Messager Évangélique:Notes sur les sacrifices/Partie 2

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De l’offrande du gâteau — Lév. 2 et 6, 7-11

Nous avons vu, dans l’holocauste, un symbole de Christ se rendant Lui-même volontairement à la porte du tabernacle d’assignation, et s’offrant ainsi de Son plein gré Lui-même à Dieu pour nous. L’offrande du gâteau a un autre caractère : elle nous présente Christ dans Son humanité et Sa perfection comme homme, « l’homme Christ Jésus ». « C’est une offrande de bonne odeur à l’Éternel, une chose très sainte d’entre les offrandes faites par feu à l’Éternel » (v. 2, 3, 9, 10).

Le gâteau — quoique dans des circonstances toutes différentes — porte le caractère de l’offrande de Caïn et non pas celui du sacrifice sanglant d’Abel. Ce sont les choses de la nature, toutes les facultés naturelles de l’homme en Christ, offertes à Dieu. Le gâteau était tiré du fruit de la terre ; il était de fleur de farine pétrie avec de l’huile et ointe d’huile, et il devait être sans levain (v. 1, 4 à 7).

L’humanité de Christ fut parfaite. La volonté de la chair n’entra pour rien dans la naissance de Celui qui, né dans ce monde, devait être appelé le Fils de Dieu : Il naquit de la volonté divine. Marie se pliant par la grâce de Dieu à cette volonté, dans la sainte obéissance d’un œil simple et d’un cœur pur, manifesta d’une belle et touchante manière la soumission du cœur et de l’entendement à la révélation de Dieu : « Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole » (Luc 1, 26-38 ; comp. Héb. 10, 5) ! La nature humaine de Christ était exempte de péché, étant conçue du Saint Esprit : « Cet être saint qui naîtra de toi, sera appelé Fils de Dieu ». Christ était réellement homme, né de femme, mais Il était aussi né de Dieu. Comme le gâteau était de fleur de farine pétrie avec de l’huile, ainsi la nature humaine de Christ tirait son caractère du Saint Esprit dont l’huile est toujours le symbole. Christ n’était pas seulement innocent, mais saint.

Mais pureté n’est pas puissance ; aussi est-ce sous une autre forme qu’est exprimée la puissance spirituelle qui agissait par l’humanité de Christ : la gâteau était oint d’huile (v. 4, 6, 15). Ainsi il est écrit que « Dieu a oint du Saint Esprit et de puissance, Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance » (Act. 10, 38 ; comp. Luc 3, 21-22). Ce n’est pas à dire qu’il manquât quelque chose à Jésus, car comme Dieu Il aurait pu tout faire ; mais Il s’était anéanti Lui-même, et Il était venu pour obéir ; aussi n’est-ce qu’après avoir été appelé et oint, qu’Il se présenta en public, bien que Son entrevue avec les docteurs dans le temple démontre déjà dès le commencement Sa relation avec Son Père (comp. Luc 2, 46-49 ; 3, 21-22). Au baptême de Jean, Celui qui n’a pas connu le péché, vint par grâce là où le péché de Son peuple avait placé celui-ci ; Il s’identifia avec les siens et prit place avec eux devant Dieu, s’anéantissant Lui-même ; et dans cette position Il fut oint du Saint Esprit, descendant du ciel comme une colombe et s’arrêtant sur Lui. De là, Il fut emmené par l’Esprit dans le combat pour nous, combat dont Il sortit vainqueur par la puissance de l’Esprit. Si Jésus eût repoussé Satan uniquement par la puissance divine comme telle, il est évident qu’il n’y aurait point eu de combat ; et en outre, il n’y aurait point eu là d’exemple, ni d’encouragement pour nous. Mais le Seigneur repoussa Satan par un principe qui est notre devoir de chaque jour, savoir l’obéissance, une obéissance intelligente qui se sert de la Parole de Dieu et repousse l’Ennemi avec indignation dès l’instant qu’il se découvre. Si Christ entra dans Sa carrière avec la joie et le témoignage qui appartiennent au Fils, Il entra dans une carrière de combat et d’obéissance ; « car il convenait à Lui, à cause de qui sont toutes choses et par qui sont toutes choses (vu l’état dans lequel Il nous voyait), que amenant plusieurs enfants à la gloire, il consommât le Chef de leur salut par les souffrances » (Héb. 2, 10). Jésus combattit donc dans la puissance de l’Esprit ; Il obéit dans la puissance de l’Esprit. C’est dans cette puissance de l’Esprit qu’Il chassa les démons et qu’Il porta nos langueurs ; c’est dans la puissance de l’Esprit aussi qu’Il s’offrit Lui-même sans tache à Dieu (Luc 4, 1, 14, 18 ; Matt. 12, 28 ; Héb. 9, 14 ; Act. 10, 38).

