Traité:Ce qui a été entendu dès le commencement

De mipe
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« Que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous »

Ces lignes ont été écrites dans l’espoir que le Seigneur s’en servira pour attirer l’attention du lecteur sur le verset cité en tête de cette page, et pour produire en lui un exercice de cœur qui le conduise à marcher dans l’obéissance à ces paroles.

Cette obéissance non seulement le gardera d’être séduit par quelqu’une des diverses doctrines étrangères qui sont enseignées et prêchées de nos jours, et qui sont en opposition directe avec ce passage, mais elle lui assurera la jouissance de la bénédiction promise qu’il demeurera « dans le Fils et dans le Père ».

Ce passage ne s’adresse pas aux « pères », ni aux « jeunes gens » ; il s’adresse aux « petits enfants », c’est-à-dire aux plus jeunes croyants. Dans les versets 13 et 14, l’apôtre écrit aux « pères », comme à ceux qui connaissent « celui qui est dès le commencement » ; puis aux « jeunes gens » qui ont « vaincu le méchant ». Nous pouvons conclure de là que l’Esprit Saint en écrivant, par la plume de l’apôtre, aux « pères » et aux « jeunes gens », avait en vue ceux qui, par grâce, ne s’étaient point départis de ce qui avait été « entendu dès le commencement ».

Il y a une distinction à faire entre les deux expressions « enfants » (en grec teknia), et « petits enfants » (en grec paidia). La première embrasse tous les saints, pères, jeunes gens et petits enfants ; la seconde désigne les petits enfants seulement et ne se trouve que dans les versets 13 et 18 du second chapitre de cette épître.

J’appelle aussi l’attention du lecteur sur le sens du mot « le commencement », dans notre épître et dans les premiers versets de l’évangile de Jean, afin qu’il se souvienne que ce mot dans les deux passages ne se rapporte pas à la même période de temps, mais à des époques distinctes l’une de l’autre. Dans l’évangile, « le commencement » désigne une époque qui précède la création du monde et de ce qu’il renferme. « Au commencement était la Parole ; et la Parole était auprès de Dieu ; et la Parole était Dieu. Elle était au commencement auprès de Dieu. Toutes choses furent faites par elle, et sans elle pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait » (Jean 1, 1-3). « Le commencement », dans l’épître, se rapporte au temps où Celui qui était la Parole a pris « la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes ; et, étant trouvé en figure comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix » (Phil. 2, 7, 8). Le « commencement » correspond au verset 14 du premier chapitre de l’évangile : « Et la Parole devint chair, et habita au milieu de nous (et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un Fils unique de la part du Père) pleine de grâce et de vérité » (Jean 1, 14). En 1 Jean 2, 24, « le commencement » a trait à ce que le Seigneur avait dit quand Il était ici-bas, et qui fut « confirmé par ceux qui L’avaient entendu » ; mais, dans le premier verset de l’épître, « le commencement » se rapporte au Seigneur Lui-même, quand Il était dans ce monde, « Dieu manifesté en chair ». — « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de la vie (et la vie a été manifestée ; et nous avons vu, et nous déclarons, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée) ; ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons » (1 Jean 1, 1-3). Le Seigneur est nommé Celui « qui est le commencement » en Colossiens 1, 18. Là, ce mot s’applique à Lui-même personnellement, et n’a point de rapport au temps.

Que devons-nous comprendre par « ce que vous avez entendu dès le commencement » ? Cette expression ne désigne certainement pas les diverses choses qui ont été enseignées et acceptées dans la chrétienté pendant les dix-huit derniers siècles, et dont aucune (sauf pour nous avertir contre elle) n’a été mentionnée dans ce qui a été « entendu dès le commencement ». Mais la Parole de Dieu nous donne la réponse. Nous lisons en Hébreux 2, 3, 4 : « Comment échapperons-nous, si nous négligeons un si grand salut, qui, ayant commencé par être annoncé par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’avaient entendu, Dieu rendant témoignage avec eux par des signes et des prodiges, et par divers miracles et distributions de l’Esprit Saint, selon sa propre volonté ». Ainsi le croyant qui désire obéir à l’exhortation contenue en 1 Jean 2, 24, doit demeurer dans ce qui a commencé à être annoncé par le Seigneur, et a été confirmé aux saints par ceux qui L’avaient entendu.

Nombreuses sont les exhortations renfermées dans la Parole de Dieu et adressées aux croyants, pour les avertir à l’égard de certaines choses qui seraient enseignées après le commencement, et les mettre en garde contre ceux qui les enseigneraient.

Ainsi, même dans ces tout premiers temps, l’apôtre des Gentils écrit aux Galates : « Il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent pervertir l’évangile du Christ » (Gal. 1, 7). Jean écrit aux petits enfants en Christ touchant ceux qui les égaraient (1 Jean 2, 26). Les anciens de l’assemblée d’Éphèse sont avertis qu’après le départ de Paul, des loups redoutables qui n’épargneraient pas le troupeau entreraient parmi eux, et que d’entre eux-mêmes il s’élèverait des hommes annonçant des doctrines perverses pour attirer les disciples après eux (Act. 20, 29, 30). L’Écriture déclare que plusieurs accepteraient ces mauvais enseignements et seraient renversés par eux. Hyménée et Philète étaient de ceux dont la parole ronge « comme une gangrène », « et qui renversent la foi de quelques-uns » (2 Tim. 2, 18). Pierre aussi dit : « Il y aura parmi vous de faux docteurs qui introduiront furtivement des sectes de perdition, reniant aussi le maître qui les a achetés, faisant venir sur eux-mêmes une prompte destruction ; et plusieurs suivront leurs excès : et à cause d’eux la voie de la vérité sera blasphémée » (2 Pier. 2, 1, 2).

L’étude de la Parole de Dieu et l’obéissance à cette Parole garderont les croyants d’être séduits par ces faux docteurs et leurs enseignements. C’est pourquoi l’apôtre Paul, après avoir averti les anciens d’Éphèse, leur dit : « Et maintenant je vous recommande à Dieu, et à la parole de sa grâce, qui a la puissance d’édifier et de vous donner un héritage avec tous les sanctifiés » (Act. 20, 32). Plusieurs autres passages de l’Écriture nous montrent combien rapidement de fausses doctrines et des erreurs pernicieuses furent enseignées aux saints et reçues par plusieurs d’entre eux.

Si, dans les premiers temps, lorsque les apôtres vivaient encore, il était nécessaire de donner ces exhortations aux croyants, combien plus aujourd’hui où l’incrédulité s’est répandue dans toute la chrétienté, où l’annihilisme, l’universalisme, et plusieurs autres fausses doctrines, exercent leur influence sur des multitudes, où nombre de livres et d’écrits sont publiés par des hommes de grand talent, non seulement pour appuyer ces fausses doctrines par des arguments spécieux, mais pour détourner les lecteurs de croire qu’une révélation de Dieu a été donnée à l’homme ! Assurément il est bon, dans ces temps fâcheux, de rappeler au chrétien qu’il possède, dans la Parole de Dieu, un guide qui, s’il obéit à ses préceptes, le conduira en paix et en sûreté au milieu de la confusion et de l’erreur qui l’entourent. Il a, dans les Écritures, une pierre de touche propre à éprouver tout ce qui lui est présenté. Les écrits des hommes sur les sujets qui se rapportent aux choses spirituelles n’ont de valeur (et plusieurs en ont) que dans la mesure où ils sont en accord strict avec la Parole de Dieu. Mais c’est uniquement par l’étude et l’intelligence des Écritures et en leur obéissant, que le croyant sera rendu capable de discerner si les écrits qu’il lit sont en accord ou non avec ce qui a été « entendu dès le commencement ».

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L’imitation du judaïsme qui, sous diverses formes, prévaut maintenant dans presque toute la chrétienté, doit être jugée et rejetée par le fidèle désireux d’obéir à l’exhortation qui nous est adressée par l’apôtre bien-aimé.

La tentative de placer les Gentils sous le joug de la loi date des tout premiers temps du christianisme. La première assemblée en dehors de la Judée, de la Galilée et de la Samarie, fut formée à Antioche, et se composait de Gentils convertis. C’est là que « quelques-uns, étant descendus de Judée, enseignaient les frères », et cherchaient à les placer sous la loi de Moïse (Act. 15, 1, 5, 24). Paul et Barnabas, à Antioche, s’opposèrent à eux d’abord, puis la prétention de ces hommes fut condamnée à Jérusalem par les apôtres et les anciens, et par le reste des frères. Pierre, dans cette occasion, dit que c’était tenter Dieu, que de mettre sur le cou des disciples un joug que ni les Juifs, ni leurs pères, n’avaient pu porter. Jacques, à son tour, montra que cela ne pouvait que troubler les Gentils, et toute l’assemblée déclara que ceux qui avaient fait cette tentative, étaient allés à Antioche sans avoir reçu aucun ordre, et que non seulement ils troublaient les croyants, mais qu’ils bouleversaient leurs âmes en s’efforçant de les faire judaïser.

Ainsi, au commencement, par la sagesse, l’énergie et la fidélité que l’Esprit Saint donna à Paul et Barnabas, à Antioche, ainsi qu’aux apôtres, aux anciens et à l’assemblée de Jérusalem, l’effort fait à ce moment-là par les faux docteurs fut neutralisé et condamné. Néanmoins, plus tard, l’erreur se glissa de nouveau parmi les chrétiens, et depuis elle a été acceptée si largement, que maintenant elle prévaut dans presque toute la partie religieuse de la chrétienté.

Quand la fausse doctrine est d’abord présentée, elle peut être fidèlement combattue par quelques-uns et ensuite être rejetée par le grand nombre. Mais si elle a été généralement acceptée, et que pendant longtemps on s’y soit soumis, elle acquiert sur les esprits une autorité telle que peu de personnes sont capables de lui résister. Signaler combien le judaïsme a prévalu dans la chrétienté, et montrer ainsi à quel point on s’est écarté de ce qui était enseigné dans les premiers temps, est regardé, non seulement par des chrétiens de nom, mais par de vrais croyants, comme un acte de trahison envers des doctrines et des pratiques sanctionnées par le temps. Néanmoins le croyant instruit d’une manière intelligente dans la Parole de Dieu, sait que, bien que le judaïsme se soit si universellement répandu dans la chrétienté, ce mélange de choses qui diffèrent totalement entre elles, a été condamné dans les premiers temps par le Saint Esprit et par l’Église tout entière (Act. 15, 28), et que les saints sont partout avertis dans les Écritures de ne pas se prêter à une semblable confusion.

L’enseignement qui cherche à imposer au croyant la loi comme « règle de vie », et qui est actuellement si généralement reçu dans la chrétienté, témoigne bien que les efforts des judaïsants, qui furent au commencement repoussés par les apôtres, les anciens et les fidèles, ont ensuite prévalu.

L’Esprit Saint se servit spécialement de l’apôtre Paul pour enseigner aux saints qu’ils n’étaient pas sous la loi, mais sous la grâce (Rom. 6, 14)[2]. Il écrit aux Galates : « Vous vous êtes séparés de tout le bénéfice qu’il y a dans le Christ, vous tous qui vous justifiez par la loi ; vous êtes déchus de la grâce » (Gal. 5, 4). Chercher à établir la loi ou un principe de loi comme « règle de vie » pour les chrétiens, c’est abaisser la mesure de leur marche, mesure qui leur a été donnée dès le commencement et qui est Christ Lui-même (Phil. 2), et c’est vouloir les placer sous la chose à laquelle la Parole déclare qu’ils sont morts : « Vous avez été mis à mort à la loi par le corps du Christ… Nous avons été déliés de la loi, étant morts dans ce en quoi nous étions tenus » (Rom. 7, 4, 6). L’Écriture déclare aussi que « tous ceux qui sont sur le principe des œuvres de loi sont sous malédiction » (Gal. 3, 10).

Les docteurs de la loi, ceux qui veulent placer les âmes sous elle, annulent (involontairement, sans doute) la loi, en ne lui donnant pas la puissance que la Parole de Dieu lui donne, c’est-à-dire la malédiction prononcée contre « quiconque ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la loi pour les faire » (Gal. 3, 10). Ces docteurs encouragent les gens à chercher à garder la loi, au lieu de leur dire, comme le fait l’Écriture, que tous ceux qui sont sous la loi sont maudits, parce qu’ils ne l’ont pas gardée.

Ceux, au contraire, qui donnent à la loi son autorité comme étant « le ministère de la mort » et « le ministère de la condamnation » (2 Cor. 3, 7, 9), ceux-là établissent la loi. Ils sont arrivés à la connaissance qu’eux-mêmes ils sont des pécheurs coupables et perdus, et ayant, par grâce, cru au Seigneur Jésus Christ et ayant été justifiés sur le principe de la foi, ils ont « la paix avec Dieu » par Lui (Rom. 5, 1). Par la loi est « le ministère de la mort » et « le ministère de la condamnation » ; par Christ, « le ministère de l’Esprit », et « le ministère de la justice » (2 Cor. 3, 8, 9). Nous devons être morts à la loi pour être à un autre, savoir à Christ ressuscité d’entre les morts, afin que nous portions du fruit pour Dieu (Rom. 7, 4). Si nous sommes sous la loi, nous ne servons pas en nouveauté d’esprit, mais en vieillesse de lettre (Rom. 7, 6). Nous l’avons lu : « Tous ceux qui sont sur le principe des œuvres de loi sont sous malédiction », et nous lisons encore : « Car quiconque gardera toute la loi et faillira en un seul point, est coupable sur tous » (Jacq. 2, 10 ; voyez aussi Rom. 10, 5).

Pour ceux qui, dans la chrétienté, se placent extérieurement sous la loi, elle est annulée. Ils la répètent des lèvres, mais dans leur esprit ils ont peu ou point d’intelligence de la malédiction qui pèse sur tout homme qui est sous la loi, s’il a manqué à en garder un seul commandement. Ceux-là seuls établissent la loi qui, ayant foi dans l’œuvre accomplie et parfaite de Christ sur la croix, apprennent par la loi que le péché est excessivement pécheur (Rom. 7, 13). C’est par la foi que l’autorité de la loi est maintenue, par la foi que la loi est établie. « Annulons-nous donc la loi par la foi ? Qu’ainsi n’advienne ! Au contraire, nous établissons la loi » (Rom. 3, 31).

De plus, l’enseignement courant dans la chrétienté et qui fait de la foi « la règle de vie », empêche ceux qui l’acceptent de saisir ce que doit être la marche du chrétien.

La Parole exhorte les croyants à marcher d’une manière « digne de Dieu », « digne du Seigneur », « digne de l’appel » dont ils ont été appelés (1 Thess. 2, 12 ; Col. 1, 10 ; Éph. 4, 1). La loi nous dit de faire telles choses, et de ne pas faire telles autres, et si nous manquons en une seule de ces choses, elle nous maudit. La transgresser en un seul point, c’était la transgresser en tous, et la malédiction était prononcée sur le transgresseur placé sous la loi.

On pourra demander : À quoi donc servait la loi ? Elle servait comme conducteur ou maître d’école. Elle fut ajoutée à cause des transgressions, dans le but de faire ressortir le mal, et ainsi par elle nous connaissons le péché (Gal. 3, 24, 19 ; Rom. 7, 7). Nous connaissons les péchés par la conscience naturelle, mais le péché et son excessive méchanceté nous est donné à connaître par la loi (Rom. 7, 7, 13).

Remarquez la différence entre les paroles de la loi et celles de l’évangile. La loi dit : « Tu ne tueras pas ». L’évangile dit : « Aimez vos ennemis ». La loi dit : « Tu ne déroberas pas » et « tu ne convoiteras pas ». L’évangile dit : « Étant contents de ce que vous avez présentement », et « ayant la nourriture et de quoi nous couvrir, nous serons satisfaits ». N’y a-t-il pas, dans la chrétienté, nombre de gens qui ne voudraient pas nourrir la pensée de tuer quelqu’un, et qui cependant, quoiqu’ayant conscience qu’ils ont contre d’autres des sentiments d’inimitié dans leur cœur, ne s’estiment nullement coupables d’avoir de tels sentiments ? N’y en a-t-il pas beaucoup qui ne voudraient pas voler, et qui, bien qu’ayant la nourriture et le vêtement et une abondance d’autres choses, sont néanmoins loin d’être satisfaits de ce qu’ils possèdent ? Ainsi le christianisme va bien au-delà de ce que la loi dit, et parle beaucoup plus qu’elle au cœur et à la conscience du croyant. Le christianisme enjoint au croyant d’avoir en lui la même pensée que celle qui était dans le Christ Jésus (Phil. 2, 5) ; d’offrir son corps en sacrifice vivant à Dieu (Rom. 12, 1) ; de mettre sa vie pour les frères (1 Jean 3, 16). Ceux qui regardent la loi comme « la règle de vie », sont par là grandement empêchés de comprendre ce que doivent être la marche et la vie du chrétien. Ils ont, par conséquent, de ce que sont cette vie et cette marche, une idée beaucoup moins élevée que celle donnée par les Écritures. La loi fut donnée à Israël seul, et jamais à aucune autre nation ancienne ou moderne (Rom. 9, 4). Le christianisme est pour toutes les nations, et la mesure de la marche du croyant est Christ. « Portant toujours partout dans le corps la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps » (2 Cor. 4, 10). « Celui qui dit demeurer en lui, doit lui-même aussi marcher comme lui a marché » (1 Jean 2, 6). « Et quelque chose que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu le Père » (Col. 3, 17). Telle est la marche chrétienne et son principe, d’après les Écritures, selon ce que nous avons entendu dès le commencement.

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L’établissement par l’autorité humaine d’un clergé à part du peuple, dans la chrétienté, est un autre exemple qui montre combien on s’est écarté de ce qui avait été « entendu dès le commencement ». On a établi ainsi des systèmes, formés sous plusieurs rapports sur le modèle du judaïsme. Il y a cependant cette grande différence que, dans le judaïsme, les sacrificateurs (mis à part du peuple) étaient établis selon l’ordre et l’appel de Dieu, et, en conséquence, nul ne pouvait être sacrificateur, s’il n’était de la tribu de Lévi (Héb. 5, 4 ; 7, 5, 14) ; tandis que, dans la chrétienté, les membres du clergé sont établis dans leur office par d’autres hommes. Cette imitation du judaïsme a commencé de très bonne heure, et est opposé aux Écritures.

