Écho du Témoignage:Ce que c’est que l’Église, comme elle était au commencement, et quel est son état actuel

De mipe
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Traduit de l’italienJ.N. Darby

On peut considérer l’Église sous deux aspects ; premièrement, elle est l’incorporation des enfants de Dieu en un seul corps uni à Jésus Christ, monté au ciel, homme glorifié ; et cela, par la puissance du Saint Esprit. En second lieu, elle est la maison ou l’habitation de Dieu en Esprit. Le Sauveur s’est donné Lui-même, non seulement pour sauver parfaitement tous ceux qui croient en Lui, mais aussi pour réunir en un les enfants de Dieu dispersés. Christ a parfaitement accompli l’œuvre de la rédemption ; ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, Il s’est assis à la droite de DieuCar par une seule offrande Il a pour toujours et parfaitement purifiés ceux qui sont sanctifiés. Et encore par le Saint Esprit, Dieu dit : Je ne me souviendrai plus de leurs péchés, ni de leurs iniquités. L’amour de Dieu nous a donné Jésus, la justice de Dieu est pleinement satisfaite par Son sacrifice, et Il est assis à la droite de Dieu comme témoignage continuel de l’accomplissement de l’œuvre de la rédemption, de notre acceptation en Lui, et de la possession de la gloire à laquelle nous sommes appelés. Du ciel, selon Sa promesse, Jésus a envoyé le Saint Esprit, le Consolateur, lequel demeure en ceux qui croient en Jésus, et par Lui ils sont scellés pour le jour de la rédemption, c’est-à-dire, de la glorification de nos corps. Le même Esprit est encore les arrhes de notre héritage.

Mais tout cela serait toujours vrai quand même il n’y aurait pas une Église sur la terre : c’est-à-dire, autre chose est qu’il y ait des individus sauvés, enfants de Dieu, et héritiers de la gloire dans le ciel — et autre chose est leur union avec Christ, de manière qu’ils sont membres de Son corps, de Sa chair, et de Ses os — et autre chose encore est d’être l’habitation de Dieu par l’Esprit. Nous parlerons de ces derniers points.

Il n’y a rien de plus clair dans la sainte Écriture que cette vérité, que l’Église est le corps de Christ. Non seulement par Christ nous avons le salut, mais nous sommes en Christ, et Christ est en nous. Le vrai chrétien qui jouit de ses privilèges, sait que par le moyen du Saint Esprit, il est en Christ, et Christ en lui. « Dans ce jour-là, dit le Seigneur, vous saurez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous ». En ce jour-là, c’est-à-dire, en celui dans lequel nous aurions reçu le Saint Esprit envoyé du ciel. « Celui qui est uni au Seigneur, est un même Esprit avec lui » : ainsi nous sommes en Christ, et membres de Son corps. Cette doctrine est largement exposée dans l’épître aux Éphésiens 1-3. Qu’y a-t-il de plus clair que cette parole-ci : « L’ayant donné pour Chef sur toutes choses à l’Église, laquelle est son corps » ? Faites attention que ce fait merveilleux a commencé à se trouver exister aussitôt que Christ a été glorifié dans les cieux, quand même tout ce qui est contenu dans ces versets ne soit pas encore accompli. « Dieu, dit l’apôtre, nous a ressuscités avec lui, et nous a fait asseoir dans les lieux célestes en lui ». Pas encore « avec Lui », mais « en Lui ». Et dans le chapitre troisième : « Lequel (mystère) ne fut pas donné à connaître aux générations précédentes, aux fils des hommes, comme maintenant il a été révélé aux saints apôtres et prophètes par l’Esprit ; savoir que les Gentils sont cohéritiers et d’un même corps et participants de sa promesse en Christ par l’évangile…, afin que dans le temps présent soit donné à connaître aux principautés et aux puissances dans les lieux célestes, par l’Église, la sagesse de Dieu qui est infiniment diverse ».

