de l’application de la vérité à son âme. Et cette application de la vérité à l’âme, bien qu’elle soit une opération intérieure, a une double portée. C’est l’application au cœur et à la conscience de tout ce qui est révélé en Christ. Or cela juge d’abord ce qui n’est pas de Christ — le découvre et le juge ; en même temps, ce qui est dans le cœur est vu sous son véritable jour, étant comparé avec ce que je vois en Christ — révélé, comme la vérité, à mon cœur. J’ai jugé ce qui procède de la chair et ce qui s’y adapte ; ces choses ont perdu leur fausse apparence et leur puissance séductrice ; elles ont perdu tout entièrement leur puissance, parce que Christ est réellement dans le cœur. Je ne laisse pas aller mon cœur à ces choses ; elles y ont perdu leur place, parce qu’elles ne sont pas vues de l’œil de la chair, mais jugées par l’Esprit. Au lieu d’avoir des attraits pour le cœur où l’Esprit agit, elles ont leur caractère véritable et odieux. Christ, comme étant la vérité, les a manifestées sous leur véritable jour, et les a mises en dehors des affections, selon le jugement porté sur leur nature odieuse. Elles ne me sont plus rien, pour ce qui est des affections morales ; elles ne sont que chair et péché à mes yeux. Mais en outre, il y a ce qui a opéré ce jugement, savoir, la révélation de la vérité elle-même — de Christ — dans le cœur. Dès lors ce qui est bon est aimé, a puissance et autorité dans le cœur ; la volonté et les affections sont tenues en bride par les choses qui ont autorité sur elles, au lieu d’être abandonnées à leur libre cours, tandis qu’en même temps elles trouvent leurs délices dans ce qui exerce cette autorité sur elles. Elles sont ceintes, retenues ; elles revêtent un ton moral et de la fermeté, par la connaissance de la valeur de ce qui est une obligation, parce qu’il s’agit de ce qui est en Christ, et une joie, parce qu’il s’agit de ce qui est bon. Car dans l’homme l’obligation donne la force, lorsqu’elle est en grâce ; alors on prend plaisir dans la chose elle-même, et elle n’est pas imposée comme une loi. Il y a un cœur bien gouverné, au lieu d’une volonté non gouvernée. Toutefois il est intelligent, et trouve ses délices dans ce qu’il voit en Christ. Il se gouverne soi-même. Ainsi donc, ceindre les reins de la vérité, c’est l’application de la vérité aux affections, en sorte que l’homme est bien troussé, ayant affaire au bien — qui a autorité sur l’âme, et y trouvant aussi ses délices.

Il y a deux passages sur lesquels je désire attirer l’attention du lecteur, en connexion avec la première partie de l’armure.

Dans Hébreux 4, nous lisons : « La parole de Dieu est vivante et opérante, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants, atteignant jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles, et jugeant des pensées et des intentions du cœur. Et il n’y a aucune créature qui soit cachée devant lui ; mais toutes choses sont nues et entièrement découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire ». Il s’agit évidemment ici de ce caractère de la Parole, qu’elle sonde le cœur ; or, « ta parole est la vérité ». Elle est divine, vivante et efficace. Rien de ce qui est de la créature n’échappe à son jugement pénétrant. Cette déclaration de l’Écriture ne va pas au-delà. Mais si j’ai un désir sérieux que toutes choses en moi soient « de Dieu », selon la « nouvelle création » (2 Cor. 5) ; et si j’ai appris, quant à ce qui vient uniquement de la créature, en tant qu’elle a une volonté, que toute l’imagination des pensées de son cœur n’est que mal — et cela en tout temps ; si mon cœur est droit, selon Dieu, je serai très reconnaissant de ce que la Parole découvre ainsi tout ce qui fait obstacle à ma vie spirituelle et se glisse entre mon âme et Dieu, gâtant à la fois et ma communion et ma marche, et de ce qu’elle place l’inclination qui fait obstacle, en la présence de Dieu, où tout est jugé et où il y a délivrance.

