Messager Évangélique:Apocalypse 21 et 22

De mipe
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Nous avons ici la description de la cité céleste. Elle est appelée « l’Épouse de l’Agneau, la femme », afin que nous sachions comment reconnaître son identité. Néanmoins ce nom d’« Épouse », en lui-même, ferait naître un tout autre enchaînement de pensées. Mais il est important d’identifier la cité avec l’Épouse, et de donner à la cité céleste, en contraste avec Babylone, son véritable caractère. L’état qui est décrit ici n’est pas l’état parfait et éternel, comme le montrent ces paroles : « les feuilles de l’arbre sont pour la guérison des nations » ; quoique évidemment les saints célestes eux-mêmes soient parfaits. C’est le grand centre de Dieu, le centre céleste de tout ce qu’Il a réuni en puissance et en gouvernement — la capitale céleste, pour ainsi dire, de Son royaume millénial ; c’est pourquoi cet état nous est présenté en connexion avec Christ, et il en est parlé comme d’une cité. Elle sera, après Christ, la manifestation et le centre de la gloire. Et nous devons rendre grâces à Dieu, non seulement de ce qu’Il nous donne ce qui satisfait l’affection personnelle, en nous présentant la personne de Jésus dans la gloire ; mais encore de ce qu’Il nous révèle, par le moyen de figures que l’Esprit nous rend capables de comprendre, ce qu’est la gloire préparée de toute éternité, en sorte que le cœur apprend à la connaître.

On voit dans le livre de l’Apocalypse que la manifestation de cette cité céleste est précédée par la destruction de la femme impérieuse qui disait : « Je suis assise en reine,… et je ne verrai point de deuil » ; et maintenant nous trouvons « la cité qui a les fondements, de laquelle Dieu est l’architecte et le créateur ». De l’autre cité nous pouvons dire qu’elle était « terrestre, animale, et diabolique ». Elle avait tout ce que Satan pouvait produire pour attirer l’homme en tant qu’homme ; — tout ce qui pouvait contribuer au bien-être, aux aises et à la gloire de l’homme, s’y trouvait : « marchandise d’or et d’argent, et de pierres précieuses », et tout ce qui était précieux et désirable. Ainsi, en l’envisageant dans son ensemble, c’était la cité de l’homme et la cité de Satan. Car tout ce qui est maintenant de l’homme (comme homme sur la terre) est regardé par Dieu comme étant en connexion avec Satan. C’est pourquoi, lorsque Pierre dit : « Seigneur, Dieu t’en préserve, cela ne t’arrivera pas », le Seigneur répondit : « Va arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes ». Ici le Seigneur caractérise les choses qui sont « des hommes », comme étant selon « Satan », et par conséquent comme lui étant à Lui-même en scandale. De même, Il dit aux Juifs : « Vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut : vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde » ; Il caractérise ainsi tout ce qui tient de l’esprit de ce monde, comme étant « d’en bas ». Babylone renfermait tout cela en perfection, car elle était « la mère des prostituées » — l’origine et la source de la corruption ; mais elle était complètement étrangère à tout véritable lien, soit avec les choses de Dieu, soit avec Dieu Lui-même. Mais nous avons vu que cette grande Babylone a été jugée de Dieu, qu’après cela, et après les noces de l’Agneau, le Seigneur sort en personne, et combat contre la puissance adverse — étant accompagné par les saints (car la première résurrection a eu lieu) ; et qu’après la victoire, le règne est entre les mains du Christ et des saints qui vivent et règnent avec Lui mille ans. Nous avons vu que, durant cet espace de temps, Satan est lié, après quoi il est de nouveau délié « pour un peu de temps » ; et qu’après qu’il a été jeté dans l’étang de feu, après que le jugement du grand trône blanc a été prononcé, et après l’introduction du nouveau ciel et de la nouvelle terre, alors Dieu est « tout en tous ».

Chapitre 21, 1-23

Dans les huit premiers versets du chapitre 21, nous avons le temps où « Dieu sera tout en tous » ; ce qui clôt l’histoire prophétique du livre : il est évident qu’elle ne peut aller plus loin que cette époque. Dans ce qui suit, le prophète, revenant en arrière, donne la description de la nouvelle Jérusalem — ce qu’est « l’Épouse de l’Agneau, la femme » pendant le règne de Christ. La scène qui est ici présentée, c’est la sainte Jérusalem « descendant du ciel, d’auprès de Dieu ». L’histoire prophétique est entièrement close ; le règne médiatorial cesse, quand toutes choses ont été parfaitement rétablies dans l’ordre — et que Dieu est tout en tous. Mais quoique le règne médiatorial ait été remis à Dieu, il est clair que Christ ne cesse pas d’être homme. C’est là une partie de Sa perfection ; et elle demeure à toujours. Au lieu de continuer Son règne médiatorial, « quand il aura aboli toute principauté, et toute autorité… », il remet « le royaume à Dieu le Père ». Le résultat ne passera point. La gloire personnelle qui Lui est propre ne passera jamais. La gloire médiatoriale aura une fin ; Sa gloire personnelle ne saurait jamais finir.

Il est bon de remarquer que quand l’ange (chap. 17, 1) vient montrer Babylone, il décrit ainsi la grande étendue de son influence : « Assise sur plusieurs eaux » ; ici, quand il vient montrer la nouvelle Jérusalem, il n’y a rien à ajouter à son sujet : c’est assez de dire qu’elle est « l’Épouse de l’Agneau, la femme ». La prostituée pouvait être assise sur la Bête, et répandre au loin la corruption ; elle avait une puissance immense ; mais elle était sans affections. Tandis que la prostituée dit : « Je suis assise en reine… et je ne verrai point de deuil », l’Épouse sent qu’elle n’est pas à elle-même, mais qu’elle appartient à un autre. Tandis que l’esprit de Babylone, c’est d’aimer l’influence, d’être « assise sur plusieurs eaux », le caractère de la dépendance distingue l’Épouse. Ah ! chers amis, si nous cherchons la puissance ou l’influence mondaine, l’esprit de Babylone est en nous. La seule influence que nous devrions rechercher, quant à notre service ou à tout autre égard, c’est le résultat de l’attachement à Christ seul, et de notre dépendance de Lui-même. L’affection pour Lui est la seule chose. Si cette affection existe, il y aura abondance d’épreuves et de difficultés ; mais il n’y aura point d’affections contrariées, si Christ Lui-même en est l’objet. Nous ne trouverons jamais en Lui ce qui ne satisfait pas. C’est là le bonheur. Il peut y avoir en nous beaucoup de penchants à vaincre ; cela nous donnera de la peine, et il y a souvent, hélas ! bien du travail pour maintenir le cœur dans le sentiment de Son amour ; mais ce seul mot, « l’Épouse de l’Agneau, la femme », nous suffit entièrement ; car y eut-il jamais quelque chose qui manquât dans les affections de Christ envers nous ? Jamais. Jamais nous ne trouverons de l’imperfection dans l’objet de nos affections, quoique nous en trouvions nécessairement dans l’affection qui est en nous-mêmes, et un manque de puissance pour jouir de la plénitude de notre portion. Un sentiment véritable de l’amour immuable de Jésus envers nous, voilà ce qui donne une parfaite paix à l’amour qui regarde à Jésus. Une des causes qui nous empêchent de réaliser l’amour de Jésus, c’est que nos cœurs, quoique élargis par le Saint Esprit, sont trop petits pour y répondre. C’est là que gît la différence marquée qu’on a observée entre le livre de l’Ecclésiaste et le Cantique de Salomon. Il est dit dans l’Ecclésiaste : « Car que peut faire l’homme qui vient après le roi ? » (Eccl. 2, 12. Version anglaise) — le roi qui s’est amassé « les plus précieux joyaux… et les délices des fils des hommes ». Mais plus son cœur s’élargissait en son intelligence et en ses désirs, moins il trouvait pour le remplir, en sorte que tout finissait par « vanité et rongement d’esprit ». Mais, dans le Cantique de Salomon — livre applicable sans doute spécialement au résidu juif — ce qui manquait, c’était un cœur assez large pour contenir l’objet de son amour — objet capable de tout satisfaire. Oh ! quelle pensée !… — que Jésus avec toute la gloire qu’Il a reçue est à nous ! Ainsi qu’Il a dit : « La gloire que tu m’as donnée, je la leur ai donnée ».

