Traité:Aperçu du témoignage que Dieu a rendu au sujet de son Fils

De mipe
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1863

Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand

Il arrive, chaque jour, que les jugements les plus contradictoires sont portés sur les hommes qui ont joué un grand rôle dans le monde, ainsi que sur certains principes et certaines institutions. Aussi voyons-nous que tel personnage est presque un saint aux yeux des uns et un criminel au jugement des autres ; que ce qui fait les délices de celui-ci est sujet de douleur pour celui-là ; que ce que l’un attaque l’autre le défend, et que ce que l’un aime l’autre le hait.

Or, ni Jésus Christ ni le christianisme ne sont à l’abri de semblables jugements. Au contraire, sur aucun autre sujet peut-être, les opinions des hommes n’ont été si diverses, si opposées et si violemment exprimées. On sait assez que, pendant des siècles, d’innombrables victimes ont été immolées par les adversaires du nom de Jésus ; et que, ce qui est mille fois plus horrible, des flots de sang ont été répandus au nom d’un christianisme menteur. Si, comme quelques-uns l’estiment, ces temps barbares sont à jamais passés, que Dieu en soit béni ! Car un christianisme qui se sert du sabre et des prisons est totalement corrompu. Ceux qui font Jésus sanguinaire ne L’ont jamais connu, Lui qui, « lorsqu’on lui disait des outrages ne rendait pas d’outrages, et quand on lui faisait du mal n’usait pas de menaces » ; Lui qui nous ordonne « d’aimer nos ennemis et de prier pour ceux qui nous persécutent » (1 Pier. 2, 23 ; Matt. 5, 38-46).

Cependant si, parmi les peuples qui s’appellent chrétiens, on ne s’égorge plus les uns les autres pour fait de religion, il s’en faut de beaucoup que chacun ait le même sentiment et la même pensée quant à Jésus Christ : les jugements que les hommes de nos jours portent sur Lui et sur Son œuvre sont fort opposés, et si nous n’avions que le témoignage des hommes sur ce sujet, nous serions vraiment dans une grande perplexité et dans de profondes ténèbres. Mais, grâces à Dieu, il existe un témoignage certain, infaillible et sur lequel on peut se reposer avec confiance : c’est le témoignage que Dieu a rendu au sujet de Son Fils (1 Jean 5, 10).

Ce témoignage est contenu dans les Écritures, ainsi que Jésus Lui-même le déclare : « Sondez les Écritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi »… « Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car il a écrit de moi »… « Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait dans toutes les Écritures les choses qui le regardent » (Jean 5, 39, 46 ; Luc 24, 27). C’est de ce témoignage des Écritures concernant Jésus, que je vais essayer de donner un simple aperçu. Mais on me dira peut-être : Prouvez d’abord que les Écritures sont authentiques, dignes de foi et que c’est bien Dieu qui parle par elles. Ceci, mon cher lecteur, n’est pas le but que je me suis proposé, et d’ailleurs ne me fussé-je proposé, je ne pourrais que vous renvoyer aux Écritures elles-mêmes et vous dire : Lisez-les, méditez-les ; et si cela ne suffit pas pour vous convaincre qu’elles sont de Dieu, rien absolument ne vous en convaincra. Les Écritures se prouvent elles-mêmes par ce qu’elles disent et ce qu’elles enseignent. La voix de Dieu s’y fait entendre, mais si quelqu’un est moralement sourd, personne ne pourra lui donner des oreilles pour entendre. Le sceau de Dieu est empreint sur toutes les pages de la Bible ; mais si quelqu’un est aveugle, aucun homme ne pourra lui donner des yeux pour voir. La Parole de Dieu seule peut faire un tel miracle : « Le commandement de l’Éternel est net, il donne aux yeux la lumière » (Ps. 19, 7-12).

Le témoignage que Dieu a rendu au sujet de Son Fils peut, quant à la durée, être partagé en trois époques distinctes, savoir : 1° celle qui a précédé la naissance de Christ ; 2° celle qui est comprise entre Sa naissance et Sa résurrection ; 3° celle qui a suivi Sa résurrection. Jetons un coup d’œil rapide sur chacune de ces époques.

