Messager Évangélique:L’Assemblée de Dieu/Partie 1
En présence de toutes les divisions de l’Assemblée de Dieu sur la terre, et de toutes les tentatives plus ou moins fructueuses qui ont été faites pour rassembler les croyants autour d’un centre commun, chaque chrétien, en particulier, doit sentir combien il lui importe de connaître la pensée de Dieu au sujet de ces choses, qui touchent si directement au témoignage qu’il est appelé à rendre ici-bas. Il n’y a que les Écritures qui puissent réellement nous enseigner à cet égard, convaincre, corriger, instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli, et « parfaitement accompli pour toute bonne œuvre ». Le Seigneur n’a-t-il pas dit : « Sanctifie-les par ta vérité, ta Parole est la vérité » (2 Tim. 3, 16-17 ; Jean 17, 17 ; comp. Matt. 4, 4, 7, 10 ; Ps. 17, 4 ; 119, 9-11, 97-105 ; És. 8, 19, 20) ? Je me propose donc, sous la bénédiction du Seigneur, d’appeler ici l’attention des frères sur l’enseignement de la Parole au sujet de l’Assemblée de Dieu et de l’unité du corps de Christ, et puis sur quelques conséquences pratiques, que cette Parole elle-même rattache à ses instructions sur ce point.
Il n’est pas besoin de rappeler que si nous voulons nous occuper de l’Assemblée, et savoir ce qu’elle est selon le conseil de Dieu, nous ne devons pas chercher de lumière sur ce sujet dans l’Ancien Testament. Nous y rencontrerons sans doute, çà et là, quelques figures remarquables, qui, sous un aspect ou un autre, nous représenteront l’Assemblée (voyez par ex. la figure d’Ève, Gen. 2, 21-24, comparé avec Éph. 5, 22, 23) ; mais le témoignage explicite des Écritures nous dit que le conseil de Dieu à l’égard de la gloire de Christ, élevé au-dessus de toutes choses, comme chef de l’Assemblée qui est Son corps et la plénitude de Celui qui remplit tout en tous, est resté « un mystère », « caché en Dieu » jusqu’à ce que le Saint Esprit descendît du ciel pour le révéler, et que Paul fût suscité pour être l’instrument particulier de sa communication, « afin de compléter la parole de Dieu » (voyez Éph. 3, 1-11 ; Col. 1, 24-29 ; 4, 3 ; Rom. 16, 25, 26).
C’est donc au Nouveau Testament, et plus spécialement aux écrits de l’apôtre Paul, qu’il nous faut recourir, si nous voulons apprendre ce qu’est l’Assemblée, et quels sont nos privilèges et nos devoirs, comme membres de cette glorieuse unité du corps de Christ.
La première mention qui soit faite de l’Assemblée dans le Nouveau Testament, Matthieu 16, 15-18, nous montre clairement, que, quoique avant et pendant la vie de Jésus ici-bas, il y ait eu des croyants sur la terre, Pierre tout le premier, l’Assemblée cependant n’existait pas encore. Reconnu pour la première fois « Fils du Dieu vivant », Christ annonce qu’Il bâtira Son Assemblée sur ce fondement (comp. Éph. 2, 20), et Il nous dit que les portes du hadès ne triompheront pas contre ce qu’Il aura ainsi bâti : « Sur ce rocher je bâtirai mon Assemblée, et les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle » ! — Plus loin, dans ce même évangile, Matthieu 18, 15-20, le Seigneur ajoute quelques instructions précieuses pour le temps où l’Assemblée existerait de fait.
Avant que le Sauveur vînt, nous le savons tous, il y avait eu de nombreux croyants sur la terre, toute cette grande nuée de témoins que le chapitre 11 des Hébreux fait passer devant nous et que nous ne faisons que mentionner ici. Il y a eu plus tard ceux au milieu desquels le Sauveur apparaît, ces « restes fidèles » qui attendaient la consolation d’Israël, les Zacharie, les Élisabeth, les Marie, les Siméon, Anne, tous ceux au milieu desquels nous nous trouvons au commencement de l’évangile de Luc ; mais ces croyants, quels que fussent d’ailleurs les sentiments qui les unissaient, étaient dispersés et isolés, ils n’avaient d’autres liens entre eux que leur commune foi et la consolation qu’ils attendaient. Pour les « rassembler en un », il a fallu, non seulement que Jésus vînt s’associer à eux, « ces excellents de la terre », et qu’Il les rassemblât autour de Lui par Sa parole, mais, selon le témoignage exprès de l’Écriture, il a fallu que Jésus mourût. Caïphe prophétisa « que Jésus allait mourir pour la nation, et non seulement pour la nation mais pour rassembler en un tous les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11, 51, 52).