La cité céleste « descend du ciel, d’auprès de Dieu ». Elle est de Dieu, et elle vient de Dieu en qui tout est bon. Dieu est la source infinie et éternelle de ce qui est bon, et dans la personne de Christ nous en avons la forme et la plénitude. S’agit-il de justice ? Elle vient de Dieu ; s’agit-il de sainteté ? Elle vient de Dieu. S’agit-il d’amour ? C’est la nature de Dieu. Si nous sommes faits participants de la grâce, tout ce qui est ainsi manifesté en nous vient directement de Dieu. Ainsi, dans un sens secondaire, l’Église, même ici-bas, est la manifestation de la gloire de Dieu ; quoiqu’ici-bas surgisse aussi ce qui est de l’homme, ce qui est, par conséquent, corrompu. Mais, dans la cité céleste, tout ce qui est de nous disparaît, et tout ce qui est manifesté en nous vient de Dieu. Et je désire ajouter ici qu’il n’y a pas une seule grâce qui ne dût — dans la puissance de l’Esprit de Dieu — être manifestée maintenant en nous — pauvres et fautifs que nous sommes. Il n’y en a pas une seule qui n’ait été manifestée en Christ, car Il était le Fils de l’homme dans le ciel, pendant qu’Il marchait ici sur la terre ; et nous, comme étant l’épître de Christ, nous devrions être connus et lus de tous les hommes.

La gloire de cette cité nous est présentée en détail ; et quoiqu’elle soit divine — « la gloire de Dieu » — elle est humaine aussi, comme le montre le nombre douze. Nous voyons cela dans le Seigneur. S’Il prenait entre Ses bras un petit enfant, c’était un précieux acte d’humanité ; mais l’amour qui le dictait était divin. Un rabbin pouvait mépriser un petit enfant, mais Jésus ne le faisait pas, bien qu’Il fût « Dieu sur toutes choses béni éternellement ». La cité avait « la gloire de Dieu ». L’Église est ce en quoi Dieu se manifestera en gloire. Mais cette gloire n’est pas la gloire essentielle de Dieu ; c’est la gloire communiquée ; ainsi qu’il est écrit : « La gloire que tu m’as donnée, je la leur ai donnée ». Tout cela est merveilleux ; mais c’est ce qui devait être. Car doit-il y avoir quelque autre gloire outre la gloire de Dieu ? Certainement, non. Et assurément, ce qui, après Christ, est le plus près de Dieu, doit avoir Sa gloire. Car il n’y a pas de gloire qui ne soit la gloire de Dieu. Et comment pouvons-nous comprendre la manifestation des richesses de la gloire de Dieu, si Dieu ne les déploie pas ? La création montre bien, dans un sens, la gloire de Sa puissance : « les cieux racontent la gloire du Dieu fort ». Mais quand il s’agit du fruit de la rédemption — du fruit du travail de l’âme de Christ — c’est pour la manifestation de la gloire de Dieu d’une manière encore plus élevée. Nous savons à quel prix elle eut lieu ; et ce ne pouvait être moins que Sa gloire à un tel prix ! Il n’y a aucun attribut de Dieu, aucune partie de Son caractère, qui n’ait été parfaitement glorifié dans l’œuvre de la rédemption. Si nous pensons à nous-mêmes, il est merveilleux qu’il en soit ainsi ; mais si l’Église doit être à la gloire de Dieu, il faut que cette gloire soit déployée dans ce qui est digne de Dieu. Si Christ doit être « glorifié dans ses saints, et être admiré dans tous ceux qui auront cru », la gloire doit être celle de Dieu ; elle ne saurait être indigne de Lui-même. Et voici la manière dont je la mesure : elle est le fruit du travail de l’âme de Christ. « Dieu a constaté son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions pécheurs — et de si grands pécheurs — Christ est mort pour nous ». Les choses mêmes à l’égard desquelles Christ a glorifié Dieu sont les choses mêmes que je trouve être en moi ; et je trouve ainsi que Dieu a été pleinement glorifié à l’égard de tous mes péchés[1]. Ainsi en saisissant cette vérité que je suis un pécheur, je vois la chose même qui me montre que toute la gloire est de Dieu et qu’elle vient de Dieu. Il n’y a rien en nous ; tout est par grâce. Si nous mêlons quelque chose du nôtre à nos espérances de gloire, c’est une complète folie. Il serait insensé de parler en même temps de ce qui est de nous et de la gloire de Dieu. Le vase n’est rien, sinon en tant qu’il est reconnu de Dieu et rempli par Lui ; et c’est ainsi que la chose arrive simplement à l’âme et la rend heureuse. Du moment que je vois tout cela comme le déploiement de la gloire de Dieu, mon âme trouve le repos et la paix. Il m’a ramassé, moi pauvre pécheur, afin qu’il fût pleinement connu que Sa grâce seule avait fait cela ; et je sais que Son amour surpasse toute connaissance. Et bien plus encore : je sais que je ne sortirai jamais de cette position bénie ; car l’amour de Dieu est infini ; et si je suis placé dans ce qui est infini, il est vrai que je ne puis le mesurer, mais je sais que je ne puis jamais en sortir.

« Son luminaire était semblable à une pierre très précieuse, comme à une pierre de jaspe cristallin ». Quand il est parlé de la gloire de Dieu manifestée, comme l’homme peut la voir, il est dit qu’elle est « semblable à une pierre de jaspe et de sardius » (Apoc. 4, 3). De même la lumière de cette cité est semblable « à une pierre de jaspe cristallin ». C’est d’une gloire divine qu’elle est revêtue. L’Écriture nous donne l’intelligence de ce que signifient ces figures, si, étant enseignés par l’Esprit de Dieu, nous prenons la peine d’en comparer les déclarations. Ces pierres précieuses ne nous donnent pas le simple éclat de la lumière sans couleur ; c’est là ce qu’est Dieu ; car si je considère Dieu — ce qu’Il est essentiellement — Il est lumière. « Dieu est lumière ». Mais s’Il se montre à travers les larmes et les chagrins de cette vie, alors j’ai l’arc-en-ciel. La lumière est divisée en divers rayons, comme brillant à travers un prisme. Ainsi dans ces pierres précieuses nous avons, non pas la gloire essentielle de Dieu comme lumière, mais la lumière divisée, pour ainsi dire, en différentes beautés médiates ; nous avons les manifestations des différentes voies et des différents actes de Dieu, à l’égard de Ses créatures. Nous voyons ces pierres dans la création, puis dans la grâce, et ensuite dans la gloire : — dans la création, Ézéchiel 28 ; en grâce, sur le pectoral du souverain sacrificateur ; en gloire, dans ce chapitre, comme les fondements de la cité. Tout ce que Dieu a manifesté de Sa gloire morale, en justice aussi bien qu’en jugement, est concentré dans l’Église. J’entrerai plus pleinement dans ces choses, quand je considérerai la signification des pierres — liées, comme elles le sont, avec la grâce et le jugement.


Et la cité « avait une grande et haute muraille ; elle avait douze portes ». Cela indique une sécurité parfaite. Quand les hommes cherchent à protéger un lieu, ils bâtissent de hautes murailles d’une immense épaisseur. Ainsi cette cité, qui est le siège de la royauté, a une grande et haute muraille qui manifeste la majesté de Dieu, son architecte. Elle jouit d’une sécurité parfaite, dans une dignité qui l’isole, pour ainsi dire, en sorte qu’il est impossible que personne y entre, sinon ceux qui y appartiennent.

« Aux portes douze anges ». Les anges se tiennent aux portes comme des gardiens. Élevés au-dessus de nous dans la création, ils ne sont ici que gardiens des portes ; ils sont portiers à l’égard de cette cité de Dieu, montrant que toute la puissance de la providence ne fait que concourir à cette gloire.

Sur les portes étaient écrits les noms « des douze tribus des fils d’Israël », indiquant, comme étant de Dieu, le gouvernement en perfection. Toutes Ses voies de patience avec l’homme, dans Son gouvernement et dans Sa bonté, sont ici manifestées.

« Et la muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux, les douze noms des douze apôtres de l’Agneau ». Les fondements parfaits et immuables de la vérité sont tous ici. Le caractère sous lequel la vérité est manifestée, c’est la vérité immuable de l’évangile : « les ténèbres s’en vont et la vraie lumière luit maintenant ». Ce que nous trouvons ici comme l’Église a, comme telle, une gloire spéciale ; mais ce qui est le fondement sur lequel elle repose, c’est la vérité qui existe de toute éternité, la vérité éternelle, une révélation pleine et parfaite. Quant à la lumière, nous sommes « dans la lumière comme Dieu lui-même est dans la lumière » ; ensuite, quant à l’amour, « Dieu est amour, et celui qui demeure dans l’amour, demeure en Dieu et Dieu en lui ». Mais quand nous en venons aux fondements de l’Église, c’est la vérité, l’éternelle vérité de Dieu — la rédemption selon Son œuvre et selon Sa puissance.