Voilà donc l’Église formée sur la terre par le Saint Esprit descendu du ciel après la glorification de Christ ; elle est unie à son chef céleste, Christ, et tous les vrais croyants sont Ses membres, par le moyen du même Esprit. Cette précieuse vérité est confirmée dans d’autres passages, par exemple, dans l’épître aux Romains chapitre 12 : « Comme dans un même corps nous avons plusieurs membres, et tous les membres n’ont qu’une même opération ; de la même manière, nous, qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps en Christ, et chacun de nous membres l’un de l’autre ». Il ne sera pas nécessaire de citer d’autres passages, nous appellerons seulement l’attention du lecteur sur le chapitre 12 de la première aux Corinthiens. Il est clair comme la lumière du jour, qu’ici l’apôtre parle de l’Église sur la terre ; non pas d’une Église future qui sera accomplie dans le ciel, et pas même des églises dispersées dans le monde ; mais de l’Église tout entière, représentée toutefois par l’église de Corinthe. C’est pourquoi il est dit, en tête de l’épître : « À l’Église de Dieu qui est à Corinthe, aux sanctifiés en Jésus Christ, saints appelés, avec tous ceux qui, en quelque lieu que ce soit, invoquent le nom de Jésus Christ, Seigneur d’eux et de nous ». On voit clairement la totalité de l’Église dans les paroles : « Et Dieu en a constitué dans l’Église les uns pour être apôtres… les dons de guérisons… ». Il est évident que les apôtres n’étaient pas dans une église particulière, et que les dons de guérisons ne pouvaient s’exercer dans le ciel. Voilà l’Église universelle sur la terre, cette Église est le corps de Christ, et les vrais croyants sont ses membres. Elle est une par le baptême du Saint Esprit. « Car comme le corps est un seul corps, et il a plusieurs membres, et tous les membres de ce corps qui est un seul, quoiqu’ils soient plusieurs, sont un seul corps ; il en est de même de Christ » (v. 12). Ensuite, après avoir dit que tous ces plusieurs membres opèrent chacun dans sa propre opération dans le corps, il ajoute (v. 27) : « Or, vous êtes le corps de Christ, et ses membres, chacun pour sa part ». Rappelez-vous que ceci est arrivé par le baptême du Saint Esprit, descendu du ciel ; en conséquence, ce corps existe sur la terre, et embrasse tous les chrétiens, où qu’ils soient, qui ont reçu le Saint Esprit, par lequel ils sont membres de Christ, et membres les uns des autres. Oh ! comme elle était belle cette unité ! « Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; et si un membre est honoré, tous les membres s’en réjouissent ensemble ».

Ici la Parole nous enseigne, de plus, que les dons sont des membres de tout le corps, et qu’ils appartiennent à tout le corps entier. Les apôtres, les prophètes, les docteurs, sont dans l’Église et non dans une église particulière ; en conséquence, ces dons donnés par le Saint Esprit s’exercent dans toute l’Église où le membre se trouve, par la raison qu’il est membre du corps. Si Apollos enseignait à Éphèse, il enseigne aussi quand il est à Corinthe, et dans quelque localité qu’il soit. L’Église est donc le corps de Christ, uni à Lui Tête dans le ciel, et on est membre par l’Esprit qui habite en nous, et tous les chrétiens sont membres les uns des autres. Cette Église, qui sera plus tard accomplie dans le ciel, est présentement formée sur la terre par le Saint Esprit envoyé du ciel, lequel demeure avec nous, et par Lui tous les vrais croyants sont baptisés pour être un seul corps. Les dons, ensuite, sont exercés comme membres de cet unique corps, dans l’Église entière.

Il y a, comme nous avons dit, un autre caractère de l’Église sur la terre. C’est-à-dire, elle est l’habitation de Dieu sur la terre. Il est intéressant de voir que ceci n’eut pas lieu avant la rédemption ; Dieu n’a pas habité avec Adam, pendant même qu’il était innocent, ni avec Abraham ; quoiqu’Il ait visité avec beaucoup de condescendance, tant le premier dans le paradis, que le père des croyants. Néanmoins, Il n’a jamais habité avec eux. Mais aussitôt qu’Israël est racheté d’Égypte, Dieu va pour habiter au milieu de Son peuple ; aussitôt que la construction du tabernacle fut révélée et réglée, Dieu dit : « J’habiterai au milieu d’Israël, et je serai leur Dieu, et ils connaîtront que je suis le Seigneur, leur Dieu, qui les ai tirés hors du pays d’Égypte, pour habiter au milieu d’eux » (Ex. 29, 42, 46). Ainsi l’habitation de Dieu au milieu du peuple était le but de la délivrance ; la présence de Dieu au milieu de Son peuple est le plus grand privilège de Son peuple.

La présence du Saint Esprit est ce qui caractérise les vrais croyants, le christianisme. « Nos corps sont les temples du Saint Esprit » (1 Cor. 6, 19). « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il n’est point à Lui ». Les chrétiens pris ensemble sont aussi le temple de Dieu, et l’Esprit de Dieu habite en eux (1 Cor. 3, 16).