Comme je viens de le dire, Jésus apparaît au milieu du résidu fidèle d’Israël ; Il s’associe à ceux qui viennent au baptême de Jean, confessant leurs péchés ; le portier Lui a ouvert, Il est entré dans la bergerie des brebis, et Il appelle Ses propres brebis par leur nom ; Il les rassemble autour de Lui. Il est le vrai cep, eux les sarments. Mais quand Il a appelé Ses propres brebis, Il les mène dehors, Il marche devant elles et met Sa vie pour elles ; et les « autres brebis », qui ne sont pas de cette bergerie, Il les amènera aussi, et « il y aura un seul troupeau et un seul berger » (voyez Jean 10, 1-16). Il meurt pour la nation, et non seulement pour la nation, mais pour rassembler en un tous les enfants de Dieu dispersés. Dans Sa mort et Sa résurrection, Il délivre le résidu fidèle d’Israël, et l’introduit dans une toute nouvelle position, dont, en même temps, Il a aussi ouvert l’accès aux pauvres Gentils, et qui est exprimée dans les paroles qu’Il adresse à Marie : « Va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20, 17. Comp. aussi Héb. 2, 10 et suiv.).
Dans cette nouvelle position que la mort et la résurrection de Jésus leur ont faite, les disciples assemblés jouissent deux fois, le premier jour de la semaine, de la présence personnelle et visible du Sauveur, qui s’entretient avec eux et leur montre Ses mains et Son côté. C’est sur eux aussi, qu’après Son ascension, le Saint Esprit est répandu, comme il nous est rapporté au chapitre 2 du livre des Actes. Sans doute l’Assemblée, telle qu’elle nous apparaît alors, n’est composée encore que du résidu juif, transféré dans sa nouvelle position, et les Samaritains et les nations n’ont pris place au milieu d’elle que plus tard (Act. 8 et 10) ; mais par le fait de la mort et de la résurrection de Jésus, et de Son ascension au ciel, en conséquence de laquelle le Saint Esprit a été répandu, l’Assemblée existe désormais sur la terre comme un corps distinct, séparé d’Israël et des nations. Il n’y a plus sur la terre, seulement des croyants dispersés et isolés, mais ils sont « rassemblés en un », et Dieu « ajoutait tous les jours à l’Assemblée ceux qui devaient être sauvés » (Act. 2, 47).
C’est à ce point de vue que l’apôtre Pierre envisage les saints, et tel est « le troupeau de Dieu » dont il nous parle au chapitre 5 de sa première épître : « Ayant été régénérés pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts, nous nous approchons du Seigneur comme d’une pierre vivante, rejetée des hommes, mais précieuse et choisie auprès de Dieu, et nous aussi, comme des pierres vivantes, nous sommes édifiés pour être une maison spirituelle, une sainte sacrificature, un peuple acquis » (voyez 1 Pier. 2, 1-10). Christ, le Fils du Dieu vivant, triomphateur de la mort, est la base et la pierre angulaire de l’édifice ; Il bâtit la maison et la soutiendra victorieusement contre toute la puissance de celui qui a l’empire de la mort : l’Assemblée repose sur Lui qui a la puissance de la vie divine en Lui-même, et sur ce rocher elle est sûrement établie.
Jusqu’ici l’Assemblée ne se présente encore à nous que comme un rassemblement de personnes, réunies dans la même position par la mort et la résurrection du Fils de Dieu, et la participation au Saint Esprit répandu sur elles ; les disciples, que Jésus ressuscité appelle maintenant Ses frères, sont associés à la position dans laquelle Il entre auprès de Son Père et leur Père, de Son Dieu et leur Dieu, et le Fils envoie sur eux, d’auprès du Père, le Saint Esprit promis. Mais les écrits de l’apôtre Paul viennent nous révéler un tout nouveau caractère de l’Assemblée ainsi formée, savoir son union glorieuse avec Christ, élevé au-dessus de toutes choses dans les cieux. L’Assemblée existait déjà lorsque Paul apparaît sur la scène, mais « le mystère » n’était pas encore révélé, et pour qu’il le fût, il fallait d’abord que Celui qui devait en être le proclamateur, en reçût Lui-même la communication. Le Fils de l’homme, dans la gloire, arrête le persécuteur de l’Assemblée sur le chemin de Damas, et, en se révélant ainsi Lui-même à Paul, Il lui apprend que les saints sur la terre sont un avec Lui dans le ciel : « Je suis Jésus que tu persécutes » (voyez Act. 9). Le persécuteur de l’Assemblée reçoit « grâce et apostolat » (Rom. 1, 5 ; comp. Gal. 1, 11-17) ; il est converti et est fait en même temps ministre de l’Assemblée pour compléter la Parole de Dieu, par la révélation du mystère jusque-là caché en Dieu, mais que Dieu manifestait maintenant à Ses saints, auxquels Il a voulu donner à connaître quelles sont les richesses de la gloire de ce mystère.