1. Immédiatement après la chute de l’homme, Dieu dit au serpent : « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta semence et la semence de la femme ; cette semence te brisera la tête et tu lui briseras le talon » (Gen. 3, 15). Cette remarquable parole est la première mention qui soit faite du Rédempteur du monde ; elle rend, bien longtemps à l’avance, témoignage à la personne et à l’œuvre de Jésus ; Son humanité y est clairement désignée par ces mots : « la semence de la femme ». « Quand l’accomplissement des temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né de femme » (Gal. 4, 4). On sait bien que les évangiles nous montrent Jésus, petit enfant né de femme, croissant en stature et, véritable homme, travaillant, mangeant, buvant, souffrant comme les autres hommes. « Puis donc que les enfants ont part à la chair et au sang, lui aussi semblablement y a participé, afin que par la mort, il rendît impuissant celui qui avait la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable » (Héb. 2, 14). Remarquez que ce passage nous présente Jésus exactement comme Genèse 3, 15, savoir, comme participant à la chair et au sang, ou « semence de la femme », puis comme Celui qui, par Sa mort, a brisé la tête du serpent ancien, ou du diable, l’ayant rendu impuissant. Et remarquez aussi que Jésus est expressément venu dans ce monde « pour ôter le péché » (par lequel la mort ou la puissance du diable est entrée dans le monde — Jean 1, 29 ; Rom. 5, 12-14). et « pour détruire les œuvres du diable » (1 Jean 3, 8), ce qu’Il a fait effectivement par le sacrifice de Lui-même, par Sa mort (Héb. 9, 26). Ainsi cet antique oracle se trouve parfaitement accompli en Jésus et en Lui seulement. C’est un témoignage rendu par Dieu, devant le premier homme, à la personne et à l’œuvre de Jésus.

Un autre témoignage rendu à Jésus, longtemps à l’avance, se trouve dans la promesse souvent répétée à Abraham que sa postérité serait aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que les grains de sable de la mer et que « toutes les nations de la terre seraient bénies en sa semence » (Gen. 12, 1-3 ; 18, 18 ; 26, 4 ; 28, 14 ; 49, 10). On ne peut pas nier que Jésus fût un vrai Juif, un descendant d’Abraham, père des Juifs. « C’est à Abraham que les promesses ont été faites et à sa semence. Il ne dit pas : et aux semences, comme parlant de plusieurs, mais comme parlant d’un seul, et à ta semence, qui est Christ » (Gal. 3, 16). Or les promesses faites à Abraham n’indiquent pas seulement que le Christ naîtrait de sa postérité, mais elles établissent encore qu’en cette semence, en Christ, « toutes les nations de la terre seraient bénies ». Mon lecteur me demandera comment cette partie de la promesse s’est accomplie, puisqu’il est manifeste que plusieurs nations, même de nos jours, sont encore étrangères au christianisme. À cela je répondrai, d’abord, en rappelant cet ordre du Seigneur : « Allez dans tout le monde, prêchez l’évangile à toute la création ; celui qui aura cru et qui aura été baptisé sera sauvé » (Marc 16, 15 ; Matt. 28, 19). La bénédiction ou le salut qui est en Christ, semence d’Abraham, est présenté à tout pécheur, quel qu’il soit, qui y a part, s’il croit. Pour être béni en Christ, il n’est point nécessaire d’appartenir à une nation plutôt qu’à une autre. Il y a eu et il y a encore des croyants de toutes nations qui « sont bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Éph. 1, 3) et qui jouissent actuellement de cette bénédiction. Si des pécheurs repoussent l’évangile, il est évident qu’ils refusent par cela même les bénédictions qu’il apporte avec lui ; mais cela n’ôte absolument rien à son caractère d’universalité. Les vrais disciples de Christ ont, de tout temps, fait des efforts pour répandre l’évangile parmi tous les peuples de la terre, mais il leur est interdit par Jésus Lui-même de l’imposer à qui que ce soit par la force. Malheureusement certains peuples préfèrent leurs idoles à Dieu ; et certains individus ne font aucun cas de la bénédiction, du salut qui est en Jésus Christ. Mais malgré tout cela, il n’en est pas moins vrai que « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3, 16). Au reste, un jour vient et il est peut-être plus près qu’on ne pense, où toutes les nations seront bénies en Christ sur la terre, comme des pécheurs d’entre toutes les nations sont déjà bénis en Lui dans les lieux célestes. Oui, cher lecteur, Christ reviendra sur la terre, y régnera, y établira la justice, la paix et la bénédiction. Nous dirons bientôt quelques mots sur ce point. Ainsi sous tous les rapports, les promesses faites à Abraham se trouveront accomplies en Christ, et elles ne peuvent l’être qu’en Lui seul.