Ce que nous avons d’ailleurs en Christ, quant à Sa personne, ne saurait être moins que la plénitude de Dieu, l’éternelle vérité étant au fond. C’est Dieu révélé en Christ qui « est le même hier, et aujourd’hui, et éternellement ». « C’est à cause de la dureté de votre cœur », dit le Seigneur, « que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; mais au commencement, il n’en était pas ainsi ». Quant à nous, nous ne pouvons pas parler ainsi, car Christ « est le même hier, et aujourd’hui, et éternellement » ; et ailleurs il est dit : « Ce qui était dès le commencement… nous vous l’annonçons ». De même Paul, tout en déclarant les conseils profonds de Dieu, présente les vérités les plus élémentaires, et aucun conseil ne les changera jamais, parce que notre relation est avec Dieu qui ne peut jamais changer ; car si nous sommes introduits dans la relation d’enfants, c’est en rapport avec Dieu dont la sainteté est éternelle et dont l’amour est éternel. Et il y a de la joie pour nos âmes à savoir que nous sommes non seulement mis en rapport avec certaines voies de Dieu, comme l’étaient les Juifs, mais introduits dans une relation avec Dieu Lui-même, tel qu’Il est connu en Jésus.

La cité est une chose divine, mais présentée dans une manifestation et une perfection humaines. Les noms ici montrent l’administration humaine et le nombre douze répété en indique la perfection au plus haut degré. Le nombre sept dans l’Écriture dénote toujours la perfection de l’action spirituelle soit en bien, soit en mal ; mais quand il s’agit des voies de Dieu dans l’homme, ou par le moyen de l’homme, le nombre douze est employé pour signifier la perfection gouvernementale dans l’administration humaine.

« Et la ville était bâtie en carré, et sa longueur était aussi grande que sa largeur ». C’est un carré, et non un cercle. Elle n’a pas la perfection d’un cercle — figure employée pour indiquer l’éternité — mais la perfection de ce qui est formé. Elle est la plus parfaite des choses créées.

« Et sa muraille était bâtie de jaspe ; et la cité était d’or pur, semblable à du verre pur ». Ni la mesure ni le caractère de cette cité ne sont d’après les pensées de l’homme. L’homme avait dit : « Bâtissons-nous une ville et une tour… et acquérons-nous de la réputation ». « Ils eurent donc des briques au lieu de pierres, et le bitume leur fut au lieu de mortier ». Mais Dieu est l’architecte de cette cité, et elle porte la gloire divine. Il n’y a ici ni bitume ni choses semblables : « sa muraille était bâtie de jaspe ». « Et la cité était d’or pur, semblable à du verre pur », d’une pureté transparente. L’or est un emblème de la justice divine ; et le « verre pur » nous rappelle la mer d’airain dans le parvis du temple de Salomon, placée là pour que les sacrificateurs y lavassent leurs mains et leurs pieds, lorsqu’ils entraient pour leur service. Mais ici il n’y en a aucun besoin. Il n’y a rien ici qui puisse souiller. Ici, il y a une pureté solide, qui apparaît dans toute sa transparence. Dans le quinzième chapitre, nous trouvons « une mer de verre, mêlée de feu », parce qu’il s’agit là de tribulation.

Dans le quatrième chapitre aux Éphésiens, Paul parle, sans symbole, du nouvel homme, « créé selon Dieu en justice et en vraie sainteté ». De même aussi, cette cité est la manifestation de cette œuvre de Dieu dans l’homme ; précisément ce qui convenait qu’elle fût. Ce n’est ni la justice de l’homme, ni l’innocence de l’homme ; ni l’une ni l’autre ne conviennent ; mais c’est la justice divine et la sainteté divine. La sainteté est la séparation d’avec le mal ; l’innocence, c’est l’ignorance du mal. Nous ne dirions pas que Dieu est innocent, mais que Dieu est saint ; parce qu’Il hait tout le mal qu’Il connaît, et qu’Il trouve Ses délices dans le bien. Et la nouvelle création de Dieu, rendue parfaite selon Son image, trouve ses délices dans ce qui est bon, et hait tout ce qui est mal. Dieu a produit cela par Sa propre puissance. La cité est pure comme l’or, transparente comme le verre. Nous pouvons bien nous écrier : Ô profondeur des richesses de la justice et de la sainteté divines !

Maintenant revenons aux pierres. En Ézéchiel 28, dans la lamentation sur le roi de Tyr, nous voyons qu’elles dénotent la perfection de la beauté créée : « Toi, à qui rien ne manque, plein de sagesse et parfait en beauté ». La beauté complète, c’était la manifestation de cette perfection dans la créature ; la lumière manifestant ces couleurs brillantes dans la créature. Sa « couverture était de pierres précieuses de toutes sortes ». Il était le plus beau dans la création ; mais lorsqu’il considéra tout cela comme étant à lui, et non comme une perfection créée dont il était revêtu, alors son « cœur s’éleva à cause de sa beauté », et sa sagesse se corrompit « à cause de son éclat », et il tomba.

Dans Exode 28, nous voyons ces pierres présentées comme la perfection de la beauté sous le rapport de la grâce. Elles étaient dans le pectoral du souverain sacrificateur, et liées ainsi à l’éphod, en sorte que lorsqu’il entrait dans le lieu saint, il portait les noms des enfants d’Israël. C’était « pour mémorial devant l’Éternel continuellement ». C’est ainsi que Christ porte nos noms sur Son cœur, « étant toujours vivant pour intercéder ». Puis au verset 30, l’urim et le thummim — lumières et perfections — sont placés dans ce pectoral de jugement. Aaron portait sur son cœur les noms des enfants d’Israël, comme peuple agréé devant l’Éternel. « Et Aaron portera le jugement des enfants d’Israël sur son cœur devant l’Éternel continuellement » ; c’est-à-dire qu’il les maintiendra en communion avec Dieu malgré leurs nombreux manquements. Il portait d’abord les noms sur son cœur — gravés sur les pierres du pectoral, en sorte que quand Dieu regardait pour bénir, Il voyait leurs noms continuellement. En outre, il y avait l’intercession pour maintenir la communion d’un peuple fautif avec la lumière immuable. C’est ainsi qu’Israël est vu comme parfait dans la présence de Dieu en grâce. De même maintenant, lorsque Dieu jette un regard de divine faveur, c’est sur Christ Lui-même que ce regard repose. Les noms des enfants de Dieu sont tous gravés sur son cœur ; leur jugement est porté, dans les détails de leurs voies, quant à ce qui regarde le gouvernement de Dieu ; et ils sont présentés dans leur beauté, pour obtenir les réponses de lumière et de perfection ; car tels étaient l’urim et le thummim.

Ici encore, nous voyons ces pierres précieuses dans la gloire, toutes réunies en cette cité glorieuse, non pas maintenues dans leur éclat par quelque effort ou exercice de puissance, mais fermes ; non pas comme une partie de la gloire seulement, mais « les fondements de la muraille de la ville étaient ornés de toute pierre précieuse », chaque grâce brillant d’une beauté qui ne change pas. La muraille de jaspe montre combien toute cette grâce et toute cette beauté communiquées sont divines : l’or en montre toute la justice ; la transparence, toute la sainteté et toute la pureté, et ces pierres, toute la perfection variée ; et tout cela est réuni dans « l’Épouse de l’Agneau, la femme ».

« Et les douze portes étaient douze perles ; chacune des portes était d’une seule perle ». Christ avait dans son cœur de « chercher de belles perles » ; c’était là-dessus que son cœur était fixé ; et « ayant trouvé une perle de très grand prix, il s’en alla, et vendit tout ce qu’il avait, et l’acheta ». Il ne cherchait pas seulement un trésor, Il cherchait aussi une belle perle ; et Il savait, Lui, ce qui avait de la valeur et de la beauté. Toute la grâce dont l’Église était revêtue, voilà sur quoi était fixé le cœur de Christ, comme étant ce qui était parfaitement agréable et beau. Or c’est là ce qu’était chaque porte ; « chacune des portes était d’une seule perle ». La beauté et l’excellence de la cité se manifestent même à l’extérieur. Le caractère de Christ se montre même à l’entrée. Non seulement il y avait au-dedans justice et vraie sainteté, mais au-dehors il y avait tout ce qui est gracieux et beau ; en sorte que les anges mêmes, qui n’y entraient pas, pouvaient se tenir à la porte et y contempler ces perfections dont Dieu l’avait revêtue. C’est ainsi que même ici-bas, le caractère de Christ devrait être manifesté aux yeux de tout spectateur. Les étrangers mêmes devraient pouvoir le discerner, les saints étant « la lettre de Christ, connue et lue de tous les hommes ».

