Écho du Témoignage:Le témoignage de Dieu, ou l’épreuve de l’homme, la grâce et le gouvernement de Dieu

De mipe
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J.N. Darby

Rien, si ce n’est le salut personnel et la communion de l’âme avec notre Dieu, ne peut être d’une plus grande importance, ni d’un plus haut intérêt pour le chrétien, que le témoignage que Dieu a rendu à Lui-même dans ce monde de ténèbres. Au reste, le salut et la communion dépendent de ce témoignage. Qu’est-ce que serait l’état de l’homme sans ce témoignage ? Quel est son état là où ce témoignage n’a pas pénétré ? Quel immense privilège que de posséder les pensées de Dieu Lui-même, surtout à l’égard de ce qui nous concerne moralement, d’être en relation avec Dieu par le moyen de la communication de Ses pensées, d’être appelés Ses amis et de jouir de ce privilège de fait par la possession des plus vrais, des plus intimes témoignages de Ses pensées et de Ses affections. Et remarquez que l’homme étant le grand objet de Ses affections, celles-ci se développent dans les voies de Dieu à l’égard de l’homme : voies que même les anges désirent sonder jusqu’au fond.

En effet, l’homme, selon la sagesse de Dieu, est l’être à l’égard duquel le caractère de Dieu et toutes Ses voies morales se déploient le plus complètement et de la manière la plus parfaite et la plus admirable. Ce n’est nullement la capacité intellectuelle de l’homme, ni sa force morale, qui le rendent si propre pour cela, parce que ce n’est pas le jugement qu’il peut former, lui, de ce que Dieu est, qui a le moyen de révéler Dieu sans même tenir compte de la chute de l’homme : ce jugement serait toujours, par le fait que l’homme est une créature imparfaite et faible, au-dessous de la vérité à l’égard de Dieu, dans la proportion dans laquelle l’homme est au-dessous de Dieu. Au reste, l’homme innocent n’aurait ni besoin, ni désir, de porter un jugement sur Dieu. Il jouirait avec actions de grâce de Ses bontés. L’homme pécheur n’est nullement capable de juger sainement ni de son état, ni de sa position vis-à-vis de Dieu. Il n’en a pas même la volonté. Non, Dieu se révèle dans Ses propres voies à l’égard de l’homme. Un ange ne Lui en fournit pas l’occasion comme l’homme ; un ange n’a pas besoin de miséricorde, de grâce, de pardon, de justice divine, de sacrificateur, de puissance qui, tout en le soutenant dans la faiblesse, le ressuscite d’entre les morts. L’ange n’est pas, à la suite de toutes ces choses, rendu semblable au Christ, homme glorieux, identifié avec ses intérêts par l’incarnation. L’ange est un témoignage rendu à la puissance créatrice et conservatrice de Dieu. Il excelle en force. On voit en lui une créature gardée par Dieu, de sorte qu’il n’a pas perdu son état primitif. Or, la grâce et le rachat, la patience, la miséricorde, la justice divine, ne s’appliquent pas à un tel état, mais bien à l’homme déchu. Aussi les anges désirent sonder jusqu’au fond les voies merveilleuses de Dieu à l’égard de l’homme. C’est du cœur de l’homme descendu au plus bas de l’échelle des êtres intelligents, semblable, hélas ! à la bête dans ses convoitises, à Satan dans son orgueil ; faible esclave dans ses passions ; fort, ou au moins fier dans son esprit et dans ses prétentions ; ayant la connaissance du bien et du mal, mais dans une conscience qui le condamne ; à force de souffrances, soupirant après quelque chose de meilleur, mais incapable de l’atteindre ; ayant le besoin d’un autre monde que ce monde matériel, mais ayant peur d’y arriver ; sentant qu’il devrait être en relation avec Dieu, seul objet digne d’une âme immortelle, mais infiniment loin de Dieu dans ses convoitises et animé d’un tel désir d’indépendance qu’il ne veut pas admettre Dieu dans la seule place qui Lui convienne s’Il est Dieu, et cherche par conséquent à démontrer qu’il n’y en a pas ; c’est du cœur de l’homme capable des plus hautes aspirations, dont l’orgueil se nourrit, et des plus dégradantes convoitises, dont la conscience toutefois se dégoûte ; c’est du cœur de l’homme que Dieu forme la harpe divine où toute l’harmonie de Ses louanges peut résonner et résonnera pour toujours.

Par l’introduction de la grâce et de la puissance divine qui se déploie dans une nouvelle vie communiquée à l’homme, et par la manifestation du Fils de Dieu dans la nature humaine, l’homme déchu est amené à juger tout le mal selon les affections divines formées en lui par la foi, et à jouir du bien selon la révélation parfaite du bien en Dieu Lui-même manifesté en Christ : tandis que l’homme donne à Dieu Sa place avec joie, car c’est un Dieu d’amour. L’homme reprend aussi la place de la dépendance, la seule qui convienne à une créature, mais d’une dépendance qui s’exerce dans l’intelligence de toutes les perfections de Dieu, desquelles il dépend et dépend joyeusement comme un fils de son père, comme Christ Lui-même qui a pris cette place afin que nous y entrions.

Mais pour que le caractère de Dieu, ce qu’Il est, se déploie dans l’état de l’homme, et que nos cœurs et nos consciences en prennent connaissance, il faut que l’homme passe par les diverses phases qui fournissent l’occasion à Dieu de se déployer ainsi en grâce : il faut qu’il soit de la part de Dieu créature innocente et heureuse, par sa propre volonté déchu et coupable, et dans un état où toute la grâce de Dieu se manifeste et où Dieu en déploie toutes les richesses en justice, tandis que Son souverain bon plaisir élève l’homme à une hauteur qui dépend entièrement de ce bon plaisir et glorifie Dieu Lui-même dans le résultat qui est produit, mais glorifie un Dieu d’amour. En résultat, Sa souveraine bonté s’est déployée envers la plus parfaite misère, et fait entrer dans Sa communion la plus parfaite excellence.

Nous allons examiner brièvement ces voies de Dieu envers l’homme.

Dieu a créé l’homme innocent, c’est-à-dire, n’ayant ni malice, ni corruption, ni convoitise, et sans le discernement du bien et du mal, discernement dont même il n’avait pas besoin, car il n’avait qu’à jouir avec reconnaissance du bien dont il était entouré. En même temps, il était tenu à obéir, et son obéissance fut mise à l’épreuve par la défense de manger d’un seul arbre qui se trouvait au milieu du jardin.

On a supposé qu’il avait la connaissance du bien et qu’il a acquis la connaissance du mal. C’est se méprendre sur la force de l’expression. Il a acquis la connaissance de la distinction du bien et du mal en soi. Il a commencé à juger de ce qui est bien et de ce qui est mauvais. Manger du fruit défendu n’était mauvais que parce qu’il était défendu d’en manger ; ce n’était pas mauvais en soi. Dieu a pris soin que dans un état de péché, la conscience accompagnât l’homme. L’homme aurait eu l’occasion dans l’état d’innocence de jouir des visites de Dieu et de s’entretenir avec Dieu, mais Dieu ne demeurait pas avec lui, ni lui avec Dieu.

L’homme n’est pas tombé sans être tenté. L’ennemi a suggéré à son âme de la défiance à l’égard de Dieu, et cette défiance, en séparant son cœur de Dieu, a donné lieu à sa volonté propre et à sa convoitise, ainsi qu’à l’orgueil qui voudrait être égal à Dieu. Or, la volonté propre, la convoitise et l’orgueil, voilà ce qui dépeint l’état actuel de l’homme naturel. Ainsi, l’homme s’est séparé de Dieu en se rendant, quant à sa volonté, indépendant de Lui, c’est-à-dire, autant que le péché peut rendre indépendant, et que la dégradation morale nous rend indépendants du souverain bien.

Dans cet état, l’homme ne pouvait pas supporter la présence de Dieu. Loin de là, cette présence, qui jetait la lumière divine sur l’état de l’homme et lui faisait sentir ce qu’il était devenu, cette présence qui lui rappelait sa faute et ce qu’il avait perdu, a dû lui être de toutes choses la plus intolérable. L’homme a pu se couvrir à ses propres yeux de la honte du péché, mais devant Dieu il savait qu’il était nu, comme si pas une feuille de figuier ne se fût trouvée dans le jardin.

La question de Dieu : Adam ! où es-tu ? était également touchante et accablante. — Pourquoi, en entendant la voix de Dieu se promenant dans le jardin, au frais du jour, avec la divine familiarité d’une bonté qui pouvait entrer en communication avec une nature innocente, l’homme n’avait-il pas couru au-devant de Lui ? Où était-il ? Dans le péché et dans la nudité.

Or, la Parole de Dieu met l’homme à découvert : terrible vérité quand la conscience est mauvaise ! Vérité devant laquelle toute prétention à l’indépendance disparaît comme le mensonge devant la vérité, ne laissant que la honteuse culpabilité de la prétention elle-même, ainsi que de la folie et de l’ingratitude qui ont recherché cette indépendance, et dans lesquelles on a cherché à être indépendant du bien suprême.