Pour ne pas parler davantage de l’individu chrétien, je dirai donc que l’Église est l’habitation de Dieu sur la terre, par l’Esprit. Privilège fort précieux ! La présence de Dieu Lui-même, source de joie, de force et de sagesse pour Son peuple ! Mais en même temps, il y a une très grande responsabilité à l’égard de la manière dont on traite un tel hôte. Je citerai quelques passages pour démontrer cette vérité. Éphésiens 2 : « Vous (Gentils) n’êtes plus étrangers ni forains, mais concitoyens des saints et gens de la maison de Dieu ; étant édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus Christ Lui-même étant la maîtresse pierre du coin ; en qui tout l’édifice posé et ajusté ensemble, s’élève pour être un temple saint au Seigneur, en qui vous êtes édifiés ensemble pour être un tabernacle de Dieu en Esprit ». Ici on voit que, quoique cet édifice soit déjà commencé sur la terre, le dessein de Dieu est d’avoir un temple accompli, composé de tous les croyants, après que Dieu eut défait la paroi qui excluait les Gentils, et que cet édifice croît jusqu’à ce que tous les chrétiens soient réunis dans la gloire. Mais, en attendant, les croyants sur la terre forment un tabernacle de Dieu, Son habitation par l’Esprit, lequel demeure au milieu de l’Église. Dans 1 Timothée 3, l’apôtre dit : « Je t’écris ces choses espérant de venir bientôt vers toi ; mais si je tarde, afin que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’Église du Dieu vivant, colonne et appui de la vérité ». Par ces paroles on voit que l’Église sur la terre est la maison du Dieu vivant, et que cette épître enseigne à Timothée comment il faut se conduire dans cette maison. On voit aussi que l’Église est responsable de maintenir la vérité dans le monde. L’Église n’enseigne pas, mais les apôtres enseignaient. Les docteurs enseignent, mais l’Église maintient la vérité en y étant fidèle. Elle est Son témoin dans le monde. Ceux qui cherchent la vérité, ne la cherchent pas parmi les païens ni parmi les Juifs ou chez les mahométans, mais dans l’Église chrétienne. Elle n’est pas l’autorité pour la vérité, mais c’est la Parole qui est son autorité. L’Église est le vase qui la contient, et là où il n’y a pas la vérité, il n’y a pas d’Église. Telle est l’Église, corps de Christ, lequel est son Chef céleste[2] ; telle est la maison de Dieu par l’Esprit sur la terre. Quand l’Église sera accomplie, alors elle sera unie à Christ dans le ciel, revêtue de la même gloire que son Époux.

Or, il est nécessaire, avant de parler de l’état de l’Église, comme elle était au commencement, d’indiquer une différence qui se trouve dans la Parole de Dieu, quant à la maison. Le Seigneur a dit : « Sur ce rocher je bâtirai mon Église ». C’est Christ Lui-même qui bâtit Son Église, et par conséquent, les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle[3]. Ici ce n’est pas l’homme qui édifie, mais Christ. C’est pourquoi l’apôtre Pierre, parlant de la maison spirituelle, ne dit rien des ouvriers : « Duquel vous approchant comme de la pierre vive… Vous aussi, comme des pierres vives, êtes édifiés pour être une maison spirituelle, une sacrificature sainte » (1 Pier. 2). Celle-ci est l’œuvre de la grâce dans le cœur de l’individu, par laquelle l’homme s’approche de Christ. Ainsi, encore, dans les Actes il est dit, que « le Seigneur ajoutait à l’Église, chaque jour, ceux qui devaient être sauvés ». Cette œuvre ne pouvait pas manquer étant de Dieu, efficace pour l’éternité et manifestée en son temps. Nous lisons encore dans l’épître aux Éphésiens, chapitre 2 : « Étant édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus Christ lui-même étant la maîtresse pierre du coin, en ce que tout l’édifice bien composé croît pour être un temple saint au Seigneur ». Cet édifice qui croît peut se manifester devant les yeux des hommes ; mais si l’effet de la grâce efficace ne se manifeste pas dans son unité extérieure devant les hommes, Dieu ne laissera pas pour cela de faire Son œuvre, recueillant Ses enfants pour la vie éternelle. Les âmes s’approchent de Christ, et sont édifiées sur Lui.

Les apôtres Jean et Paul, et plus particulièrement ce dernier, parlent d’une unité manifestée devant les hommes, en témoignage aux hommes de la puissance du Saint Esprit. Dans le chapitre 17 de Jean nous lisons : « Or, je ne prie pas seulement pour ceux-ci, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole ; afin qu’ils soient un, comme toi, Père, es en moi, et moi en toi, afin que ceux-ci soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé ». Ici, l’unité des enfants de Dieu est un témoignage rendu au monde, que Dieu a envoyé Jésus afin que le monde croie. Maintenir cette unité, est, par conséquent, le devoir évident des enfants de Dieu. Tous savent comment l’état de choses opposé à cette unité est une arme dans les mains des ennemis de la vérité.

Le caractère de la maison et la doctrine de la responsabilité des hommes sont encore plus clairement enseignés dans la Parole de Dieu. Paul dit : « Vous êtes l’édifice de Dieu ; moi, selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, comme sage architecte, j’ai posé le fondement, d’autres édifient dessus. Or, que chacun examine comment il édifie dessus ». Ici ce sont les hommes qui bâtissent. La maison de Dieu est manifestée sur la terre. L’Église est l’édifice de Dieu ; mais on y trouve, non seulement l’œuvre de Dieu, c’est-à-dire, ceux qui s’approchent de Dieu mus par le Saint Esprit ; mais on y trouve aussi l’effet de l’œuvre des hommes, lesquels ont souvent édifié avec du bois, du foin et de la paille. Les hommes ont confondu ensemble la maison extérieure, édifiée par les hommes, et l’œuvre de Christ, laquelle peut bien être identique avec l’œuvre des hommes, mais qui peut aussi en différer beaucoup. Les faux docteurs ont attribué tous les privilèges du corps de Christ, à la grande maison composée de toute sorte d’iniquités et d’hommes corrompus. Mais cette erreur fatale ne détruit pas la responsabilité des chrétiens relativement à la maison de Dieu, Son habitation par l’Esprit ; de même elle ne la détruit pas non plus à l’égard de la manifestation de l’unité de l’Esprit en un seul corps sur la terre.