« Et la rue de la ville était d’or pur, comme du verre transparent ». Ceci nous confirme la portée des paroles du Seigneur à Ses disciples dans Jean 13. En parlant de Son œuvre parfaite, accomplie pour eux, Il dit : « Celui qui a tout le corps lavé, n’a besoin que de se laver les pieds ; mais il est tout net », c’est-à-dire, qu’Il a été nettoyé une fois pour toutes. Mais Ses pieds se souillent en traversant le monde, et par conséquent ils ont besoin, pour le service, d’être plus d’une fois lavés de nouveau. Ceci n’est pas une excuse pour nos chutes, quoique le Seigneur en prenne occasion pour déployer les richesses qu’Il a en réserve pour répondre à nos besoins de chaque jour. Nous avons la même figure dans le cas des sacrificateurs qui servaient dans le tabernacle. Leurs corps étaient lavés une fois pour toutes lors de leur consécration, et la chose ne se répétait plus ; mais chaque fois qu’ils entraient au tabernacle, ils lavaient leurs mains et leurs pieds. « Celui qui a tout le corps lavé, n’a besoin que de se laver les pieds ». Remarquez Son amour. Il ne se contente pas d’avoir servi ici-bas jusqu’à la mort, pour nous « laver de nos péchés dans son sang » ; Il se ceint Lui-même pour servir, même dans le ciel, afin que notre communion soit maintenue. « Le Christ a aimé l’assemblée, et s’est livré lui-même pour elle, afin qu’il la sanctifiât en la purifiant par le lavage d’eau par la Parole ». C’est ainsi que nous avons la Parole écrite dans son application aux détails journaliers de la vie. C’est ainsi que le Seigneur dit à Pierre : « Si je ne te lave, tu n’as pas de part avec moi ». Si nous devons avoir part avec Lui, nous devons être aussi complètement nets qu’Il peut Lui-même nous rendre nets. Et comme nous devons avoir part avec Lui, Sa grâce, maintenant comme alors, Le conduit à se ceindre Lui-même, et à ôter la souillure.

Mais dans cette cité d’or pur, les rues mêmes sont justice et vraie sainteté. Là nous marcherons sans pouvoir nous souiller ; là nous marcherons sur la sainteté même. C’est avec de grands efforts que nous marchons ici dans la pureté. Même si nous nous gardons de la souillure ici-bas, les efforts nous fatiguent ; et si nous ne le faisons pas, nous sommes fatigués de nous-mêmes. Mais, oh ! quelle pensée ! nous marcherons là sur des rues d’or pur ! Que repos cela donne au cœur et à la conscience, de penser que nous marcherons sans avoir besoin de pénibles efforts pour nous garder de souillure, sans avoir besoin de veiller de peur que nos vêtements ne soient souillés par ce monde ! Pendant que nous sommes ici, nous avons toujours à veiller et à prier, à cause du monde, de la chair, et du diable. Comment ! toujours ? Oui, toujours. Pendant que nous sommes dans ce lieu souillé, il faut que nous ayons nos reins bien ceints, et que nos affections soient bien gouvernées, car si nous leur laissons leur libre cours, elles s’embourberont certainement. Mais quand Christ viendra, Il ôtera notre ceinture, et nous fera asseoir en repos, et Lui-même Il se ceindra, et s’avançant, Il nous servira. Quel soulagement pour le cœur, de penser que je puis donner un libre cours à toutes mes affections et ne rencontrer que Dieu ! Que plus je leur laisserai leur libre cours, plus je serai élargi pour m’abreuver pleinement de bénédiction ! Ce devrait être notre but, dès maintenant.

« Et je ne vis point de temple en elle ; car le Seigneur Dieu, le Tout-puissant, et l’Agneau en sont le temple ». Ici la différence du culte est marquée. Quelle chose étrange pour un Juif, qu’il n’y faille aucun temple ! Dieu avait dit qu’il habiterait dans l’obscurité ; et lorsque la gloire remplit la maison, « les sacrificateurs ne pouvaient se tenir debout pour faire le service ». Et en outre, ce qui tenait la gloire cachée, tenait l’homme dehors. Car, dans Jérusalem, Dieu s’était tenu caché, afin d’être craint ; c’est pourquoi Il devait tenir l’homme dehors. La conséquence naturelle, même d’une manifestation partielle de la gloire, c’est d’ajouter ce qui doit tenir l’homme éloigné de toute intimité. Dans le temple, Dieu s’entourait de majesté, ce qui faisait sentir aux hommes combien Il était grand, mais c’est ce qui Le cachait en même temps. Mais ici, il n’y a pas de temple, « car le Seigneur Dieu, le Tout-puissant, et l’Agneau en sont le temple ». Ici, ce n’est pas ce qui cache Dieu tout en L’entourant de majesté, ni ce qui nous exclut ; mais c’est Dieu, qui nous entoure de Lui-même, tandis qu’Il se révèle parfaitement Lui-même. Sa propre gloire — et cette gloire révélée — est Son temple, et l’homme y « parle de sa majesté ». Quelle pensée bénie ! Dieu, et l’Agneau sont le temple, et c’est là que nous adorons.

Que le Seigneur nous donne seulement d’entrer plus pleinement dans Sa merveilleuse grâce, et alors il nous sera facile de comprendre comment cette merveilleuse gloire peut être toute à nous ! Lorsque nous savons que nous ne sommes rien, et que nous pouvons pourtant dire qu’Il nous a aimés, nous ne nous étonnerons pas que Dieu fasse tout cela pour nous, vu qu’Il nous a tant aimés. Le Saint Esprit raisonne toujours de haut en bas, en partant de ce que Dieu est, pour en venir à ce que Dieu ne saurait manquer de faire, parce qu’Il est Dieu. L’homme, au contraire, raisonne en partant de ce que l’homme est, pour en conclure ce que Dieu pourra peut-être faire pour lui, d’après ce qu’il est lui-même ; et ainsi toute son argumentation est fausse. Le Saint Esprit raisonne ainsi : « Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? ». J’apprends par là à attendre de grandes choses, et une chose ne peut être trop élevée pour que je l’attende, si Dieu doit y être glorifié. Car si Christ doit être « glorifié dans ses saints et être admiré dans tous ceux qui auront cru », que ne fera pas Dieu pour manifester la gloire de Son Fils ?

Mes pensées seront-elles occupées de l’adorateur, quoiqu’il soit ainsi glorifié et revêtu, quand je verrai Celui qui est adoré ? Non ; je serai occupé de Celui qui m’a introduit là. Le résultat pratique devrait être, dès maintenant, que nos cœurs L’adorassent dans le sentiment des richesses et des merveilles de Sa grâce, comme David (1 Chron. 17), lorsqu’il « se tint devant l’Éternel : Ô Éternel ! qui suis-je, et quelle est ma maison, que tu m’aies fait parvenir au point où je suis ! ». Oh ! puissent nos âmes être plus remplies de ce qu’il est, comme David se reposait en la connaissance de ce que Dieu était, et raisonnait d’après ce que Dieu était (v. 26 et 27). Nous avons souvent parlé du fils prodigue ; il disparaît, pour ainsi dire, lorsqu’il est arrivé à la maison de son père. C’est le père alors qui remplit toute la scène. Et le sein du Père sera le lieu de notre culte dans cette scène de gloire. Eh bien ! qu’Il ait nos cœurs pour Son temple dès maintenant, tandis que nos corps sont encore ici-bas, jusqu’au moment où Il nous prendra pour être avec Lui pour toujours ! Amen !

Chapitre 21, 22-27

Dans la partie précédente de ce chapitre, nous avons vu la gloire de la Jérusalem céleste, et la bénédiction intrinsèque qui lui est propre ; maintenant nous avons devant nous sa position relative, et la bénédiction dont elle est le vase pour d’autres.

