Messager Évangélique:La guerre à l’âme n’est pas le bon combat

De mipe
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Les lignes qu’on va lire ont en vue mes frères en la foi de notre Seigneur Jésus Christ, participant ensemble à la tribulation, au règne et à la patience de notre Seigneur Jésus Christ.

Beaucoup d’enfants de Dieu souffrent souvent, et dépensent, par des circuits dans la vie chrétienne, du temps et des forces sans avance ni avantages réels.

Ce sera une grâce de notre Seigneur, si ces quelques lignes peuvent contribuer à éviter à mes frères des souffrances inutiles, à nous faire prendre des voies d’où ressorte davantage la gloire de Dieu, dans lesquelles il y ait plus d’or, d’argent, de pierres précieuses édifiées sur le fondement, et moins de bois, de foin, de chaume (1 Cor. 3, 12-14).

Sans autre préambule, j’entrerai en matière avec l’intention, Dieu voulant, d’examiner :

1° Ce que c’est que la guerre à l’âme ;

2° Ce que doit être un bon soldat de Jésus Christ ;

3° Ce qu’est le bon combat.

Nous lisons en 1 Pierre 2, 11.

« Bien-aimés, je vous exhorte, que comme forains et étrangers, vous vous absteniez des convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme ».

Rien ne rend les exhortations plus précieuses pour nous, rien ne peut nous engager à leur prêter le plus d’attention possible, comme de savoir que nous sommes des « bien-aimés » du Seigneur.

C’est l’amour qui a dicté les exhortations des Écritures ; « Dieu est amour » ; cet amour ne peut vouloir que notre bien. N’aimant pas nous voir souffrir, il ne nous laisse passer dans les souffrances, que ce qui est nécessaire pour notre jouissance à venir.

Pour que nous puissions nous abstenir des jouissances du séjour où nous nous trouvons, il faut que nous voyions l’incompatibilité de ces jouissances avec les mœurs et coutumes de notre patrie, vers laquelle nous cheminons. C’est pourquoi nous sommes exhortés, comme forains et étrangers, à nous abstenir des convoitises charnelles, qui font la guerre à l’âme.

« S’abstenir » a particulièrement son application à ces paroles de 1 Jean 2, 15 à 17 : « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde : si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui, car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie, n’est pas du Père, mais est du monde ; et le monde s’en va et sa convoitise ».

Les convoitises charnelles sont les rameaux de la chair, qui ne peut plaire à Dieu, ne se soumet point à Sa loi, mais qui a été crucifiée en Christ.

C’est une plante qui ne saurait vivre dans notre pays céleste, puisqu’elle est l’habitation du péché ; or Christ est venu pour ôter nos péchés, détruire les œuvres du diable (1 Jean 3, 5, 8), et la chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu (1 Cor. 15, 50).

Enfin les convoitises charnelles font la guerre à notre âme. Ainsi notre âme n’est pas la chair. Notre âme est rachetée par le précieux sang de Christ. Toute âme d’homme est malheureuse depuis que le péché est sur cette terre ; quand les incrédules ne le sentent pas, c’est parce que leur âme est temporairement comme évanouie par toutes les tortures qu’ils lui font subir. Elle est une pauvre prisonnière qui est en butte à tous les assauts du mal du dehors et du dedans, sans pouvoir se défendre, étant liée, captive dans un corps de péché. Nous sommes donc ennemis de nous-mêmes et de notre repos, quand nous ne donnons à cette pauvre prisonnière pour aliments que des plantes vénéneuses qui croissent dans l’atmosphère corrompue, empoisonnée du présent siècle mauvais par les convoitises ; au lieu de lui donner pour nourriture vivifiante, fortifiante, succulente, toutes paroles qui sortent de la bouche de Dieu, par lesquelles l’homme doit vivre (Deut. 8, 3) ; le pain descendu du ciel, notre Seigneur Jésus, qui nous donne Sa chair à manger, Son sang à boire, et en qui sont les sources d’eaux vives (Jean 4, 10 ; 7, 37-39).

Ce que vaut l’âme, nous le voyons en principe dans ces paroles du Seigneur Jésus : « Que sert-il à un homme de gagner le monde entier, s’il fait la perte de son âme ; ou que donnerait l’homme en échange de son âme ? » (Matt. 16, 26). Nous sommes des bourreaux de nos âmes, quand, pendant sa captivité, nous ne lui donnons que de la nourriture qui la fait mourir à petit feu : c’est de la cruauté. Quand le Seigneur Jésus parle de Son âme, Il dit dans les psaumes : « N’abandonne point l’âme de la tourterelle » (Ps. 74, 19).

Tu n’abandonneras point mon âme au sépulcre (Ps. 16, 10). Délivre mon unique de la patte du chien (Ps. 22, 20).

Nous trouvons en Hébreux 10, 39 : « Nous persévérons dans la foi pour le salut de l’âme ».

En Jacques 5, 20 : « Celui qui aura ramené un pécheur de son égarement sauvera une âme de la mort ».

Dans les Proverbes, la Sagesse (Christ) nous dit : « Celui qui m’offense fait tort à son âme » (Prov. 8, 36).

Nous passerons maintenant à un autre passage, qui montre ce qu’est la guerre à l’âme.

En Jacques 4, 1-3, nous lisons : « D’où viennent parmi vous les guerres et les batailles ? N’est-ce pas de cela, de vos voluptés qui combattent dans vos membres ? Vous convoitez, et vous n’avez pas ; vous tuez et avec d’ardents désirs, et vous ne pouvez obtenir ; vous contestez et faites la guerre ; vous n’avez pas, parce que vous ne demandez pas ; vous demandez et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, afin de le dépenser pour vos voluptés ».