Moïse a écrit de moi, dit Jésus. La loi « qui a été donnée par Moïse » (Jean 1, 17), « n’ayant que l’ombre des biens à venir et non l’image même des choses » (Héb. 10, 1), ce n’est qu’en type que quelques écrits de Moïse nous présentent Jésus. L’examen des ombres, dont Jésus est le corps, nous entraînerait trop loin ; c’est un vaste sujet, plein d’intérêt et d’un immense profit pour le croyant qui, dans ces figures, contemple avec délices la perfection de la personne et de l’œuvre de Christ. L’épître aux Hébreux démontre que, dans l’économie et le culte lévitiques, tout préfigurait Christ : les sacrificateurs, les victimes, le tabernacle et tout ce qu’il renfermait étaient des ombres dont Jésus est le corps. Tout, dans cette économie, était divinement arrangé pour attirer l’attention sur Celui qui devait venir, pour « l’abrogation du commandement qui a précédé, à cause de sa faiblesse et de son inutilité (car la loi n’a rien amené à la perfection) et l’introduction d’une meilleure espérance » (Héb. 7, 18-19). Les ordonnances charnelles de la loi n’étaient imposées que « jusqu’au temps du redressement » (Héb. 9, 10). La loi ne devait durer qu’un temps déterminé ; et « Christ est la fin de la loi en justice à tout croyant » (Rom. 10, 4). Établie pour donner la connaissance du péché et le faire abonder, instituant des sacrifices qui, tout en étant des types frappants de celui de Christ, ne pouvaient cependant « jamais ôter le péché, ni purifier la conscience » (Héb. 9, 8-10 ; 10, 1-10) ; puissante pour convaincre de péché, sans force pour l’ôter, la loi est parfaite pour atteindre le but que Dieu s’était proposé en l’établissant, savoir, d’amener l’homme à Christ, fin de la loi et Sauveur des pécheurs. C’est ainsi que la loi, dans toute son économie, dans toutes ses ordonnances concernant le culte, rend d’avance témoignage à Jésus ; elle était un joug pesant établi pour un temps de la part de Dieu ; un « joug que ni nous, ni nos pères, n’avons pu porter » (Act. 15, 10), dit Pierre, et qui avait pour but de faire soupirer ceux qui le portaient après la venue de Christ, qui seul pouvait le briser, en brisant celui du péché.

Continuons. David était roi sur Israël, lorsque Dieu lui parla ainsi par la bouche de Nathan : « Quand tes jours seront accomplis pour t’en aller vers tes pères, je ferai lever ta postérité après toi qui sera un de tes fils et j’établirai son règne… Je lui serai père et il me sera fils, et je ne retirerai point de lui ma gratuité, comme je l’ai retirée de celui qui a été avant toi. Mais je l’établirai dans ma maison et dans mon royaume à jamais et son trône sera affermi pour toujours » (1 Chron. 17, 11, 14 ; 2 Sam. 7, 12-17). « J’ai une fois juré par ma sainteté, et je ne mentirai point à David, que sa race sera à toujours et que son trône sera comme le soleil en ma présence, qu’il sera affermi à toujours comme la lune, et il y en aura dans les cieux un témoin certain » (Ps. 89, 33-35). Il est évidemment question dans ces passages d’un personnage qui serait, à la fois, « fils de David et fils de Dieu ». David lui-même comprit très bien, en entendant ces paroles, qu’il ne s’agissait pas seulement de Salomon, son successeur immédiat, car en priant, il dit : « Tu as parlé de la maison de ton serviteur pour un long temps ». Il comprit qu’il s’agissait de Christ, car, « comme David était prophète, il savait que Dieu lui avait promis par serment que, du fruit de ses reins, il ferait naître selon la chair… le Christ, pour le faire asseoir sur son trône » (Act. 2, 30). Longtemps après la mort de David et celle de Salomon, les prophètes ont continué d’annoncer la venue d’un fils de David, fils de Dieu. Voici comment parle Ésaïe : « L’enfant nous est né, le fils nous a été donné, et l’empire a été posé sur son épaule, et on appellera son nom, l’Admirable, le Conseiller, le Fort et Puissant, le Père d’éternité, le Prince de paix. Il n’y aura point de fin à l’accroissement de l’empire et à la prospérité sur le trône de David et sur son règne. Il sortira un rejeton du tronc d’Isaï (père de David) et un surgeon croîtra de ses racines. Et l’Esprit de l’Éternel reposera sur lui… il frappera la terre par la verge de sa bouche et fera mourir le méchant par l’esprit de ses lèvres » (És. 9, 6, 7 ; 11, 1-7). « Voici, des jours viennent, dit l’Éternel, que je ferai lever à David un germe juste qui régnera comme roi ; il prospérera et exercera le jugement et la justice sur la terre. En ses jours Juda sera sauvé et Israël habitera en assurance, et c’est ici le nom duquel on l’appellera : l’Éternel notre justice » (Jér. 23, 5, 6 ; comp. Éz. 34, 23-31). Voilà quelques-unes des prophéties qui annonçaient la venue d’un homme qui serait de la postérité de David et dont le nom serait : l’Éternel notre justice, le Père d’éternité, le Fort et puissant, etc.