Remarquez ici que la promesse est faite au dernier Adam, à la semence de la femme, et qu’elle précède l’expulsion d’Adam déchu du paradis terrestre. Ainsi, l’homme a fui la présence de Dieu, avant que Dieu l’ait chassé du séjour de paix où Il l’avait placé. Mais l’autorité de Dieu a dû être maintenue. Il ne convenait pas que le péché restât impuni. Le jugement a dû être exercé. La sainteté de Dieu abhorre le péché et le repousse. La justice de Dieu maintient Son autorité selon cette sainteté, en exécutant un juste jugement sur celui qui fait le mal. L’homme a été exilé du paradis, et le monde a commencé. Le péché contre son prochain a été consommé dans le monde, comme le péché contre Dieu dans le paradis, et la mort du juste a offert une frappante image de celle du Seigneur Lui-même. Chassé de la présence de Dieu, l’homme, en désespoir, a cherché à arranger et à embellir le monde ; c’était tout ce qui lui restait : et la civilisation, les arts et les agréments d’une vie de luxe ont occupé et développé l’intelligence d’un être qui, n’ayant plus de relation avec la sainteté et la perfection divines, se perdait dans ce qui était au-dessous de lui, tout en se vantant des fruits de son intelligence pervertie.

Mais sans la répression de la volonté de l’homme par une force supérieure, la civilisation, quoiqu’elle puisse tromper pour un moment le jugement de l’homme sur l’état du cœur en occupant l’esprit, ne peut pas arrêter la force des convoitises, ni la violence de la volonté qui cherche à les satisfaire et à frayer un chemin à ses passions à travers tous les obstacles. Le monde était corrompu devant Dieu, et le monde a été rempli de violence.

Mais la grâce de Dieu ne s’est pas laissée sans témoignage. Le jugement de Dieu sur le serpent annonçait la semence de la femme. Abel, qui parle tout en étant mort, témoignait de la puissance du mal et de Satan dans le monde ; mais il témoignait aussi de l’acceptation, de la part de Dieu, du juste qui vient à Dieu par un sacrifice qui reconnaît le péché et l’expie, et pose la base d’une espérance en dehors du monde où celui qui était accepté de Dieu avait été rejeté et sacrifié à la haine du méchant. Le départ d’Énoch qui marcha avec Dieu a confirmé cette espérance, et tendait à assurer la foi, qui croit que Dieu est et qu’Il rend récompense à celui qui Le cherche diligemment, qu’il y a un bonheur pour le juste auprès de Celui qui l’aime, bonheur que le monde ne donne pas, et qu’il n’ôte pas non plus. Ceci tout en étant obscur nourrissait et soutenait la foi de ceux qui cherchaient à marcher avec Dieu, tandis que le mal allait toujours en augmentant.

Lorsque le mal s’approchait de son comble, un autre témoignage fut suscité dans la personne de celui qui devait traverser le jugement qui a mis fin à l’affreux développement du mal qui avait lieu en dépit du témoignage déjà rendu.

C’était un témoignage, non pas pour les affections des saints, propre à les transporter hors du monde, mais un témoignage du jugement du monde lui-même : jugement nécessaire, selon les principes du gouvernement divin, mais à travers lequel un petit résidu juste serait conservé dans une arche de salut que Dieu lui révélait.

Telle était la condition de l’homme, telle son histoire, lorsque, à la suite de la violation d’une loi, il avait été chassé du paradis terrestre où Dieu l’avait placé et laissé, sans loi, à sa propre volonté quoique non sans témoignage. Le déluge a dû mettre un terme à un état de choses où la corruption et la violence avaient couvert la surface de la terre et n’avaient laissé que huit personnes disposées à écouter le témoignage que Dieu leur a accordé du jugement qui les attendait.

Pendant la période qui s’est écoulée entre l’expulsion d’Adam du paradis terrestre et le déluge, l’homme a été une famille, une race. Il n’y avait pas d’idolâtrie. L’homme était laissé à ses propres voies, non sans témoignage, mais sans frein extérieur, et le mal devint insupportable. Le déluge y mit fin. Après cet événement, ce jugement de Dieu, un monde nouveau commença et le principe du gouvernement fut introduit. Celui qui tuerait un homme devait être lui-même mis à mort ; un frein était mis à la violence, une bride au péché extérieur : la corruption du cœur dans un monde éloigné de Dieu restait ce qu’elle était. Mais, quoiqu’il n’y eût pas encore des nations, le sort de diverses races, tel qu’il a été jusqu’à aujourd’hui, commençait au moins prophétiquement à poindre. Noé faillit dans la position dans laquelle il avait été placé après le déluge, comme Adam avait failli dans le paradis, comme l’homme l’a toujours fait, comme l’a fait toute créature qui n’a pas été directement soutenue de Dieu.

Le lecteur peut, en passant, remarquer Adam comme image de Celui qui devait venir, du dernier Adam, et Noé comme figure aussi du Christ, en tant que le gouvernement du monde et la répression du mal étaient maintenant confiés à l’homme. Deux grands principes, qui subsistent jusqu’à aujourd’hui, caractérisent le monde qui se développe après Noé : ils se rattachent à la tour de Babel. Jusqu’ici, soit avant, soit après le déluge, il n’y avait eu que la race humaine, une seule famille. Maintenant, par suite du jugement de l’homme qui veut s’exalter sur la terre et se faire un nom, un centre, qui lui donne de la force, Dieu disperse ceux qui bâtissaient la tour, et il y a des nations, des langues, et des peuples. La forme actuelle du monde a été constituée sous le rapport de sa division en diverses peuplades et en diverses nations. De plus, l’énergie individuelle forme un empire qui a Babel pour son centre et pour son point de départ.

Maintenant que le monde est constitué, nous arrivons au témoignage et aux voies de Dieu. Au milieu de ce système de nations, il y avait des langues, des peuples et des nations. Le jugement de Dieu avait ainsi arrangé le monde, mais un immense fait apparaît dans l’histoire du monde. Le péché de l’homme n’est plus seulement péché contre Dieu, manifesté dans la corruption et dans l’activité d’une volonté indépendante : des démons prennent la place de Dieu Lui-même aux yeux et pour l’imagination des hommes. L’idolâtrie règne parmi les nations et même dans la race la plus rapprochée de Dieu, la race de Sem. Quoique, au fond, cette idolâtrie fût partout la même, chaque nation avait ses dieux. Le système établi par Dieu Lui-même, lors du jugement de la race à la tour de Babel, reconnaît les démons pour ses dieux. Ceci donne lieu à l’appel d’Abraham. Le Dieu de gloire se manifeste à lui et l’appelle à quitter son pays, sa parenté et la maison de son père. Il doit rompre complètement avec le système établi de Dieu, et cela dans ses relations les plus intimes. Il doit être pour Dieu et pour Dieu seul. Il est choisi par la grâce souveraine ; appelé, il marche par la foi et les promesses lui sont faites. Mais cet appel introduit un autre principe d’une grande importance. Il y avait eu déjà bien des fidèles qui avaient marché avec Dieu, des Abel, des Énoch, des Noé, mais aucun n’a été comme Adam, chef du mal, la souche d’une race. Or, Abraham étant appelé, devint la souche d’une race héritière des promesses en dehors du monde. Il se peut que cela soit développé d’une manière spirituelle dans les chrétiens, ou d’une manière charnelle dans le peuple d’Israël ; mais les héritiers de la promesse (et ceci s’applique à Christ Lui-même) en jouissent comme semence d’Abraham. Si les nations, les peuples, les familles et les langues ont pris les démons pour leurs dieux, Dieu a pris un homme par Sa grâce pour être le chef d’une famille, la souche d’un peuple qui Lui appartienne en propre. La graisse de l’olivier de Dieu se trouve en ceux qui croissent sur la racine d’Abraham, qu’il soit dans un peuple semence selon la chair, ou dans une semence qui a part aux bénédictions promises en tant qu’appartenant à Christ, vraie semence de la promesse. Cet appel et cette vocation, quelles que soient les phases que traversent les objets auxquels ils s’appliquent, restent toujours fermes. Christ Lui-même est venu pour accomplir les promesses faites aux pères, témoin de l’immuable vérité de Dieu.

L’état des premiers héritiers change toutefois ; et en peu de temps nous trouvons un peuple qui se soucie peu des promesses, mais qui, bien éloigné de la foi d’Abraham, gémit sous le joug d’une impitoyable tyrannie.

Cet état du peuple de Dieu amène un événement dans lequel est mis en évidence un principe d’une importance immense, savoir, celui de la rédemption, ou de la délivrance du peuple de Dieu des conséquences des péchés et de l’esclavage dans lequel il était tenu. Nous verrons aussi dans les fruits de la rédemption des faits du plus haut intérêt pour nous. Le cri du peuple est monté jusqu’aux oreilles de l’Éternel des armées, et Il descend pour les délivrer. Mais le Sauveur est le juste juge, et il faut qu’Il concilie ces deux caractères. Pour pouvoir délivrer, il faut que Sa justice soit satisfaite. Un Dieu qui n’est pas juste ne peut, moralement parlant, être un Sauveur. C’est dans ce caractère que Dieu paraît définitivement quand Il veut délivrer ce peuple. Il avait manifesté Sa puissance en engageant Pharaon à laisser aller le peuple, en déclarant le droit qu’Il avait sur Israël ; mais la délivrance a dû s’accomplir sans la bonne volonté de l’homme et par le jugement de Dieu, par la pleine manifestation de ce qu’Il est à l’égard du mal, et en amour aussi, afin qu’Il soit connu. Or le peuple lui-même était, sous de certains rapports, plus coupable que les Égyptiens, et Dieu arrive comme juge. Mais le sang de l’agneau de Pâque est mis sur la porte, et Israël échappe au jugement qui lui était dû, selon la valeur qu’avait ce sang aux yeux de Dieu. Dieu juge, et, à cause du sang reconnu par la foi, passe par-dessus Son peuple coupable. Mais Israël était encore en Égypte ; sa délivrance n’était pas encore effectuée, quoique le prix de la rédemption fût payé en figure. Israël se met en route. En arrivant à la mer Rouge, il faut que la question de sa délivrance ou de sa ruine soit décidée. Pharaon l’avait poursuivi, sûr de sa victoire. Le désert, où Israël s’était en apparence perdu, ne lui offrait aucune issue, et la mer Rouge, figure de la mort et du jugement, était droit devant lui. Le lendemain, Israël ne voyait que les cadavres de ses ennemis qui avaient péri dans la mer, chemin de salut pour le peuple de Dieu. La mort et le jugement du Christ nous font passer à sec, loin du lieu où nous étions captifs.