Le premier acte d’Adam avait été de rechercher sa propre volonté, et, par sa désobéissance, de plonger dans la misère, et lui-même, et toute sa postérité. Christ, au contraire, est entré dans ce monde de misère, se dévouant à faire la volonté de Son Père, se dépouillant de Lui-même, afin qu’à tout prix Dieu fût glorifié. Il a été, dans ce monde, l’homme soumis, dont toute la volonté était de faire la volonté de Son Père — le premier grand acte — et, en même temps, la source de toute obéissance humaine et de la gloire de Dieu par cette volonté d’obéissance. On ne peut pas lire l’évangile de Jean, où le caractère du Sauveur est particulièrement mis en relief, sans y trouver à tout moment ce parfum d’obéissance, d’amour et de complet renoncement à soi-même qui s’exhalait de tout ce que Jésus faisait : ce n’est pas une histoire que nous lisons, mais Christ Lui-même que nous contemplons, et aussi la méchanceté de l’homme qui se fraie un chemin jusque dans la sainte retraite où l’amour avait caché sa gloire, et la force à se manifester. Jean nous montre cet Être divin qui était revêtu d’humilité, et qui traversait, dans un esprit de douceur, un monde qui Le rejetait. S’Il était contraint de paraître, ce n’était jamais que pour donner toute Sa puissance et Sa gloire à Son abaissement volontaire qu’Il n’abandonne jamais, pas même quand Il est obligé de reconnaître Sa divinité. C’était bien Celui qui s’appelle « Je suis » (comp. Ex. 3, 14 ; Jean 8, 58), mais dans l’abaissement et l’isolement de la plus parfaite et plus humble obéissance. Il n’y avait en Lui aucun secret désir de garder Sa place au milieu de Son humiliation ; la gloire de Son Père était tout le désir de Son cœur. « Il est écrit », telle était sa réponse à l’Adversaire ; « il est écrit : l’homme ne vivra pas de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Ailleurs Il dit : « Comme le Père m’a dit, ainsi je fais » ; — « le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu’il ne voie faire une chose au Père » ; — « j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour » (voyez encore Matt. 3, 13-15 ; 17, 26-27 ; Jean 4, 34 ; 6, 37-40 ; 10, 18 ; Héb. 5, 8 ; etc.).

Cette obéissance absolue répandait comme un parfum exquis sur tout ce que Jésus faisait : Il apparaissait toujours comme un envoyé ; Il recherchait la gloire de Son Père ; Il était venu pour faire tout ce que le Père pourrait vouloir. Et qui eût pu entreprendre cette œuvre immense, si ce n’est Lui seul, Lui en qui la capacité et le pouvoir d’accomplir toute la volonté du Père, quelle qu’elle pût être, s’identifiait avec une obéissance qui n’avait aucune volonté, si ce n’est celle de faire la volonté d’un autre ? Il n’était cependant qu’un homme simple et humble ; mais dont l’humanité aussi convenait parfaitement à l’œuvre qu’il s’agissait d’accomplir.

Tout ce que la nature humaine avait de pur et d’aimable au milieu de sa misère, se trouvait dans toute son excellence en Jésus : séparé du mal du péché, mais qui volontairement s’assujettissait aux afflictions qui sont la conséquence du péché. Il n’y avait rien de saillant ou d’inégal dans Son caractère — comme le gâteau était tiré du fruit de la terre, et devait être de fine farine — parce que dans Son humanité tout était dans un parfait assujettissement à Dieu. Chaque trait de Son caractère avait sa place, se montrait et agissait en son temps, et ensuite disparaissait ; chaque élément de Sa nature humaine obéissait à l’impulsion que lui donnait la volonté divine, et, ensuite, cessait d’agir pour rentrer dans une tranquillité pure de tout égoïsme. Tout dans l’humanité de Christ était ainsi en harmonie ; tout y répondait aux pensées de Dieu dont les conseils de grâce, de sainteté, de bonté, et cependant de jugement quant au mal, de plénitude de bénédiction et de miséricorde (douce mélodie pour toute oreille fatiguée !) trouvaient leur expression en Christ et en Lui seul.

