Traité:Vie et vie éternelle
Traduit de l’anglais par E.L.B.J.N. Darby
Préface
Nous publions cette brochure de M. J.N. Darby, pour répondre à un besoin actuel.
Quoique cet écrit ait été assez répandu parmi les chrétiens qui se servent de la langue anglaise, nous n’avons pas connaissance jusqu’à présent d’une traduction française.
Dans les écrits de M. Darby, la vie et la vie éternelle sont souvent en vue ; mais il n’existe pas, que nous sachions, un ouvrage du même auteur qui traire directement une telle question.
Cet important sujet, qui occupe tant de place dans l’enseignement des apôtres Paul et Jean, est d’un intérêt particulier de nos jours. Nous vivons dans les derniers temps, les temps où les croyants doivent plus que jamais se tenir près de Celui qui a les paroles de la vie éternelle, et qui dit : « C’est ici la vie éternelle qu’ils te connaissent seul vrai Dieu et Jésus Christ que tu as envoyé » (Jean 6, 68 ; 17, 3).
Nous avons besoin d’être fortifiés dans les « choses qui sont en haut » et d’être formés dans la connaissance du Seigneur, qui s’en est allé loin de ce monde, auprès du Père. Lui est le vrai Dieu et la vie éternelle ; et nous devons apprécier tout ce qui tend à nous faire entrer, moyennant l’action du Saint Esprit, dans une connaissance plus simple de Sa personne.
Nous avons éprouvé cette bénédiction dans la lecture de ce traité ; l’auteur nous engage à pénétrer toujours plus dans la sphère où est Jésus glorifié, dans la présence du Père. En faisant ainsi, nous serons hors de l’esprit de ce présent siècle, et nous comprendrons mieux les paroles du Seigneur : « Parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez » (Jean 14, 19).
La difficulté de traduire le texte anglais a été grande, tant à cause de la profondeur du sujet que des particularités du style. Nous désirions donner autant qu’il nous était possible, la pensée exprimée par l’auteur. Ceux qui connaissent la langue anglaise pourront se rendre raison du texte, la brochure a été tirée d’un volume de « Notes et commentaires sur les Écritures ».
E.L.B. — 1912
Vie et vie éternelle
La vie éternelle est en Christ seul ; mais déduire de cette vérité que l’homme n’est pas immortel — qu’il n’a pas la vie — prouverait qu’il n’a pas la vie maintenant. Je ne dis pas cela pour prouver que l’homme existe après la mort, car ce n’en est pas la preuve, mais pour démontrer la nullité du raisonnement. D’autres phénomènes prouvent que j’existe maintenant, mais le fait que la vie éternelle est en Christ seul ne le prouve pas ; car si ce fait démontrait que l’homme n’existe pas sans posséder cette vie éternelle, il prouverait que personne, sauf le chrétien, n’existe actuellement. Si quelqu’un existe maintenant sans avoir la vie éternelle, il pourra exister alors ; quoiqu’il reste à prouver en quoi consisterait cette vie et quelle serait sa durée. Je possède la vie éternelle, quoique je sois mortel en ce qui concerne mon existence humaine dans laquelle je ne suis pas immortel, mais mortel. Même les anges n’ont pas la vie éternelle comme nous l’avons en Christ ; sont-ils donc mortels ou sans existence ? C’est ici la question. Il est clair que le dépérissement du corps ou du système des sens ne prouve rien, puisque l’âme est distincte du corps quant à sa nature. Tout raisonnement sur l’existence dans n’importe quelle forme ou durée, qui se base sur la vie éternelle, est sans fondement.
La vie est ce en quoi un être jouit de la position où il est placé. Ainsi pour l’homme, elle peut se rapporter à ce en quoi il jouit de ce qui est sur la terre ; ou bien, puisqu’il est en relation avec Dieu, à cette relation même. Le péché a causé la ruine de la jouissance de la terre et de celle de la relation avec Dieu ; mais il est possible de perdre la première tout en conservant la dernière ; ou bien de conserver la première et de perdre la dernière (Matt. 10, 39). La mort, littéralement, termine la capacité de jouir des choses d’ici-bas ; et puisqu’elle est entrée par le péché, elle comprend davantage. Cependant par la rédemption une plus haute bénédiction nous a été conférée, qui conduit à une jouissance plus profonde de la relation avec Dieu.
Le péché sépara l’homme d’avec Dieu, et ainsi, de la source de toute vraie joie. L’homme ne pouvait détruire sa responsabilité ; mais il a été retranché de toute jouissance de communion avec Dieu, à cause de l’état de son âme ; et sa responsabilité ne produisait rien sinon la crainte. Il rechercha la joie en ce qui était au-dessous de lui, et haït Dieu envers lequel il était responsable. Or, l’expression « la vie » s’emploie de ces deux manières, et « la mort » aussi. « Celle qui vit dans le plaisir est morte en vivant » ; nous sommes « morts dans les fautes et dans les péchés », tout en vivant ici-bas.
La mort signifie en général la privation de la capacité de jouir soit de la terre soit de la relation avec Dieu, ou bien de ces deux choses ; car l’entrée de la mort amena la séparation judiciaire d’avec Dieu. Lorsque l’homme manifesta sa propre volonté et sa convoitise, il était mort devant Dieu, quoiqu’il pût jouit pour le moment de ce qui répondait à ses convoitises. Puis il fut chassé judiciairement de l’endroit où la vie d’ici-bas se trouvait dans l’arbre de vie. Il était physiquement assujetti à la mort ; il devait mourir et il était moralement mort par rapport à Dieu.
La loi vint et proposa le bonheur à celui qui marcherait avec Dieu ; mais l’homme ne pouvait y répondre. Le jugement prononcé sur l’homme et la femme en Éden n’était qu’en rapport avec la vie de l’homme ici-bas, et avec la fécondité dans le cas de la femme. L’expulsion d’Éden était toute autre chose.