La rédemption est plus que le fait que nous sommes garantis du jugement de Dieu Elle est une délivrance opérée par Dieu. Lui-même agit pour nous, et nous place dans une position toute nouvelle par l’exercice de la puissance de Dieu Lui-même.

Nous avons, dans cette importante histoire, les figures des grands faits sur lesquels notre bonheur éternel est fondé. Elle préfigure la propitiation, la rédemption, et la justification sous un double aspect : d’un côté, la propitiation par le sang, qui nous délivre de toute imputation du péché devant la justice de Dieu ; et de l’autre, notre introduction, en vertu de la valeur de ce sang, dans une toute nouvelle position par la résurrection. Christ a été livré pour nos offenses, et Il est ressuscité pour notre justification.

Quelques principes très importants se montrent à nos yeux à la suite de la délivrance par la rédemption. Dieu demeure avec les rachetés, soit, au milieu d’eux. Il n’a pas demeuré avec Adam innocent, ni avec Abraham appelé par Sa grâce et héritier des promesses ; mais aussitôt qu’Israël est racheté et délivré par la rédemption, Dieu demeure au milieu du peuple. Comparer Exode 15, 2 et 29, 45, 46.

La sainteté de Dieu et des relations de Son peuple avec Lui paraissent alors pour la première fois. Jamais dans la Genèse la sainteté de quoi que ce soit ne nous est présentée (sauf dans le seul cas de la sanctification du sabbat dans le paradis), ni la sainteté du caractère de Dieu. Mais Exode 15 ; 19 ; Lévitique 19, 26, et d’autres passages nous montrent que, une fois la rédemption accomplie, Dieu prend ce caractère et l’établit comme nécessaire pour tout ce qui est en relation avec Lui. Comparer Exode 6, 5.

En rapport immédiat avec cette vérité il s’en trouve une autre qui, du reste, découle nécessairement de la rédemption, savoir, que les rachetés ne sont plus à eux-mêmes, ils sont pris pour Dieu, consacrés à Dieu, mis à part pour Lui. Ensuite ils sont amenés jusqu’à Dieu Lui-même (Ex. 19, 4).

Israël entre dans le désert, caractère de ce monde pour le peuple de Dieu qui a conscience de sa rédemption, et la fidélité de Dieu y prend soin de Son peuple. Ensuite il entre en Canaan où il s’agit des victoires qu’il nous faut remporter pour jouir dans ce monde des privilèges célestes qui nous appartiennent. Quant au titre, nous jouissons de ces privilèges avant de remporter une seule victoire ; mais pour réaliser ces privilèges, il faut vaincre. Le désert et Canaan préfigurent les deux parties de la vie chrétienne : la patience dans ce monde sous la main de Dieu qui nous conduit, et la victoire dans nos combats avec Satan pour jouir, et pour faire jouir les autres des privilèges spirituels.

Mais un autre principe bien important se fait jour pendant le séjour d’Israël dans le désert. Si le lecteur examine Exode 15 à 18, il trouvera que tout est grâce. Mais en Exode 19 le peuple se place sous la loi, et accepte la jouissance des promesses sous la condition de sa propre obéissance à tout ce que l’Éternel dirait. L’obéissance était un devoir, mais se placer sous cette condition, c’était oublier sa propre faiblesse et assurer sa perte, conséquence qui n’a pas manqué. Avant que Moïse fût descendu de la montagne, Israël avait fait le veau d’or. La patience de Dieu continua Ses relations avec le peuple par le moyen de l’intercession de Moïse jusqu’à ce qu’ainsi que dit Jérémie, il n’y eût plus de remède. Mais notre but maintenant est de signaler les voies de Dieu, et non d’entrer en des détails.

Les promesses de Dieu avaient été faites à Abraham sans condition, et par conséquent la question de la justice n’avait pas été soulevée. Maintenant, cette question était soulevée, et d’abord, comme de raison, la justice dans l’homme demandée de la part de Dieu.

C’était le devoir de la créature. La question a dû être soulevée, mais le résultat a été — et avec des pécheurs il ne pouvait être autre — que l’homme ayant violé la loi a aggravé son péché, au lieu de parvenir à la justice. Avec une règle qui aurait fait son bonheur s’il l’eût gardée, il n’est que transgresseur et d’autant plus coupable devant Dieu. Au reste, c’était pour le convaincre de son état de péché que la loi, qui amenait des transgressions positives, lui a été donnée. Dieu n’eut jamais la pensée de sauver par une loi, et l’homme a besoin d’être sauvé. La loi de Dieu doit proposer une règle qui exprime la perfection d’un homme, voire de toute créature intelligente. Mais cela ne pouvait faire autre chose que mettre en évidence le péché, lorsque l’homme était déjà pécheur. On oublie cette dernière vérité quand on parle de la loi. Toutefois, la loi de Dieu doit être l’expression parfaite de ce que doit être l’homme, c’est-à-dire, doit condamner l’homme pécheur. Une mesure exacte n’ajoute rien à une pièce de drap trop courte qui m’a été vendue, mais elle manifeste la fraude. Par la loi est la connaissance du péché. La question de la justice humaine a été tranchée par la loi. Ordonnée avec promesse de vie pour l’obéissance, elle a été, de fait, un ministère de mort et de condamnation pour ceux qui ont subi son joug.

C’est un fait, un principe, immense. La justice humaine n’existe pas. La culpabilité de l’homme est manifestée.

Nous avons vu que Dieu a manifesté toute patience à l’égard de l’homme sous la loi, tout en le préparant pour une meilleure espérance. Il a envoyé Ses prophètes pour avertir, pour chercher des fruits dans Sa vigne. Tous ont été repoussés. Enfin, Il a envoyé Son Fils. Tout a été inutile. Il a été chassé de la vigne et mis à mort. Mais ceci met en évidence un autre caractère du péché. Les hommes ont repoussé la miséricorde de Dieu, comme ils ont manqué aux justes exigences de la loi. Dieu était en Christ réconciliant le monde avec soi, ne leur imputant pas leurs péchés. Mais l’homme n’avait aucun désir de cette réconciliation et ne voulait de Dieu à aucun prix. Pour Son amour, Christ a trouvé de la haine. Quand Il a paru, ils n’ont vu aucune beauté en Lui pour le désirer.

Ainsi, le péché de l’homme était complètement démontré. Innocent, il a abandonné Dieu ; mais ensuite laissé à lui-même, sauf le témoignage de Dieu, il a fait du monde une scène de corruption et de violence telle, que Dieu a dû faire venir le déluge. Placé sous la loi, il l’a violée et a cherché d’autres dieux de fiente qu’il avait inventés. Dieu Lui-même arrive en miséricorde dans ce monde de péché, avec la manifestation de l’amour le plus parfait et d’une puissance capable de rétablir l’homme en bonheur sur la terre : mais l’affection de la chair est inimitié contre Dieu, et l’homme a manifesté cette inimitié en rejetant Jésus et en Le mettant à mort. La croix de Jésus servait de preuve que l’homme haïssait Dieu et exprimait cette haine dans le rejet du Sauveur. Moralement parlant, c’est la fin de l’histoire de l’homme. Complètement mis à l’épreuve, il est corrompu et violent, transgresseur, coupable ; mais, plus que cela, il hait le Dieu de bonté.

Ce que nous avons parcouru, c’est l’histoire de l’homme mis à l’épreuve. Il reste l’histoire de la grâce de Dieu envers l’homme et le gouvernement du monde de la part de Dieu.

Il ne peut y avoir une question plus grave pour l’âme que celle-ci : Où trouverai-je la justice devant Dieu ? Nous avons dit que la loi l’a soulevée. Il importe de voir la position que prend cette question lorsque la loi est donnée.

Depuis l’existence de l’homme sur la terre, la question entre la responsabilité et la grâce a été posée. Dans le paradis terrestre, il y avait l’arbre de vie qui ne faisait que communiquer la vie, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal, auquel la responsabilité de l’homme se rattachait. Quant à l’arbre de vie, l’homme n’en a pas mangé ; et une fois devenu pécheur, la miséricorde, tout autant que la justice et l’ordre moral du gouvernement de Dieu, lui ont fermé le chemin de cet arbre. Un pécheur immortel sur la terre aurait été une insupportable anomalie dans le gouvernement de Dieu. Du reste, l’homme avait mérité d’être exclu du jardin. D’un autre côté, l’homme a manqué à sa responsabilité. Avant sa chute, il ne connaissait pas le péché, mais il était dans la relation d’une créature avec Dieu. Il n’y avait pas de péché à manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, sauf en tant que cela était défendu.