J’ai pensé qu’il était important de faire remarquer cette différence, parce qu’elle jette beaucoup de lumière sur les questions d’aujourd’hui. Maintenant poursuivons notre sujet. Quel était l’état de l’Église au commencement, quand elle a commencé à Jérusalem ? Nous trouvons que la puissance de l’Esprit de Dieu se manifestait merveilleusement : « Et tous ceux qui croyaient étaient ensemble et avaient toutes choses communes ; ils vendaient leurs possessions et leurs biens, et les distribuaient à tous selon que chacun en avait besoin ; et ils persévéraient d’un commun consentement à être tous les jours dans le temple, et rompant le pain dans la maison, ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur ; louant Dieu et étant agréables à tout le peuple ; et le Seigneur ajoutait tous les jours à l’Église les sauvés » (Act. 2). Et dans le chapitre 4 : « Et il y avait une grande grâce sur eux tous. Car il n’y avait personne parmi eux qui fût dans l’indigence ; parce que tous ceux qui possédaient des fonds de terre, ou des maisons, les vendaient et apportaient le prix de ce qu’ils avaient vendu. Ils le mettaient aux pieds des apôtres ; et on le distribuait à chacun selon qu’il en avait besoin ». Quel beau tableau de l’effet de la puissance de l’Esprit dans les cœurs, effet qui a dû trop tôt disparaître pour toujours ; mais les chrétiens devraient chercher à le réaliser autant qu’il leur est possible.

Le mal du cœur de l’homme a paru bientôt, et le cas d’Ananias et Sapphira, comme aussi le murmure à cause des veuves, a manifesté que le péché du cœur de l’homme, joint à l’œuvre du diable, travaillait encore au sein de l’Église ; mais en même temps le Saint Esprit était et agissait dans l’Église, et était suffisant pour éloigner le mal et le changer en bien. L’Église était cependant une, connue du monde, et on pouvait dire, que les apôtres ayant été renvoyés vinrent vers les leurs. Une unique Église, remplie du Saint Esprit, rendait témoignage au salut de Dieu et à Sa présence sur la terre ; et à cette Église Dieu ajoutait tous ceux qui devaient être sauvés. Cette Église se dispersa à cause de la persécution, sauf les apôtres qui restèrent à Jérusalem. Alors Dieu suscita Paul pour être Son messager auprès des Gentils. Il commence à édifier l’Église parmi les Gentils, et il enseigne qu’en elle il n’y a ni Gentil ni Juif, mais que tous sont d’un seul et même corps en Christ. Non seulement l’existence de l’Église parmi les Juifs est constatée, mais de plus la doctrine de l’Église, de son unité, de l’union des Juifs avec les Gentils en un corps, est proclamée et mise à exécution. Elle était l’objet des conseils de Dieu déjà avant la fondation du monde, mais cachée en Dieu : « mystère qui avait été caché des siècles en Dieu, afin que dans le temps présent (de l’apôtre) soit donnée à connaître aux principautés et aux puissances dans les lieux célestes, par l’Église, la sagesse infiniment variée de Dieu. Lequel mystère ne fut pas donné à connaître dans les siècles aux fils des hommes, comme il a été maintenant révélé aux saints apôtres et prophètes[4] par l’Esprit » (Éph. 3). Comme aussi aux Colossiens 1, 26 : « Le mystère qui a été caché dès les âges et dès les siècles, et qui a été manifesté maintenant à ses saints ».

Tous les chrétiens étaient connus, tous admis publiquement dans l’Église, tant Gentils que Juifs. L’unité était manifestée : tous les saints étaient membres d’un seul corps, celui de Christ ; l’unité de ce corps était reconnue, et c’était une vérité fondamentale du christianisme ; dans chaque localité il y avait la manifestation de cette unité de l’Église de Dieu sur la terre. De manière que, une épître de Paul adressée à l’église de Dieu à Corinthe parvenait à une assemblée unique ; et l’apôtre pouvait encore y ajouter tous ceux qui, en quelque lieu que ce soit, invoquent le nom de Jésus, Seigneur d’eux et de nous. Cependant si on parle spécialement de ceux de Corinthe, il dit : « Vous êtes le corps de Christ, et membres les uns des autres ». Si un chrétien, membre du corps de Christ, fût allé d’Éphèse à Corinthe, il aurait été également et nécessairement aussi membre du corps de Christ dans cette dernière assemblée. Les chrétiens ne sont pas membres d’une église, mais de Christ. L’œil, l’oreille, le pied, ou quelque autre membre qui fût à Corinthe, était tel également à Éphèse. Dans la Parole on ne trouve pas l’idée qu’on est membre d’une église, mais bien de Christ.