Ainsi toutes les grâces qui étaient en Christ étaient présentées à Dieu et montaient toujours vers Lui, comme un encens d’agréable odeur, brûlé tout entier pour Dieu (comp. v. 1 et 2 et Ex. 30, 34-38). Il en était de même de l’intercession de Christ ; car elle était un fruit de Son saint amour : Ses prières qui étaient l’expression d’une sainte dépendance, et infiniment agréables à Dieu et puissances auprès de Lui, s’élevaient vers Dieu, et remplissaient la maison comme d’un parfum odoriférant (comp. Apoc. 8, 3-4). « L’Éternel flaira une bonne odeur », et la bénédiction, et non pas la malédiction, fut répandue pour nous (comp. Gen. 8, 21). Nous, nous présentons souvent à l’acceptation de l’homme les grâces que nous possédons ; mais Christ agissait toujours en vue de Dieu seul, et l’encens de Ses services, de Son cœur, de Ses affections, de toute Sa vie montait toujours vers Dieu : il était ajouté au gâteau, parce qu’en Jésus, il était un fruit, une expression de Sa nature.

Nous avons déjà fait remarquer que le gâteau, qui était présenté à Jéhovah en offrande de bonne odeur, devait être « sans levain » (v. 4, 5, 11-12). Le levain dans les Écritures est toujours le symbole de la corruption, soit dans le sens abstrait, soit dans la pratique (voyez Ex. 12, 15 ; 13, 6-7 ; Matt. 13, 33 ; 16, 6 ; 1 Cor. 5, 6, 7, 8). Aucune puissance du Saint Esprit n’était capable d’effacer ou de rendre comme non-avenu le mal, là où le mal existait, pour rendre ainsi l’objet propre à être placé sur l’autel en offrande faire par feu de bonne odeur à l’Éternel ; toute offrande dans laquelle la sainteté de Dieu, mettant à l’épreuve par le feu, aurait pu découvrir, en quelque manière, quelque chose qui n’aurait pas été absolument bon, ne pouvait être placée sur l’autel en offrande de bonne odeur. Jésus, soit dans Sa nature, soit dans Sa vie, a été sans péché, et cela seul L’a rendu propre à être offert sur l’autel, comme le gâteau « sans levain » pétri avec de l’huile et oint d’huile, ou comme la gerbe tournoyée devant l’Éternel selon l’ordonnance de Lévitique 23, 9-14 (voyez aussi Lév. 2, 14-16). Mais l’Église, par sa nature, n’étant pas sainte, ne peut jamais être ainsi offerte : le gâteau qui la représente est fait avec du levain, et il ne peut pas être placé sur l’autel, bien que dans certains cas, il puisse être présenté à Dieu, comme nous allons le voir.