Quand l’homme est tombé, la semence de la femme, le dernier Adam, est aussitôt annoncée : les espérances de la race humaine sont placées dès lors sur un terrain nouveau. La délivrance présentée ne consiste pas en quelque chose qui n’aurait été qu’un moyen de relèvement fondé sur l’activité morale de l’homme déjà en chute, mais c’est une autre personne annoncée qui, tout en étant de la race humaine, serait une source de vie indépendante d’Adam, et détruirait, elle, la force de l’ennemi ; une personne qui ne représenterait pas Adam, mais le remplacerait devant Dieu, serait la semence de la femme, ce qu’Adam n’était pas, et serait en même temps un objet de foi pour Adam et pour ses enfants, objet qui, étant reçu dans le cœur, serait la vie et le salut de quiconque le recevrait. Le premier Adam a été fait en âme vivante : il s’est perdu ; le dernier Adam, le second homme, est un esprit vivifiant. Jusqu’à l’arrivée de Christ, la promesse seule était la source de l’espérance ; seule, par la grâce, elle engendrait et soutenait la foi. – Nous, nous croyons à son accomplissement. Lorsque Dieu appela Abraham, Il lui donna (Gen. 12) la promesse qu’en lui les nations seraient bénies. Ensuite (chap. 22), cette promesse fut confirmée à sa semence. Celui qui devait être la semence de la femme devait être aussi la semence d’Abraham. Ainsi les voies de Dieu envers les hommes ont été établies sur une promesse indéfectible. Elle était sans condition, une simple promesse, et par conséquent ne soulevait pas la question de la justice ni de la responsabilité de l’homme.

Quatre cent trente ans après, la loi vient, et, comme nous l’avons dit, soulève la question de la justice, et cela, sur le pied de la responsabilité de l’homme, en lui donnant une règle parfaite de ce que l’homme, enfant d’Adam, devrait être. Or, remarquez-le bien, il était déjà pécheur. Cette loi avait un double côté, un noyau de vérité absolue que le Seigneur Jésus a pu tirer de son obscurité : — l’amour suprême envers Dieu, et l’amour du prochain. C’est la règle parfaite du bonheur de la créature comme créature. Les anges la réalisent dans le ciel. L’homme est aussi loin que possible d’avoir accompli cette loi sur la terre. Mais cette règle est développée en des détails de devoirs relatifs, qui découlent de la relation dans laquelle l’homme se trouve de fait devant Dieu, et des relations dans lesquelles il se trouve placé vis-à-vis des autres dans ce bas monde. Or, dans les circonstances où l’homme se trouvait, ces détails se rapportaient nécessairement à l’état moral dans lequel il était, supposaient le péché et les convoitises, et les défendaient. Comme loi de Dieu s’appliquant à l’état actuel de l’homme, elle condamne nécessairement le péché d’un côté, et le constate nécessairement, de l’autre. Que peut faire une loi en pareil cas, sinon condamner, être, ainsi que le dit l’apôtre (2 Cor. 3), un ministère de mort et de condamnation ? Elle exigeait la justice selon une règle que la conscience de l’homme ne pouvait qu’approuver, et qui constatait en même temps sa culpabilité. C’est en cela effectivement que consiste l’utilité de la loi : elle donne la connaissance du péché. Dieu ne l’a jamais donnée pour produire la justice. Pour ceci, une puissance morale intérieure est absolument nécessaire. Or, la loi sur des tables de pierre n’est pas cette puissance. La loi exige de l’homme la justice, et annonce le juste jugement de Dieu, rend le péché excessivement pécheur, et amène la juste colère de Dieu. Aucune loi ne produit une nature. Or, la nature de l’homme était pécheresse. Le commandement démontre qu’il veut chercher la satisfaction de cette nature, malgré la défense de Dieu. La loi est ainsi, et parce qu’elle est juste et bonne, la force du péché : elle est entrée afin que l’offense abondât. Ceux qui sont des œuvres de la loi (ce ne sont pas là de mauvaises œuvres ; l’apôtre parle de tous ceux qui marchent sur ce principe), sont sous la malédiction qu’elle a prononcée sur ceux qui lui désobéissent. La chair n’est pas soumise à la loi de Dieu, aussi ne le peut-elle pas. La promesse de Dieu demeure ferme. L’homme est mis à l’épreuve, pour qu’il soit manifesté s’il peut produire une justice humaine.

La loi a été présentée à l’homme sous un double aspect : la loi toute pure — et la loi mêlée avec la grâce, c’est-à-dire donnée à l’homme après l’intervention de la grâce, mais laissant l’homme à sa propre responsabilité après un pardon accordé par la grâce. L’histoire de la loi au premier point de vue est bien courte. Avant que Moïse fût descendu de la montagne de Sinaï, Israël avait fait le veau d’or. Les tables de la loi ne sont jamais entrées dans le camp. Elles n’ont jamais pu former la base des relations de l’homme avec Dieu. Comment concilier les commandements avec l’adoration du veau d’or ? — À la suite de ce péché, Moïse intercède pour le peuple, et celui-ci reçoit de nouveau la loi, Dieu agissant en miséricorde selon Sa souveraineté et se proclamant miséricordieux et plein de grâce. Les relations du peuple avec Dieu sont fondées sur le pardon que Dieu accorde, et établies non plus comme relations immédiates, mais sur le pied de la médiation de Moïse : le peuple toutefois est placé sous la loi, et chacun doit être effacé du livre de Dieu par son propre péché, s’il vient à se rendre coupable. En même temps, la loi est cachée dans une arche et Dieu Lui-même caché derrière un voile au-dedans duquel on devait faire l’aspersion de sang sur le propitiatoire qui formait avec les chérubins le trône de Dieu.

Mais ce mélange de la grâce et de la loi ne pouvait, pas plus que la loi toute pure, servir à établir entre Dieu et les hommes des relations qui fussent capables de se maintenir. Il pouvait servir à démontrer que, quelle que fût la patience de Dieu, l’homme, responsable pour sa conduite, ne pouvait pas obtenir la vie par une justice qu’il accomplirait lui-même. Aussi, l’impossibilité dans laquelle l’homme se trouve de subsister devant les exigences de la gloire de Dieu, quelque faiblement qu’elle soit révélée, nous est présentée dans une figure remarquable dont l’apôtre se sert dans la seconde épître aux Corinthiens : le peuple pria Moïse de couvrir sa figure, qui brillait encore du reflet de la gloire de l’Éternel, avec lequel il avait été en communication sur le sommet du mont Sinaï. L’homme ne supporte pas la révélation de Dieu lorsque Dieu exige de l’homme qu’il soit ce qu’il devrait être devant Lui. Le voile révélait au fond la même vérité. Dieu a dû se cacher, le chemin du lieu très saint n’était pas encore manifesté. Une loi a été donnée de la part de Dieu pour diriger la vie de l’homme, une sacrificature a été établie pour maintenir les relations du peuple avec Dieu, malgré les fautes dont on se rendait coupable ; mais l’homme ne pouvait pas s’approcher de Dieu. Triste état où la révélation de la présence de Dieu, seule chose qui pût réellement bénir, chassait nécessairement celui qui avait besoin de la bénédiction ! Nous verrons que, dans le christianisme, c’est exactement le contraire qui a lieu : le voile est déchiré.

Mais poursuivons les voies de Dieu sous la loi.

Nous avons déjà vu que, dans le système que nous considérons, la vie était proposée à l’homme comme résultat de sa fidélité. Quelles que soient la patience et la grâce de Dieu, tout dépend de cette fidélité ; et non seulement la responsabilité de l’homme est complètement en jeu, mais tout dépend de la manière dont il satisfait à cette responsabilité. Dieu a eu toutefois de la patience et a manifesté Sa grâce. Il a supporté Israël dans le désert et l’a introduit dans la terre de Canaan, à travers toutes sortes d’infidélités de la part du peuple. Il a mis le peuple en possession du pays, en lui accordant des victoires sur ses ennemis. Il a suscité des juges pour le délivrer lorsque des infidélités l’avaient assujetti à ses puissants voisins. Il lui a envoyé des prophètes pour le rappeler à l’observation de la loi. Enfin, avec une bonté qui ne voulait pas juger sans se servir de tous les moyens pour gagner les cœurs, Il a envoyé Son Fils pour avoir le fruit de Sa vigne, sur laquelle Il avait dépensé tous Ses soins, et à laquelle Il avait prodigué tant de témoignages d’amour. Mais Sa vigne n’a rendu que du verjus, et ceux qui la cultivaient, ceux auxquels Il l’avait confiée, ont rejeté Ses serviteurs les prophètes, et jeté Son Fils hors de la vigne et L’ont tué. Telle a été la fin de l’épreuve à laquelle l’homme a été soumis sous la loi — toute la grâce et toute la patience de Dieu ayant été employées pour l’engager à l’obéissance et le soutenir dans l’obéissance : — tout a été inutile.