Le ministère, comme il est présenté dans la Parole, est de même une preuve de cette même vérité. Les dons, source du ministère, donnés par le Saint Esprit, étaient dans l’Église. 1 Corinthiens 12, 8-12, 28. Ceux qui les possédaient étaient membres du corps. Si Apollos était docteur à Corinthe, il était aussi docteur à Éphèse. Qu’il fût œil, oreille, ou un autre membre quelconque du corps du Christ à Éphèse, il était aussi tel à Corinthe. Pour ce sujet il n’y a rien de plus clair que le chapitre 12 de la première aux Corinthiens : un corps, plusieurs membres ; l’Église une, dans laquelle se trouvaient les dons que le Saint Esprit avait donnés, dons qui s’exerçaient dans quelque localité que ce fût, où se trouvait celui qui les possédait. Au chapitre 4 aux Éphésiens on trouve exposée la même vérité : « Christ étant monté en haut, a donné des dons aux hommes… les uns pour être apôtres, les autres prophètes, les autres évangélistes, les autres pasteurs et docteurs pour la perfection des saints, pour l’œuvre du ministère, pour l’édification du corps de Christ, afin que nous croissions en toutes choses dans Celui qui est le Chef, savoir, Christ ; duquel tout le corps bien proportionné, et bien joint par la liaison de ses parties, qui communiquent les unes aux autres, tire son accroissement selon la force qu’il distribue dans chaque membre, afin qu’ils soient édifiés dans la charité ».

Cette unité et la libre activité des membres, se trouvaient réalisées au temps des apôtres. Chaque don était pleinement reconnu efficace pour accomplir l’œuvre du Seigneur, et était exercé librement. Les apôtres travaillaient comme apôtres, et de même ceux qui avaient été dispersés à l’occasion de la première persécution, travaillaient dans l’œuvre selon la mesure de leurs dons. C’est ainsi qu’enseignaient les apôtres : 1 Pierre 4, 10, 11 ; 1 Corinthiens 14, 26, 29. Et c’est ainsi que faisaient les chrétiens. Le diable chercha à détruire cette unité, mais il ne put pas réussir, aussi longtemps que les apôtres vécurent. Il employa à cette œuvre le judaïsme, mais le Saint Esprit conserva l’unité, comme nous lisons dans Actes 15. Il chercha à y créer des sectes par le moyen de la philosophie (1 Cor. 2) et de l’un et de l’autre ensemble (Col. 2). Mais tous ces efforts furent vains. Le Saint Esprit agissait au milieu de l’Église, et la sagesse donnée aux apôtres a maintenu l’unité et la vérité de l’Église contre la puissance de l’ennemi. Plus on lit les Actes des apôtres, plus on voit cette unité et cette vérité. L’union de ces deux choses ne peut s’effectuer que par l’action du Saint Esprit. La liberté de l’individu n’est pas l’union, et l’union des hommes ne laisse pas à l’individu sa pleine liberté. Mais le Saint Esprit, quand Il gouverne, unit nécessairement les frères ensemble, et agit en chacun selon le but qu’Il s’est proposé en les réunissant, c’est-à-dire, selon Son propre but. Ainsi la présence du Saint Esprit réunit dans un seul corps tous les saints, et opère en chacun selon Sa volonté, les conduisant dans Son service pour la gloire de Dieu et l’édification du corps.

Telle était l’Église. Comment est-elle maintenant, et où existe-t-elle ? Elle sera accomplie dans le ciel. Bien. Mais où se trouve-t-elle maintenant sur la terre ? Les membres du corps de Christ sont dispersés, plusieurs cachés dans le monde, d’autres au milieu de la corruption religieuse, ou les uns dans une secte, les autres dans une autre ; se faisant concurrence les uns aux autres pour s’approprier les sauvés. Beaucoup, grâces à Dieu, cherchent l’unité ; mais qui est-ce qui l’a trouvée ? Il ne suffit pas de dire que par le même Esprit nous nous aimons les uns les autres ; car « Nous avons été baptisés d’un seul Esprit pour être tous un seul corps » ; « afin qu’ils soient un, dit le Seigneur, pour que le monde croie ». Mais nous ne sommes pas un ; l’unité du corps n’est pas manifestée ; au commencement elle était clairement manifestée, et dans chaque ville cette unité était évidente à tout le monde ; tous les chrétiens marchaient partout comme une seule Église. Celui qui était membre de Christ dans une localité, l’était aussi dans une autre ; et celui qui avait une lettre de recommandation était reçu partout, parce qu’il n’existait qu’une seule société.