Dans les versets 22-24, deux pensées nous sont présentées : le culte et le témoignage. Dans la cité d’or pur, nous avons l’un et l’autre ; et le culte est direct et immédiat, car il n’y a « point de temple en elle ». Avant l’introduction du christianisme, il n’y avait point de témoignage envers le monde ; mais quand la grâce fut apparue et que Dieu eut manifesté ce qu’Il était envers les pécheurs, alors il y eut un témoignage pour en porter au monde la connaissance. Il n’en était pas ainsi dans le système juif. Dieu avait alors un temple ; mais il n’y avait point de témoignage dans le temple pour inviter les Gentils à entrer. Il y avait un temple pour le culte, un témoignage parmi le peuple au milieu duquel Dieu habitait ; mais il n’y avait point de témoignage envoyé aux Gentils. Dieu ne se manifestait jamais ; Il était caché parmi le peuple qu’Il avait rassemblé autour de Lui ; le souverain sacrificateur même ne devait entrer qu’avec une nuée de parfum, afin qu’il ne mourût point. Mais maintenant que l’évangile a été introduit, c’est tout l’inverse. Dieu est connu en amour par ceux qui sont au-dedans, et Il envoie un témoignage de Son amour aux pécheurs qui sont au-dehors, tandis que ceux qui sont au-dedans peuvent adorer en pleine paix. Du moment que Christ vint, Dieu fut révélé aux hommes, et du moment que le voile fut déchiré par la mort de Christ, il y eut un accès parfait et immédiat en la présence de Dieu, et Son amour parfait se répandit envers le monde. Et en conséquence, nous trouvons ici ces deux choses : point de voile et un parfait accès en la présence de Dieu ; puis, nécessairement, le témoignage de l’amour qui nous y a nous-mêmes introduits. Il n’y a point là de temple, « car le Seigneur Dieu, le Tout-puissant, et l’Agneau en sont le temple ». Et si ceux qui sont au-dedans veulent parler du temple, c’est de Dieu Lui-même qu’il faut qu’ils parlent.

« Et la cité n’a pas besoin du soleil, ni de la lune, pour l’éclairer ; car la gloire de Dieu l’a illuminée, et l’Agneau est sa lampe ». Il n’y avait nul besoin de lumière communiquée par quelque autre moyen, nul besoin du soleil, ni de la lune ; car la gloire de Dieu l’éclairait. Il y avait la pleine manifestation de Sa gloire. Ce n’était pas un simple témoignage concernant Dieu ; mais Dieu Lui-même était là, remplissant la cité de lumière. « La gloire de Dieu l’a illuminée » ; mais il est ajouté : « l’Agneau est sa lampe ». L’Agneau est celui en qui la gloire est manifestée, et par qui elle est déployée. La gloire est trop brillante, trop absolue, pour qu’elle s’empare des affections ; quelque merveilleuse qu’elle soit, il faut encore un objet pour le cœur ; c’est pourquoi un objet m’est donné, qui me fixe au milieu de cette gloire ; tout comme je ne puis fixer mes yeux sur la lumière qui remplit une chambre, bien que je puisse les fixer sur la lampe qui la répand. Si une gloire éclatante remplit un lieu, je serai comme perdu au milieu de cet éclat ; mais, ici, j’ai une personne connue, qui porte toute la gloire. Ici, je trouve l’Agneau, que j’ai connu ici-bas dans les souffrances qu’Il a endurées en son amour ; et au milieu de tout cet éclat, mon cœur est fixé et en repos.

Pour la perfection, et pour que Dieu soit tout, il faut que la gloire soit divine ; mais je ne puis faire de Dieu, en Sa nature, un instrument de service ; c’est l’Agneau qui « est sa lampe ». « Et les nations marcheront à sa lumière ». Sauvées de jugements terribles, elles ne sacrifieront plus « à leur filet », et ne feront plus « des encensements à leurs rets », et ne marcheront plus « dans les étincelles qu’elles ont embrasées ». Elles verront la lumière en nous et marcheront à sa lueur. Nous devrions maintenant en esprit briller d’une manière pratique ; les nations devraient voir en nous maintenant la lumière de Dieu et de l’Agneau ; mais en ce jour-là, la chose sera parfaitement accomplie. S’il y a aujourd’hui quelque lumière venant de Dieu dans un monde de ténèbres, elle est dans l’Église, quoique le chandelier ne donne qu’une faible lueur ; mais en ce jour-là, quand il n’y aura rien en nous pour obscurcir la lumière, quelle brillante lumière ce sera pour le monde ! Nous serons la lumière ; la parfaite manifestation de la lumière en laquelle nous marcherons ; car nous verrons Dieu et l’Agneau, et nous serons la parfaite manifestation de cette lumière pour d’autres. Même aujourd’hui, dans la mesure dont je jouis de Dieu dans ma propre âme, j’aurai de la puissance pour Le manifester à d’autres ; car mon seul désir sera que Dieu et l’Agneau soient glorifiés en moi. Mais si je trouve, aujourd’hui, tant d’obstacles à cela, en ce jour-là, sans qu’il y ait rien entre moi et Dieu, j’adorerai Dieu sans temple, et sans qu’il y ait un seul nuage. Nous verrons la gloire en Lui, et le monde la verra en nous. Ainsi nous avons cette double joie : d’abord celle de Le connaître pour nous-mêmes, puis celle de communiquer ce que nous savons à d’autres. Quelle joie ce serait, si je pouvais être plus fidèle à répandre la lumière de Christ ! — Le voyant d’abord pour moi-même, puis répandant cette lumière, afin que d’autres Le voient en moi, comme étant l’épître de Christ, car c’est là ce qu’il est déclaré que nous sommes. Nous ne devrions pas nous contenter de notre propre joie individuelle en Lui, mais, à mesure que nous apprenons à L’apprécier Lui-même, nous devrions désirer qu’Il fût glorifié en nous, et par d’autres, par notre moyen. En ce jour de gloire, tout ce en quoi Dieu aura agi envers l’homme, tout ce en quoi Il aura manifesté Ses voies et Ses pensées, sera mis en évidence pour manifester la stabilité de Dieu. Tout ce qui a été placé entre les mains de l’homme pour l’exercer, et qui a manqué entre les mains de l’homme, sera alors manifesté dans la perfection ; il sera ainsi démontré, que la faute en a été à l’homme, et non à la chose qui lui fut confiée. Voyez l’homme lui-même. Comme il a failli ! Dans le second Adam, Dieu sera, et pour toujours, pleinement glorifié. La création elle-même atteste la même vérité. La loi fut donnée à l’homme, et il ne put la garder ; mais en ce jour-là, elle sera écrite sur son cœur. Puis, considérez la puissance que Dieu avait donnée à l’homme, pour en user à sa gloire ; comment l’homme en a-t-il usé ? Pour s’élever, plein d’orgueil, contre le devoir ordonné de Dieu, et à la fin pour crucifier Son Fils. Nous les trouvons tous ligués contre Christ, et les principaux sacrificateurs, et Hérode, et Ponce Pilate. « Les rois de la terre se sont trouvés là, et les chefs se sont réunis ensemble, contre le Seigneur et contre son Christ ». Mais en ce jour-là, « les rois de la terre lui apporteront » (à la cité) « leur gloire et leur honneur ». Puis encore, après la réjection de Christ, la seule chose que Dieu eut pour témoignage, ce fut l’Église, quelque fautive qu’elle fût ; et de même aujourd’hui, la seule chose qu’il puisse reconnaître comme témoignage, c’est ce qui confesse Son Fils rejeté par le monde. Mais en ce jour-là nous serons tout ce que nous devrions être maintenant. En ce jour-là, « les nations marcheront à sa lumière » (celle de la cité) ; et c’est l’Agneau qui « est sa lampe ». Il attirera alors tous les yeux, et remplira le cœur de chaque adorateur au-dedans ; et Il sera admiré en eux par ceux qui sont au-dehors.

« Et les portes ne seront point fermées de jour ». Il n’y a là aucune crainte, ni guerre, ni frayeur ; tout est sécurité parfaite. Et quant à la nuit, il n’y en a point ! Tout cela est passé, et il n’y a plus de ténèbres.