Dans le christianisme (et il ne faut pas oublier la différence entre le christianisme et la chrétienté), tous les saints sont sacrificateurs (1 Pier. 2, 5, 9 ; Apoc. 1, 6). Quant aux dons, il y a des distinctions à faire ; nous en dirons plus loin quelques mots.

Or, bien que la sacrificature judaïque ne puisse pas être imitée sous tous les rapports dans la chrétienté, le système juif a cependant été suivi dans une grande mesure par l’établissement d’une classe spéciale d’hommes qui constitue ce que généralement l’on nomme « le clergé ». Dans la chrétienté, si quelqu’un se conforme à certains règlements faits par l’homme après le commencement du christianisme, il peut obtenir une place dans le clergé. Or cela est directement opposé à ce qui a été « entendu dès le commencement ».

La Parole de Dieu enseigne que nul n’a le pouvoir, ni par lui-même, ni par aucun homme ou réunion d’hommes, de devenir soit un chrétien, soit un sacrificateur. Pour devenir l’un et l’autre, il faut être « né de nouveau », « né d’eau (c’est-à-dire par la Parole) et de l’Esprit », faute de quoi l’on ne peut ni voir le royaume de Dieu, ni y entrer (Jean 3, 3, 5). L’on doit être engendré de la propre volonté du Père, « par la parole de la vérité » (Jacq. 1, 18) ; il faut être régénéré par la Parole de Dieu (1 Pier. 1, 23). Dieu vivifie (c’est-à-dire rend vivants) ceux qui auparavant étaient morts dans leurs fautes et dans leurs péchés (Éph. 2, 5). Ces passages, et d’autres encore, font voir qu’il n’y a en l’homme aucun mouvement vers Dieu avant que la Parole ait été appliquée à son âme par l’Esprit de Dieu. Ainsi, un homme n’a en lui-même aucun pouvoir, ni par sa volonté, ni par celle d’autres hommes, de devenir ni un enfant de Dieu, ni un sacrificateur.

Pour être compté parmi les enfants de Dieu, il faut avoir la « foi ». « Vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus » (Gal. 3, 26). Ce n’est pas une simple croyance historique, car la foi elle-même est un don de Dieu (Éph. 2, 8) ; et « la foi est de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la parole de Dieu » (Rom. 10, 17). Il nous faut être appelés de Dieu, avant que nous soyons ou saints, ou sacrificateurs. C’est ainsi que Paul, s’adressant aux chrétiens de Rome, les nomme « des appelés de Jésus Christ » ; des « saints appelés », c’est-à-dire des saints par appel (Rom. 1, 6, 7 ; 1 Cor. 1, 2). Ainsi, un homme doit être vivifié, être né de nouveau, avoir la foi, posséder la vie éternelle comme don de Dieu, avoir l’Esprit de Christ, être scellé de l’Esprit Saint, pour être un « chrétien », au sens des Écritures, pour être un de ceux que la Parole de Dieu nomme des sacrificateurs. Voyez quant à la vie éternelle, Romains 6, 23 ; quant à l’Esprit de Christ, Romains 8, 9 ; quant au Saint Esprit, Jean 14, 17 ; Éphésiens 1, 13 ; 4, 30. Dans le judaïsme même, aucun homme ne pouvait, de sa propre volonté ou par la volonté d’autres hommes, acquérir la charge de souverain sacrificateur. « Or nul ne s’arroge cet honneur ; mais seulement s’il est appelé de Dieu, ainsi que le fut aussi Aaron. De même le Christ aussi ne s’est pas glorifié lui-même pour être fait souverain sacrificateur, mais celui-là l’a glorifié qui lui a dit : Tu es mon Fils ; moi je t’ai aujourd’hui engendré » (Héb. 5, 4, 5).

On voit aussi combien la chrétienté s’est écartée de l’enseignement qui avait été entendu dès le commencement, dans plusieurs choses auxquelles nombre de croyants se soumettent, et même qu’ils approuvent. Ainsi, dans la chrétienté, on fait (en suivant le judaïsme) une distinction entre le clergé et le reste des professants, distinction mise en évidence par les places qu’ils occupent respectivement durant les services religieux, comme aussi, dans plusieurs grandes fonctions de la chrétienté, par leurs résidences, leurs vêtements et d’autres détails. Le christianisme enseigne que tous les vrais croyants sont sacrificateurs (Apoc. 1, 6) ; qu’ils ont tous « pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus » (Héb. 10, 19).

L’un des divers maux résultant de cet écart de la vérité, est que, dans la chrétienté, l’on admet dans le clergé des hommes qui, quelque distingués qu’ils soient par leurs talents et leurs connaissances, n’ont jamais été appelés de Dieu pour occuper une telle place. Au jour présent, on voit souvent les chaires de ceux qui, dans les temps passés, ont souffert le martyre et ont péri sur les bûchers, parce qu’ils croyaient que la Parole de Dieu est la parole de Dieu, être occupées par ceux qui nient que la Parole de Dieu soit la parole de Dieu. Mon objet, dans cet écrit, n’est cependant pas de signaler aux croyants les maux qu’a engendrés le fait que la chrétienté s’est écarté de ce qui avait été « entendu dès le commencement », mais plutôt d’appeler leur attention sur la grandeur et l’étendue de cet écart.

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De plus, l’ordre observé dans les assemblées au commencement, et qui est si clairement exposé en 1 Corinthiens 14, 23-40, est mis en oubli partout où le judaïsme est imité et où l’exercice de la sacrificature est limité à une classe spéciale de personnes. Ce chapitre nous apprend entre autres choses qu’en ce temps-là, il y avait liberté pour tous de prophétiser l’un après l’autre dans l’assemblée, afin que tous pussent apprendre et être exhortés ; que les prophètes devaient parler, deux, ou trois, et les autres juger ; que ceux qui possédaient le don des langues ne devaient pas l’exercer, à moins qu’il n’y eût quelqu’un pour interpréter. Il y avait, sans doute, manquement de la part des saints à Corinthe, et par conséquent de la confusion dans l’assemblée. Cela arrivait si deux voulaient parler en même temps, et cela semble avoir été le cas, d’après les expressions « chacun à son tour » et « un à un », des versets 27 et 31. L’Esprit Saint, par le moyen de l’apôtre, corrige ces manquements ainsi que d’autres, en expliquant en détail aux Corinthiens la conduite à tenir dans l’assemblée. Il conclut en exhortant quiconque se croirait prophète ou spirituel, à reconnaître que ce qu’il leur écrivait dans ce chapitre était « le commandement du Seigneur » (v. 37).

Il n’y a qu’un petit nombre de croyants, comparativement parlant, qui aujourd’hui cherchent à obéir au commandement du Seigneur donné dans ce chapitre. Il a été mis en oubli par presque tout l’ensemble de la chrétienté.

Il est donc évident qu’au commencement, le ministère dans les assemblées n’était pas limité à une classe particulière de personnes. On a soulevé une objection contre les croyants qui cherchent à observer dans leurs assemblées les mêmes coutumes que les apôtres et les premiers chrétiens. On a dit que cela donnerait occasion à plusieurs d’user de cette liberté pour parler ou se joindre au service quand ils ne le devraient pas. Il est certain que cela peut arriver, et il semble qu’il en ait été ainsi à Corinthe (voyez v. 23 et 26). Il est cependant très fâcheux pour des croyants de désobéir au commandement du Seigneur, par la crainte que quelqu’un userait de cette liberté pour laisser agir la chair.

Le lecteur fera bien de remarquer que, lorsque les saints sont rassemblé selon la pensée de Dieu, révélée dans Sa Parole, selon ce qui a été « entendu dès le commencement », les manquements, mentionnés dans les épîtres comme se produisant chez les croyants des premiers temps, peuvent, à cause de la faiblesse ou du péché de l’homme, se montrer aujourd’hui parmi ceux qui sont ainsi rassemblés. Mais là où un nombre quelconque de personnes (croyants, ou seulement professants) sont réunies sur quelque principe ou système formé après le commencement, plusieurs de ces manquements qui avaient lieu quand les saints étaient rassemblés selon la pensée de Dieu, ne peuvent plus se produire. Par exemple, quand l’exercice du ministère est restreint à une seule personne, il ne peut arriver ce qui avait lieu chez les Corinthiens où l’on disait : « Moi, je suis de Paul ; et moi, d’Apollos ; et moi, de Céphas ; et moi, de Christ »[3].

Ce fait prouve que nulle assemblée formée sur les principes d’un quelconque de ces systèmes, ne constitue « une assemblée des saints » selon l’Écriture. C’est Dieu et non l’homme qui doit être l’auteur de la paix dans une telle assemblée. Si l’homme devient la puissance qui y maintient la paix, elle n’est pas, selon l’Écriture, « une assemblée des saints ». « Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix, comme dans toutes les assemblées des saints » (1 Cor. 14, 33). Les efforts et les préceptes des hommes, quelque pieux et bien intentionnés qu’aient pu être plusieurs d’entre eux, ont amené un certain ordre dans leurs réunions religieuses, et ainsi l’homme est devenu l’auteur de la paix, là où elle existe, dans ces assemblées ; mais pour le croyant qui comprend la Parole de Dieu et qui lui obéit, il est manifeste que cette substitution de l’autorité de l’homme à celle de Dieu est une grande déviation de ce qui avait été « entendu dès le commencement ». L’enseignement contenu en 1 Corinthiens 14, 23-40 a été et est pratiquement ignoré de presque toute la chrétienté.

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Un autre mal résultant de la désobéissance à la Parole de Dieu, est que les croyants qui se rattachent à l’un des systèmes formés après le commencement, sont entravés ou même entièrement empêchés dans l’exercice des dons que leur confère l’Esprit Saint (1 Cor. 12, 7-11). C’est une perte pour eux et pour toute l’assemblée de Dieu.

Dans les assemblées des saints « au commencement », il y avait la liberté pour chacun d’exercer le don qu’il avait reçu ; aujourd’hui, dans les systèmes de la chrétienté, cette liberté n’existe pas, et, en général, il n’est permis qu’à ceux qui font partie du clergé de prendre une part dans les services religieux.

Christ, étant monté en haut, a donné des dons aux hommes « en vue du perfectionnement des saints, pour l’œuvre du service, pour l’édification du corps de Christ » (Éph. 4, 8, 12). L’épître aux Corinthiens nous enseigne que chaque don est conféré par l’Esprit. « Car à l’un est donnée, par l’Esprit, la parole de sagesse ; et à un autre la parole de connaissance, selon le même Esprit ; et à un autre la foi, par le même Esprit… Mais le seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît » (1 Cor. 12, 8-11). Chaque croyant a le privilège d’exercer le don qui est en lui pour la gloire du Seigneur et pour le bien des hommes. Il est écrit que « à chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue de l’utilité » (1 Cor. 12, 7). Tout croyant, dans quelque secte de la chrétienté qu’il se trouve, peut être employé de Dieu pour la bénédiction d’autres, mais il ne suit pas, de ce que Dieu l’emploie ainsi, que lui-même use du don qui est en lui selon la pensée du Seigneur. Pour en user ainsi, il doit obéir à la Parole de Dieu, et s’il est obéissant, il cherchera certainement à demeurer dans ce qui a été « entendu dès le commencement ».

Or quand nous demeurons ainsi dans ce qui a été « entendu dès le commencement », plusieurs vérités contenues dans la Parole de Dieu se déploient devant nous, vérités que l’on ne saurait apprendre de la même manière lorsqu’on reste dans un des systèmes formés après le commencement. En Jean 7, 17, nous lisons ces paroles du Seigneur Jésus : Si quelqu’un veut faire la volonté de Dieu, « il connaîtra de la doctrine si elle est de Dieu, ou si moi je parle de par moi-même ». Il est aussi écrit : « Écouter est meilleur que sacrifice, prêter l’oreille, meilleur que la graisse des béliers » (1 Sam. 15, 22). Entre autres vérités, le croyant soumis à la Parole, apprendra la vérité d’un « seul corps » (1 Cor. 12, 12-27 ; Éph. 4, 4-16 ; Col. 2, 19), et la connaissance de cette vérité lui apprendra aussi que le don qui est en lui doit être employé pour l’édification du corps tout entier.

La vérité d’un « seul corps » ne fut pas révélée avant que Christ (la Tête du corps) fût monté au ciel et que le Saint Esprit eût été envoyé (Rom. 16, 25, 26 ; Éph. 3, 5, 9 ; Col. 1, 26, 27). Elle n’est enseignée que dans les épîtres de Paul, le mystère lui ayant été spécialement révélé (Éph. 3, 2-4). Dans chacun de ces trois versets, il se mentionne personnellement.

Celui qui écrit ces remarques ne s’étendra pas ici sur la vérité d’un « seul corps ». Plusieurs traités ont été publiés sur ce sujet, et le lecteur peut y trouver cette vérité clairement et complètement développée. Il comprendra alors qu’un chrétien doit connaître la vérité d’un « seul corps », avant de pouvoir exercer le don qui est en lui d’une manière intelligente selon la pensée de Christ, de Celui qui est « la Tête du corps » (Éph. 1, 22, 23 ; 4, 15, 16 ; Col. 2, 19).

La vérité dont nous parlons est spécialement développée dans l’épître aux Éphésiens, dans celle aux Colossiens et dans le chapitre 12 de la première épître aux Corinthiens. On peut joindre à ces passages Romains 12, 4-8. « Dieu a placé les membres — chacun d’eux — dans le corps, comme il l’a voulu ». Plus un membre a de valeur, plus il importe qu’il retienne le Chef, de manière qu’il soit dans une condition propre à être employé pour le profit de tout le corps (Col. 2, 19). Si le cœur ne fonctionne pas bien, le corps en souffrira plus que si l’un des yeux était malade ; et si l’un des yeux est atteint, le corps souffrira plus que si le bout du petit doigt avait quelque mal ; cependant le service de chaque membre est nécessaire au bien de tout le corps, et le bout du petit doigt peut être très utile en ôtant la poussière qui gênerait la vue de l’un des yeux. « Bien plutôt les membres du corps qui paraissent être les plus faibles, sont nécessaires » (1 Cor. 12, 22). Chaque saint est tenu d’employer le don qui est en lui pour l’édification de tout le troupeau du Seigneur (Act. 20, 28 ; Rom. 12, 6-8 ; 1 Pier. 4, 10 ; 5, 2).

Lorsque Christ est monté en haut, « il a emmené captive la captivité, et a donné des dons aux hommes » (Éph. 4, 8). Nous pouvons être sûrs que le Seigneur en a donné le nombre exactement requis pour l’œuvre. Pas un de trop, pas un de moins. Ceux qui étaient ainsi doués devaient faire disciples toutes les nations ; ils devaient aller par tout le monde et prêcher l’évangile à toute la création (Matt. 28, 19 ; Marc 16, 15). Les dons d’en haut étaient dispensés dans ce but. Nous savons que, quelque fidèles que fussent, par grâce, les apôtres à beaucoup d’égards, ils manquèrent néanmoins à effectuer le commandement qui leur avait été donné. Quelquefois, dans nos prières, nous demandons que des évangélistes et d’autres dons soient suscités par le Seigneur. Ces prières montrent que nous pensons qu’il serait nécessaire, pour l’œuvre du Seigneur, d’avoir un plus grand nombre de dons que ceux que nous avons déjà. Ce qu’il faudrait, c’est que ceux qui sont doués exerçassent, selon la pensée du Seigneur, les dons qu’ils ont déjà reçus. Le Seigneur ne nous dit pas de prier ainsi, mais Il nous dit de prier afin que le Maître de la moisson pousse des ouvriers dans la moisson. Je crois qu’il y a maintenant dans le monde, sauf les apôtres, un nombre complet de dons, selon Éphésiens 4, 11, mais il y a un très grand nombre de croyants, doués par l’Esprit pour faire l’œuvre du Seigneur, qui sont empêchés d’exercer leurs dons, parce qu’ils sont (outre d’autres causes) retenus dans des liens qui ne leur permettent pas d’employer, selon la pensée du Seigneur, les dons qui leur ont été dispensés. La parabole du commencement de Matthieu 20 est généralement appliquée à l’évangile, mais on peut bien l’appliquer aussi à ces ouvriers qui sont aujourd’hui, comme il semble, à ne rien faire sur la place du marché. Plusieurs croyants qui ont des dons sont grandement peinés par les doctrines qui leur sont prêchées ; mais les liens du système auquel ils se sont accoutumés sont si forts que, de même que Lot autrefois, leur âme juste est tourmentée de jour en jour par les choses qu’ils continuent à entendre. Tout ce que notre précieux Seigneur a fait, Il l’a fait en puissance aussi bien qu’en amour, et nous pouvons être certains que le nombre complet de dons sont sur la terre à ce moment, quelque faible que soit, à cause du manquement de l’homme, le témoignage donné contre les mauvaises doctrines qui surgissent de tous côtés.

Quant aux serviteurs doués d’une manière spéciale, l’Esprit de Dieu, par l’apôtre Paul, les exhorte sérieusement à employer les dons qu’ils ont reçus respectivement. On le voit par les paroles qu’il adresse à Timothée et par le message envoyé à Archippe (comp. 2 Tim. 1, 6, avec Phil. 2, 20 ; et Col. 4, 17, avec Philém. 2). Ces exhortations montrent que les plus excellents serviteurs peuvent manquer, faute de diligence, à exercer les dons qui leur ont été accordés.

Si, dans les premiers temps, il y avait danger que des hommes tels que Timothée et Archippe manquassent à exercer les dons qu’ils avaient reçus, le même danger existe certainement pour le croyant, aujourd’hui où il n’y a plus d’apôtre pour l’exhorter à ranimer le don qui est en lui, ou à prendre garde au service qu’il a reçu dans le Seigneur, et quand, au lieu d’être dans une assemblée où prévaut « la loi parfaite… de la liberté » (Jacq. 1, 25), il est lié à un système où n’existe pas la liberté qui était au commencement.