La vie promise par la loi était une vie de bonheur avec Dieu, mais elle n’était pas nécessairement hors de ce monde. Puisque l’homme a été formé pour Dieu, le seul vrai bonheur de vivre, même ici-bas, est avec Lui ; — sans cela nous serions morts en vivant. Et puis la mort physique, qui met fin à une vie sans Dieu, conduit l’homme au jugement en rapport avec sa responsabilité. Il est vrai qu’en cela, la question est celle de la culpabilité et de la justice, non de la vie, quoique ces choses puissent aller ensemble. Christ est la vie, et Christ est la justice pour nous. Quand nous lisons : « Les gages du péché c’est la mort », il s’agit, sans doute, de la mort physique ; mais puisque l’homme s’est séparé de Dieu, c’est la mort permanente de l’âme. Ainsi il est dit : « Si vous vivez selon la chair, vous mourrez », et sans doute c’est la fin de la vie ici-bas, mais en même temps c’est la perte de tout bonheur pour l’âme. L’homme inconverti est déjà sans Dieu, et tout espoir sera perdu finalement avec la vie d’ici-bas.
« Si, par l’Esprit, vous mortifiez les actions du corps, vous vivrez ». Cela ne veut pas dire que nous ne soyons pas mortels, mais que nous possédons actuellement le bonheur de l’âme d’une manière plus excellente. Sans doute, c’est la nouvelle création ; mais étant déjà vivifiés, nous jouissons de la vie divine dans sa propre sphère.
Toute la question se résume dans la manière d’envisager la vie : comme vie ici-bas simplement, ou bien comme une vie en rapport avec Dieu. C’est Christ seul qui donne la vie, c’est-à-dire la capacité de jouir de la vie avec Lui dès à présent. Nous sommes dans la sphère à laquelle appartient la vie naturelle ; mais nous ne sommes pas encore, sauf par la foi, dans la sphère à laquelle appartient la vie divine, et d’où elle vient.
La loi proposait la vie à l’homme comme résultat de son obéissance ; la vie et l’incorruptibilité ont été mises en évidence par l’évangile. Nous avons la vie de Dieu, la joie en Lui ; mais nous n’avons pas cette vie dans le milieu auquel elle appartient, puisque nous sommes dans un monde ruiné, où l’homme vit sans Dieu.
La vie éternelle, selon les conseils de Dieu, est dans la sphère qui lui appartient ; c’est-à-dire dans la nouvelle création où nous serons semblables à Christ — rendus conformes à Son image. C’est ainsi que nous posséderons la vie à l’apparition du Seigneur ; nous la possédons déjà, puisqu’Il est notre vie, mais c’est dans une sphère qui lui est étrangère. Ceux qui seront conservés pour le millénium auront la vie et la bénédiction divine sur la terre ; d’autres qui n’auront pas la vie pourront participer aux bénédictions terrestres et puis abandonner le Seigneur. Mais cela ne sera pas encore le plein développement de la vie éternelle ; car l’incorruptibilité ne sera pas encore venue, quoique la sphère soit celle de la paix et non du combat, et que Christ y soit manifesté.
En Luc 9, nous avons Moïse et Élie, les disciples et la nuée aussi.
La vie éternelle appartient à une certaine sphère de bonheur ; c’est la capacité d’en jouir, et elle possède déjà des objets suprêmes. Mais elle n’est pas encore dans sa propre sphère. « C’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu (le Père), et Jésus Christ que tu as envoyé ».
Depuis le chapitre 13, nous avons la purification au moyen de l’eau ; c’est pour que nous ayons notre part avec Christ au ciel où Il est monté — c’est-à-dire, notre part avec Lui, qui a quitté ce monde pour s’en aller auprès du Père. Ensuite vient notre état comme demeurant en Lui, le fruit porté par les siens ici-bas, et le don du Saint Esprit. Ce n’est pas seulement la vie, mais notre place devant le Père et devant le monde. C’est la place de Christ.
Avec Pilate, Jésus est sur le terrain juif, comme au psaume 2. Il est Roi d’Israël et Fils de Dieu ; mais les Juifs sont rejetés par le fait d’avoir rejeté leur propre Roi, en disant qu’ils n’avaient pas d’autre roi que César. En Gethsémané et sur la croix, le Seigneur est présenté comme déposant volontairement Sa vie, pour la reprendre plus tard ; c’est Lui-même qui se donne librement et qui laisse Sa vie. Au chapitre 20, il s’agit du temps actuel jusqu’à l’arrivée de Thomas ; et puis vient la manifestation milléniale après que le résidu aura été rassemblé. Et l’évangile se termine avec le service de Pierre et de Jean, le temps actuel et le ministère de Paul étant omis.
Mais nous ferons bien de noter que la vie éternelle et la purification vont ensemble. Christ, venu ici-bas, parlait de ce qu’Il connaissait et de ce qu’Il avait vu ; Il était la vie éternelle qui était auprès du Père et qui a été manifestée — le Fils de l’homme qui est dans le ciel[1]. Au chapitre 13, le lavage est introduit afin que les disciples aient leur part avec Christ ; Il était venu de Dieu et s’en allait à Dieu car Il s’en allait hors du monde, au Père, toutes choses Lui étant données.
Christ a lavé les pieds des siens en vue de Sa présence au ciel tandis que les siens seraient ici-bas. C’est ainsi qu’Il s’est sanctifié Lui-même afin que nous soyons sanctifiés par la vérité ; et le Saint Esprit prend des choses qui sont à Christ et nous les révèle. Tout ce qu’a le Père est au Fils, et nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit, pour que nous soyons irréprochables en sainteté devant notre Dieu et Père à l’apparition de notre Seigneur Jésus Christ avec tous Ses saints. Nous pouvons comparer avec cela 1 Jean 3, 2, 3.
Depuis le chapitre 13 de Jean, il s’agit de notre état et de notre position ; il y a la révélation du Père dans le Fils, de sorte que nous savons où Celui-ci allait et aussi le chemin ; il y a aussi la venue du Saint Esprit pour nous conduire dans toute la vérité et pour nous faire connaître nos relations avec le Seigneur. C’est là notre position actuelle.