« Et on lui apportera la gloire et l’honneur des nations ». Il n’y a pas seulement l’absence du mal, mais il est universellement reconnu que « les cieux dominent ». Et rois et peuples Lui apportent leur gloire et leur honneur. Et à qui ? À Celui qui fut le fils du charpentier, pauvre et méprisé, et à ceux qui ont marché avec Lui. Quand Il était dans le monde, les hommes ne purent voir Sa gloire ; mais ils la verront, et ils s’inclineront devant elle, lorsqu’Il viendra en gloire. Ceux qui l’auront vue quand elle était cachée au monde, et qui auront été cachés aussi avec Lui, seront avec Lui, et partageront Sa gloire, quand Il sera manifesté. L’amour Le fit descendre dans l’humiliation ; mais Il ne pouvait se revêtir de vanité, et par conséquent, si la gloire de Dieu doit être manifestée, c’est Sa personne qui doit en être la manifestation. Il ne s’agit pas des efforts de l’homme pour montrer tout le cas qu’il fait d’un objet, mais c’est Christ seul comme centre d’attraction ; et ceux qui seront là des vases de Sa gloire, ce seront ceux qui aujourd’hui suivent simplement Christ dans l’humilité ; pour qui Christ est tout, et qui ne font aucun cas d’eux-mêmes.

« Et il n’y entrera aucune chose souillée ». Il y a là un grand soulagement. Car si nous parlons maintenant de nos pauvres cœurs, assurément la souillure y entre. Et si nous considérons l’Église, pendant qu’elle est dans une position de responsabilité, la souillure s’y glisse, quoiqu’il ne dût pas en être ainsi ; — toutefois Dieu, dans sa miséricorde, garde ses saints. Mais là, béni soit Dieu ! rien de ce qui souille ne saurait entrer ! Là la sainteté peut trouver du repos. Elle n’a point de repos ici-bas. Ici-bas, dans ce monde frappé de péché, ces deux choses, la sainteté et le repos, demeurent nécessairement séparées, quant à ce qui est au-dehors, parce que le péché est ici-bas, tandis que Christ n’est pas ici-bas. Veiller, ce n’est pas le repos, c’est de la fidélité, et elle apporte sa joie ; mais c’est travail pénible, et non pas repos, bien que, par grâce, ce soit une bénédiction ! Mais là, la sainteté aura du repos, et ce sera là le bonheur le plus élevé. Sans doute, que Dieu Lui-même sera seul haut élevé ; mais de tout ce qui découle de Dieu, la sainteté est ce qui sera le plus élevé. C’est là ce qui caractérise notre état ; car quant à Dieu Lui-même, Il est amour.

« Ni ce qui fait une abomination et [le] mensonge ». Ici nous avons quelque chose de plus que la nouvelle nature. Cette nature, nous l’avons actuellement : mais là rien ne peut entrer pour la troubler ; rien ne peut entrer pour souiller les rues de la ville qui sont d’or pur ; rien ne peut entrer pour détourner l’âme de Dieu et de Sa vérité. Il n’y aura là rien de « ce qui fait une abomination et [le] mensonge », comme dans l’idolâtrie d’une ordonnance, qui se place entre l’âme et Dieu, la détournant de la simple vérité — que « Dieu est amour ». Car tout ce qui n’est pas pleinement et entièrement de Dieu, « fait une abomination et [le] mensonge ». Ensuite on ne portera là aucun ornement décelant l’idolâtrie du cœur, qui s’empare de quelque chose en excluant Dieu. Oh ! si quelqu’un prend un intérêt réel au bien de l’Église de Dieu, son cœur doit être prêt à se briser, en voyant les mille et mille choses qui entrent pour distraire les affections des saints : les mille et mille formes d’idolâtrie, ce « qui fait l’abomination et [le] mensonge » — entrant pour mettre une séparation entre nous, et le seul Dieu et Père, et le seul Seigneur — le Chef ressuscité. C’est peut-être la mondanité, des ordonnances, la circoncision, mais en un mot, c’est tout ce qui fait le mensonge. Le cœur de Paul fut rempli d’angoisse en voyant entrer ces choses. Lisez son épître aux Galates, lorsqu’ils se détournaient de Christ pour s’attacher à la circoncision ; ou celle aux Colossiens, qui s’éloignaient du Chef ressuscité, et s’attachaient à des ordonnances, ce qui est idolâtrie et mondanité ; se séparant ainsi de Christ, comme le seul objet placé devant l’âme — ce qui est une abomination en opposition à la vérité, et par conséquent « [le] mensonge ». Mais, béni soit Dieu ! « aucune chose souillée n’entrera dans cette glorieuse cité ». Il n’y entrera rien de « ce qui fait une abomination et [le] mensonge » — aucune idolâtrie, pas un seul principe pour détourner de Dieu, aucune chose pour troubler les affections et les distraire de leur unique objet, de Christ. Non seulement il y a là ce qui est bon, mais aussi ce qui le garantit de l’introduction du mal et de ce qui amène la corruption.

Tout cela, pourtant, est négatif ; mais nous trouvons aussi ce qui est positif. Et quel est ce positif ? Qui entrera dans cette Jérusalem céleste ? « Ceux qui sont écrits au livre de vie de l’Agneau ». Il n’est pas dit : Ceux qui sont nets ; ils ne sont pas froidement caractérisés par le fait, qu’ils sont nets ; mais leurs affections sont liées avec le cœur de l’Agneau, tandis que nous savons aussi qu’en effet ils sont nets. Ceux qui sont écrits dans Son livre sont selon Son cœur. Et ils sont tous là. Tous ceux que l’Agneau a eus sur Son cœur de toute éternité, tous ceux pour lesquels Il a ceint Ses reins et s’est fait serviteur à toujours, en disant : « Je ne sortirai pas pour être libre » ; ils sont tous là ; car ils furent associés avec Lui, et ils seront associés avec Lui, et avec Son cœur et Ses pensées, pour toujours.

Il y a aussi les relations de ce lieu ; et quelque vagues que soient nos pensées, quant à l’intelligence des choses, quoiqu’elles soient enveloppées d’obscurité, comme les symboles qui sont employés, toutefois, nous y puiserons, par l’Esprit de Dieu, des pensées positives, lorsque nous prendrons, comme étant la clef de tout cela, ce que Christ est et ce qu’Il nous a enseigné. Du moment que vous avez votre cœur et votre esprit en accord avec la pensée de Christ ; du moment que vous avez vos pensées occupées de ce qu’Il est, et ce dont Il a occupé Lui-même Ses pensées et Son cœur, savoir, de Sa maison et de Sa gloire, alors chaque chose prend sa vraie place, et votre cœur et votre entendement sont élargis pour comprendre ce livre béni. Si je demeure dans une maison, tout ce qu’elle renferme m’est familier, et il y a des détails de chaque jour qui occupent la pensée ; et si j’ai la maison, je sais ce que j’y trouverai, et ce que je n’y trouverai pas : et c’est là réellement l’intelligence spirituelle. Si je sais, en quelque faible mesure que ce soit, ce qu’est l’exercice du cœur, je sais que Christ est Lui-même la réponse à chaque désir qu’Il a Lui-même réveillé dans mon âme : et il n’y a que ceux qui sont spirituels qui puissent comprendre.

Chapitre 22

Dans le chapitre 22, nous trouvons ce qui est relatif à la terre, parce que c’est l’aspect de la cité à l’égard de ce qui est ici-bas — en connexion avec Christ, sans doute — mais les bénédictions qu’elle renferme concernent la terre. L’arbre de vie croît dans le ciel, et appartient au ciel ; toutefois ses vertus se répandent vers la terre. Et quoique l’Église soit dans la gloire, il y a lieu à l’exercice de l’amour, tant qu’il y a des besoins à remplir ; et le Seigneur emploie l’Église pour cela. C’est dans ce sens qu’il est dit : « Ses esclaves le serviront », ce qui implique qu’il y a ceux qui ont besoin de service. Les nations reçoivent la guérison, mais il n’y aura aucun besoin de guérison dans le ciel. Ce service introduit une nouvelle joie, car les membres de l’Église n’auront pas perdu là-haut cet honneur — d’être les instruments de bénédiction pour d’autres ; nous aurons le privilège d’être les canaux par lesquels les bénédictions se répandront vers la terre. Et de même maintenant, nous devrions être pour le monde les canaux de l’amour et de la grâce, et plus spécialement encore pour les saints, pendant qu’ils en ont besoin ici-bas.