Maintenant Jésus Christ est-Il bien ce fils de David ? Le Nouveau Testament l’affirme de la première à la dernière page. Matthieu et Luc, dans leur chronologie, Le font descendre de David ; l’ange qui annonce Sa naissance dit : « que le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ». Zacharie Le désigne comme « une corne de salut dans la maison de David son serviteur » (Luc 1, 32, 69) ; Pierre affirme, à la face des Juifs, que Christ est la postérité de David (Act. 2, 30) ; Paul fait la même affirmation devant les Juifs d’Antioche (Act. 13, 23, 24) ; il écrit aux Romains que notre Seigneur est né, selon la chair, de la semence de David (Rom. 1, 3) ; il écrit aussi à Timothée : « Souviens-toi que Jésus Christ, de la postérité de David, est ressuscité » (2 Tim. 2, 8) ; enfin Jésus Lui-même dit : « Je suis la racine et la postérité de David » (Apoc. 22, 16). Tel est le témoignage des Écritures quant à la qualité de fils de David, attribuée à Jésus. Quant à l’autre qualité que les prophéties ci-dessus attribuent au fils de David, en le désignant comme Fils de Dieu, Père d’éternité, Éternel notre justice, etc., je vous renvoie, cher lecteur, au Nouveau Testament tout entier, car d’un bout à l’autre il déclare la divinité de Christ ; il en parle comme de « Dieu manifesté en chair », de « Dieu béni éternellement sur toutes choses ». Or pour rejeter ce témoignage de Dieu quant à Son Fils, réfléchissez qu’il faut déchirer les Écritures, tout le Nouveau Testament en particulier, et dire : Ce ne sont que des fables ; Pierre, Paul, Jean, Jésus Lui-même ne sont que des imposteurs. Il est impossible de tirer une autre conséquence de la négation de la vérité dont nous parlons.

Cependant pour ceux qui sont peu versés dans la connaissance des Écritures, il y a une difficulté sur ce sujet ; on dira donc : Toutes les prophéties qui annoncent le Fils de David nous Le présentent comme un roi glorieux, puissant, assis, selon la parole de l’ange, sur le trône de David, Son père, à Jérusalem, où ce trône se trouvait, au milieu d’Israël sur lequel Il règne. Or Jésus n’a-t-Il pas dit que Son règne n’est pas de ce monde ? N’est-Il pas mort sans qu’Il ait régné comme roi ? Si Christ était ce fils de David dont les prophètes parlent, cette partie de leurs prophéties se serait accomplie !… Elle s’accomplira, cher lecteur ! Elle s’accomplira, car Jésus est vivant ; ce n’est qu’une question de temps. Oui, ce règne glorieux de Christ, dont le centre sera à Jérusalem, et qui s’étendra sur toute la terre ; ce règne de justice et de paix, décrit dans une foule de passages des écrits prophétiques, ce règne aura lieu, malgré les moqueurs et les incrédules. Je sais bien que, pour qu’il en soit ainsi, deux choses sont nécessaires : 1° le retour personnel du Seigneur Jésus sur la terre ; et, 2° le rétablissement des Juifs dans leur pays. Mais ces deux événements arriveront en leur propre temps ; des textes innombrables l’attestent ; je ne puis en noter ici que quelques-uns. Pour la restauration des Juifs dans leur pays, lisez : Ésaïe 14, 1, 2 ; 66, 18-20 ; Jérémie 16, 14-16 ; Ézéchiel 37 ; Zacharie 8 ; Romains 11, 25-31. Lisez pour le retour du Seigneur : Matthieu 16, 27 ; 25, 31, 32 ; Luc 21, 27 ; Act. 1, 11 ; 3, 19, 20 ; Philippiens 3, 20 ; 1 Thessaloniciens 1, 10 ; 4, 13-18 ; 2 Thessaloniciens 2 ; Hébreux 9, 28 ; Apocalypse 1, 7 ; 22, 7, 12. Par ce rétablissement d’Israël, ce retour et ce règne de Christ, toutes les prophéties seront accomplies ; alors la vérité de la promesse faite à Abraham sera pleinement démontrée : « Toutes les nations de la terre seront bénies en ta semence ». Lisez le psaume 2.