Jean 17 va plus loin. Nous y lisons : « Sanctifie-les par ta vérité ; ta parole est la vérité… Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité ». Ici nous avons la Parole introduisant son action positive pour former, aussi bien que son action pour découvrir ; et Christ aussi, mis à part comme la perfection de ce que nous devons être, afin que la révélation à l’âme de ce qu’Il est, Lui, nous rende conforme à Lui-même. Il est évident qu’une telle communication de ce qu’est Christ, attirera d’une part la nouvelle créature et fera ses délices, tandis que de l’autre elle jugera en toutes choses le vieil homme ; mais c’est plus que la Parole divine simplement comme une épée, comme l’œil de Dieu sur nous, qui discerne et découvre ; il y a une puissance d’attraction et d’assimilation. Il s’agit d’un homme dont j’ai la nature (car il est ma vie) ; dans lequel je vois toute cette perfection morale : l’amour, la sainteté, la vérité, la pureté absolue, la grâce, la bonté patiente, le dévouement sans bornes pour nous, le sacrifice de soi-même, et d’une manière absolue, un œil simple quant au dévouement pour Dieu, pour la gloire de son Père, et, dans toutes ces choses, toute la plénitude vivifiante de Dieu. Tout cela existe dans l’homme, dans Celui à qui j’ai affaire, qui m’aime, avec qui je suis un. Il s’est sanctifié Lui-même pour nous. Par la communication de tout cela et de bien plus encore, dans la vérité, nous sommes sanctifiés : — d’abord, en croyant, de manière à y avoir part, et ensuite par la réalisation que nous en faisons chaque jour, en détail, de sorte que nos âmes sont par là attachées à Christ : « Nous tous, contemplant, à face découverte, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés dans la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en esprit ». Portion bénie ! présentée, il est vrai, dans le passage de l’épître aux Éphésiens qui nous occupe, plutôt sous le rapport de sa puissance protectrice, que sous celui de la joie et des avantages qu’elle procure ; plutôt sous le rapport de son énergie morale pour maintenir nos cœurs, que sous celui des joies qu’elle donne dans la communion ; mais également profitable sous tous ces rapports ! La vérité donc, comme étant cette révélation divine à l’âme par la Parole, découvre tout ce qui donne prise à Satan sur nous, et en détruit l’influence sur nos âmes. Elle fait que nous ne sommes plus redevables à la chair ; car nous avons une nouvelle vie avec Dieu, dans laquelle nous avons le droit de vivre, et sur laquelle Satan n’a ni droit, ni puissance ; dans laquelle la chair n’a ni droit, ni part ; vie qui nous a été donnée librement de Dieu, comme une vie nouvelle, de sorte que nul autre n’a aucun droit sur elle. Dès lors le droit absolu et exclusif de Dieu est introduit, et cela apporte de la joie à l’âme — de la joie, parce que l’obéissance à Dieu est maintenant une joie. Nous L’aimons, et nous aimons les droits qu’Il a sur nous. Il y a joie, parce que nous jouissons moralement dans nos âmes des choses dans lesquelles Il nous appelle à marcher. Nous avons une nature intelligente qui est de Lui, et qui vient de Lui ; qui a les joies et les désirs de Sa propre nature, à Lui, et qui se réjouit d’avoir l’expression parfaite de Ses propres désirs dans les droits de Dieu sur nous ; car nous participons « à la nature divine, ayant échappé à la corruption qui est dans le monde par la convoitise ». C’est à cela que se rapporte ce qui est appelé la « loi parfaite, celle de la liberté ». « Celui qui aura regardé de près dans [la] loi parfaite, celle de la liberté, et qui aura persévéré, n’étant pas un auditeur oublieux, mais accomplissant l’œuvre, celui-là sera bienheureux en ce qu’il accomplit ». Nous trouvons ainsi notre bonheur dans le bien, et en même temps l’autorité de Dieu ; nous repoussons le mal, mais non dans un esprit d’orgueil, car Dieu est là, et nous réalisons l’autorité de Dieu sur nous ; toutefois nous avons une joie personnelle dans le bien, selon une nature qui aime le bien à cause du bien même. Quelle prise Satan peut-il avoir ici ? Les pensées sont gouvernées ; les reins sont ceints de la vérité, au milieu de la dissolution et de l’incertitude qui règnent dans le monde ; dissolution à laquelle la chair céderait tout aussitôt. C’est là ceindre les reins.

Dans le ciel la chose ne sera pas nécessaire. La chair ne sera pas là. Tout ce qui attirera le cœur sera divin. Nous pourrons nous y abandonner librement. Il n’y aura rien là que ce qui est soumis à l’autorité de Dieu, rien qui ne réponde à Sa volonté, à Sa nature, et à Sa gloire ; d’un côté Son autorité sera réalisée parfaitement et reconnue avec joie, tandis que de l’autre il n’y aura rien de ce qui exige que nous veillions et que nous prenions garde. Nous pourrons laisser un libre cours à toutes nos affections. Plus elles abonderont, mieux ce sera ; du moins toutes celles que nous aurons, auront un exercice convenable, car Dieu et la plénitude de Christ rempliront entièrement la scène. Ici-bas il nous faut ceindre nos reins de la vérité. Quelle bénédiction que nous puissions le faire, et que nous ayons un tel privilège dans un monde dont jadis nous faisions partie, dans un monde de dissolution ! Quelle bénédiction que nous ayons la Parole de Dieu pour en user ainsi !