Dans ces quelques mots, quelle vérité, quel tableau humiliant, saisissant, qui dépeint bien l’inquiétude rongeante qui se trouve dans la lutte de nos voluptés dans nos membres, lesquelles vont se briser contre la bonté, la sagesse, l’amour de notre Dieu qui ne nous accorde aucune demande, faite pour servir à nos voluptés, et que nous avons la folie, l’audace de Lui adresser comme s’Il pouvait nous aider à Le déshonorer.

Quel contraste entre ce tableau de nos guerres, nos batailles, nos convoitises, nos contestations et la douce quiétude de l’âme heureuse de ne posséder que le Seigneur, telle qu’il nous en est parlé en Matthieu 6, 25-34 : « Ne soyez pas en souci pour votre vie, de ce que vous mangerez et de ce que vous boirez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus : la vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? » etc.

Philippiens 4, 6, 7. « Ne vous inquiétez de rien, mais en toutes choses exposez vos requêtes à Dieu, par des prières et des supplications, avec des actions de grâces ; et la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus ».

Verset 12 : « Je sais être abaissé, je sais aussi être dans l’abondance ; en toutes choses et à tous égards je suis enseigné, tant à être rassasié qu’à avoir faim, tant à être dans l’abondance qu’à être dans les privations. Je puis toutes choses en celui qui me fortifie ».

1 Timothée 4, 8 : « La piété est utile à toutes choses, ayant la promesse de la vie présente et de la vie qui est à venir ».

1 Timothée 6, 6 : « Or la piété avec le contentement d’esprit est un grand gain ».

Pour passage de transition de ce que nous venons de voir à ce que doit être un bon soldat de Jésus Christ, nous pourrons citer ce qui est dit dans 2 Pierre 2, 14. Dans ce chapitre, en nous parlant des faux docteurs, le verset 14 nous dit qu’ils « amorcent les âmes mal affermies ». Qui est-ce que les faux docteurs cherchent à capturer en tendant des filets et des hameçons munis d’appâts et d’amorces ? Ce sont les âmes mal affermies. Voilà un des dangers que courent ceux qui ne soignent pas leur âme, la nourrissant de tout autre chose que de la Parole de Dieu. Pour être ferme il faut la vie, la santé et la force, ce qui ne se trouve qu’en Jésus. Pour marcher, se défendre, voir, entendre, parler, sentir avec fermeté, il faut des jambes, des bras, des yeux, des oreilles, une langue, un palais qui soient en santé. C’est en quoi consiste la vie, quand ces facultés spirituelles ont, pour force motrice, le Seigneur Jésus par Son Esprit et les Écritures.

C’est la première condition indispensable pour être soldat utile à son chef et à l’armée.

L’apôtre Paul nous en parle en 2 Timothée 2, 3-5 : « Toi donc endure les souffrances comme un bon soldat de Jésus Christ. Nul homme qui va à la guerre, ne s’embarrasse dans les affaires de la vie, afin qu’il plaise à celui qui l’a enrôlé pour la guerre ; de même si quelqu’un combat dans la lice, il n’est pas couronné s’il n’a pas combattu selon les lois ».

Pour la vocation de soldats, l’enrôleur n’accepte ni boiteux, ni manchots, ni sourds ni aveugles, ni ceux qui ont d’autres infirmités incompatibles avec la vie de souffrances du soldat ; c’est-à-dire que le soldat de Jésus Christ doit être revêtu de Christ (Gal. 3, 27) pour être un homme parfait ; il doit réaliser son unité avec Lui, sa mort avec Lui, sa résurrection avec Lui, sa glorification avec Lui, son affranchissement du péché, de la mort, de la condamnation et de la colère à venir par Lui. « Si donc quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création ; les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles ; et toutes sont de Dieu » (2 Cor. 5, 17). « Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons ce même sentiment ; et si en quelque chose vous avez un autre sentiment, Dieu aussi vous le révélera » (Phil. 3, 15).

En 1 Corinthiens 16, 13, il nous est dit : « Veillez, tenez ferme dans la foi ; soyez hommes, affermissez-vous ».

En Hébreux 5, 13 : « Quiconque use de lait est ignorant dans la parole de justice, car il est un enfant ; mais la nourriture solide est pour les hommes faits, qui, pour y être habitués, ont les sens exercés à discerner le bien et le mal ».

En 1 Corinthiens 3, 1 : « Et moi, frères, je n’ai pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ ».

Par ces passages nous voyons qu’il faut être homme. « Il n’y a en Christ, ni Juif, ni Grec ; ni esclave, ni libre ; ni mâle, ni femelle ; car vous tous, vous êtes un dans le Christ Jésus » (Gal. 3, 28).

C’est une virilité divine, puisqu’elle est en Christ, l’homme parfait, virilité dans laquelle se trouvent réunies la force, la douceur, la grâce, l’intelligence, etc. Alors nous pourrons endurer les souffrances, comme bons soldats de Jésus Christ.