Le croyant, pour exercer selon la pensée du Seigneur le don qui est en lui, doit poursuivre « la justice, la foi, l’amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur » (2 Tim. 2, 22). Là il aura la liberté donnée aux deux ou trois assemblés au nom du Seigneur, et au milieu desquels le Seigneur déclare être présent Lui-même (Matt. 18, 20). En d’autres termes, le croyant doit demeurer dans ce qui a été « entendu dès le commencement ».

Quelqu’un dira peut-être : Je désire sérieusement obéir à la Parole de Dieu et faire Sa volonté, et je vois clairement que je ne suis pas demeuré dans ce qui a été « entendu dès le commencement » ; mais bien que les précédentes remarques aient servi à me montrer qu’en général les saints n’ont pas obéi à cette injonction, elles ne m’ont pas suffisamment rendu clair ce qui a été « entendu dès le commencement », et dont il faut que j’aie quelque connaissance pour pouvoir y demeurer. Ne serait-il donc pas bon d’établir ce qui a été « entendu dès le commencement » ?

Vous devez, cher lecteur, l’apprendre par une étude diligente, ainsi que par une compréhension intelligente des Écritures. « Jusqu’à ce que je vienne, attache-toi à la lecture, à l’exhortation, à l’enseignement », disait le vieil apôtre à son enfant bien-aimé Timothée. La communion et la fréquentation de ceux qui cherchent à obéir à cette exhortation, vous aidera sans aucun doute grandement. Mais il ne faut pas oublier que ce qui a été dit par le Seigneur et Ses apôtres, comprend, non seulement tout ce qu’enseignent le Seigneur et les apôtres, mais aussi les cinq livres de Moïse et les autres parties de l’Ancien Testament, qui, parce qu’ils ont été cités comme autorité par le Seigneur et Ses apôtres et prophètes, forment aussi une partie de ce qui a été « entendu dès le commencement ».

Certaines portions de la Parole peuvent cependant être indiquées comme particulièrement utiles au croyant. Ainsi l’apôtre Paul, s’adressant aux anciens d’Éphèse et les avertissant contre les loups redoutables qui entreraient parmi eux, et contre les faux docteurs qui s’élèveraient d’entre eux-mêmes après son départ, dit : « Et maintenant je vous recommande à Dieu, et à la parole de sa grâce, qui a la puissance d’édifier et de vous donner un héritage avec tous les sanctifiés » (Act. 20, 32). Quand la Parole de Dieu nous édifie dans la vérité, elle nous enseigne certainement ce qui a été « entendu dès le commencement ». Le Seigneur disait à Ses disciples : « La lampe du corps, c’est ton œil ; lorsque ton œil est simple, ton corps tout entier aussi est plein de lumière » ; et encore : « Si donc ton corps tout entier est plein de lumière, n’ayant aucune partie ténébreuse, il sera tout plein de lumière, comme quand la lampe t’éclaire de son éclat » (Luc 11, 34, 36). Si l’œil du croyant est simple, non seulement il aura la lumière pour discerner le sentier dans lequel il doit marcher en harmonie avec la pensée du Seigneur, mais tous ceux qui marchent avec lui auront aussi la même lumière. Un corps qui est plein de lumière rend ceux qui sont près de lui capables de discerner les objets qui sont devant eux, et ainsi d’éviter les pièges que l’ennemi sème constamment dans le sentier des saints. L’injonction de l’apôtre à Timothée est en accord évident avec cet enseignement : « Sois attentif à toi-même et à l’enseignement ; persévère dans ces choses, car en faisant ainsi tu te sauveras toi-même et ceux qui t’écoutent » (1 Tim. 4, 16). Ainsi Timothée, en prenant garde à lui-même et à la doctrine (d’abord à sa propre conduite, quelque excellent qu’il pût être comme enseignant), non seulement se sauverait lui-même du danger d’être « ballotté et emporté çà et là par tout vent de doctrine dans la tromperie des hommes, dans leur habileté à user de voies détournées pour égarer », mais ceux qui l’écoutaient seraient aussi préservés de ce piège et d’autres aussi. Un autre passage nous apprend que marcher dans l’obéissance envers Dieu est le moyen de connaître Sa doctrine. Le Seigneur dit : « Ma doctrine n’est pas mienne, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire Sa volonté, il connaîtra de la doctrine si elle est de Dieu, ou si moi je parle de par moi-même » (Jean 7, 16, 17). Il est dit des premiers croyants à Jérusalem : « Et ils persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et les prières » (Act. 2, 42). L’apôtre des Gentils, avancé en âge, près d’être immolé, après avoir exhorté son enfant bien-aimé Timothée à tenir ferme comme témoin de Dieu pour la vérité, dit : « Considère ce que je dis ; car le Seigneur te donnera de l’intelligence en toutes choses » (2 Tim. 2, 7). Des passages tels que ceux-ci peuvent aider le croyant, mais il doit prendre garde à toute la Parole de Dieu, s’il veut connaître ce qui a été « entendu dès le commencement ».

Mais quoique mon lecteur puisse reconnaître que, dans les remarques que j’ai faites ci-dessus, l’état général de chute de la chrétienté n’a pas été exagéré, la question suivante pourrait se poser dans son esprit : « N’y a-t-il pas eu, après les jours de Paul et de Timothée, quelques croyants qui sont demeurés dans ce qui a été « entendu dès le commencement » ?

On peut répondre qu’il y a eu de tout temps dans la chrétienté des disciples de Christ dévoués et fidèles par grâce, et qui sont demeurés ainsi pour autant qu’ils avaient de lumière ; mais ils ne pouvaient aller plus loin que la lumière qu’ils avaient.

Une très faible connaissance de l’état de la chrétienté durant les dix-huit siècles passés, suffit pour convaincre le lecteur croyant que bien qu’il y ait eu, par grâce, des chrétiens individuellement fidèles durant ce temps, l’écart d’avec ce qui avait été « entendu dès le commencement » a prévalu, quant aux sujets traités dans les remarques précédentes, dans presque tout l’ensemble de la partie religieuse de la chrétienté, même depuis les jours des apôtres.

Le croyant ne sera pas surpris de cela, s’il se rappelle que la Parole de Dieu fut retirée de très bonne heure à la masse du peuple par l’autorité ecclésiastique, et que c’est seulement en comprenant la Parole d’une manière intelligente et en lui obéissant, que l’on peut demeurer dans ce qui a été « entendu dès le commencement ».

Les Écritures nous font voir que, même dans les temps apostoliques, quelques-uns s’en écartaient déjà (2 Cor. 12, 20, 21 ; Phil. 2, 21 ; 3, 18, 19 ; Tite 1, 10 ; 2 Pier. 2, 1, 2 ; 1 Jean 2, 19, 26 ; 2 Jean 10 ; 3 Jean 10, 11 ; les épîtres de Jacques et de Jude). Nous apprenons par la Parole de Dieu que cet écart deviendrait encore plus grand lorsque les apôtres ne seraient plus là (Act. 20, 29, 30 ; 1 Tim. 4, 1-3 ; 2 Tim. 3, 1-5 ; 4, 3, 4 ; 2 Pier. 2, 1 ; 3, 3). Cet abandon de la vérité s’accrut à un tel point, et l’ignorance qui se répandit dans la chrétienté fut si grande, que les siècles qui précédèrent la découverte de l’imprimerie et la Réformation, sont universellement désignés et connus comme « les siècles de ténèbres ».

Le lecteur ne doit pas nier cet écart général de la vérité, parce que de temps à autre, durant cette époque de ténèbres, de même qu’avant et après, il y eut de fidèles témoins de la vérité. Wiklef, Huss, Jérôme de Prague, Tyndall, Luther, Zwingli, Calvin, Ridley, Latimer, Knox, et beaucoup d’autres, rendirent par leur vie et leur mort un témoignage brillant et béni ; toutefois ils ne pouvaient demeurer dans ce qui a été « entendu dès le commencement », qu’aussi loin qu’allait leur lumière sur ce point.

Il faut nous rappeler que nous devons avoir les commandements du Seigneur avant de pouvoir les garder. Notre précieux Sauveur nous l’enseigne, lorsqu’Il dit : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime, sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui » (Jean 14, 21). Si un maître envoie à son serviteur une lettre lui commandant certaines choses à faire, et que la lettre n’atteigne pas le serviteur, celui-ci, quelque fidèle et désireux qu’il soit d’accomplir toutes les volontés de son maître, manquera nécessairement à faire les choses que son maître désire. Supposons que la lettre tombe entre les mains d’une troisième personne ; elle devrait la donner, cela va sans dire, à son destinataire. Mais si, au contraire, elle emploie tous ses efforts pour empêcher qu’il la voie, sous prétexte qu’il suffit qu’elle lui en communique le contenu, et si, par ignorance de la pensée de l’écrivain ou de la signification des mots, ou par quelque autre cause, elle ne donne pas correctement au serviteur ce que dit la lettre, celui-ci, en suivant les directions de cette personne, manquera aussi à faire la volonté de son maître. C’est pourquoi, cher lecteur, il vous faut étudier la Parole pour vous-même, si vous désirez marcher selon ce qui a « commencé par être annoncé par le Seigneur », et « nous a été confirmé par ceux qui l’avaient entendu ».

Si le croyant trouve que l’enseignement de personnes qu’il entend est en accord avec la Parole, il peut en profiter et en être reconnaissant ; mais sa confiance doit être en Dieu et dans la Parole de Sa grâce, selon l’exhortation de l’apôtre aux anciens d’Éphèse, en Actes 20, 32.

Le lecteur pourrait encore se demander : « Comment se peut-il que ces hommes pieux et savants, dont les noms ont été mentionnés, et qui, eux-mêmes, possédaient et étudiaient les Écritures, n’aient pas obéi à l’exhortation donnée par l’apôtre, relativement aux sujets traités dans la première partie de ces remarques ? ».

Ce fait ne doit surprendre personne. Ils voyaient les maux et les abus qui régnaient dans le système reconnu alors dans toute la chrétienté comme étant l’Église de Dieu. Ils cherchèrent, autant qu’il était en eux de le faire, à supprimer ces maux et ces abus. Ils cherchèrent aussi à donner la Parole de Dieu au peuple dans une langue qu’il comprendrait. Le système qui dominait alors recommandait les œuvres, les pénitences, les indulgences, les absolutions et d’autres choses, comme le moyen d’obtenir la faveur de Dieu et le pardon des péchés, et ces hommes sérieux et dévoués étaient occupés à s’opposer à ces fausses doctrines et à annoncer au peuple que, sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu (Héb. 11, 6) ; qu’on est justifié par la foi sans œuvres de loi (Rom. 3, 28) ; que c’est seulement par Christ que l’on peut être sauvé ; que les péchés ne peuvent être effacés que par le sang précieux qui, à la croix, sortit de Son côté percé ; que, par ce sang seul, on peut entrer dans les lieux saints (Act. 4, 12 ; 13, 38, 39 ; Héb. 1, 3 ; 10, 14, 19 ; 1 Jean 1, 7). Prêcher au peuple un clair et simple évangile, et le délivrer des faux enseignements, des abus et des erreurs qui étaient partout répandus et dominaient, voilà quelle était l’œuvre de ces hommes de Dieu. Ils annonçaient les vérités spécialement nécessaires et appropriées au temps où ils vivaient, et ils pensaient plus à purifier ce qui était alors regardé comme étant l’Église de Dieu, qu’à apprendre, d’après les Écritures, ce qu’est réellement « l’Assemblée de Dieu ».

Il sera utile au lecteur de se rappeler que le mot « église » vient du mot grec ecclèsia, dont la signification propre est « assemblée ». Le mot « église » a reçu plusieurs significations conventionnelles tout à fait contraires au sens du mot grec. Ainsi on dit « l’église » pour désigner le bâtiment où se rassemblent les membres d’une dénomination chrétienne ; « aller à l’église », signifiera aller assister à un service religieux. Un futur ecclésiastique dira : « Je me destine à l’église ». Église désigne encore l’ensemble de ceux qui se rattachent à telle ou telle forme religieuse. On aurait évité la confusion qui résulte de ces diverses expressions si, dans les versions ordinaires du Nouveau Testament, on avait rendu le mot grec par celui qui exprime son véritable sens : « Assemblée ». Au chapitre 19 des Actes, où il s’agit d’un concours de peuple, le mot « ecclèsia », dans ces versions, est bien traduit par « assemblée », et aurait dû l’être ainsi partout. On aurait mieux compris la portée de l’expression « l’Assemblée de Dieu », employée dans l’Écriture.

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Durant les siècles de ténèbres, la masse du peuple, et même la plupart des nobles, étaient plongés dans une telle ignorance que peu d’entre eux savaient lire ou écrire. Ceux qui possédaient ces connaissances élémentaires ne se trouvaient guère que dans le clergé. En ces temps aussi, l’autorité ecclésiastique tenait le peuple dans l’ignorance des Écritures et ne lui en permettait pas la lecture ; de plus, les services religieux se faisaient dans une langue que la masse des gens ne comprenait pas. Il y eut des temps où, si les Écritures étaient lues dans une famille et que le fait parvînt aux oreilles de l’autorité ecclésiastique, le possesseur d’un tel livre pouvait être accusé d’hérésie et condamné comme tel. Un grand nombre de croyants expièrent par les tortures et par la mort la confession que leur fidélité au Seigneur les porta à faire du nom de Christ. Dans ces temps-là, plusieurs, même parmi les ecclésiastiques, furent, par grâce, rendus attentifs aux abus qui régnaient dans le système religieux du jour, et protestèrent fidèlement contre eux. Mais ils ne discernaient pas que le système lui-même était opposé à ce qui avait été « entendu dès le commencement ».

Les siècles d’obscurité durèrent jusqu’à l’introduction de l’imprimerie et le temps de Luther. Alors, en différentes contrées, des multitudes se séparèrent du système romain, et l’évangile de la grâce de Dieu et la justification par la foi en Jésus Christ sans œuvres de loi, furent prêchés fidèlement au près et au loin.

Cet abandon du système romain ne fut cependant pas suivi d’un retour à ce qui avait été « entendu dès le commencement ». Au contraire, on établit divers autres systèmes religieux, formés selon les pensées, les sentiments et les désirs de différentes personnes, chez lesquelles existaient, sans doute, de la piété et de la sincérité, et qui croyaient ces systèmes en accord avec la Parole de Dieu. Pas un de ces systèmes cependant ne fut formé en obéissance aux commandements du Seigneur, donnés par l’Esprit Saint par le moyen de l’apôtre, et que nous trouvons en 1 Corinthiens 14, 23-40, ni selon l’exhortation que Paul avait adressée aux anciens d’Éphèse. Ce fait sera évident pour le croyant à qui sont familiers les enseignements contenus dans ce chapitre. Tous les chrétiens sont heureux de reconnaître que l’évangile était plus fidèlement prêché, et qu’en général les services religieux étaient plus simples et plus conformes à la Parole qu’ils ne l’avaient été durant les siècles d’obscurité. Néanmoins, le triste fait demeure que, relativement au service de Dieu, les pensées des hommes eurent plus de part dans la formation de ces systèmes, que les commandements du Seigneur si clairement enjoints aux croyants dans le chapitre déjà cité.

La Réformation (ainsi nommée) et la formation de ces divers systèmes furent suivis d’un temps de léthargie qui affecta tout l’ensemble du protestantisme. L’état de l’assemblée de Sardes (Apoc. 3, 1-6) décrit cette période : « Tu as le nom de vivre, et tu es mort ». Le protestantisme a été dans son caractère général un froid formalisme sans vie. Il y a eu cependant, dans ce que Sardes typifie, des disciples fidèles et dévoués du Seigneur Jésus Christ, ainsi que des réveils momentanés au sein de cette léthargie. Le Seigneur dit à l’ange de l’assemblée qui est à Sardes : « Tu as quelques noms à Sardes qui n’ont pas souillé leurs vêtements ; et ils marcheront avec moi en vêtements blancs, car ils en sont dignes ». Mais, bien que plusieurs aient été de temps à autre réveillés de la léthargie générale — le ministère de certains hommes de Dieu ayant servi, par grâce, à cette fin — cependant cet état de sommeil s’est de nouveau étendu sur le protestantisme, et n’a peut-être jamais pesé plus lourdement que dans la première partie du siècle passé.

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C’est alors que les esprits de plusieurs personnes pieuses et les cœurs de plusieurs croyants sérieux ont été très exercés au sujet de la condition généralement basse du protestantisme. Cela fut suivi de deux mouvements remarquables qui commencèrent à peu près en même temps, principalement en Angleterre.

Un de ces mouvements fut celui qui a été appelé tractarianisme, puséisme et mouvement de la haute église. Des hommes de grand talent, instruits et bien doués, cherchèrent à réveiller les masses de leur sommeil et de leur insouciance, ainsi que du relâchement qui prévalait alors si généralement. Ils cherchèrent à y arriver, en insistant avec force sur l’observation stricte et diligente des diverses formes et ordonnances religieuses. Cet enseignement eut pour résultat un changement marqué dans la conduite d’un grand nombre, et à la place du relâchement général qui avait existé précédemment, furent substitués un ordre et une bienséance extérieurs. Malgré l’incrédulité croissante de nos jours, ce mouvement continue à exercer son influence sur un grand nombre de personnes pieuses, mais, en même temps, sa tendance est de se rapprocher de plus en plus du système catholique romain et de s’unir à lui.

L’autre mouvement commença par le moyen de quelques croyants humbles d’esprit qui furent conduits à se réunir pour prier et pour étudier ensemble la Parole de Dieu. Eux aussi, comme ceux dont nous avons parlé plus haut, étaient très affligés et exercés à cause de l’état de mort qui les entourait.

Le résultat de ces réunions pour la prière et l’étude des Écritures, fut que leurs yeux furent ouverts pour voir que la chrétienté s’était universellement écartée de ce qui avait été « entendu dès le commencement ». Ils furent ainsi amenés à la conclusion qu’aucun des systèmes religieux existants n’était en accord ni avec les commandements du Seigneur contenus en 1 Corinthiens 14, 23-40, ni avec l’exhortation donnée en 1 Jean 2, 24. En conséquence, obéissant à ce qui est contenu dans ce chapitre et à cette exhortation, ils se séparèrent des systèmes religieux et cherchèrent à demeurer dans ce qui a été « entendu dès le commencement ».