La cène était le signe extérieur de cette unité : « Nous sommes tous un même corps, parce que nous participons tous à un même pain » (1 Cor. 10, 17). Le témoignage que donne l’Église maintenant est plutôt celui de proclamer, que le Saint Esprit, avec Sa puissance et avec Sa grâce, est impuissant pour surmonter les causes de division. La plus grande partie de ce qui s’appelle Église, est le siège de la plus grande corruption, et la plupart de ceux qui se glorifient de sa lumière, sont incrédules. Grecs, Romains, Luthériens, Réformés, ne peuvent prendre la cène ensemble ; ils se condamnent les uns les autres. La lumière des enfants de Dieu, qui se trouvent dans les sectes, est cachée sous le boisseau ; et ceux qui sont séparés de ces corporations, à cause qu’ils ne peuvent pas en supporter la corruption, sont divisés en centaines de parties, lesquelles ne veulent pas prendre la cène ensemble. Ni les uns ni les autres ne prétendent être l’Église de Dieu, et ils disent qu’elle est devenue invisible ; mais quelle est la valeur d’une lumière invisible ? Néanmoins, il n’y a pas d’humiliation ni de confession, en voyant la lumière devenue invisible. L’unité par rapport à sa manifestation est détruite sur la terre. L’Église, jadis belle, une, céleste, a maintenant perdu son caractère, est cachée dans le monde ; et les chrétiens eux-mêmes sont mondains, avares, avides des richesses, des honneurs, du pouvoir, comme les enfants du siècle : c’est une épître, sur laquelle on ne peut plus lire un seul mot de Christ[5]. La plus grande partie de ce qui porte le nom de chrétien, est le siège de l’ennemi, ou incrédule ; et les vrais chrétiens sont perdus au milieu de la multitude. Où trouver un seul pain, signe d’un seul corps ? Où est la puissance de l’Esprit, qui unit les chrétiens en un seul corps ? Qui peut nier que les chrétiens fussent ainsi unis ? et ne sont-ils pas coupables de n’être plus ce qu’ils étaient ? Ou, appellerons-nous un bien que d’être dans un état totalement différent de celui dans lequel l’Église était au commencement, et de celui que la Parole exige de nous ? Nous devrions plutôt être profondément peinés d’un tel état de l’Église dans le monde, parce qu’il ne répond nullement au cœur et à l’amour de Christ. Pourrions-nous nous contenter d’être assurés de notre salut éternel ?

Cherchons ce que dit la Parole sur ce point. Voici ce que nous y lisons d’une manière générale, pour ce qui a rapport à toute l’économie ou dispensation, et aux voies de Dieu envers les Juifs et envers les branches d’entre les Gentils, qui furent substituées aux Juifs (Rom. 11). « Sur ceux qui sont tombés, la sévérité, et la bonté envers toi, si tu persévères dans cette bonté ; autrement tu seras aussi retranché ». N’est-ce pas une chose sérieuse quand le peuple de Dieu sur la terre est retranché ? Certainement les fidèles sont et seront gardés, Dieu ne pouvant pas manquer à Sa fidélité ; mais tout le système dans lequel Dieu se glorifie sur la terre, peut être jugé et retranché. La gloire de Dieu, Sa vraie présence visible, était autrefois à Jérusalem, Son trône était sur les chérubins ; mais depuis la captivité de Babylone, Sa présence a abandonné Jérusalem, et Sa gloire ainsi que Sa présence ne furent plus dans le temple, au milieu du peuple. Et quoique Sa grande patience l’ait supporté jusqu’à ce que Christ fut rejeté, cependant Dieu l’a retranché quant à cette alliance-là. Le résidu est devenu chrétien, mais tout ce système-là fut terminé par le jugement. Il en sera de même du système chrétien, s’il ne persévère pas dans la bonté de Dieu. Mais il n’a pas persévéré dans la bonté de Dieu ; c’est pourquoi, quoique je croie fermement que tous les vrais chrétiens seront conservés et ravis dans le ciel, cependant, pour ce qui regarde le témoignage de l’Église sur la terre, la maison de Dieu par le Saint Esprit, elle n’existera plus. Pierre avait déjà dit : « Le temps est venu que le jugement doit commencer par la maison de Dieu » ! Et déjà, au temps de Paul, le mystère d’iniquité agissait et devait continuer jusqu’à ce qu’apparaîtrait l’homme de péché. Déjà du temps de l’apôtre, tous cherchaient leurs propres intérêts et non celui du Christ ; et l’apôtre nous dit que, après son départ, il entrerait parmi les chrétiens, dans l’Église, des loups ravissants qui n’épargneront pas le troupeau, et que dans les derniers jours il surviendrait des temps difficiles, avec l’apparence de la piété sans la force ; que les hommes méchants et trompeurs iront de mal en pire, séduisants et étant séduits ; et que finalement il y aura une apostasie. Et est-ce là persévérer dans la bonté de Dieu ? Et cette infidélité, est-ce une chose inconnue dans l’histoire de l’homme ? Dieu a toujours commencé par placer Sa créature dans le bien, mais celle-ci a toujours abandonné la position dans laquelle Dieu l’a mise, y étant devenue infidèle. Et Dieu, après un long support, ne l’a jamais rétablie dans la position de laquelle elle était déchue. Ce n’est pas dans Ses voies de raccommoder une chose gâtée, mais plutôt Il la retranche pour introduire ensuite une chose tout à fait nouvelle et bien meilleure que la précédente. Adam est tombé, et Dieu veut avoir le second Adam, le Seigneur du ciel. Dieu a donné la loi à Israël ; mais celui-ci a fait le veau d’or avant que Moïse soit descendu de la montagne, et Dieu écrira la loi dans le cœur de Son peuple. Dieu a ordonné la sacrificature d’Aaron ; mais ses enfants, dès le premier jour, ont offert du feu étranger ; et de ce moment Aaron ne peut plus entrer dans le lieu très saint avec ses vêtements de gloire et d’honneur. Dieu a fait asseoir sur le trône du Seigneur, le fils de David ; mais celui-ci ayant introduit l’idolâtrie, le royaume fut partagé. Dieu donna le trône du monde à Nebucadnetsar ; mais il fait une grande idole d’or, et fait brûler les fidèles dans la fournaise. Dans tous les cas, l’homme a été infidèle ; et Dieu, après l’avoir supporté longtemps, intervient avec le jugement, et substitue un système meilleur.