Mais je dois appeler un instant votre attention sur un autre témoignage rendu à Jésus par les prophètes. Pierre dit que « l’Esprit de Christ qui était en eux, rendant d’avance témoignage, déclarait les souffrances qui devaient arriver au Christ et les gloires qui suivraient » (1 Pier. 1, 11). Nous venons de parler des gloires de Jésus. Disons un mot de Ses souffrances déclarées à l’avance. Les passages qui en parlent sont fort nombreux. « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ?… Tous ceux qui me voient se moquent de moi ; ils me font la moue ; ils branlent la tête. Il s’abandonne, disent-ils, à l’Éternel, qu’il le délivre et qu’il le retire, puisqu’il prend son bon plaisir en lui… Une bande de malfaiteurs m’enveloppent, perçant mes mains et mes pieds… ils se partagent mes vêtements et jettent le sort sur ma robe » (Ps. 22 ; comp. Matt. 27, 46 ; Luc 23, 33 ; 24, 44 ; Marc 15, 29). « C’est pour toi que je porte l’opprobre, que l’ignominie couvre mon visage ; je suis devenu un étranger pour mes frères, un inconnu pour les enfants de ma mère. Parce que le zèle de ta maison m’a dévoré, les outrages de ceux qui t’outragent tombent sur moi » (Ps. 69, 7-10 ; comp. Jean 2, 17 ; Rom. 15, 3). « Il est le méprisé et le rejeté des hommes, homme de douleurs et sachant ce que c’est que la langueur. Il était navré pour nos forfaits, froissé pour nos iniquités ; l’amende qui nous apporte la paix a été sur lui, et par sa meurtrissure nous avons la guérison. Il a été mené à la boucherie comme un agneau, et comme une brebis muette devant celui qui la tond, et il n’a point ouvert sa bouche » (És. 53 ; Matt. 8, 17 ; 1 Pier. 2, 24 ; Matt. 26, 63 ; Act. 8, 32). Ainsi, cher lecteur, les souffrances et les humiliations de Jésus sont déclarées d’avance aussi clairement que Ses gloires, et vous remarquerez que toujours ou presque toujours, la description des gloires de Christ suit immédiatement celle de Ses souffrances et nous est présentée comme une conséquence de l’humiliation et de la mort de Jésus. Lisez avec soin Ésaïe 53 et les psaumes 22 et 69. « Ô gens sans intelligence et lents de cœur à croire toutes les choses que les prophètes ont dites ! Ne fallait-il pas sur le Christ souffrît ces choses et qu’il entrât dans sa gloire » (Luc 24, 25-28). Et maintenant remarquez encore que les prophéties et les oracles qui ont annoncé la venue de Christ ne sont pas si obscurs qu’on le prétend. Il est bien vrai qu’Israël, le dépositaire des oracles de Dieu, n’a pas reçu Jésus ; mais en conclure que Jésus n’est pas le vrai Messie, ou que les prophéties sont obscures, c’est fort mal raisonner. Nous affirmons, au contraire, que les prophéties sont claires et que Jésus est le vrai Messie et nous disons qu’Israël était aveuglé et n’a pas fait attention aux oracles de Dieu, et que le rejet de Jésus ne peut s’expliquer que par cet aveuglement. Un résidu fidèle, un Siméon, une Anne et d’autres qui craignaient Dieu, qui faisaient attention à Sa Parole, et priaient continuellement, ceux-là ont immédiatement reconnu Jésus comme le Messie promis à Israël. Il en est de même aujourd’hui : on s’occupe fort peu de la Parole de Dieu ; on ne connaît le christianisme que par les écrits des hommes qui souvent le défigurent et le combattent. Il faut pour le connaître en faire l’étude en méditant le livre qui le présente dans sa pureté, la Bible.

2. Jetons maintenant un coup d’œil sur le témoignage que Dieu a rendu à Son Fils pendant que Celui-ci était sur la terre, et rappelons d’abord ces paroles de Jésus Lui-même : « C’est un autre qui rend témoignage de moi, et je sais que le témoignage qu’il rend est vrai. Vous avez envoyé vers Jean et il a rendu témoignage à la vérité ; mais je ne reçois pas témoignage de l’homme, mais je dis ces choses afin que vous soyez sauvés. Celui-là était la lampe ardente et brillante ; et vous avez voulu vous réjouir pour un peu de temps à sa lumière ; mais moi j’ai un témoignage plus grand que celui de Jean ; car les œuvres que le Père m’a données pour les accomplir, ces œuvres même que moi je fais rendent témoignage de moi. Et le Père qui m’a envoyé a lui-même rendu témoignage » (Jean 5, 31-47 ). Il est question dans ce passage de divers témoignages rendus à Jésus : il y a celui des Écritures de l’Ancien Testament, dont je viens de parler ; puis le témoignage de Jean, celui des œuvres de Jésus, et celui du Père Lui-même.

Ce dernier témoignage rendu à Jésus l’a été, je crois, en deux occasions importantes, savoir, à Son baptême par Jean et à Sa transfiguration en présence de Pierre, Jacques et Jean. Dans ces deux circonstances, une voix du ciel est entendue, disant : « Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon bon plaisir… Celui-ci est mon fils bien-aimé ; écoutez-le » (Matt. 3, 17 ; Luc 3, 22 ; 9, 35). Remarquez que l’apôtre Pierre, au moment où il allait « déposer sa tente », rappelle en ces termes ce qu’il a vu et entendu sur la « sainte montagne ». « Ce n’est pas, dit-il, en suivant des fables artificieusement composées que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, mais comme ayant été témoins oculaires de sa majesté. Car il reçut de Dieu le Père honneur et gloire, lorsqu’une telle voix lui fut adressée par la gloire magnifique : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon bon plaisir ». Et nous entendîmes cette voix, venue du ciel, étant avec lui sur la sainte montagne » (2 Pier. 1, 16-19). Pour récuser ce témoignage de Dieu, déclarant que Jésus est Son Fils, il faudrait admettre que Pierre, pendant toute sa vie et en face de la mort, a voulu tromper les hommes par des fables et des mensonges. Ce serait admettre une grossière absurdité.