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Ils se réunirent donc simplement au nom du Seigneur, appuyés sur ce passage : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Matt. 18, 20). Ils furent aussi conduits à se rassembler le premier jour de la semaine simplement comme frères dans le Seigneur, afin de rompre le pain selon les paroles de leur précieux Sauveur (Luc 22, 19 ; 1 Cor. 11, 23-26), et selon la coutume des apôtres et des disciples au commencement (Act. 20, 7). Ils cherchèrent, comme les premiers croyants, à persévérer « dans la doctrine et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et les prières » (Act. 2, 42).

Des passages, tels que Matthieu 28, 19 ; Marc 16, 15 ; Matthieu 9, 37, 38, leur montraient qu’ils devaient prêcher aux inconvertis l’évangile, la bonne nouvelle que Dieu a envoyée à l’homme ; mais en même temps, d’autres passages, tels que Jean 4, 23, 24 ; 2 Corinthiens 6, 14-18 et Hébreux 13, 13, leur faisaient voir combien il est mal pour des croyants de s’associer avec des inconvertis pour s’approcher de Dieu dans la prière ou le culte ; et, d’un autre côté, des passages comme 2 Timothée 2, 22 ; Actes 4, 23, et 20, 7, leur rendaient évident quels étaient ceux avec qui ils avaient à se trouver, lorsqu’ils se rassemblaient au nom du Seigneur.

Leur obéissance à la Parole leur fut en grande bénédiction de la part du Seigneur. Ils furent conduits à voir, outre le fait de se rassembler selon les commandements du Seigneur, plusieurs vérités précieuses qui, pendant bien des siècles, avaient été cachées aux croyants dans le brouillard épais des temps ténébreux du Moyen-Âge, et sous l’atmosphère pesante qui, bientôt après la Réformation, enveloppa les âmes ; vérités clairement exposées dans la Parole de Dieu.

Ainsi ils apprirent que la notion — si communément reçue encore maintenant par beaucoup de croyants — d’une résurrection générale, était directement contraire à l’enseignement de l’Écriture, qui nous dit clairement et de manière à être compris par le plus jeune croyant, qu’il y aura deux résurrections : l’une des justes, et l’autre des injustes, et qu’un intervalle de mille années séparera la première de la seconde (Apoc. 20, 4-6, 12-15 ; Jean 5, 29 ; Act. 24, 15 ; Luc 14, 14 ; 1 Cor. 15, 51, 52 ; 1 Thess. 4, 15-17).

Ils apprirent aussi que la première résurrection aurait lieu quand le Seigneur accomplirait Ses paroles : « Et si je m’en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi ; afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi » (Jean 14, 3) ; et qu’alors le Seigneur Lui-même descendrait du ciel avec un cri de commandement, avec une voix d’archange, et avec la trompette de Dieu, et que les morts en Christ ressusciteraient premièrement, et que les croyants alors vivants et transmués, seraient ravis ensemble, avec ceux qui seraient ressuscités, dans les nuées, à la rencontre du Seigneur, en l’air. Ainsi plusieurs croyants ne passeraient même pas par la mort ; leurs corps étant toutefois changés en des corps de gloire, transformés en la ressemblance du corps glorifié du Seigneur ; cette résurrection des morts et la transformation des vivants devant s’effectuer en un instant, en un clin d’œil, selon l’opération de ce pouvoir que le Seigneur a de s’assujettir même toutes choses (1 Cor. 15, 51-57 ; 1 Thess. 4, 13-18 ; Phil. 3, 21 ; 1 Jean 3, 2).

Il est bon de remarquer que le mot grec kéleusma de 1 Thessaloniciens 4, 16, traduit par l’expression « cri de commandement », est comme un ordre donné par un général à son armée, ou par un amiral à sa flotte, ordre qui ne serait pas compris par un ennemi, mais seulement par ceux qui appartiennent à celui qui commande. Ainsi, à la première résurrection, les croyants seuls entendront ce cri, et obéiront à son appel. Nous lisons en Apocalypse 20, 5 : « Le reste des morts ne vécut pas jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis ». À la fin des mille années du règne de Christ et des saints, les morts qui n’auront pas été sauvés par la foi, paraîtront devant Lui pour être jugés selon leurs œuvres (Apoc. 20, 12).

Ceux qui s’étaient séparés des systèmes religieux humains pour se rassembler simplement au nom du Seigneur, apprirent encore d’autres vérités, telles que celle du « seul corps » (Rom. 12, 4, 5 ; 1 Cor. 10, 17 ; 12, 12-27 ; Éph. 1, 22, 23 ; 3, 6 ; 4, 15, 16 ; 5, 30 ; Col. 1, 18 ; 2, 19). La Parole de Dieu leur enseigna aussi ce qu’est réellement l’Église comme « l’Assemblée de Dieu » (voyez sur ce point Matt. 16, 18 ; 1 Tim. 3, 15) ; et l’unité des saints selon la pensée de Dieu, en Jean 10, 16 (sur ce sujet, lisez encore Jean 13, 34, 35 ; 15, 12, 17 ; 17, 11, 21 ; Act. 1, 14 ; 2, 42, 44 ; 4, 32 ; 1 Cor. 1, 10 ; Phil. 1, 27).

Il leur fut également donné de comprendre que, si une assemblée doit être de toutes manières réglée et maintenue selon les commandements de Dieu, il faut aussi qu’elle poursuive la sainteté. Elle doit être gardée pure. Ils virent que cela nécessitait l’exercice de la discipline à l’égard de toute personne dans l’assemblée qui se serait rendue coupable d’un péché grave, tels que ceux qui sont mentionnés en 1 Corinthiens 5, 11, et que cette personne devait être exclue de l’assemblée (v. 13). Ne pas exercer la discipline selon la Parole, non seulement serait garder du levain dans l’assemblée, mais la souillerait tout entière. « Un peu de levain fait lever la pâte tout entière » (1 Cor. 5, 6). Si quelqu’un dans l’assemblée avait péché de cette manière, l’assemblée, en obéissance à la Parole de Dieu, devait l’ôter du milieu d’elle, comme étant un méchant (1 Cor. 5, 13 ; voyez aussi 1 Cor. 3, 17 ; 1 Pier. 1, 15, 16 ; Ps. 93, 5 ; Marc 11, 17).

Ces croyants furent aussi rendus capables, par grâce, d’aller annoncer l’évangile dans sa simplicité, ne recevant rien des Gentils, selon 3 Jean 7, et de prêcher, selon le don qui leur avait été départi, l’évangile que Paul prêchait parmi les nations, et qu’il appelait « mon évangile » et « l’évangile de la gloire du Christ ». Ainsi la connaissance des vérités qu’ils avaient reçues se répandit, non seulement dans la contrée où d’abord elles avaient été mises en lumière, mais aussi en diverses contrées des cinq continents et dans plusieurs îles. Un trait remarquable de nos jours, c’est que ces vérités sont plus promptement acceptées par plusieurs d’entre ceux qui sont sortis du paganisme que par ceux qui professent le christianisme. C’est ainsi que, dans les premiers temps, la Parole était reçue avec plus d’empressement par un grand nombre de païens à Antioche, à Thessalonique et en d’autres villes, que par les Juifs qui, pour la plupart, rejetaient la vérité (Act. 11, 20, 21, 26 ; 17, 12 ; 1 Thess. 1, 5, 7, 9 ; et Act. 13, 46 ; 18, 28).

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Mais, dans ce mouvement, accompagné d’abord d’une grande bénédiction, on a pu voir, comme dans tous les cas où Dieu a accordé une bénédiction spéciale à l’homme, l’incapacité de celui-ci de répondre à la grâce qui lui a été conférée, ou de conserver la bénédiction qu’il a reçue. Cela est vrai de chacun de nous individuellement, et si nous ne l’avons pas appris pleinement dans notre cas particulier, l’histoire des plus éminents serviteurs de Dieu mentionnés dans l’Écriture, nous le montrera avec évidence.

Ainsi le péché et la chute d’Adam sont manifestes à tous. Quand un monde nouveau commence avec Noé, celui-ci plante la vigne, s’enivre, et ce monde nouveau entend à son aurore une malédiction prononcée contre un des membres de la famille du patriarche. Le père des croyants descend en Égypte, et là, il fait passer sa femme pour sa sœur. Isaac fait de même, et l’on sait tous les manquements de Jacob. Les libérateurs d’Israël, dans les Juges, nous disent la même histoire. Il en est ainsi des rois, même de David, l’homme selon le cœur de Dieu (Act. 13, 22), et de Salomon, à qui Dieu avait donné un cœur sage et intelligent (1 Rois 3, 12). Pierre renie le Seigneur, et, plus tard, lui, l’apôtre de la circoncision, à qui Jésus avait remis les clefs du royaume des cieux, a besoin d’être repris, parce qu’il ne marchait pas droitement selon la vérité de l’évangile (Matt. 16, 19 ; Gal. 2, 14). Paul aussi (par amour pour sa nation) manque à obéir aux paroles du Seigneur, tandis qu’il était encore libre (Act. 22, 18, 21), et lui, l’apôtre des Gentils, apprend, comme prisonnier, quelle était l’œuvre glorieuse à laquelle le Seigneur l’avait appelé quand il était libre (Éph. 3, 1 ; 4, 1).

Il est certainement humiliant pour nous de voir que non seulement nous, nous avons manqué, mais qu’il en a été de même des plus grands serviteurs de Dieu. Mais dans la lumière qui nous a été donnée d’en haut touchant notre précieux Seigneur, nous contemplons en Lui quelqu’un en qui s’est toujours vue la perfection. En regardant à Lui, le cœur se repose dans une paix parfaite. Le croyant sait que Christ a, par Son sang, lavé et ôté tous les péchés de ceux qui, par grâce, ont foi en Lui, leur divin Rédempteur. Son œuvre à la croix a fait face pleinement à tous leurs besoins. Mais c’est en connaissant Christ Lui-même que le croyant découvre quelle merveilleuse bénédiction possèdent ceux dont la joie est de se nourrir de Celui qui, dans toutes Ses pensées, Ses paroles, Ses actes et les mouvements de Son être, fut parfait de la crèche jusqu’à la croix.

Quant à l’homme, non seulement il y a eu manquement individuel, même chez les plus fidèles serviteurs de Dieu, mais le péché et l’abandon de la bénédiction venue d’en haut ont été aussi manifestés collectivement dans toutes les dispensations où une bénédiction a été conférée à l’homme, et où il a eu à jouer un rôle d’une manière quelconque.

Ces temps ou dispensations, renfermant celle qui est encore à venir, sont au nombre de sept ; sept étant le symbole de ce qui est complet, soit en bien (de la part de Dieu), soit en mal (de la part de l’homme). Cinq sont passées, la sixième est le temps actuel, la septième est future. Ces divers temps sont :

1° Le jardin d’Éden.

2° Le temps avant le déluge.

3° Le temps qui suivit le déluge.

4° L’appel d’Abraham et Israël.

5° La venue de Jésus et Sa crucifixion.

6° Le temps présent où l’Esprit Saint est sur la terre.

7° La venue de Christ comme Juge et Roi, et l’époque ordinairement nommée « le millénium ».

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Toute personne qui a quelque intelligence de la vérité reconnaîtra sans difficulté que, dans chacune des cinq périodes passées et dans celle où nous sommes, la bénédiction donnée de Dieu a eu pour suite le péché, le rejet de la bénédiction, le manquement complet de la part de l’homme. Et quant à la septième période, encore à venir, le livre de l’Apocalypse nous apprend que, quelque grandes qu’auront été la bénédiction donnée et la puissance exercée durant ces mille années du règne de Christ, l’homme néanmoins tombera encore (Apoc. 20, 3, 7, 8, et voyez aussi Ps. 18, 44, où il est dit : « Les fils de l’étranger se sont soumis à moi en dissimulant », ou en « rendant une obéissance feinte ». Comp. Ps. 66, 3).

Le millénium sera suivi de l’état éternel ; là l’homme ne faillira plus, parce que Dieu sera tout en tous (Apoc. 21, 3, 4, 5 ; 1 Cor. 15, 28).

Dans le jardin d’Éden, l’Éternel Dieu avait fait croître tout arbre agréable à la vue et bon à manger. L’homme y fut placé pour le cultiver et pour le garder. Il lui était permis de manger librement de tout arbre du jardin, sauf un seul. L’Éternel Dieu lui avait dit qu’au jour où il mangerait de l’arbre défendu, il mourrait certainement. Adam désobéit, et ainsi « par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort » (Rom. 5, 12). L’homme fut chassé du jardin d’Éden pour labourer le sol duquel il avait été pris.

Puis suivit une période de plus de seize cents années, durant laquelle la méchanceté de l’homme devint si grande que Dieu fit venir sur la terre le déluge qui balaya la violence et la corruption qui la couvraient. L’arche, type du Sauveur, abrita Noé et sa maison, ainsi que toutes les créatures vivantes qui y étaient entrées, et les préserva de la destruction qui engloutit les hommes méchants.

Après le déluge, un frein fut mis à la violence et l’ordre fut établi. Les géants ne purent plus tuer impunément ceux qui étaient plus faibles qu’eux. Dieu dit à Noé : « Et certes je redemanderai le sang de vos vies ; de la main de tout animal je le redemanderai, et de la main de l’homme ; de la main de chacun, de son frère, je redemanderai la vie de l’homme. Qui aura versé le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé ; car à l’image de Dieu, il a fait l’homme » (Gen. 9, 5, 6). Deux choses sont mentionnées comme caractérisant spécialement les hommes durant cette troisième période : ils ne glorifièrent point Dieu comme Dieu, et ils ne furent pas reconnaissants. Ils devinrent ainsi vains dans leurs raisonnements, et leur cœur destitué d’intelligence fut rempli de ténèbres (Rom. 1, 21). Il en résulta une idolâtrie toujours plus avilissante, au point que les hommes en vinrent à adorer comme dieux même des reptiles. L’homme rendit hommage à des créatures si infiniment au-dessous de lui ! « Se disant sages, ils sont devenus fous, et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en la ressemblance de l’image d’un homme corruptible et d’oiseaux et de quadrupèdes et de reptiles » (Rom. 1, 22, 23). Ils ont « changé la vérité de Dieu en mensonge, et ont honoré et servi la créature plutôt que celui qui l’a créée, qui est béni éternellement » (v. 25). C’est pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté, aux affections déréglées, et à un esprit réprouvé. Les tristes détails de cet état sont décrits dans ce même chapitre (v. 24 à la fin).

Les nations païennes du passé et du présent ont suivi le même chemin que leurs prédécesseurs de la troisième période. La tendance naturelle de l’esprit de l’homme pour l’idolâtrie peut se voir largement développée de nos jours même dans la chrétienté, non seulement chez les professants, mais aussi chez des croyants. Pour s’en assurer, on n’a qu’à faire attention à la valeur attachée, par un si grand nombre de personnes, aux images, aux peintures, aux reliques, aux croix, aux vêtements, aux vitraux et à d’autres objets matériels.

Il est remarquable que, dans la chrétienté, l’on place dans un grand nombre d’édifices consacrés aux services religieux les dix commandements, et que l’on semble ignorer complètement celui qui dit : « Tu ne te feras point d’image taillée, ni aucune ressemblance de ce qui est dans les cieux en haut, et de ce qui est sur la terre en bas, et de ce qui est dans les eaux au-dessous de la terre ». Si ce commandement était observé, on verrait un grand changement dans plus d’une publication religieuse, dont l’un des traits principaux de nos jours est d’offrir aux yeux du lecteur des représentations de notre précieux Seigneur. On va même jusqu’à figurer sur des cartes, d’une manière symbolique, le Père, le Fils et le Saint Esprit. Chercher à représenter par des peintures ou autrement la Parole devenue chair, dont la gloire était celle d’un Fils unique auprès du Père, pleine de grâce et de vérité, est une chose que rejettera absolument toute âme à qui a été donné en quelque mesure l’esprit de sagesse et de révélation dans la connaissance de Christ (Éph. 1, 17). La folie en même temps que l’impiété qu’il y a de représenter symboliquement le Père et le Saint Esprit doit être évidente à toute personne qui a quelque intelligence spirituelle.

Bien que l’homme ait manqué dans la troisième période, au point que Dieu l’ait livré aux convoitises et aux passions de son cœur, Il ne l’a cependant pas entièrement abandonné. Il a appelé hors de cet état de choses un homme, Abraham, qui devint la souche de l’unique nation de la terre que Jéhovah reconnût dès lors comme Son peuple : « Je vous ai connus, vous seuls, de toutes les familles de la terre », dit l’Éternel ; « c’est pourquoi je visiterai sur vous toutes vos iniquités » (Amos 3, 2).

Cette nation est représentée sous la figure d’une vigne, mais d’une vigne qui ne porte pas de fruit. « Mon bien-aimé avait une vigne sur un coteau fertile. Et il la fossoya et en ôta les pierres, et la planta de ceps exquis ; et il bâtit une tour au milieu d’elle, et y tailla aussi un pressoir ; et il s’attendait à ce qu’elle produirait de bons raisins, et elle produisit des raisins sauvages » (És. 5, 1, 2 ; voyez aussi Ps. 80, 8, 14 ; Jér. 2, 21 ; Éz. 15 ; Os. 10, 1). Israël a manqué et la vigne a été coupée (Ps. 80). Le péché commis par la nation était si grand que Juda dut être ôté de devant la face de l’Éternel (2 Rois 24, 3), et, de même que les dix tribus, il fut emmené en captivité. Telle fut la chute de plus en plus accentuée de l’homme dans ces quatre périodes, quels que fussent les bénédictions, la patience, les avertissements et le long support de Dieu.

Toutefois, quel que fût l’homme, Dieu qui l’avait créé à Son image, selon Sa ressemblance, ne voulait pas cesser de travailler à le bénir, selon Son propre dessein et Sa propre grâce. C’est pourquoi, si rebelle et de col roide que se fût toujours montré l’homme, Dieu envoya Son Fils unique et bien-aimé dans le monde, non « afin qu’il jugeât le monde, mais afin que le monde fût sauvé par lui » (Jean 3, 17).