« Et il me montra un fleuve d’eau vive, éclatant comme du cristal, sortant du trône de Dieu et de l’Agneau ». Et il y avait aussi « l’arbre de vie portant douze fruits », etc. L’arbre de vie était là ; mais il n’est fait aucune mention de « l’arbre de la science du bien et du mal ». L’arbre de vie était la bénédiction ; l’arbre de la science du bien et du mal, la pierre de touche de la responsabilité : Adam en mangea, et fut perdu. Ces deux principes, la vie et la responsabilité, ont subsisté depuis ce moment-là jusqu’à cette heure, et continueront de subsister jusqu’à ce que Dieu ait fait toutes choses nouvelles. Ceux qui ont mangé de l’arbre de la science du bien et du mal, ne peuvent, pendant qu’ils demeurent dans la nature qui en est la conséquence, manger du fruit de l’arbre de vie. Mais Dieu, en faisant abonder Sa grâce, nous a donné bien plus que nous n’avions perdu ; car la source de la grâce a coulé jusqu’à nous en la personne du Seigneur Jésus Christ, qui s’est chargé de toute notre responsabilité, qui a pris sur Lui toute la colère due à nos péchés, qui est mort sous cette colère et ressuscité dans la puissance d’une vie impérissable ; et dans cette nouvelle vie, qui est premièrement en Lui, et qui m’est ensuite communiquée, je puis manger des fruits de cet arbre de vie, dont l’accès m’était autrefois fermé à cause du péché. Maintenant que le péché est ôté pour toujours, et dans cette nouvelle nature qui est incapable de pécher, je puis manger librement des fruits de l’arbre de vie ; comme le dit Jésus, en s’adressant à l’assemblée d’Éphèse : « À celui qui vaincra, je lui donnerai de manger de l'arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu » ; ainsi nous sommes introduits dans la jouissance du plein résultat de tout — de tous les fruits entièrement mûrs que peut produire la vie éternelle qui est en Jésus ; la manifestation extérieure de cette vie guérira les nations, comme, en effet, elle nous a guéris nous-mêmes. Mais je désire remarquer encore, que toute cette bénédiction est le fruit de la grâce libre et souveraine. Car s’il n’y avait pas eu de responsabilité de la part de l’homme, il n’y aurait eu aucun besoin d’un Sauveur. C’est parce que nous étions totalement perdus que la grâce a trouvé sa place. C’est parce que j’avais totalement failli, ayant suivi ma propre volonté au lieu de faire la volonté de Dieu, que Dieu est intervenu en grâce, et m’a amené, par la rédemption, plus près de Lui-même que n’avait été placé Adam au commencement, dans la création et dans l’innocence, car maintenant je suis créé de nouveau dans le Christ Jésus.

« Les feuilles de l’arbre sont pour la guérison des nations ». Les hommes des nations ne peuvent manger du fruit mûr de l’arbre, parce qu’ils ont besoin d’être guéris ; mais l’Église, possédant ainsi elle-même la grâce de la vie, portera la grâce qui guérit à ceux qui en ont besoin. Si vous lisez Ésaïe 60, vous verrez de quelle manière remarquable nous est présenté le contraste entre la Jérusalem terrestre et la Jérusalem céleste, quoique, sous quelques rapports, la cité céleste soit dépeinte d’après la terrestre. D’après Ésaïe, nous ne trouvons rien au sujet de guérison dans la Jérusalem terrestre, mais tout l’inverse. Nous y lisons : — « La nation et le royaume qui ne te serviront point, périront ; et ces nations-là seront réduites en une entière désolation ». Mais dans la Jérusalem céleste, « les feuilles de l’arbre sont pour la guérison des nations ». Ainsi nous voyons qu’Israël sera, comme il l’a toujours été, une pierre de touche de la responsabilité légale ; mais il sera le vase de la puissance et de l’autorité. Israël jadis n’avait point de ministère, parce qu’il n’avait aucun message d’amour à porter à d’autres peuples ; mais il avait, au-dedans, une sacrificature, parce que, le voile n’étant pas déchiré par la mort de Christ, ils ne pouvaient s’approcher directement de Dieu, et à cause de cela, ils avaient besoin d’un sacrificateur. Mais quant à nous aujourd’hui, nous n’avons pas de sacrificateur sur la terre, parce que, par la mort de Christ, nous sommes introduits dans la présence immédiate de Dieu ; et à cause de cela un ministère nous est commis, c’est-à-dire que nous sommes appelés à rendre témoignage de la grâce qui nous y a introduits. Et à cause de cela, quand nous serons dans la gloire, nous porterons la guérison aux nations ; car tandis que nous nous rassasierons nous-mêmes là-haut des fruits mûrs de l’arbre de vie, l’activité de l’amour répandra la guérison ici-bas.

« Et il n’y aura plus de malédiction ; et le trône de Dieu et de l’Agneau sera en elle, et ses esclaves le serviront ». Dieu disait à Israël sous la loi, que s’ils se souillaient, ils s’attireraient la malédiction. Mais dans la cité céleste, qui sera une source de bénédiction, « il n’y aura plus de malédiction ». Il ne s’agit pas ici, toutefois, des enfants avec le Père ; mais c’est le trône de Dieu en majesté — non pas comme à Sinaï, car il y avait malédiction, mais — le trône de Dieu et de l’Agneau — ministère et grâce : c’est-à-dire que le trône de Dieu et de l’Agneau sera le principe et la source de la bénédiction, tandis que le canal par lequel découlera cette grâce, ce sera l’Église ; ainsi il est dit : « ses esclaves le serviront », étant les ministres de cette grâce pour ceux qui en ont besoin. Le caractère présenté ici, ce n’est pas la joie intérieure, mais le service. Et de même que rien ne portera atteinte à la bénédiction au-dedans, ainsi il n’y aura point de manquements dans le service au-dehors. Si la lumière est parfaite, il en sera de même du service. Je n’aurai pas alors à scruter ma conduite, comme j’ai à le faire aujourd’hui, et à dire : « Oh ! si j’eusse été assez fidèle, j’aurais dit ceci ou fait cela » ; ou bien : « S’il y avait eu plus d’amour en mon cœur, je serais allé ici, ou je serais allé là » ; mais là, ce sera un service parfait, découlant d’une source parfaite ! Quel repos n’y aura-t-il pas dans un tel service ! Car « ils verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts ». Non seulement leur service sera ce qu’il doit être, mais les hommes verront qu’il en est ainsi, ce sera un témoignage parfait rendu au nom qu’ils portent, la pleine confession de ce nom. « Son nom sera sur leurs fronts ». Et je désire remarquer ici, que ce qui devrait nous occuper, ce n’est pas que nous accomplissions telle ou telle mesure de service, mais que Christ soit glorifié dans ce que nous faisons, et que nous y demeurions inaperçus — la marque de Dieu étant sur nos fronts, afin que tous voient à qui nous sommes et qui nous servons.

« Et il n’y aura plus là de nuit ; et ils n’auront plus besoin d’une lampe, ni de la lumière du soleil : car le Seigneur Dieu fera briller sa lumière sur eux » etc. Le Seigneur Dieu fait briller Sa lumière sur eux ; c’est pourquoi ils n’ont aucun besoin d’une lampe, de lumière empruntée, car ils reçoivent immédiatement la lumière de Dieu Lui-même. Lui-même fait briller Sa lumière sur eux ; et de même aujourd’hui, si quelquefois vous avez marché à la lueur d’une lampe d’un autre moins spirituel que vous-mêmes, vous avez été nécessairement mal conduits, cet autre n’ayant pas atteint la même mesure que vous ; mais quand Dieu Lui-même fait briller Sa lumière sur nous, il n’y a point alors d’incertitude quant à ce que nous avons à faire. Si, dans un cas donné quelconque, je suis obligé de dire que je ne sais quoi faire, alors je dois aussitôt dire que mon œil n’est pas simple ; car s’il l’était, tout mon corps serait aussi éclairé, et mon obéissance serait aussi parfaite que la lumière. Que dois-je donc faire alors ? Je dois apporter ma difficulté à Dieu, à Celui qui est mon Père, qui me guidera, car Il est grâce — parfaite grâce.

« Et le Seigneur, le Dieu des saints prophètes, a envoyé son ange, pour montrer à ses esclaves les choses qui doivent arriver bientôt ». Ici la scène se termine.

Ensuite dans les versets 7, 12 et 20, le Seigneur, à trois reprises, déclare qu’Il vient bientôt. Dans le septième verset, la déclaration se rattache à la prophétie, et s’adresse à ceux que concernent les avertissements donnés. Dans le douzième verset, elle est universelle. Et dans le vingtième, elle se rattache à un autre sujet : c’est en réponse au désir de l’Épouse quant à Sa venue, qu’Il dit : « Je viens bientôt ».