Venons-en au témoignage rendu à Jésus par Ses œuvres. Les paroles et les enseignements de Jésus sont aussi des actes, des œuvres qui manifestent ce qu’Il est. Si l’on a dit avec raison que « le style, c’est l’homme », on peut dire avec plus de vérité encore que l’enseignement de Jésus montre qui Il est. Les incrédules eux-mêmes répètent ce que disaient les foules qui écoutaient Jésus : « Jamais homme ne parla comme cet homme-là ! ». L’enseignement de Jésus témoigne d’une parfaite connaissance du cœur humain qu’il met à nu ; il révèle l’homme à l’homme ; et, loin de le flatter, Jésus lui montre sa véritable condition devant Dieu, sa profonde misère, sa ruine complète ; Il lui dit qu’il est pécheur, qu’il est perdu et qu’il ne verra certainement pas Dieu, s’il ne naît de nouveau. Il représente l’homme comme un fils prodigue qui a dépensé tout son bien, loin de la maison de son père, en vivant dans la débauche ; Il enseigne ainsi que l’homme est loin de Dieu, séparé de Lui, et que quoi qu’il fasse, il ne peut par lui-même revenir à Dieu : l’homme est pécheur, l’homme est coupable : il lui faut un Sauveur. Mais là ne se borne pas l’enseignement de Jésus ; s’il dit ce que l’homme est devant Dieu, Il dit aussi, Il dit surtout, ce que Dieu est pour l’homme. La loi, donnée par Moïse à Israël, avait fait abonder le péché ; en maudissant « quiconque ne persévère pas dans toutes les paroles de la loi pour les faire », elle plaçait tout le monde sous la condamnation, et Jésus venait déclarer l’amour de Dieu pour des pécheurs perdus ; Il disait donc : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Je ne suis point venu appeler des justes à la repentance, mais des pécheurs. Ce ne sont pas ceux qui sont en santé qui ont besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal ». Et afin que ces pécheurs, ces malades puissent être guéris, Lui, Jésus, le Fils de Dieu, se met à leur place, prend leurs péchés sur Lui, les porte en Son corps sur le bois, où Il meurt pour nos offenses ; Il meurt pour le péché qu’Il ôte, qu’Il abolit. Tel est l’abrégé de l’évangile. Car, comme le dit Pascal, « la foi chrétienne ne va principalement qu’à établir ces deux choses : la corruption de la nature et la rédemption de Jésus Christ ». Et vous, cher lecteur, pourriez-vous vous insurger contre ces vérités si fortement enseignées par Jésus ? N’êtes-vous pas vous-même un pécheur ? et ainsi un témoin de la vérité des paroles de Jésus ? Vous imagineriez-vous ne pas être coupable devant Dieu ? N’avez-vous nul besoin d’amour, de grâce, de pardon ? La rédemption par le sang de la croix est une doctrine qui vous choque, dites-vous ; et moi je vous dis : Qui êtes-vous pour condamner cette doctrine ? Jugez-vous du péché comme Dieu en juge ? Voyez-vous les choses comme Lui les voit ? La rédemption par la mort de Christ manifeste deux choses en Dieu : amour, amour incompréhensible, je le veux, et sainteté : pensez-vous que ces deux choses sont indignes de Dieu ?

De l’enseignement de Jésus, passons à Ses œuvres proprement dites. « Si je ne fais pas, dit-il, les œuvres de mon Père, ne me croyez pas, mais si je les fais, alors même que vous ne me croiriez pas, croyez les œuvres. Si je n’eusse pas fait parmi eux les œuvres qu’aucun autre n’a faites, ils n’auraient pas eu de péché. Croyez-moi que je suis dans le Père et que le Père est en moi, sinon croyez-moi à cause des œuvres elles-mêmes » (Jean 10, 37, 38 ; 14, 11 ; 15, 24). Quant la foi de Jean-Baptiste faiblit et qu’il envoie dire à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? — Allez, répond Jésus ; rapportez à Jean les choses que vous entendez et que vous voyez : les aveugles voient et les boiteux marchent ; les lépreux sont nettoyés et les sourds entendent ; les morts sont ressuscités et l’évangile est annoncé aux pauvres » (Matt. 11, 3-5). On voit donc que Jésus en appelait fréquemment à Ses œuvres et que, dans Sa pensée, ces œuvres devaient agir sur l’homme, l’amener à comprendre qui était Celui qui les accomplissait, car ces œuvres rendaient témoignage de Lui. Les évangiles nous rapportent une foule de miracles opérés par Jésus. Si l’on admet que ces miracles ont bien été accomplis par Jésus, on admet par cela même ce que les évangiles nous enseignent sur Sa personne ; on ne peut pas douter qu’Il ne fût « Dieu manifesté en chair » et on répétera avec Nicodème : « Personne ne peut faire les miracles que tu fais si Dieu n’est avec lui ». Si, au contraire, on nie ces miracles, remarquez dans quelle position on se place. On fait d’abord de Jésus un véritable imposteur, car Il a bien déclaré avoir fait des miracles, des œuvres que nul autre n’a faites. On fait ensuite des apôtres de faux témoins, car ils disent que Jésus « allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant toutes sortes de maladies et d’infirmités parmi le peuple ». On fait de tous les évangélistes des menteurs d’autant plus vils et méprisables qu’ils revêtent toutes les allures de la plus grande sincérité ! Car ils condamnent dans leurs discours et dans leurs écrits jusqu’au plus léger écart de la vérité ; ce sont eux qui nous disent « que votre oui, soit oui, et votre non, non ; parlez en vérité chacun à votre prochain ; ne mentez point les uns aux autres ; la part de tous les menteurs est dans le lac de feu et de soufre » (Matt. 5, 37 ; Jacq. 5, 12 ; Éph. 4, 25 ; Apoc. 21, 8). Voilà comment s’expriment ces mêmes écrits qui nous rapportent les miracles de Jésus. Ah ! cher lecteur, ceux qui entreprennent de nier les œuvres de Jésus ne font vraiment que composer une fable artificieuse et ridicule. Car parce qu’eux-mêmes n’ont pas vu ces œuvres, ils ne craignent pas de faire de Jésus et de Ses apôtres d’indignes séducteurs. Mais ils ne font que confirmer la vérité de cette parole du Saint Esprit : « Se disant sages, ils sont devenus fous », car en rejetant ce témoignage de Dieu, ils Le font Lui-même menteur.