Nous apprenons ainsi que l’Assemblée n’est pas seulement un rassemblement de personnes, réunies devant Dieu dans la même position par la mort et la résurrection de Jésus et la participation au Saint Esprit répandu sur elles, mais que, dans son vrai caractère, elle est associée à la gloire du Fils de l’homme comme Son corps et la plénitude de Celui qui remplit tout en tous, et qu’elle devient, en même temps, par la descente du Saint Esprit sur la terre, une habitation de Dieu par l’Esprit. Cette unité a été réalisée par le baptême du Saint Esprit, sous lequel les disciples rassemblés ont été placés le jour de la Pentecôte (1 Cor. 12, 13, comp. avec Act. 1, 5). Le seul et même Esprit, qui est venu habiter dans les croyants individuellement et a fait de chacun d’eux, en particulier, un temple du Saint Esprit, les unit aussi tous ensemble, formant ainsi d’eux tous un seul grand corps, « car nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés pour [l’unité d’]un seul Esprit » (1 Cor. 12, 13). Édifiés ensemble sur le fondement des apôtres et prophètes, Jésus Christ Lui-même étant la maîtresse pierre du coin, les croyants deviennent ainsi, par la présence et l’opération de l’Esprit, une « habitation de Dieu », « la maison de Dieu qui est l’Assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité ». « Il y a un seul corps et un seul Esprit » (Éph. 4, 4) : une seule et même unité qui se présente à nous, en connexion avec la gloire et la seigneurie du Fils de l’homme dans le ciel, comme Son corps, comme l’objet de Ses soins et de Son amour, comme une seconde Ève d’un second et glorieux Adam (Éph. 1, 22, 23 ; 2, 6, 7 ; 4, 10-16 ; 5, 22-33), et puis, en connexion avec la présence et l’opération de l’Esprit, comme le temple de Dieu, une habitation de Dieu par l’Esprit, la sphère des manifestations de l’Esprit (1 Cor. 3, 16, 17 ; Éph. 2, 19-22 ; 1 Cor. 12, 4-11).
Dans le conseil de Dieu, dans sa position en Christ, et en résultat (Éph. 1 ; 2, 1-11 ; 5, 27), l’Assemblée est le corps de Christ ; elle comprend proprement tous les croyants qui ont passé sur la terre ou y passeront encore, depuis le jour de la Pentecôte, où le corps a pris son commencement, jusqu’au jour de l’enlèvement des saints, alors que Christ se présentera l’Assemblée, une assemblée glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable. Mais en général, la Parole, laissant de côté les croyants qui se sont endormis en Christ, et ceux qui n’ont pas encore pris place, de fait, dans le corps, voit l’Assemblée dans ceux de ses membres qui sont vivants sur la terre à un moment donné. C’est ainsi que Paul s’adressant « à l’assemblée de Dieu qui est à Corinthe, aux sanctifiés en Jésus Christ, saints appelés, avec tous ceux qui en quelque lieu que ce soit invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ », leur dit : « Or vous êtes le corps de Christ » ; et ailleurs : « Le temple de Dieu est saint, or vous êtes ce temple » (1 Cor. 1, 2 ; 12, 27 ; 3, 16, 17). C’est sous ce même point de vue encore que le même apôtre nous présente la position des saints sur la terre au chapitre 2 de l’épître aux Éphésiens : « Christ ayant détruit dans sa mort le mur mitoyen de clôture qui séparait les Juifs et les nations, a créé les deux en lui-même pour être un seul homme nouveau en faisant la paix ; et il les a réconciliés tous les deux en un seul corps à Dieu par la croix, ayant tué en elle l’inimitié ; il a annoncé la bonne nouvelle de la paix à ceux qui étaient loin et à ceux qui étaient près, et par lui ils ont, les uns et les autres, accès auprès du Père par un seul Esprit, tous édifiés sur le fondement des apôtres et prophètes du Nouveau testament, Jésus Christ lui-même étant la maîtresse pierre du coin, en qui tout l’édifice, bien ajusté ensemble, croît pour être un temple saint dans le Seigneur, en qui aussi ils sont édifiés pour être une habitation de Dieu par l’Esprit » (Éph. 2, 11-22). Le chapitre 4 de la même épître, pareillement, nous entretient de l’Assemblée sur la terre, et c’est d’elle que l’apôtre parle, quand il écrit à Timothée, afin qu’il sache « comment il faut se conduire dans la maison de Dieu qui est l’Assemblée du Dieu vivant, la colonne et l’appui de la vérité » ; et quand ailleurs, il exhorte les chrétiens à se conduire de telle manière qu’ils ne deviennent une cause d’achoppement ni aux Juifs, ni aux Grecs, ni à l’Assemblée de Dieu (1 Tim. 3, 15 ; 1 Cor. 10, 32).