Pour plaire à notre divin Chef, qui nous a enrôlés pour la guerre (non celle faite à l’âme), nul ne doit s’embarrasser dans les affaires de la vie. « Celui qui aime père ou mère plus que moi, n’est pas digne de moi ; et celui qui aime fils ou fille plus que moi, n’est pas digne de moi », dit Jésus (Matt. 10, 37). « Et quiconque aura quitté maisons ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou champs, à cause de mon nom, il en recevra cent fois autant, et héritera de la vie éternelle » (Matt. 19, 29). Celui qui est enrôlé sous la bannière de Christ ne s’inquiète pas s’il est allemand, français, anglais, suisse ou italien ; si tel gouvernement est une monarchie absolue ou constitutionnelle, une république aristocratique ou démocratique, etc., un soldat de Christ attend la présence de son Chef par son retour ; il attend, en fait de gouvernement de la terre, que Jésus soit manifesté, reconnu pour le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs ; que tous Ses ennemis soient mis pour marchepied de Ses pieds, et qu’Il établisse ici-bas Son règne de justice et de paix ; car, dans le temps présent, le nom de Christ est foulé aux pieds par le monde, dont nous savons que Satan est le chef.

Non seulement le soldat ne doit pas s’embarrasser dans les affaires de la vie, mais celui qui combat dans la lice, doit combattre selon les lois (du combat) ; il nous sera bon d’en considérer quelques-unes. — Nous trouvons dans ce même chapitre 2 de 2 Timothée, versets 11-13 : « Cette parole est certaine, car si nous sommes morts avec Lui, nous vivrons aussi avec Lui ; si nous souffrons nous régnerons aussi avec Lui ; si nous le renions, Lui aussi nous reniera ; si nous sommes incrédules, Lui demeure fidèle, car il ne peut se renier Lui-même ».

Ce sont, je crois, des passages à réaliser dans notre carrière de combat. Si nous estimons que nous ayons encore quelque chose à attendre de ce monde et dans ce monde, comme bourgeois de la terre, c’est autant que nous entamons de la vie dont nous vivons, si nous sommes morts à ces éléments du monde (Col. 2, 20).

Si nous ne souffrons pas, nous ne sommes pas soldats, puisque les souffrances sont inhérentes à cette vocation ; il n’est donc pas juste de régner, quand il n’y a rien à souffrir.

Ce qui est impérieusement réclamé du soldat enrôlé, c’est de ne pas être transfuge. « Si nous le renions, il nous reniera, si nous sommes infidèles (incrédules) il ne peut se renier lui-même ». Évidemment ce n’est pas comme enfants que nous pouvons être reniés ; mais comme combattants, le Seigneur peut nous reléguer aux invalides, quand nous L’aurons renié ; Il demeure fidèle, c’est-à-dire, Il ne peut changer les lois du combat.

Nous trouvons encore des lois du combat dans 1 Corinthiens 9, 24-27.

« Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans la lice, courent tous, mais un seul reçoit le prix ? » etc.

Le théâtre du combat n’est pas, pour le chrétien, dans la voie large qui conduit à la perdition (Matt. 7, 13, 14) ; ce n’est pas dans la foule, confondu avec elle, mais dans la lice. Ceux qui y combattaient étaient vus et connus par tous les spectateurs pour des professants de tous les exercices du combat et de la course. Et c’est par l’inobservation des lois du combat que tous ne reçoivent pas le prix ; surtout en ce que nous voyons ensuite : « Or quiconque combat vit de régime ». Quel régime ? Celui qui favorise la souplesse, l’adresse des membres et la vitesse de la course, c’est-à-dire, pour le soldat de Christ, la tempérance dans ce qui est légitime sur cette terre : Que ceux mêmes qui ont une femme soient comme n’en ayant pas, et ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, et ceux qui se réjouissent comme ne se réjouissant pas, et ceux qui achètent comme ne possédant pas, et ceux qui usent de ce monde comme n’en usant pas à leur gré ; car la figure de ce monde passe (1 Cor. 7, 29-31). « Prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne soient appesantis par la gourmandise et l’ivrognerie et par les soucis de cette vie ; et que ce jour-là ne vous surprenne inopinément » (Luc 21, 34).

Celui qui veut suivre le régime avec plus de succès, doit encore mortifier son corps et l’asservir. Il y a même des résultats, des guérisons de misères, d’infidélités dans l’Église de Dieu, dans ses membres, qui ne peuvent s’obtenir que par la prière et par le jeûne (Matt. 17, 21 ; Marc 9, 29). Ce régime est trop rarement pratiqué jusqu’à ce degré. Le jeûne a deux faces : l’humiliation et la mortification du corps (1 Cor. 7, 5 ; 2 Cor. 6, 5 ; 11, 27 ; Matt. 6, 16-18 ; Actes 13, 2 ; 14, 23).

Paul courait, mais non comme ne sachant vers quel but : son but était le prix de la céleste vocation (Phil. 3, 10-14). Il combattait, mais non comme battant l’air. Les coups en l’air sont des coups d’aveugles qui ne voient pas où est l’ennemi ; or nous devons voir et savoir où est l’ennemi ; c’est-à-dire que, quoique notre intelligence soit ténébreuse par elle-même, étant éclairée par le Saint Esprit et les Écritures, elle doit entrer dans les intentions, les conseils et les voies de notre Chef au moment opportun, afin que nos coups ne soient pas donnés dans le vide.

Il reste encore, quant à ce que doit être un bon soldat, à considérer le plus important : c’est qu’il doit être armé. Ses armes doivent être de nature à atteindre et à vaincre l’ennemi auquel il a affaire. — Ce n’est pas contre le sang et la chair que nous avons à combattre, comme c’était le cas de Josué et d’Israël conquérant Canaan, lesquels sont des figures de notre combat et dont nous aurons quelques mots à dire plus loin ; mais notre combat est contre Satan, ses anges, et son esprit agissant dans ce monde, par le moyen des hommes qui font la guerre à Dieu. — Pour atteindre et vaincre de tels ennemis, des armes charnelles entre nos mains se tourneraient contre nous ; il faut les armes dont le Seigneur Jésus s’est servi Lui-même pour vaincre tout ce qu’Il a rencontré en fait d’opposition à Dieu ; Il a été bien loin de se servir d’armes charnelles.