Il est intéressant d’observer que toutes les choses dans lesquelles l’homme a manqué, sont rétablies d’une manière plus excellente dans le second homme. L’homme sera exalté en Christ, la loi sera écrite dans le cœur des Juifs, la sacrificature exercée par Jésus Christ. Il est le Fils de David qui régnera sur la maison d’Israël, et qui gouvernera les Gentils. Pareillement pour ce qui regarde l’Église. Elle a été infidèle, elle n’a pas maintenu la gloire de Dieu qui lui avait été confiée : c’est pourquoi elle sera retranchée comme système sur la terre, l’ordre de choses établi de Dieu sera terminé par le jugement, les fidèles monteront dans le ciel dans un état bien meilleur pour être conformes à l’image du Fils de Dieu, et le royaume du Sauveur sera établi sur la terre. Tout cela sera un témoignage admirable de la fidélité de Dieu, qui accomplira tous Ses conseils malgré l’infidélité de l’homme. Mais ceci ôte-t-il la responsabilité des hommes ? Comment Dieu pourrait-il alors, comme dit l’apôtre, juger le monde ? Nos cœurs ne devraient-ils pas sentir que nous avons jeté dans la poussière la gloire du Seigneur ? L’iniquité a commencé au temps des apôtres, chacun y a ajouté la sienne, et l’iniquité des siècles est accumulée sur nous, et bientôt la maison de Dieu sera jugée. Le sang de tous les justes a été redemandé à la nation judaïque par Jésus, comme aussi Babylone sera trouvée coupable du sang de tous les justes.

Il est vrai que nous serons ravis dans le ciel ; mais avec cela, ne devrions-nous pas mener deuil sur la ruine de la maison de Dieu — jadis une, magnifique témoignage de la gloire de son Chef par la puissance du Saint Esprit, unie, fidèle, de manière que le monde a pu reconnaître l’effet de la puissance du Saint Esprit, qui mit les hommes au-dessus de tous les motifs humains, et faisant disparaître les distinctions et les diversités parmi eux, a fait des croyants de tous les pays et de toutes les classes, une famille, un corps, une Église, témoignage puissant de la présence de Dieu sur la terre, au milieu des hommes.

Mais on objecte que nous ne sommes pas responsables des péchés de ceux qui nous ont précédés. Ne sommes-nous pas responsables de l’état dans lequel nous nous trouvons ? Les Néhémies, les Daniels, hommes de Dieu, s’excusaient-ils du péché de leur peuple ? Ou plutôt ne menaient-ils pas deuil de la misère du peuple de Dieu, comme lui appartenant ? Si nous n’étions pas responsables, pourquoi Dieu mettrait-Il de côté, jugerait-Il et détruirait-Il tout ce système ? Pourquoi dit-Il : « Je viendrai bientôt vers toi, et j’ôterai ton chandelier, si tu ne te repens pas » ? Pourquoi juge-t-Il Thyatire, la remplaçant par le royaume ? Pourquoi dit-Il : « Je te vomirai hors de ma bouche » ? Je crois que les sept églises nous fournissent l’histoire de l’Église depuis le commencement jusqu’à la fin ; en tout cas, nous y avons la responsabilité des chrétiens quant à l’état de l’Église. On dira, peut-être, qu’il n’y a que les églises locales qui soient responsables, et non pas l’Église universelle. Ce qui est sûr, c’est que Dieu retranchera l’Église comme système établi sur la terre.