Dans les quatre premières périodes, Dieu s’était manifesté comme un Dieu « miséricordieux et faisant grâce, lent à la colère, et grand en bonté et en vérité » (Ex. 34, 6). Il avait eu des communications avec les hommes, soit par l’intermédiaire des anges, soit en leur parlant Lui-même. Nous le voyons par l’exemple d’Adam, de Noé, d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, de Moïse, de Samuel, de David, des prophètes, et d’autres encore. Néanmoins c’étaient des temps d’ignorance (Act. 17, 30), et Dieu alors habitait « dans l’obscurité profonde » (2 Chron. 6, 1). Mais dans la cinquième période, Dieu est venu parler à l’homme, non par des visions, ni par des prophètes, mais par Son Fils bien-aimé, suivant ce qui est écrit : « Dieu ayant autrefois, à plusieurs reprises et en plusieurs manières, parlé aux pères par les prophètes, à la fin de ces jours-là, nous a parlé dans le Fils » (Héb. 1, 1), c’est-à-dire dans la personne de Son Fils. Il restait, pour parler à l’homme, un moyen bien au-dessus de tous ceux que Dieu avait employés jusqu’alors : Dieu se manifestant Lui-même dans la personne adorable de Son Fils. C’était le dessein de Dieu, même avant que le monde fût formé, de sauver les pécheurs, non seulement en les délivrant du jugement, mais en les amenant à Lui (2 Tim. 1, 9, 10 ; Éph. 1, 4, 13 ; 1 Pier. 3, 18). Mais la grâce devait agir pour qu’en vertu de l’effusion du précieux sang de Christ, les péchés de ceux qui croiraient fussent ôtés parfaitement et ne fussent plus jamais remis en mémoire. Ainsi nous lisons : « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, et ne leur imputant pas leurs fautes » (2 Cor. 5, 19).

Mais la grâce qui apportait ainsi à tous la justice, le salut et la bénédiction (Rom. 3, 22 ; 2 Cor. 5, 14, 15 ; Tite 2, 11), servit seulement à démontrer, une fois de plus, l’entière incapacité de l’homme, quant à ce qui le concerne, de recevoir la bénédiction qui lui est présentée.

Aux jours d’Esdras et de Néhémie, un résidu d’entre les Juifs était revenu à Jérusalem. C’est au milieu de leurs descendants que naquit Jésus, le Messie promis. Mais, sauf un petit nombre qui crurent en Lui, les Juifs, de concert avec les Gentils, rejetèrent le Messie, Le couvrirent d’opprobres, et Le crucifièrent. Ils Lui préférèrent un meurtrier, et mirent à mort le Prince de la vie (Act. 3, 14, 15). Le Seigneur avait dit d’eux : « Maintenant ils ont, et vu, et haï et moi et mon Père » (Jean 15, 24). Étienne résume en quelques mots l’histoire de cette nation choisie de Dieu. Ils ont persécuté et tué les prophètes « qui ont prédit la venue du Juste » ; ils L’ont livré et mis à mort ; ils ont transgressé la loi qu’ils avaient reçue par la disposition des anges, et ils ont résisté à l’Esprit Saint (Act. 7, 51-53). L’homme a rejeté et crucifié le Fils de Dieu, et dès lors le monde a été jugé, bien que, par la grâce, la miséricorde, la patience et le long support de Dieu, l’exécution de la sentence ait été différée.

L’homme n’a donc plus besoin d’être mis à l’épreuve pour savoir s’il y a en lui, ou s’il peut venir de lui, quoi que ce soit de digne de Dieu. Il a rejeté le seul nom sous le ciel, qui soit donné, par lequel l’homme puisse être sauvé (Act. 4, 12). Lorsque les Grecs, qui étaient des Gentils, demandèrent à voir Jésus, le Seigneur parla aussitôt de Sa mort et ajouta : « Maintenant est le jugement de ce monde » (Jean 12, 31). Le monde fut jugé quand le Fils de l’homme fut crucifié. La dernière épreuve de l’homme était accomplie. Non seulement il a hérité d’Adam une nature corrompue et est lui-même devant Dieu un pécheur coupable, mais il a aussi rejeté et crucifié le Fils de Dieu, Celui par qui seul il pouvait être purifié de ses péchés et sauvé de la perdition.

Tandis que, du côté de l’homme, il y a eu ainsi manquement, péché et méchanceté, d’une manière incessante et croissante, et bien que le jugement doive finalement être exécuté sur les impies, il y a eu, de la part de Dieu, bonté, long support, patience, miséricorde, grâce et amour, agissant continuellement et tout à fait au-dessus du péché et de la méchanceté de l’homme. Néanmoins il faut que Dieu, qui est saint, agisse à l’égard du péché et du mal. Aucune chose souillée, aucune abomination, aucune fausseté ne peuvent entrer dans la cité que la gloire de Dieu éclaire et dont l’Agneau est la lampe (Apoc. 21, 23, 27). Et les croyants sont exhortés à attendre de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habite (2 Pier. 3, 13). C’est pourquoi un temps doit venir où, la patience de Dieu étant arrivée à son terme, le jugement sera exécuté sur le péché et le mal.

En contraste avec tous les manquements, toute l’ingratitude, tout le péché et la méchanceté de l’homme, durant ces cinq périodes, combien Dieu n’a-t-Il pas manifesté envers lui et pour lui, Sa miséricorde, Sa grâce, Sa bonté, Son long support et Sa patience !

Dans la première période, Dieu avait placé l’homme dans le jardin d’Éden, et avait fait croître du sol pour sa nourriture tout fruit agréable à la vue et bon à manger. Dieu lui avait donné, pour aide et pour compagne, Ève, os de ses os et chair de sa chair. Pendant qu’il était innocent, Dieu l’avait doué d’une intelligence qui dépassait de beaucoup celle d’aucun de ses descendants, de sorte qu’il avait la capacité de donner un nom à chaque bête des champs et à chaque oiseau de l’air qui lui étaient présentés[4]. Ce fait montre à tout esprit sérieux la folie du darwinisme et de tous les systèmes semblables imaginés par l’esprit humain, et que tant d’hommes d’un talent naturel incontestable cherchent à soutenir. Adam, doué ainsi de si hautes facultés et comblé de bénédictions, fut désobéissant et attira sur lui la malédiction et la mort. Là encore se manifesta la miséricorde de Dieu, dans le fait qu’Il chassa l’homme du jardin et l’empêcha ainsi de prendre du fruit de l’arbre de vie et d’en manger, ce qui l’eût fait vivre pour toujours dans l’état où le péché l’avait réduit. En même temps se sont montrées la sagesse et la grâce de Dieu dans la déclaration qu’Il fit, que la semence de la femme écraserait la tête du serpent, c’est-à-dire que Jésus, par la mort, détruirait celui qui a le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable.

Dans la seconde période, le long support et la patience de Dieu se manifestèrent dans le témoignage que Noé rendit pendant cent vingt années avant le déluge. Dieu donnait ainsi aux hommes le temps de se repentir avant de balayer de la surface de la terre la violence et la corruption qui y avaient prévalu. « Mon Esprit, dit l’Éternel, ne contestera pas à toujours avec l’homme, puisque lui n’est que chair ; mais ses jours seront cent vingt ans ». Telle fut la longue patience de Dieu. On a parfois donné de ce verset une étrange interprétation, c’est-à-dire qu’à l’âge antédiluvien de l’homme devait succéder un temps où il ne vivrait plus que cent vingt ans. Le chapitre 11 de la Genèse montre que cette explication est contraire aux faits. Les cent vingt années furent la durée de la construction de l’arche, et ce laps de temps était donné aux hommes pour se repentir. Noé, en bâtissant l’arche, condamnait le monde (Héb. 11, 7). En même temps, durant cette période, il était prédicateur de justice, rendant témoignage au monde et l’avertissant de la part de Dieu (2 Pier. 2, 5]. Le long support de Dieu, avant qu’Il mît fin à la terrible méchanceté de ce temps-là, « attendait dans les jours de Noé, tandis que l’arche se construisait, dans laquelle un petit nombre, savoir huit personnes, furent sauvées à travers l’eau » (1 Pier. 3, 20).

Dans la troisième période, l’homme s’éloigna de la connaissance du vrai Dieu et descendit jusqu’à adorer des bêtes immondes. Mais tout en s’abaissant ainsi quant à Dieu, l’homme s’exaltait lui-même avec un orgueil inouï. Les hommes, durant cette période, conçurent la pensée de bâtir une ville et de construire une tour dont le sommet atteindrait le ciel, et de se faire par là un nom, de peur d’être dispersés sur la face de la terre. Dieu, mettant fin à ce dessein, empêcha que ces imaginations de l’esprit des hommes allassent à de plus grands extrêmes. Il confondit leur langage et les dispersa au loin sur la face de la terre, effectuant ainsi la chose même qu’ils avaient résolu d’éviter (Gen. 11, 4-8). Dieu supporta l’homme durant cette période, bien que, comme nous l’avons vu, il se dégradât de plus en plus et perdît toute vraie pensée de Dieu, en s’adonnant à une idolâtrie toujours plus avilissante. Dieu ne l’abandonna pas entièrement. Il appela un homme, Abraham, à sortir de son pays, de sa parenté et de la maison de son père, pour être la souche d’une grande nation, pour le bénir et rendre son nom grand, et pour être lui-même une bénédiction (Gen. 12, 1, 2).

Cette confiance de l’homme en lui-même pour accomplir de grandes choses en laissant Dieu à l’écart ; cette perte de toute vraie connaissance de Dieu, si manifeste dans la troisième période, sont choses qu’il n’est pas difficile de voir largement développées dans la période actuelle. La confiance de l’homme en lui-même se montre dans le même principe qu’autrefois, celui de coopération et d’association qui s’étend de plus en plus, et qui monte des individus aux différentes classes de la société, et de celles-ci aux nations, pour être pleinement manifesté à la fin, lorsque les dix rois auront « une seule et même pensée », et donneront « leur puissance et leur pouvoir à la bête » (Apoc. 17, 12, 13). Quant à la perte de toute vraie connaissance de Dieu, on peut la voir dans les efforts qui deviennent si communs dans la chrétienté chez ceux qui se nomment ministres chrétiens, et qui tendent à se mettre sur un même niveau avec ceux dont le culte est aussi insensé et aussi faux que le furent jamais les cultes des anciens âges. Prenez, par exemple, le « Congrès des religions ». Ainsi l’orgueil dans l’homme quant à ce qu’il peut faire et l’ignorance de Dieu, sont les caractéristiques de l’âge présent, comme ils l’étaient dans la troisième période de l’histoire de l’homme.

Les Psaumes, les livres historiques et ceux des prophètes rendent partout témoignage à la patience, à la bonté et à la miséricorde de Dieu envers Israël, Son peuple. « L’Éternel, le Dieu de leurs pères, envoya vers eux par ses messagers, se levant de bonne heure et envoyant, car il avait compassion de son peuple et de sa demeure » (2 Chron. 36, 15). « Qu’y avait-il encore à faire pour ma vigne, que je n’aie pas fait pour elle ? » (És. 5, 4). « Depuis le jour que vos pères sortirent du pays d’Égypte, jusqu’à ce jour, je vous ai envoyé tous mes serviteurs les prophètes, chaque jour me levant de bonne heure, et les envoyant. Mais ils ne m’ont point écouté, et ils n’ont point incliné leur oreille ; et ils ont roidi leur cou, ils ont fait pis que leurs pères » (Jér. 7, 25, 26. Voyez aussi Jér. 25, 4, et plusieurs autres passages du même livre, ainsi que des écrits des autres prophètes). Le péché de la nation devint si grand qu’à la fin Dieu écrivit sur elle : « Lo-Ammi…, pas mon peuple » (Os. 1, 9). Même lorsque les Juifs, à cause de leurs péchés, sont en captivité, Dieu se souvient d’eux, et « l’Éternel réveilla l’esprit de Cyrus, roi de Perse », afin qu’il renvoyât un résidu des captifs d’Israël à Jérusalem pour bâtir la maison de l’Éternel (Esdr. 1, 1, 5). Là, Dieu les protégea contre leurs ennemis, et les rendit capables de bâtir un autel, de construire le temple et de relever la muraille de la cité. Il leur promit la bénédiction, comme nous le lisons en Aggée et Zacharie, et malgré cela, comme Malachie nous l’apprend, l’état du résidu juif alla de mal en pis.

Si mauvais que puisse être l’homme, Dieu, néanmoins, a toujours quelques témoins sur la terre qui, par grâce, Le craignent et L’honorent. Ainsi, au temps d’Élie, sept mille hommes n’avaient point fléchi le genou devant Baal (1 Rois 19, 18). Ainsi encore, en Malachie, nous lisons : « Alors ceux qui craignent l’Éternel ont parlé l’un à l’autre, et l’Éternel a été attentif et a entendu, et un livre de souvenir a été écrit devant lui pour ceux qui craignent l’Éternel, et pour ceux qui pensent à son nom. Et ils seront à moi, mon trésor particulier, dit l’Éternel des armées, au jour que je ferai ; et je les épargnerai comme un homme épargne son fils qui le sert » (Mal. 3, 16, 17). Tels étaient dans la nation Joseph et Marie, Zacharie et Élisabeth, Siméon et Anne, au temps où le Seigneur naquit (Luc 1 et 2).

Quelle langue ou quelle plume d’un simple homme pourrait décrire la miséricorde, le long support et la grâce de Dieu envers l’homme durant la cinquième période ? Pendant quatre mille ans, l’homme avait prouvé que de lui-même il ne pouvait rien faire pour Dieu, et qu’au contraire, dans chaque dispensation, il s’était montré opposé à Dieu. En Éden, avant ou après le déluge, ou comme la seule nation choisie du milieu des autres, l’homme a failli entièrement. Comme le dit le psaume 14 : « L’Éternel a regardé des cieux sur les fils des hommes, pour voir s’il y a quelqu’un qui… recherche Dieu : ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble corrompus ; il n’y a personne qui fasse le bien, non pas même un seul ». Mais quand il n’y a plus rien à attendre de l’homme pour qu’il se secoure lui-même, Dieu intervient en sa faveur. Ainsi Ésaïe dit : « Et il vit qu’il n’y avait personne, et il s’étonna qu’il n’y eût pas d’intercesseur ; et son bras le sauva, et sa justice le soutint » (És. 59, 16). C’était la pensée de Dieu, même avant la fondation du monde, d’élire les saints en Christ. C’était le bon plaisir de Sa volonté de les prédestiner à être adoptés de Lui comme Ses enfants par Jésus Christ. Ce dessein et cette grâce de Dieu qui nous est donnée dans le Christ Jésus avant que le monde fût, ont été manifestés par l’apparition de notre Seigneur Jésus Christ (Éph. 1, 4 ; 2 Tim. 1, 9). Tout est grâce et miséricorde pour le croyant. Dieu vit la méchanceté qui est dans ce monde, Il vit qu’il n’y avait « point de juste, non pas même un seul », et Il envoya dans le monde Son Fils unique et bien-aimé, non « afin qu’il jugeât le monde, mais afin que le monde fût sauvé par lui » (Jean 3, 17). « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes » (2 Cor. 5, 19). Mais nous l’avons déjà dit, tout fut en vain quant à ce qui était de l’homme. À tous ses péchés passés, il ajouta celui de rejeter et de crucifier Jésus. La multitude, sous l’influence des principaux sacrificateurs et des anciens du peuple, renia le Saint et le Juste, et demanda qu’on lui accordât un meurtrier, et ainsi les Juifs mirent à mort le Prince de la vie (Matt. 27, 20 ; Act. 3, 14, 15).

Et maintenant, après tout ce que Dieu a fait, même jusqu’à envoyer dans le monde Son Fils bien-aimé, et après que tout a failli de la part de l’homme, Dieu enfin n’exécutera-t-Il pas Son jugement sur l’homme ? Le jugement de ce monde, comme on l’a déjà dit, a eu lieu quand Christ a été rejeté (Jean 12, 31). Ce jugement n’est pas encore exécuté. Lorsque la sentence de mort a été prononcée contre un criminel, il peut s’écouler un certain temps entre le jugement et l’exécution. Dieu avait envoyé Son Fils dans le monde afin de le sauver, et l’homme a craché contre ce Fils bien-aimé et L’a crucifié. Après tous ces actes accomplis par l’homme, l’adoration de bêtes immondes au lieu du culte rendu à Dieu, le rejet du Fils de Dieu et la préférence accordée à un meurtrier, dans chaque période l’homme désobéissant à Dieu et se détournant de Lui, et enfin jetant le Fils de Dieu hors du monde créé par Lui et pour Lui (Col. 1, 16 ; Jean 1, 10), combien n’est-il pas étonnant que Dieu puisse encore agir en grâce, en miséricorde, en patience envers l’homme ! Comme l’Écriture le dit : « Le Seigneur ne tarde pas pour ce qui concerne la promesse, comme quelques-uns estiment qu’il y a du retardement ; mais il est patient envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance » (2 Pier. 3, 9), et c’est ainsi qu’au lieu que le jugement soit exécuté sur le monde, Dieu qui « veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité » (1 Tim. 2, 4), agit encore en grâce et en miséricorde envers les hommes.

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Bien que ce soit peu compris, le fait est que la période actuelle, la sixième, est celle durant laquelle la bénédiction de Dieu est la plus grande quant aux privilèges et à la puissance accordés à l’homme, mais en même temps celle où l’homme a failli le plus et où son péché est le plus grand.

Ce qui caractérise la période actuelle est que, pendant toute sa durée, le Saint Esprit Lui-même est personnellement ici-bas.