Au commencement de l’évangile de Jean, l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde nous est présenté, et c’est Lui qui baptise du Saint Esprit. Notons qu’il s’agit du péché et non des péchés (Jean 1, 29). Mais il faut être né de nouveau. La croix est introduite, au chapitre 3, en rapport avec la vie éternelle ; et au chapitre 6, « manger la chair du Fils de l’homme et boire son sang », c’est le moyen de vivre par Lui. C’est la vie et le lavage d’eau en vue de la sphère à laquelle appartient la vie ; ce n’est pas la propitiation pour les péchés ni la justification ; ce n’est pas la rédemption par le sang. Ces choses sont en rapport avec la vieille vie et ses fruits, ou plutôt avec nous, considérés comme responsables. En Jean nous avons la mort de Christ pour nous en vue de notre vie ; Christ dépose Sa vie à cause de Son amour envers Ses brebis. S’Il ne meurt pas, Il demeure seul ; mais Il meurt pour porter du fruit, et Son Père L’aime parce qu’Il dépose Sa vie pour la reprendre. Toutes ces vérités caractérisent l’évangile de Jean.
Mais dans l’épître de Jean il y a une différence. Non toutefois que l’épître traite la question de la rédemption, ou de la justification, ou de la réconciliation. C’est la communion, pendant que nous sommes ici-bas. Il est vrai que la vie et son vrai caractère en nous forment le grand sujet de l’épître, car la communion en dépend, mais il est nécessaire que le sang de Christ y soit introduit, autrement ceux qui n’ont pas été purifiés et les coupables auraient la vie, ce qui est impossible. Ainsi, après avoir énoncé son sujet et son but (1 Jean 1, 1-4), l’apôtre parle de ce dont nous avons besoin pour jouir de la vie, selon la nature de Dieu ; nous marchons dans la lumière, comme Dieu est dans la lumière afin de pouvoir jouir de la vie. Nous marchons dans la lumière comme Dieu est dans la lumière, ayant communion les uns avec les autres. Ici il est dit que le sang (non pas l’eau) nous purifie de tout péché ; car Jésus le Christ « ne vint pas dans la puissance de l’eau seulement, mais dans la puissance de l’eau et du sang », témoignage ayant été rendu dans l’évangile. C’est la purification et la faveur divine ; le pardon, mais non la propitiation ni la justice. Nous ferons bien de comparer Romains 4 avec la première épître de Jean ; car il nous serait impossible de recevoir le pardon selon le gouvernement de Dieu, si nous n’avions pas été préalablement justifiés.
Nous ne pouvons dire que nous n’avons pas de péché, ni que nous n’avons pas péché, et nous recevons le pardon et la purification lorsque nous confessons nos péchés. Le service de Christ comme avocat pour rétablir la communion est celui du Juste qui a fait la propitiation ; mais tout est en rapport avec la communion et s’accomplit envers Dieu et selon Sa nature — le pardon est reçu d’une manière administrative lors de la confession. Cela continue, quoique les péchés de tous les croyants aient été pardonnés, en ce qui concerne la rédemption et l’imputation judiciaire.
L’amour a été manifesté en ce que Dieu a envoyé Son Fils pour être la propitiation pour nos péchés, mais il se rapporte à notre aptitude à la communion avec Dieu. Et l’amour est accompli en ceci que comme Il est, Lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde. Au reste, nous y voyons le caractère de la nouvelle vie en contraste avec la vie de péché ; l’Esprit, et l’eau, et le sang rendent témoignage que la vie éternelle n’est pas en Adam, mais qu’elle est le don de Dieu, dans le Fils.
Et maintenant nous verrons comment la vie est présentée dans l’évangile de Jean. D’abord : « En Lui était la vie ; et la vie était la lumière des hommes ». Les hommes sont spécifiés là, comme dans le passage suivant aussi : « Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas comprise ».
Au chapitre 2, il est question du peuple juif quand Christ reviendra comme Fils de l’homme.
Puis, au chapitre 3, nous avons la nouvelle nature en nous — « Ce qui est né de l’Esprit est esprit » ; mais il y a aussi la purification par la Parole de Dieu (l’eau) ; puis la croix est introduite. « Il faut que le Fils de l’homme soit élevé » et « Dieu a donné son Fils unique ». Cela introduit les choses célestes (quoique la nouvelle naissance soit nécessaire pour entrer dans le royaume terrestre) ; et en rapport avec le ciel, Jésus rend témoignage de ce qu’Il a vu et entendu. C’est la vie éternelle et les paroles de Dieu ici-bas. Toutes choses sont mises entre les mains du Fils.
Au chapitre 4, le judaïsme est abandonné. Le Père cherche des adorateurs, et il faut que Dieu soit adoré en Esprit et en vérité. Nous avons ici le don de Dieu, et Christ (une personne divine), complètement humilié, dépendant d’une étrangère méprisée pour un peu d’eau que Lui-même avait créée. Il donne l’eau vive — c’est-à-dire la puissance de vie par l’Esprit (la loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus) qui est en nous, mais qui jaillit jusqu’à sa source ; c’est la relation céleste connue dans le Fils.
Au chapitre 5, c’est le Fils qui agit en puissance (comme le Père et avec le Père) ; Il donne la vie ; vivifiant ceux qu’Il veut — d’abord les âmes, alors et maintenant ; et au moment suprême, Il fera sortir des sépulcres tous ceux qui s’y trouvent. Tous ressusciteront soit pour la vie, soit pour le jugement ; car tout jugement est confié au Fils de l’homme.
Au chapitre 6, le Fils incarné est présenté comme Celui qui doit mourir. La foi reçoit cette vérité et se nourrit de Jésus — d’abord de Sa chair et de Son sang (c’est-à-dire d’un Christ sacrifié, connu dans Sa mort, ce qui termine toute relation avec le premier homme), et puis comme le pain descendu du ciel pour donner la vie au monde. Il ne s’agit pas des promesses faites aux Juifs ou à Israël ; aussi Jésus dit-Il de tout croyant : « Je le ressusciterai au dernier jour ». La responsabilité de recevoir la vie est traitée à la fin du chapitre 5.