Les versets 9 à 14 et 15 à 22 du chap. 23 du Lévitique renferment une instruction précieuse pour nous sous ce rapport, et qui vient confirmer admirablement le principe que nous venons d’établir. À la première des fêtes, dont ces versets nous occupent (Lév. 23, 9-14), le sacrificateur prenait une gerbe des premiers fruits de la moisson, et qui était ainsi évidemment « sans levain » ; et il la tournoyait devant l’Éternel, accompagnant l’offrande de sacrifices de bonne odeur, mais d’aucun sacrifice pour le péché. C’est ainsi que Christ, s’étant offert à Dieu parfaitement pur (Héb. 9, 14), ressuscita d’entre les morts, « premier-né d’entre les morts », « les prémices de ceux qui dorment » (Col. 1, 18 ; 1 Cor. 15, 20-23). Ensuite, cinquante jours après, à la fête de la Pentecôte ou des premiers fruits, on présentait, en offrande tournoyée, deux pains, cuits avec du levain, accompagnés de sacrifices de bonne odeur, et d’un sacrifice pour le péché qui devait servir de correctif au levain que les pains contenaient. Ainsi aussi, le jour de la Pentecôte, après que Christ ressuscité fut monté au ciel et qu’Il eut présenté au Père une justice parfaite, l’Église fut formée et consacrée par le Saint Esprit pour être présentée à Dieu, non comme un sacrifice de bonne odeur fait par feu, parce que par nature elle n’est pas sainte, mais comme les pains des premiers fruits, en vertu du sacrifice de Christ qui a fait l’expiation pour elle. Envisagés comme étant sur la terre, ceux qui forment l’Église ont encore une nature corrompue, qui a besoin du sacrifice de Christ pour expier le levain qu’elle renferme et qui ne cesse pas d’exister, bien qu’elle soit surmontée par la puissance du Saint Esprit ; mais en vertu du sacrifice d’expiation, l’Église peut être offerte à Dieu (comp. Jacq. 1, 18 ; Rom. 15, 16 ; et aussi Rom. 12, 1). Étant né de nouveau et possédant une nature nouvelle, je ne découvre pas seulement en moi les œuvres de la vieille nature, mais « je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien » (Rom. 7, 18 ; comp. 8, 7 ; Éph. 2, 1-3) ; mais j’ai cette assurance consolante que le péché que j’ai découvert, que je hais et que je juge, est ôté. Dieu montre d’abord qu’il n’y a point de justice dans l’homme qui, à la fois, a violé la loi et a rejeté Jésus ; mais ensuite, en vertu de l’œuvre que Christ a accomplie, le Saint Esprit vient à nous avec un message de paix ; Il nous apprend que, dans le sacrifice de Christ, tout ce qu’il fallait pour que la grâce de Dieu pût agir envers nous en justice, a été présenté à Dieu et a été agréé par Lui. Non pas que l’œuvre de Jésus ait eu besoin d’incliner le cœur de Dieu vers nous ; mais en vertu de cette œuvre, Dieu peut agir envers nous selon le besoin de Son cœur, justement, et selon les exigences de Sa gloire, tandis que s’Il avait agi en grâce en dehors de l’acte de Jésus, c’eût été la grâce sans la justice. Il y a, pour le pauvre pécheur, un bonheur immense à considérer Jésus comme le motif de la grâce, et un repos parfait dans la connaissance que la grâce règne par la justice. De cette manière je me trouve débiteur constant de la grâce, car lorsque je suis offert chaque jour à Dieu, le sacrifice pour le péché sans lequel je ne pourrais pas être présenté, est également offert ; et ainsi Dieu est glorifié et non pas l’homme, car ce n’est que par Jésus que je m’approche.

Un autre fait remarquable que nous trouvons dans les sacrifices de prospérité, vient encore à l’appui de ce que nous venons de dire (voyez Lév. 7, 11-14). Dans ces sacrifices, Christ avait Sa part, et l’homme aussi la sienne ; c’est pourquoi il y avait des gâteaux sans levain et des gâteaux avec du levain. L’offrande qui représentait la communion de l’Église dans le sacrifice de Christ, introduisait nécessairement l’homme ; aussi le levain s’y trouvait, car le levain est le symbole du mal qui se trouve toujours en nous. L’Église est appelée à la sainteté. — La vie de Christ en nous est « sainteté à l’Éternel » ; mais il reste toujours vrai, qu’en nous, c’est-à-dire en notre chair, il n’habite aucun bien.

Mais revenons au sujet spécial de notre étude. Le gâteau qui était placé sur l’autel en bonne odeur, ne devait pas être seulement « sans levain », mais le miel en était exclu également (v. 11-12). Il y a, en effet, bien des choses aimables et agréables en elles-mêmes, qui ne peuvent cependant jamais être offertes à Dieu. Rien ne peut être présenté à Dieu de ce qui ne sert simplement qu’à satisfaire le cœur ; les affections naturelles, quoique bonnes en elles-mêmes (et même n’en pas avoir serait un péché), ne peuvent servir d’offrande à Dieu. L’affection de Jésus pour Sa mère fut parfaite en elle-même ; nous savons comment Il se souvint d’elle avec sollicitude au milieu des angoisses terribles de la croix ; cependant au début de Son ministère, il dit : « Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? » (Jean 2, 4 ; 19, 25-26). Il était étranger même aux fils de sa propre mère, comme Lévi qui fut présenté en offrande devant l’Éternel : « Lui qui dit de son père et de sa mère : Je ne l’ai point vu ; et qui n’a point connu ses frères, ni même connu ses enfants ; car ils ont gardé ses paroles, et ils garderont ton alliance » (Ex. 32, 26-28 ; Nomb. 8, 11 et 15-16 ; Deut. 33, 9).