Et pour démontrer davantage la responsabilité continuelle depuis le commencement jusqu’à la fin, lisons en Jude : « Quelques-uns se sont glissés, qui dès longtemps sont écrits pour ce jugement ». Ils s’étaient déjà glissés. « Or, Énoch, septième homme après Adam a prophétisé de ceux-ci en disant : Voici le Seigneur est venu avec ses saints qui sont par milliers, pour les juger tous ». Ainsi, ceux qui au temps de Jude s’étaient déjà glissés, feraient venir les jugements sur les profanes qui professent le christianisme. Dans cette épître nous avons les trois classes de l’iniquité et leur progrès. En Caïn, il y a la pure iniquité humaine ; en Balaam, l’iniquité ecclésiastique ; et en Coré la rébellion ; alors ils périrent. Dans le champ où le Seigneur avait semé le bon grain, pendant que les hommes dormaient l’ennemi y a semé l’ivraie ; il est bien vrai que le bon grain a été ramassé dans le grenier, mais la négligence des serviteurs a laissé à l’ennemi l’occasion de gâter l’œuvre du Maître. Serons-nous indifférents à l’état de l’Église bien-aimée du Seigneur, indifférents aux divisions que le Seigneur a interdites ? Non ;[6] humilions-nous, chers frères, reconnaissons notre péché et quittons-le. Marchons fidèlement chacun de son côté, et efforçons-nous de retrouver l’unité de l’Église et le témoignage de Dieu. Purifions-nous de tout mal et de toute iniquité. S’il nous est possible de nous réunir au nom du Seigneur, ce serait une grande bénédiction ; mais il faut que cela se fasse dans l’unité de l’Église de Dieu et dans la vraie liberté de l’Esprit.

Si la maison de Dieu est encore sur la terre, et que l’Esprit Saint demeure en nous, nos cœurs ne seraient-ils pas affligés, humiliés, pour le déshonneur fait à Christ, et pour la destruction du témoignage que le Saint Esprit est descendu du ciel pour rendre dans l’unité de l’Église de Dieu ? Celui qui comparera l’état de l’Église tel qu’il nous est décrit dans le Nouveau Testament avec son état actuel, sentira son cœur profondément affligé en voyant la gloire de l’Église traînée dans la poussière, et l’ennemi triomphant dans la confusion du peuple de Dieu.

Finalement, Christ a confié Sa gloire sur la terre à l’Église. Elle était le dépositaire de cette gloire ; le monde eût dû la voir là manifestée par la puissance du Saint Esprit, témoignage de la victoire de Christ sur Satan, la mort, et tous les ennemis qu’Il a menés captifs, triomphant d’eux par la croix. L’Église a-t-elle conservé ce dépôt et maintenu la gloire de Christ sur la terre ? Si elle ne l’a pas fait, dis-moi, chrétien, si elle n’en est pas responsable. Le serviteur, auquel le Seigneur a confié le soin de Sa maison (Matt. 24), était-il responsable ou non, de l’état de la maison de son maître ? On dira peut-être : le méchant serviteur est l’église extérieure qui est corrompue et n’est pas vraiment l’Église ; moi je ne suis pas membre de celle-là. Mais je te répondrai que dans la parabole, le serviteur est un seul, et la question est, si cet unique serviteur est fidèle ou infidèle. Il est peut-être vrai que tu t’es séparé de l’iniquité qui remplit la maison de Dieu, et tu as bien fait ; mais ton cœur n’est-il pas affligé de l’état de cette maison ? Le Seigneur a versé des larmes de douleur sur Jérusalem ; et nous, n’en verserons-nous pas sur ce qui est encore plus cher à Son cœur ? Ici la gloire du Seigneur a été foulée aux pieds ; dirons-nous que nous n’en sommes pas responsables ? Son unique serviteur est tenu pour responsable. Quand même, conduit par la Parole, je me sois éloigné individuellement de toute l’iniquité qui corrompt la maison de Dieu, cependant, comme serviteur de Christ, je dois m’identifier avec la gloire de Christ et avec sa manifestation dans le monde. C’est en cela que se montre la foi ; non pas à croire que Dieu et Christ possèdent la gloire ; mais en identifiant cette gloire avec Son peuple (Ex. 32, 11, 12 ; Nomb. 14, 13-19 ; 2 Cor. 1, 20). Premièrement Dieu confie Sa gloire à l’homme, et celui-ci est responsable de se maintenir dans sa position et d’y être fidèle, de ne pas abandonner son premier état ; ensuite Dieu établira Sa propre gloire selon Ses conseils. Mais d’abord, l’homme est responsable là où Dieu l’a placé. Nous fûmes placés dans l’Église, dans Sa maison, habitation de Sa gloire sur la terre : — où est-elle ?



  1. Voir le traité.
  2. Ceci est une preuve incontestable que le pape ne peut pas être le chef de l’Église, parce que si Christ est le Chef, un seul corps ne peut pas avoir deux têtes.
  3. Qu’on observe qu’il n’y a point de clefs pour l’Église. On n’édifie pas avec des clefs, mais les clefs sont pour le royaume.
  4. L’on observera que l’apôtre parle seulement des prophètes du Nouveau Testament.
  5. Il n’est pas dit que nous devrions être l’épître de Christ ; mais : « Vous êtes l’épître de Christ ».
  6. Dans la première épître à Timothée, nous avons l’ordre de l’Église, maison de Dieu ; dans la seconde, la règle à suivre quand l’Église est en désordre ; car notre Dieu a pourvu à toutes les difficultés, afin que nous fussions fidèles, et que nous nous éloignassions de toute iniquité.