Chapitre 7. Christ, au lieu de se montrer au monde pour lui donner le repos, donne le Saint Esprit à ceux qui croient en Lui ; — le temps du repos n’était pas encore venu. « L’Esprit n’était pas encore[2], parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié ».
Au chapitre 8, Jésus est la lumière de la vie ; mais Ses paroles sont rejetées, comme toujours.
Au chapitre 9, Il donne la vue, mais Ses œuvres sont rejetées.
Chapitre 10. Ici Il donne la vie éternelle à Ses brebis, Il dépose Sa vie pour elles, et quoique le loup puisse les disperser, il ne pourra les ravir des mains du Seigneur. C’est la vie éternelle — elles ne périront jamais. Le Fils et le Père sont un — leur œuvre est sûre. Le jugement est confié au Fils seul.
Le chapitre 11 introduit un autre élément important. Jésus est la puissance actuelle de la résurrection et de la vie — pour nous la résurrection précède la vie. Lazare revient à la vie ici-bas, puisque Jésus était sur la terre. Pour nous maintenant, la vivification est spirituelle avec la certitude de la résurrection d’entre les morts. Christ est caché en Dieu et celui dont l’âme a été vivifiée par Christ, ne mourra jamais. Quand le Seigneur viendra, Il liera celui qui avait le pouvoir de la mort, quoique la mort ne soit pas encore abolie. Ces vérités ne sont pas révélées positivement mais se trouvent ici en principe.
Christ ayant été rejeté, il faut que la résurrection précède tout.
En Éphésiens, où nous sommes envisagés comme ayant été vivifiés avec le Christ lorsque nous étions morts dans nos fautes et dans nos péchés, l’aspect est différent. Christ Lui-même est considéré comme ayant été ressuscité ; car Il était descendu dans la mort où nous étions, et Dieu L’a ressuscité d’entre les morts et nous a vivifiés avec Lui et ressuscités et fait asseoir en Lui dans les lieux célestes. Ainsi quoique cette vérité y soit impliquée, l’aspect de la vivification n’est pas le même que celui de Jean 11, où le Fils nous donne la vie. En Jean 11, c’est la résurrection et la vie — la puissance du Fils — la mort vaincue pour les croyants, et, selon la pensée divine, le rassemblement en un de tous les enfants de Dieu dispersés.
Le chapitre 12 termine les relations de Jésus avec les Juifs, tandis que le résidu est séparé du reste de la nation et attaché à Lui. Puis vient Sa présentation finale à Israël et aux nations ; mais pour que cela se réalise, il faut que le Fils de l’homme meure et soit glorifié. Le monde est jugé, son prince est jeté dehors, et un point d’attraction pour tous les hommes est dressé devant leurs yeux. La cécité des Juifs est annoncée ; mais Jésus est venu comme lumière du monde, et les croyants ne marcheraient pas dans les ténèbres ; aussi le commandement du Père, commandement accompli par la parole du Seigneur, était la vie éternelle.
Le chapitre 13 introduit la position nouvelle que prenait Jésus au ciel, ainsi que nous l’avons vu.
Le chapitre 14 montre ce qu’auraient les siens ici-bas pendant que Lui-même serait au ciel.
Le commencement du 15 expose les relations des disciples avec Jésus en haut. La venue du Paraclet, qui dans un certain sens remplace le Seigneur ici-bas, est présentée à la fin du chapitre 14, et dans les derniers versets du 15, et aussi dans le 16. C’est au commencement du 15 que nous sommes exhortés à tenir ferme notre relation et à y demeurer ; c’est une position de responsabilité ici-bas.
Au chapitre 17, le caractère et la forme de la vie éternelle consistent en la connaissance du Père et de Jésus Christ qu’Il a envoyé ; car c’est ainsi que le Seigneur est présenté en Jean (comme l’envoyé) quoiqu’Il soit toujours Dieu. Le Père est le nom qui caractérise tout ici, et puis Jésus Christ, l’envoyé, quoique étant toujours le même, avant que le monde fût.
Quant à la vie éternelle — d’abord dans son essence et sa nature — elle était dans le Fils auprès du Père (1 Jean 1, 2), et aussi en Jean 1 : « En Lui était la vie ». Elle a été manifestée en Lui, comme homme ici-bas — la personne du Christ. Il Lui a été donné d’avoir la vie en Lui-même. La vie et l’incorruptibilité ont été mises en évidence par l’évangile, mais la vie est toujours « éternelle » dans le conseil de Dieu et promise à nous dans le Christ Jésus avant les temps des siècles. Dans son plein résultat la vie éternelle sera connue dans la gloire de la résurrection : « À la fin, la vie éternelle »… « Jaillissante en vie éternelle ». Mais nous l’avons en possédant Christ : « Celui qui entend ma parole et qui croit celui qui m’a envoyé a la vie éternelle »… « Il est passé de la mort à la vie ». Christ « est le vrai Dieu et la vie éternelle ». Et « quiconque croit au Fils a la vie éternelle ». Ainsi elle est essentiellement dans le Fils, et nous a été donnée dans le Christ Jésus avant que le monde fût. Selon les conseils de Dieu, elle se réalisera en gloire auprès du Père, mais toujours intrinsèquement en Lui (Christ) et reçue de Sa part. Nous la possédons déjà, avant d’arriver à la gloire.