Mais quand le cœur est ainsi gardé, la conduite s’ensuivra. La cuirasse de la justice ne manquera pas. Nous ne devons pas oublier que dans le passage qui nous occupe, le sujet qui est traité c’est ce qui est nécessaire dans le conflit avec Satan, et non ce qui est demandé pour que nous puissions nous tenir devant Dieu. Christ est notre justice devant Dieu — parfaite et immuable ; et sans cela nous ne pourrions aucunement faire face à Satan ; mais la justice ne peut revêtir le caractère d’une cuirasse, lorsque nous la considérons comme notre justice devant Dieu. Dans cette justice, tout est paix ; la paix a été faite ; il n’y a pas de combat là. Christ a rencontré l’ennemi, et l’a vaincu ; et Il est devenu ma justice ; et c’est là le fondement de tout. Dieu est vraiment avec moi et devant moi. Mais dans ma lutte avec Satan, si d’une part je ne puis me passer de cette justice-là, de l’autre j’ai besoin de quelque chose de plus : de la justice pratique. Il faut que ma conscience soit sans reproche, pour que je puisse combattre contre lui. Si ma conscience n’a pas été purifiée par le sang de Christ, je n’ai pas encore la paix avec Dieu ; je suis encore en Égypte, bien que je fasse peut-être des efforts pour en sortir ; je ne connais pas encore la puissance de la rédemption. Je ne puis dire que Dieu est pour moi, ni que je suis pour Dieu dans ce monde. J’ai besoin d’être délivré et réconcilié. Mais si je le suis, une conscience pratiquement mauvaise me rendra faible devant l’ennemi. Comment celui dont la conscience l’accuse, que le monde peut accuser, et qui le sait, comment peut-il entrer hardiment dans le combat ? Il a peur que le coup ne l’y atteigne, il est obligé de penser à cela : il n’est pas libre pour penser, en simplicité de cœur, à l’exclusion de toute autre chose, au service qui est devant lui. L’Esprit de Dieu aussi est attristé, et le laisse sentir sa faute, s’il continue à marcher de cette manière insouciante ; comme dans le cas d’Israël devant Aï. Car la hardiesse, lorsque nous avons manqué, montre plutôt de l’indifférence quant au péché, ou un effort pour sauver les apparences, quand le cœur n’est pas droit. Mais si la conscience est bonne, et la marche, droite, il y a confiance en Dieu, et l’on n’a pas à penser à soi. On peut faire librement l’œuvre de Dieu. C’est ainsi que Paul dit : « Priez pour nous, car nous croyons que nous avons une bonne conscience, désirant de nous conduire honnêtement en toutes choses ». Et encore : « Or [en vue] de cela, je m’exerce à avoir toujours une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes ». La seconde partie de l’armure consiste donc à marcher droitement, à marcher avec Dieu. Mais remarquez bien ceci, quant à l’assurance dans le service de Dieu, qu’il ne s’agit pas seulement du mal qui est connu d’autrui, ou que les autres peuvent aisément connaître, mais de tout mal qui est toléré. Car Satan peut se servir de cela contre la conscience, et la rendre timide ; et certainement le Saint Esprit ne la rendra ni dure ni indifférente. Une seule chose nous donne une bonne conscience devant Dieu ; c’est l’effusion du sang de Christ et Son œuvre parfaite. Mais le résultat de cela, c’est la présence du Saint Esprit en nous ; et alors, nous n’avons une bonne conscience contre Satan, qu’autant que le Saint Esprit n’a point été attristé par une chose quelconque, faite contrairement à la lumière qu’Il m’a donnée.

Mais il y en a beaucoup qui n’ont pas le courage de persévérer dans le combat de Dieu, parce qu’ils tiennent à quelque chose qui n’est pas en harmonie avec la lumière qu’ils ont reçue. Peut-être, hélas ! perdent-ils la lumière selon laquelle ils n’ont pas agi ; et Satan réussit à plonger leurs esprits dans de profondes ténèbres par les prétendues bonnes raisons qu’il leur suggère, pour rester où ils sont, sans conquérir sur l’ennemi une parcelle de plus du pays, bien qu’ils soient inquiets — peut-être amèrement hostiles — quand la lumière parvient jusqu’à eux du dehors, lumière qui menace de réveiller de nouveau leur conscience.

L’existence de la chair en nous, quoiqu’elle ait été jugée comme étant péché, ne donne pas une mauvaise conscience, et n’interrompt pas la communion ; mais du moment que nous la laissons agir, que nous la tolérons, même dans la pensée, elle produit l’un et l’autre de ces deux effets.

Si le Seigneur le permet, je vous enverrai bientôt quelques pensées sur les autres parties de l’armure.

Encore que le chrétien qui marche fidèlement, revêtu de l’armure complète de Dieu, jouisse des effets de son emploi dans la paix et la joie de la communion avec Dieu, l’âme a dû peut-être sentir la différence qui existe entre un tel état et la perte de cette communion, avant de connaître l’immense importance de l’armure, ou plutôt l’immense importance qu’il y a à s’en revêtir. Il vaut beaucoup mieux, pourtant, jouir de cette paix confiante qui en accompagne l’emploi, que d’en apprendre l’importance en s’exposant sans elle aux assauts de l’ennemi. La communion avec Dieu est une chose réelle, dans laquelle Il répand dans l’âme, à un degré plus ou moins grand, la profonde joie de Sa présence — de cette faveur et de cet amour parfait, selon lesquels Il entre en rapport avec l’âme, se révélant Lui-même — et donne, par Sa présence, le bonheur d’une relation dans laquelle l’âme vit, sans avoir ni le soupçon ni la pensée qu’elle puisse être interrompue. Elle est plus que la foi, bien que fondée sur la foi ; elle est autre chose que la certitude du salut, quoiqu’elle en soit le couronnement, le sceau et la réalisation. La certitude abstraire, la certitude consolante, que mon Père m’aime, et qu’Il ne veut ni ne peut agir autrement, est autre chose que des rapports bénis avec cet amour, sans qu’on ait la conscience d’aucune autre chose ou de quelque chose qui pût entraver cette jouissance. La certitude même que Dieu est amour constitue l’amertume du sentiment qu’on peut éprouver d’en avoir perdu la jouissance — car je ne parle ici que des saints. Le sceau que le Saint Esprit met à la vérité, nous assure de l’amour de Dieu, et si nous bronchons, Christ intercède pour nous ; mais en outre, le Saint Esprit est la source de la jouissance de cet amour dans le cœur : ce sont deux vérités différentes. Dans l’une — qui est, il est vrai, le fondement de tout — il y a l’assurance que Dieu est pour nous ; dans l’autre, c’est Dieu en nous, remplissant le cœur de joie, de la communion « avec le Père et avec son Fils Jésus Christ ». Il y a deux manières — bien distinctes, à la vérité, dans leur caractère — dont je puis perdre cette communion : l’une négative, lorsque la négligence m’a privé de rapports positifs et sensibles avec Dieu — le cœur étant froid et indifférent ; l’autre, lorsqu’il est question de la conscience, et que, le cœur ayant permis à l’ennemi d’avoir le dessus, le Saint Esprit, en nous, agit en nous reprenant sévèrement. L’Esprit alors, bien qu’Il ne détruise jamais le sentiment de l’amour de Dieu, nous fait pleurer amèrement la perte du sentiment intime et de la jouissance de cet amour, et nous fait goûter, plus ou moins, quels sont les fruits du péché, en tant que, par sa nature même, il sépare l’âme de Dieu ; Il le rend ainsi horrible à nos yeux, non pas parce que nous en sentons le mal moralement avec Dieu, mais parce qu’en sa nature il nous sépare de lui. Il est vrai que, pour ce qui regarde la foi, l’Esprit ne permet pas que nous supposions en aucune manière que Dieu nous abandonnera, mais Il nous fait sentir ce qu’est le péché. Mais ce dernier cas est un cas extrême ; et il y a discipline de la part de Dieu, et même une discipline sévère. L’autre cas n’est, hélas ! que trop commun. Ils sont bien différents. Bien des chrétiens vivent fréquemment dans un état analogue au dernier cas que j’ai supposé ; mais chez eux, cela vient de ce qu’ils sont encore sous la loi, et qu’ils ne sont pas établis dans leur relation avec Dieu ; et la détresse par conséquent n’est pas si grande, parce qu’il n’y a pas eu la même proximité à l’égard de Dieu. Je suis entré dans ces considérations, quant à ce qui résulte de ne pas avoir employé l’armure que Dieu nous a donnée. Je reviens au caractère et à l’emploi de l’armure.