L’ensemble des chrétiens sur la terre se présente donc à nous en relation avec Christ, le chef, comme « le corps de Christ », et en relation avec la présence de l’Esprit, comme « la maison de Dieu ». Dans leur position normale, le corps de Christ et la maison de Dieu sont une seule et même chose, elles sont composées des mêmes personnes ; mais le corps étant le fruit des conseils de Dieu, et la maison le fruit d’une œuvre de Dieu dans laquelle l’homme est appelé à avoir une part, il peut y avoir à distinguer entre « le corps » qui ne se compose jamais que des vrais membres, vitalement unis à la tête, et « la maison », telle qu’elle se présente à nous de fait. « Nul ne peut être vrai membre de Christ », dit un frère qui a écrit sur ce sujet, « sans être réellement uni à la Tête, ni vraie pierre de la maison non plus ; mais la maison peut être la demeure de Dieu, bien que ce qui n’est pas une vraie pierre soit entré dans la construction ; mais il est impossible qu’une personne qui n’est pas née de Dieu, soit membre du corps de Christ ».
Il est important de retenir ferme la vérité, que l’Assemblée, le corps de Christ, est « un seul corps » (1 Cor. 12, 12, 13, 20 ; Éph. 4, 4). Il y a une seule unité reconnue de Dieu, l’unité du corps, et quand l’Écriture parle du corps, elle a toujours en vue l’Assemblée tout entière, « tout le corps », selon l’expression d’Éphésiens 4, 16 et de Colossiens 2, 19. La Parole fait bien mention de plusieurs rassemblements, de plusieurs assemblées, « l’assemblée de Dieu qui est à Corinthe », « l’assemblée des Thessaloniciens », « les assemblées de Galatie », « l’assemblée qui est dans ta maison » (1 Cor. 1, 2 ; 2 Cor. 1, 1 ; 1 Thess. 1, 1 ; 2 Thess. 1, 1 ; Gal. 1, 2 ; Philém. 2) ; car le corps peut se rassembler en divers lieux ; mais jamais il n’est parlé de plusieurs corps, ou il n’est supposé qu’il puisse y en avoir plusieurs. Une assemblée particulière ou locale, ou une confédération d’assemblées comprenant une partie des chrétiens seulement, ne sont pas le corps. Celui-ci se compose toujours de tous les membres, quels qu’ils soient, réunis ou non en assemblées ; et si Paul, après avoir exposé aux chrétiens de Corinthe, avec tous ceux qui, en quelque lieu que ce soit, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ, s’adresse à eux en leur disant : « Or vous êtes le corps de Christ, et ses membres chacun en particulier » (1 Cor. 12, 27), il est facile de se convaincre que l’apôtre avait réellement en vue « tout le corps ». Les chrétiens de la localité, rassemblés sur le pied de l’unité du corps, étaient, pour autant dans ce lieu-là, la réalisation et l’expression de cette grande unité universelle, dont ils étaient les membres, chacun en particulier, mais qu’ils ne constituaient pas à eux seuls. Ils étaient membres du corps, du seul corps, et non pas de telle ou telle assemblée à Corinthe ou ailleurs, ou de telle confédération plus vaste, mais n’embrassant pas tout le corps : ils étaient membres du corps et de rien autre. C’est de cette seule et même unité de tout le corps, et non pas de l’assemblée qui était à Rome, que nous parle le même apôtre dans son épître aux Romains (Rom. 12, 4, 5) ; il en est de même de ses instructions dans les épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens (Éph. 4, 4-16 et Col. 1, 18 ; 2, 19). Dans tous ces passages, il s’agit toujours du grand corps universel tout entier, de « tout le corps », non pas des assemblées locales comme si elles constituaient plusieurs corps. « Il y a un seul corps » (Éph. 4, 4) ! On est « du corps », ou on n’est « pas du corps » (1 Cor. 12, 15, 16).