Quant aux saints de l’Ancien Testament, la vérité demeure toujours la même, parlant d’une manière générale. Il faut être né de l’Esprit pour participer au royaume. « Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit ». Mais la vie éternelle n’est présentée qu’en rapport avec l’état millénaire « pour toujours »[3], ou simplement « toujours »[4]. Au psaume 133 et en Daniel 12, la vie est dans la présence du Messie et l’accompagne, seulement nous savons que maintenant elle est manifestée dans la résurrection et que nous l’avons dans le Christ glorifié. Les saints sur la terre, durant le millénium, l’auront sous la forme dans laquelle la bénédiction leur sera apportée. Le fondement est en Jean 3, 14-16 ; le changement moral qui accompagne la communication de la vie, est aux chapitres 5 et suivants. Mais la position et le caractère de la vie éternelle sont en Jean 3, 14-16. Auprès du Père, nous la voyons dans la personne éternelle du Fils. Les saints de tous les temps furent vivifiés par sa puissance, mais la vie n’avait pas été manifestée. En Christ incarné elle prit sa forme selon le conseil de Dieu. Mais ce n’était pas encore le plein but du conseil, lequel se réalisera dans la conformité à Christ en gloire comme homme, moyennant la croix et le triomphe sur la mort et sur celui qui en avait le pouvoir. Le fruit sera la vie pour toujours[5], pour ceux qui seront sur la terre, mais ceux-ci ne participeront pas à la gloire. Les Gentils l’auront aussi alors, comme nous le voyons en Matthieu 25.
Le témoignage concernant la vie éternelle avant sa pleine révélation en Christ, est ainsi, me semble-t-il. Dans le Nouveau Testament, nous voyons que les Juifs s’en occupaient (Jean 5 ; Matt. 19). Leur connaissance en était vague peut-être, mais ils y pensaient, comme aussi à la résurrection. Quant à l’Ancien Testament (sans parler de sa révélation impliquée dans la relation de Dieu avec Abraham), au psaume 16, le chemin de la vie en résurrection, à travers la mort, est clairement annoncé — mais en rapport direct avec Christ seul. Au psaume 21, nous avons, au lieu de la mort, une longueur de jours pour toujours et à perpétuité — la vie éternelle. Au psaume 16, nous avons davantage, car la vie traverse la mort jusqu’en la présence divine par la résurrection. Ceci se rattache au gouvernement de Dieu et au millénium. Puis quand Juda est Lo-Ammi, et que les voies de Dieu envers les Juifs se déroulent, Daniel parle distinctement des saints, dont quelques-uns se réveilleront pour la vie éternelle (Dan. 12, 2). Cela s’applique, il me semble, aux Israélites dispersés ; tandis que Matthieu 25 l’étend aux Gentils qui sont sur la terre. Le plein caractère céleste et la position du Christ, venu du ciel et rentré au ciel comme homme selon les conseils de Dieu, ont donné à la vie éternelle sa couronne et sa gloire ; mais ce n’était pas là précisément sa signification. La vie éternelle sans doute, avait sa place au ciel, car elle était là avec le Père avant que le monde fût ; mais Jean, qui en parle le plus, la présente comme étant sur la terre, soit en Christ soit dans les saints. Paul la suit jusque dans la gloire céleste où seul il avait vu le Christ.
Notons que Paul ne parle jamais de la vie éternelle comme chose présente. Il dit bien des choses qui l’impliquent comme : « Je ne vis plus, mais Christ vit en moi ». Mais son ministère nous conduit à Dieu comme des justifiés qui attendent la gloire ; ainsi la vie éternelle pour lui est là (dans la gloire), comme elle l’est pour tous dans sa plénitude. Paul dit que le don de Dieu est la vie éternelle, par Jésus Christ, notre Seigneur. Mais elle n’est pas présentée, comme en Jean, au point de vue d’une puissance actuelle et vivante en nous ; c’est plutôt comme un état auquel nous arriverons. Pour Paul : « la fin est la vie éternelle » ; pour Jean : « Celui qui a le Fils a la vie ». Il n’y a pas de différence de doctrine, mais d’aspect et de point de vue selon l’Écriture. Jean nous présente la vie intrinsèque (en elle-même), mais Paul envisage la condition finale, le plein résultat devant Dieu.
Nous pouvons comparer les deux passages : Tite 1, 2, la vie promise avant que le monde fût, et 1 Jean 1, 1-3, qui dit qu’elle était avec le Père et qu’elle a été manifestée dans le monde, de sorte que nous voyons ce qu’était cette vie et en qui elle se trouvait. Puis Jean 1, 4, 5, la vie en Lui (le Fils), mais comme lumière, et cela pour les hommes, non pour les anges. C’était la manifestation de ce dont l’homme devait jouir en lumière devant Dieu. L’homme naturel n’y comprenait rien.
Selon 2 Timothée 1, 9, 10, l’évangile met en évidence la vie et l’incorruptibilité après l’ascension du Christ en gloire ; et si nous comparons ce passage avec celui de Tite 1, nous la verrons manifestée par la Parole, moyennant la prédication ; car c’est par la Parole que nous avons été régénérés.
Ainsi la vie est éternellement dans le Fils, avant que le monde fût et promise avant les temps ; elle nous est donnée en Lui, ayant été révélée dans le dernier Adam. Sa puissance a été manifestée dans la résurrection, et sa place est, selon les conseils de Dieu, pour toujours dans l’homme glorifié. Le premier Adam, quoique vraiment responsable d’avoir laissé entrer dans le monde la mort et le jugement, ne vient en scène que d’une manière incidente par rapport à la vie éternelle. Puis Christ a subi la mort et le jugement à notre place, et ensuite Il est entré (selon la puissance de la vie en Lui-même, mais par l’action de Dieu) dans la nouvelle sphère de l’éternelle bénédiction pour l’homme. Ainsi la vie existait avant que le monde fût, et continuera quand l’état actuel du monde sera fini. Le premier homme et le monde n’entrent en scène que pour former une parenthèse, une sphère où tout se manifeste, et où l’œuvre de la rédemption a été accomplie. Cette œuvre était en rapport avec le péché, Dieu a été glorifié là où le premier Adam avait manqué, et la vie est en justice selon Dieu. Mais quelle chose merveilleuse que la vie éternelle !