Un autre témoignage rendu à Jésus et d’une portée immense, c’est Sa résurrection. « Dieu a ressuscité le Seigneur Jésus, dit Pierre, et nous en sommes tous témoins » (Act. 3, 15). Aucun témoignage n’est plus solidement établi que celui-là, et il suffit à lui seul pour fermer la bouche à l’incrédulité. En effet, Christ a été « déterminé Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts » (Rom. 1, 3-5). Dieu a mis Son sceau sur la personne et sur l’œuvre de Christ en Le ressuscitant, en L’élevant, en Le glorifiant à Sa droite, où Il est couronné de gloire et d’honneur, où Il siège jusqu’à ce que Ses ennemis soient mis pour marchepied de Ses pieds. Tout se lie très étroitement dans le christianisme : si vous admettez la résurrection et la glorification de Jésus, vous ne pouvez plus contredire aucune des affirmations de l’Écriture, touchant Sa personne et Son œuvre. Aussi, c’est en présence de cette résurrection que les incrédules sont le plus mal à l’aise possible. On comprend qu’ils emploient toutes leurs armes pour ébranler cette forteresse, qu’ils déploient toutes leurs forces et leurs ruses pour la faire tomber. Ces efforts ont été, sont et seront impuissants. Si Christ n’est pas ressuscité, il faut appeler les choses par leurs noms, et dire que le christianisme est la plus dégoûtante des religions que l’imagination égarée des hommes ait jamais inventée. En effet, Jésus Lui-même a dit qu’Il ressusciterait le troisième jour ; les apôtres, en toutes circonstances, rendent témoignage avec une grande force à la résurrection de Jésus Christ ; c’est pour ce témoignage qu’ils se laissent battre de verges, lier, emprisonner. Ils soutiennent qu’ils ont vu Jésus après sa résurrection, qu’Il leur a parlé, qu’ils ont mangé et bu avec Lui et qu’en une seule fois Il a été vu de plus de « cinq cents frères ». Paul dit que Jésus lui a parlé du ciel et que c’est Lui qui l’a arrêté sur le chemin de Damas. Tous les écrits des apôtres n’ont d’autre base que celle-ci : « Christ est ressuscité et glorifié ». Sans cesse ils rappellent cette vérité capitale. Ils disent eux-mêmes que, si Christ n’est pas ressuscité, ils sont de faux témoins, des menteurs, que la foi des chrétiens est vaine et que la conséquence qu’il faut tirer de la négation de cette résurrection est celle-ci : « Mangeons ! buvons ! demain nous mourrons ! ». Sans la résurrection de Jésus, le christianisme est tellement vain, c’est une fable si grossière, qu’un homme sérieux s’en détournerait incontinent avec horreur pour chercher ailleurs la vérité. Mais maintenant Christ est ressuscité et ce qui suit sera encore une preuve que cette résurrection est une réalité (Matt. 28 ; Marc 16 ; Luc 24 ; Jean 20 ; 21 ; Act. 1 ; 1 Cor. 15).