Dans la cinquième période, Dieu s’était révélé par Son Fils (Jean 1, 14, 18 ; 14, 9 ; 15, 24 ; 1 Tim. 3, 16). Jésus fut oint de l’Esprit Saint et de puissance. Il allait de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux qui étaient opprimés par le diable, et Dieu était avec Lui (Act. 10, 38). Cependant Il dit expressément à Ses disciples qu’il leur était avantageux qu’Il s’en allât, parce que sans cela le Consolateur ne viendrait pas à eux, mais que, s’Il s’en allait, Il Le leur enverrait (Jean 16, 7). Voyez aussi 7, 39, où il nous est dit que « l’Esprit Saint n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié ». Le Seigneur leur dit aussi que le Consolateur serait avec eux éternellement, que l’Esprit demeurerait avec eux et serait en eux (Jean 14, 16, 17). Les paroles du Seigneur montrent qu’il valait mieux pour les disciples que le Saint Esprit fût avec eux ici-bas, que si Lui-même y était resté. Celui qui croirait en Lui ferait alors de plus grandes œuvres que celles que Lui-même avait faites, comme Il le leur dit : « En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que moi je fais, et il en fera de plus grandes que celles-ci ; parce que moi, je m’en vais au Père » (Jean 14, 12). C’est ce qui eut lieu après la crucifixion et l’ascension du Seigneur, et la descente du Saint Esprit (Act. 2, 33).

Lorsque le Seigneur était ici-bas, Il accomplit plusieurs miracles. Une femme fut guérie de son fléau en touchant seulement le bord de Son vêtement ; un peu de boue que le Seigneur fit en crachant en terre et dont Il oignit les yeux d’un aveugle-né, donna la vue à celui-ci après qu’il se fut lavé au réservoir de Siloé ; mais après que le Seigneur fut monté au ciel, et se fut assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux, et après qu’Il eut envoyé l’Esprit Saint, voici ce qui est dit : On apportait les infirmes dehors dans les rues, et on les « mettait sur de petits lits et sur des couchettes, afin que, quand Pierre viendrait, au moins son ombre passât sur quelqu’un d’eux. Et la multitude aussi des villes d’alentour s’assemblait à Jérusalem, apportant les infirmes et ceux qui étaient tourmentés par des esprits immondes ; et ils étaient tous guéris » (Act. 5, 15, 16). Nous lisons aussi : « Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, de sorte que même on portait de dessus son corps des mouchoirs et des tabliers sur les infirmes ; et les maladies les quittaient, et les esprits malins sortaient » (Act. 19, 11, 12).

Le Seigneur était quelquefois suivi par des multitudes, mais la plupart du temps un petit nombre de disciples seulement L’accompagnaient, et tous L’abandonnèrent quand Il fut livré entre les mains des méchants. Mais après la descente du Saint Esprit, dans la ville même où Il avait été rejeté et condamné, trois mille âmes en un seul jour furent ajoutées à ceux qui croyaient, et tous ceux-là « persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et les prières » (Act. 2, 41, 42). Une autre fois, le nombre des hommes qui crurent se monta à environ cinq mille (Act. 4, 4). Tout cela arriva à Jérusalem, dans la cité même où les Juifs, conduits par les sacrificateurs et les anciens, avaient demandé, quelques semaines auparavant, que Jésus fût mis à mort, criant : « Crucifie-le, crucifie-le », insistant en même temps pour que Barabbas fût relâché.

Mais maintenant, le Seigneur étant en haut et le Saint Esprit ici-bas, tout était changé. Les apôtres étaient rendus capables de rendre avec une grande puissance le témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et une grande grâce était sur tous les croyants (Act. 4, 33). Dieu aussi rendait « témoignage avec eux par des signes et des prodiges, et par divers miracles et distributions de l’Esprit Saint, selon sa propre volonté » (Héb. 2, 4). Le Seigneur Lui-même coopérait avec eux (Matt. 28, 20 ; Marc 16, 20). La ville de Jérusalem tout entière était sens dessus dessous. Les chefs du peuple, les anciens et les scribes, quelque acharnés qu’ils fussent pour arrêter le témoignage des apôtres, et quelque désir qu’ils eussent d’user de violence envers eux, craignaient d’une part de les punir à cause du peuple, et étaient, d’autre part, incapables de fermer la bouche aux témoins de Jésus, à cause du courage et de la fidélité de ceux-ci. Ce n’est pas qu’en général le peuple fût converti, mais en suite de la descente de l’Esprit Saint, la puissance était si grande que tous glorifiaient Dieu de ce qui avait eu lieu (Act. 2, 33, 43 ; 4, 21). Plusieurs, après le jugement exécuté sur Ananias et Sapphira, n’osaient pas se joindre à l’Assemblée, et cependant des multitudes, hommes et femmes, y étaient ajoutées (Act. 5, 13, 14). Tout cela s’accordait avec ce que le Seigneur leur avait dit quand Il était ici-bas. Les apôtres avaient dû attendre à Jérusalem jusqu’à ce qu’ils fussent revêtus de la puissance d’en haut. Cela devait avoir lieu quand le Saint Esprit descendrait sur eux (Luc 24, 49 ; Act. 1, 8) ; et après la descente de l’Esprit Saint, ils devaient être les témoins du Seigneur. Tout cela arriva. L’Esprit Saint descendit, comme il est rapporté en Actes 2 ; les croyants furent baptisés par l’Esprit en un seul corps, conformément à ce qui est dit en 1 Corinthiens 12, 13, ce corps dont Christ est la Tête, ainsi que l’enseigne Éphésiens 1, 22 ; 4, 15 ; 5, 23 ; Colossiens 2, 19. Les apôtres alors, au lieu d’être réunis dans une chambre haute, avec les portes fermées, par crainte des Juifs (Jean 20, 19), sont maintenant remplis de l’Esprit, et rendent hardiment témoignage devant le souverain sacrificateur et tous ceux qui étaient de la race sacerdotale, devant les chefs du peuple, les anciens et les scribes, et leur disent que c’est par le nom de Jésus de Nazareth, qu’ils avaient crucifié, mais que Dieu avait ressuscité d’entre les morts, que cet homme, boiteux dès le sein de sa mère, se tenait guéri, en pleine santé, devant eux. Ils ajoutent que ce Jésus, la pierre méprisée par eux qui bâtissaient, était devenu la pierre angulaire, et ils proclament qu’il n’y a aucun autre nom donné sous le ciel par lequel il nous faille être sauvés (Act. 4, 5, 6, 10-12).

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Mais toutes les fois que Dieu a agi avec faveur et puissance envers l’homme et pour l’homme, celui-ci a bientôt montré, par ses manquements et son péché, combien il est incapable par lui-même de répondre à la bénédiction qui lui a été donnée, ou de la garder.

Ainsi, dès le cinquième chapitre des Actes, nous voyons Ananias et Sapphira mentir à l’Esprit Saint, en retenant une partie du prix de la possession qu’ils avaient vendue ; ils apportent le reste et le mettent aux pieds des apôtres ; ils sont ainsi des exemples de ces personnes qui, en apparence, font beaucoup, mais agissent de manière à ce que les autres pensent qu’ils font plus qu’en réalité. Cela arriva « au commencement » ; le jugement tomba immédiatement sur les deux coupables, et leurs corps morts furent emportés par les jeunes hommes et ensevelis. L’Assemblée de Dieu doit être maintenue pure ; ce principe reste vrai partout où marchent, comme des enfants de lumière, ceux qui sont assemblés au nom du Seigneur selon Matthieu 18, 20, et en obéissance aux commandements du Seigneur, contenus en 1 Corinthiens 14, 23-40 ; en d’autres termes ceux qui demeurent dans ce qui a été « entendu dès le commencement ». Lorsqu’ils marchent ainsi, la Parole déclare que le fruit qui en résulte consiste « en toute bonté, et justice, et vérité » (Éph. 5, 9). Nul mensonge ne peut être toléré dans ce qui, en quelque mesure, est la colonne et le soutien de la vérité, et là où l’Esprit Saint n’est pas attristé.

Mais, dira-t-on, n’y a-t-il pas plusieurs personnes qui ont agi comme Ananias et Sapphira, sans être frappées comme eux ? Sans doute, mais il faut que nous sachions bien que les paroles et les actes de Dieu relativement à nous, quoique toujours dictés et accomplis selon Sa sagesse infinie et Son amour parfait, varient suivant les temps et les occasions qui se présentent, et suivant ce qui convient à notre condition et à nos besoins.

C’est ainsi qu’une sévère discipline fut immédiatement exercée de la part de Dieu sur Ananias et Sapphira dont le mensonge rejaillissait sur l’Assemblée de Dieu, lorsque les saints étaient dans leur premier amour, que l’Église avait été fiancée à Christ comme une vierge chaste, et que tous les croyants étaient un cœur et une âme. Cette tache ne pouvait être tolérée au milieu des saints, en un temps tel que celui-là, et c’est pourquoi elle fut immédiatement ôtée. C’était un péché à la mort (1 Jean 5, 16).

Il y a eu depuis bien des actes de mensonge, mais, au temps présent, où le nombre des croyants rassemblés au nom du Seigneur Jésus, est comparativement petit, et plus petit encore le nombre de ceux qui saisissent d’une manière intelligente ce qu’est une assemblée de Dieu ; où, de plus, au lieu de cette unité qui distinguait les saints au commencement, les divisions et les sectes sont, non seulement nombreuses, mais approuvées par une grande quantité de croyants, en ce temps où la généralité des saints s’est écartée de ce qui avait été « entendu dès le commencement », Dieu ne nous parle plus de la même manière qu’Il le faisait au commencement.

Au lieu de purifier du péché les systèmes religieux de nos jours, le croyant est exhorté à se purifier lui-même des vases à déshonneur qui se trouvent dans la chrétienté ; celle-ci est comparée par l’Écriture à une grande maison dans laquelle se trouvent des vases, les uns à honneur, les autres à déshonneur (2 Tim. 2, 20, 21). Le croyant doit prendre garde à lui-même, et ne pas participer aux péchés des autres ; il a à se garder pur lui-même, plutôt que de s’imaginer que par de l’énergie ou du dévouement de sa part, la pureté et la vérité caractériseront jamais, durant la période actuelle, ceux qui, collectivement, ne sont pas obéissants au commandement du Seigneur (1 Cor. 14, 23, à la fin) et qui ne demeurent pas dans ce qui a été « entendu dès le commencement ». La crainte des conséquences qui résulteraient du fait de se séparer des vases à déshonneur, peut faire qu’un saint reste associé avec eux, tandis que lui est peut-être doué et à plusieurs égards très dévoué, mais le croyant qui agit de manière à plaire à Celui qui l’a enrôlé pour la guerre, ne doit pas redouter les conséquences de son obéissance à la Parole. « Écouter est meilleur que sacrifice, prêter l’oreille, meilleur que la graisse des béliers » (1 Sam. 15, 22).

La manière différente dont Dieu agit envers les siens selon les temps, peut se voir dans Ses voies envers Israël. C’est à Jéricho qu’Israël remporta sa première victoire après son entrée dans la terre promise. Tout l’or et l’argent, et tous les vaisseaux d’airain et de fer pris à l’ennemi devaient être consacrés à Jéhovah. Un homme de la nation désobéit ; Acan prend un manteau babylonien, de l’argent et de l’or, et les cache dans la terre, au milieu de sa tente. Mais ce péché qui souillait le peuple élu à son entrée en Canaan ne pouvait être toléré, et Acan dut être retranché du milieu des fils d’Israël, afin que Jéhovah pût demeurer avec eux et qu’ils pussent tenir devant leurs ennemis. Acan fut lapidé avec tout ce qui lui appartenait, et l’Éternel revint de Sa colère (Jos. 7, 12-26). Ainsi Israël fut purifié de son péché. Mais, à une autre époque, Achaz prit l’argent et l’or qui se trouvaient dans la maison de l’Éternel à Jérusalem, et l’envoya au roi d’Assyrie, et lui et d’autres rois de Juda, ainsi que ceux des dix tribus, commirent toutes sortes d’abominations, sans que Juda et Israël subissent aucun jugement semblable à celui qui avait frappé la nation lors de sa première transgression après son entrée dans le pays.

On constate la même différence dans les deux épîtres à Timothée. Dans la première, où l’Assemblée est considérée comme étant en ordre, l’apôtre rappelle à Timothée comment il doit se conduire dans la maison de Dieu ; mais, dans la seconde, où l’on voit l’Assemblée en désordre, la maison de Dieu, comme nous l’avons dit, est comparée à une grande maison, où se trouvent non seulement des vases d’or et d’argent, mais aussi de bois et de terre, les uns à honneur et les autres à déshonneur ; alors Timothée est exhorté à se purifier de ceux-ci, et à poursuivre la justice, la foi, l’amour et la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur.

Nous voyons donc qu’en Israël et dans l’Église, le mal qui, au commencement, ne pouvait être toléré et y demeurer, n’est pas traité de la même manière que lorsque le péché et la corruption ont envahi l’ensemble.

Le manquement et le péché d’Ananias et de Sapphira furent bientôt suivis par le manquement et le péché de plusieurs. Le chapitre 6 des Actes nous apprend que les Hellénistes murmuraient contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans le service journalier. Par la grâce et la sagesse données aux apôtres, ces murmures cessèrent, mais il est humiliant d’entendre ceux que le Seigneur avait spécialement appelés à être Ses témoins sur la terre (et dont l’un d’entre eux, par une seule prédication, avait été l’instrument pour amener environ trois mille âmes), obligés de dire : « Il ne convient pas que, laissant la parole de Dieu, nous servions aux tables ».

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Les manquements et le péché étant ainsi entrés dans ce qui, au début, était rempli de tant de puissance, Dieu commence à agir par des individus plutôt que par l’ensemble. Ce n’est plus : « une grande grâce était sur eux tous » (Act. 4, 33). Étienne devient le premier martyr ; Philippe, que l’Écriture désigne spécialement comme étant un évangéliste, est seul dans l’œuvre de l’évangile, soit dans la ville, soit au désert ; Pierre passe par toute la contrée, à Lydde, à Joppé et à Césarée, mais on ne le voit plus, comme au chapitre 3, en compagnie de Jean ; Saul de Tarse est appelé d’une manière remarquable à être témoin pour le Seigneur (voyez Actes 7-10).

À ce dernier furent données des révélations qui, pendant un long temps de la période actuelle, furent presque entièrement cachées aux saints. D’autres, concernant le pardon des péchés et la justification par la foi en Christ, furent remises en lumière au temps de la Réformation ; mais celles-ci, relatives à la présence actuelle du Saint Esprit, scellant ici-bas le croyant et demeurant en lui, relatives à la vérité du « seul corps », à la venue du Seigneur pour les saints, aux deux résurrections, ont été proclamées de nouveau dans ce siècle-ci.

Il est vrai que quelques croyants ont, en d’autres temps, retenu dans une certaine mesure ces vérités ou quelques-unes d’entre elles, mais elles n’ont été mises en lumière, par la grâce de Dieu, d’une manière claire et complète, et présentées au grand nombre, que dans le seizième et le dix-neuvième siècles respectivement.

Mais bien que ces vérités aient été clairement et largement enseignées durant le siècle passé, il n’y a qu’un petit nombre de croyants (comparé avec la quantité de ceux qui sont nés de nouveau) qui marchent en accord avec elles : la majorité se trouve dans les systèmes romains et grecs, ou dans tel ou tel des systèmes qui ont été formés à l’époque de la Réformation ou après. Peu de croyants, comparativement, ont été conduits, relativement aux matières traitées dans la première partie de ces remarques, à demeurer dans ce qui a été « entendu dès le commencement ».

Quant à ceux qui, dans le siècle où nous sommes, ont cherché à demeurer dans ce qui a été « entendu dès le commencement », leur enseignement des vérités qu’ils avaient reçues fut béni du Seigneur pour plusieurs en différentes parties du monde. Un certain nombre d’entre eux, de même que les premiers pionniers de l’évangile, étaient humbles et petits ; et marchant ainsi dans l’obéissance à la Parole de Dieu, ils fortifiaient les mains de ceux qui sont spécialement appelés à être étrangers et voyageurs dans le présent siècle mauvais, durant les derniers jours de la période actuelle. L’humilité et la douceur ne caractérisèrent cependant pas tous ceux qui se rassemblaient simplement au nom du Seigneur.

De même que, dans les premiers jours de la période actuelle, il y eut Hyménée et Philète, Alexandre, l’ouvrier en cuivre, et plusieurs autres, ainsi dans les jours qui la terminent il s’est trouvé, de temps à autre, parmi ceux qui se réunissent au nom du Seigneur, des hommes qui se sont écartés des principes divins posés dans la Parole ; quelques-uns enseignant des doctrines contraires à la vérité, d’autres s’opposant à l’exercice de la discipline nécessaire pour que les assemblées ne fussent pas souillées par le levain (1 Cor. 5, 6-8) ; quelques-uns allant même jusqu’à émettre des pensées irrévérentes et déshonorantes sur la personne de notre précieux Sauveur.

Si ces faux docteurs avaient entièrement abandonné la vérité, aucun des saints n’aurait été entraîné ; mais dans tous ces cas quelque vérité, et souvent beaucoup de vérité, se trouvait mêlée à l’erreur, et celle-ci est ainsi cachée de telle sorte que plusieurs personnes simples ne discernent pas le poison qu’elle contient. Il en est comme d’une vraie et d’une fausse pièce d’or ; dans la dernière, le métal vil peut être recouvert d’une couche d’or qui empêchera une personne inhabile de discerner la différence entre les deux. Dans ces occasions, l’ennemi ne se sert pas de quelque docteur peu doué ou d’une intelligence ordinaire. Peu de gens seraient égarés par lui. C’est par le moyen d’hommes à qui les dons qu’ils possèdent, ou leurs qualités personnelles, ont donné de l’influence sur l’esprit des autres, que les mauvaises doctrines ou les principes relâchés sont reçus par un grand nombre. Ainsi Hyménée et Philète étaient capables de renverser la foi de quelques-uns.

De même, parmi ceux qui cherchent à demeurer dans ce qui a été « entendu dès le commencement », il s’est trouvé des hommes d’un talent incontestable et possédant un vrai don, qui d’abord se sont imbus de fausses doctrines ou de principes relâchés, et qui ensuite ont cherché activement à les faire partager à d’autres. Quelquefois ces hommes n’ont été suivis que par un petit nombre d’adhérents, d’autres fois, au contraire, par un nombre plus considérable. Par la grâce et la miséricorde du Seigneur, il y a eu, dans toutes les occasions semblables, des serviteurs de Dieu qui, discernant le mal renfermé dans ces enseignements et dans ces principes, s’y sont opposés ; et ainsi, même aujourd’hui, il y a toujours eu quelques âmes qui, tout en ayant conscience de leurs manquements et de leur faiblesse, ont néanmoins cherché à rester fermement attachés à la Parole en demeurant dans ce qui a été « entendu dès le commencement ».