Nous devons donc prendre et revêtir l’armure complète de Dieu, savoir : la vérité, la justice, la préparation de l’évangile de paix, la foi, le salut, la Parole de Dieu et la prière (Éph. 6, 10-20).

Il est dit : l’armure complète de Dieu. C’est une armure dont chaque pièce, à elle seule, est meurtrière pour l’ennemi ; mais nous avons besoin de toutes, à cause de notre faiblesse, de la nécessité d’être dépendants de notre Chef ; n’étant pas assez habiles pour manier chacune de ces armes séparément, nous avons besoin de toutes pour pouvoir demeurer debout. — Combien est grande notre faiblesse, puisque ayant des armes qui, séparément, peuvent vaincre l’ennemi, il nous faut l’armure entière pour obvier à notre peu d’exercice au maniement des armes divines, et quel privilège que Dieu nous ait donné de telles armes !

La première arme est la vérité pour ceinture de nos reins. Nous pouvons voir dans cette arme deux faces : penser, parler et agir selon la vérité avec Dieu et notre prochain, c’est la sincérité et l’intégrité ; ou posséder en nous la vérité telle qu’elle nous est révélée dans la Parole de Dieu. C’est sous cette dernière face, je crois, que la vérité est plus particulièrement une arme, quoique ce soit une source de force pour nous que d’être intègres.

Comme vérité révélée, nous la possédons quant à ce que Dieu est, et à ce que l’homme est. C’est ce qui est l’appui de nos reins contre la puissance de l’ennemi pour être plus forts qu’elle.

La vérité en résumé est ceci :

Dieu créateur, l’homme créé bon ; mais Satan séduit l’homme, le fait tomber dans le péché ; Dieu promet un Sauveur, et Le donne dans la personne de Son Fils unique, Jésus, Dieu manifesté en chair, mort pour nos péchés, enseveli, ressuscité d’entre les morts, monté au ciel, assis à la droite de Dieu ; Il a envoyé son Saint Esprit pour nous conduire dans la vérité ; Il est, auprès de Dieu, notre souverain sacrificateur pour intervenir pour nous, jusqu’à Son retour pour l’Église, moment auquel Il nous changera nous les vivants et ressuscitera ceux qui se sont endormis en Lui, par l’Esprit qui est en eux, et qui L’a Lui-même ressuscité d’entre les morts ; tout cela en dépit de Satan, l’adversaire de Dieu, qui a été vaincu par Jésus.

La vérité à elle seule réduit Satan au silence pour quiconque la possède, parce que Dieu a accompli le salut selon Son conseil sans l’approbation de l’homme, encore moins celle de Satan, qu’Il n’aurait jamais pu obtenir. Voilà ce qui, en résumé, est la ceinture de nos reins ; mais étant des vases qui laissent écouler ce qu’ils contiennent, nous avons, en outre, besoin de la foi, de la Parole de Dieu, de la prédication de la bonne nouvelle, de la prière, etc.

Nous avons ensuite la justice pour cuirasse. La cuirasse couvre la poitrine qui renferme le cœur : c’est sur la poitrine qu’était le pectoral par lequel le souverain sacrificateur portait le peuple de Dieu, sous le nom des douze tribus d’Israël, sur son cœur.[1] Nos cœurs ont besoin, pour leur assurance, de savoir que la justice de Dieu n’est plus contre nous, mais pour nous, Christ ayant porté toutes les conséquences de la désobéissance d’Adam. Dieu n’a plus aucun sujet de nous traduire en jugement ; ce qu’il ne faut pas confondre avec le jugement de Dieu sur Sa maison (1 Pier. 4, 17), ou avec la discipline du Père qui veut rendre Ses enfants participants de Sa sainteté.

Au reste, quant à la justice de Dieu, voir le n° 20 des Études Scripturaires sur ce sujet.

Après la justice vient, pour arme, la préparation de l’évangile de paix comme chaussure.

La chaussure est ce qui préserve les pieds de foulures et de blessures au travers des sentiers étroits, souvent raboteux et pierreux au milieu de ce monde, dont le chrétien ne fait pas partie.[2] Or la bonne nouvelle de la paix adoucit extrêmement les épines que nous rencontrons sur notre chemin, parce qu’elle procure la paix. Pour adresser la parole aux âmes non converties ou non affranchies, le chemin est grandement facilité, quand c’est d’une précieuse bonne nouvelle que nous avons à les entretenir, en ce que toute âme a extrêmement besoin de grâce, d’amour, de pardon, de paix, de repos, en un mot de bonheur, et que c’est un chemin pavé de grâce et d’amour qui conduit plus directement et profondément au cœur. L’évangile de notre Seigneur Jésus Christ renferme ces qualités en grande abondance et toute perfection.

De la foi il est dit, que c’est pour éteindre les dards enflammés du méchant.

À notre conversion il ne nous est pas toujours donné une provision de foi suffisante pour éteindre tous les dards qui nous sont lancés pendant notre carrière ; c’est pourquoi les Écritures nous en parlent sous plusieurs points de vue, quoiqu’il n’y ait qu’une seule foi puisqu’il n’y a qu’un seul Seigneur.