Voilà l’histoire de l’homme sous la loi. Si nous examinons la portée de la loi sur la conscience, nous trouverons qu’elle y porte la condamnation et la mort aussitôt qu’elle est comprise spirituellement ; mais le but de cet article est de considérer les voies de Dieu. Toutefois, je ne puis laisser ce sujet sans supplier mon lecteur de peser bien quelle est la portée de la loi, si elle est appliquée à sa conscience et à sa vie devant Dieu, s’il est responsable — et il l’est bien — s’il ne peut que reconnaître la justice et l’excellence de ce que la loi exige ; s’il voit que l’homme devrait éviter ce que la loi condamne et que les deux commandements qui forment la partie positive de la loi sont les deux colonnes du bonheur de la créature ; s’il trouve qu’il a constamment fait et aimé ce que cette loi et sa propre conscience avec elle condamnent, et qu’il a entièrement manqué à ce que sa conscience doit reconnaître comme étant la perfection de la créature : si tout cela est vrai, où est la vie qui est promise à l’obéissance ? — Comment échapper à la condamnation prononcée sur la violation de la loi, s’il se place sur le terrain de sa propre responsabilité et qu’il doive être jugé d’après une règle que lui-même reconnaît pour parfaite ? — Une autre loi ne saurait se trouver. S’il est sans aucune loi, le mal et le bien sont indifférents — c’est dire que l’homme est plus que méchant — la conscience naturelle même est ruinée — le bien n’existe pas — et l’homme est sans frein dans le mal, sauf la violence de son prochain, ou le juste jugement de Dieu manifesté dans un événement semblable au déluge. Non ; la loi est bonne et juste, et l’homme le sait, sa conscience le lui dit. Or, si la loi est bonne et juste, l’homme, sur le terrain de sa propre responsabilité, est perdu. La vie qu’elle promet à l’obéissance, l’homme ne l’a pas obtenue : le jugement qui fera valoir l’autorité et la justice de la loi attend celui qui lui a désobéi, et se prononcera en même temps sur tout le dévergondage d’une volonté sans frein. Tous les coupables seront atteints. Quant à la loi comme l’apôtre s’exprime — heureusement pour la conscience réveillée — ce qui était ordonné pour la vie, l’homme le trouve être pour la mort.

Toutefois, la présence du Fils de Dieu dans ce monde n’avait pas seulement pour but de chercher, de la part de Jéhovah, du fruit dans Sa vigne. Cette tâche n’était même que la plus minime partie du but de Sa venue, nécessaire sans doute pour mettre en évidence l’état où se trouvait l’homme enfant d’Adam responsable à l’égard de Dieu, mais nullement l’objet des conseils de Dieu dans Sa venue, ni même la principale chose qui a été révélée par Sa manifestation en chair. Aussi, le fait que l’homme n’a pas rapporté le fruit auquel Dieu avait le droit de s’attendre, n’a pas mis non plus le comble au péché de l’homme. Dieu a été manifesté en chair : Il a paru, Il est amour, l’amour donc a été manifesté. Il a été manifesté en rapport avec les besoins, avec la faiblesse, la misère, les péchés de l’homme. Il était divin dans Sa perfection, mais Il montrait cette perfection en s’adaptant parfaitement à l’état où l’homme se trouvait. C’était un amour au-dessus de toutes nos misères, mais qui s’adaptait à toutes nos misères et ne se fatiguait d’aucune. Le Seigneur Jésus a manifesté dans Sa vie ici-bas une puissance qui détruisait entièrement l’empire de Satan sur les hommes. Il guérissait tous les malades, chassait les démons, ressuscitait les morts, donnait à manger à ceux qui avaient faim. Il avait, comme homme, lié l’homme fort et Il pillait ses biens. Et non seulement cela, mais ce qui était encore plus important, l’être le plus abandonné au péché trouvait en Lui un chemin par lequel il pouvait se retourner vers Dieu. Dieu Lui-même était venu le chercher, Dieu qui montrait qu’aucun péché n’était trop grand pour Son amour, aucune souillure trop repoussante pour Son cœur. Satan avait ruiné l’homme en détruisant sa confiance en Dieu ; Dieu ne négligeait rien pour la rétablir, mais avec une condescendance parfaite ; parfaite, parce que Son amour ne pouvait faire autrement ; parfaite, parce qu’elle était la véritable expression de Son cœur, qui trouvait dans les misères, les fautes, la faiblesse des hommes, l’occasion de les assurer qu’il était un amour sur lequel ils pouvaient toujours compter.

On voit, en effet, dans le cas de la femme de mauvaise vie et dans celle que le Seigneur rencontra au puits de Jacob, comment l’amour du Sauveur attirait le cœur une fois que le réveil de la conscience avait créé dans le cœur le besoin de Sa bonté. Il était alors produit une confiance en cette bonté qui ravivait le cœur, le détournait du mal, une confiance qu’aucun être humain ne sait inspirer et qui délivre l’âme de l’influence mauvaise qui l’entoure et la possède, aussi bien que de la crainte des hommes, pour la tourner vers Dieu avec une sincérité qui démontre qu’elle est dans la lumière avec Dieu, mais qui démontre aussi que la bonté de Dieu a trouvé le chemin du cœur ; de telle sorte que celui-ci n’a aucun désir de sortir d’une position où tout le mal qui s’y trouve est manifesté, mais manifesté où tout est amour, et où l’on peut se reposer parce que tout est connu. C’est un amour qui inspire la confiance, parce que quand tout est connu, Dieu reste toujours amour. C’est là le divin caractère de Christ d’être la lumière qui manifeste tout l’amour qui aime quand tout est manifesté, qui sait tout d’avance, qui produit la droiture complète dans le cœur, parce que c’est un soulagement qu’un tel cœur sache tout.

Tel était Christ sur la terre. On était avec Dieu. Le pécheur qui aurait eu honte de se montrer à l’homme pouvait cacher sa face dans le sein de Jésus, sûr de ne pas y trouver un reproche. Pas un péché permis (s’il y en avait eu, la confiance n’aurait pas été établie, car il n’aurait pas révélé le Dieu saint), mais un cœur qui, à travers le péché, recevait le pécheur dans ses bras ; et c’était le cœur de Dieu. Christ a été tout cela dans le monde, et il a été bien plus que ce que ma pauvre plume pourrait dire : et l’homme L’a rejeté. Il a été tout cela à travers l’opposition, la haine, les outrages et la mort ; mais tout a été en vain quant à l’homme. C’est là ce qui a définitivement démontré l’état de l’homme. Ce n’est pas seulement qu’il est pécheur, qu’il a violé la loi et repoussé les appels des prophètes ; mais quand Dieu Lui-même est apparu comme la bonté, l’homme ne l’a pas voulu : son cœur était entièrement hostile à Dieu pleinement manifesté, non dans Sa gloire qui écrasera tout ce qui s’élèvera contre Lui, mais avec l’attrait d’une bonté parfaite.

Toute la gravité de l’état de l’homme ne consiste pas en ce que Dieu a chassé l’homme du paradis, mais bien plutôt en ce que l’homme, pour autant que cela a dépendu de lui, a chassé de la terre Dieu venu en grâce dans un monde tel que le péché de l’homme l’avait fait. Pourquoi suis-je venu et il n’y a eu personne ? Pourquoi ai-je appelé et personne n’a répondu ? L’affection de la chair est inimitié contre Dieu. Au commencement de Son ministère, avons-nous remarqué, Christ avait lié l’homme fort et ensuite pillé ses biens. Mais le résultat de l’exercice de ce ministère fut la démonstration que l’homme ne voulait pas même un Dieu libérateur, ne voulait pas Dieu à aucun prix. L’homme, enfant d’Adam, a été entièrement condamné dans la mort de Jésus. Il ne restait plus rien ; il ne restait plus aucune ressource à Dieu Lui-même, aucun moyen à employer dans l’espoir de réveiller le désir du bien dans le cœur de l’homme. Non seulement il était pécheur, mais rien ne pouvait le ramener à Dieu. Tout avait été essayé, sauf le moyen exceptionnel fondé sur l’intercession de Jésus sur la croix, intercession à laquelle le Saint Esprit répond par la bouche de Pierre, en disant que si maintenant même Israël se repentait, Jésus reviendrait. Mais Israël s’est aussi refusé à cet appel. Dieu a épuisé toutes les ressources de la grâce souveraine, Il les a épuisées, et le cœur de l’homme a tout repoussé.

Il fallait une nouvelle nature, et la rédemption ; une justification valable pour un pécheur devant le trône du Dieu juste, et une justice qui rendît l’homme acceptable, sans qu’il restât d’un autre côté aucun péché dont Dieu eût à s’occuper en jugement, et qui fît plus encore : qui rendît l’homme parfaitement agréable aux yeux de Dieu, propre pour la gloire que Dieu lui avait préparée. Il fallait un état tout nouveau, qui ne laissât à l’homme devant Dieu aucune trace de son état de péché précédent. Il fallait un état qui satisfît à la gloire de Dieu, et rendît l’homme capable d’en jouir.

Selon la doctrine du christianisme, la question de la responsabilité de l’homme est vidée. Cette doctrine reconnaît pleinement cette responsabilité, mais annonce que l’homme est perdu. C’est un message de pur amour, mais d’un amour qui trouve la base de son exercice dans le fait que l’homme a été déjà mis à l’épreuve et qu’il est perdu. Le christianisme annonce que « le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ». Le jour du jugement qui exécutera le juste jugement de Dieu a été anticipé, pour la foi, par la déclaration nette et claire de l’évangile. La colère de Dieu a été révélée du ciel contre toute impiété et injustice des hommes qui tiennent la vérité dans l’injustice, mais la justice de Dieu est aussi révélée sur le principe de la foi pour la foi.

C’est la mort et la résurrection de Jésus qui nous révèlent ces choses. Sa mort termine l’histoire de l’homme responsable, Sa résurrection recommence l’histoire de l’homme selon Dieu. Sa mort est le point où le mal et le bien se rencontrent dans toute leur force pour le triomphe de ce dernier. Sa résurrection est l’exercice et la manifestation de la puissance qui place l’homme dans la personne du Christ qui a triomphé, et en vertu de ce triomphe, dans une nouvelle position digne de l’œuvre par laquelle Christ a remporté la victoire, digne de la présence de Dieu. Dans ce nouvel état, l’homme est pur du péché et en dehors de son empire et de l’atteinte de Satan.