Il est à remarquer qu’en Jean 3, la vie éternelle n’est pas en rapport avec la nouvelle naissance : c’est le royaume qui est en vue lorsque la nouvelle naissance y est mentionnée. Il est nécessaire de posséder une nouvelle nature pour pouvoir se tenir en la présence de Dieu ; c’est l’œuvre de l’Esprit — une nature qui convient à la présence de Dieu. Mais la vie éternelle se rapporte aux choses célestes et à l’élévation du Fils de l’homme, Fils de Dieu sur la croix. Ainsi nous pouvons comprendre ce qu’est la vie éternelle. Elle est entièrement en Christ (comparez 1 Jean 1) et nous est donnée moyennant l’incarnation, mais nécessairement par la mort du Seigneur Jésus (Jean 6, 33-58). Elle était en Lui, et promise à nous avant que le monde fût (Tite 1) ; mais elle est introduite dans l’humanité par l’incarnation du Fils, qui était au ciel ; et nous sommes introduits dans la position et dans l’état de la vie éternelle par la mort, la résurrection et l’ascension de Jésus (Jean 6, 62). Le pain de vie c’est Christ ; et nous entrons dans la vraie position de la vie par la rédemption et en résurrection, car la rédemption, dans la pleine acception du mot, nous introduit au ciel. Le royaume, et spécialement la partie inférieure (terrestre) du royaume, ne va pas si loin. Ce n’est pas encore le plein résultat de la rédemption qui se réalise dans les « choses célestes » — et la vie éternelle n’appartient à aucun autre endroit. Ainsi le Christ, qui était et qui est la vie éternelle, même quand Il était ici-bas, était « le Fils de l’homme qui est au ciel ». Ceux qui rejettent la grâce seront condamnés ; mais pour entrer dans la sphère où se trouve le Christ, il nous faut la rédemption, la mort et la résurrection. Ces vérités, dans leur application, sont développées dans l’épître aux Romains, chapitres 4 et 8.
De plus, nous avons le lavage de la régénération et le renouvellement du Saint Esprit que Dieu a répandu abondamment sur nous, par Jésus Christ notre Sauveur, afin qu’étant justifiés par sa grâce nous devinssions héritiers selon l’espérance de la vie éternelle. Le renouvellement[6] du Saint Esprit n’est pas seulement la « régénération » ou une vie nouvelle : il est objectif, et nous conduit dans la sphère que Christ par la rédemption nous a ouverte — un nouvel[7] état de choses — une nouvelle création[8]. La « régénération »[9] est plus subjective quoique essentielle, et dans son application ne dépasse pas les choses terrestres — mais les choses terrestres avec Dieu. C’est le désert maintenant et non Canaan ; et le désert fleurira comme la rose, mais il n’est pas Canaan. Ainsi en 1 Pierre 1, 22, 23, c’est subjectif : « Ayant purifié vos âmes par l’obéissance à la vérité… vous qui êtes régénérés… par la parole de Dieu ». Sans doute le ciel est toujours en espérance, mais la régénération, la naissance, est une condition subjective. Le point de liaison le plus remarquable est celui de Jacques 1, 18 ; mais il ne dépasse pas en somme la sphère d’ici-bas (la terre) quoiqu’il soit question d’une nature qui corresponde au conseil de Dieu. Pierre dit que Dieu nous a régénérés[10] (1 Pier. 1, 3). En Matthieu 19, 28, la régénération[11] se rapporte évidemment à la terre et à un état de bénédiction terrestre. Ainsi dans la régénération nous voyons un état subjectif, « né de Dieu », « né de l’Esprit », « né d’eau », « régénérés par la parole ». Dans ces cas, la sphère de la vie est sur la terre, quoique la nouvelle naissance soit toujours le fondement de la relation avec Dieu.
Mais l’Esprit, répandu sur nous, va plus loin. Nous avons le renouvellement[12] du Saint Esprit.
Toute la sphère de la relation est changée et l’espérance de la vie éternelle est introduite par le renouvellement du Saint Esprit. Ainsi en Colossiens et en Éphésiens le vieil homme[13] est dépouillé, car le premier homme est envisagé comme vieilli et mis de côté ; puis nous avons distinctement le nouvel homme ; neuf et nouveau[14] : en Colossiens, neuf[15] est en rapport avec la régénération, c’est subjectif, et c’est nouveau[16] en caractère et en nature. Il s’agit d’une sphère nouvelle, les relations sont nouvelles — c’est le commencement[17], et c’est entièrement nouveau[18] et vit dans un nouveau milieu. Ainsi, dans les Colossiens, nous avons revêtu le nouvel homme au commencement, mais il est renouvelé[19] en connaissance selon l’image de Celui qui l’a créé ; c’est le renouvellement[20] du Saint Esprit. La nature est propre — apte — à de nouvelles relations, mais elle est dans un milieu tout nouveau, où elle se développe en puissance. En Éphésiens 4, nous sommes renouvelés[21] dans l’esprit de notre entendement. C’est encore subjectif et c’est en contraste avec le vieil homme corrompu. C’est la nouvelle nature et nous avons revêtu le nouvel homme[22], qui est nouveau en caractère, différent, créé selon Dieu en justice et en sainteté — ni corrompu ni innocent, mais selon le caractère de Dieu Lui-même. La sphère n’est pas mentionnée car elle a été déjà présentée, et c’est le caractère qui est en vue objectivement (créé selon[23] Dieu).
Le lavage de la régénération nous purifie subjectivement, et ce qui est né de l’Esprit est esprit — possède la nature essentielle et le caractère de l’Esprit — mais le renouvellement du Saint Esprit nous conduit à la sphère de l’ordre nouveau où Christ est entré déjà comme ressuscité et monté en haut. Le Saint Esprit a été répandu sur nous par Jésus Christ ; et quoiqu’il soit vrai qu’il faut être né de nouveau pour avoir la vie, il est aussi vrai que la vie éternelle n’est connue que dans la rédemption, dans le milieu et dans l’état où la rédemption nous conduit. Ainsi, quoique nous ayons revêtu le nouvel[24] homme en recevant le Christ ressuscité, il y a toujours le renouvellement[25] du Saint Esprit pour nous conduire plus loin dans la connaissance de la nouvelle création[26], où toutes choses sont nouvelles[27].