Pour le salut il est dit : « Nous concluons donc que l’homme est justifié par la foi sans œuvres de loi » (Rom. 3, 28). « Sachant que l’homme n’est pas justifié sur le principe des œuvres de loi, mais seulement par la foi en Jésus Christ » (Gal. 2, 16). « Car vous êtes sauvés par la grâce, par la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ; non par des œuvres afin que personne ne se glorifie » (Éph. 2, 8, 9).

Ainsi à celui qui a cette foi, elle lui est imputée à justice, et Dieu n’est pas homme pour mentir ni fils de l’homme pour se repentir ; le croyant est réputé juste, Christ lui ayant été fait, de la part de Dieu, sagesse, justice, sanctification et rédemption.

Il nous est aussi parlé de la foi comme un don dans l’Église, qui n’est pas plus le don de tous que tous ne sont apôtres, ou prophètes, ou docteurs, ou évangélistes ; ainsi : « Car à l’un est donné, par l’Esprit, la parole de sagesse ; à un autre, selon le même Esprit, la parole de connaissance ; à un autre la foi, par le même Esprit » etc. (1 Cor. 12, 8, 9). « Et si j’ai la prophétie, et que je connaisse tous les mystères, et toute la connaissance, et que j’aie toute la foi à transporter des montagnes, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien » (1 Cor. 13, 2). « Or ayant des dons différents selon la grâce qui nous a été donnée, soit la prophétie, prophétisons selon la proportion de la foi » (Rom. 12, 6).

Enfin il nous est parlé de la foi par laquelle le juste doit vivre (Hab. 2, 4 ; Héb. 10, 38) : Le juste est l’homme auquel sa foi a été imputée à justice.

Eh bien ! ce juste, depuis sa justification, pour vivre, c’est-à-dire pour marcher, penser, parler, manger, etc., doit vivre de foi ou de sa foi ou par la foi. Pour être agréable à Dieu dans sa marche, ce qui est autre chose que le salut gratuit, il ne faut pas se retirer si l’on veut que Dieu prenne plaisir en Son enfant ; « or il est impossible de lui être agréable sans la foi » ; et « tout ce qui se fait sans la foi est péché » (Rom. 14, 23). — En contraste avec la foi imputée à justice sans œuvres, il nous est parlé en Jacques 2, 17, de la foi qui est morte sans les œuvres ; en Galates 2, 20, de la foi du Fils de Dieu de laquelle Paul vivait étant en sa chair, c’est-à-dire en sa carrière terrestre. — En Hébreux 11, nous voyons des actes de foi de ceux qui précédemment avaient eu leur foi imputée à justice ; et au premier verset, il est dit de la foi, « qu’elle est l’assurance des choses qu’on espère et la démonstration de celles qu’on ne voit pas ». Or cela est aussi pratique durant notre vie ici-bas qu’au moment de notre conversion pour notre salut. — Il nous est encore déclaré, dans 1 Jean 5, 4, que c’est la foi qui nous rend victorieux sur le monde. — C’est comme telle que la foi doit être prise comme bouclier pour éteindre les dards enflammés du méchant. Voir encore, entre beaucoup d’autres, les passages suivants : Actes 6, 5 ; 11, 14 ; 1 Thessaloniciens 5, 8 ; 2 Thessaloniciens 3, 2 ; 1 Timothée 1, 19 ; 6, 10, 21.

Après la foi nous trouvons pour arme le salut comme casque. — Le casque est ce qui coiffe ou revêt la tête pour la protéger contre les atteintes des coups extérieurs.

Le mot de salut est aussi souvent employé dans les Écritures pour délivrance que pour l’acception de salut éternel ; par exemple : « Maintenant donc, ô Éternel Dieu ! lève-toi pour entrer en ton repos, toi et l’arche de ta force ; Éternel Dieu, que tes sacrificateurs soient revêtus de salut (délivrance) et que tes bien-aimés se réjouissent du bien que tu leur auras fait ! » (2 Chron. 6, 41). — « Car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru » (Rom. 13, 11). — « Et soit que nous soyons affligés, c’est pour votre consolation et votre salut qui est opéré en ce que vous soutenez les mêmes souffrances dont nous aussi nous souffrons » (2 Cor. 1, 6). « Car la tristesse qui est selon Dieu, opère une repentance à salut dont on n’a pas de regret » (7, 10). « Car je sais que ceci me tournera à salut par vos supplications » (Phil. 1, 19). — Travaillez à votre propre salut avec crainte et tremblement (2, 12), et encore 1 Thessaloniciens 5, 8[3] ; 2 Timothée 3, 15 ; Hébreux 2, 3 ; 6, 9.

La tête étant, dans un certain sens, le siège de la vie ou de l’âme, c’est de délivrance que nous devons l’entourer, et non pas rendre sa prison plus dure, comme nous l’avons déjà vu. — Notre vie doit tous les jours éprouver de la délivrance, être délivrée de plus en plus de l’obligation de faire la guerre à nos convoitises, ou de voir celles-ci faire la guerre à notre âme.

Maintenant la plus terrible arme que l’ennemi ait à craindre, c’est la Parole de Dieu ; l’arme dont s’est servi le Seigneur Jésus pendant les quarante jours de la tentation : maintenant l’épée de l’Esprit, celle du Seigneur Jésus quand Il parle à l’Église de Pergame, et un peu plus tard quand Il frappera les nations (Apoc. 19, 13-15). C’est une arme offensive, et qui, par conséquent, nécessite le plus d’exercice. C’est en sondant les Écritures, en les étudiant, les méditant avec foi et prière que nous apprendrons à nous en servir à détruire les forteresses, les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu ; et « toute l’Écriture est divinement inspirée, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre » (2 Tim. 3, 15-17).