Dans la position où la résurrection du Christ l’a placé, nous voyons l’homme vivant de la vie de Dieu, là où le rachat, la purification, la justification, l’ont placé, et propre pour l’état où les conseils de Dieu veulent le placer, savoir, pour la gloire qui se rattache à cette résurrection. L’homme est aussi agréable à Dieu comme la nouvelle création de Ses mains, le fruit de l’œuvre dans laquelle Dieu s’est parfaitement glorifié Lui-même. Examinons ceci d’un peu plus près.

J’ai dit que le bien et le mal se sont rencontrés dans toute leur force dans la croix. Il est bon de saisir ce fait pour comprendre l’importance morale de la croix dans les voies éternelles de Dieu. Je me répète donc ici un peu en parlant de la croix. La croix est l’expression de la haine sans cause de l’homme contre Dieu manifesté en bonté. Christ, expression parfaite de l’amour de Dieu au milieu de la misère que le péché avait introduite dans le monde, avait porté remède à cette misère partout où Il la rencontrait. En Lui, cet amour a été en exercice constant malgré le mal ; Il n’était jamais fatigué, jamais rebuté par l’excès du mal ou par l’ingratitude de ceux qui avaient profité de Sa bonté. Le péché, tout dégoûtant qu’il fût, n’a jamais arrêté le cours de l’amour du Christ ; il n’a été que l’occasion de l’exercice de cet amour divin. Dieu a été manifesté en chair, attirant la confiance de l’homme en le cherchant pécheur qu’il était, en montrant qu’il y avait une chose supérieure au mal, à la misère et à la souillure. C’était Dieu Lui-même. Christ, parfaitement saint, d’une sainteté qui restait toujours infailliblement intacte, pouvait porter Son amour au milieu du mal, pour inspirer de la confiance au malheureux. Si un homme touchait un lépreux, il était lui-même souillé ; Christ étend Sa main et le touche en disant : Je le veux, sois net.

L’homme qui pouvait avoir peur de s’approcher de Dieu, à cause de son propre péché, trouvait dans la grâce, qui cherchait le pécheur dans une bonté parfaite qui faisait du péché une occasion du témoignage de l’amour de Dieu envers l’homme, ce qui était propre à inspirer de la confiance à son cœur. Celui-ci pouvait se soulager en se déchargeant du fardeau d’une mauvaise conscience dans le cœur aimant de Dieu qui savait tout. Tout fut inutile : la croix fut la récompense de cet amour. L’homme ne voulait pas de Dieu.

Mais il y a d’autres côtés de cette puissance du mal qui se montrent dans la croix. L’effet du mal, la mort, y règne. Je dis y règne. Il est vrai que cela se montre plus en Gethsémané que sur la croix, mais ce n’est qu’une autre partie de la même scène solennelle, et l’anticipation de la croix elle-même dans l’âme de Jésus. Mon âme est saisie de tristesse de toutes parts jusqu’à la mort. La mort, comme puissance du mal, pesait avec toute sa force sur l’être tout entier de Jésus. La mort est le jugement présent de l’homme dans la chair, manié par la puissance de celui qui en a ainsi l’empire ; mais elle implique le péché de l’homme et la colère de Dieu contre le péché. C’est là ce que Jésus a rencontré. Il est vrai que se remettant entièrement à la volonté de Son Père, Il a accepté la coupe de Sa main dans une obéissance parfaite qui n’a laissé à Satan aucune place. Mais c’était là Sa perfection. Il a été pleinement mis à l’épreuve. La mort était la puissance de Satan sur l’homme à cause du péché, mais en même temps elle était le jugement de Dieu. Elle était aussi la faiblesse de l’homme jusqu’au néant par rapport à son existence dans ce monde. Si nous entrons en des détails, nous voyons le mal se déployer sous la puissance de Satan dans cette heure de sa puissance : — Est-on juge, on condamne l’innocent en s’en lavant les mains. Est-on sacrificateur, dont le devoir est de plaider pour ceux qui errent, on plaide contre l’homme innocent et juste. S’agit-il des amis, un trahit, un autre renie, le reste abandonne Celui qui avait montré sans cesse l’abondance de Son affection. Dans les hommes, point de crainte de Dieu, point de compassion pour l’homme. Le Sauveur a été assez bas pour qu’un misérable voleur, subissant la peine de ses crimes, ait pu l’insulter dans la mort.

En un mot, le bien avait été pleinement manifesté en Jésus, et le mal a atteint son comble moral dans le rejet du Sauveur. Jésus meurt, mais Il est mort au péché. Il ne l’a jamais admis dans Sa nature, mais maintenant Il a laissé la vie dans laquelle Il a soutenu le combat. Il laisse toute relation avec l’ordre de choses où le péché se trouve, en la rompant par la mort qui détruit cette relation. Il n’y a plus pour le Christ aucun lien avec l’homme dans la chair. C’est ce que Paul veut dire (2 Cor. 5), pas même un lien extérieur, ou la ressemblance de chair de péché. L’homme a coupé tout lien entre lui et Dieu ; et Christ en a fini avec ces relations où Il n’a jamais laissé entrer le péché dans Sa sainte nature, mais où Il avait affaire avec le péché et l’homme. C’en était fini avec l’homme et le péché. L’homme est laissé dans le péché en tant que dans la chair ; et il y a un homme ressuscité, un homme complètement en dehors de l’état des enfants d’Adam, mort, non existant en rapport avec l’état où l’homme se trouvait, mais pour être à Dieu en dehors du péché.

Fait immense ! Christ, qui avait une vie parfaite, qui était la vie, et qui, tenté en toutes choses, semblable à nous, a traversé la vie présente dans l’obéissance et dans la fidélité, qui n’a montré que la puissance de l’Esprit dans Sa marche, et ne regardant qu’à Dieu, et qui a traversé toute la puissance que l’ennemi avait sur l’homme dans Son âme et dans Son corps par la mort, a clos l’histoire de l’homme en cessant d’exister en relation avec lui, l’homme conduit par Satan ayant consommé son iniquité en Le mettant à mort. Toutefois c’est Christ qui s’est offert Lui-même. Aussi, pour Lui c’est le chemin de la vie, et Il ressuscite au-delà de la scène de la puissance de Satan, soit comme tentateur, soit comme ayant la puissance de la mort.

Voyons maintenant le bien se manifester dans toute sa perfection et comme supérieur au mal. Premièrement, la vie de Jésus a montré l’obéissance de l’homme par l’Esprit à travers un monde de péché, et malgré toutes les tentations par lesquelles l’ennemi peut éprouver une âme. Sa vie a été selon l’Esprit de sainteté — Sa mort, l’obéissance parfaite. Tout ce dont nous avons parlé comme la force du mal, ne faisait que rehausser le caractère et la valeur de l’obéissance. Mais il y a plus : — l’homme est maintenant, par la mort, absolument dégagé du mal. Il meurt au péché. La mort rompt les relations avec le mal, parce que la nature, qui peut être en relation avec le mal, n’existe plus, du moins si la vie est là. Nous avons vu que Christ, quoique en forme de chair de péché, n’a jamais un instant admis le péché dans Son être ; — mais la mort terminait, et termine pour nous, toute relation avec la scène où le péché existe, avec toute cette sphère d’existence, et la termine en Christ dans une vie qui est sainte. Christ meurt, et nous mourons en Lui par la puissance d’une vie qui est divine.

De plus, l’amour parfait a été manifesté, et lorsque l’homme l’a rejeté, il ne s’est pas affaibli, mais il a accompli l’œuvre nécessaire pour la réconciliation de ceux qui étaient des ennemis. Le bien, l’amour, Dieu, s’est montré supérieur au mal, de telle sorte que, dans l’acte où la haine de l’homme contre Dieu s’est pleinement manifestée, où l’iniquité du cœur de l’homme est venue au comble, l’amour de Dieu et de Christ triomphe dans l’acte que le péché, venu à son comble, accomplit. C’est la mort de Christ. Le plus grand péché du monde est, de la part de Dieu et du Christ qui s’offre en sacrifice pour le péché, la propitiation faite pour le péché.

Ainsi, pour celui qui est en Christ, pour le croyant, le péché de la vieille nature est entièrement effacé, et il vit comme ressuscité en Jésus d’une nouvelle vie en relation avec Dieu. Quelle sagesse de Dieu ! On est mort au péché par l’acte qui a manifesté ce péché au plus haut degré — et l’amour de Dieu se déclare dans ce qui est l’expression de la haine de l’homme. — Et remarquez-le : est-ce en permettant le mal ? Non : le juste jugement de Dieu est manifesté aussi. Si Son Fils se charge du péché, s’Il est fait péché pour nous, il faut qu’Il souffre. La justice de Dieu s’exécute contre le péché dans Sa personne, et la grâce règne par la justice glorifiée en Christ. Si le mal a mûri et a porté tous ses fruits, le bien a triomphé avec une divine perfection. Toute bénédiction et toute gloire n’est que l’effet de cette œuvre, centre moral de toutes les relations de Dieu avec les hommes en jugement et en grâce.

Il nous reste à en retracer les fruits dans les voies de Dieu.

La mort de Christ avait pleinement glorifié Dieu et montré Son amour — L’avait glorifié dans l’obéissance de l’homme — L’avait glorifié à l’égard de Sa justice et, dans le jugement prononcé contre le péché, à l’égard de Sa sainte colère contre le péché. Et en même temps, l’amour parfait de Dieu avait été montré en elle par le don de Son Fils, Son unique, pour les pauvres pécheurs, donné pour porter les péchés de tous ceux qui croiront en Lui jusqu’à la fin.