Je me suis étendu un peu sur la vérité comme ceinture de nos reins, et sur la cuirasse de la justice ; j’ai parlé de gouverner et tenir en ordre les affections au moyen de la vérité, de la révélation de Christ à l’âme et de la marche qui en découle, et de la vigilance selon Dieu d’une conscience inattaquable. L’âme est ainsi pratiquement en paix — elle n’a pas à s’occuper d’elle-même — elle peut marcher en liberté et avec confiance — sans soupçons. Quand le cœur est plein de paix, et jouit — avec Dieu — de la douceur de cette paix, étant exempt de soupçon, l’âme marche dans l’esprit de paix. Cette paix caractérise toutes ses voies et toutes ses relations avec autrui. Il n’y a ni efforts, ni contrainte — rien dont il faille se garder ou qu’il faille retenir. La marche est naturelle, sans contrainte comme sans soupçons.

Il n’y a pas la crainte du mal, parce qu’il n’y a pas la conscience du mal. Ce n’est pas que l’âme soit sans sagesse ; cela ne saurait être dans un tel monde ; mais elle est sage quant au bien, et simple quant au mal. Elle ne craint pas beaucoup que le mal l’atteigne, parce qu’elle a pour portion une paix que le mal extérieur ne saurait toucher, et elle ne compte pas sur le bien extérieur comme sur une ressource pour elle. Dans cette paix, le cœur dépend de Dieu et compte sur Lui ; et comme étant, dans ce sens, au-dessus du mal, il apporte avec lui la paix dans la scène par laquelle il passe.

L’expression « ayant les pieds chaussés de la préparation de l’évangile de paix », est bien belle, en ce qu’elle montre le caractère habituel de la marche. Tel fut, spécialement, le caractère de Christ. Il apporta la paix ; Il fut rejeté, il est vrai, mais Il n’en fut pas moins, par excellence, Celui qui procure la paix. Il déclara que ceux qui étaient tels seraient appelés fils de Dieu. Ces trois premières parties de l’armure sont, quant à la pratique, pour ce qui concerne du moins les relations des saints, exprimées dans ces paroles : « Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix entre vous ».

Ainsi gouvernée intérieurement, et marchant dans la paix extérieurement, l’âme est libre pour se confier en Dieu. Toutes ces parties de l’armure doivent, il est vrai, être portées ensemble, mais il existe entre elles une dépendance morale, un ordre moral. La condition intérieure précède l’activité extérieure ; l’ordre dans les affections et la justice pratique précèdent l’esprit de paix dans nos voies avec autrui ; et tout cela précède cette confiance en Dieu, qui nous garantit des assauts de l’ennemi. Ce n’est pas que la confiance découle de cette marche, car elle est uniquement en Dieu ; mais c’est là le sol où elle croît ; c’est dans un tel état qu’elle a son libre exercice. Il est également important de remarquer d’une part, que la confiance ne regarde pas en arrière, qu’elle ne compte pas sur un certain état de l’âme, et de l’autre, que c’est dans cet état de l’âme que cette confiance trouve son libre exercice. Quand nous jouissons d’une bonne santé, tout dépend de l’état du corps ; mais parce qu’il est en santé, ses forces agissent par rapport à ce qui doit en être l’objet ; et nous ne pensons pas du tout à la santé.