Enfin le sel devait entrer dans toute offrande (v. 13), comme figure de la stabilité, de la permanence, de l’énergie préservatrice pour nous de ce qui est divin, quoique peut-être pas toujours doux et agréable. Le sel était le sceau de Dieu pour témoigner que la bonne odeur de l’offrande n’était pas passagère, et qu’elle n’était pas pour un moment seulement, mais éternellement les délices de Dieu, car tout ce qui est de l’homme passe, mais ce qui est de Dieu demeure éternellement : la vie, l’amour, la grâce sont permanents. Ces choses sont de Dieu et elle participent à la stabilité de Sa nature ; nous sommes liés à Lui, non par le moyen de notre volonté, mais selon la sûreté de la grâce divine. Cette grâce est en nous active, pure, sanctifiante, mais c’est la grâce. Nous sommes liés à Dieu par l’énergie de la volonté divine, par l’obligation de la promesse divine ; toutefois cette énergie et cette fidélité sont celles de Dieu, et non pas les nôtres ; elles sont basées sur le sacrifice de Christ, sacrifice par lequel l’alliance de Dieu nous est scellée et nous est infailliblement assurée : autrement Christ ne serait pas honoré. L’alliance est rendue ferme par le moyen de deux choses dans lesquelles il est impossible que Dieu mente (Héb. 6, 17-18 — comp. Matt. 5, 13 ; Marc 9, 49-51).

D’après tout ce que nous venons de dire, on voit que l’essence de l’offrande de gâteau, c’était la fine farine avec de l’huile, et l’encens, qui représentaient la nature humaine, le Saint Esprit et le parfum de la grâce : l’offrande ne devait contenir ni levain, ni miel, et on ne devait pas y laisser manquer le sel de l’alliance de Dieu ; elle était offerte à Dieu sur l’autel et brûlée en sacrifice de bonne odeur. Mais il reste une observation à faire : dans l’holocauste la victime toute entière était brûlée devant l’Éternel, car Christ s’offrit Lui-même en entier à Dieu ; mais le gâteau n’est pas seulement une offrande à Dieu, il est encore la nourriture des sacrificateurs de Dieu (v. 2-3, 8-10 ; comp. Lév. 6, 7-11). Aaron et ses fils devaient manger ce qui restait du gâteau, après qu’ils en avaient fait fumer le mémorial sur l’autel. Christ est le vrai pain descendu du ciel pour donner la vie au monde, afin que nous, sacrificateurs et rois, nous puissions, par la foi, manger ce pain et ne pas mourir (comp. Jean 6). Le gâteau était une chose très sainte dont Aaron et ses fils pouvaient seuls manger : — et qui sont ceux qui se nourrissent de Christ, sinon ceux qui, sanctifiés par le Saint Esprit, vivent d’une vie de foi ? Le Christ n’est-Il pas la nourriture de nos âmes consacrées à Dieu, Lui qui nous consacre pour toujours à Dieu ? Dans le Saint qui est doux et humble de cœur, dans Celui qui luit comme la lumière de la perfection humaine et de la grâce divine au milieu d’une race corrompue, nos âmes n’apprennent-elles pas ce qui est parfait, aux yeux de Dieu ? Ne goûtent-elles pas ce qui nourrit, ce qui sanctifie ? — Ne sentons-nous pas ce que c’est que d’être offerts à Dieu, en suivant, par la sympathie de l’Esprit de Jésus demeurant en nous, la vie de Jésus envers Dieu et envers les hommes dans le monde ? Il est un exemple pour nous, cet homme vivant entièrement pour Dieu ; Il nous tire après Lui, étant Lui-même la force qui nous fait avancer dans le chemin qu’Il a parcouru : et nous y trouvons notre bonheur. En réfléchissant avec tant de joie à ce qu’Il a été sur la terre, nos cœurs ne s’attachent-ils pas à Lui ? Ne Lui deviennent-ils pas semblables ? Nous L’admirons ; — nous sommes humiliés, et nous tendons par la grâce à Lui ressembler. Source de la nouvelle vie qui nous est communiquée, Il nous offre un exemple de la perfection de cette vie et est le moyen de la développer et de la fortifier en nous ; — et nous savons que nous Le verrons et que nous Lui serons faits semblables, Le voyant tel qu’Il est.