Quand l’œil est simple, le corps tout entier est rempli de lumière, et la lumière manifeste ce qui est faux. « Toutes choses, étant reprises[5] par la lumière, sont manifestées ; car ce qui manifeste tout, c’est la lumière » (Éph. 5, 13).

Or, bien que plusieurs, dans ces différentes occasions, aient été rendus capables, par la grâce du Seigneur, d’éviter et de rejeter les faux enseignements et les principes relâchés, et aient cherché à demeurer dans les choses entendues dès le commencement, cependant, pour ce qui regarde leur témoignage collectif devant le monde, la division au lieu de l’unité semble les avoir caractérisés. Ainsi, quant au témoignage vis-à-vis des autres, il y a eu manquement évident, et quantité de chers enfants de Dieu, qui ont été convertis depuis que ces divisions ont eu lieu, sont restés en communion avec ceux qui ont suivi ces faux docteurs, ou ont accueilli ces principes relâchés. Le fait est qu’un petit nombre de croyants s’enquièrent sérieusement de la cause de ces divisions. Peu d’entre eux (comparativement parlant) sortent de leur propre cercle. Un bien petit nombre prennent quelque intérêt à ce que Dieu a opéré dans et pour Ses enfants durant les dix-huit siècles passés ; un très petit nombre même ont souci d’apprendre ce que l’Esprit Saint a fait durant le dernier siècle.

Si un catholique romain vient à être converti, dans la plupart des cas, il restera catholique romain ; il en sera de même d’un grec orthodoxe, d’un protestant, soit presbytérien, soit membre d’une église nationale ou libre, ou faisant partie de l’une ou l’autre des nombreuses sectes de la chrétienté. La plupart des convertis restent dans l’ornière ecclésiastique où ils étaient avant leur conversion ; la différence consiste en ce qu’autrefois ils étaient incrédules et que maintenant ils sont croyants. Ils demeurent dans leurs associations ecclésiastiques. Si la parole adressée aux croyants : « Sortez du milieu d’eux, et soyez séparés », a de la puissance sur eux quant à leur marche individuelle, elle n’en a généralement pas quant à ce qu’ils appellent « la maison de Dieu ». Ils ont été élevés, avant d’être convertis, dans quelque système, grand ou petit, et maintenant qu’ils ont reçu le salut de leur âme, et sont fils de Dieu par la foi au Seigneur Jésus, il arrive rarement qu’ils soient exercés quant au fait de savoir si le système auquel ils sont rattachés, est ou non en accord avec ce qui avait été « entendu dès le commencement ». Ils sont satisfaits si ce système est, sous quelques rapports, d’accord avec la Parole de Dieu. Un passage tel que celui de 1 Corinthiens 14, 23-40, était écrit, selon eux, pour les Corinthiens, mais n’a aucune application pratique à eux-mêmes.

La plus grande partie des croyants se trouve parmi les pauvres et les classes ouvrières qui, jusqu’à des temps encore récents, n’ont reçu que peu d’éducation. En général, ceux-là n’ont guère de temps et d’occasions pour s’informer de ce qu’a été l’histoire de la chrétienté durant les dix-neuf siècles passés, ou par quelles tempêtes et quelles épreuves ont été appelés à passer durant le siècle dernier ceux qui ont cherché à demeurer dans ce qui a été « entendu dès le commencement ». Cependant le grand nombre de ceux qui cherchent à suivre ainsi la volonté de Dieu se trouve appartenir à ces classes de personnes. Et cela s’accorde avec ce que dit la Parole : « Pas beaucoup de sages selon la chair, pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de nobles… Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour couvrir de honte les hommes sages ; et Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes ; et Dieu a choisi les choses viles du monde, et celles qui sont méprisées, et celles qui ne sont pas, pour annuler celles qui sont ». C’est ainsi qu’à la fin du message que le Seigneur envoie à Jean le baptiseur, Il dit : « Et l’évangile est annoncé aux pauvres » (Matt. 11, 5). En une autre occasion, Il dit à Ses disciples : « Combien difficilement ceux qui ont des biens entreront-ils dans le royaume de Dieu ! » (Marc 10, 23).

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Comme on l’a déjà dit, c’est le fait que le Saint Esprit est présent ici-bas en personne, qui caractérise spécialement la période actuelle, et c’est la grande vérité qui a été presque universellement négligée et même ignorée dans la chrétienté durant tout ce temps.

L’homme, sauf par un effet de la grâce d’en haut, a toujours été à l’encontre de la vérité de Dieu, soit à l’égard de Dieu le Père, de Dieu le Fils, ou de Dieu le Saint Esprit. Dieu a parlé à l’homme, d’abord comme Dieu, puis dans la personne de Son Fils, et enfin maintenant, Il nous parle dans la personne de l’Esprit Saint.

Lorsque Dieu, comme Dieu, a parlé à l’homme, celui-ci s’est universellement détourné de Lui pour adorer des idoles ; quand Dieu a envoyé Son Fils aux hommes, ils ont craché contre Lui et L’ont crucifié. Maintenant que le Père et le Fils ont envoyé le Saint Esprit, les croyants, pour la plupart, de même que ceux qui ne croient pas, méconnaissent Sa présence personnelle ici-bas.

Lorsque Dieu parla aux hommes en leur envoyant Son Fils, ceux chez qui Il vint, tout en professant d’honorer Dieu, rejetèrent Celui qu’Il leur avait envoyé afin qu’ils L’honorassent. Ainsi les Juifs, tout en prétendant être la semence d’Abraham et les disciples de Moïse, et avoir Dieu pour leur Dieu (Jean 8, 33, 53 ; 9, 28), rejetèrent et crucifièrent Son Fils.

Maintenant que le Père a envoyé l’Esprit Saint aux disciples au nom de Son Fils (Jean 14, 16, 26), et que le Fils L’a envoyé de la part du Père (Jean 15, 26 ; 16, 7 ; Act. 2, 33), la plupart des croyants, tout en reconnaissant le Père et le Fils, rejettent en grande mesure le témoignage de l’Esprit Saint envoyé par le Père et le Fils.

La preuve que la vérité de la présence du Saint Esprit ici-bas n’est pas reçue par la plupart des croyants, c’est entre autres le grand nombre de réunions qui, de temps à autre, sont tenues par des personnes pieuses, sérieuses et zélées, dans le but de demander à Dieu une effusion de l’Esprit Saint. Il est évident que ces personnes ne croient pas que le Saint Esprit ait été envoyé d’en haut, et qu’Il demeure ici-bas.

Un croyant qui est aveugle, pauvre et affamé, peut prier Dieu de lui envoyer du pain, et il peut continuer à le faire, même après que quelque personne compatissante, connaissant les besoins de ce pauvre homme, lui aura, à son insu, envoyé de la nourriture. Mais si un enfant ou telle autre personne informe l’homme aveugle qu’il a été pourvu à ses besoins, il ne priera plus Dieu de lui donner à manger, mais il rendra grâces à Dieu, son Père, pour la miséricorde dont Il a usé envers lui, et Le louera pour la grâce donnée à la personne qu’Il a employée à ce service (2 Cor. 9, 12).

Il en est de même du croyant dont les yeux, après avoir été longtemps fermés à l’égard de ce grand don dispensé d’en haut, sont ouverts pour qu’il comprenne l’enseignement de l’Écriture, relatif au Saint Esprit. Il ne priera plus pour demander une effusion de l’Esprit Saint, mais, s’il est fidèle à ce qu’il a reçu, il s’appliquera à marcher de manière à ne point attrister le Saint Esprit de Dieu, il évitera de faire ou de se joindre à quoi que ce soit qui éteindrait l’Esprit, et il ne se trouvera plus en prière avec ceux qui, quelque sincères et dévoués qu’ils soient, sont encore ignorants de cette grande vérité.

L’évangile de Jean nous enseigne plusieurs choses touchant l’Esprit Saint. Au chapitre 7, 39, il est dit, pendant que le Seigneur était encore ici-bas : « L’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié ». Il est néanmoins vrai que le Saint Esprit agissait avec puissance pendant que Jésus était dans le monde, comme le montrent des passages tels que Luc 2, 25-27 ; 3, 22 ; 4, 1, 14 ; Matthieu 12, 28, et d’autres. Mais c’est une chose que l’Esprit agisse en faveur des hommes, ou pour eux, ou en eux, ou même lutte avec eux, et c’en est une autre que l’Esprit Saint ait été envoyé d’en haut pour demeurer avec des hommes et en eux. C’est à ce dernier fait que se rapportent les paroles de Jean 7, 39. Personne ne peut voir le royaume de Dieu ni y entrer, s’il n’est né d’eau (c’est-à-dire de la Parole) et de l’Esprit (Jean 3, 5). Mais autre chose est que l’Esprit bénisse la Parole pour un non-croyant, et l’applique à son cœur et à sa conscience, ou que l’Esprit demeure dans un croyant. L’Esprit ne peut pas demeurer dans celui qui n’est pas un croyant. Dans chaque cas, il y a une action du même Esprit, mais ce sont des actions distinctes et différentes l’une de l’autre. Un inconverti n’est pas pur aux yeux de Dieu, et le Saint Esprit, bien qu’Il puisse lutter avec lui et bénir pour lui la Parole, ne peut demeurer dans un vase impur. Lorsqu’une personne a, par grâce, la foi dans le Seigneur Jésus, l’Esprit Saint peut venir faire Sa demeure en elle. Avant que l’on puisse être scellé de l’Esprit Saint, il faut avoir cru en Christ (Éph. 1, 13). Quant à la parole annoncée par Jésus et par laquelle plusieurs ont été rendus nets, lisez Jean 15, 3.

Lorsque notre Seigneur était ici-bas, Il révéla à Ses disciples plusieurs choses touchant le Saint Esprit. En Jean 14, 16, 17, Il leur dit qu’après qu’Il serait retourné au Père, Il prierait le Père qui leur donnerait un autre Consolateur, l’Esprit de vérité, pour être avec eux éternellement. Au verset 17, Il leur dit aussi que le monde ne peut pas recevoir l’Esprit, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas, et le Seigneur montre la différence entre le monde et Ses disciples, en ajoutant : « Mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure avec vous, et qu’il sera en vous ».

La nature de la séparation entre le Saint Esprit et le monde est telle, que des expressions employées par les pharisiens à l’égard du monde qui suivait le Seigneur quand Il était ici-bas, ne sauraient s’appliquer à l’Esprit Saint. Nous lisons en Jean 12, 19 : « Les pharisiens donc dirent entre eux : Vous voyez que vous ne gagnez rien ; voici, le monde est allé après lui ». Et encore, en Jean 11, 48 : « Si nous le laissons ainsi faire, tous croiront en lui ». Aujourd’hui les croyants et les non-croyants se trouvent souvent ensemble, répétant les mêmes formules de prières et professant d’offrir à Dieu le même culte au nom du Seigneur ; mais, relativement au Saint Esprit, il y a entre eux une complète séparation. Si un croyant, après avoir fait partie d’un tel mélange, était amené à avoir l’intelligence que l’Esprit Saint est en lui, et à sentir sa responsabilité de marcher selon la lumière qu’il a reçue, il rendrait bientôt un témoignage de Christ à plusieurs de ceux avec lesquels il était associé, et rencontrerait de leur part (sauf ceux en qui la grâce opérerait) cette opposition à la vérité qui accompagne toujours le manque de foi. Le croyant peut bien être humilié de s’être joint, dans le culte rendu à Dieu, à ceux qui rejettent le témoignage de l’Esprit Saint, mais quand il aura été délivré de ces associations, il comprendra mieux la vérité de ce que dit l’Écriture : « Or l’homme animal (psuchikos) ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie ; et il ne peut les connaître, parce qu’elles se discernent spirituellement » (1 Cor. 2, 14).

Quant aux disciples eux-mêmes, le Seigneur leur dit que le Saint Esprit leur enseignerait toutes choses, et leur rappellerait toutes les choses qu’Il leur avait dites (Jean 14, 26), et que l’Esprit les conduirait dans toute la vérité (Jean 16, 13).

Par rapport au monde, Jésus leur enseigne qu’il ne peut pas recevoir l’Esprit de Dieu, mais que ce même Esprit convaincra le monde de péché, de justice et de jugement. De péché, parce qu’il n’a pas cru en Christ. Ainsi quelque estimable, honorable et moral que soit un homme, s’il n’est pas un croyant, il appartient au monde, et le témoignage du Saint Esprit à son égard est que son « péché demeure » (Jean 9, 41). S’il reste dans son incrédulité et qu’il meure, il meurt dans ses péchés (Jean 8, 24). De justice, parce que Celui qui a été rejeté et crucifié quand il était dans le monde, est auprès du Père, et n’est plus vu du monde qui ne l’a pas connu, et l’a banni loin de lui. De jugement, parce que Satan, le chef de ce monde, est jugé.

Relativement au Saint Esprit, le Seigneur dit à Ses disciples : « Il ne parlera pas de par lui-même ; mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses qui vont arriver. Celui-là me glorifiera ; car il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera » (Jean 16, 13, 14). Le Saint Esprit occupe la place de serviteur pendant qu’Il est ici-bas. Il reçoit du ciel et annonce aux saints ce qu’Il reçoit.

C’est ainsi que le Seigneur prit aussi la place de serviteur quand Il était ici-bas. Remarquez combien souvent, dans l’évangile de Jean, Il parle de Lui-même comme « ayant été envoyé ». Ainsi : « Ma doctrine n’est pas mienne, mais de celui qui m’a envoyé ». « Car moi, je n’ai pas parlé de moi-même (de mon propre fonds) ; mais le Père qui m’a envoyé, lui-même m’a commandé ce que je devais dire, et comment j’avais à parler ; et je sais que son commandement est la vie éternelle. Les choses donc que moi je dis, je les dis comme le Père m’a dit ». « Et quiconque voudra être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave ; de même que le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs ». « Car lequel est le plus grand, celui qui est à table ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Or moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert ».

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Lorsque l’Esprit Saint fut donné, après la mort et l’ascension de Christ, les croyants furent édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu par l’Esprit (Éph. 2, 22 ; 1 Cor. 3, 16).

David avait désiré bâtir une maison pour l’Éternel, mais l’Éternel lui fit dire par Nathan : « Tu ne me bâtiras pas de maison pour y habiter ; car je n’ai pas habité dans une maison, depuis le jour où j’ai fait monter Israël, jusqu’à ce jour ; mais j’ai été de tente en tente, et de demeure en demeure » (1 Chron. 17, 4, 5). Il fut cependant accordé à Salomon de bâtir une maison pour Dieu. Étienne, en Actes 7, en parle et ajoute : « Mais le Très-haut n’habite point dans des demeures faites de main ». Après que Christ eut souffert sur la croix et fut monté au ciel, le temps était venu où Dieu voulait avoir une demeure où Il habiterait par l’Esprit. Les pierres (1 Pier. 2, 5), dont cet édifice fut formé, étaient au commencement les apôtres et ceux qui, après la descente du Saint Esprit, furent baptisés, par l’Esprit, en un seul corps dont Christ est la tête (Act. 2 ; 1 Cor. 12, 13). Ils étaient ainsi amenés là « où il n’y a pas Grec et Juif, circoncision et incirconcision, barbare, Scythe, esclave, homme libre ; mais où Christ est tout et en tous » (Col. 3, 11). Dans le premier chapitre des Actes, ils étaient Juifs ; dans le second, par le baptême de l’Esprit Saint et leur position en Christ, ils ne l’étaient plus.

De même aussi ceux qui, aujourd’hui, sont baptisés du Saint Esprit, ne sont, comme tels, ni d’une nation, ni d’une autre : ils sont une nouvelle création (2 Cor. 5, 17). Les pierres pour cet édifice de Dieu étaient prêtes dans le premier chapitre des Actes. Tout était préparé. Sous ce rapport, les pierres du temple de Salomon étaient un type de ces pierres vivantes (1 Pier. 2, 5). « Et la maison, quand on la bâtit, fut bâtie de pierre entièrement préparée avant d’être transportée ; et on n’entendit ni marteaux, ni hache, aucun instrument de fer, dans la maison, quand on la bâtit » (1 Rois 6, 7). Dans le second chapitre des Actes, on voit l’Esprit Saint descendre pour habiter dans l’édifice.

L’apôtre enseigne aux Éphésiens qu’ils sont « édifiés sur le fondement des apôtres et prophètes, Jésus Christ lui-même étant la maîtresse pierre du coin, en qui tout l’édifice, bien ajusté ensemble, croît pour être un temple saint dans le Seigneur ; en qui, dit-il, vous aussi, vous êtes édifiés ensemble, pour être une habitation de Dieu par l’Esprit » (Éph. 2, 20-22).

Nous trouvons, dans les Actes, quatre occasions diverses où les croyants sont scellés par l’Esprit. D’abord les Juifs (Act. 2) ; secondement les Samaritains (chap. 8) ; ensuite les Gentils (chap. 10) ; et enfin, des disciples de Jean, à Éphèse (chap. 19).