3. Jésus avait dit à Ses disciples : « Il vous est avantageux que je m’en aille ; car si je ne m’en vais le Consolateur ne viendra pas à vous ; mais si je m’en vais je vous l’enverrai. Quand le Consolateur sera venu, lequel je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité qui procède du Père, celui-là rendra témoignage de moi. Il vous conduira dans toute la vérité, car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Celui-là me glorifiera, car il prendra du mien et vous l’annoncera » (Jean 15, 26 ; 16, 7-15). Et après être ressuscité : « Demeurez dans la ville de Jérusalem, jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d’en haut ». Il leur commanda de ne point partir de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père, laquelle, dit-Il, vous avez ouïe de moi ; car Jean a baptisé avec de l’eau ; mais vous serez baptisés de l’Esprit Saint dans peu de jours (Luc 24, 49 ; Act. 1, 4, 5).

« Et comme le jour de la Pentecôte était venu, ils étaient tous d’un accord dans un même lieu. Et il se fit tout à coup un son du ciel, comme d’un vent violent et impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Et il leur apparut des langues divisées comme de feu, et elles se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis de l’Esprit Saint et commencèrent à parler d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’énoncer » (Act. 2, 1-5). Pierre, dans son discours aux hommes juifs, dit : « Dieu a ressuscité ce Jésus, de quoi nous sommes tous témoins. Étant donc exalté par la droite de Dieu, et ayant reçu de la part du Père la promesse du Saint Esprit, il a répandu ce que vous voyez et entendez » (Act. 2, 33-36). Or, depuis ce jour-là, les apôtres ne cessent pas un instant, soit dans leurs discours, soit dans leurs écrits, de déclarer que le Saint Esprit leur a été donné, à eux et à tous ceux qui croient en Jésus. Serait-il possible, en présence des paroles si catégoriques de Jésus et des déclarations si fermes, si unanimes, si constantes des apôtres et de tous les croyants, de nier le fait dont il s’agit ? Ne faudrait-il pas, encore ici, faire de Jésus et des siens des imposteurs impudents et de tout le christianisme une fable ? Mais comment nier qu’une puissance extraordinaire, une puissance d’en haut se soit manifestée en ces pauvres Galiléens depuis le jour de la Pentecôte ? Les effets de la prédication de ces hommes « sans lettres » peuvent-ils être mis en doute ? Ils sont encore sous nos yeux ! Jésus avait dit que l’Esprit Le glorifierait. Cela ne s’est-il pas réalisé ? Depuis dix-huit siècles des multitudes de pécheurs ont adoré et béni le nom de Jésus Christ, que des multitudes aujourd’hui adorent et bénissent encore. Car le Saint Esprit est encore aujourd’hui sur la terre, dans le cœur de tout vrai croyant. Si « le monde ne le connaît pas », les croyants Le connaissent, car Il demeure en eux ; Il rend témoignage avec leur esprit qu’ils sont « enfants de Dieu ». Ils éprouvent la réalité de Sa présence dans leurs âmes par les puissantes consolations qu’Il leur donne et par les fruits qu’Il produit en eux : « l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance ». La présence du Saint Esprit dans le croyant est une digue contre laquelle tous les flots de l’incrédulité viennent se briser, quand cet Esprit n’est pas contristé. Ah ! l’Église devrait veiller, non pas tant à élever une digue contre l’incrédulité au moyen de la science, mais surtout à ne pas contrister le Saint Esprit et à Lui laisser Sa souveraine et libre action. C’est Lui qui me glorifiera, a dit Jésus. Chrétiens, ne l’oublions plus !

Que dirai-je encore, cher lecteur ? Jugez l’arbre à son fruit ! Examinez quelle est la morale de l’évangile et quelle a été la vie de Jésus qui en est la parfaite expression : Jésus s’élève contre toute forme de mal et de péché, Il réclame dans Ses disciples la sainteté, la perfection ; Il veut qu’on se détourne du mal, de l’apparence du mal et qu’on s’attache fortement au bien. Il veut qu’on rende le bien pour le mal. Est-ce là la morale, est-ce là la vie d’un imposteur ? Je vous répète : Jugez l’arbre à son fruit ! Vous me direz peut-être : Tout est-il donc au mieux parmi ceux qui professent le christianisme ? Non, certes, vous répondrai-je ; et Dieu me garde de vous engager à vous contenter du christianisme formaliste, sans vie et sans force, qui domine dans la chrétienté. Prenez connaissance du christianisme des Écritures ; et alors, comme moi, vous saurez ce qu’il faut penser d’un christianisme qui se réduit à des cérémonies. Pesez, pesez le témoignage que Dieu a rendu au sujet de Son Fils. Il vous convaincra, je l’espère, que Jésus est bien ce Fils en qui Dieu a trouvé Son bon plaisir, ce Fils « qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel aussi il a fait les mondes, qui étant le resplendissement de sa gloire et l’empreinte de sa substance et soutenant toutes choses par la parole de sa puissance, ayant fait par lui-même la purification de nos péchés, s’est assis à la droite de la majesté dans les hauts lieux » (Héb. 1). Et maintenant : « Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie ». Jésus sera pour vous et pour tous : un Sauveur ou un Juge.