La Parole de Dieu prend un soin tout particulier à nous faire bien comprendre quel est le caractère et l’organisme de cette unité dont nous parlons ; et l’importance du sujet nous engage à citer ici tout au long les instructions détaillées que nous trouvons sur ce point dans la première épître aux Corinthiens. « Car de même que le corps est un et a plusieurs membres, mais que tous les membres de ce seul corps, quoiqu’ils soient plusieurs, sont un seul corps, ainsi aussi est le Christ. Car aussi nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit, pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés pour [l’unité d’]un seul Esprit. Car aussi le corps n’est pas un seul membre, mais plusieurs. Si le pied disait : Parce que je ne suis pas la main, je ne suis pas du corps, est-ce que à cause de cela il n’est pas du corps ? Et si l’oreille disait : Parce que je ne suis pas l’œil, je ne suis pas du corps, est-ce que à cause de cela elle n’est pas du corps ? Si tout le corps était l’œil, où serait l’ouïe ? Si tout était ouïe, où serait l’odorat ? Mais maintenant Dieu a placé les membres — chacun d’eux — dans le corps, comme il l’a voulu. Or si tous étaient un seul membre, où serait le corps ? Mais maintenant les membres sont plusieurs, mais le corps un seul. L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi ; ni encore la tête aux pieds : Je n’ai pas besoin de vous ; mais bien plutôt les membres du corps qui paraissent être les plus faibles, sont nécessaires. Et ceux que nous estimons (membres) les moins honorables du corps, nous les environnons d’un honneur plus grand, et les moins honnêtes sont les plus parés au-dehors. Mais nos membres honnêtes n’en ont pas besoin ; mais Dieu a composé le corps de telle manière, qu’il a donné un plus grand honneur à ce qui en manquait, afin qu’il n’y eût pas de division dans le corps, mais que les membres aient un soin égal les uns des autres. Et si un membre souffre, tous les autres souffrent avec lui ; si un membre est glorifié, tous les membres se réjouissent avec lui. Or vous êtes le corps de Christ, et ses membres chacun en particulier » (1 Cor. 12, 13-27).
Ce passage remarquable nous montre que l’unité que nous avons ici devant nous, n’est pas seulement une agrégation de personnes, telle que nous la représente l’image d’un troupeau — un seul troupeau, un seul berger — pas plus qu’il n’est question simplement d’une unité de race ou de famille, comme par exemple en Ésaïe 41, 8, et Jérémie 31, 36 ; 1 Samuel 10, 21, et Zacharie 12, 12 ; ou de position comme en Hébreux 2, 13, par exemple. Il s’agit moins encore seulement d’une unité de sentiment ou de pensée, quelque désirable qu’elle soit (comp. Phil. 2, 1 et suiv.). Tous ces genres d’unité sont bien différents et restent bien au-dessous de l’unité du corps, telle qu’elle nous est présentée ici avec la puissance de l’Esprit de Dieu. « Car de même que le corps est un et a plusieurs membres, mais que tous les membres de ce seul corps, quoiqu’ils soient plusieurs, sont un seul corps, ainsi aussi est le Christ. Car aussi nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit, pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, nous avons tous été abreuvés pour [l’unité d’]un seul Esprit » (v. 12, 13). Dieu ne nous fait pas seulement membres de la grande famille de la foi, en nous vivifiant par Son Esprit ; mais par Sa présence souveraine, et par l’opération constante de l’Esprit, Il a fait de tous les chrétiens une seule et vaste unité, organisée sur le principe de la dépendance mutuelle la plus complète et la plus absolue, rendant chaque partie nécessaire à la santé et au bonheur de chaque autre partie et de tout l’ensemble : Christ la tête, nous les membres, l’Esprit unissant ceux-ci à la Tête et aussi les uns aux autres en en faisant un seul corps. Il y a un corps, plusieurs membres. La vie et les grâces qui sont dans le Chef se répandent dans tout le corps, par la puissance du Saint Esprit qui unit tous les membres à Lui, et ceux-ci tous entre eux d’une manière indissoluble. Ce corps n’a de vie