La position de toutes les parties est donnée. Dans le septième verset, il s’agit de ceux qui gardent « les paroles de la prophétie de ce livre », après les « choses qui sont ». L’Église ayant manqué, comme témoin pour Dieu sur la terre, les « plusieurs antichrists » étant entrés, Dieu, dans Sa grande miséricorde, donne des directions qui s’étendent jusqu’au moment même où tout est détruit ; et alors tout est clos. Le mystère d’iniquité se met déjà en train, et continuera jusqu’à la fin, en sorte que « la dernière heure » est venue. Dieu est « prêt à juger », quoiqu’Il use de patience en Sa miséricorde. Telle a été, depuis ce moment-là, la position de l’Église. Des hommes corrompus s’y sont glissés ; ils étaient déjà entrés du temps des apôtres, « par quoi nous connaissons que c’est la dernière heure ». Paul, Pierre, Jean et Jude présentent dans leur témoignage le germe de l’iniquité comme existant déjà ; en sorte que dans la partie prophétique de ce livre le Seigneur dit : « Que celui qui est injuste, soit injuste encore », etc. Toutefois, la miséricorde retarde l’exécution du jugement, et c’est bénédiction pour « ceux qui gardent les paroles de ce livre ». Et « les paroles de ce livre » sont une prophétie donnée aux serviteurs, après que Laodicée a été jugée, et vomie de la bouche de Christ.

Dans le douzième verset, c’est universel : « pour rendre à chacun » etc. Ici, le Seigneur, ayant clos la partie prophétique du livre, va bien au-delà ; c’est : « pour rendre à chacun » ; — non pas à ceux qui sont sous la bête ; mais il s’agit de la condition générale de l’homme sur la terre[2].

Dans le seizième verset nous trouvons comme une conclusion du livre entier. Il y a ceux à qui la prophétie fut donnée, et l’Église : nous voyons ici Christ sous Son double caractère par rapport au gouvernement de Dieu — comme la racine de David, la source d’où a surgi David, et comme la postérité de David, l’héritier de David, qui doit s’asseoir sur le trône de David. Mais ensuite, en outre, Il est « l’étoile brillante du matin », c’est là le caractère sous lequel Il se présente à l’Église, avant qu’Il se lève comme le soleil, pour introduire le jour du jugement pour le monde. Il est en relation avec l’Église avant que le jour paraisse, en sorte que nous avons notre portion avec Lui avant ce moment-là. Et c’est ainsi que, dans la connaissance de cette relation, dès qu’Il dit : « Je suis… l’étoile brillante du matin », « l’Esprit et l’Épouse disent : Viens ». Il ne dit pas à l’Église : « Voici, je viens bientôt ». Mais le Saint Esprit dans l’Église lui ayant donné la conscience de cette relation avec Christ, du moment qu’Il se présente comme « l’étoile brillante du matin », elle répond immédiatement : « Viens ». Comme il n’y a rien à régler entre Lui et l’Église, toute la pensée de celle-ci est absorbée par la révélation de Jésus Lui-même sous ce caractère. Elle a une simple pensée : « Il vient » ; et elle dit : « Viens ». Elle sait bien qu’Il va bientôt venir pour juger le monde ; mais elle est l’Épouse, et non le monde.

Nous trouvons ensuite un bien doux tableau de l’Église, pendant qu’elle l’attend. « Et l’Esprit et l’Épouse disent : Viens. Et que celui qui entend, dise : Viens ». Elle invite tous ceux qui ont entendu la voix du bon Berger à dire : Viens. Elle n’est pas satisfaite, s’il y a encore quelque chrétien qui ignore en sa propre âme cette relation : « Que celui qui entend, dise : Viens ». Est-ce là tout ? Non : « Que celui qui a soif, vienne ». Ses propres affections sont fixées sur l’Époux ; elle soupire après son retour ; mais, pendant qu’elle l’attend, elle voudrait attirer tous les hommes à la source. Elle a soif de l’Époux ; mais elle se tourne vers le monde, et elle dit : « J’ai quelque chose à vous faire entendre ». Car, pendant qu’elle est ici-bas, elle a le Saint Esprit en elle ; c’est pourquoi elle peut dire à d’autres : « J’ai quelque chose à vous faire entendre ; j’ai l’eau de la vie pour vous qui avez soif ». C’est le Seigneur de gloire qu’elle désire ; et elle désire que tous soient amenés, par grâce, à cette eau de la vie. L’accès au fleuve étant ouvert, l’Église, parce qu’elle connaît la puissance de la grâce, dit : « Que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie ». L’Église ne dit pas : « Venez à moi ». Christ a dit : « Venez à moi ». Mais l’eau de la vie est là ; et elle peut inviter les âmes à venir en boire ; elle peut les inviter à venir s’abreuver où elle s’est abreuvée elle-même, savoir, en Christ. Et si quelqu’un dit : « Venez à moi », il est évident qu’il n’a jamais possédé lui-même l’eau de la vie ; car s’il l’avait, il aurait un tel sentiment qu’il n’y a rien en lui-même, qu’il ne pourrait jamais dire à qui que ce fût : « Venez à moi ». Puis remarquez comment à trois reprises est présenté, soit le désir qu’Il vienne, soit la déclaration qu’Il vient. Il dit, Lui : « Je viens bientôt ». L’Église ne dit pas : « Viens bientôt », mais : « Viens ». Il est celui qu’elle désire, et Il répond à son désir, et dit : « Je viens ». « Oui, je viens bientôt ». C’est la réponse du cœur même du Seigneur au désir qu’Il a Lui-même fait naître. Et le livre se termine par ces mots : « Amen ! Viens, Seigneur Jésus » !

Qu’il est précieux de voir comment, après avoir clos le témoignage, Il détache ainsi de toutes choses le cœur de l’Église pour la ramener sur Lui-même. Ainsi quand vous avez accompli ce qui est votre devoir, revenez à Christ, ou bien vos devoirs mêmes se placeront entre vous et Christ. Peu importe quelle est la chose qui nous occupe. Les jugements de Dieu arriveront certainement ; mais ce ne sont pas les jugements qui peuvent former et façonner nos affections. Ils peuvent produire un exercice solennel de la conscience, mais ils ne peuvent jamais gagner le cœur. Ainsi donc, quels que soient les devoirs, ou le service, ou les épreuves, que le cœur revienne toujours à Christ Lui-même, qui est l’unique objet pour nos affections ! Dans la gloire, bien que nous y ayons part, nous en sommes revêtus, pour ainsi dire, mais elle demeure fixée sur Christ, qui est, Lui-même, l’unique objet. Qu’il en soit ainsi ici-bas ! Que le Seigneur veuille nous donner, quelles que soient les choses dont nous soyons occupés, de revenir, dans tout notre service, par la puissance du Saint Esprit, à ce sanctuaire, savoir à Christ Lui-même — à celui qui a été une fois dans l’abaissement, mais qui maintenant est haut élevé, et de fixer nos cœurs sur Lui-même ! Amen !




  1. Quand le Seigneur Jésus parle de laisser Sa vie (Jean 10), Il ne dit pas seulement : « Je mets ma vie pour mes brebis » ; — c’est là ce qu’Il fit dans Son amour et dans Sa précieuse grâce. Mais Il ajoute ensuite : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que je laisse ma vie afin que je la reprenne ». La première chose, c’est la perfection de l’œuvre de Christ en elle-même ; c’est que par Sa mort Il a glorifié Dieu, en sorte que Dieu peut agir en Son amour, selon la valeur de cette œuvre et accomplir les conseils de Sa grâce. L’autre partie de cette œuvre parfaite, c’est que par elle, nous sommes sauvés ; que nos péchés ont été expiés — portés par Celui qui s’est mis à la place des pauvres pécheurs. Il est important de bien saisir ces deux aspects du sacrifice expiatoire accompli par Christ. Nous les trouvons dans Ésaïe 53, et ils sont présentés sous les types des deux boucs : un pour Jéhovah, et l’autre pour le péché du peuple, dans Lévitique 16. « Maintenant », dit le Seigneur, en vue de sa mort, « le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui »… Sur la croix, Jésus a été glorifié ; c’était Sa gloire d’accomplir l’œuvre qui devait glorifier Dieu. C’est sur la croix qu’a été manifestée de la manière la plus élevée et la plus parfaite toute la gloire de Dieu. C’est là ce qui domine tout !
  2. Il est douteux, peut-être, jusqu’à quel point cela se rapporte à Gog et à Magog, parce que rien ne nous en est dit ; mais la venue de Christ, ici, se rapporte à tous : « à chacun selon ce que son œuvre sera ».