Le Saint Esprit ne fut pas donné aux Samaritains, avant que les apôtres à Jérusalem eussent envoyé Pierre et Jean à Samarie. Ces deux apôtres prièrent pour que les Samaritains reçussent le Saint Esprit, puis ils leur imposèrent les mains, et ils reçurent l’Esprit Saint. Ainsi, « au commencement », l’unité fut gardée parmi tous ceux qui croyaient au Seigneur Jésus. Il y avait eu depuis longtemps une amère dissension entre les Juifs et les Samaritains (Jean 4, 9 ; 8, 48), et l’opposition et la rivalité des uns contre les autres (ce qui subséquemment est si souvent arrivé parmi les croyants) auraient pu se manifester après les riches bénédictions d’en haut qu’ils avaient si abondamment reçues. La sagesse, la grâce et la miséricorde du Seigneur prévinrent ce mal « au commencement » ; les Samaritains ne reçurent pas le Saint Esprit jusqu’à ce que l’œuvre de Samarie eût été identifiée avec celle à Jérusalem. Tous les saints furent ainsi, « au commencement », gardés en communion les uns avec les autres. Les Gentils furent baptisés de l’Esprit Saint avant d’être baptisés au nom du Seigneur (Act. 10) ; tandis que les croyants juifs durent être baptisés au nom de Jésus Christ avant de recevoir le don du Saint Esprit (Act. 2, 38). Les Juifs qui croyaient, devaient reconnaître le nom de Celui que leur nation avait crucifié, avant qu’ils pussent recevoir le grand don de l’Esprit, tandis que Dieu, en donnant le Saint Esprit aux Gentils immédiatement après qu’ils avaient cru en Christ pour la rémission de leurs péchés, manifestait aux croyants juifs Son dessein de bénir les Gentils et de les admettre à la jouissance de tous les privilèges qui appartiennent à ceux qui croient. Pierre exerce donc son autorité en commandant que ces Gentils fussent baptisés d’eau, et il prévient ainsi toute opposition de la part des croyants juifs qui étaient alors avec lui. Les premiers versets du chapitre 11 nous montrent combien cette opposition s’est promptement manifestée. Le quatrième cas offrait une preuve spéciale et évidente de l’apostolat de Paul que plusieurs étaient disposés à récuser, parce qu’il n’était pas du nombre de ceux qui avaient été choisis par le Seigneur quand Il était ici-bas (voyez 1 Cor. 9, 1, 2 ; Gal. 1, 1).

L’épître aux Romains nous apprend que ceux en qui l’Esprit de Dieu demeure, c’est-à-dire ceux qui sont scellés par l’Esprit, ne sont plus dans la chair, et que, si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il n’est pas de Lui. Elle nous dit encore que tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu, sont fils de Dieu (Rom. 8, 9, 14). L’Esprit peut agir dans un homme inconverti pour que la Parole lui soit en bénédiction, mais Il ne peut pas conduire un tel homme. Il ne peut conduire que ceux qui sont fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus. Dans la première épître aux Corinthiens, l’apôtre écrit : « Personne ne connaît les choses de Dieu… si ce n’est l’Esprit de Dieu. Mais nous, nous avons reçu, non l’esprit du monde, mais l’Esprit qui est de Dieu, afin que nous connaissions les choses qui nous ont été librement données par Dieu » (chap. 2, 11, 12). Ainsi Dieu a donné l’Esprit aux croyants, afin qu’ils connaissent les choses qui Lui plaisent ou Lui déplaisent, et quelles riches bénédictions ils ont reçues de Lui, et en même temps, afin qu’ils aient la puissance pour être Ses témoins. L’apôtre leur écrit aussi : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple (Naos) de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? ». Et plus loin : « Le temple de Dieu est saint, et tels vous êtes » (chap. 3, 16, 17). Puis encore : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple (Naos) du Saint Esprit qui est en vous, et que vous avez de Dieu ? Et vous n’êtes pas à vous-mêmes ; car vous avez été achetés à prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps » (chap. 6, 19, 20). L’apôtre demande aux Galates comment ils ont reçu l’Esprit, si c’est par des œuvres de loi ou par l’ouïe de la foi (Gal. 3, 2). À moins d’être ensorcelés, ils devaient savoir qu’ils avaient été scellés par l’Esprit après avoir cru en Christ, selon ce qu’ils avaient entendu de l’apôtre. Il leur dit aussi que, parce qu’ils étaient fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus, Dieu avait envoyé dans leurs cœurs l’Esprit de Son Fils, criant : Abba, Père (comp. chap. 3, 26, avec 4, 6). Dans l’épître aux Éphésiens, Paul rappelle aux saints qu’après avoir cru, ils ont été scellés du Saint Esprit de la promesse (chap. 1, 13), et il les exhorte à ne pas attrister le Saint Esprit de Dieu par lequel ils ont été scellés pour le jour de la rédemption (chap. 4, 30). Il exhorte aussi les Thessaloniciens à ne pas éteindre l’Esprit (1 Thess. 5, 19).

C’est le fait que l’Esprit Saint est attristé et éteint qui, aujourd’hui, entrave grandement le témoignage rendu à Christ. L’Esprit Saint est ici-bas pour prendre de ce qui est à Christ et nous l’annoncer, et partout où Il agit en puissance par le moyen d’hommes, il y aura un témoignage agréable rendu à Dieu par des hommes. Quelque faible que puisse être de nos jours le témoignage à la vérité comme elle est en Jésus, en comparaison de ce qui était « au commencement », ce témoignage est agréable à Dieu. L’Esprit Saint reste le même. Il est toujours l’Esprit de vérité. Il reçoit d’en haut, et montre aux croyants ce qu’Il a reçu. Là où l’Esprit est attristé, Il doit nous parler de notre péché et de nos manquements. Ainsi Paul, par l’Esprit, rendait témoignage contre les Corinthiens. Il leur dit qu’il ne pouvait les nourrir de viande, mais seulement de lait ; qu’ils ne pouvaient supporter la viande, parce qu’ils étaient charnels, puisqu’il y avait parmi eux de l’envie et des querelles. Il ne pouvait leur parler que comme à de petits enfants en Christ. Nous attristons le Saint Esprit, quand nous agissons d’une manière contraire à ce qui a été « entendu dès le commencement » ; par là aussi nous éteignons l’Esprit comme, par exemple, lorsqu’en Lui substituant le ministère d’un seul homme, nous désobéissons aux commandements donnés aux saints, en 1 Corinthiens 14, et auxquels il est fait allusion dans le verset 37.

Nous avons fait ces remarques relatives à l’Esprit Saint, parce que ne pas demeurer dans ce que nous avons « entendu dès le commencement », attriste et éteint l’Esprit. Plusieurs excellents traités ont été écrits sur l’œuvre du Saint Esprit, et entrent pleinement dans ce sujet que nous n’avons fait qu’effleurer.

L’épître adressée par le Seigneur à l’ange de l’assemblée de Philadelphie (Apoc. 3), renferme une très précieuse instruction pour le croyant d’aujourd’hui. Comme plusieurs d’entre ceux qui lisent ces pages ignorent peut-être que les chapitres deux et trois de ce livre, non seulement constatent certains faits concernant les assemblées qui y sont nommées, mais présentent aussi d’une manière symbolique l’histoire de l’Assemblée de Dieu durant toute la période où nous sommes, celui qui écrit ces remarques désire placer brièvement devant le lecteur quelques-uns des enseignements contenus dans ces chapitres.

Le livre de l’Apocalypse se divise en trois sections, indiquées au verset 19 du premier chapitre. Le Seigneur dit à Jean : « Écris donc les choses que tu as vues, et les choses qui sont, et les choses qui doivent arriver après celles-ci ».

Les choses que Jean avait vues sont rapportées dans le premier chapitre (v. 10-18) ; les choses qui sont, dans les chapitres deux et trois qui déroulent devant nous l’histoire de l’Église pendant la sixième période ; quant aux choses qui doivent arriver après celles-ci, elles sont mentionnées dans le reste du livre ; aucune d’elles n’a encore eu lieu.

Plusieurs écrivains ont pensé que quelques-unes des choses mentionnées après le chapitre trois sont déjà arrivées, et, en effet, il peut y avoir eu des événements qui, sous quelques rapports, répondent à ces choses, et ont été comme des avant-coureurs de leur accomplissement ; mais on ne comprendra jamais réellement l’enseignement de ce livre, si l’on ne retient pas la division indiquée au verset 19 du premier chapitre. Dans les chapitres deux et trois, Jean voit ce qui a lieu pendant que les saints sont sur la terre ; dans les chapitres quatre et suivants, il voit ce qui se passe quand les saints sont dans le ciel, après la première résurrection, c’est-à-dire après que les croyants en Christ ont été ravis en haut, comme cela nous est enseigné en 1 Thessaloniciens 4, 15-17 et 1 Corinthiens 15, 51, 52. Les saints sont représentés, depuis le chapitre 4, sous le symbole des vingt-quatre anciens.

Le lecteur remarquera que, dans les chapitres 2 et 3, sept assemblées (un nombre parfait) sont nommées : Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée. Les principaux traits à noter par rapport aux sept assemblées sont les suivants : à Éphèse, l’abandon du premier amour ; à Smyrne, l’assemblée subit les persécutions ; à Pergame, elle habite où Satan a son trône, et a des gens qui tiennent la doctrine de Balaam et celle des Nicolaïtes ; à Thyatire, elle souffre qu’une personne qui se dit prophétesse enseigne et entraîne les esclaves du Seigneur à commettre la fornication et à manger des choses sacrifiées aux idoles ; à Sardes, elle a le nom de vivre, mais elle est morte, et les œuvres ne sont pas parfaites devant Dieu ; à Philadelphie, une porte ouverte par le Seigneur a été mise devant elle ; l’assemblée a peu de force, mais elle garde la parole du Seigneur, ne renie point Son nom, et garde aussi la parole de Sa patience ; à Laodicée, c’est la tiédeur, l’orgueil et la nudité ; comme une chose nauséabonde pour le Seigneur, elle sera vomie de Sa bouche.

Smyrne et Philadelphie sont les deux seules assemblées d’entre les sept, que le Seigneur ne reprenne pas.

Toute l’histoire de l’Assemblée, depuis son commencement, est ainsi présenté symboliquement dans l’Apocalypse. L’abandon du premier amour se voit clairement dans des passages tels que Actes 21, 20 ; Philippiens 2, 21 ; 2 Timothée 4, 16 ; et d’autres. Quant à la seconde phase, l’histoire nous rapporte le grand nombre de persécutions qui suivirent l’abandon du premier amour.

Pergame est le troisième état ; alors ceux que l’on nommait chrétiens, n’étaient plus persécutés comme à Smyrne, mais, au contraire, habitaient là où était le trône de Satan, le prince de ce monde. Constantin le Grand, en patronnant l’Église et par son influence, favorisa grandement cet amalgame des saints avec le monde. Cet empereur avait fait mourir son propre fils, et n’avait pas voulu être baptisé jusqu’à ce qu’il fût sur son lit de mort, parce qu’on pensait généralement, dans ce temps-là, que l’entrée au ciel était assurée à une personne qui n’avait point commis de péché après avoir été baptisée. Ce troisième état frayait la voie à Thyatire, qui représente clairement le romanisme, dont les deux traits principaux sont la défense faite aux prêtres de se marier et l’adoration des images recommandée au peuple. Sardes a été déjà mentionnée comme caractérisée par la froide léthargie dénuée de vie qui, depuis la Réformation, a prévalu dans le protestantisme. Le sixième état est celui figuré par Philadelphie, devant laquelle il a plu au Seigneur de mettre une porte ouverte que personne ne peut fermer. Une grande force ne distingue pas ceux à qui le Seigneur s’adresse ici, mais Il leur accorde une grande louange, lorsqu’Il dit : « Tu as gardé ma parole, et tu n’as pas renié mon nom ». Et encore : « Parce que tu as gardé la parole de ma patience ». Enfin le dernier état est celui de Laodicée, qui, après la première résurrection, quand les saints auront été pris hors de ce monde, pour être avec le Seigneur, sera vomie de Sa bouche.

Le lecteur doit remarquer que le Seigneur, dans chaque épître, se présente sous un caractère spécialement applicable à l’assemblée à laquelle Il envoie un message. Cela est très clair dans le message donné à l’ange de l’assemblée à Smyrne. Elle était appelée à passer par la tribulation, et le Seigneur lui adresse ces paroles : « Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie » ; et de Lui-même, Il dit : « Voici ce que dit le premier et le dernier, qui a été mort et qui a repris vie ». Ainsi Il se présente à ces saints sous un aspect qui devait particulièrement servir à les encourager et à les fortifier dans les grandes épreuves qu’ils auraient à subir.

À l’ange de l’assemblée à Philadelphie, le Seigneur s’adresse comme étant Celui qui est « le saint, le véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre et nul ne fermera, qui ferme et nul n’ouvrira ». La sainteté, c’est-à-dire la séparation du mal, la séparation pour Dieu, et cela en réalité, est le caractère des saints à Philadelphie. Le fait que le Seigneur a la clef de David, ouvre sans que personne puisse fermer, ferme sans que personne puisse ouvrir, puis place devant eux une porte ouverte que personne ne peut fermer, est un grand encouragement pour ceux qui n’ont que peu de force au milieu du flot d’apostasie qui monte de tous côtés.

C’est au croyant qui désire servir Christ, de chercher à discerner la porte ouverte que le Seigneur a mise devant cette assemblée, plutôt que de faire effort lui-même pour ouvrir une porte. Le poids d’un petit enfant suffit pour ouvrir largement une porte déjà ouverte, tandis que les efforts de l’homme le plus robuste peuvent être de nul effet contre celle qui est solidement fermée, et tout le mal qu’il se donnera servira seulement à lui montrer combien, avec toute sa force, il est réellement impuissant. Une porte peut être ouverte pour des individus (2 Cor. 2, 12 ; Col. 4, 3) ; mais le Seigneur parle ici d’une porte ouverte par Lui devant cette assemblée.

Éphèse, Smyrne et Pergame figurent certains événements qui eurent lieu dans l’Église, c’est-à-dire l’abandon du premier amour ; les persécutions et l’association avec le monde. Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée représentent quatre états de l’Assemblée qui ont succédé à son mélange avec le monde, et ces quatre états continuent à exister.

L’exhortation adressée à chaque assemblée, c’est-à-dire « que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées », vient pour Éphèse, Smyrne et Pergame, avant la promesse faite au vainqueur. Pour les quatre autres, elle vient après. Dans les trois premières, la promesse, bien qu’elle fût pour le vainqueur individuellement, s’adressait à toute l’assemblée ; mais, après que les saints et le monde (à Pergame) se furent associés et furent devenus amis (Jacq. 4, 4 ; 1 Jean 2, 15), la promesse est faite à celui qui est fidèle au milieu de l’apostasie générale. Lorsque les saints et le monde s’unissent ensemble, comme à Pergame, le témoignage devient moins collectif et plus individuel.

Les trois premières assemblées indiquent des événements ou des états qui ont eu lieu depuis longtemps, tandis que Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée, représentent quatre phases de l’Église qui toutes continueront jusqu’à la fin de la période actuelle, c’est-à-dire jusqu’au retour du Seigneur pour Ses saints et pour la première résurrection.

Les quatre dernières assemblées représentent le romanisme, le protestantisme, quelques saints devant qui le Seigneur a mis une porte ouverte que personne ne peut fermer, et qui sont caractérisés comme ayant peu de force, gardant Sa Parole, ne reniant pas Son nom, et gardant la parole de Sa patience, et enfin un état de choses si mauvais que le Seigneur doit le vomir de Sa bouche.

Le lecteur ne manquera pas de remarquer la grâce et la miséricorde d’en haut, permettant qu’un témoignage soit rendu par Philadelphie, tandis que le romanisme et le protestantisme poursuivent encore leur cours, et avant que l’ensemble de la chrétienté soit rejeté, vomi de la bouche du Seigneur.

L’esprit laodicéen s’est répandu partout au jour actuel. Il n’a pas seulement grandement affecté le romanisme et le protestantisme, mais aussi ceux qui, en quelque mesure, répondent au caractère de Philadelphie. Cela s’est manifesté par les divisions auxquelles nous avons déjà fait allusion, et qui sont arrivées parmi ceux qui cherchent, dans le temps actuel, à demeurer fidèles à qui a été « entendu dès le commencement ». Un croyant pourrait être découragé, en voyant combien tout manque de tous côtés, néanmoins il est bon pour lui de rester dans la compagnie de ceux qui, bien que faibles, auraient, en quelque mesure, les traits caractéristiques de Philadelphie.

L’approbation du Seigneur donnée à cette dernière assemblée, et les exhortations contenues en 2 Timothée 2, 21, 22, et 1 Jean 2, 24, tracent au croyant une ligne de conduite claire quant à ceux avec lesquels il devrait se trouver dans la période survenue après l’établissement sur la terre du romanisme et du protestantisme, et avant que l’ensemble de ce qui restera de la chrétienté, après que les saints auront été ravis auprès du Seigneur, soit vomi de Sa bouche, comme une chose qu’Il ne peut supporter.

Les remarques précédentes ont été faites dans le but de montrer combien général a été, dans la chrétienté, l’abandon, par les croyants, de ce qui a été « entendu dès le commencement », et dans l’espoir que le lecteur croyant sera amené à réfléchir et à se demander s’il obéit à l’exhortation de 1 Jean 2, 24. Si les remarques touchant l’extension de l’esprit laodicéen sont exactes, et si le lecteur les reçoit comme vraies, il ne devra, sans doute, pas s’attendre à trouver sur la terre un ensemble de personnes qui toutes, et sous tous les rapports, obéissent à cette exhortation. Toutefois, s’il est lui-même obéissant à la Parole de Dieu, il se réjouira en un temps comme le nôtre, de se trouver entre le romanisme et le protestantisme d’un côté, et le laodicéisme de l’autre, avec les chrétiens qui, en quelque mesure, ont les caractères de Philadelphie, qui, n’ayant que peu de force, cherchent, à une époque d’apostasie générale, à agir selon la pensée de Celui qui les aime et les a lavés de leurs péchés dans Son sang, et qui, enfin, désirent obéir à l’enseignement de l’Esprit Saint en demeurant dans ce qui a été « entendu dès le commencement ».



  1. Publié dans le Messager Évangélique de 1897.
  2. Dans ce verset, comme en d’autres passages, le mot « loi » dans l’original n’est pas précédé de l’article, ce qui indique d’une manière générale le principe de loi.
  3. Le lecteur remarquera que les saints à Corinthe suivaient comme chefs quelques-uns d’entre eux, dont l’apôtre ne mentionne pas même les noms, et qu’au lieu de faire attention à eux, il se nomme lui-même ainsi qu’Apollos, afin de rendre évidents aux Corinthiens le mal et la folie de leur conduite (voyez 1 Cor. 1, 12 et 4, 6).
  4. « Et tout nom que l’homme donnait à un être vivant fut son nom » (Gen. 2, 19).
  5. « Ayant leur vrai caractère exposé par la lumière ».