La dernière arme, mentionnée dans Éphésiens 6, 10-20, est la prière. Par elle tout ce qui nous est nécessaire, indispensable, avantageux, utile, peut nous être donné, et nous y sommes conduits par l’Esprit qui Lui-même intercède pour nous par des soupirs inexprimables, et intercède pour nous selon Dieu, non point pour nous faire demander afin de le dépenser pour nos voluptés (Rom. 8, 26, 27, en contraste avec Jacq. 4, 3).

Voilà les armes puissantes dont le soldat de Jésus Christ doit être armé ; sans elles nous ne pouvons que succomber, étant dénués de tout moyen de défense, parce que nous avons en nos corps la chair, le péché, par lesquels Satan peut avec efficace nous terrasser.

Il nous reste encore à voir ce que la Parole de Dieu nous apprend du bon combat proprement dit.

En Marc 3, 27, il est dit : « Nul ne peut entrer dans la maison d’un homme fort, et piller son bien, si auparavant il n’a lié l’homme fort, et alors il pillera sa maison ». L’homme fort est Satan qui a établi sa maison dans cette création, en s’assujettissant l’homme, chef de la création, par le moyen du mensonge, de la tentation, de la tromperie, et en se substituant, devant l’homme, au Créateur, légitime objet de l’adoration de l’homme. Par cette usurpation il s’est approprié les créatures, l’homme à leur tête, pour son bien. Cela n’excuse pas l’homme de s’être livré en la possession de Satan, car il s’est laissé prendre par la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie, en ce que le fruit était bon à manger, agréable à la vue et que l’arbre était désirable pour donner de la science. Il n’est pas du tout nécessaire de l’instigation de Satan pour nous faire faire sa volonté, en concevant la convoitise qui enfante le péché ; l’homme pèche de lui-même, de son propre mouvement, le voulant et le sachant, sans y être poussé par Satan, quoique ce dernier ne reste pas inactif à induire les hommes à faire la guerre à Dieu ; mais nous ne pouvons pas accuser Satan de tout le mal que nous commettons.

Dieu, voulant rentrer en possession de Sa propriété usurpée, a envoyé Son Fils bien-aimé pour lier Satan (l’homme fort), et rentrer en possession de la terre et de tout ce qu’elle contient, puis devenir le second Adam, Esprit vivifiant à la place d’âme vivante seulement comme le fut le premier Adam.

Ainsi le combat est entre le Seigneur Jésus et Satan (l’homme fort) ; non point entre le premier Adam et Satan, puisque ce dernier a des droits sur Adam ; ni entre le Seigneur Jésus et les pauvres pécheurs, puisqu’Il est venu pour les sauver. C’est tellement vrai que le combat est entre le Seigneur Jésus et Satan que la victoire est toute remportée. Dans tout combat il y a victoire et défaite, victorieux et vaincus. Dans presque toutes les lignes de la Parole de Dieu où il est parlé de ce combat, la victoire est présentée comme déjà remportée : Rom. 8, 37 ; Jean 16, 33 ; 1 Cor. 15, 54-58 ; Col. 2, 15 ; 1 Jean 2, 13 ; 4, 4 ; 5, 4 ; Apoc. 12, 11 ; 15, 2 ; 17, 14.

Ce qui est vaincu : c’est Satan, le sépulcre, la mort, le hadès, le monde, le méchant, la bête, les dix rois, les antichrists, l’affliction, la détresse, la persécution, la famine, la nudité, le péril, l’épée, etc.

Dans Apocalypse 2 et 3, les réprimandes, les choses à redresser, ou à maintenir, sont dites aux églises, et les promesses sont faites à celui qui vaincra. Ce qu’il y a à vaincre se trouve, dans l’ensemble des églises, le ralentissement, les doctrines mauvaises, la prostitution, le bruit de vivre, la tiédeur, etc., et l’exhortation de vaincre est adressée aux individus. — Ce sont des choses qui sont toutes en dehors de nous, c’est-à-dire que ce n’est pas proprement contre soi-même que le combat doit se livrer, quoique nous puissions participer chacun pour sa part, aux mauvaises choses signalées dans les églises, puisque, quant à la chair, il n’est dit nulle part qu’elle soit vaincue, mais crucifiée (Rom. 6, 6 ; Gal. 2, 20 ; 5, 20 ; 6, 14 ; Éph. 4, 22 ; Col. 3, 9).

L’enfant de Dieu est tellement appelé à se considérer en Christ comme une nouvelle création, que, dans cette position, il doit être employé non plus pour lui-même, mais pour l’œuvre de Dieu, pour son Chef, en faveur de ceux qui n’ont pas encore le salut, et de ses frères qui ont besoin d’être soutenus, encouragés pour demeurer debout.

Dans les passages que nous allons voir encore, et qui parlent du bon combat, nous pourrons remarquer que les occasions, les sujets de combat sont dans ce qui nous entoure plutôt que dans ce qui est en nous. Le soldat, qui s’occupe de sauver sa vie dans le combat par sa retraite, est battu. — Quant à celui qui est blessé, ou malade, ou qui se laisse dominer par la fatigue, sa place, jusqu’à ce qu’il soit guéri, est à l’ambulance.

Ce qu’il y a à défendre dans le combat, ce que nous devons avoir en vue, c’est :

La bonne nouvelle :

« Oui, je te prie aussi, toi, mon vrai compagnon de travail, aide celles qui ont combattu avec moi dans l’évangile, avec Clément et mes autres compagnons d’œuvre dont les noms sont dans le livre de vie » (Phil. 4, 3 ; 2 Cor. 7, 5 ; Gal. 4, 19 ; Col. 1, 29).