Quels sont donc les effets de cette œuvre et de cet amour libre maintenant de s’exercer, parce que ce qui glorifie l’amour exalte la justice ?

Premièrement, Christ ressuscité par la gloire du Père, tout ce qui est dans la gloire du Père, ce qui est la révélation de Sa nature, l’amour, la justice, la relation du Père avec Christ comme Fils, Son bon plaisir dans la vie du Sauveur ici-bas, Sa satisfaction en ce qu’Il l’avait glorifié, et rendu possible moralement l’accomplissement de tous Ses conseils, et en particulier la gloire des siens entre les enfants des hommes — tout ce qui dans le cœur du Père répondait à l’excellence de Celui qui reposait dans le tombeau, était engagé dans la résurrection du Fils de l’homme. Le premier fruit de la puissance de Dieu, en réponse à cette œuvre où le bien a triomphé aux dépens de Christ, est la résurrection du Christ. Ici, nous l’avons déjà vu, une position toute nouvelle est prise par l’homme. Oui, toute nouvelle : — la mort est laissée en arrière ; le péché, en tant que nous séparant de Dieu, n’existe plus ; la vie divine est la vie de l’homme ; la justice est manifestée dans l’acceptation de l’homme, non dans sa condamnation ; et l’homme subsiste, non dans la faiblesse de sa propre responsabilité, et mortel, mais comme fruit de la puissance de Dieu qui a été déjà glorifiée à l’égard de Sa justice.

Nous parlons d’une manière abstraite de la position. En appliquant à Christ quelques-unes de ces expressions, il faudrait naturellement les modifier. Christ a acquis cette position pour nous, nous en jouissons comme position nouvelle. Il y est Lui-même, la vie divine était toujours en Lui. Dans la responsabilité, Il n’était pas faible. Il était, même dans la chair, né de Dieu. Toutefois, Sa position à Lui était bien différente de ce qu’elle est maintenant. Il était avant Sa mort en forme de chair de péché ; Il n’y était pas après Sa résurrection. Il vivait dans la chair et dans le sang avant Sa mort ; Il n’y vivait pas après Sa résurrection. Il a été réellement mort, quoiqu’il fût impossible que la mort Le retînt ; maintenant Il ne meurt plus. Il est le premier qui soit entré dans la position qu’Il a acquise pour les siens. — Maintenant que le Saint Esprit nous a été donné, cette position, et même la gloire, est déjà la part de ceux qui croient en Lui, par la foi et par la possession de la vie divine et de l’Esprit. De fait, nous sommes encore dans nos corps mortels.

Mais quoique la résurrection plaçât le Sauveur, et nous en Lui, dans une position qui est le fruit de la puissance de Dieu, non de la responsabilité de l’homme, et qui en même temps, en vertu de l’œuvre de Christ, est le résultat de l’exercice de la justice de Dieu ; et quoique Christ fût ainsi déclaré Fils de Dieu en puissance selon l’Esprit de sainteté, elle ne constituait pas le résultat tout entier, même à l’égard de Sa personne. Il a dû être glorifié auprès de Dieu, et glorifié de la gloire de Dieu. Merveilleux fait ! Éclatante justice divine ! Un homme est dans la gloire de Dieu, est assis à la droite de Dieu sur Son trône.

En se plaçant là, Christ prend personnellement la place qui Lui est due selon la valeur de Son œuvre sur la terre. Maintenant le Fils de l’homme est glorifié (moralement en accomplissant l’œuvre sur la croix), et Dieu est glorifié en Lui. Si Dieu est glorifié en Lui, Dieu le glorifiera en Lui-même et le glorifiera sur-le-champ. — Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire ; et maintenant, Père, glorifie-moi de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût. Ce que Christ a réclamé, Il l’a reçu. Les mots : « Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds », placent le Seigneur à la droite de Dieu pour exécuter la justice qui mettra fin au mal. Envisagé comme entré dans la gloire du Père, Christ assure à ceux qui Le connaissent là, toute la plénitude de bénédiction qui s’y rattache.

Mais c’est ici un fait immense : un homme, le Fils de l’homme, est assis à la droite de Dieu dans la gloire divine.

Nous pouvons, avant de poursuivre la considération des conséquences, constater la portée de ce fait. D’un côté, nous voyons le premier Adam, responsable, déchu et dans le péché ; ensuite, la loi et le jugement. D’un autre, nous voyons le Fils de Dieu, le Dieu suprême, descendu du ciel et devenu homme en grâce, et, après avoir manifesté la parfaite grâce de Dieu envers l’homme (la grâce surabondant où le péché avait abondé) et après avoir accompli l’œuvre de propitiation pour le péché, et glorifié Dieu à l’égard de la position où l’homme se trouvait, monter, selon la justice de Dieu en vertu de cette œuvre accomplie, à la droite de Dieu ; de sorte que l’homme est placé dans la gloire de Dieu. D’un côté, la responsabilité de l’homme et le jugement ; de l’autre, la grâce de Dieu, l’œuvre de Dieu, le salut et la gloire, la justice de Dieu pour nous tout aussi bien que Son amour, et cette justice de Dieu la nôtre aussi, en vertu de l’œuvre de Christ.

Ensuite la porte est ouverte à tout pécheur, et Dieu, en vertu du sang de Christ qui a glorifié Son amour[1], Sa justice, Sa vérité, Sa majesté, tout ce qu’Il est, peut le recevoir auprès de Lui.

L’homme est entré dans sa place en gloire selon les conseils de Dieu pour être le chef de tout ce qui existe (Ps. 8, 3-7 ; 1 Cor. 15, 25-27 ; Éph. 1, 20-23 ; Héb. 2, 5-9). Comparez Colossiens 1, 13, et suivants. Voilà la vérité en grand. Christ homme est établi chef de toutes choses dans les cieux et sur la terre. Sous ce rapport, le premier Adam n’était qu’une image du dernier. En même temps, comme pour le premier Adam il y avait une aide qui lui était semblable, il en est de même avec Christ. Ève ne faisait pas partie de la création inférieure de laquelle Adam était seigneur. Elle n’était pas non plus seigneur ; elle était épouse et compagne d’Adam, dans la même nature et dans la même gloire. Il en sera ainsi de l’Église quand Christ prendra entre Ses mains la domination sur toutes choses. Comparez Éphésiens 5, 23-27, et les passages déjà cités. Or, à présent Il est assis à la droite de Dieu, et Ses ennemis ne lui sont pas encore assujettis. — Mais il reste à faire remarquer diverses parties de la domination qu’Il doit exercer. Les anges (1 Pier. 3, 22) Lui sont assujettis. Comparer Éphésiens 1, 10. Mais Sa domination doit aussi s’étendre sur la terre. Or, Sa domination sur la terre se subdivise par rapport à la race humaine. Les Juifs doivent Lui être soumis et les Gentils aussi. Roi des Juifs, est Son titre indéfectible ; Il doit régner aussi sur les nations, et les nations se confieront en Lui. Toute créature Lui est aussi assujettie (voir les passages cités) ; elles soupirent toutes après Son règne (Rom. 8, 21). En même temps tout jugement est confié au Fils, parce qu’Il est Fils de l’homme (Jean 5, 27). Il a pouvoir sur toute chair (Jean 17, 2) ; et le jugement Lui est confié afin que tous L’honorent comme ils honorent le Père (Jean 5, 23). Dans ce jugement, il y a le jugement des vivants et le jugement des morts. Le premier se rattache au gouvernement de Dieu sur la terre, tout en étant final pour ce qui concerne les individus. L’autre est le terme de toutes les voies révélées de Dieu, quand les secrets de cœur de tous les méchants et leurs motifs cachés seront mis en évidence.

Alors Christ homme, quand il aura assujetti toutes choses et mis tout en ordre, remettra (1 Cor. 15) le royaume au Père, et Dieu sera tout en tous. La remise du royaume ne change rien à Sa divinité, remarquez-le bien. L’homme jusqu’alors avait possédé le royaume selon les conseils de Dieu. Ce royaume médiatorial cesse. Christ n’est ni plus ni moins Dieu. Il était Dieu sur la terre dans Son humiliation ; Il le sera dans la gloire du royaume qu’Il tiendra comme homme ; Il le sera lorsque, comme homme, Il sera soumis à Dieu, le premier-né éternellement d’entre plusieurs frères, dans la joie de la famille des hommes éternellement bénis devant Dieu.

Il reste à faire quelques observations sur les voies de Dieu destinées à amener ce résultat béni, et à établir la gloire médiatoriale du Christ.

Pendant que le Sauveur est assis à la droite de Dieu, Dieu rassemble l’Église par l’action du Saint Esprit sur la terre. La bonne nouvelle de la grâce est annoncée dans le monde pour convaincre le monde de péché, et en particulier de péché en ce qu’il a rejeté le Fils de Dieu (Jean 16, 7-9). Ce n’est pas la nouvelle que le péché est pardonné et qu’il faut le croire, mais que le monde gît dans le mal, dont la grande preuve est qu’il a rejeté le Fils de Dieu, et en même temps que le sang est sur le propitiatoire, et que tous les hommes sont invités à venir à Dieu qui les recevra selon la valeur qu’a ce sang à Ses yeux (1 Pier. 1, 12 ; 2 Cor. 5, 20 ; Col. 1, 23 ; Marc 16, 15 ; Luc 24, 47 ; 1 Cor. 15, 3 et une foule de passages). Mais d’autres précieuses vérités ressortent de cette descente du Saint Esprit du ciel. Remarquez qu’Il vient en vertu du fait que Christ est monté dans le ciel (Jean 16, 7). La justice divine est exercée et manifestée en ce que l’homme (Christ) est à la droite de Dieu parce qu’Il a glorifié Dieu, et qu’une parfaite propitiation a été faite pour le péché (Jean 13, 31, 32 ; 17, 4, 5 ; Phil. 2, 8, 9).