que par son union avec la Tête, et il ne peut croître non plus que par elle. Mais comme le corps est un, les membres sont plusieurs ; le corps n’est pas un seul membre, mais plusieurs (v. 12, 14, 20). Si un membre n’a pas la même fonction qu’un autre membre, il ne faut pas dire pour cela qu’il ne soit pas du corps. Si tout le corps était l’œil où serait l’ouïe ? Si tout était ouïe, où serait l’odorat ? — Mais Dieu a placé chacun des membres dans le corps comme Il a voulu, l’Esprit a distribué à chacun Ses dons comme il Lui plaît. Chacun des membres a sa place et son service assignés, selon la mesure de la grâce du don de Christ ; l’on ne peut pas dire à l’autre : Je n’ai pas besoin de toi ; mais bien plutôt les membres du corps qui paraissent les plus faibles, sont nécessaires, Dieu ayant composé le corps de telle manière, qu’Il a donné un plus grand honneur à ce qui en manquait, afin qu’il n’y eût point de division dans le corps, mais que les membres aient un soin égal les uns des autres. Et si un membre souffre, tous souffrent avec lui ; si un membre est glorifié, tous se réjouissent avec lui (v. 14-26).
Le chapitre 4 de l’épître aux Éphésiens nous entretient du même sujet, savoir de cette grande unité universelle de tous les croyants, unis « en un » sur la terre, par la présence et l’opération de l’Esprit : « Il y a un seul corps, et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés pour une seule espérance de votre vocation. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême. Il y a un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tout et qui est partout et en vous tous. Mais la grâce a été donnée à chacun de nous, selon la mesure du don de Christ. C’est pourquoi il dit : Étant monté en haut, il a amené captive la captivité, et a donné des dons aux hommes. Or qu’il soit monté, qu’est-ce sinon qu’il est aussi descendu dans les parties inférieures de la terre ? Celui qui est descendu est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin qu’il remplît toutes choses ; et lui, a donné les uns apôtres, les autres prophètes, les autres évangélistes, les autres pasteurs et docteurs, en vue de la perfection des saints, pour l’œuvre du service, pour l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants ballottés et emportés par tous vents de doctrine dans la tromperie des hommes, dans leur habileté à user de voies détournées pour égarer, mais que, étant vrais dans l’amour, nous croissions en toutes choses jusqu’à lui qui est le Chef, le Christ, duquel tout le corps, bien ajusté et lié ensemble par chaque jointure du fournissement, produit l’accroissement du corps, pour l’édification de soi-même en amour, selon l’opération de chaque partie dans sa mesure » (Éph. 4, 4-16).
Christ a aimé l’Assemblée, Il s’est livré Lui-même pour elle, Il la sanctifie en la purifiant par le lavage d’eau par la Parole, afin de se la présenter une Assemblée sans tache, ni ride, ni rien de semblable ; sous les soins de Son amour, par le moyen des dons qu’Il lui donne, et par l’opération constante de l’Esprit et des dons qu’Il distribue à qui Il veut, l’Assemblée, unie à son Chef, soumise à Christ, croît jusqu’à Lui ; et les puissances et les grâces de la vie, découlant du Chef, se répandent dans tout le corps, qui, fourni et bien ajusté ensemble par des jointures et des liens, croît d’un accroissement de Dieu (comp. Éph. 5, 22-33 ; 4, 4-16 ; 1 Cor. 12 ; 13 ; 14 ; Rom. 12, 4-8). Quand l’œuvre sera accomplie, les saints seront enlevés au-devant du Seigneur en l’air ; ils seront revêtus de la gloire promise, et l’Assemblée glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, apparaîtra avec le Fils de l’homme dans la gloire comme Son corps et la plénitude de Celui qui remplit tout en tous, comme une seconde Ève, l’épouse du céleste Adam.
Quelle gloire qu’une telle vocation ! Quel privilège et quelle bénédiction extraordinaires ! Quelle œuvre aussi que celle qui nous en a faits participants, et quel amour que celui qui en a été la source pour nous ! Christ a aimé l’Assemblée et Il s’est livré pour elle !