Nous devons combattre pour :

La consolation des saints :

« Car je veux que vous sachiez combien grand est le combat que j’ai pour vous et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour tous ceux qui n’ont point vu mon visage en la chair, afin que leurs cœurs soient consolés » (Col. 2, 1, 2 ; 2 Cor. 11, 2-4).

Nous devons combattre :

Dans la persécution :

« Mais rappelez dans votre mémoire les jours précédents dans lesquels, ayant été illuminés, vous avez enduré un grand combat de souffrance, soit en ce que vous avez été offerts en spectacle par des opprobres et des afflictions, soit en ce que vous vous êtes associés à ceux qui ont été ainsi traités » (Héb. 10, 32, 33).

Nous devons combattre :

Par la prière :

« Mais je vous exhorte, frères, par notre Seigneur Jésus Christ, et par l’amour de l’Esprit, que vous combattiez avec moi dans vos prières à Dieu pour moi » (Rom. 15, 30 ; Col. 4, 12).

Nous devons combattre par :

La foi :

« Combats le bon combat de la foi ; saisis la vie éternelle » (1 Tim. 6, 12 ; Phil. 2, 27).

Je pense que c’est la foi comme bouclier.

Nous devons combattre :

Pour la foi :

« Bien-aimés, quand j’usai de toute diligence pour vous écrire du salut qui nous est commun, j’ai été dans la nécessité de vous écrire, afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints » (Jude 3).

C’est la foi en Jésus Christ, Fils de Dieu, selon les révélations contenues dans les Écritures, en contraste avec toute autre foi des différentes religions des hommes.

Nous devons combattre :

Contre le péché :

« Car vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang, en combattant contre le péché » (Héb. 12, 4).

Combattre le péché, c’est plus que de s’abstenir, soi seulement, de ce qui est mal, mais c’est veiller les uns sur les autres pour qu’aucune racine d’amertume, bourgeonnant en haut, ne nous trouble (v. 14-17).

Nous devons combattre :

Contre tous raisonnements et hauteur qui s’élèvent contre la vérité (2 Cor. 10, 3, 4, 5), passage que nous avons déjà vu. Sur le combat, voir encore Philippiens 2, 25 ; 1 Timothée 1, 18 ; 2 Timothée 4, 7 ; Philémon 2.

Nous voyons par ces passages que ce qui doit être poursuivi dans le combat, c’est ce qui est commun à tous, et qui consiste soit à soigner soit à repousser ce qui est pour ou contre la gloire de notre Chef et le bien de Son Église.

Ne pouvons-nous pas penser par cet aperçu, qu’il y a une grande différence entre ce que beaucoup d’entre nous prennent pour du bon combat et ce qu’est véritablement le bon combat ?

Il y a encore une autre grande différence, c’est que les combats occasionnés par nos infidélités, nos doutes, notre attachement à ce qui nous entoure, en un mot par nos intérêts personnels de l’âme ou du corps, plutôt que les intérêts de Dieu, de Son Église, de nos frères, ne glorifient pas Dieu, et ne recevront du Seigneur ni approbation, ni récompense, car ce n’est que du bois, du foin, du chaume qui seront consumés par le feu, et l’édificateur en fera la perte. Tandis que celui qui travaille pour autrui et non pour soi, édifie de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, qui pourront subir l’épreuve du feu, et demeureront éternellement.

L’intention de décourager mes frères est bien loin de mon esprit ; car je ne pense pas que ces lignes se réalisent systématiquement dans l’ordre qu’elles sont écrites, parce que, quelque fermes que nous soyons, nous aurons toujours la chair en nous qui doit être toujours comprimée, mortifiée par l’Esprit : « Car la chair convoite contre l’Esprit et l’Esprit contre la chair ; et ces choses sont opposées l’une à l’autre, afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez » (Gal. 5, 16-26). Mais si ces quelques lignes peuvent aider à rechercher toujours plus exactement la vérité, ce sera un pas en avant, et c’est là ma seule ambition, car je n’ai pas la prétention, bien loin de là, d’avoir parlé sur cette vérité du combat comme elle le mérite.

Avant de vous quitter, je désire encore voir quelques portions de l’Ancien Testament, dans lesquelles nous pourrons trouver quelques pensées utiles sur le combat.

Dans les chapitres 13 et 14 des Nombres, nous voyons ce qui est résulté de ce que le peuple a refusé le combat : ils sont restés quarante ans dans le désert, un an pour un jour du voyage des espions.

Figure qui montre que la chair, représentée par la génération sortie d’Égypte, périt dans le désert ; tandis que Josué et Caleb passent de l’Égypte dans le pays de Canaan, quoique âgés de plus de vingt ans à leur sortie d’Égypte, et entrent avec la nouvelle génération, tout en subissant les quarante ans du désert. Puissions-nous, comme ces deux champions, demeurer debout dans la foi, pour que nous ne passions pas toute notre vie dans le désert, mais que nous jouissions déjà par la foi du pays de Canaan céleste ; ce qui, il est vrai, nous attirera le bon combat, mais disons comme Josué et Caleb : « Montons hardiment », et que nous ne soyons pas incrédules à cet égard ; car c’est le sujet des reproches des chapitres 3 et 4 de l’épître aux Hébreux.

Dans le chapitre 20 du Deutéronome, nous trouvons quelques lois sur la guerre.