La foi, ici, c’est la pleine confiance en Dieu, qui compte sur Sa bonté et Sa fidélité, dans l’assurance qu’Il est pour nous — qui se fie en un Dieu qui est entièrement pour nous. Sans cela tout est désespoir, ou à peu près, dans une conscience qui sent qu’elle a affaire à Dieu. Satan est entré ; et à l’âme qui sent le besoin d’avoir Dieu avec elle, il ne reste plus que le sentiment, plein d’angoisse, qu’Il ne l’est pas. C’est pour cela que le Sauveur prie pour Pierre, afin que sa foi ne défaille pas ; c’est-à-dire, afin qu’en dépit de sa chute terrible il ne soit pas livré à la pensée, qu’à cause de cela Dieu l’avait abandonné, qu’Il était contre lui, et qu’il n’y avait plus d’espérance. Les dards enflammés de Satan, ce ne sont pas ses efforts pour séduire en agissant sur nos diverses convoitises ; mais les invasions qu’il fait, sous la forme de l’incrédulité ou du désespoir, lorsque, d’une manière ou d’une autre, nos cœurs ont été détournés de Dieu. Telle est la force du passage dans 1 Corinthiens 7 : « Afin que Satan ne vous tente pas à cause de votre incontinence ». Le mal était là ; l’incontinence était supposée ; la tentation était la puissance de Satan sur l’âme, qui en était le résultat. Il s’agit évidemment d’une puissance autre que ses séductions. Il n’y a aucun plaisir dans le désespoir, mais une profonde angoisse. La chair trouve son plaisir à satisfaire ses convoitises, mais il n’y a pas de convoitises dans le désespoir : il est dans l’âme comme un feu consumant.

Nous pouvons voir cette même différence dans les tentations de Christ, autant du moins qu’Il pouvait se trouver sur le même terrain que nous. Il ne pouvait y avoir ni convoitises, ni désespoir ; mais Satan chercha à Le séduire au commencement de Sa carrière, pour Le détourner du sentier de l’obéissance ; puis à la fin, il chercha à L’accabler par toutes les terreurs de la mort. Dans le premier cas, le Seigneur garda Son premier état ; mais dans le second, Son agonie ne fit que Le conduire à une plus profonde communion avec Son Père. Mais Il subit pour nous toute la pression de la puissance de Satan ; ce fut pour nous sous l’un et l’autre rapport ; toutefois cette puissance ne L’atteignit jamais au-dedans, de manière à Le détourner de Dieu, du sentier parfait de l’obéissance.

Les dards enflammés de l’ennemi, c’est la puissance de l’ennemi sur l’âme, lorsqu’elle est demeurée exposée à ses invasions, parce qu’elle avait mis de côté le bouclier de la foi — une entière confiance dans la grâce de Dieu, dans Sa faveur, en tant qu’elles sont immuables, et que c’est là où nous sommes placés.

Tels sont, je n’en doute pas, ses dards enflammés ; et ils sont terribles, lorsque nous y sommes exposés — parce que le bouclier de la foi n’a pas été notre sauvegarde, qu’il a été mis de côté. Mais voici ce que je désire ajouter : je crois que ce cas n’existe jamais sans quelque complication, c’est-à-dire que la chose ne se présente jamais seule, sans quelque cause qui l’ait produite. Le passage dans 1 Corinthiens auquel j’ai fait allusion explique ce que je veux dire. Satan tentait, à cause de l’incontinence, une âme qui par la convoitise lui avait ouvert la porte, qui s’était même égarée en esprit jusque dans son domaine, abandonnant Dieu — non par une volonté formelle peut-être, mais de cœur ; — qui s’était exposée naturellement à la puissance de l’ennemi, en laissant aller le cœur à toutes choses, particulièrement à ces convoitises que nourrit une volonté corrompue, qui, comme l’exprime un apôtre, « font la guerre à l’âme », et qui sont si opposées à la nature même de Dieu, à Sa pureté et à Sa sainteté. Lorsque c’est un chrétien qui, à quelque degré que ce soit, cède à ces convoitises, c’est beaucoup si la chose n’a pas pour résultat cette terrible puissance de Satan sur l’âme, qui, pour un temps du moins, obscurcit en elle la lumière de Dieu, et lui cache Sa faveur ; et la connaissance de cette faveur, chez celui qui souffre pour en avoir perdu le sentiment, ne fait que lui rendre cette perte plus terrible encore : il semble qu’elle ait disparu pour toujours ; — du moins la chose peut arriver à ce point. En tout cas, c’est le plus terrible châtiment qui puisse atteindre un cœur d’homme. Si une âme appartient à Dieu, elle sera assurément délivrée ; mais qui peut dire pendant combien de temps elle aura à souffrir ? Le grand remède contre un pareil danger, c’est de tenir l’âme fréquemment, d’une manière positive, dans la présence de Dieu. C’est notre privilège et notre suprême joie que d’y marcher constamment ; mais je parle d’entrer positivement dans la présence de Celui qui est lumière, afin que tout soit clair dans la conscience et que tout soit en liberté dans le cœur ; — en un mot, non seulement afin que nous jouissions des bénédictions qui viennent de Lui, mais encore afin que nous soyons devant Lui, comme Il nous le permet en Sa bonté. J’ai examiné les effets qui résultent de ce que le bouclier de la foi n’a pas été tenu élevé, et particulièrement ce qui en est la cause, par manière d’avertissement ; mais ce cas est aussi rare qu’il est terrible : que la grâce de Dieu en soit bénie !