En Jean 3, l’eau n’est nullement le baptême, qui représente la mort évidemment ; mais c’est notre purification, c’est-à-dire la fin de la nature en laquelle nous vivions ; l’eau sortit du côté percé de Jésus, et la vie est dans le Fils, le dernier Adam, comme conséquence de la mort du premier. Dieu nous a donné la vie éternelle ; et puisque l’eau et le sang rendent témoignage, par la mort, que la vie éternelle est dans le dernier Adam, ainsi le Saint Esprit aussi en est témoin. Ici encore nous voyons le vrai caractère de la vie éternelle ; mais l’eau, quoiqu’elle nous purifie comme étant l’application de la Parole, représente en Jean 3 la naissance, non la mort et la résurrection comme au baptême. Cette action de l’eau dans la nouvelle naissance se rapporte au royaume.
« Vous êtes nets à cause de la parole que je vous ai dite » — une nouvelle nature et un effet moral avaient été produits par l’action mentionnée en Jean 3 ; mais la sphère n’allait pas plus loin que la terre, tandis que la mort et la résurrection vont plus loin. Le Fils de l’homme venu dans la puissance de la vie qui existait avant que le monde fût, qui mourut et ressuscita, nous introduit dans la nouvelle création[28]. Jésus demeurait seul pendant qu’Il était ici-bas, mais maintenant nous sommes associés à Lui et nous avons notre part avec Lui glorifié ; le Saint Esprit qui est en nous nous en rend témoignage.
Notez l’expression « le docteur[29] d’Israël » (Jean 3). Israël était « le disciple »[30] et Nicodème devait le savoir — l’article « le » dénote le contraste.
Mais il y a une autre vérité qui procède de la fin de l’évangile de Jean. J’ai dit que nous participons à la vie par la mort et la résurrection, mais en elle-même elle est en Christ, et cela nous conduit à une connaissance plus intime de la vie, quoiqu’elle soit toujours sur le principe de la mort et de la résurrection.
Je crois que l’épître aux Colossiens prend Jean 20 comme base. C’est Christ qui souffle sur les disciples ; comme Dieu souffla en Adam le souffle de la vie, ainsi fait le Seigneur dans la puissance de la résurrection. C’était la vie dans la puissance de la résurrection, par l’Esprit, qui associait les disciples à Jésus ressuscité. En Colossiens, le Saint Esprit n’est guère mentionné ; mais nous sommes « ressuscités avec Christ ». D’après Éphésiens, le Saint Esprit nous scelle pour le jour de la rédemption, ainsi le dessein de Dieu et la nouvelle création s’y trouvent. Tout cela est en rapport avec la venue du Saint Esprit, soit de la part du Père pour nous mettre dans la relation de fils, soit de la part du Christ glorifié pour nous révéler tout ce qui Lui a été donné comme homme. Parlant d’une manière générale, le Saint Esprit nous conduit à la connaissance du dessein de Dieu : — longueur, largeur, profondeur et hauteur.
Les saints de l’Ancien Testament étaient nés de nouveau ; ils posséderont le royaume. Ils dépendent de l’œuvre propitiatoire de Christ, comme tous les bienheureux ; en Romains 3, nous avons la rémission des péchés du temps passé. Mais la croix dénote quelque chose de plus ; ce n’est pas à l’application du sang sur les linteaux des portes, que Jésus fait allusion en Jean 3. C’est que le monde est reconnu comme étant sans Dieu[31] et comme la place de la puissance de Satan (quoique Dieu y soit avec nous comme dans le désert, non comme en Égypte) ; ainsi Christ le démontre en étant élevé sur la croix hors du monde. Pendant qu’Il était ici-bas, Il était seul ; car les hommes, par leur nature, étaient du monde. Il n’est pas question seulement de la nouvelle naissance et du royaume ; il y a davantage, Christ était seul au monde. Dans Sa personne, Il était la vie éternelle auprès du Père, et le monde n’avait rien en commun avec Lui. Ainsi il est dit : « le Fils unique qui est dans le sein du Père » — « le Fils de l’homme qui est au ciel ». Aucun autre ne pouvait parler ainsi ; Christ était seul. Il vint, vie éternelle, dans ce monde, mais Il était seul dans la condition de relation céleste, hors du monde, ce en quoi consiste la vie éternelle. Elle existait avant que le monde fût, non seulement en Dieu, mais pour nous selon les conseils divins — donnée en Christ — manifestée en Lui seul dans le monde, et maintenant en haut où nous sommes introduits par Son élévation sur la croix et par Son entrée dans le lieu céleste dont Il avait parlé.
En Jean 6, la mort de notre Seigneur n’est pas envisagée comme offrande à Dieu, seule base de toute bénédiction ; il s’agit plutôt de notre participation à Sa mort. Lui, la vraie manne, le pain descendu du ciel, n’était pas de ce monde, quoiqu’Il y fût et qu’Il fût né de femme. En Jean 17, il est dit que ni Lui ni Ses disciples ne sont du monde. En Jean 6, c’est la vie pour le monde (Juifs et Gentils étant tous pécheurs de nature et enfants de colère). En Éphésiens 2, Juifs et Gentils sont dans le même état — là nous avons été vivifiés ensemble avec le Christ pour être assis en Lui dans les lieux célestes. Mais en Jean 6, c’est la réception et l’appropriation comme le pain de la vie — l’acte de le digérer[32] par la foi dans la vie de notre propre être. Il est le pain qui descendit du ciel pour donner la vie au monde ; mais Il demeurait seul, et pour nous il a fallu Sa mort et Sa résurrection pour que nous puissions vivre avec Lui. C’est une nouvelle vie et une nouvelle condition pour l’homme, qui, de nature, était loin de Dieu et dans l’inimitié. Ainsi en recevant cette vie nouvelle nous entrons dans la réalisation de la mort et de la résurrection de Christ ; nous sommes heureux de participer à Sa mort, car c’est la mort à la nature et au système qui sont loin de Dieu. Nous n’avons la vie que dans cette nouvelle condition en Christ. La vie était en Lui dans ce monde, non dans la vieille condition de vie, car Il entra dans le monde comme étant descendu du ciel ; mais nous, qui étions dans la vieille condition, ayant été délivrés pat la mort, et ayant cessé d’exister comme enfants d’Adam, nous entrons dans la position nouvelle en recevant Christ qui mourut pour nous.