Celui qui a maison à dédier, vigne nouvellement plantée, et qui n’en a pas encore mangé du fruit, ou une femme à épouser, ne doit pas aller à la guerre de peur qu’il n’y meure.

Il me semble voir dans ces trois circonstances que, pour participer avec succès au combat, il faut avoir :

1° fait la dédicace de notre introduction dans la maison de Dieu comme étant notre domicile à perpétuité ;

2° goûté des joies produites par les fruits de la vigne dont Jésus est le vrai cep ;

3° passé ses épousailles avec Jésus comme faisant partie de son Épouse, c’est-à-dire être uni à Lui et en jouir pour ne pas mourir dans la bataille.

Puis au verset 8 : « Que celui qui est timide et lâche s’en aille en sa maison, de peur que le cœur de ses frères ne se fonde avec le sien ». Il nous faut absolument n’avoir plus aucune confiance en la chair, et jouir des privilèges que Jésus nous a acquis pour ne pas être timides et lâches, et décourager nos frères qui sont dans la bonne voie.

En Josué 5, ce n’est qu’après que tout le peuple a été circoncis qu’il a joui du crû du pays, que la manne du désert a cessé, que le Chef de l’armée de l’Éternel s’est mis à la tête, et que le combat a commencé.

La circoncision est l’exclusion de toute confiance en la chair, afin de servir Dieu et de se glorifier en Jésus Christ (Phil. 3, 2, 3).

Enfin nous trouvons un sérieux avertissement, un grand exemple sur l’importance du combat dans l’histoire de David. En 2 Samuel, chapitre 11, il est dit : « Or il arriva un an après, lorsque les rois sortent à la guerre, que David envoya Joab et avec lui ses serviteurs et tout Israël, et ils détruisirent les enfants de Ammon et assiégèrent Rabba, mais David demeura à Jérusalem ».

« Il y a un temps de guerre et un temps de paix » (Eccl. 3, 8). Dans le temps des rois d’Israël, il y avait une saison dans l’année en laquelle les rois sortaient pour terminer par la guerre leurs démêlés. Or Israël avait toujours guerre contre les ennemis de l’Éternel, et dans cette guerre contre les Ammonites David manqua à sa place de conducteur d’Israël ; il préféra exposer la vie de ses capitaines, de son peuple, rester dans son palais et jouir du repos, plutôt que de supporter les fatigues du guerrier ; en cela il fut loin d’agir comme un bon combattant, tel que fut Urie le Héthien, qui ne voulut pas aller en sa maison pendant que les serviteurs de son seigneur étaient exposés à la fatigue et à la vie des camps ; aussi il mourut en bon soldat et son seigneur David tomba, par suite de sa mollesse du moment, dans le péché qui a été pour lui et sa maison une cause de jugements répétés, l’épée ne devant point se départir de sa maison. S’il eût pris sa place à la tête de son peuple, il eût été gardé de cette convoitise qui enfanta les péchés de l’adultère et du meurtre.

Pour nous, c’est aussi le temps du combat qui ne finira qu’à l’arrivée de Jésus pour nous faire jouir en plein, corps et âme, des fruits de Son œuvre. Nous n’avons donc aucune trêve pour suspendre le combat, Satan n’étant jamais inactif.

Combien il est regrettable de voir quelquefois des enfants de Dieu entrer dans le combat, et qui, se lassant bientôt, se retirent ; ils courent, s’ils n’y tombent pas, le danger dans lequel David est tombé, lui qui avait commencé sa carrière guerrière par tuer un lion, un ours et le géant Goliath ! Quelle humiliation de commencer une si belle carrière et de tomber devant une tentation rencontrée dans sa maison, où il ne devait pas être dans cette saison de la guerre contre les ennemis de Dieu ! Quelle humiliation pour nous quand nous commençons le combat et que nous nous retirons pour faire accord avec ce que nous avons combattu !

Je termine en laissant à ceux de mes frères, plus expérimentés, qui ont été plus souvent et plus longtemps que moi dans l’arène, à résoudre les difficultés et les questions que ces lignes pourraient soulever. Ce n’est pas à eux que s’adressent directement ces lignes, mais à ceux qui, comme moi, désirent devenir de bons soldats de Jésus Christ.

Tout ce que je prendrai la liberté d’adresser à nos frères qui combattent en bons soldats, c’est de ne pas perdre courage, de persévérer, de tenir bon : le Seigneur est devant eux comme le chef de l’armée de l’Éternel était devant Josué.

Que le Seigneur les garde de ce qui est arrivé à David qui a négligé le combat où il était appelé.

Et s’il plaît à Dieu, Il leur accordera des recrues comme compagnons d’armes.

Pour moi j’ai à m’humilier de ce que je fais encore trop souvent la guerre à mon âme ; mais je désire que le Seigneur veuille faire de moi, ainsi que d’un grand nombre de mes frères, de bons soldats de Jésus Christ. « Plût à Dieu que tout le peuple de l’Éternel fût prophète, et que l’Éternel mît son Esprit sur eux » (Nomb. 11, 29).



  1. Question : La cuirasse ne désignerait-elle pas aussi, ou même plutôt, la justice pratique du combattant ? (Éditeur)
  2. Question : Ne s’agit-il pas aussi ici des dispositions paisibles et débonnaires que produit l’évangile de la paix, et d’une marche caractérisée par ces dispositions ? (Éditeur)
  3. Question : 1 Thess. 5, 8 n’est-il pas parallèle de Éph. 6, 17 ? Et ne donne-t-il pas un sens plus général à ce dernier ? (Éditeur)