Mais il se passe quelque chose d’une nature analogue, dans un état d’âme différent, quant à ce qu’on appelle assez fréquemment les dards enflammés de l’ennemi. Je fais allusion à ces cas où des pensées blasphématoires et incrédules semblent surgir dans l’esprit ; elles n’ont pas été désirées ; elles ne sont pas l’effet du raisonnement, mais elles se présentent sans qu’on les ait cherchées, et produisent une grande détresse dans l’âme. Mais la chose arrive, je crois, lorsque l’âme n’est pas affranchie en Christ. Du moment que nous sommes réellement introduits dans la présence de Dieu, dans la connaissance de Sa faveur et de Son amour — que nous sommes ainsi devant Lui, jouissant de Lui — Satan n’a pas d’entrée et ne peut donc atteindre l’esprit. Dans l’état de désespoir dont il a été parlé plus haut, des sentiments de rébellion contre Dieu peuvent surgir et surgissent en effet ; mais ils proviennent de l’activité de l’esprit lui-même, dans l’état où il se trouve ; tandis que les suggestions, dont je parle maintenant, sont étrangères à tout sentiment et à toute pensée reconnus dans l’âme. Mais il n’existe point ici, je crois, la connaissance — vraie et personnelle — de Dieu en grâce, bien que cette grâce puisse être admise comme une vérité et même comme le seul fondement de l’espérance. De telles pensées harassent l’âme et la rendent misérable ; et les personnes qui en sont assaillies en tirent quelquefois de sombres conclusions par rapport à elles-mêmes — comme, dans d’autres cas semblables, on pense avoir commis le péché contre le Saint Esprit. Ici, c’est la délivrance générale et la vraie connaissance de Dieu, qu’il faut chercher. La liberté dans laquelle Christ nous place en nous affranchissant — car cette délivrance est réelle — nous amène à Dieu Lui-même, comme affranchis de tout ce qui était contre nous. Ainsi donc, dans le cas des suggestions si pénibles dont nous parlons maintenant, le bouclier de la foi n’a pas été abandonné ; mais on ne l’a pas encore pris, on ne l’a pas encore tenu élevé avec le bras de la foi. Le bouclier de la foi est donc cette entière confiance en Dieu, qui découle de cette connaissance réelle et personnelle de la rédemption, qui réduit au silence tous les doutes, et empêche toutes les questions, par la connaissance personnelle de l’amour de Dieu, qui, au lieu d’avoir des questions à vider avec Dieu, compte sur Lui, en dépit de toute autre chose. « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? ». Ce n’est pas seulement la paix, pour ce qui regarde le mal, par le moyen du sang de Christ, mais la confiance en Dieu, résultant de ce qu’Il est ainsi connu. « Ô Seigneur, dit Moïse, je te prie, si j’ai trouvé grâce devant tes yeux, que le Seigneur marche maintenant au milieu de nous, car c’est un peuple de cou roide ». Dieu est notre ressource et notre secours contre nous-mêmes, notre sécurité contre toute autre chose. Satan peut prouver mille choses contre nous ; la connaissance que nous avons de Dieu, est la réponse à toutes.

Une confiance entière — ferme et constante — en Dieu Lui-même, voilà donc le principe et la source de l’énergie ; les efforts de Satan pour la briser ou l’affaiblir sont éteints par le bouclier de la foi. Maintenue pratiquement en sa place en marchant avec Dieu, elle se repose, en elle-même, sur la vraie connaissance de Dieu, comme étant pour nous, comme Il s’est révélé en Christ, connaissance qui nous est donnée par Dieu, et qui est soutenue et nourrie par la grâce et l’intercession de Jésus.

Mais il y a un autre développement de cette condition d’âme, qui s’y lie intimement, bien que différente pourtant — la connaissance et la possession du salut. Voici la différence : ce n’est pas la confiance permanente en ce que Dieu est, mais l’heureuse certitude de ce qu’Il a fait, la conscience de la position où Il nous a placés.

Dans la confiance, il y a dépendance, sentiment convenable et béni, qui rend l’âme plus tendre, bien qu’il l’enhardisse dans ce qui est bien et pour tenir ferme contre les ennemis de nos âmes. Le salut donne hardiesse et énergie ; nous allons la tête levée, pour ainsi dire, la tête couverte de la force et du salut de Dieu Lui-même. « Plût à Dieu, dit Paul, que non seulement toi, mais aussi tous ceux qui m’entendent aujourd’hui devinssent de toutes manières tels que je suis, hormis ces liens ». Était-il — lui, après deux années d’emprisonnement et d’injustes traitements, dans la présence des juges, comme un prisonnier lié de chaînes, sans ressource sinon en Dieu — était-il découragé et craintif en son esprit ? Le casque d’un salut qu’il connaissait était sur sa tête. Mais tout était à lui en Christ — il en aurait la possession dans la gloire ; — tout était à lui, dans sa propre âme. Il était ce que l’amour qui était dans son cœur pouvait souhaiter que d’autres fussent aussi ; la conscience que tout cela était à lui animait l’amour qui s’épanchait envers autrui — lui donnait pour but son propre bonheur. Il connaissait sa relation avec Dieu ; il savait qu’il était dans la lumière comme Dieu est dans la lumière, dans la joie bénie de la sainteté — le péché, le mal et toute confusion étant au-dehors ; il connaissait la gloire complète de Jésus, et l’amour du Père, qui ne pouvait être empêché par aucune chose dans l’état de l’objet sur lequel il reposait. Cet amour était garanti par la croix, en sorte qu’il pouvait maintenant avoir son libre cours. Il possédait l’amour de Jésus ; et en Jésus tout était assuré. Le salut était un casque pour sa tête ; il pouvait la tenir levée devant tous. Et il ne l’est pas moins pour nous au jour du combat : nous n’avons pas à nous occuper de nous-mêmes ; tout est assuré, car ce casque est à l’épreuve de tous les coups : nous sommes libres, de manière à employer notre sagesse et notre force, sans être troublés par aucune crainte pour nous-mêmes, dans la lutte où nous sommes placés. Nous pouvons chercher la victoire et la bénédiction pour d’autres, la gloire du Seigneur, le succès devant Lui. Il a pensé à nous et Il nous a mis dans la place où nous sommes et où nous avons plus que le cœur de l’homme ne sait ni ne peut désirer. Nous y sommes en sûreté, et nous pouvons dès lors penser à Le servir, Lui. Il est évident qu’en ceci comme dans tout le reste, nous devons le réaliser nécessairement par la puissance du Saint Esprit — agissant parce qu’Il n’a pas été attristé — pour que nous puissions en user et y marcher.