Mais en Jean 6, il ne s’agit pas tant de notre entrée dans cette position comme de la pleine réception par la foi de la mort de Jésus en grâce. Pour la foi, Christ, qui nous vivifie, nous sépare de la vie d’Adam, par la mort ; c’est une œuvre divine par laquelle notre responsabilité précédente est terminée. La rédemption et la propitiation se trouvent dans la mort de Christ, mais ici la mort est une puissance absolue et judiciaire, nous délivrant de tout ce que nous étions. Le Seigneur n’a pas quitté sans mourir la place qu’Il avait prise sur la terre ; sans Sa mort nous ne pouvions être délivrés. Mais Il mourut à la place de l’homme responsable, et pour le délivrer du jugement ; c’était la seule manière de nous délivrer, parce que nous vivions dans la nature pécheresse. Il fallait la mort pour y mettre fin, outre l’expiation des péchés. Ainsi, nous avons la vie éternelle par l’œuvre de Christ ; et la forme de cette vie sera pleinement manifestée lorsque nous serons ressuscités et rendus conformes à Christ là où Il est. C’est non seulement notre identification avec Lui dans Sa mort, mais la pleine réalisation de tout ce qu’Il a accompli en grâce en se donnant pour la vie du monde. C’est le caractère de la vie qu’Il avait avec le Père, avant que le monde fût, car Il est monté où Il était auparavant.
C’est seulement ainsi que nous connaissons la pleine vérité de ce qui concerne l’homme et les relations divines avec l’homme et le monde, et que nous comprenons notre propre relation avec Dieu selon la puissance de l’œuvre de Christ. Il s’est donné pour nos péchés afin de nous délivrer de ce présent siècle mauvais. C’est une précieuse vérité, mais nous possédons davantage, car Christ nous a amenés à Dieu selon le jugement divin du bien et du mal. Dieu a été glorifié dans la mort de Christ ; et ainsi Il a pu réconcilier l’homme à Lui-même et faire du racheté le vase de la révélation de la gloire divine.
Celui qui croit en Christ possède cette grâce, mais c’est toujours par la mort et par le sang versé sur la croix. La Parole devint chair pour que Dieu fût révélé ainsi. Pour ne pas tirer de fausses conclusions quant à l’expression « vie éternelle », souvenons-nous que les sauvés, d’après Matthieu 25, vont dans la vie éternelle. Ce sont toujours ceux qui ont reçu Christ (dans Son humiliation) par Ses envoyés ; ceux-ci participent à la douleur d’un Christ rejeté par le monde. Ainsi les cent quarante-quatre mille (Apoc. 14) et la « grande multitude » (Apoc. 7) auront-ils leur part avec Christ.
En Jean 6, nous voyons Celui en qui est la vie éternelle (en nature) comme étant toujours dans le sein du Père pendant qu’Il était ici-bas. C’est Lui qui descendit du ciel pour nous apporter cette vie nouvelle et céleste, et qui est mort pour terminer l’histoire du premier homme et le mettre de côté. Pour les croyants, cela se réalise déjà ; car eux seuls peuvent comprendre les voies de Celui qui a la vie en Lui-même et qui a mis fin à la condition de l’homme. Si l’histoire de la race d’Adam est terminée, il n’est pas moins vrai que Christ nous introduit dans la pleine gloire où Il est entré selon toute la valeur de Son œuvre.
Celui en qui était la vie s’incarna et donna Sa chair pour la vie du monde ; nous entrons dans la mort, la recevant dans nos âmes, pour pouvoir participer à la vie éternelle en Lui. Le baptême ne signifie pas l’union avec Christ, tandis que la cène la représente, car nous tous, nous formons un seul corps. Nous sommes en rapport avec Christ ressuscité (en figure) et, comme étant unis à Lui, tous nous sommes hors du monde. L’union avec le Chef s’accomplit par l’action du Saint Esprit, autre vérité fondée sur l’ascension de Jésus, mais qui suppose Sa mort ; lorsque nous savons que nous sommes ainsi unis au Chef, nous pouvons regarder en arrière pour contempler l’acte par lequel la bénédiction a été introduite, c’est-à-dire, la mort de Christ. Là, nous voyons notre propre mort avec Lui ; et dans un sens la mort est plus profonde que l’union. Dans la mort toute la nature morale de Dieu fut revendiquée et glorifiée, toute la question du péché fut réglée. L’union est un privilège spécial, qui nous a été accordé.
En somme, Christ est la vie éternelle auprès du Père. Il s’incarna et mourut, mettant de côté toute la condition de l’homme avec Dieu dans le monde — terminant toute l’histoire du premier homme. Ensuite Il introduit l’homme dans la gloire selon les conseils de Dieu, dont Lui, Christ, est digne à cause de Son œuvre.
- ↑ ὁ ὢν.
- ↑ οὔπω γὰρ ἦν.
- ↑ ad-ha-olam.
- ↑ olam.
- ↑ ad-ha-olam.
- ↑ ἀνακαίνωσις.
- ↑ καινός.
- ↑ καινὴ κτίσις.
- ↑ νέος caractériserait la régénération.
- ↑ ἀναγεννήσας.
- ↑ παλινγενεσίᾳ.
- ↑ ἀνακαίνωσις.
- ↑ παλαιός ἄνθρωπος.
- ↑ νέον et καινὸν.
- ↑ νέον.
- ↑ καινὸν.
- ↑ νέος.
- ↑ καινός.
- ↑ ἀνακαινούμενον.
- ↑ ἀνακαίνωσις.
- ↑ ἀνανεοῦσθαι.
- ↑ καινὸν ἄνθρωπον.
- ↑ κατά.
- ↑ καινὸν.
- ↑ ἀνακαίνωσις.
- ↑ καινὴ κτίσις.
- ↑ καινά.
- ↑ καινὴ κτίσις.
- ↑ ὁ διδάσκαλος.
- ↑ ὁ μαθητής.
- ↑ ἄθεος.
- ↑ Assimiler (Trad.).