Or, Il a glorifié Dieu dans Son œuvre accomplie pour ceux qui croient en Lui. Le Saint Esprit donc descend sur ceux qui croient déjà en Lui (Jean 7, 39 ; Luc 24, 49 ; Act. 1 et 2) et annonce par leur moyen ce salut glorieux, annonce à tous les hommes que le sang est sur le propitiatoire et les invite à s’approcher. Mais, outre cela, Il donne, en tant que demeurant dans le croyant, l’assurance que tous ses péchés ont été portés par Christ (1 Pier. 2, 24), et sont effacés pour toujours (Apoc. 1, 5 ; Héb. 1, 3 et autres passages) ; que lui, le croyant, est fait la justice de Dieu en Christ (2 Cor. 5, 21). Car la justice de Dieu doit accepter et glorifier le croyant, autrement l’œuvre de Christ a été faite en vain, et la justice de Dieu n’est pas en exercice à son égard ; Dieu ne reconnaît pas la valeur de cette œuvre, ne rend pas à Christ ce qu’Il a mérité de toute manière : ce qui est absolument impossible. — Ensuite le Saint Esprit qui est dans le croyant, le scelle pour le jour de la rédemption (Éph. 4, 30), c’est-à-dire, pour son entrée de fait dans la gloire de Christ ; puis, Il donne à celui en qui Il demeure, la conscience qu’il est avec Christ (Jean 14, 16, 20), en Christ, et Christ en lui ; qu’il est enfant de Dieu et Son héritier, cohéritier de Christ (Rom. 8, 16, 17 ; Gal. 4, 3-9) ; enfin, Il prend les choses de Christ et les lui montre, en le conduisant à travers le désert par le chemin qui conduit à la gloire (Rom. 8, 14).

Tout cela est pour l’individu. Mais il n’y a qu’un seul Esprit dans tous les croyants, et Il les unit tous à Christ, et par conséquent tous ensemble comme un seul corps (Rom. 12, 4, 5 ; 1 Cor. 12, 13 et suivants), le corps de Christ chef, nous l’avons vu, sur toutes choses. C’est l’Église unie à Christ, Son corps, et les chrétiens membres de Christ et les uns des autres, l’Épouse de l’Agneau (Éph. 5, 23, et suivants). Le Saint Esprit la fait ainsi attendre l’Époux, les noces de l’Agneau (Apoc. 22, 17 ; 19). Or, ceci ne peut être que dans le ciel. Les croyants, par l’Esprit, y sont déjà (Éph. 2, 6 ; Phil. 3, 20, 21) unis par Lui à Celui qui y est, ayant une vocation céleste, et détachés du monde pour regarder en haut. Ainsi, ils montent pour rencontrer Christ dans l’air (1 Thess. 4, 13-17), Christ qui est venu les chercher selon Sa promesse, en les transmuant ou les ressuscitant, et pour les avoir avec Lui dans la maison de Son Père, là où Il est Lui-même (Jean 14, 2). Ainsi ils sont toujours avec le Seigneur (1 Thess. 4, 17). Les croyants qui ont souffert, sont[2] fils du Père dans la gloire, et forment ensemble l’Épouse et le corps de Christ.

Ceci n’établit pas le royaume, mais rassemble les cohéritiers qui doivent régner avec Christ, et leur donne leur place à eux avec Lui, infiniment au-dessus de tout règne, quel qu’il soit, sur la terre : quoique celui-ci en soit la conséquence nécessaire, bénie, et glorieuse. Satan est chassé du ciel où il ne rentrera jamais (Apoc. 12). Il soulève les apostats et même toute la terre contre l’Éternel et Son Christ (Apoc. 12, 12 ; 16, 13, 14 ; 17, 13, 14 ; 19, 18 et suivants). Ensuite les saints reviennent avec Christ (Apoc. 19 ; Col. 3, 4 ; Jude 14 ; Zach. 14, 5), et la puissance de l’ennemi est détruite sur la terre délivrée du mal. Satan jeté dans l’abîme (Apoc. 20, 1, 3) (pas encore dans le lac de feu) n’est plus le prince de ce monde. Les anges même ne le gouvernent plus comme administrateurs de la part de Dieu. Christ et les siens — l’homme est établi selon les conseils de Dieu, psaume 8 (cité en 1 Cor. 15 ; Éph. 1 ; Héb. 2) sur toutes choses, sur toutes les œuvres de la main de Dieu (comparez Col. 1, 16-20). Christ apparaît en gloire, les saints aussi avec Lui (comparez Jean 17, 22, 23). C’est le règne de Dieu établi en puissance (comparez Matt. 16, 28 ; 17 ; Marc 9 ; Luc 9). La justice règne, et les hommes, le monde, sont en paix (Éph. 1, 10). C’est, dans cet état de choses, fruit du règne de Christ, tout ce dont les prophètes ont parlé en fait de paix et de bénédiction sur la terre. Temps béni où la guerre et l’oppression cesseront complètement, et où tous jouiront des fruits de la bonté de Dieu, sans que des passions enflammées par l’ennemi du bien poussent les hommes à s’arracher l’un à l’autre les objets de leurs convoitises. Christ maintiendra le bonheur de tous : si le mal paraît, il sera aussitôt jugé et banni de dessus la terre.

Quelques faits accessoires doivent trouver leur place ici. Le règne du Fils de David doit être rétabli. Toutes les promesses de Dieu à l’égard d’Israël seront accomplies en faveur de ce peuple ; la loi étant écrite sur son cœur, la grâce et la puissance de Dieu accompliront la bénédiction du peuple, bénédiction qu’il n’a pas pu obtenir quand elle dépendait de sa fidélité, et qu’il était placé sur le principe de sa propre responsabilité. En même temps, la domination sur les Gentils sera entre les mains du Seigneur, tandis qu’ils seront subordonnés à Israël, peuple suprême sur la terre. Ainsi, toutes choses seront réunies sous un seul chef, Christ : anges, principautés, l’Église dans le ciel, Israël, les Gentils ; et Satan sera lié.

Mais avant l’introduction de cette bénédiction universelle, le méchant sera en rébellion ouverte et publique devant Dieu. Les Juifs se seront joints à lui, au moins la grande majorité du peuple, et les Gentils s’ameuteront contre Dieu. Cette rébellion amènera un temps de tribulation extraordinaire sur la terre de Juda, et en général il y aura une tentation qui éprouvera tous les Gentils. Mais le témoignage de Dieu parcourra le monde, et ensuite le jugement arrivera et s’exécutera sur les apostats d’entre les chrétiens, sur les Juifs rebelles, et sur toutes les nations qui auront rejeté le témoignage de Dieu. C’est le jugement des vivants, la première résurrection ayant déjà eu lieu. La plénitude des temps commence à cette époque.

Quelques mots compléteront notre esquisse. Satan sera délié de l’abîme après que les habitants de la terre auront longtemps joui du repos et du bonheur du règne du Christ et auront vu sa gloire. Lorsque la tentation arrivera, ceux qui ne sont pas vitalement unis à Christ tombent ; et Satan conduit le monde contre le siège de la gloire de Dieu sur la terre (Jérusalem) et contre tous ceux qui sont fidèles au Seigneur. Mais ceux qui le suivent sont détruits.

Ensuite arrive le jugement des morts et l’état éternel.

Il y a un nouveau ciel et une nouvelle terre où la justice habite. Le royaume ayant été remis à Dieu le Père, Christ, qui aura déjà assujetti toutes choses, est assujetti Lui-même comme homme : vérité si précieuse pour nous, car Il reste éternellement le premier-né d’entre plusieurs frères. Je ne crois pas non plus que l’Église perde sa place comme Épouse du Christ et demeure de Dieu. Voyez Éphésiens 3 et Apocalypse 21. Le royaume seul, dont l’existence supposait du mal à subjuguer, prendra fin.

Toutes choses seront faites nouvelles, et Dieu sera tout en tous. Nous jouirons de Lui dans la parfaite béatitude, et nous Le connaîtrons selon la perfection de toutes Ses voies déjà développées dans l’histoire de l’humanité. Son Fils sera l’éternelle expression de Ses pensées et le premier de ceux qui sont éternellement heureux par Son moyen – bonheur fondé sur la valeur de Son sang qui ne perd jamais son prix pour la mémoire toujours fraîche des bienheureux.



  1. Si Dieu eût pardonné à tous sans la propitiation, c’eût été se montrer indifférent au péché. S’Il avait simplement condamné tous les pécheurs, Il n’aurait pas manifesté Son amour. Par la mort de Christ, la justice est glorifiée, l’amour parfait exercé, la vérité immuable de Dieu constatée. Les gages du péché étaient là ; et la majesté divine était maintenue au plus haut degré.
  2. Voyez Éphésiens 1, l’instruction précieuse de la Parole sur tout ce sujet. Les chrétiens, en relation comme l’est Christ avec son Dieu et Père (Jean 20, 17), sont semblables à Dieu spirituellement, et Ses fils en tant qu’Il est le Père ; puis, héritiers de tout ; puis, corps de Christ.