Dans toutes ces parties de l’armure, nous avons trouvé ce qui se rapporte à notre propre position, et à la jouissance, de notre part — avec des affections bien gouvernées et dans la piété — de notre relation bénie avec Dieu — relation qui nous est donnée dans la nouvelle position qu’a prise le second Adam, et que nous avons en Lui, et par Lui, et pour toujours avec Lui. C’est là qu’est notre sécurité et notre défense, dans la lutte. Ainsi rien ne nous sépare « de l’amour de Dieu [qui est] dans [le] Christ Jésus notre Seigneur ». Mais il y a une énergie active (des armes que nous avons à manier dans la puissance de l’Esprit de Dieu), qui réduit au silence la chair, qui renverse la puissance de Satan, et qui arrête ceux qui sont sous sa puissance. Quand nous sommes pleinement dans la puissance de notre relation avec Dieu, nous pouvons prendre « l’épée de l’Esprit qui est la Parole de Dieu ». Si l’âme n’est pas en communion avec Dieu, elle ne saurait manier sa Parole en son nom. Ce n’est pas une arme charnelle, dont on puisse se servir avec une force charnelle ou une sagesse charnelle. Elle est l’épée de l’Esprit : elle est aiguë ; elle atteint la conscience, même celle des plus endurcis, lorsqu’elle est bien appliquée, elle fait plier et subjugue les plus orgueilleux. Mais si l’âme n’est pas avec Dieu, on n’aura pas la pensée du passage convenable, et ce passage ne sera pas accompagné de la puissance de Dieu. Remarquez bien qu’il n’est pas fait mention ici de la Parole comme d’un moyen d’édification, car elle n’est pas alors une épée ; mais comme d’une arme pour la lutte. Les armes de notre guerre sont spirituelles, pour la destruction des forteresses. Dans le combat, la Parole de Dieu, lorsqu’elle est employée dans l’Esprit, apporte avec elle la lumière dans l’âme, quant à notre position entière dans la lutte — répandant la lumière de la pensée de Dieu sur toute la scène et toute la question qui sont devant nous — et cela inspire une confiance dont celui qui ne possède pas cette lumière ne peut se faire la moindre idée. Le but de Satan, c’est de décevoir ; la conscience de la possession de la pensée divine ne fait que rendre la déception qui a été découverte un élément de force, en ce que nous savons à qui nous avons affaire, et que Dieu est dans la lumière qui est répandue sur les artifices de l’ennemi. Cette lumière les découvre et les juge complètement ; et la découverte de la déception est une victoire sur ces artifices, à laquelle il ne peut y avoir de réponse. Voyez comment le Seigneur se servit de l’Écriture, comme un exemple — à jamais sans égal — de l’emploi de cette arme. Voyez comment ses adversaires furent réduits au silence, en sorte que « personne n’osa plus l’interroger » ; comment Satan lui-même fut réduit à laisser Celui qu’il ne pouvait toucher. Car cette arme repousse toutes les attaques de Satan, de même qu’elle confond, par sa puissance, toute la force et tous les artifices de l’ennemi. Nous n’avons pas d’autre arme ; il faut que nous ayons l’adresse de nous en servir, ce qu’aucun exercice pratique ne saurait donner, mais uniquement la puissance de la grâce présente. Mais en cette arme nous avons la pensée même de Dieu, en Sa lumière et Sa vérité, au milieu des ténèbres par lesquelles Satan voudrait couvrir de nuages l’esprit de l’homme.

La liste se termine par une arme d’un caractère particulier et distinct ; cela montre comment toutes les parties de l’armure doivent être employées dans une dépendance entière et constante. Nous avons vu que les premières parties de l’armure sont défensives ; ce sont elles qui empêchent Satan de nous toucher, et elles se lient au jugement de soi-même et à la marche avec Dieu ; après elles vient l’énergie active de la Parole de Dieu, qui est l’épée de l’Esprit : mais le Saint Esprit, qui seul peut nous rendre capables d’employer la Parole, ne peut le faire en nous plaçant dans une position d’indépendance ; cela serait contraire à Sa nature et à Son service, et à l’effet moral de Sa présence avec nous. Il met nos âmes en rapport avec la source de toute puissance et de toute grâce, et dans la dépendance de cette source. Il ne saurait être séparé de ceux au nom desquels Il agit, d’auprès desquels Il est venu, et, par Sa présence même, Il nous place dans la communion avec eux et dans la dépendance à leur égard. C’est ainsi qu’il est dit de Lui : « Il ne parlera pas de lui-même », c’est-à-dire, en dehors de Sa connexion avec le Père et le Fils (comme Jésus dit à Pilate : « Dis-tu ceci de toi-même ? ») — comme un esprit isolé, qui pourrait dire des choses dont il serait lui-même la source. Mais il y a plus encore que cela, parce que le Saint Esprit agit en nous moralement, et nous fait sentir, comme à de nouvelles créatures, notre entière et, je puis ajouter, notre heureuse dépendance, par rapport à une source aussi bénie d’activité et de puissance que l’est Dieu Lui-même. Nous savons que nous sommes dépendants : c’est la place d’une créature ; c’est la place d’une créature qui marche avec Dieu, et celle qu’elle prend volontiers ; car le cœur qui est conduit par le Saint Esprit, est réjoui de tout recevoir de Dieu, comme il sait aussi qu’il ne peut recevoir d’ailleurs ce qui est bon. Mais cette dépendance s’exerce dans la confiance ; nous demandons ; nous exprimons notre dépendance ; nous supplions, à la fois, dans le sentiment du besoin et dans le vif désir de l’accomplissement des choses à l’égard desquelles il nous est donné de pouvoir réussir ou d’être exaucés — pour d’autres. L’esprit, tout en restant dans la dépendance, est amené dans le courant des désirs et des bénédictions de Dieu, par l’opération du Saint Esprit — reçoit une part dans cette énergie d’activité divine, mais toujours dans le sentiment d’une entière dépendance à l’égard de Dieu. Dieu vient à notre rencontre, nous répond, manifeste Son concours à l’égard des choses qu’Il a mises dans nos cœurs par le Saint Esprit. Nous sommes occupés des choses dans lesquelles Dieu agit, et agit avec nous et pour nous. Non seulement nos désirs sont accomplis, mais nous avons la conscience du concours de Dieu dans ces choses, et la conscience que nous nous tenons de Son côté dans nos luttes et dans notre service, tandis qu’en même temps nous avons cette joie, que toutes choses sont à Lui. Et ce n’est pas là tout, ce n’est pas seulement notre propre part dans cette lutte divine qui nous occupe ; mais l’amour envers les autres — envers ceux du dehors qui sont à Lui et qui nous sont ainsi réellement unis — agit, selon la grâce, en intercession.

On trouve tout dans cet instrument — si faible, en apparence, au jugement de l’homme, mais — précieux, surtout, parce que c’est un instrument qu’on ne voit pas. Le sentiment du besoin s’y trouve ; il y a aussi un vif désir de ce qui est bon pour autrui — dans l’amour ; il y a le désir qui a en vue la gloire de Dieu, la confiance en Son amour, en Sa Parole, la dépendance à Son égard, la réalité des rapports avec Lui ; et en même temps, par suite, tout ce qui est inconséquent est mis au jour dans le cœur par cette proximité où l’on est quant à Dieu — non seulement pour ce qui concerne la sainteté, mais encore pour ce qui touche la confiance dans cette proximité. En outre, il y a ce qui lie intimement ensemble tout le corps, dans sa dépendance à l’égard de la tête. Quelle place que cela, pour employer l’épée que Dieu nous a donnée ! Avoir Ses propres pensées, accompagnées de puissance, et être avec Lui-même, avec une entière confiance qu’il y aura toujours une réponse, procédant de Son amour et de Sa puissance. Remarquez bien qu’il est question de prier toujours — en toute occasion. C’est ici une preuve que nous vivons dans cet état de communion avec Dieu, quand le cœur se tourne vers Lui tout aussitôt et naturellement ; il ne se met pas à considérer, lorsque quelque chose se présente, mais à prier ; la réponse de Dieu viendra certainement. Remarquez ensuite qu’il s’agit de prier « par l’Esprit », c’est-à-dire dans la puissance de l’action de l’Esprit, dans notre communion avec Dieu. Mais ici un autre élément est placé devant nous ; c’est l’exercice actif d’un esprit vigilant, de sorte que tout aboutit à la prière ; et que nous découvrons les choses à l’égard desquelles nous avons à prier. Il y a la sollicitude active de l’amour, toujours vivante et éveillée, qui ne s’endort pas sur les intérêts de l’Église de Dieu, sur la sainteté et la communion des saints — et qui ne saurait le faire, si nous sommes près de Dieu. Car il y a dans l’amour une énergie vivante et active, qui désire des bénédictions pour les saints, et nous porte ainsi à nous approcher de Dieu. Ceci donne de la persévérance et de la ferveur ; car, quelle que soit notre confiance dans l’amour de Dieu, l’affection est fervente et persévérante ; et c’est ici surtout que se manifestent les affections qui viennent de Dieu, notre participation personnelle, par grâce, au plaisir que Dieu prend à bénir. Ici donc, comme ailleurs, l’apôtre mentionne « tous les saints » (comp. 1, 15 ; 3, 18). L’apôtre savait ce que c’était — comme tout le montre abondamment — et il en connaissait le prix. C’est un privilège qui appartient à « tous les saints » ; et un apôtre même était dépendant à cet égard. Tous n’ont pas des dons qui les distinguent, mais tous ont le privilège de s’approcher de Dieu — comme enfant et comme sacrificateur (voyez 2 Cor. 1, 11). La puissance divine en nous est le fruit de la dépendance à l’égard de Celui qui donne cette puissance.

Ainsi donc, l’armure de Dieu commence par le gouvernement de ce qui est intérieur, quant aux affections ; vient ensuite l’ordre dans la marche, dans la pratique ; puis vient la paix dans la marche (et c’est là ce qui arrive, car le péché est remuant et impatient) ; puis, au moyen d’une confiance invariable, la sécurité contre les attaques de Satan, la joie et la puissance du salut devant Dieu ; et finalement, l’énergie active dans laquelle nous pouvons en toutes choses nous servir de la Parole ; et derrière toutes ces armes se trouve l’absolue dépendance qui a son exercice dans la prière.